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Mexique
Estados Unidos Mexicanos (Mexico)

23 00 N, 102 00 W
Le Mexique est un vaste pays d'AmĂ©rique du Nord, composĂ© en grande partie d'un immense plateau aride et sablonneux. Il est bornĂ© Ă  l'Est par le golfe du Mexique, au Sud-Est par le Belize et le GuatĂ©mala, au Sud et Ă  l'Ouest par l'OcĂ©an Pacifique, au Nord par les Etats-Unis d'AmĂ©rique dont le sĂ©pare une ligne sinueuse idĂ©ale qui part de l'embouchure du Rio Grande del Norte (Rio Bravo) dans le golfe du Mexique et joint la cĂ´te de l'OcĂ©an Pacifique un peu au-dessus de la presqu'Ă®le de Californie. Sa population est d'environ 130 millions d'habitants (2025), pour une superficie de 1 972 550 km². 
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Carte du Mexique.
Carte du Mexique. Source : The World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).

C'est  une rĂ©publique fĂ©dĂ©rale, dont la constitution est calquĂ©e sur celle des Etats-Unis; elle compte 31 Etats et une entitĂ© fĂ©dĂ©rale (la Ville de Mexico, anciennement  MĂ©xico, Distrito Federal), dans lequel se trouve la capitale, Mexico, siège du gouvernement fĂ©dĂ©ral. Autres grandes villes : Guadalajarra, Monterrey, Merida, Puebla, Villahermosa, Veracruz, Acapulco, Cuernavaca, Chihuahua, San Luis Potosi, Aguascalientes, etc. 

Les 31 Etats du Mexique

Aguascalientes
Baja California
Baja California Sur
Campeche
Chiapas
Chihuahua
Coahuila de Zaragoza
Colima
Durango
Guanajuato
Guerrero
Hidalgo
Jalisco
México
Michoacan de Ocampo
Morelos
Nayarit
Nuevo Leon
Oaxaca
Puebla
Querétaro
Quintana Roo
San Luis Potosi
Sinaloa
Sonora
Tabasco
Tamaulipas
Tlaxcala
Veracruz-Llave
Yucatan
Zacatecas

Géographie physique du Mexique

CĂ´tes, presqu'Ă®les, caps, Ă®les, golfes, baies. 
Le dĂ©veloppement total des cĂ´tes est de 9300 km : soit 2600 kilomètres sur le golfe du Mexique, et  6700 km sur l'OcĂ©an Pacifique, en tenant compte du littoral du golfe de Californie. La cĂ´te orientale, plage basse, sablonneuse et bordĂ©e de lagunes, se creuse en un vaste demi-cercle qui forme le golfe du Mexique, au fond duquel se dĂ©veloppe la baie de CampĂŞche, bordant la presqu'Ă®le de Yucatan, terminĂ©e sur l'Atlantique par le cap Catoche. La cĂ´te occidentale, plus Ă©levĂ©e, dĂ©tache au Nord-Ouest la longue presqu'Ă®le de Californie, Ă  l'extrĂ©mitĂ© de laquelle se dresse le cap San Lucas et qui forme un golfe Ă©troit, le golfe de Californie (Mer de Cortez), tandis que se creuse, a la hauteur de l'isthme de Tehuantepec rattachant le Mexique Ă  l'AmĂ©rique centrale, le golfe de Tehuantepec. Sur la cĂ´te orientale, on rencontre les petites Ă®les del Madre Austral, de Tamiahua et de Terminos dans la rade de CampĂŞche, et, Ă  l'Est de la presqu'Ă®le du Yucatan, l'Ă®le Cozumel; sur la cĂ´te occidentale, dans le golfe de Californie, les Ă®les Guarda, del Carmen, San JosĂ©, Espiritu Santo, de Cerratoo; plus au Sud, dans l'OcĂ©an Pacifique, les Trois-Maries, et l'Ă®le Cedros, dans la baie de San Sebastian Viscaino, Ă  l'Ouestde la presqu'Ă®le de Californie. Le cap Corrientes, sur le Pacifique, ferme la baie de Banderas.
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 Le Popocatepetl (Ă  droite) et l'Ixtaccihuatl. Au premier plan, la vallĂ©e de Mexico.
Tableau de José Velasco (1905).

Aspect général.
Le plateau qui constitue le Mexique est de forme triangulaire, large de 1000 km au Nord et diminuant de largeur Ă  mesure qu'il se prolonge au Sud, de sorte qu'Ă  l'isthme de Tehuantepec, oĂą il finit, il n'a plus que 200 km. La partie septentrionale, renfermant quelques lacs salĂ©s  (dont la Laguna Salada, en Basse Californie, qui est le point le plus bas du pays : - 10 m) et couverte de sables mĂŞlĂ©s Ă  des efflorescences salines, porte le nom de plateau de Chihuahua; au Sud de celui-ci, le plateau d'Anahuac, plus Ă©levĂ© et plus fertile, prĂ©sente une alternative continuelle de montagnes, de vallĂ©es profondes et de plaines. A droite et Ă  gauche, le plateau mexicain est bordĂ© par deux rĂ©gions basses, marĂ©cageuses, couvertes d'une vĂ©gĂ©tation luxuriante, mais très chaudes : l'une, Ă  l'Est, est baignĂ©e par le golfe du Mexique; l'autre, Ă  l'Ouest, par l'OcĂ©an Pacifique. C'est dans cette dernière que se trouve le port d'Acapulco, qui passe pour ĂŞtre un des lieux les plus chauds du monde. La zone maritime orientale a reçu le nom de Terre chaude (Tierra caliente); en marchant vers l'Ouest, on arrive dans une rĂ©gion oĂą la tempĂ©rature, presque toujours la mĂŞme, est celle d'un printemps Ă©ternel : c'est la Terre tempĂ©rĂ©e (Tierra templada). On entre ensuite dans la Terre froide (Tierra fria), dont la tempĂ©rature moyenne rappelle celle de l'Italie.

