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Edimbourg

N 55° 57'
W 3° 12''
Édimbourg (Edinburgh en anglais, Aneda en latin moderne) est la capitale de l'Écosse et du comté d'Edimbourg ou de Midlothian. Population : 435,791 habitants en 2015 (environ 700 000 habitants pour l'agglomération). 

La ville se situe à 670 kilomètres au Nord-Nord-Ouest de Londres , elle est bâtie dans une position extrêmement pittoresque, au pied des collines de Pentlands. Elle s'étend sur la rive droite d'une petite rivière qui débouche dans l'estuaire du Forth, le Water of Leith, à l'Est de celle-ci, au Sud du golfe, au Nord des hauteurs qui dominent le Lothian. Toute cette région côtière du Lothian est très accidentée, sillonnée de collines. 

Topographie

Edimbourg occupe trois de ces collines, faisant partie d'un ancien complexe volcanique, orientées de l'Est à l'Ouest et les vallées qui les séparent. Toute la ville est dominée par les hauteurs basaltiques d'Arthur's Seat (251 m); la colline méridionale, Blackford Hill, part de la pente escarpée des Salisbury Crags; la colline centrale est celle du Château (117 m); la colline septentrionale s'appelle Calton Hill (107 m); on y célèbre tous les ans, le 1er mai, la fête celtique de Beltane. Les rues basses sont à 30 m d'altitude, les rues hautes à 80 m, les pentes sont très raides. La sombre masse du Château est le trait caractéristique de la ville. Les collines sont reliées les unes aux autres par des ponts qui enjambent les vallées intermédiaires. 

Édimbourg se partage en deux villes, classées depuis 1995 au Patrimoine de l'humanité par l'Unesco, et séparées par des vallées profondes, la Vieille-Ville (Old Town) qui est placée au Sud de la Ville-Neuve (New Town) qui s'est développée au Nord. Le chemin de fer passe entre les deux; au Nord-Est est le port de Leith, qui n'est rattaché administrativement à Edimbourg que depuis 1920. 

La Vieille-Ville.
La Vieille-Ville occupe la colline centrale, depuis le Château jusqu'au palais (jadis abbaye) d'Holyrood,, qui en est distant de 1600 m; ses rues s'étendent au midi jusqu'au parc des Meadows (prairies) au delà duquel sont la promenade des Links, les faubourgs de Newington, Merchiston, Morningside; à l'Est la vieille ville atteint le pied des pentes d'Arthur's Seat. L'ancien Edimbourg a conservé sa physionomie historique et demeure une des villes les plus intéressantes d'Europe, avec ses hautes maisons de dix et douze étages, ses ruelles étroites (closes) et ses rues à peine plus larges (wynds), mais accessibles, aux voitures. Contrairement aux habitudes britanniques, chaque maison est divisée entre plusieurs familles, dont chacune a un étage (flat).

La principale rue, le Royal Mile, est celle qui mène sur la colline centrale, de l'esplanade du Château au palais d'Holyrood; cette artère se divise en quatre tronçons : Castlehill, Lawnmarket, High Street  et Canongate. Des deux côtés s'embranchent les rues et ruelles; dans la partie orientale, entre la voie centrale de Canongate, il y a des deux côtés deux autres rues parallèles limitant ce quartier (North Bach of Canongate et South Bach of Canongate). Sur l'artère centrale, on remarque la cathédrale (Saint-Giles), la Canongate Kirk, le très moderne palais du Parlement écossais, etc. 

Au pied de la colline de la Vieille-Ville, du côté du Sud, est la vallée qui séparait celle-ci des anciens faubourgs qu'elle a absorbés. Au fond sont l'emplacement de l'ancien marché aux herbes (Grassmarket) et Cowgate (qui se prolonge par South Bach of Canongate). 

