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Alaska |
65 00 N, 150 00 W |
L'Alaska
est un Etat des Etat-Unis,
connu avant 1867 sous le nom d'Amérique russe. II est borné au
Nord et au Nord-Ouest par l'océan Glacial
Arctique, à l'Ouest par le détroit et la mer
de Béring, au Sud-Ouest par l'océan
Pacifique, Ă l'Est par une ligne conventionnelle qui part de l'embouchure
du Simpson à la pointe Sud de l'île du Prince jusqu'au mont Saint-Elie
(St Elias) et court droit à l'océan Arctique en suivant le 141e
méridien longitude Est. Cette ligne sépare l'Alaska du Canada.
Cet Etat occupe ainsi l'angle Nord-Ouest de l'Amérique
du Nord. Superficie : 1,717,854
km² (plus de trois fois la surface de la France);
population : 699,000
habitants (2010). Capitale : Juneau (31,000
habitants). Plus grande ville : Anchorage
(290,000 habitants).
- Carte de l'Alaska. Description générale.
1° Le littoral du Pacifique s'étend de l'embouchure du Simpson au Cross sound, à la base du mont Saint-Elie. Il est profondément déchiqueté; des îles nombreuses aux contours tourmentés, séparées par des canaux, bordent une côte âpre, dentelée de fjords. Le golfe de Géorgie, par lequel commence ce dédale d'archipels est semé d'écueils dangereux qu'on appelle les Soeurs. Au Nord, dans le pertuis désigné sous le nom de Charlotte sound, les courants sont rapides, mais les fonds sont à 100 brasses. Haida Gwaii ou îles de la Reine-Charlotte, ainsi nommées en 1787, par Dixon, du nom de son navire, ont une forme triangulaire et sont rangées suivant un axe du Sud-Est au Nord-Ouest. La partie Nord-Est est basse, d'accès facile et verdoyante; le reste est plus ou moins montagneux et très boisé. Au delà , il y a trois grandes vallées sous-marines qui courent entre les grandes îles Alexandre (8,593 km²), Koupreanov, Admiralty, Baranov et Tchitchakov (5,200 km²). Les principaux détroits sont Dixon entrance, Sumner strait et Frederick sound. Dans ce dernier pertuis, aux bords extrêmement irréguliers, il y a une rade admirable dont les contours n'ont été relevés qu'en 1881 et qui a été appelée la baie de la Sécurité; les eaux y sont claires et limpides, les fonds si excellents qu'on peut s'y risquer sans pilote; le bois et le saumon s'y trouvent en abondance; la partie orientale présente une montagne nommée le Pouce-du-Diable. C'est dans l'île
Baranov que se trouve la ville de Sitka. Dominée par la montagne aiguë
de l'Edgecumbe, entourée de hauteurs coniques, pour la plupart boisées,
la baie de Sitka est la plus fréquentée de cette région; ce n'est pourtant
pas la meilleure station de la cĂ´te; des Ă©cueils et des bas-fonds assez
perfides y compliquent les dangers provenant de la force des courants
(bancs Keene, Zenobie, Vasilicoc, etc.) et de l'inégalité des marées.
Au Nord-Ouest de l'île Tchitchakov (Chichagov Island) se creuse un vaste
canal désigné sous le nom de Cross sound, tandis qu'au Nord-Est se trouve
le détroit Glacé (Icy strait). Les eaux de ces passages reçoivent les
nappes gelées qui descendent lentement des flancs des alpes Saint-Elie
(Saint Elias Mountains). L'archipel Tchitchakov contient une population
assez nombreuse d'Amérindiens appartenant à la nation T'luikit. Les îles
séparées par des canaux sont très boisées, giboyeuses, d'aspect rude.
