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La domination romaine
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Le Pharaon et l'Etat
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La Basse Epoque
La période Ptolémaïque
L'Egypte romaine
Devenue romaine, l'Égypte fut intégrée par Auguste parmi les provinces impériales, et la fit administrer par un préfet. Mais lui et les empereurs romains qui lui succédèrent conservèrent en grande partie l'oeuvre des Ptolémées. L'Égypte resta jusqu'à l'époque de Dioclétien divisée en épistratégies, nomes, toparchies, etc (L'Égypte ptolémaïque). L'épistratège était un fonctionnaire romain ayant des pouvoirs civils et militaires. Le stratège ou nomarque demeura ce qu'en avaient fait les Ptolémées en lui enlevant ses attributions militaires, un magistrat doublé d'un percepteur; la charge était triennale et faisait partie de celles dont l'exercice était confié aux indigènes grecs ou égyptiens.

Les villes grecques, indépendantes des épistratégies, gardèrent leur autonomie. Toutefois, dès l'époque d'Auguste le conseil élu d'Alexandrie avait été remplacé par une administration dont le chef portait le titre de ,juridicus Alexandriae. Ce juridicus ne dépendait que de l'empereur. Quant aux anciennes fonctions d'archidicaste, d'exégète, d'hypomnématographe et de stratège de nuit, elles furent respectées par la réforme romaine. Ajoutons enfin que les cultes nationaux ne reçurent aucune entrave  (La religion égyptienne) .

Ainsi organisée avec sa population quasi cosmopolite de 7 800 000 habitants, dont un million de Juifs (La Diaspora juive), son administration à trois couches (égypto-gréco-romaine) qui se servait du grec comme langue officielle, son activité religieuse que le mouvement philosophique n'avait nullement contrariée (Les Écoles d'Alexandrie).

En l'an 330 de notre ère, L'Égypte fut attribuée à l'empire d'Orient (L'Empire byzantin), dont elle fit partie jusqu'à l'an 616. Entre-temps, elle sera devenue chrétienne (L'Égypte chrétienne).
 

Dates-clés  :
30 av. J.-C. - Conquête romaine (Octave Auguste).

Ier siècle ap. J.-C. - Introduction du christianisme.

330 - L'Égypte est rattachée à l'empire d'Orient.

395 - Début de la période Byzantine.

La Province impériale d'Égypte

Depuis Auguste, l'Égypte faisait partie de ce qu'on appelait les provinces impériales, c.-à-d. de celles qui avaient été affranchies du contrôle et de la juridiction du Sénat et qu'Auguste s'était réservées vu leur importance pour la sécurité elle stabilité de l'Empire. Elle forma même une catégorie à part dans la catégorie des provinces impériales et fut classée proprement comme bien privé de l'empereur. C'est ainsi que les domaines royaux devinrent domaines d'Auguste et les impôts ses revenus. II fut interdit aux sénateurs et aux équités illustres d'y pénétrer et inversement aux Égyptiens qui avaient reçu le droit de cité romaine d'exercer des fonctions pouvant donner accès au Sénat. Sous Caracalla, les citoyens d'Alexandrie purent être admis au Sénat; les Égyptiens des nomes ne le purent jamais. Le représentant de l'empereur était pris parmi les chevaliers. Il avait le titre de praefectus Aegypti ou augustalis, comme on l'appela plus tard, était vis-à-vis de l'empereur dans la condition d'un intendant (procurator) et vis-à-vis des Égyptiens dans celle d'un vice-roi. Muni des pleins pouvoirs civils et du haut commandement militaire, mais sans les faisceaux, il nommait à tous les emplois, sauf ceux que s'était réservés l'empereur; il percevait l'impôt, mais ne pouvait l'établir de lui-même. L'armée d'occupation se composa de trois légions sous Auguste, de deux sous Tibère, d'une, accompagnée de corps auxiliaires, à partir de Trajan. Le commandement en fut confié à des chevaliers (praefectus castorum). 

La réorganisation de Dioclétien plaça l'Égypte dans le diocèse d'Orient. Ce diocèse comprenait cinq provinces : 

1° Aegyptus Jovia (la Basse-Égypte), à l'Ouest du Nil; 

2° Aegyptus Herculia, plus tard Augustammica; 

3° Thebaïs; 

4° Libya inferior; 

5° Libya superior (Cyrénaïque). 

Plus tard, une sixième province fut ajoutée par une coupure de l'Augustammique à l'Arcadia (du nom d'Arcadius, le premier empereur d'Orient).

D'Auguste aux derniers Antonins.