Puis nous remontons sur la colline méridionale. Celle-ci est réunie au noyau central et à la rue Haute (High Street) par deux viaducs : George IV Bridge, construit en 1825-1836 et South Bridge, construit en 1785-1788. Celui de South Bridge, qui est le premier en date, se prolonge du Nord (North Bridge) et forme ainsi une voie perpendiculaire à la rue Haute. C'est autour de cette rue, qui prend au Sud le nom de Nicolson Street, que sont les principaux édifices de la ville méridionale, l'Université, l'Ecole de droit, le Musée national d'Ecosse, le moderne Théâtre  du Festival d'Edinbourgh, à la façade de verre; l'ancien hôpital George Heriot (dont les bâtiments sont aujourd'hui occupés par une école privée) est plus à l'Ouest, entre Grassmarket et Lauriston Place qui le sépare de l'ancien Hospice royal.

Le quartier méridional fut jadis celui de la noblesse et des riches. Il a été depuis la fin du XVIIe siècle abandonné pour la nouvelle ville. Le noyau historique de la cité n'a plus ses maisons nobiliaires ou royales; il a perdu sa prison, la fameuse Tolbooth, le «-coeur de Midlothian », comme on l'appelait ironiquement. Mais il a conservé son aspect romantique, et les travaux exécutés depuis un siècle et demi, tout en détruisant maint édifice cher aux archéologues, ont respecté la physionomie générale de la vieille ville. Plusieurs incendies ont causés d'importants dégâts dans la Vieille Ville, en 1824 et encore en 2002, à la hauteur de Cowgate.
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Edimbourg.
Panorama d'Edimbourg sur un ancien photochrome (ca. 1900). Au premier plan : le Mound, 
avec la Royal Scottish Academy et la Scottish national gallery sous laquelle passe le tunnel du 
chemin de fer. Derrière se trouve la gare de Weverley, avec à sa gauche Princes Garden, dominé
par le monument de Walter Scott (grande flèche du baldaquin), puis Princes Street; tout à gauche,
la colonne de lord Melville; au fond :  Calton Hill, où l'on distingue le monument de Nelson et à sa gauche le "Parthénon" écossais (National monument of Scotland)., 

La Ville-Neuve.
La Ville-Neuve, au Nord de l'ancienne, présente avec celle-ci un contraste frappant; au lieu de ces rues et ruelles en pente, distribuées irrégulièrement autour du Château et au pied des rochers escarpés de Salisbury Crags et d'Arthur's Seat, une ville moderne, avec ses alignements géométriques, ses larges voies se coupant à angle droit, ses squares verdoyants,  batie à partir de 1766 selon les plans de l'architecte James Craig. Rien n'y manque, pas même une inattendue reproduction de l'Acropole d'Athènes sur la colline de Calton. Une ligne de démarcation est tracée entre ces deux parties par le chemin de fer. Jadis la séparation était encore plus tranchée. 

Au Nord du Château se trouvait un grand étang (loch North ou Nor'Loch), dont les eaux, avant son assèchement à partir de années 1820, baignaient les pentes de Calton Hill. C'est au delà de cet étang qu'on commença en 1767 la Ville-Neuve. En 1846, l'assèchement étant terminé, l'ancien étang fut transformé en un jardin (Princes Gardens), puis on y traça le chemin de fer. Au milieu de ce jardin, on a établi un remblai, large de 50 m, long de 295 m (the Mound), formé avec les matériaux excavés des fondations des maisons de la rue du Prince (Princes Street); il a été régularisé lorsqu'on y éleva les palais qui le surmontent actuellement,  et relie la vieille et la nouvelle cité; plus à l'Est, les communications sont complétées par le viaduc ou pont de Waverley, surplombant la gare centrale et par le viaduc du Nord (North Bridge), qui prolonge le viaduc du Sud et rejoint la rue Haute. 

Sur le Mound sont deux édifices néo-classiques avec leurs colonnades et leurs frontons triangulaires (la Royal Scottish Academy et la Scottish National Gallery) édifiés, le premier de 1823 à 1836, le second de 1850 à 1854. Au Nord de Princes Gardens s'allonge un beau boulevard rectiligne (Princes Street), où l'on trouve de nombreux commerces, et notamment les grands magasins Jenners (à l'angle de Saint David Street) et British Home Stores (BHS), et qui aboutit au viaduc septentrional et à l'éminence de Calton Hill, au pied de laquelle est la plaine verdoyante de Waterloo. Ce boulevard est le centre de la ville actuelle et la région la plus élégante; le long s'élèvent l'église Saint Chuthbert, au pied du Château, et plusieurs autres petites églises, l'amphithéâtre Ross Band Stand (théâtre en plein air), le monument de Walter Scott, baldaquin de style gothique, recouvrant la statue, oeuvre de Steell, les statues de Wellington, John Wilson, Allan Ramsay, Livingstone.