Le glacier de Shakes, au Sud-Est de l'Alaska. (Photo : P. J. Heglund). Les Alpes Saint-Elie (Saint Elias Mountains) ont, au contraire, un aspect grandiose; elles commencent par le glacier et le mont La Pérouse qui dresse, à près de 11,000 pieds, ses roches dénudées, aux profils aigus comme une scie. Le mont Crillon (3879 m) au Nord-Ouest, ainsi baptisé par La Pérouse en 1786, en l'honneur du ministre de la marine, est un cône régulier; il se dresse au-dessus d'un glacier immense qui vient se perdre dans la baie Lituya, tandis que sur le flanc Sud s'épanche une nappe de névés qui aboutit à Icy point et dont la largeur atteint 15 km, et dont l'épaisseur dépasse plusieurs centaines de mètres. La Pérouse avait érigé en 1786, à l'entrée de la baie Lituya, sur un îlot boisé, un cénotaphe de bois, en mémoire de ses officiers et de 15 hommes qui se perdirent dans ce parage. Le monument a disparu mais l'îlot a gardé le nom d'île du Cénotaphe. Au Nord de la baie est le mont Fairweather (Cook, 1778). C'est une croupe élevée, haute de 4663 m, qui domine la crête des alpes Saint-Elie et est striée par des vallées profondes où se moulent d'épais glaciers. Il projette dans la mer des éperons formidables d'aspect par les forêts sombres qui les couvrent et dont la couleur noirâtre contraste avec le blanc laiteux de la mer. Surpassé en altitude par le mont Logan (5951 m), un peu plus au Nord, le mont Saint-Elie (5489 m) termine cette superbe rangée. Vu du large, il a l'apparence d'une pyramide dont le flanc Sud-Ouest est profondément rongé par une sorte de cratère profond. Au pied. s'étend une lisière de marécages et de tourbières sillonnés par quelques canaux, tandis que le flanc septentrional est couvert de glaciers au nombre de treize, dont quelques-uns se prolongent jusque dans la mer. Le Saint-Elie est composé de syénite et de granit dépourvu de mica et d'une couleur blanchâtre. Le littoral du Pacifique se termine par une presqu'île de forme triangulaire, très découpée dans sa partie méridionale ; elle est baignée au Nord par le Cook's inlet que surveillait autrefois le fort Kenaï. 2° Le littoral de
la presqu'île d'Alaska commence par un fjord très profond et très encaissé,
connu sous le nom de Cook's inlet (entrée de Cook) appelé aussi baie
de Kenaïev, fermé à l'Est par la presqu'île de ce nom. Cette baie,
sur laquelle se trouve la ville d'achorage, diluée au pied des monts Chugach,
est le débouché de plusieurs fleuves, dont la
large Susitna qui se forme dans la chaîne d'Alaska (Alaska Range), où
se trouvent quelques uns des plus hauts sommets de l'Etat, Ă commencer
par le Mont McKinley (6194 m), qui est aussi le point culminant de l'Amérique
du Nord. Le détroit d'Alaska sépare du continent l'île de
Kodiak,
La surface de cette île est très ondulée; les forêts n'existent que
dans la partie septentrionale. On y trouve la baie Chiniak et le port du
même nom. Le climat en est très humide; la
neige
y persiste de décembre à avril seulement. La mer n'est jamais prise par
les glaces, mais la navigation est parfois dangereuse Ă cause des bancs
d'icebergs. C'était autrefois quartier général
de la Compagnie russe, puis le rendez-vous des chasseurs d'outardes. A
l'intérieur sont de nombreux petits lacs avec des ruisseaux rapides ou
abondent les saumons. La péninsule et la chaîne des îles
Aléoutiennes qui la prolongent sont très riches en indentations,
criques et baies profondes, refuge des loups marins et d'un nombre incroyable
d'oiseaux de passage. Longue d'environ 800 km,
large à sa base de 80 à 100, elle va s'amincissant jusqu'au détroit
d'lsanotsky oĂą se termine par une pointe montagneuse, battue par une mer
souvent démontée, le continent américain. Les îles Aléoutiennes forment
un chapelet sur ligne courbe d'un élégant dessin dont la convexité est
tournée vers le Sud et qui va jusqu'au Kamtchatka,
sur une longueur de 2300 km.