Orographie.
La masse centrale du plateau mexicain se compose principalement de porphyre' trachytique, et, en beaucoup d'endroits, elle est très riche en veines argentifères. De nombreux cratères éteints constatent l'action volcanique; des dépôts calcaires reposent sur les pentes, et le grès se montre à une médiocre altitude au-dessus des plaines sédimentaires du littoral. De grands pics neigeux se dressent au sein de chaînes de montagnes dont les principales sont : la Sierra Madre et la Sierra de Sonora au Nord-Ouest; la Sierra de Guadalupe, la Sierra Diablo, la Sierra de Coahuila et la Sierra de Potosi, au Nord-Est. Une ligne de volcans traverse l'Anahuac; les plus remarquables et les plus connus sont : le Popocatepetl (la Montagne fumante), l'Ixtaccihuatl (la Femme blanche), le Citlaltepetl (le mont de l'Étoile) ou pic d'Orizaba (point culminant du Mexique : 5700 m) , le Nauhcampatepetl (le mont à Quatre Arêtes), appelé aussi Cofre de Perote, enfin le Nevado de Toluca.
Hydrographie.
A l'exception du Rio Grande del Norte, qui forme sa limite au Nord-Est, le Mexique manque de cours d'eau un peu importants; les principaux sont : le Rio Conchas, le Rio Sabinas et le Rio San Juan, affluents de droite du Rio Grande del Norte; le Rapido, le Tampico, le Panuco, l'Usumacinta, tributaire du golfe du Mexique; le Grand Colorado de l'Ouest, le Yaqui, la Cinaloa, le Saucedo, le Rio Grande de Santiago ou Tolototlan, le Zacatula, le Yopez, le Perde, qui portent leurs eaux au Pacifique.

Il existe, en outre, un assez grand nombre de lacs, dont plusieurs reçoivent des cours d'eau; ce sont d'abord les six nappes d'eau de la vallée de México, dont la plus grande est le Tezcuco; viennent ensuite : le lac de Chapala, le plus grand lac du Mexique; les lacs de Patzcuaro et de Cuitzeo; des lacs artificiels : Netzahualcoyotl, Miguel Aleman.

Climat
Le climat du Mexique est tropical et l'annĂ©e s'y partage en deux saisons la saison des pluies (tiempo de aguas) et la saison sèche (tiempo de secas). Mais la configuration physique du pays et l'altitude de ses plateaux intĂ©rieurs modifient considĂ©rablement les conditions climatiques, en sorte qu'on y Ă©prouve toutes les tempĂ©ratures : Ă  Vera Cruz, le thermomètre marque pendant huit Ă  neuf mois de l'annĂ©e de 25°C Ă  27°C, et ne descend jamais pendant l'hiver au-dessous de 16°C; Ă  Mexico, en Terre froide, la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 16°C; celle de l'Ă©tĂ© est de 19°C et celle de l'hiver de 13°C. Toluca a un climat hivernal un peu plus rude, car le thermomètre y descend Ă  10°C.  Le changement climatique et les catastrophes naturelles affectent de nombreuses rĂ©gions, en particulier les zones cĂ´tières sujettes aux ouragans.

Mexique : volcan de Colima.
Le volcan de Colima, vu depuis l'espace. Ce volcan est le plus actif du Mexique. Faisant partie 
de la ceinture volcanique trans-mexicaine, Colima correspond en fait Ă  la fusion de deux volcans, 
le Nevado de Colima (au nord), et un autre, plus jeune et historiquement actif (au Sud). 
Environ 300.000 personnes vivent dans un rayon de 40 km autour du volcan. La légende raconte
que les dieux sont assis au sommet du volcan, sur des trĂ´nes de feu et de glace. Source : USGS.

Biogéographie du Mexique

La biogéographie du Mexique est l'une des plus complexes et riches du monde, en raison de sa position géographique, ainsi que de son relief extrêmement varié. Le pays s'étend du désert aride du nord aux jungles humides du sud, avec des chaînes montagneuses, des hauts plateaux, des vallées profondes, et une grande variété de climats, allant du climat tempéré au climat tropical humide. Cette diversité physique a favorisé une mosaïque écologique qui se traduit par une biodiversité exceptionnelle, tant en faune qu'en flore.

Le Mexique est considéré comme l'un des dix-sept pays dits « mégadivers », qui regroupent une proportion très élevée d'espèces terrestres. On y trouve plus de 200 000 espèces connues, dont un grand nombre endémiques, c'est-à-dire qu'elles ne se trouvent nulle part ailleurs. Cette richesse biologique est notamment concentrée dans des écosystèmes comme les forêts tropicales humides du Chiapas et de la péninsule du Yucatán, les forêts de pins et de chênes de la Sierra Madre, ou encore les déserts du Sonora et du Chihuahua. Chaque écorégion héberge des communautés biologiques distinctes qui évoluent selon des gradients d'altitude, de température et d'humidité.

Le Mexique se trouve à la croisée de deux grandes régions biogéographiques : la région néarctique au nord, qui comprend des espèces tempérées similaires à celles des États-Unis, et la région néotropicale au sud, qui abrite des espèces typiques d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. Ce chevauchement crée des zones de transition écologiques, appelées écotones, où se mélangent des espèces des deux origines. Cette interface écologique favorise le développement d'une faune et d'une flore extrêmement variées, mais également une forte spécialisation des espèces à des niches écologiques précises.

Les hautes chaînes de montagnes mexicaines, comme la Sierra Madre Occidentale, la Sierra Madre Orientale et la Sierra Madre del Sur, agissent comme des barrières naturelles, ce qui favorise la spéciation et l'endémisme. Par exemple, de nombreuses espèces de reptiles, d'amphibiens et de plantes ne se trouvent que dans certaines zones montagnardes restreintes. De même, les îles du golfe de Californie hébergent des espèces insulaires uniques qui ont évolué de manière isolée.

La complexité biogéographique du Mexique est également influencée par l'histoire géologique du territoire. Le déplacement des plaques tectoniques, les épisodes volcaniques, les changements climatiques passés et les mouvements glaciaires ont façonné la distribution actuelle des espèces. Certaines zones, comme les forêts de nuages des hautes altitudes, sont considérées comme des refuges glaciaires, où des espèces anciennes ont pu survivre à des périodes de changement climatique drastique.

Cependant, cette richesse biologique est aujourd'hui menacée par la déforestation, l'urbanisation, l'agriculture intensive, l'extraction minière, et le changement climatique. Beaucoup d'habitats naturels ont été fragmentés, ce qui isole les populations animales et végétales, limitant leur capacité à survivre. En réponse, le Mexique a développé un important réseau de réserves naturelles et de parcs nationaux, et participe à des programmes internationaux de conservation de la biodiversité.