Au Nord se trouve la Ville-Neuve, dont les maisons monumentales sont bâties en pierre de Craigleith. Le premier quartier de la Ville-Neuve forme un long rectangle délimité par Princes Street au Sud, Queens Street au Nord; au milieu est la place Saint-André (Saint-Andrew Square), avec la colonne de lord Melville (Henry Dundas) et plusieurs banques, parmi les plus affairées de la ville. La rue Saint-Georges (George Street) relie la place Saint-André à la place Charlotte (Charlotte Square) plus à l'Ouest, où se tient le festival international du livre d'Edinbourg, et que borde l'église Saint-George. Dans la rue Saint-George, on remarque les monuments de Pitt, Chalmers et George IV; sur la place Charlotte, celui du prince Albert.

Au Nord de Queens Street est un jardin (Queens Garden), au delà duquel on a construit les maisons les plus aristocratiques et les plus somptueuses d'Edimbourg; une place octogonale (Moray Place), confinant à la rivière de Leith, est la plus belle de ce quartier. Un pont, long de 136 m, élevé de 63 m au-dessus du fond de la vallée, le pont de Stock Bridge, conduit au faubourg de Dean, sur la rive gauche du Water of Leith. Au pied jaillit une source minérale. Sur la rive droite, entre la rivière et le chemin de fer, la ville s'étend vers Haymarket.

Leith, ayant longtemps formé une ville distincte, un bourg parlementaire avec ses magistrats municipaux, a fini par se confondre avec Edimbourg, chacune des villes rapprochant ses maisons de l'autre; une large chaussée les met en relations (Leith walk) sans parler des autres routes et du chemin de fer qui passe entre les deux villes. La cité maritime se prolonge le long de la mer à l'Ouest, par d'autres agglomérations, Annfield, Newhaven, Trinity, Granton.

A l'extrémité orientale de la nouvelle ville culmine la colline de Calton. On l'a comparée à l'Acropole d'Athènes, et cette comparaison flattant l'amour-propre écossais, on a tenté de reproduire sur le sommet les merveilles de l'art grec. On a édifié un Parthénon, monument national, commémoratif de la bataille de Waterloo; mais on n'a pas eu de quoi l'achever; on a édifié en l'honneur de Dugald Stewart une copie du monument choragique; à côté, on a mis la colonne de Nelson, haute de 37 m, une statue de Playfair; au pied de la colonne, un temple rond consacré à Robert Burns.

Les monuments d'Edimbourg

Les églises.
Edimbourg renferme un très grand nombre de monuments anciens ou récents. Les plus remarquables ne sont pas les édifices religieux dont peu méritent une mention, bien qu'il y en ait 142. De ces églises, la moitié sont presbytériennes. La plus intéressante est Saint-Giles, ancienne église collégiale et cathédrale de la capitale. Elle possède une tour de 47 m en style gothique, un choeur du XVe siècle avec chaire en pierre et stalles en bois, mais elle a été abîmée par les remaniements modernes. On y voit les tombes du régent Murray, du marquis de Montrose, de Napier. Citons encore l'église du Trône (1637-1663) et la cathédrale édifiée pour les épiscopaux à l'instigation de miss Walker de Coates et Drumsheugh; les plans furent établis par Gilbert Scott et l'église commencée en 1874. Elle est dans le style ogival du XIVe siècle; la plus haute de ses tours a 84 m de hauteur. Les autres églises, sans avoir de mérite particulier, ont cet avantage que leurs dômes, leurs flèches, leurs tours contribuent à l'aspect pittoresque d'Edimbourg.
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Edimbourg : la cathédrale Saint-Giles.
La cathédrale Saint Giles, à Edimbourg.

