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Les
Bovidés
Les Caprinés Caprinae |
Les
Caprinés
sont une sous-famille de la famille des Bovidés
(Bovidae), qu'on a divisée en plusieurs tribus. Les deux principales sont
celles des Caprins (Caprini), dans laquelle se rangent les
Chèvres et les Bouquetins, et celle des Ovins (Ovini), qui rassemblent
les Moutons et les Mouflons. Deux autres tribus
peuvent encore être constituées, celle des Némorhedins (Naemorhedini),
dans laquelle se rangent les Gorals et les Chamois,
et celle des Ovibovins (Ovibovini), qui comprend principalement les Boeufs
musqués.
Chez les Chèvres et les Bouquetins, les cornes sont ascendantes, curvilignes, en général grandes et divergentes; la coupe en est prismatique ou elliptique, et leur face antérieure est souvent noueuse; leur base repose sur une saillie des os du front, mais le chanfrein est droit au lieu d'être busqué comme chez les Moutons. Les poils sont durs ou soyeux; ceux du menton s'allongent et forment, surtout chez les mâles, une sorte de barbe qui est l'un des caractères de ce groupe; les narines sont rarement entourées par un mufle; la queue est courte, le corps est peu chargé de graisse, et les pieds sont plus trapus que ceux des Moutons, ce qui se traduit ostéologiquement par une largeur plus grande des canons. Les mamelles sont presque constamment au nombre de deux. Il n'y a ni fanon, ni poches inguinales, ni glandes interdigitales. La langue n'a pas de papilles cornées. Les Chèvres et les Bouquetins sont des animaux actifs, remuants, inquiets, qui sont habituellement gais et pétulants dans leur jeune âge. Aimant la société de leurs semblables ou celle de quelques autres espèces d'animaux, ils deviennent cependant soucieux en vieillissant, surtout les mâles. Les individus de ce sexe répandent une odeur forte et désagréable. Les montagnes sont leur séjour habituel, et les rochers les plus escarpés sont ceux qui leur plaisent de préférence. Leurs espèces sont essentiellement propres à l'Ancien continent; il y en a également en Europe, en Asie et en Afrique. Celles qui sont élevées en domesticité ont été acclimatées en Amérique et dans l'Australie. Les espèces ovines, dont, on l'a dit,les Moutons (Ovis) et les Mouflons font partie, ont des formes plus arrondies que les Caprins, mais elles n'ont pas de barbe sous le menton; leur chanfrein est busqué, leur front est aplati, et leurs cornes, qui naissent en arrière des orbites, prennent une disposition obliquement récurrente. Ces Ruminants ont un larmier et des poches inter-digitales; les jambes sont plus grêles que celles des Chèvres ou des Bouquetins. La denture des Moutons et des autres animaux de la même tribu est, quand au nombre, à la formule et aux caractères morphologiques, entièrement semblable à celle des Chèvres et de le plupart des Antilopes. Leurs arrières-molaires n'ont pas les colonnettes d'émail qui se montrent chez quelques espèces appartenant à ce dernier groupe ou chez les Boeufs. Classification des Caprinés
Hémitragus classique. Dès lors le Tahr des Nilgiri (renommé Nilgiritragus hylocrius) devrait figurer parmi les Ovins; les deux autres genres restant parmi les Caprins. ** Le genre Pantholops, placé ici parmi les Caprins, pourrait à lui seul constituer une tribu distincte. Les CaprinsOn peut peut diviser les Caprins ou Hircins en trois groupes sous les noms de Chèvres et Bouquetins, Tahrs (ou Kémas) et Chirus (ou Tchirus).Les Chèvres et
Bouquetins.
Les
Chèvres.
Cornes et crâne d'Egagre. On distingue dans l'espèce Capra aegagrus trois sous-espèces : C. a. aegagrus (Egagres) et Capra a. creticus, qui sont sauvages et Capra a. hircus (ou Capra hircus), qui est la Chèvre domestique. On sait que ce sont des animaux abondants en Europe, en Asie et en Afrique. Les principales races de Chèvres domestiques sont : • Pour l'Europe, la Chèvre ordinaire, la Chèvre des Pyrénées et la Chèvre sans cornes d'Espagne.Plusieurs de ces races ont été portées dans les autres parties du monde, et, dans quelques îles, des Chèvres abandonnées autrefois par les navigateurs ont repris la vie sauvage et se sont perpétuées en dehors de l'influence de l'Humain. Les
Bouquetins.
