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Les Bovidés
Les Bovinés
Bovinae
Les Bovinés sont une sous-famille de la famille des Bovidés (Bovidae). Ce groupe renferme tous les Ruminants pourvus de cornes persistantes dans les deux sexes, ou tout au moins chez les mâles, ces cornes ou prolongements frontaux consistant essentiellement en un axe osseux (continu avec le crâne), plein ou celluleux, recouvert d'un étui corné dont la terme et les dimensions varient beaucoup suivant les genres, les espèces et même les sexes. La formule dentaire des Bovinés, comme celle des autres Bovidés, est la suivante:

Incisives 0/3, Canines 0/1, Molaires, 6/6 X 2 = 32 dents.

La canine est rapprochĂ©e des incisives et prĂ©sente la mĂŞme forme que celles-ci. 

Les Bovinae, se distinguent en général des autres Ruminants de la même famille par leur grande taille, leurs formes lourdes et robustes, et leurs cornes insérées au-dessus de la fosse temporale, de telle sorte que les cornillons ou axes osseux des cornes naissent de l'angle postéro-externe des os frontaux. Lorsque l'on regarde, de face, le crâne d'un Boeuf, on ne voit que les os frontaux, largement développés en forme de plaques et recouvrant tout le sommet antérieur de la tête; les pariétaux ne sont pas visibles de face. Ce caractère est considéré comme propre à une des trois tribus qui forment la sous-famille des Bovinés, celle des Boeufs au sens strict; les deux autres tribus, les Tragélaphinés et les Bosélaphinés rassemblent les Bovinés dont les caractères ostéologiques sont davantage ceux des Antilopes.

Il existe en fait des liens très Ă©troits entre ces groupes. Très marquĂ© chez l'adulte, lorsque les cornes sont complètement dĂ©veloppĂ©es, le caractère que l'on vient de dire l'est beaucoup moins chez le veau dont le crâne, dĂ©pourvu de cornes, est encore arrondi, peu dĂ©veloppĂ© dans sa partie frontale, de sorte que les pariĂ©taux sont encore bien visibles, de face, sur le sommet de la tĂŞte. Le Veau est donc « Antilope » par son crâne. 

Classification des Bovinés

Bovinés
stricto sensu
Bison
Bisons

Bison bison = Bison d'Amérique.

Bison bonasus = Bison d'Europe.

Disparus : Bison antiquus, Bison latifrons, Bison priscus.

Bos
 Boeufs

Bos Taurus= Boeufs domestiques (Bos taurus taurus) et ZĂ©bus (Bos taurus indicus).

Bos frontalis =  Bison indien, Gaur ou Gayal.

Bos grunniens (ou Bos mutus) = Yak.

Bos javanicus = Tembadau ou Banteng.

Bos sauveli = Kouprey (peut-ĂŞtre Ă©teint).

Disparus: Bos planifrons = boeuf Ă  front plat; Bos primigenius (ou Bos taurus primigenius) = Aurochs.


Bubalus
 Tamaraws (ou Tamaraus)

Bubalus mindorensis = Tamaraw des Philippines.

Bubalus mephistopheles (espèce éteinte) = Tamaraw de Chine


Anoas

Bubalus depressicornis = Anoa de Malaisie.

Bubalus quarlesi= Anoa de montagne.



Bubalus bubalis = Buffle d'eau, Buffle d'Asie ou Buffle commun. Comprend diverses sous-espèces : Arni, Kerabau, Migona, etc.

Syncerus 
 Syncerus caffer = Buffle d'Afrique (Trois sous-espèces : (Syncerus c. caffer, S. c. aequinoctialis et S.c. nanus).
Pseudoryx  Pseudoryx nghetinhensis = Saola (espèce dĂ©couverte au Vietnam en 1992).
Tragélaphinés Tragelaphus Tragelaphus eurycerus = Bongo ou Boocèrque.

Guibs

Tragelaphus scriptus = Guib harnaché. Plusieurs sous espèces formant trois groupes : Scriptus (T. s. scriptus, T. s. bor, T. s. knutsoni), Sylvaticus = Imbabala (T. s. sylvaticus, T. s. fasciatus, T. s. ornatus), Decula (T. s. decula, T. s. meneliki);

Tragelaphus spekii (ou Sitatunga) = Guib d'eau. Trois sous-espèces :  T. s. spekii = Sitatunga est-african;  T. s. gratus = Sitatunga de forĂŞt; T. s. selousi = Sitatunga du Zambèze.


Nyalas

Tragelaphus angasii = Nyala de plaine.

Tragelaphus buxtoni = Nyala de montagne.


Koudous (Strepsicères)

Tragelaphus imberbis = Petit Koudou.

Tragelaphus strepsiceros = Grand Koudou.

Taurotragus
Elands

Taurotragus oryx = Eland.

Taurotragus derbianus = Eland géant.

BoselaphinĂ©s Boselaphus  Boselaphus tragocamelus = Nilgaut.
Tetracerus Tetracerus quadricornis = Chousingha ou Antilope tétracère.