Flore.
Les régions côtières du Mexique hébergent une grande diversité d'espèces adaptées aux conditions marines et subtropicales. On y trouve des mangroves, des cocotiers, des palmiers nains, ainsi que des plantes marines comme les algues. Ces zones sont également riches en plantes herbacées et en fougères aquatiques.

Dans les régions arides du nord, on retrouve diverses plantes succulentes, des cactus, des agaves, des ocotillos. Ces plantes ont développé des adaptations spécifiques pour survivre dans des conditions extrêmes de chaleur et de sécheresse. Les cactus, par exemple, sont omniprésents et jouent un rôle crucial dans l'écosystème local, qui servent de nourriture et de refuge pour de nombreuses espèces animales. Certains cactus mexicains, tels que le saguaro, sont emblématiques de ces régions désertiques.

Les forêts tropicales humides du sud-est du Mexique, notamment dans les États de Quintana Roo, Campeche et Chiapas, sont riches en espèces végétales variées. On y trouve des arbres majestueux comme le ceiba, ainsi que des orchidées. Ces forêts sont également abritées par une faune riche et diversifiée. Elles jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat et la préservation de la biodiversité.

Les régions montagneuses du Mexique, comme les chaînes de volcans dans les États de Puebla, Oaxaca et Michoacán, présentent une flore variée en fonction de l'altitude. Au niveau des basses altitudes, on trouve des forêts sèches et des savanes, tandis qu'à mesure que l'altitude augmente, apparaissent des forêts de conifères, des prairies alpines et des rochers nus. Parmi les plantes caractéristiques des régions montagneuses, on trouve des épicéas, des pins, des sapins, des houx et des rhododendrons.

Enfin, les régions subtropicales du centre du Mexique, telles que le plateau central et les régions côtières, abritent une flore adaptée aux conditions de température modérée et aux précipitations variables. On y trouve des plantes comme les cactus, les agaves, les aloès, ainsi que des espèces d'arbres fruitiers comme les avocats, les manguiers et les citronniers. Ces régions sont également connues pour leur agriculture intensive, qui produit des cultures telles que le maïs, le haricot et le piment, qui font partie intégrante de la culture mexicaine.

Faune.
Les régions côtières du Mexique hébergent une grande diversité d'espèces marines, notamment des tortues marines, des requins, des raies, des poissons, des mammifères marins comme les baleines et les dauphins, ainsi que des oiseaux migrateurs. Les côtes du Mexique, notamment celles du golfe du Mexique et de la mer des Caraïbes, sont des lieux importants pour la reproduction et l'alimentation de nombreuses espèces. Les tortues marines (tortue luth, la tortue verte, tortue imbriquée) se reproduisent sur les plages mexicaines, et font du pays un site de conservation majeur pour ces espèces menacées. Les baleines franches du Pacifique viennent chaque année se reproduire dans les eaux mexicaines, attirant des milliers de touristes curieux.

Dans les rĂ©gions arides du nord, on trouve une faune adaptĂ©e aux conditions extrĂŞmes de chaleur et de sĂ©cheresse. Parmi les mammifères, on retrouve des coyotes, des cerfs de Virginie, des antilopes d'or et des ours noirs. Les reptiles sont particulièrement nombreux, avec des espèces comme les iguanes, les couleuvres, le  vipères Ă  fosse (serpents Ă  sonnettes) et les geckos. Les serpents Ă  sonnettes, notamment, sont emblĂ©matiques de ces rĂ©gions dĂ©sertiques. Les invertĂ©brĂ©s, comme les scorpions, les araignĂ©es et les criquets, jouent Ă©galement un rĂ´le important dans l'Ă©cosystème local.

Les forêts tropicales humides du sud-est du Mexique, notamment dans les États de Quintana Roo, Campeche et Chiapas, sont riches en espèces animales variées. Ces forêts abritent une faune exceptionnelle. Parmi les oiseaux, on trouve des aras, des perroquets, des colibris et des toucans. Les primates, comme le singe araignée, le singe capucin et le singe hurleur, sont également présents. Les reptiles comprennent des boas, des caïmans et des iguanes verts. Les amphibiens, tels que les crapauds-lunes et les grenouilles poison, sont également nombreux. Les mammifères, comme les jaguars et les pumas, complètent cette liste impressionnante.

Les régions montagneuses du Mexique, comme les chaînes de volcans dans les États de Puebla, Oaxaca et Michoacán, présentent une faune variée en fonction de l'altitude. Au niveau des basses altitudes, on trouve des forêts sèches et des savanes, tandis qu'à mesure que l'altitude augmente, apparaissent des forêts de conifères, des prairies alpines et des rochers nus. Parmi les mammifères des régions montagneuses, on trouve des coyotes, des ours noirs et des pumas. Les oiseaux et les reptiles, complètent cette faune.

Enfin, les rĂ©gions subtropicales du centre du Mexique, telles que le plateau central et les rĂ©gions cĂ´tières, abritent une faune adaptĂ©e aux conditions de tempĂ©rature modĂ©rĂ©e et aux prĂ©cipitations variables. On y trouve des mammifères comme les cerfs de Virginie, les coyotes, les ours noirs et les jaguars. Les oiseaux, comme les perroquets et les bruands, sont Ă©galement prĂ©sents.  Parmi les amphibiens, il convient de noter les Axolotls. Les insectes, comme les papillons monarques, jouent un rĂ´le important dans l'Ă©cosystème local. Chaque automne, des millions de papillons monarques migrent vers le Mexique pour hiverner dans les forĂŞts de pins des États de Michoacán et d'Oaxaca, offrant un spectacle magnifique et unique.

Géographie humaine du Mexique

Population.
Le Mexique est le onzième pays le plus peuplé du monde, avec une population qui dépasse les 130 millions d'habitants. Sa structure démographique et son évolution sont le résultat d'un croisement historique entre populations autochtones, colonisateurs espagnols, et plus tard des influences migratoires régionales et internationales. La population est majoritairement urbaine, avec plus de 80 % des habitants qui vivent dans des zones métropolitaines, notamment Mexico, Guadalajara, Monterrey et Puebla. Cette urbanisation rapide s'est accentuée au cours du XXe siècle, et a engendré à la fois de fortes dynamiques économiques et d'importants défis sociaux, tels que l'inégalité d'accès aux services, la pauvreté urbaine, et la croissance des quartiers informels.