Ces animaux sont sauvages, et leur chasse est souvent rendue dangereuse par l'escarpement ou l'élévation des lieux qu'ils habitent. Leur nom vient des deux mots Bouc estain , signifiant Bouc de roches. Ils se nourrissent de graminées et des feuilles de différents autres végétaux, mais lorsque la mauvaise saison est venue, ils se rabattent sur les écorces et sur les jeunes branches des arbres. Le Bouquetin des
Alpes (Capra ibex) est plus grand que le Bouc; il a les cornes plus fortes,
à nodosités médiocrement développées. Cette espèce, qui s'étendait
autrefois sur presque toutes les grandes montagnes
des Alpes, et mĂŞme dans les Apennins,
s'il faut en croire une indication donnée par Varron,
est maintenant confinée sur quelques points des Alpes savoisiennes, au
delĂ du Mont-Blanc. Elle vivait aussi, au XIXe
siècle, dans les Alpes du Dauphiné.
Bouquetin des Alpes (Capra ibex). Le Bouquetins d'Espagne
(Capra pyrenaica) en a été distingué comme espèce par Schinz.
Disparu des Pyrénées à la toute fin du XXe
siècle, il reste rare dans le reste de la Péninsule
ibérique. Les cavernes des Cévennes, et
quelques dépôts de même âge qu'on a observés dans les montagnes du
Velay
et de la Limagne, ont fourni des ossements de Bouquetins dont l'espèce
habitait autrefois ces régions.
Le Caucase nourrit aussi des Bouquetins ayant quelque analogie avec ceux des Alpes, mais qui doivent en être séparés comme espèce. Ces Bouquetins (ou Chèvres) du Caucase ont reçu le nom latin de Capra Caucasica. Les Bouquetins de Sibérie ou Yanghirs sont encore d'une espèce différente (Capra sibirica); et il en est de même de ceux de l'Himalaya (Markhors), qui constituent le l'espèce Capra falconeri. Ces Ruminants n'ont
été observés sur le continent africain
que dans la Nubie et l'Abyssinie (Sud de l'Egypte,
Nord du Soudan, Ethiopie).
Ils y sont de deux espèces : le Bouquetin Beden ou Bouquetin de Nubie
(Capra Nubiana), dont la première description est due à F. Cuvier, et
le Bouquetin Walie ou Bouquetin d'Abyssinie (Capra walie). Celui-ci a été
découvert en Abyssinie par le Ruppel , et décrit par lui dans son ouvrage
sur la zoologie de ce pays. Le Beden est assez commun dans les montagnes
de la Haute-Égypte; il vit également en Syrie.
Ses cornes sont grandes, peu arquées et marquées en avant de grosses
nodosités transversales.
Thar de l'Himalaya (Jharal) et, au second plan, Chèvre du Tibet (?). Les Tahrs ou Kémas.
Le Tahr ou Kémas de l'Himalaya ou Jharal (Hemitragus jemlahicus), que Hodgson a appelé Capra quadrimammis, parce que la femelle est en effet pourvu de quatre mamelles. Ses cornes sont moins longues que sa tête, placées à son sommet et fortes à leur base. Il n'y a pas de barbe chez le mâle, mais une crinière qui couvre la partie antérieure du dos et descend jusqu'aux genoux, comme chez le Lion. La couleur est d'un brun plus ou moins foncé, surtout sur la tête, le cou et la crinière. La taille diffère peu de de celle du Bouquetin. Cette espèce habite toute la chaîne de l'Himalaya, dans des endroits presque inaccessibles, entre la limite des forêts et celle des neiges. Elle est très commune sur le Pir-Panjal, montagne du Cachemire méridional. Elle y vit par troupes assez nombreuses. Le Tahr des Nilgiri (ou Nilgerries) ou Warryato, Nilgiritragus hylocrius, est la seconde espèce indienne. C'est de tous les Bouquetins asiatiques celui qui s'avance le plus au sud dans la région orientale, car il habite les montagnes du sud de l'Inde, les Nilgerries et les Ghâts, s'étendant jusqu'au cap Comorin. La crinière du mâle est plus courte que celle du précédent. Les genoux portent une callosité entourée de longs poils. La couleur tire sur la teinte sépia avec la tête plus foncée et les pattes variées de brun en avant, de blanc en arrière. La femelle n'a que deux mamelles. Ces animaux vivent dans les montagnes à une hauteur de 1300 à 2000 m, par petites bandes de six à sept individus, rarement plus nombreuses, sous la conduite d'un vieux mâle qui se distingue de loin à sa couleur presque noire. Les OvinsMoutons et Mouflons.Le genre Ovis, qui compte six espèces, peut-être partagé de façon toute artificielle en deux groupes : les Moutons domestiques, d'une part, qui sont représentés par la seule espèce Oviis aries, et les Mouflons, qui correspondent aux diverses espèces de Moutons sauvages. Les
Moutons.