Le Château.
Il y a des monuments plus importants. En premier lieu, il faut nommer le Château, il occupe, au sommet de la colline, une superficie de deux hectares et demi; une esplanade, l'ancienne place de justice, aujourd'hui place d'exercices, le sépare de la ville. II a succédé à un fort romain. II renferme actuellement des constructions de dates fort différentes. La chapelle Sainte-Marguerite (Saint-Margaret) remonterait au XIe siècle et serait une fondation de l'épouse de Malcolm Canmore; en tout cas, elle existait au temps de David Ier, les autres bâtiments ne sont pas antérieurs au XVIe siècle. Deux ailes subsistent du vieux palais royal, en haut du rocher, du côté méridional; c'est dans ces appartements que logeait la régente Marie de Guise, avec sa fille Marie Stuart, et on montre encore la chambre où naquit Jacques II, Jacques Ier d'Angleterre). Auprès est la chambre royale (Crown Room) où sont conservés les insignes de la couronne d'Ecosse (the Honours of Scotland), les joyaux restitués à la mort du cardinal d'York, dernier des Stuarts, l'épée offerte à Jacques IV par le pape Jules II; non loin était la prison d'Etat où furent massacrés les partisans des Stuarts. L'arsenal, construit à l'époque moderne sur le côté Ouest du rocher, renferme une belle collection d'armes des temps anciens et un canon géant fondu à Mons en l'an 1476, la Mons Meg, souvent mentionnée dans l'histoire locale. Le Château conserve encore des batteries, notamment la batterie d'Argyll, au Sud de la chapelle Sainte-Marguerite, où figurait la Mons Meg.
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Edimbourg : l'entrée du Chateau.
Edimbourg : chapelle Sainte Marguerite.
L'entrée du château d'Edimbourg.
Les statues de Robert Bruce et de Wallace encadrent la porte.
La chapelle Sainte Marguerite.
Photos : The World Factbook.

Le palais d'Holyrood.
Le palais d'Holyrood, l'ancienne résidence des rois d'Ecosse, était primitivement une abbaye d'augustins, fondée par David Ier en 1428; le vaisseau de l'église abbatiale, en ruine, renferme encore quelques débris de l'édifice original, au Nord-Est du palais. Celui-ci a été en grande partie restauré en 1850, et il subsiste peu de chose de celui des Stuarts du XVIe siècle. Contigus à l'église ruinée, sont les anciens appartements de Marie Stuart et la chambre où fut égorgé Rizzio; c'est ce qui reste du palais de Jacques IV et Jacques V. L'abbaye formait alors un ensemble irrégulier dans lequel la tour actuelle du Nord-Ouest était reliée par un cloître à l'édifice principal. Mais elle fut brûlée par les Anglais du comte de Hartford en 1544 et 1547. On reconstruisit un véritable palais qui fut incendié par accident en 1650, tandis que les soldats de Cromwell l'occupaient. 
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Edimbourg : palais d'Holyrood.
Le palais d'Holyrood. A gauche, les ruines de l'ancienne abbaye. A l'arrière plan : Arthur's Seat.

Le Protecteur le fit rebâtir, mais le nouveau palais ne fut achevé qu'au temps de Charles II, sur les plans de William Bruce de Kinross, par Robert Mylne auquel on doit la belle cour entourée d'une colonnade. La plus belle salle est une galerie de 50 m consacrée aux tableaux historiques. On y voit les 106 portraits de rois mythiques de l'Ecosse, descendants présumés de Fergus Ier; un triptyque de 1484 avec les portraits de Jacques III et de sa femme Marguerite; n'est dans cette galerie que le prétendant Charles-Edouard tint sa cour en 1745; c'est là qu'ont lieu les élections des pairs écossais. Le château d'Holyrood fut la résidence du dernier des Bourbons de France; le comte d'Artois y résida avec sa suite d'émigrés jusqu'en août 1799. Il y revint sous le nom de Charles X, après la révolution de 1830. Le prince Albert a décoré le palais avec une élégante fontaine copiée sur celle du palais de Linlithgow.