Les Bisons

Les Bisons (Bison) sont le seul genre de la famille qui se trouve Ă  la fois sur les deux continents. 

Le Bison d'Amérique (Bison bison)
Le Bison d'AmĂ©rique est l'espèce la mieux connue et le seul animal du groupe des Boeufs, qui habite actuellement Ă  l'Ă©tat sauvage l'AmĂ©rique, oĂą on le dĂ©signe sous le nom de Buffalo. Le front est plus large que celui des Boeufs, un peu bombĂ© entre les cornes, les formes lourdes et ramassĂ©es, le garrot très Ă©levĂ© par suite de l'allongement des apophyses Ă©pineuses des vertèbres dorsales; le poil, d'un brun foncĂ©, est laineux, très fourni surtout sur les Ă©paules et le cou, oĂą il forme une sorte de crinière qui donne Ă  l'animal un aspect tout particulier. Le mâle atteint une grande taille. Cette espèce vit en grandes troupes dans les prairies qui sĂ©parent le Mexique du Sud des Etats-Unis, Ă  l'Est des Montagnes Rocheuses, Ă©migrant frĂ©quemment Ă  la recherche des pâturages nĂ©cessaires pour la nourriture de ces bandes, qui comptent quelquefois des milliers d'individus. Ces migrations s'Ă©tendaient autrefois jusqu'au Sud du Rio-Grande, sur tout le Nord-Est du Mexique jusqu'au 25° parallèle; il est devenu très rare dans cette rĂ©gion et ne se trouve plus qu'au Nord de la frontière mexicaine, du Texas au Dakota, Ă  l'Ouest du Mississippi et de ses principaux affluents, et surtout dans les contreforts orientaux des Rocheuses, oĂą une politique active de conservation  au cours des dernières dĂ©cennies a permis Ă  l'espèce de prospĂ©rer de nouveau. 
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Bison d'Amérique.
Bison d'Europe.
Bison d'Amérique (Bison bison).
Bison d'Europe (Bison bonasus).

Bison d'Europe.
Le Bison d'Europe (Bison bonasus L.)  est le Bison et le Bonasus des Anciens, mais sa synonymie a Ă©tĂ© fort embrouillĂ©e par les auteurs. On l'a dĂ©signĂ© parfois  sous le nom d'Aurochs; or, ce dernier nom n'est autre que le mot Urus prononcĂ© avec un certain accent. Les Anciens et Pline en particulier disent que l'on trouve en Germanie « deux sortes de Boeufs : le Bison et l'Urus; le Bison a le dos velu et l'Urus les cornes larges. » Cette distinction est très nette dans les deux vers de SĂ©nèque :

... Villosi terga Bisontes,
Latis que feri cornibus Uri.
Sans nous occuper, pour le moment, de savoir ce qu'était cet « Urus », constatons seulement que les Anciens le distinguaient très bien du Bison. Jules César, peu soucieux, en véritable soldat, des distinctions des naturalistes, aurait été le premier à confondre les deux espèces. L'animal qu'il désigne sous le nom d'Urus est le Bison, à moins que sa description (assez vague, du reste) se soit formée de traits empruntés à l'histoire des deux espèces.

Les naturalistes de la Renaissance et Linné à leur suite ont suivi ses errements en appliquant au Bison d'Europe le nom d'Urus (Bos urus L., qui ne diffère pas, en réalité, du Bos bonasus du même auteur). Quoi qu'il en soit, le Bison d'Europe paraît avoir habité autrefois une grande partie de ce continent, car la forêt Hercynienne, que César lui donne comme patrie, s'étendait de la Suisse à la Transylvanie, c.-à-d. des Alpes aux Carpates

A la veille de la Première Guerre Mondiale, l'espèce était singulièrement réduite, car on n'en connaissait plus qu'un petit nombre de troupeaux qui vivaient isolés notamment dans la forêt de Biélovicza, en Russie (gouvernement de Grodno), où ils étaient protégés par une ordonnance très sévère du tsar afin d'en empêcher la destruction. D'autres petites troupes vivaient encore dans l'Abazie, province de la région du Caucase, et plus particulièrement dans le district de Zaadan. Les Bisons sauvages ont disparu pendant le conflit mondial; l'espèce a cependant survécu grâce aux individus conservées dans les parcs zoologiques, et a été réintroduite avec succès en Pologne et dans le Caucase. Il y aurait aujourd'hui un millier de Bisons d'Europe dans ces contrées.