• Le Moutons Ă
longues jambes (Ovis a. longipes, Desm.) , qui est le Mouton du Fezzan,
et le Morvan de Buffon, etc. Sa taille supérieure à celle des autres
Moutons, et mieux encore la longueur de ses jambes, son chanfrein, arqué
et l'épaisse crinière qui recouvre les parties supérieures de son corps,
le font aisément reconnaître. Ce Mouton a été naturalisé dans plusieurs
parties de l'Europe. Son croisement avec le Mouton commun a donné, suivant
Desmarest, le Mouton flandrin et le Mouton du Texel, dont la laine a un
certain degré de finesse et beaucoup de longueur, et dont les Brebis donnent
constamment plusieurs agneaux chaque année.
• Le Mouton à tête noire (Ovis a. melanocephala, Géné) n'est pas moins distinct, mais ses caractères sont pour ainsi dire opposés à ceux du Morvan; il a à peu près les proportions des Moutons ordinaires, sa tête est sans corne, son pelage manque de duvet laineux et son cou est pourvu d'un rudiment de fanon, qui rappelle, jusqu'à un certain point, celui des Boeufs. Le corps est blanc et la tête noire. Cet animal est domestique sur la côte occidentale d'Afrique. Ces Moutons ont la queue très large, ce qui tient à l'accumulation sur cette partie d'une quantité considérable de graisse. • On nomme depuis longtemps Mouton à large queue (Ovis a. laticaudata, Ray) une race ou sous-espèce ayant aussi la queue très chargée de graisse et la laine assez grossière. Ces Animaux sont fort répandus en Afrique, à Madagascar et en Inde. On en élève dans le midi de la France, où ils ont été apportés du Maghreb. Il y a aussi de ces Moutons dans la Russie méridionale, et c'est aux races ovines de la même catégorie qu'appartiennent le Mouton stéatopyge (Ovis a. steatopyga de Pallas), l'Ovis a. macrocercus de Schreber et d'autres encore. • Le Mouton mérinos
(Ovis a. hispanica, Linné) qui a des formes arrondies, la tête large
en arrière du chanfrein, et les cornes grosses, contournées sur les côtes
en une spirale en général très régulière. Cette qualité de Moutons
a été mêlé aux Moutons ordinaires, qu'elle a notablement améliorés.
C'est elle qui forme la très grande majorité des troupeaux espagnols,
qui sont transhumants, c'est-Ă -dire que l'on fait voyager par troupeaux
considérables, en ayant soin de les conduire en été dans les montagnes
élevées, principalement dans celles de Léon et des Asturies, et, en
hiver, dans les plaines de Castille et de l'Estramadure. Les Moutons qu'on
Ă©lève aussi en grand nombre dans le midi de la France sont soumis Ă
un régime analogue, et, aux approches de l'hiver, en éloigne des montagnes
des Alpes, des Cévennes ou des Pyrénées, leurs nombreux troupeaux, pour
les ramener dans les plaines de la Provence ou du Languedoc.
Moutons mérinos. Les
Mouflons.
• Le Mouflon méditerranéen
(Ovis orientalis , Ovis ammon ou Ovis muffoli, Cuv.), qu'on l'appelle aussi
Mouflon de corse et Mouflon d'Europe est le Mouton sauvage des montagnes
de la Corse, de la Sardaigne (Ovis o. musimon), de la Crète, de Chypre,
de la Turquie d'Europe (O. o. ophion), et mĂŞme de quelques parties du
midi de l'Espagne. Il est regardé comme la souche des moutons domestiques,
que les Grecs paraissent avoir connu sous le nom d'ophion, et que les Romains
nommaient musmon. Un peu plus grand que notre mouton domestique,
il mesure 1,15 m de longueur, et 0,75 m de hauteur sur le dos; ses cornes,
triangulaires Ă leur base, lourdes et robustes, atteignent 0,65 m de longueur
chez le mâle; la queue n'a que 8 cm.