Longtemps marqué par une natalité élevée, le pays a vu son taux de fécondité chuter de plus de six enfants par femme dans les années 1970 à environ deux aujourd'hui. Cette baisse, conjuguée à une espérance de vie en hausse, entraîne un vieillissement progressif de la population. Le Mexique reste néanmoins un pays jeune, avec un âge médian d'environ 29 ans, mais cette dynamique évolue rapidement. Ce changement soulève des enjeux majeurs : la nécessité d'adapter les politiques de santé publique, les systèmes de retraite, et l'infrastructure urbaine à une société qui se dirige vers une population plus âgée.

La société mexicaine est caractérisée par une très grande diversité culturelle, enracinée dans l'héritage précolombien et colonial. Environ 25 millions de Mexicains s'identifient comme autochtones. Les langues indigènes, bien que menacées, sont encore parlées par plus de 7 millions de personnes. Toutefois, ces populations souffrent souvent d'un accès limité à l'éducation, à la santé et à l'emploi, et sont surreprésentées dans les indicateurs de pauvreté. Cela reflète une inégalité sociale structurelle héritée de la colonisation et perpétuée par les dynamiques économiques contemporaines.

L'inégalité est un trait marquant de la sociologie mexicaine. Le pays affiche des niveaux élevés de disparités économiques et sociales, tant entre régions (nord plus développé que le sud) qu'entre groupes sociaux. Les écarts de revenus, d'accès aux soins, à l'éducation et aux services de base sont significatifs. Le système social mexicain est fortement influencé par une économie informelle omniprésente, qui représente plus de 50 % des emplois. Cette informalité a des conséquences directes sur la sécurité sociale, les droits du travail et la planification économique.

Le Mexique est à la fois un pays d'émigration, de transit et d'immigration. Historiquement, des millions de Mexicains ont émigré vers les États-Unis, où ils forment une diaspora importante qui influence les liens culturels, sociaux et économiques entre les deux pays. Les envois de fonds (remesas) de ces migrants représentent une source majeure de revenus pour des millions de familles, dépassant même les revenus issus du tourisme ou du pétrole. Plus récemment, le Mexique est devenu une zone de passage pour des migrants d'Amérique centrale qui cherchent à atteindre les États-Unis, ce qui a complexifié les enjeux de politiques migratoires, de droits humains et d'intégration sociale.

Le catholicisme reste la religion majoritaire, bien que son emprise ait légèrement diminué face à la croissance des églises protestantes évangéliques et à une montée du sécularisme, en particulier chez les jeunes générations urbaines. Les valeurs familiales demeurent centrales dans la vie sociale, avec des réseaux familiaux solides qui jouent un rôle de soutien face à l'insuffisance des dispositifs publics. Toutefois, les dynamiques familiales se transforment, avec une augmentation des familles monoparentales, des divorces et un recul relatif du mariage traditionnel.

Malgré une histoire politique marquée par le centralisme, l'autoritarisme et la corruption, les dernières décennies ont vu émerger une société civile plus active, des médias indépendants et des mouvements sociaux puissants, notamment dans les domaines des droits humains, des luttes féministes, autochtones ou environnementales. Les femmes, bien que longtemps reléguées à un rôle secondaire, occupent désormais une place croissante dans la vie politique, économique et universitaire. Les violences de genre et les inégalités persistent cependant.

Enfin, la violence et l'insécurité ont une influence majeure sur la vie sociale. La guerre contre les cartels de la drogue, les disparitions forcées, les homicides de masse et la corruption institutionnelle ont profondément affecté la cohésion sociale. Ce climat d'insécurité pèse sur les dynamiques de mobilité, d'emploi et de vie quotidienne, mais il a aussi suscité une forte mobilisation citoyenne pour la mémoire, la justice et les réformes de la sécurité publique.

Quelques-unes des principale villes du Mexique

• Mexico (Ciudad de México). - Environ 9 millions d'habitants dans la ville elle-même, plus de 20 millions dans l'aire métropolitaine (Mexico D.F.). Capitale du Mexique et centre politique, économique et culturel du pays. Elle est l'une des plus grandes agglomérations urbaines au monde. Mexico abrite des institutions politiques majeures, de grandes entreprises, ainsi que des sites culturels importants comme le Zócalo, le musée d'anthropologie, et le palais des Beaux-Arts. Services, finance, industrie, commerce international, technologie. Problèmes d'infrastructure, pollution, trafic intense, gestion des ressources en eau.

• Guadalajara. - Environ 1,5 million d'habitants dans la ville, 5 millions dans l'aire métropolitaine. Capitale de l'État de Jalisco, Guadalajara est un important centre technologique et culturel. Connue pour son influence dans la musique mariachi et la tequila, elle est également appelée la Silicon Valley mexicaine en raison de son secteur technologique en croissance. Technologies de l'information, électronique, tourisme, agriculture. Cathédrale de Guadalajara, Tequila Express, festival international du film de Guadalajara.

• Monterrey. - Environ 1,1 million d'habitants dans la ville, 4,5 millions dans l'aire métropolitaine. Située dans l'État de Nuevo León, Monterrey est l'un des principaux pôles industriels du Mexique. Proche de la frontière avec les États-Unis, elle est le siège de nombreuses multinationales et un centre important pour les industries sidérurgique, manufacturière et des technologies. Industrie manufacturière, commerce, services financiers. Parc Fundidora, Cerro de la Silla, Macroplaza.

• Puebla. - Environ 1,5 million d'habitants dans la ville, 3,2 millions dans l'aire métropolitaine. Située à environ 130 km au sud-est de Mexico, Puebla est un important centre colonial avec une architecture bien préservée. La ville est également connue pour son rôle dans la production automobile et ses spécialités culinaires comme le mole poblano. Industrie automobile (Volkswagen y a une grande usine), textile, tourisme.Cathédrale de Puebla, Cholula et sa grande pyramide, architecture coloniale.

• Tijuana. - Environ 2 millions d'habitants. Située dans l'État de Baja California, à la frontière avec les États-Unis, Tijuana est une ville dynamique et multiculturelle. Elle est connue pour son industrie manufacturière (maquiladoras), son tourisme et son rôle comme point d'entrée aux États-Unis pour les migrants. Commerce transfrontalier, industrie manufacturière, tourisme médical. Avenue Revolución, Playas de Tijuana, CECUT (Centre culturel de Tijuana).