Espèces disparues.
Les Bisons ne sont plus représentés en Asie, mais à l'époque tertiaire il existait, dans cette région, une ou plusieurs espèces (Bison sivalensis, etc.), dont on trouve les débris dans le pliocène de l'Inde et de la Chine. A l'époque quaternaire, ce type vivait dans une grande partie de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique arctique, comme le prouvent les débris que l'on trouve dans les cavernes et les dépôts post-pliocènes de ces contrées (Bison [Urus] priscus de Bojanus); les cornes sont généralement plus fortes et moins recourbées que dans les espèces vivantes, mais on trouve toutes les transitions entre les deux types. Les Bison latifrons, B. antiquus, de Liedy, B. ferox, B. Alleni et B. alticornis de Marsh, du pliocène et du post-pliocène de l'Amérique du Nord, en diffèrent peu et doivent être considérés comme la souche du Bison americanus actuel.
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Squelette de Boeuf domestique.
Squelette de Boeuf domestique. - a. Vertèbres cervicales; b. Vertèbres dorsales; c. Vertèbres lombaires; d. Sacrum; e. Vertèbres caudales (os du coccyx). f. CĂ´tes; g. Cartilages costaux; h. Omoplate; i. Humerus; k. Radius; l. Ulna (Cubitus); m. Carpe (Genou); n. Grand mĂ©tacarpe (Canon); pp. SĂ©samoĂŻdes; qq. Phalanges; r. Pelvis (Bassin); s. FĂ©mur; t. Rotule; u. Tibia; v. PĂ©ronĂ© rudimentaire; w. Tarse; x. Grand mĂ©tatarse; z. Petit mĂ©tatarse; 1. Maxillaire infĂ©rieur; 2. Maxillaire supĂ©rieur; 3. Maxillaire antĂ©rieur. 4. Os nasal; 5. Frontal; 6. PariĂ©tal; 7. Occipital. 

Les Boeufs

Les vĂ©ritables Boeufs , c'est-Ă -dire les BovinĂ©s du genre Bos, ont le front plat et les cornes divergentes. Ils ne sont plus reprĂ©sentĂ©s Ă  l'Ă©poque actuelle que par l'espèce Bos taurus dont il existe de sous-espèces, le Boeuf domestique proprement dit (Bos taurus taurus) et le ZĂ©bu (Bos taurus indicus). On ne connaĂ®t pas exactement l'origine, sa domestication remontant très certainement Ă  l'Ă©poque prĂ©historique. Mais il existe encore, dans quelques parcs d'Angleterre, de petits troupeaux qui vivent Ă  l'Ă©tat sauvage et qui peuvent nous donner une idĂ©e de leurs ancĂŞtres de l'Ă©poque quaternaire. Ces troupeaux, conservĂ©s dans des parcs, doivent ĂŞtre considĂ©rĂ©s comme les descendants d'une race redevenue sauvage, plutĂ´t que comme une race restĂ©e sauvage depuis son origine. 

Quoi qu'il en soit, le Boeuf blanc sauvage (Bos taurus, Var. scoticus) des Anglais se trouve dans le parc de Chillingham (Northumberland), et dans quelques autres en Ecosse et dans le nord de l'Angleterre, à Cadzow, à Lyme et à Chartley. Les auteurs du Moyen âge, notamment le roi Knut le Grand (1017-1036), Fitz-Stephen (vers 1174), Boëthius (1526) et Leslie (1575) mentionnent les Boeufs sauvages (Tauri sylvestres), qui vivaient librement à cette époque dans les forêts d'Ecosse et dont le troupeau de Chillingham descend probablement en ligne directe; ce Boeuf est de taille moyenne, entièrement blanc, excepté les oreilles qui sont rousses ou noires à leur pointe; les cornes, médiocrement développées, sont lyrées, c.-à-d. recourbées d'abord en arrière et en dehors, puis un peu en avant et en bas, la pointe étant dirigée en dehors; elles sont blanches avec la pointe noire, le front est plat et la crête occipitale droite. Les moeurs sont celles des Boeufs sauvages, mais la petite taille de cette race, quand on la compare au Bos primigenius, ne permet pas d'admettre qu'elle en descende en ligne directe, et il est bien plus vraisemblable qu'il s'agit d'une race domestique redevenue sauvage, comme les troupeaux de boeufs qui vivent actuellement à cet état dans les pampas de l'Amérique du Sud

Un crâne de Boeuf blanc d'Ecosse, conservĂ© dans le musĂ©e du Collège royal des chirurgiens, Ă  Londres, comme provenant du parc de Chartley, prĂ©sente, en gĂ©nĂ©ral, les caractères du Bos  primigenius, et ses cornes longues, basses et divergentes, diffèrent beaucoup de la forme lyrĂ©e, propre actuellement aux boeufs des parcs de Chillingham et de Cadzow. Un fait bien remarquable, c'est que la plupart de ces boeufs, notamment ceux des parcs d'Angleterre, par exemple Ă  Gunton (Norfolk), ont actuellement les deux sexes privĂ©s de cornes.
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Boeuf domestique.
Vache domestique (Bos taurus taurus) et, ci-dessous, ZĂ©bu (Bos taurus indicus).
Zébu.