Mouflons d'Europe (Ovis orientalis musimon). Les femelles manquent souvent de cornes, ou les ont beaucoup plus grêles. Le corps est couvert d'un pelage épais formé de poils fauves, noirs dans quelques endroits, longs et soyeux, sous lesquels est cachée une laine grise très fine et courte. Le dessous du corps est blanc et peu fourni de poils. En hiver, le pelage est plus épais, et une sorte de cravate formée de longs poils orne le dessous du cou. Le pelage des femelles est toujours moins épais. Les Mouflons vivent par troupes d'une centaine d'individus sous la conduite d'un mâle vieux et vigoureux; ces troupes se dispersent en décembre et janvier pour là mise-bas; les femelles portent 5 mois, et ont habituellement 2 petits, qui ne deviennent adultes qu'après la troisième année. Ces animaux ne montrent même en captivité qu'une brutalité aveugle que rend redoutable la force de leurs coups de tête. • L'Argali (Ovis ammon, Lin., Argali, Shaw), qui est une espèce de grand Mouton sauvage qui habite les montagnes de la Sibérie méridionale et de toute l'Asie. Son nom lui vient du mot mongol arga = montagne). Il se distingue des espèces voisines. et surtout des Mouflons d'Europe, par une taille plus grande, et des cornes d'une dimension extraordinaire; chez les mâles, elles sont également très grosses, à base triangulaire, aplaties en avant, striées en travers; le poil d'été est ras, gris fauve; celui d'hiver épais, gris rougeâtre. Il a, comme le Cerf, un espace jaunâtre autour de la queue qui est très courte. Il devient grand comme un Daim. Sa chair et surtout sa graisse sont recherchées des habitants du pays où il vit. Les argalis sont très forts et très agiles, et ils sautent de rochers en rochers avec une légèreté remarquable. • Les autres espèces
asiatiques de Mouflons sont l'Urial pu Mouflon d'Asie centrale (Ovis vignei),
distingué par Blyth, et qui vit au Tibet; le Mouflon
des neiges (Ovis nivicola), qui vit dans l'Est de la Sibérie et au Kamtchatka.
• En Amérique, on trouve deux espèces de Mouflons apparentés au Mouflon des neiges : le Mouflon canadien (Ovis canadiensis), et le Mouflon de Dall (Ovis dalli). Le premier, remarquable par la grosseur de ses cornes, vit non seulement dans l'Ouest du Canada, mais aussi dans l'Ouest des Etats-Unis et même en Basse-Californie, au Mexique. Le second vit dans l'Ouest du Canada et en Alaska (au Nord, l'Ovis dalli dalli a un pelage blanc; la sous-espèce méridionale, Ovis dalli stonei, est d'un marron tacheté. Les Bharals.
Le genre Pseudois renferme une autre espèce, le Pseudois schaeferi ou Bharal nain, dont l'habitat, qui se situe en Chine, est restreint Ă une petite rĂ©gion du haut Yangzi. Le Mouflon Ă
manchettes.
Bouc sauvage de Haute-Egypte et, à droite Aoudad (Mouflon à manchettes). Les autres tribusNémorhedins (Némorhèdes).Les Nemorhèdes, ou Antilopes-chèvres, ont le faciès et les moeurs des chèvres; des cornes, chez les deux sexes, courtes, grêles, lisses (Chamois) ou annelées à leur base (Gorals), d'abord droites, puis un peu recourbées en arrière, assez semblables, par conséquent, à celles des Chèvres, mais pas anguleuses. Ils n'ont ni larmiers ni pores inguinaux. Les
Gorals et les Serows.
Chamois (Rupicapra rupicapra). Les
Chamois et les Isards.
Cet animal se rencontre surtout dans les Alpes. Il a les cornes petites, verticalement dressées, avec les pointes recourbées en crochet vers l'arrière, dans les deux sexes. Vivant par petites troupes sous la conduite d'un vieux mâle, il fréquente les endroits les plus escarpés et saute parmi les rocs à pic avec une agilité sans égale. La troupe, gardée par le vieux mâle sans cesse aux aguets, se laisse difficilement appocher. Dès qu'un danger est identifié par la sentinelle, celle-ci pousse une sorte de sifflement aigu, et le troupeau disparaît à travers les abîmes. Les
Saros.
Les
Chèvres de montagne.
Chèvre de Montagne. Les Ovibovins.
Boeuf musqué (Ovibos moschatus). Photo : Tim Bowman/USFWS. Les
Takins.
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