Le mont McKinley (Denali). Il domine l'Alaska et tout le continent nord-americain du haut de ses 6195 m. (Photo : Lisa Grandbois). 3° La partie continentale de l'Alaska développe son littoral sur l'Océan Pacifique, sur la mer et le détroit de Béring et sur l'océan Glacial Arctique. La baie de Bristol se trouve immédiatement au Nord de la presqu'île de l'Alaska. Cette baie est bien nommée. Il existe en effet une vague ressemblance entre cette côte et celle du Pays de Galles, la presgu'île de l'Alaska s'avançant à peu près comme celle de Cornouailles. Le cap du Prince-de-Galles est le point le plus occidental du continent américain Il est, à 45 milles du cap Oriental, le dernier pilier de la côte sibérienne au-delà du détroit de Béring lui est glacé pendant neuf mois, et parcouru le este de l'année par des remous fort dangereux et est souvent couvert de brouillards. La baie de Kotzebue est le premier accident notable sur la côte de l'océan Arctique, ses rives sont basses, aussi incertaines que la toundra de Sibérie; les fonds extrêmes ne dépassent pas 10 brasses et la sonde s'enfonce dans une vase épaisse; le cap Lisburne, le cap Glacé où s'arrêta Cook à son dernier voyage devant une barrière de banquises, enfin, la pointe Barrow, longue flèche basse et sablonneuse comme une nehrung de la Baltique, est, de toutes les parties du territoire, la plus voisine du pôle (67° 33' 31" lat. N). Cet immense territoire est séparé du littoral par une chaîne de montagnes dont un grand nombre sont des volcans. On a relevé jusqu'à 61 pics volcaniques, dont une dizaine seulement en activité. Au-delà de 65° lat. N., il n'existe plus de sommets élevés. Une autre chaîne qui est la prolongation des Montagnes Rocheuses suit la direction du Nord et s'arrête à peu près au 64° degré à l'Est du Yukon. Au delà s'étend une plaine semée de lacs, faiblement ondulée, sauf sur les bords de l'Océan Arctique. Géologie, hydrographie
et climat.
Troupeau de caribous dans la toundra, en Alaska. Région de la rivière Porcupine; au fond, la chaîne de Brooks. Hydrographie.
Climat.
On désigne généralement, au point de vue du climat et des productions, les trois grandes zones du territoire sous le nom de district de Sitka, district aléoutien et district du Yukon : Dans le premier règne une extrême humidité. Sitka est la ville du monde, en dehors des tropiques, où la hauteur des eaux de pluie est la plus considérable (de 1.62 m à 2,44 m). Il pleut de 190 à 285 jours par an, sans compter les jours de brouillard. La température annuelle moyenne est de + 6,67 °C, mais la moyenne d'hiver est proportionnellement plus élevée que celle d'été. C'est à peine s'il se forme à Sitka de la glace propre à la consommation; la moyenne de janvier, qui est le mois le plus froid, est à fort peu près 0° C, tandis que celle d'août arrive à peine à +13,2 °C, ce qui tient à l'abondance des pluies.
1°
Période de découvertes jusqu'en 1799.
"Conseil de clan", réunion de totems au sommet de la colline de Cape Fox (Ketchikan, Alaska). En 1778, Cook, cherchant le passage du Nord-Ouest par un chemin plus court vers l'Angleterre, débarqua dans Cook's inlet, puis fut arrêté par lés obstacles de l'Icy cape. On sait qu'il fut tué peu après en Océanie. La Pérouse (1786), Pribylov (1787), Portlock et Dixon (id.), John Meares (1788), Billings (1789), Malespina (1791), Etienne Marchand (1791), enfin, Vancouver, le plus célèbre de tous ceux qui explorèrent scientifiquement cette région, ont contribué à établir la carte du littoral. Alexander Mackenzie, en 1793, terminait au mois de juillet son voyage de découvertes à travers la grande plaine du Nord. Mais les chasseurs de fourrures et les aventuriers qui se risquaient dans ces rudes contrées faisaient aux malheureux Aléoutiens une guerre d'extermination et par leurs gaspillages compromirent à tel point l'avenir du commerce russe que le gouvernement de Paul Ier obligea les nombreuses compagnies libres qui s'étaient constituées à se fondre dans la Compagnie impériale russo-américaine, établie par l'oukase du 8 juillet 1799. Cette date ouvre la deuxième période. 2°
Compagnie impériale, 1799 à 1862.
Une rue de Fort Yukon, Alaska. 3°
PĂ©riode de rattachement aux Etats-Unis.