ZĂ©bus.
Le Zébu (Bos taurus indicus) ou Boeuf à bosse est une espèce depuis longtemps domestiquée en Inde, de telle sorte, que l'on ne connaît plus son origine. On rencontre encore de temps en temps, d'après Jerdon, de petites troupes de Zébus sauvages dans les jungles entrecoupées d'étangs salés du Mysore, de l'Oude et du Carnatic (notamment à Nellore, près de la côte); mais il est probable que ce sont des Zébus redevenus sauvages. Ils se laissent difficilement approcher. Leurs cornes sont très longues, droites, et les mâles atteignent une grande taille. L'espèce domestique varie beaucoup sous ce rapport : ses cornes droites, peu divergentes, rappellent celles de l'Anoa. Les formes sont plus légères et plus élancées que celle des autres Boeufs, Le Zébu porte sur le garrot une bosse purement graisseuse, son fanon est très développé, ses oreilles pendantes, sa couleur claire, mais souvent tachetée et variée comme dans toutes les races domestiques. On connaît des variétés sans cornes, et d'autres dont la taille ne dépasse pas celle d'un gros mouton, tandis qu'une autre race atteint les dimensions des plus forts boeufs domestiques et porte des cornes très longues. Le Zébu a été importé de l'Inde, son pays d'origine, en Afrique et à Madagascar, où il est aujourd'hui complètement acclimaté. On s'en sert non seulement comme bête de somme ou de trait, mais encore comme monture, car sa course est aussi rapide et légère que celle d'un cheval.

L'Aurochs.
L'Aurochs ou  boeuf sauvage (Bos taurus primigenius) n'existe plus en Europe, mais partout il a laissĂ© des traces nombreuses de son existence dans les couches pliocènes et quaternaires de ce pays. Le type le plus ancien que l'on connaisse est le Bos planifrons du pliocène de l'Inde, dont le front est plat et les cornes divergentes comme chez le Bos primigenius. 
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Aurochs.
Aurochs.

Le Boeuf sauvage habitait, à l'époque quaternaire, la plus grande partie de l'Europe où ses débris se trouvent dans les cavernes. Il vivait aussi à la même époque dans le Nord de l'Afrique, notamment en Algérie (Bos primigenius mauritanicus Thomas) et en Angleterre. Cet animal, qui a été contemporain des premiers hommes sur le continent européen, atteignait une taille gigantesque, presque double de celle de nos boeufs domestiques et du boeuf blanc des parcs d'Ecosse. Son crâne est remarquable par son front plat et carré, ses cornes divergentes à pointe dirigée en avant : on trouve de ces crânes qui ont plus de 90 cm de long et l'écartement des pointes des cornillons, ou axes osseux des cornes, dépasse 4 m. On considère généralement cet animal comme étant l'Urus des anciens, mais non de César, et nous avons dit précédemment, en parlant du Bison d'Europe, comment la confusion s'était faite, dans les écrits des auteurs, au sujet de l'histoire de ces deux espèces bien distinctes. Nous avons cité les vers de Sénèque, où il est question du Bison et de l'Urus. Pline, de son côté (lib. VIII, cap. XV), les distingue fort bien dans cette phrase :

Jubatos bisontes excellentique vi et velocitate uros, quibus imperitum vulgus bubalorum nomen imponit. 
C'est en se fondant sur cette phrase que Gervais a soutenu (Histoire naturelle des mammifères, II, 1855, p. 476 et seq.) que l'Urus des Anciens. était le Buffle asiatique, espèce qui n'a été introduite en Italie que pendant le Moyen âge. Nous ne voyons aucune bonne raison pour adopter cette opinion. Il paraît d'ailleurs, au témoignage de Grégoire de Tours, qu'il existait encore des Boeufs sauvages dans les Vosges, du temps du roi Gontran (561), et qu'on leur appliquait aussi le nom de Bubalus. Le roi s'en réservait la chasse, et les délinquants, convaincus d'avoir tué un de ces animaux, étaient punis de mort. Quant au nom d'Urus, il serait d'origine gauloise, et Goldfuss assure que le Taureau domestique s'appelle encore Ur dans certains cantons de la Suisse.

Gaur et Gayal (Bison indien).
Le Boeuf Gaur  (Bos frontalis) est une espèce de l'Inde continentale; il habite aussi,
la Birmanie et la presqu'Ă®le de Malacca, remontant jusqu'au pied de l'Himalaya. Les formes sont massives et les cornes, en croissant, forment Ă  leur base une large crĂŞte recouverte par la peau du crâne, de telle sorte que le front est concave (d'oĂą le nom de Bos cavifrons donnĂ© quelquefois Ă  cette espèce). La tĂŞte est carrĂ©e,  plus petite proportionnellement, que celle du Boeuf domestique. La couleur est noirâtre avec les pieds blancs. La taille atteint 2 mètres au garrot, chez le mâle; la femelle est plus petite, a des formes moins lourdes, et ses cornes, plus faibles, ne se recourbent pas en croissant. Cet animal habite de prĂ©fĂ©rence les collines boisĂ©es. Les essais que l'on a fait pour le domestiquer n'ont pas rĂ©ussi; les individus pris jeunes ne vivent pas au delĂ  de la troisième annĂ©e.
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Gaur.
Gayal.
Gaur (Bos frontalis).
Gayal (Bos frontalis Sylhetanus).