• CancĂşn. - Environ 900 000 habitants. CancĂşn est une des principales destinations touristiques du Mexique et est situĂ©e dans l'État de Quintana Roo, sur la pĂ©ninsule du Yucatán. CĂ©lèbre pour ses plages, ses hĂ´tels de luxe et sa vie nocturne, la ville attire des millions de touristes chaque annĂ©e. Tourisme, hĂ´tellerie, services. Plages de sable blanc, Isla Mujeres, sites mayas comme ChichĂ©n Itzá (proche de CancĂşn). 

• Mérida. - Environ 1,2 million d'habitants dans l'aire métropolitaine. Capitale de l'État du Yucatán, Mérida est une ville coloniale riche en histoire, située non loin des principaux sites mayas comme Chichén Itzá et Uxmal. Elle est également un centre culturel important dans le sud du Mexique. Tourisme, commerce, agriculture. Plaza Grande, Paseo de Montejo, sites archéologiques proches.

• León. - Environ 1,7 million d'habitants. Située dans l'État de Guanajuato, León est un centre de production de chaussures et de cuir. La ville est un pôle industriel majeur dans le centre du Mexique et un lieu important pour les affaires. Industrie de la chaussure, automobile, textile.Cathédrale de León, Poliforum León, Foire d'État de León.

• Ciudad Juárez. - Environ 1,5 million d'habitants. Située dans l'État de Chihuahua, Ciudad Juárez est une ville frontalière avec El Paso, au Texas. Elle est un centre manufacturier important avec de nombreuses maquiladoras. La ville a souffert de la violence liée au narcotrafic, mais reste un pôle économique. Parc Central, Museo de la Revolución en la Frontera.

• Toluca. - Environ 900 000 habitants.  Capitale de l'État de Mexico, Toluca est situĂ©e Ă  proximitĂ© de Mexico et est un centre industriel important. Elle est connue pour ses paysages montagneux, dont le volcan Nevado de Toluca. Industrie automobile, agroalimentaire. Nevado de Toluca, Jardin botanique Cosmovitral, centre historique de Toluca.

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Groupes ethnolinguistiques.
Le Mexique est l'un des pays les plus riches en diversitĂ© ethnolinguistique au monde. Cette richesse est le fruit d'un long processus historique qui mĂŞle civilisations autochtones, colonisation espagnole, mĂ©tissage, migrations et rĂ©sistances culturelles. Ă€ cĂ´tĂ© de la population mĂ©tisse majoritaire, le pays compte, comme on l'a dit, plus de 25 millions de personnes s'identifiant comme indigènes, soit près d'un cinquième de la population totale. Parmi elles, plus de 7 millions parlent une langue autochtone, appartenant Ă  l'une des 68 langues officiellement reconnues, rĂ©parties en 11 familles linguistiques. Ces langues se dĂ©clinent Ă  leur tour en plus de 360 variantes dialectales, ce qui tĂ©moigne de la vitalitĂ©, mais aussi de la fragmentation linguistique de ces groupes. 

Les langues autochtones du Mexique sont inscrites dans un régime juridique particulier. La Constitution reconnaît le caractère plurilingue du pays depuis l'an 2003, et la Ley General de Derechos Lingüísticos de los Pueblos Indígenas confère aux langues indigènes le même statut que l'espagnol dans leurs régions respectives. Néanmoins, la mise en oeuvre concrète de ces droits reste limitée. Les locuteurs de langues indigènes subissent fréquemment des discriminations linguistiques et culturelles, tant dans le système judiciaire que dans l'accès à la santé, à l'éducation ou à l'emploi. Cette marginalisation contribue à l'érosion linguistique, en particulier chez les jeunes générations.

L'ensemble de ces groupes autochtones  ne se dintinguent pas seulement par lmeurs langues. Ils ont aussi des pratiques sociales, religieuses, politiques et Ă©conomiques diffĂ©rentes. Certains ont conservĂ© des structures communautaires traditionnelles, comme le système de cargos ou la propriĂ©tĂ© collective des terres. D'autres ont Ă©tĂ© davantage assimilĂ©s, souvent par pression Ă©conomique ou par politiques d'intĂ©gration culturelle. L'Ă©ducation bilingue interculturelle, bien qu'inscrite dans la Constitution, est encore inĂ©galement mise en oeuvre, et de nombreuses langues sont aujourd'hui en danger d'extinction en raison de la domination de l'espagnol, de la discrimination et de la migration vers les centres urbains.

Malgré ces défis, il existe aujourd'hui une forte mobilisation pour la revitalisation linguistique et culturelle. Des programmes communautaires, des initiatives éducatives, des projets de radio et de médias indigènes, ainsi que des efforts de documentation linguistique, cherchent à préserver et transmettre ce patrimoine immatériel. Certaines populations ont développé leur propre système d'écriture, produit des manuels scolaires en langue indigène, ou utilisé les nouvelles technologies pour renforcer l'usage de leurs langues, notamment sur les réseaux sociaux ou via des applications mobiles.

Les principaux groupes ethnolinguistiques du Mexique sont les Nahuas, les Mayas , les Zapotèques, les Mixtèques, les Otomis et les Totonaques :

Nahuas.
Les Nahuas forment le groupe le plus important en nombre, avec plus de 2 millions de locuteurs, et leur langue, le nahuatl, était celle de l'empire aztèque. Elle reste aujourd'hui vivante dans de nombreux États, notamment Puebla, Veracruz, Hidalgo, Guerrero, San Luis Potosí et l'État de Mexico. Les Nahuas conservent de nombreuses traditions, notamment des croyances religieuses mélangées entre l'ancienne religion aztèque et le catholicisme, et pratiquent encore des rituels comme le tlacololli, un festin sacré.

Mayas.
Les Mayas, Ă©galement très nombreux, se rĂ©partissent principalement dans le sud-est du pays, notamment au Chiapas, au Campeche, au Yucatán et au Quintana Roo. Leur patrimoine linguistique est d'une grande complexitĂ©, avec des des variantes telles que le maya yucatèque, le tzotzil, le tzeltal, le chol et le tojolabal.  Ils continuent Ă©galement de pratiquer leurs traditions agricoles, notamment la polyculture, ainsi que des rituels liĂ©s Ă  la nature et aux cycles saisonniers.