Après la vente, l'Alaska est gouverné par l'armée américaine, puis par le Département du Trésor et enfin par la Marine. Il n'y avait pas de structure politique claire, et peu d'Américains s'y installaient, en dehors de quelques aventuriers, marchands, et pêcheurs. La population autochrone, comprenant principalement les Inuits et les Aléoutes, restait majoritaire. L'économie de la région se basait essentiellement sur le commerce des fourrures, la pêche, et, dans une moindre mesure, l'exploitation minière, bien que cette dernière ne prenne véritablement de l'importance que plus tard. La découverte de l'or dans le Yukon canadien en 1896 et dans diverses régions de l'Alaska, dont Nome et Fairbanks, attira des milliers de prospecteurs. La Ruée vers l'or du Klondike en particulier a marqué cette période, bien que la majorité de l'or se trouvait au Canada, l'Alaska servait de porte d'entrée pour les chercheurs d'or. Cela a stimulé le développement économique de la région avec la création de villes comme Skagway et Nome. L'essor de l'exploitation minière, couplé à l'intérêt croissant des États-Unis pour l'exploitation des ressources naturelles de l'Alaska, a renforcé l'intégration économique et politique de la région. En 1912, l'Alaska devient un territoire organisé des États-Unis, ce qui lui donne une représentation limitée au Congrès américain et un gouvernement local. Toutefois, son développement reste lent, en grande partie en raison de son isolement géographique et de ses conditions climatiques rigoureuses. L'économie de la région repose alors sur la pêche, l'exploitation minière (notamment l'or et le cuivre), et la fourrure. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Alaska devient un enjeu stratégique majeur pour les États-Unis en raison de sa proximité avec le Japon. En 1942, les îles Aléoutiennes, une chaîne d'îles à l'ouest de l'Alaska, sont envahies par les forces japonaises, marquant la seule occupation de territoire américain par des troupes ennemies pendant la guerre. Les États-Unis construisent des bases militaires en Alaska pour contrer l'invasion, stimulant le développement des infrastructures, comme les routes et les aérodromes. Cette période de militarisation a mis en lumière l'importance géostratégique de l'Alaska, notamment pour la défense du continent nord-américain pendant la Guerre froide qui suivra. Après la guerre, les infrastructures développées pendant le conflit ont facilité la colonisation et le développement économique de l'Alaska. La Alaska Highway (Route de l'Alaska), construite pendant la guerre pour relier l'Alaska au Canada et au reste des États-Unis, joue un rôle crucial dans l'intégration de la région. Le 7 juillet 1959, l'Alaska devient le 49e État des États-Unis. Cela met fin à son statut de territoire, donnant à ses habitants les mêmes droits politiques que les autres Américains. À cette époque, l'économie de l'Alaska est largement dominée par la pêche, l'exploitation minière et le secteur militaire. L'un des tournants les plus importants de l'histoire de l'Alaska moderne survient avec la découverte de vastes réserves de pétrole à Prudhoe Bay, sur la côte nord de l'État, en 1968. Cette découverte mène à la construction du pipeline Trans-Alaska (1974-1977), une infrastructure de près de 1300 kilomètres reliant Prudhoe Bay au port de Valdez, dans le sud de l'Alaska. Le pétrole devient rapidement le principal moteur économique de l'Alaska, et l'État commence à générer des revenus considérables grâce aux taxes et aux redevances sur l'exploitation pétrolière. L'Alaska Permanent Fund, créé en 1976, est un fonds souverain destiné à redistribuer une partie des recettes pétrolières aux habitants de l'État sous forme de dividendes annuels. Un événement marquant de cette période est le séisme du Vendredi Saint, survenu le 27 mars 1964, qui est le plus puissant jamais enregistré en Amérique du Nord (magnitude de 9,2). Ce tremblement de terre dévastateur a détruit plusieurs villes, dont Anchorage, et causé d'importants tsunamis. Il a eu un impact durable sur les infrastructures et le développement urbain de l'Alaska. Vient ensuite une autre catastrophe, la marée noire causée par l'échouage, en 1989, du pétrolier Exxon Valdez sur un récif du Prince William Sound (1600 km de côtes souillés par le pétrole). À partir des années 1980 et jusqu'à aujourd'hui, l'Alaska est confrontée au réchauffement climatique qui affecte particulièrement cette région arctique, entraînant la fonte des glaciers et menaçant les habitats naturels. Parallèlement, la question de la protection de l'environnement contre l'exploitation pétrolière, notamment dans l'Arctic National Wildlife Refuge (ANWR), devient un enjeu politique national. Les peuples autochtones de l'Alaska, bien qu'ayant obtenu des compensations foncières et des droits territoriaux grâce à l'Alaska Native Claims Settlement Act de 1971, continuent de lutter pour la reconnaissance de leurs droits culturels et économiques face aux pressions extérieures. L'Alaska, aujourd'hui, reste largement dépendante de l'industrie pétrolière, bien que la pêche, le tourisme et le secteur militaire soient également importants. L'État continue de percevoir des revenus importants grâce à ses ressources naturelles, tout en essayant de diversifier son économie pour faire face à la volatilité des prix du pétrole.
Anchorage, la principale ville d'Alaska. |
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