Le Boeuf Gayal est considĂ©rĂ© comme une variĂ©tĂ© du Gaur. Il diffère du Gaur proprement dit  par ses cornes coniques, très Ă©paisses Ă  la base, divergentes et. presque sans courbure, qui rappellent celles de l'Anoa. Les formes sont plus lourdes que celles du Gaur, le garrot est plus Ă©levĂ©, et il y a un petit fanon. Le front est plat ou lĂ©gèrement convexe, Ă©largi triangulairement par la base des cornes. La couleur est la mĂŞme que celle du prĂ©cĂ©dent, c. -Ă -d. noirâtre avec les jambes blanches. Le Gayal habite les collines boisĂ©es de l'Inde et de la Birmanie, Ă  l'Est du Brahmapoutre, la lisière de la vallĂ©e de l'Assam, les forĂŞts du Michmi, Tipperah, Tchittagong et de lĂ  au Sud Ă  travers toute la Birmanie jusqu'aux forĂŞts qui bordent la rivière Koladyne. Le Gayal est beaucoup plus sociable que le Gaur, et on l'Ă©lève Ă  l'Ă©tat domestique, ou semi-domestique, sur les frontières de l'Assam. Son lait et sa chair sont excellents. Outre les animaux nĂ©s et Ă©levĂ©s en captivitĂ©, les habitants du pays tirent parti des troupeaux sauvages qu'ils attirent par ruse dans des pièges, en se servant pour cela d'un taureau apprivoisĂ©, et qu'ils habituent peu Ă  peu Ă  se laisser approcher et toucher par l'Humain.

Le Yak.
Les Yaks ou Yacks (Bos grunniens ou Bos mutus) ont la même forme de crâne que les précédents, avec des cornes en croissant sur un front large et bombé. Cet animal habite les montagnes du Tibet et du Ladakh, la vallée de Chang Chenmo et les flancs des monts Karakoroum entre 4000 et 7000 m d'altitude. Une race qui habite plus au Nord et à l'Ouest la chaîne du Tibet a été désignée par Prjevalski sous le nom de Poephagus mutus parce qu'il ne fait pas entendre le grognement qui est la voix du Yack ordinaire. Celui-ci est un animal plus petit et surtout plus bas sur pattes que les autres boeufs : le mufle est étroit; mais ce qui le distingue surtout de toutes les autres espèces, c'est son pelage laineux, fin et soyeux, formant une véritable toison qui cache les jambes et tombe presque jusqu'à terre; la queue, également garnie de longs poils, ressemble à une queue de cheval. Le pelage est noir avec une raie grise sur le dos et la queue est blanche. Le Yack a été domestiqué depuis longtemps par les Tibétains et les Chinois; on s'en sert pour le trait et le bat et même comme monture. Sa chair est excellente et l'on peut tirer parti de sa laine. Autrefois, la queue des Yacks sauvages a été très recherchée comme chasse-mouche, comme ornement des casques des généraux chinois, et comme étendard de guerre chez tous les peuples mongols et même chez les Turcs
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Yack.
Banteng.
Yak (Bos grunniens).
Banteng (Bos janavicus).

Le Banteng.
Le Banteng (Bos javanicius) a 2,45 m de long, et 1,55 m de haut ; sa queue mesure 90 cm. Il a le port des belles races du boeuf domestique. Ses cornes sont courtes, épaisses à la base, pointues, faiblement recourbées en demi-cercle en bas et en dedans dans la première moitié, puis en haut et un peu en avant. Les poils sont épais, courts et raides; ceux du sommet de la tête ont un peu plus de longueur que les autres et sont crépus. La couleur varie suivant l'âge et le sexe : les vieux taureaux sont d'un brun noir, à reflets roux les vieilles vaches d'un brun-roux jaune, plus ou moins foncé, la poitrine et l'épine dorsale tirant sur le noir, la gorge sur le blanc; la touffe terminale de la queue est toujours noire. Le banteng diffère des autres boeufs par son squelette. Il a 13 vertèbres dorsales, 6 lombaires, 4 sacrées et 18 caudales.

Cette espèce vit dans les contrĂ©es sud de l'Asie. Elle est assez commune sur les montagnes boisĂ©es de quelques-unes des Ă®les d'IndonĂ©sie. Les Bantengs paissent ensemble par petits troupeaux, sous la conduite d'un taureau. Les vieux mâles,  agressifs, sont bannis de la bande, et vivent solitaires; il en est de mĂŞme des jeunes, qui n'ont pas encore toute leur force. Dans les endroits tranquilles, ces animaux paissent le jour, et ils paissent la nuit lĂ  oĂą ils sont inquiĂ©tĂ©s. Ils se nourrissent de jeunes pousses et de feuilles de diffĂ©rents arbres. Leur voix est un faible grognement. 

Ils s'accouplent avec les autres espèces de boeufs. Aussi, à Java, a-t-on l'habitude de conduire dans les forêts des vaches de zébus apprivoisées, pour les y faire couvrir par les taureaux sauvages.