Parliament House.
L'ancien palais du Parlement (Parliament House) est le troisième des grands monuments historiques de la capitale. Il a été bâti de 1632 à 1640. Le Parlement écossais s'y réunisait jusqu'à sa suppression, après l'union de 1707. Il est encore le siège de la plus haute juridiction écossaise (la Cour Suprême d'Ecosse). La grande salle des séances de l'ancien Parlement, remarquable par ses belles boiseries de chêne, sert de vestibule ou salle des pas perdus. Elle a 43 m de Iong et 13 m de large. Autour on a construit des annexes modernes, salle des tribunaux, bibliothèques, etc. Des deux bibliothèques (Advocates Library et Signets Library) la première est importante; fondée en 1682 par sir George Mackenzie, elle est une des cinq bibliothèques britanniques auxquelles on attribue le dépôt légal. C'est une sorte de bibliothèque nationale. La seconde a un caractère professionnel; les avocats et notaires continuent de l'enrichir. 

Les Archives.
A l'extrémité orientale de Princes Street, est le palais des Archives (New Register office, National Archives of Scotland) surmonté d'une coupole de 15 m. C'est une institution annexe de la cour suprême et, comme telle, parfaitement organisée et rendant les plus grands services pour tout ce qui concerne les titres, actes de l'état civil, et aussi les renseignements démographiques et statistiques, sans parler des pièces proprement historiques. Devant se trouve la statue équestre de Wellington, et en face est le Balmoral Hotel (ancien North British Hotel), inauguré en 1902 et de style victorien.

La Royal Scottish Academy et la Scottish National Gallery.
Les deux édifices modernes qui bordent le Mound, au centre des jardins du Prince, sont consacrés à la culture intellectuelle et esthétique. Royal Scottish Academy (anc. Royal Institution) est en style dorique, Scottish National Gallery en style ionique. La première fut construite par sir Jones Steell, de 1823 à 1836.  Elle abrite un musée d'antiquités nationales, une galerie de sculpture et les locaux de la Société royale et de la Société des archéologues d'Ecosse. Celle-ci fut fondée en 1780 chez le comte de Buchan et sur-le-champ constitua son musée; les grands seigneurs écossais y prirent une part active et, après un grand nombre de déménagements, on jugea indispensable la possession d'un monument spécial pour contenir les collections archéologiques; on obtint en 1849, du gouvernement, une partie de celui de Royal Institution, d'abord affecté à l'Académie royale des artistes. Le musée archéologique est très riche.

L'Académie de peinture, sculpture et architecture, fondée en 1826, fut dotée en 1850 d'un palais à elle (achevé en 1854) qui supprima les bâtisses provisoires de l'Earthen Mound et compléta assez heureusement le coup d'oeil offert par cette partie de la ville, au pied du Château et de la Vieille-Ville. L'Académie des beaux-arts y a placé un musée de peinture et de sculpture.

L'Université d'Edimbourg et ses dépendances.
L'Université d'Édimbourg remonte au règne de Jacques VI; elle a été réorganisée en 1858 par un acte qui l'a mise sous le patronage et le contrôle de la municipalité. Le véritable fondateur ne fut pas le roi dont elle garde le nom (College of King James); cet honneur revient à des citoyens de la ville, William et Clément Little et James Lawson. L'édifice actuel, qui tient l'emplacement de l'ancienne église collégiale de Saint-Mary in the Field ou de Kirk of Field, fut construit de 1789 à 1827 sur les plans de Robert Adam et de W.-H. Playfair autour d'une cour quadrangulaire; on admire le portique orné de colonnes doriques. 

Le jardin botanique.
Un jardin botanique est également adjoint à l'Université; il a été fondé en 1670, occupe une dizaine d'hectares au Nord de la ville, à gauche de la rivière de Leith, près d'Inverleith. Il possède un aquarium et un observatoire magnétique. Un observatoire astronomique s'élève au sommet de Calton Hill dont il complète la décoration. 

Museum of science and art.
A l'Ouest des bâtiments de l'Université est logée une autre institution annexe, le Museum (Museum of science and art), bâti en 1861. C'est un grand édifice en style gothique vénitien, analogue au musée anglais de Kensington. Auprès de collections scientifiques très complètes, il renferme des échantillons de tous les produits du travail humain - c'est donc à la fois un musée scientifique et un musée des arts industriels. 

Facultés de médecine.
On peut encore rattacher à l'Université le collège des chirurgiens établi au voisinage (Nicolson Street) qui remonte au début du XVIe siècle. Le collège des médecins (privilège de 1681), est logé dans Queens Street.