Zapoteques. 
Les Zapotèques et les Mixtèques sont majoritairement situés dans l'État d'Oaxaca, qui est à lui seul la région la plus linguistiquement diverse du Mexique. Les langues de ces groupes présentent une grande diversité interne et sont parlées dans des zones rurales souvent isolées. Ils conservent des traditions telles que les festivals religieux et les rituels agricoles, notamment le Guelaguetza, un grand rassemblement culturel qui célèbre la diversité des populations zapotèques. De plus, ils sont impliqués dans des initiatives de développement économique basées sur des produits locaux, comme la production de textiles artisanaux et de miel.

Mixtèques.
Les Mixtèques, également présents dans l'État de Oaxaca, ainsi que dans les États voisins de Puebla et Guerrero, sont connus pour leur contribution significative à la civilisation mésoaméricaine, notamment dans les domaines de l'art rupestre et de la céramique. Leur langue, bien que menacée, est encore parlée par de nombreuses communautés. Les Mixtèques participent activement à des projets de préservation de leur patrimoine culturel, notamment la restauration de sites archéologiques importants comme Monte Albán. Ils luttent également contre la marginalisation et la discrimination en cherchant à promouvoir leur identité et leurs droits linguistiques et culturels.

Otomis.
Les Otomis, quant à eux, vivent dans les États du centre du pays, comme Hidalgo et Querétaro, et leur langue appartient à la famille oto-mangue, l'une des plus anciennes d'Amérique. Contrairement aux Nahuas et aux Mayas, les Otomis n'ont pas bénéficié d'un tel rayonnement historique dans la littérature ou l'architecture, mais ils jouissent d'une longévité culturelle importante. Leur culture est caractérisée par une forte identité collective et une résilience face aux influences extérieures, notamment grâce à leurs pratiques artistiques traditionnelles, comme la poterie et la musique.

Totonaques.
Les Totonaques, présents dans la région du Golfe (principalement dans l'État de Veracruz, avec quelques communautés dans l'État de Puebla), conservent encore plusieurs variantes linguistiques distinctes, malgré un processus d'acculturation intense. Les Totonaques sont profondément attachés à leurs traditions religieuses et culturelles, notamment le festival de Huey Atlixcáyotl, qui célèbre la fertilité et la protection des dieux. Ils sont également impliqués dans des activités économiques locales, notamment l'agriculture et l'élevage, tout en luttant pour préserver leur identité face à l'influence croissante de la modernisation et de la globalisation.

Afro-mexicains.
Il exite également des groupes afro-mexicains, présents principalement dans les États de Guerrero, Oaxaca et Veracruz. Bien qu'ils ne parlent pas de langues distinctes aujourd'hui, ils représentent une composante souvent ignorée du tissu ethnoculturel mexicain. Leur reconnaissance constitutionnelle comme groupe ethnique spécifique n'a eu lieu qu'en 2019, malgré leur présence historique depuis l'époque coloniale.

Culture.
Les civilisations précolombiennes comme les Mayas, les Aztèques, les Zapotèques ou les Olmèques ont laissé un héritage impressionnant, visible dans l'architecture monumentale, les connaissances astronomiques, les cosmogonies, les langues et l'artisanat. Les pyramides de Teotihuacan, les temples de Palenque ou de Chichen Itzá, les codex indigènes et les fresques murales témoignent de cette richesse originelle. Après la conquête espagnole au XVIe siècle, la culture indigène a été en partie marginalisée, mais elle a aussi résisté en se mêlant à la culture européenne, pour créer un syncrétisme culturel perceptible dans les fêtes religieuses, les croyances populaires, l'art sacré ou les pratiques agricoles.

La religion catholique, héritée de la colonisation, reste aujourd'hui très présente dans la vie culturelle du pays, mais elle s'est souvent mêlée à des éléments spirituels indigènes. Le Jour des morts (Día de Muertos) en est l'exemple emblématique : fête profondément mexicaine, elle mêle le culte catholique des morts avec les rites nahuas ancestraux. Elle est aujourd'hui reconnue patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco. Les fêtes religieuses, les pèlerinages (comme celui de la Vierge de Guadalupe), les processions et les danses rituelles sont des expressions culturelles majeures, qui marquent aussi bien la vie rurale que urbaine.

La gastronomie mexicaine, également classée patrimoine mondial par l'Unesco, est un autre pilier fondamental de la culture nationale. Elle est le fruit de l'union entre les produits et techniques culinaires indigènes — comme le maïs, le cacao, les piments, les haricots, l'agave, les insectes comestibles — et les ingrédients introduits par les Espagnols, comme le blé, le riz, le boeuf ou le fromage. Chaque région du pays possède ses propres spécialités : les moles d'Oaxaca, les tamales du Chiapas, les tacos de Mexico, les ceviches de la côte pacifique ou les plats à base de cactus et d'insectes dans le centre et le nord. La cuisine est étroitement liée à la vie familiale, communautaire et festive, et joue un rôle symbolique dans les rites sociaux.

La production artistique est également un domaine central de la culture mexicaine. Le pays est mondialement reconnu pour ses arts visuels, notamment la peinture murale (muralismo), mouvement politique et artistique né après la Révolution mexicaine. Des artistes comme Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros ont transformé les murs des institutions publiques en manifestes picturaux pour l'éducation populaire. Frida Kahlo, quant à elle, a introduit une perspective profondément intime, féminine et métaphorique dans la peinture mexicaine. Aujourd'hui encore, l'art contemporain mexicain est en plein essor, avec une scène dynamique dans les grandes villes comme Mexico, Monterrey et Guadalajara.

La musique et la danse forment un autre socle de la culture populaire. Le mariachi, les corridos, la musique ranchera, les huapangos ou les sones témoignent de la diversité musicale du pays. Le mariachi, né dans l'ouest du Mexique, est devenu un symbole national. Mais chaque région a ses rythmes et instruments caractéristiques, du marimba du Chiapas aux jarabes du Jalisco. La danse traditionnelle accompagne fréquemment les fêtes populaires et les rituels religieux, avec des costumes colorés et des symbolismes forts. Parallèlement, les jeunes générations ont adopté et adapté des genres musicaux contemporains tels que le rock, le hip-hop, la musique électronique ou le reggaeton, tout en développant des sous-genres locaux comme le norteño ou le trapmexicain.