Les Buffles

Le langue ordinaire applique le nom de buffles Ă  deux espèces appartenant Ă  des genres distincts : Buffle d'Afrique (Syncerus caffer), seul reprĂ©sentant actuel de ce genre, mais dont il existe trois sous-espèces (Syncerus c. caffer, S. c. aequinoctialis et S.c. nanus); et le Buffle d'eau  (Bubalus bubalis), appelĂ© aussi Buffle d'Asie ou Buffle commun.

Syncerus caffer.
Les Buffles africains (Syncerus caffer, S. G. Bubalus de Rütimeyer) sont représentés, à l'époque actuelle, par plusieurs sous-espèces bien distinctes. La plus grande est le Buffle de Cafrerie proprement dit (Syncerus caffer caffer), dont les cornes rappellent par leur disposition celles des Boeufs musqués. Elles sont très élargies à leur base et se touchent sur la ligne médiane, formant au-dessus des yeux une sorte de casque qui donne beaucoup de force à la région frontale. Le pelage est noir. Ce Boeuf atteint une grande taille et son attaque est très redoutée des chasseurs de l'Afrique australe. On le trouve depuis le Sud-Est de l'Afrique au Nord-Est jusqu'en Ethiopie et au Mozambique

Dans l'Ouest de l'Afrique il paraĂ®t remplacĂ© par une sous-espèce plus petite et dont les cornes sont très diffĂ©rentes. C'est le Buffle brachycère ou Buffle Ă©quinoxial (Syncerus caffer aequinoctialis)  - les deux appellations renvoyant Ă  deux variĂ©tĂ©s assez proches : la première vivant dans les savanes de l'Ouest de l'Afrique, la seconde plutĂ´t dans les savanes de l'Afrique centrale. Ces Buffles ne dĂ©passent pas la taille d'une vache ordinaire; mais leurs formes sont plus arrondies. Les cornes sont de dimension moyenne, droites, un peu arquĂ©es et dĂ©pourvues, Ă  leur base, du renflement frontal qui caractĂ©rise l'espèce prĂ©cĂ©dente : elles forment une sorte de croissant au-dessus du front. Le poil est ras, d'un brun rouge, plus foncĂ© sur les jambes et le museau; les oreilles sont grandes, portant plusieurs rangĂ©es de poils disposĂ©s en franges. 
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Buffle du Cap.
Buffle du Congo.
Buffle du Cap (Buffle de Cafrerie)
Buffle du Congo (Buffle nain)

Quant au Buffle nain ou Buffle de forêt (Syncerus caffer nanus), on le rencontre dans les forêts pluviales du Golfe de Guinée, de la Sierra Leone au Sud du Cameroun, ainsi qu'au Gabon et dans les deux Congos. Sa hauteur au garrot est d'environ 1,20 m et son poids inférieur à 300 kg. Il a le pelage roux, avec des taches plus sombres sur la tête et les épaules.

A l'époque quaternaire, il existait, dans le Nord de l'Afrique, un Buffle peu différent du Buffle de Cafrerie : c'est le Bos (Bubalus) antiquus de Duvernoy, d'abord trouvé dans le pléistocène de Sétif (Algérie), et sur lequel Thomas a donné des détails d'après des débris provenant du Kordofan. Ce type s'est donc étendu autrefois jusque dans la vallée du Nil Blanc.

Bubalus bubalis.
Les Buffles asiatiques n'ont plus Ă  l'Ă©poque actuelle qu'une seule espèce bien distincte, le Buffle d'eau (Bubalus bubalus), Buffle d'Asie ou Buffle commun, qui est une race domestique, utilisĂ©e en Asie et dans l'Europe orientale et mĂ©ridionale; on le considère actuellement comme ne diffĂ©rant pas spĂ©cifiquement du Buffle arni, qui vit encore Ă  l'Ă©tat sauvage dans certaines parties de l'Inde, notamment sur le versant des collines qui s'Ă©tendent de l'Oude au Bhoutan, dans les plaines du bas Bengale Ă  l'Oust jusqu'Ă  Tirhout, dans l'Assam et la Birmanie, dans l'Inde centrale (de Midnapour Ă  Badjpour et de lĂ  presque jusqu'Ă  Godavery), et qui se retrouve au Sri Lanka. Le Karbo ou Kerabau des Malais n'en diffère pas. 
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Buffle d'Asie.
Arni.
Buffle d'Asie domestique.
Arni.

Le Buffle sauvage ressemble beaucoup au buffle domestique, dont il se distingue surtout par sa grande taille et ses cornes beaucoup plus longues, annelĂ©es Ă  la base, recourbĂ©es en arrière, et formant ensemble un large croissant qui peut atteindre 3 Ă  4 m d'une pointe Ă  l'autre. Le mâle adulte a plus de 3 m de long. La queue est assez courte, se terminant au jarret, la tĂŞte longue et comprimĂ©e, la peau noire et presque nue : l'ensemble indique un animal d'une force redoutable. Il vit par bandes nombreuses dans les plaines basses et marĂ©cageuses, dont l'herbe Ă©paisse est nĂ©cessaire Ă  sa nourriture, et s'Ă©lève rarement dans les montagnes. Il se reproduit très bien avec la race domestique, et le fait est bien connu dans l'Inde, oĂą cette union s'opère accidentellement, sans l'intervention de l'Humain. 