New College.
Le nouveau collège (New College) est un des édifices caractéristiques d'Edimbourg. Il est situé au Nord du Mound, auprès du palais de National Gallery, sur un point très élevé et bien en vue, où était jadis le palais de Marie de Guise. Il a été construit vers le milieu du XIXe siècle en style flamboyant ; à l'angle Nord-Est est l'église flanquée de trois tours. Le nouveau collège a été fondé par l'Eglise libre, après le schisme de 1843; primitivement, il devait être une sorte d'université; ce n'est qu'une faculté de théologie.

Autres monuments.
Sur la terrasse du Château est une institution rivale, celle de l'Eglise presbytérienne unie, établie à la place d'un théâtre (New Edinburgh Theatre).

On peut encore citer comme établissement d'enseignement supérieur la Philosophical Institution (Queens Street) et l'Edinburgh Literary Institute (South clerk Street).

Les prisons étaient jadis groupées au pied de la terrasse méridionale de Calton Hill, entre Canongate et la place Waterloo.
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Edimbourg : le Château.
Le Château d'Edimbourg.

Histoire d'Edimbourg

Le rocher du Château, masse basaltique abrupte qui émerge du sol sablonneux de la plaine, dut attirer de bonne heure l'attention; facile à mettre en défense, il fut le noyau d'Edimbourg. Il y eut probablement là un fort romain; la convergence des ruines romaines l'indique; mais on rejette l'hypothèse de Camden, reprise par d'Anville, qui l'identifiait avec Alata Castra, le Stratopedon Pterôton de Ptolémée. Plus tard, ce fut un lieu fortifié du royaume des Pictes; on a voulu l'identifier avec la colline d'Agned, théâtre d'une victoire d'Arthur. Le rocher du Château portait le Magh Dun (Maiden Castle) au pied duquel se forma un hameau. On admet que la paroisse de Saint-Cuthbert fut la première de la ville. 
On a proposé plusieurs étymologies du nom actuel . Pour les uns, il viendrait du roi Edwin de Northumbrie (616-633), lequel aurait occupé le Château et appuyé sur Edwins-burgh (la forteresse d'Edwin) la domination des Angles sur les rives du Forth. Cette tradition est douteuse, et durant des siècles toute cette région de la Tweed et Forth fut disputée entre les Anglo-Saxons, les Danois et les Pictes. Il semble qu'il faille plutôt accepter une origine celtique de la première partie du nom (Edin), qui correspondrait au nom (Eidyn  ou Etin) d'une forteresse contruite par une tribu celtique que les Romains appelaient les Votadini. La deuxième partie du nom (Burgh), correspond quant à elle au mot de vieil anglais désignant un site fortifié. 
Edimbourg n'était qu'un fort de la frontière. Sous le règne de Malcolm Canmore, on y construisit un palais royal où la pieuse reine Marguerite, petite-nièce d'Edouard le Confesseur, mourut en 1093. Les fils de Malcolm et de Marguerite continuèrent d'y habiter, et la ville grandit rapidement dans les premières années du XIIe siècle. L'église Saint-Gilles fut fondée par Alexandre Ier vers 1110; le Château fortifié de nouveau par David Ier, dont le donjon ne fut détruit qu'en 1572. C'est aussi David par qui fonda l'abbaye de Holyrood, où les rois d'Ecosse vinrent souvent, de même qu'à leur château. Le bourg de Canongate s'accrut, grâce à ce voisinage de l'abbaye. Néanmoins, Edimbourg était toujours regardé comme une place frontière; les souverains y venaient de temps à autre. En 1215, on y rassembla un parlement. 

Le véritable essor de la ville date du XVe siècle, lorsque les Stuarts en firent leur capitale et y fixèrent leur résidence. C'est alors que la cité du Château absorba les bourgs et villages voisins de Calton, Portsburgh, Saint-Cuthbert, Montries Hill, Broughton, Canonmills, Sillvermills, Deanhaugh, compris dans la Vieille-Ville. Déjà, pourtant, Edimbourg était regardé comme un des quatre principaux bourgs d'Ecosse avec Stirling, Boxburgh et Berwick, et la réunion de leurs coutumes formait, en matière commerciale, le premier corps de la législation écossaise. 