La littérature mexicaine occupe une place importante sur la scène hispanophone. D'auteurs classiques comme Sor Juana Inés de la Cruz ou Juan Rulfo à des écrivains contemporains comme Carlos Fuentes, Elena Poniatowska, Laura Esquivel ou Valeria Luiselli, les lettres mexicaines abordent des thématiques aussi variées que la mémoire, l'identité, la marginalité, l'exil, ou la violence. Le réalisme magique, la critique sociale, l'humour noir ou les récits postmodernes s'y entremêlent. La poésie, le théâtre et le cinéma mexicain ont également connu un rayonnement international. Le pays a donné naissance à des cinéastes mondialement reconnus comme Guillermo del Toro, Alejandro González Iñárritu et Alfonso Cuarón, qui ont remporté de multiples prix internationaux tout en gardant des liens étroits avec les réalités mexicaines.

La culture quotidienne, enfin, est profondément marquée par les traditions communautaires, les fêtes de quartier, les marchés, les expressions orales et l'humour populaire. Le langage mexicain, riche en métaphores, en jeux de mots et en régionalismes, est une composante identitaire forte. Le rôle de la famille, les pratiques culinaires, la place des rites de passage, les fêtes patriotiques et les mythes nationaux (comme celui de la Révolution ou de l'indépendance) renforcent le sentiment d'appartenance, même dans un contexte de globalisation et de fragmentation sociale.
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Mexique : la cathédrale de Mexico.
La cathédrale métropolitaine de Mexico. Source : The World Factbook.

Economie.
L'économie du Mexique est l'une des plus importantes d'Amérique latine et la quinzième au monde en termes de produit intérieur brut nominal. Elle se caractérise par sa structure mixte, qui allie des secteurs modernes et industrialisés à des segments agricoles et informels moins productifs. Elle est fortement intégrée à l'économie mondiale, en particulier à celle des États-Unis, son principal partenaire commercial. Cette intégration s'est accentuée depuis la signature en 1994 de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), remplacé en 2020 par l'Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM ou USMCA), qui a profondément modifié la structure économique mexicaine en stimulant l'exportation manufacturière.

Le secteur industriel représente environ un tiers du PIB mexicain. L'industrie manufacturière est très développée, notamment dans les domaines de l'automobile, de l'électronique, de l'aéronautique, de la pétrochimie et de la métallurgie. Le Mexique est devenu l'un des plus grands producteurs mondiaux de voitures, avec des usines de grandes multinationales comme General Motors, Volkswagen, Nissan ou BMW, principalement installées dans le nord et le centre du pays. Le secteur électronique est également stratégique, avec la production de téléviseurs, d'ordinateurs et de composants électroniques dans des zones frontalières comme Tijuana, Ciudad Juárez et Reynosa. Ces zones bénéficient du régime des maquiladoras, des usines d'assemblage tournées vers l'exportation, qui emploient des millions de travailleurs à bas coût.

Le secteur agricole, bien que ne représentant qu'une faible part du PIB (environ 3 à 4 %), reste essentiel pour l'économie rurale et l'emploi. Il existe une grande diversité agricole, qui va des exploitations industrielles exportatrices (avocats, baies, tequila, mangues, café) aux petits producteurs vivriers utilisant encore des méthodes traditionnelles. Le Mexique est l'un des principaux exportateurs mondiaux de produits agricoles vers les États-Unis. Cependant, ce secteur souffre de fortes inégalités en termes d'accès à la terre, à l'eau, au crédit et à la technologie, ce qui pénalise les petits agriculteurs, souvent issus de groupes indigènes.

Les services constituent aujourd'hui la composante la plus importante de l'économie mexicaine, représentant plus de 60 % du PIB. Le secteur financier, les télécommunications, le commerce, le transport et surtout le tourisme y occupent une place centrale. Le Mexique est l'une des principales destinations touristiques mondiales. Il attire chaque année des dizaines de millions de visiteurs étrangers grâce à ses plages, ses villes coloniales, ses sites archéologiques et sa culture vivante. Des pôles touristiques comme Cancún, Los Cabos, Oaxaca, Mexico et la Riviera Maya sont devenus des moteurs économiques régionaux, bien qu'ils soient également exposés à des problèmes de précarité de l'emploi, de surconsommation des ressources naturelles et de vulnérabilité aux chocs extérieurs.

Les Villages magiques. - LancĂ© en 2001, le programme label "Pueblo Mágico" (« village magique ») vise Ă  promouvoir le tourisme durable tout en favorisant la prĂ©servation du patrimoine et des traditions locales. Ce label est une distinction attribuĂ©e par le gouvernement mexicain Ă  certaines localitĂ©s pour reconnaĂ®tre leur richesse historique, culturelle, artistique ou naturelle.  Les villages labellisĂ©s bĂ©nĂ©ficient d'une visibilitĂ© accrue, d'investissements dans leur infrastructure et d'aides pour dĂ©velopper leurs atouts uniques, tels que des sites archĂ©ologiques, des festivals, des paysages exceptionnels ou des traditions ancestrales. Plus de 100 localitĂ©s en bĂ©nĂ©ficient aujourd'hui, chacune offrant une expĂ©rience distinctive reprĂ©sentative de la diversitĂ© mexicaine.
Le commerce extérieur est l'un des piliers de l'économie mexicaine. Le pays exporte principalement des biens manufacturés, notamment vers les États-Unis qui absorbent près de 80 % des exportations mexicaines. Cette dépendance structurelle a des effets ambivalents : elle stimule la croissance et les investissements, mais expose aussi l'économie mexicaine aux fluctuations de la demande nord-américaine, aux politiques migratoires et commerciales de Washington, et à la concurrence asiatique, en particulier chinoise. Le Mexique est également membre de plusieurs autres accords économiques régionaux, comme l'Alliance du Pacifique, et participe à des initiatives comme le Partenariat transpacifique (PTPGP), ce qui témoigne de son ouverture croissante au commerce mondial.

Le pays possède également d'importantes ressources naturelles, notamment des réserves pétrolières et minières. L'entreprise publique Pemex a longtemps été le pilier de l'économie énergétique nationale, mais elle fait face à de nombreuses difficultés : baisse de la production, dette massive, sous-investissement et corruption. Depuis la réforme énergétique de 2013, le secteur a été partiellement ouvert aux investissements privés et étrangers, bien que certaines de ces mesures aient été partiellement remises en question par l'administration actuelle, qui souhaite recentraliser les ressources énergétiques sous contrôle public.