Sous le nom de Bos palaeoindicus (Falconer), on a décrit une race fossile dont les débris se trouvent dans le pléistocène de l'Inde (vallée de Narbada), et qui, d'après Lydekker, ne constituerait qu'une variété de l'Arni et vraisemblablement la souche primitive du Buffle moderne. Une forme affine (Bubalus Pallasii Rütimeyer) a vécu en Pologne (près de Gdansk), à l'époque quaternaire. Le Bubalus platyceros Lydekker (B. sivalensis Rütimeyer), du pliocène des monts Siwaliks, est plus ancien; aussi par ses caractères est-il intermédiaire entre le genre actuel et le genre suivant : il se rapproche surtout d'Hemibos occipitalis.
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Un Tamarau et un Anoa.
Un Tamaraw (Buffle nain des Philippines) et, au dessous, un Anoa.

Les Anoas.
Les Anoas, comme les Buffles d'eau, appartiennent aussi au genre Bubalus. On en distingue deux espèces : l'Anoa de Malaisie (Bubalus depressicornis) et l'Anoa de montagne (Bubalus quarlesi). Rütimeyer en faisait le genre Probubalus qu'Hamilton Smith appelait Anoa. Flower et Lydekker ne les séparaient pas des Buffles.

L'Anoa de Malaisie, ou Sapi-Outan, c.-Ă -d. Vache des bois des habitants de Sulawesi, longtemps classĂ© parmi les Antilopes, paraĂ®t reprĂ©senter, d'après les travaux de RĂĽtimeyer, le type primitif de la sous-famille des boeufs (Bovinae). C'est un animal de la taille d'un âne, Ă  formes assez ramassĂ©es, de couleur noirâtre, quelquefois brun clair ou cannelle, Ă  cornes presque droites, cylindro-coniques, insĂ©rĂ©es au sommet de la crĂŞte frontale et dirigĂ©es en arrière, presque parallèles ou très peu divergentes dans toute leur longueur.  Elles existent dans les deux sexes. Il y a quatre mamelles comme chez les Boeufs. 

L'Anoa  de Malaisie se trouve Ă  Sulawesi et aux Philippines; il habite les forĂŞts. Son caractère est sauvage et il se dĂ©fend avec ses comes qui peuvent produire des blessures dangereuses. L'Anoa de Montagne ou Anoa de Quarle est un peu plus petit que le prĂ©cĂ©dent (70 cm au garrot.  son pelage est plus long et laineux. La mue a lieu de fĂ©vrier Ă  avril.

Plusieurs espèces, fossiles dans les couches tertiaires de l'Inde, relient ce type aux Buffles modernes : ce sont ces types fossiles dont on a fait les genres Amphibos, Hemibus et Peribos, qui ne diffèrent pas en réalité l'un de l'autre, non plus que des Anoas. Le Probubalus antilopinus (Falconer et Cautley), du pliocène des monts Siwaliks, est l'espèce qui se rapproche le plus de l'Anoa par ses cornes subcylindriques. Le Pr. occipitales (Falconer) ou Pr. sivalensis, Rütimeyer (= Hemibos triqueticornis Falconer et Cautley), du même gisement, varie beaucoup, particulièrement dans la forme du crâne et des cornes; celles-ci étaient chez la femelle, subcylindriques, comme dans l'espèce précédente, tandis que le mâle avait des cornes beaucoup plus fortes et pourvues d'une arête postéro-externe bien marquée comme chez la Buffle. Le Probubalus acuticornis (Falconer et Cautley), également du pliocène des monts Siwaliks, avait, comme le précédent, des cornes à section triangulaire, mais aussi très variables et subcylindriques chez la femelle et le jeune.

Les Tragélaphinés

Bien que la systématique zoologique actuelle range les Tragélaphinés parmi les Bovinés, les huit espèces de cette tribu ont, par leur apparence, plus de rapports avec les Antilopes qu'avec les Boeufs proprement dits. Leur rattachement à la sous-famille des Bovinés tient cependant à trois raisons principales : leurs doigts II et V forment des sabots latéraux qui n'existent pas (ou sont très atrophiés) chez les Antilopes proprement dites; comme les autres Bovinés, ils ont le mufle nu et les femelles ont deux paires de mamelles (4 trayons); enfin leurs cornes, bien que très différentes de celles des autres Bovinés, sont comme chez eux implantées très haut sur le crâne. On les répartit dans deux genres : Tragelaphus (Guibs, Nyalas et Koudous) et Taurotragus (Elands, à ne pas confontre avec les Elans qui sont des Cervidés).
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Bongo.
Guib harnaché (Bor).
Bongo (Tragelaphus eurycerys).
Guib harnaché (Tragelaphus scriptus bor).
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Guib harnaché (Sylvaticus).
Guib harnaché (Décula).
Imbabala (Tragelaphus scriptus sylvaticus).
Guib harnaché (Tragelaphus scriptus decula).