Nous ne pouvons donner ici qu'une chronologie très succincte des principaux faits historiques de l'Égypte romaine (an 30 av. J.-C. - 393 apr. J.-C.).

Signalons sous Auguste, la révolte de quelques villes de la Haute-Égypte, dont Thèbes, réprimée par Cornelius Gallus, le premier préfet; révolte d'Alexandrie à cause de l'impôt, réprimée par Petronius, successeur de C. Gallus; expédition en Arabie, d'Aelius Gallus, lieutenant de Petronius. La frontière méridionale ayant été dégarnie par la mobilisation du corps de C. Gallus, la reine d'Éthiopie, Candace, en profita pour s'introduire en Égypte et ravager la Thébaïde. Elle fut repoussée jusqu'à Napata, sa capitale, par Petronius, demanda à traiter et envoya des ambassadeurs à Auguste, qui leur accorda l'exemption du tribut imposé par son préfet. 

Aucun fait d'importance sous Tibère; c'est lui qui écrivit au préfet d'Égypte, Aemilius Aulus, trop zélé dans son rôle de procurator, qu'il voulait bien tondre les brebis, mais non les égorger. Sous Caligula, le préfet Avetius Placcus, persécuta les Juifs sans merciLa Diaspora juive). 

Sous Claude (41-54), ils attaquèrent les Alexandrins pour revendiquer les privilèges qui leur avaient été enlevés, entre autres celui d'avoir à leur tête un ethnarque de leur nation. L'empereur leur donna raison. 

Le fait le plus saillant du règne de Néron (54-68) est l'expédition qu'il envoya à la découverte des sources du Nil  (La découverte et l'exploration de l'Afrique); elle se perdit corps et biens dans les marais du Sudd (sud-ouest de Malakal, Soudan du Sud). Le préfet Tibère Alexandre reconnut Galba et Othon; mais, pressentant l'avènement de Vespasien, alors en Syrie, il n'en fit pas autant à l'égard de Vitellius

Sous Vespasien, les querelles des Juifs avec les Grecs et la préfecture redoublèrent. L'empereur donna l'ordre d'abattre le temple bâti par Onias. Il ne le fut complètement que deux ans après (73), lorsque tout moyen de répression fut épuisé.

Les trois règnes suivants (Titus, Domitien, Nerva) sont muets sur le chapitre de la politique; mais c'est à ce moment que se place un fait capital dans l'histoire du christianisme, la fondation de l'église d'Alexandrie par saint Marc.

L'avant-dernière année du règne de Trajan (116), les Juifs de Cyrène se soulèvent contre les Grecs et les Romains et mettent en fuite M. Rutilius Lupus, parti d'Alexandrie pour comprimer la révolte. L'empereur envoie alors Martius Turbo pour lui porter secours et pacifier le Delta, où s'était propagée l'insurrection. 

Le calme ne revint complètement que sous Hadrien (117-138). Il ne fut pas de longue durée. Les perturbateurs furent cette fois des Égyptiens. La querelle fut vive : il s'agissait d'un Hapis. Hadrien visita l'Égypte avec l'impératrice Sabine  il fit restaurer la tombe de Pompé; il alla voir et entendre la statue de Memnon. Son favori Antinoüs s'étant noyé dans le Nil, il le plaça au rang des dieux et bâtit en son honneur la ville d'Antinoë

Sous les derniers Antonins se place la dévastation de l'Égypte par les bandes armées d'Isidore. Avidius Cassius sauva Alexandrie et extermina les rebelles. Il était simple légat. Déçu dans son ambition lorsque Marc-Aurèle (161-180) confia la préfecture à Flavitius Calvities, il se révolta et se fit proclamer empereur par les légions de Syrie. Son usurpation lui coûta la vie ainsi qu'à son fils. 

Au temps du déclin de Rome

Les empereurs syriens se signalèrent par leurs persécutions contre les chrétiens. C'est au temps de Septime Sévère (193-211) que vivait le célèbre Origène dont le père, Léonide, fut une des principales victimes du préfet Loetus et qui remplit l'Égypte de ses controverses avec le patriarche Demétrius. Caracalla n'établit pas de distinction religieuse dans ses cruautés: les chrétiens, les juifs, les païens eux-mêmes en eurent leur part. ll livra Alexandrie aux fureurs de la soldatesque pour se venger des railleries des Alexandrins. 

L'agitation religieuse et les sanglants désordres qui marquèrent les règnes précédents ainsi que ceux de Macrin et d'Héliogabale firent place sous Alexandre Sévère (232-235) à une bienfaisante accalmie. L'Égypte put respirer; les lettres elles arts se mirent à refleurir comme par enchantement. 