Cependant, jusqu'en 1450, la ville ne dépassait pas le voisinage du Château et de la rue Haute. C'est à cette date qu'une enceinte commune y réunit les bourgs voisins et constitua la Vieille-Ville. Ainsi abritée, elle se développa rapidement. Après l'assassinat de Jacques Ier (1436) à Perth, on avait transféré la capitale et la cour des rives du Tay à celles du Forth. Jacques II fut couronné à Holyrood et non à Scone, et le jeune roi, avec sa mère, s'installa dans le Château. De ses quatorze parlements, huit furent tenus à Edimbourg, où son père n'en avait assemblé qu'un sur treize. Jacques III, bien qu'il préférât la résidence de Stirling, tint ses parlements à Edimbourg. Il lui conserva les privilèges, concédés par Jacques II, qui l'avait, en 1452, placé en tête des bourgs royaux. Il en ajouta de nouveaux; la Charte d'or (Golden Charter) de 1482 conféra au prévôt et à la municipalité l'office héréditaire de sheriff avec des pouvoirs judiciaires et financiers étendus. Ces privilèges furent confirmés et accrus par la suite, en dernier lieu dans la charte de 1603, concédée par Jacques VI. Après le désastre de Flodden, les bourgeois construisirent à la hâte une seconde enceinte comprenant Cowgate et la colline méridionale (Grey Friars et l'hospice Heriot), mais Canongate, dépendant de l'abbaye de Holyrood, resta encore en dehors. C'est pour entasser la population chaque jour plus dense à l'intérieur de cette enceinte que furent élevées ces maisons à dix étages qui on fait d'Edimbourg une ville si différente des villes anglaises. 
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Edinburgh au XVIIe siècle.
Edimbourg au XVIIe siècle.

La Vieille-Ville, formée de la réunion d'Edimbourg et de Canongate, conserva jusqu'à la fin du XVIIIe siècle l'aspect de cité du Moyen âge, sans autres rues carrossables que la rue Haute et Cowgate. Elle devint le rendez-vous de la noblesse écossaise et de tout le monde officiel, et prit le caractère qu'elle a conservé. Il est vrai que les avantages du rang de capitale n'allaient pas sans inconvénients corrélatifs. Devenue le rempart de la nationalité écossaise, elle connut plus que par le passé les maux de la guerre. Ce qu'avait épargné l'incendie de 1530 fut détruit, en 1544, par les Anglais du comte de Hertford. Ils revinrent trois ans après. 

Le Château, Holyrood et Saint-Gilles furent les seuls monuments qui survécurent à ces dévastations. La citadelle résista même après la prise de la ville; si Cromwell la prit, elle tint en échec les jacobites. Mais, dès cette époque, la principale gloire d'Edimbourg fut due à l'intelligence; ce fut la métropole intellectuelle de l'Ecosse. C'est là qu'en 1507 fut établie la première imprimerie du royaume.

A la cour de Jacques II brillèrent les poètes Dumbar, Walter Kennedy, Gawin-Douglas; - c'est à Greenside, au Nord de Calton Hill, que sir David Lindsay fit jouer sa Satire of the Three Estates

Au XVIe siècle, il faut nommer Knox, Buchanan, Alexander Montgomery; au XVIIe, Drummond de Hawthornden; au XVIIIe, Robert Barclay, Gibert Burnet, Allan Ramsay, Smollet, Fergusson et Burns. 

Enfin, à la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe, une pléiade d'hommes célèbres les deux Monros, Cullen, Black, Playfair, Dugald-Stewart, Leslie, professèrent à l'Université; Hume, Adam Smith, Law, Erskine, Robertson, Henry Mackensie les surpassèrent; autour de Walter Scott, le romancier et poète national, on peut citer Wilson, Brougham, Jeffrey, Cockburn, Chalmers, puis Carlyle qui s'efforcent de justifier le surnom d'Athènes moderne. 

Autour de la cour suprême se sont groupés des jurisconsultes renommés; l'école de médecine peut citer des savants connus dans toute l'Europe. Les noms de Nasmyth, Wilkie, Mac Culloch, Watson Gordon, Harvey, Drummond, sont presque aussi connus que ceux des littérateurs. (A.-M. B.).

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Dictionnaire Villes et monuments
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