Histoire de Pemex. - En 1938, le gouvernement mexicain, sous la présidence de Lázaro Cárdenas, nationalise les compagnies pétrolières étrangères opérant dans le pays, principalement américaines et britanniques. Cette décision historique marque un tournant pour l'indépendance économique du Mexique et aboutit à la création de Pemex (Petróleos Mexicanos) le 18 mars 1938. Cette nationalisation est un symbole fort de souveraineté nationale, reflétant le mouvement réformiste issu de la Révolution mexicaine. Les installations et les actifs des compagnies étrangères, comme les raffineries, les plates-formes et les champs pétroliers, sont intégrés à la nouvelle entreprise d'État.

Au cours des décennies suivantes, Pemex devient un pilier de l'économie mexicaine. Dans les années 1970, la découverte massive de réserves pétrolières dans le golfe du Mexique, notamment le champ de Cantarell dans les années 1976, transforme radicalement le pays. Cantarell devient l'un des plus grands gisements au monde, propulsant le Mexique parmi les principaux exportateurs de pétrole. La manne financière générée par ces découvertes stimule le développement économique, mais conduit aussi à une dépendance excessive vis-à-vis des recettes pétrolières, qui représentent jusqu'à un tiers des revenus du budget fédéral.

Cependant, cette dépendance se révèle préjudiciable lorsque les prix du pétrole chutent à la fin des années 1980. Le Mexique, déjà endetté à cause des emprunts massifs des années 1970, subit une crise économique majeure. La dévaluation du peso en 1994 et les réformes néolibérales des années 1990, comme la libéralisation du secteur et les accords de libre-échange, modifient le paysage économique, mais Pemex reste une entreprise d'État contrôlée par le gouvernement. Cette structure lui permet de conserver son rôle symbolique, mais entrave son accès à des investissements privés et étrangers, limitant ses capacités techniques et financières.

Au début des années 2000, Pemex commence à affronter des défis croissants. Les réserves du champ de Cantarell atteignent leur pic de production en 2004 avant de décliner rapidement, entraînant une baisse des exportations. La compagnie tente de compenser cette perte en explorant des zones plus difficiles, comme les profondeurs marines et les roches sédimentaires, mais ces projets sont coûteux et techniquement complexes. Les problèmes de corruption, de gestion inefficace et d'investissements insuffisants se multiplient, exacerbant ses difficultés. En 2010, une explosion mortelle dans une raffinerie de Veracruz souligne les lacunes en matière de sécurité et de maintenance.

En 2013, sous la présidence d'Enrique Peña Nieto, une réforme énergétique historique ouvre le secteur aux investissements privés et étrangers pour la première fois depuis 1938. Bien que Pemex reste une entreprise d'État, cette réforme vise à stimuler la concurrence et à attirer des fonds pour moderniser l'infrastructure. Cependant, la compagnie peine à attirer des partenaires privés en raison de ses défis internes, comme les conflits sociaux avec les travailleurs et les coûts élevés. Les années suivantes sont marquées par des baisses continues de production, des dettes croissantes et la nécessité de recourir à des injections de fonds publics.

Aujourd'hui, Pemex reste un acteur central de l'économie mexicaine, mais son avenir est incertain. Les défis incluent la concurrence accrue, la pression pour réduire les émissions de carbone dans un contexte de transition énergétique mondiale, et la nécessité de réformer sa structure interne pour améliorer son efficacité. Malgré ses difficultés, l'entreprise conserve une place émotionnelle forte dans l'imaginaire collectif mexicain, symbole d'une époque où le pays a affirmé son indépendance face aux puissances étrangères. Les débats sur son avenir portent sur la balance entre sa vocation de service public, sa modernisation et son rôle dans une économie en mutation.

Malgré ces atouts, l'économie mexicaine est confrontée à de nombreux défis. L'inégalité des revenus reste très élevée, avec des disparités marquées entre régions — le nord et le centre étant plus industrialisés et dynamiques que le sud, marqué par la pauvreté rurale. L'économie informelle représente plus de 50 % de la population active, ce qui limite les recettes fiscales et la couverture sociale. De plus, la corruption, l'impunité, la faiblesse de l'État de droit et l'insécurité freinent le développement économique et dissuadent de nombreux investisseurs.

Le Mexique a montré une certaine résilience face aux crises économiques mondiales, grâce à sa diversification industrielle, sa population jeune et son potentiel d'innovation. Cependant, sa croissance reste modérée et inégale. Pour consolider son développement économique, le pays doit investir dans l'éducation, les infrastructures, la transition énergétique, la réduction de la pauvreté, la justice sociale et l'amélioration de la gouvernance.

Cartes du Mexique

Géographie du Mexique.
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Vallée de Mexico (Mexique).
La vallée de Mexico
Carte des environs de Cancun (Mexique).
Cancun et ses environs
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Sandrine Gayet, Mexique, Le Chêne, 2005. - On le rêve bleu lagon, vert cactus, jaune soleil, rouge piment, ocre sierra, gris pyramide et blanc hacienda. On le découvre bien ainsi, se déployant en Technicolor. On imagine une terre lointaine aux accents rauques et roucoulants, aux musiques endiablées et aux chansons un peu canailles. On l'écoute ainsi mais avec également d'autres mélodies plus languissantes qui s'égrènent aux sanglots des guitares. On se le figure désertique et côtier. On le contemple tout aussi volcanique, lacustre, " canyoneux ", fluvial et forestier. Trait d'union entre les deux Amériques, le Mexique est un étourdissant kaléidoscope d'images poignantes et de sensations voluptueuses. Un pays qui exalte et bouscule les cinq sens et ne cesse de soulever d'insolubles questions. Un pays qui se dessine pluriel mais s'écrit au singulier... Un palimpseste de cultures et de mémoires qui se confondent et se juxtaposent : les églises poussent sur les pyramides, les gratte-ciel ombragent des palais coloniaux, les Indiens marchent en Nike mais pratiquent des rites séculaires, les voitures doublent des charrettes tractées par des boeufs. Une géographie époustouflante, une histoire picaresque, une société unique, un patrimoine somptueux... Les arguments décisifs ne manquent pas pour séduire les voyageurs qui réaliseront là-bas certainement l'un de leurs plus beaux voyages... en tout cas, l'aventure sera inoubliable! (couv.).
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