Sous les règnes éphémères de Maximin et de ses six successeurs, les persécutions contre les chrétiens continuèrent sans relâche; elles atteignirent leur comble sous l'empereur Decius (250). Son préfet Sabinus se montra d'une telle cruauté qu'en quelques mois les déserts du Sinaï et de la Thébaïde se peuplèrent d'anachorètes. La violence était alors tellement entrée dans les moeurs qu'une fois les persécutions arrêtées, les chrétiens livrés à eux-mêmes s'abandonnèrent à toutes les fureurs des controverses théologiques (hérésie de Sabellius). A ces querelles succédèrent (car les Alexandrins ne pouvaient se passer de tumultes) les troubles causés par la rivalité de Macrien et du préfet Émilien. 

En 253, Émilien se fit proclamer empereur par la foule et la soldatesque; son exemple fut suivi par d'autres ambitieux; on put même voir autant de candidats à l'Empire que de quartiers dans Alexandrie. Toutefois Émilien l'emporta sur ses coprétendants. II put, grâce aux embarras où était l'empereur Gallien, jouir deux ans du pouvoir; mais le légat Théodote, envoyé avec une armée, le défit en plusieurs rencontres et le fit étrangler dans sa prison. Théodote fut à son tour expulsé par le parti de Macrien qui usurpa la pourpre. Il s'associa au trône ses deux fils, Macrien et Quietus. Comme celle d'Émilien, son autorité ne dura que deux ans. II fut vaincu et tué avec son fils Macrien en Illyrie, où il avait eu l'audace de marcher contre Gallien. Quant à Quietus, qui était resté en Égypte, le prince arabe Odenat, époux de la fameuse Zénobie, se chargea de l'évincer. 

Ce ne fut pas Odenat, mort assassiné, mais la reine de Palmyre qui s'empara de l'Égypte alors lasse du joug des Romains, mais incapable de défendre sa liberté. Aidée de l'Égyptien Timagène, elle triompha de Zabdas qui commandait le parti des indépendants et entra dans Alexandrie, mais en fut chassée par Probatus qui restaura la domination impériale. Timagène étant revenu à la charge avec des renforts, Probatus fut battu et Zénobie reprit pour trois ans possession de l'Égypte. Ce fut Probus, général de l'empereur Aurélien (270-275), qui l'en chassa. Il n'en avait pas fini avec les usurpateurs. 

En 273, un négociant d'Alexandrie, enrichi dans le commerce des papyrus, Firmus, qui avait appartenu au parti palmyrénien, se souleva à son tour et, aidé des Arabes et des Blemmyes avec lesquels il entretenait des rapports commerciaux, devint maître de l'Égypte et prit la pourpre. Probus (276-282)) lui infligea trois défaites, le fit prisonnier et le livra à ses licteurs. Après le règne court et insignifiant de Tacite et de Florien, Probus lui-même arriva à l'Empire; l'usurpation de Saturninus, son préfet, qu'il croyait d'une fidélité éprouvée, l'obligea à intervenir une troisième fois en Égypte. Coptos et Ptolémaïs avaient pris une grande part au mouvement insurrectionnel; elles subirent de sévères représailles. La poursuite et l'expulsion des Blemmyes, qui avaient envahi la Thébaïde (Thèbes) à la faveur de ces désordres, achevèrent de pacifier l'Égypte. Mais la paix ne fut pas de longue durée.

Le coup d'État d'Achilleas exigea quelques années plus tard l'intervention de l'empereur Dioclétien (284-304). L'histoire a conservé le souvenir des répressions terribles de cet empereur, qui s'était déjà signalé dès le début de son règne comme un des plus fervents persécuteurs du christianisme. La plupart des villes qui avaient tenu pour Achilleas furent livrées à toutes les horreurs de la guerre, Alexandrie en première ligne. Dioclétien. avait donné l'ordre qu'on n'arrêtât le massacre que lorsque les flots de sang baigneraient les genoux de son cheval. Après avoir reconquis l'Égypte sur son préfet révolté, Dioclétien en fut encore réduit le la reconquérir sur les Blemmyes. Désireux de s'éviter une campagne pénible, il obtint l'évacuation des provinces par leurs bandes en leur offrant un tribut avec un traité aux termes duquel ils s'engagèrent à faire la police du haut Nil. Nous n'avons pas ici à nous occuper des dispositions que prit Dioclétien au sujet de l'Empire, du partage qu'il en fit d'abord avec Maximien Hercule, puis avec Constance Chlore et Galère (293-311). A partir de 330, l'Égypte, devenue chrétienne, et entrée pour ainsi dire dans le Moyen Âge, fut une dépendance de l'Empire Byzantin. (Georges Bénédite).

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