Les Guibs.
Les Guibs ont à peu près la taille du Daim, avec des cornes en spirale plus allongée, simplement tordues sur elles-mêmes et non en tire-bouchon. Le pelage est d'un fauve plus ou moins marron, marqué de lignes sur les flancs et, sur les cuisses, de taches irrégulières de couleur blanche.

Guib harnaché.
Le Guib harnachĂ© (Tragelaphus scriptus), qui  vit par troupes dans les forĂŞts et les plaines, est rĂ©pandu, avec ses nombreuses variĂ©tĂ©s dans toute l'Afrique moyenne, du SĂ©nĂ©gal Ă  l'Ethiopie, jusqu'au Zambèze. Il a le front et chanfrein noirâtres; les faces antĂ©rieure de la cuisse et interne des canons, blanches; un petit mufle; pas de larmier; cornes triangulaires, contournĂ©es par des arĂŞtes spirales dans le mâle seulement.

Sitatunga.
L'autre espèce de Guib, le Guib d'eau ou Sitatunga (Tragelaphus spekii), a une répartition géographique plus restreinte (de la forêt équatoriale à la Zambie); il est surtout remarquable par son mode de vie aquatique : on le rencontre dans les zones marécageuses, notamment dans les marais qui entourent le lac Victoria.
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Sitatunga du Zambčze.
Sitatunga de foręt.
Sitatunga du Zambèze
(Tragelaphus spekii selousi).
Sitatunga de forĂŞt
(Tragelaphus spekii gratus).

Les Nyalas.
Les Nyalas habitent dans le Sud-Est de l'Afrique (Afrique du Sud, Zimbabwé, Zambie). Ils sont peu différents des Guibs, qu'ils dépassent un peu en taille. On les rencontre dans des régions forestières difficiles d'accès. Deux espèces sont identifiées : le Nyala de plaine (Tragelaphus angasii) et le Nyala de montagne (Tragelaphus buxtoni).
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Nyala de plaine.
Nyalas (Tragelaphus angasii).

Les Koudous.
Les Koudous ou Strepsicères sont de beaux animaux avec les formes élégantes du Cerf. Le mâle porte une paire de cornes magnifiques, contournées en tire-bouchon, qui manquent à la femelle. Le pelage est gris-brun, avec quelques raies blanches sur le corps, une crinière brune sur et sous le cou; nu mufle; oreilles larges: cornes ayant deux fois la longueur de la tête, demi-transparentes, à triple courbure spirale, avec une arête longitudinale, lisses à leur moitié supérieure, portant environ vingt-deux anneaux peu saillants à leur moitié inférieure.

On connaĂ®t deux espèces de ces BovinĂ©s africains : le grand et le petit Koudou. Le premier (Tragelaphus strepsiceros) atteint 1,64 m au garrot; il porte un grand fanon barbu, qui manque chez le petit Koudou (Tragelaphus imberbis). Ce dernier a sur sa robe des rayures plus nombreuses. Il habite l'intĂ©rieur des pays de la Corne de l'Afrique, et descend jusqu'au Kilimandjaro, tandis que le grand Koudou se trouve dans la rĂ©gion du Zambèze, jusqu'au sud de l'Afrique et au BenguĂ©la. 
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Koudou.
Jeune Koudou en captivité.

Les Koudous font partie des rares espèces qui prĂ©fèrent les forĂŞts aux plaines : leurs cornes robustes leurs  servent Ă  se frayer un chemin Ă  travers les halliers. Ils vivent par familles de cinq ou six individus, principalement dans les prairies boisĂ©es, sur les bords des rivières, qu'ils traversent Ă  la nage lorsqu'ils sont poursuivi. On ne les trouve jamais dans les plaines dĂ©couvertes ni dans les montagnes; il sont extrĂŞmement rapide Ă  la course, et sautent avec tant d'agilitĂ© qu'on les a vu franchir un obstacle de trois mètres de hauteur. Les mâles montrent beaucoup de courage lorsqu'ils sont poussĂ©s Ă  bout. Pris jeunes, ils s'apprivoisent aisĂ©ment, et ne cherchent jamais Ă  recouvrer leur libertĂ©.

Les Elands.
Les Elands, Oréas ou Cannas sont de grandes Antilopes qui rappellent les Boeufs par leur taille et leurs formes allongées, mais ont des membres beaucoup plus élancés. Leurs cornes, dans les deux sexes, sont droites, dirigées en arrière et portent un bourrelet en spirale comme si elles avaient été tordues sur elles-mêmes.

On distingue deux espèces : L'Eland proprement dit ou Eland du Cap (Taurotragus oryx, Antilope oreas Pallas), qui habite toute l'Afrique centrale et mĂ©ridionale, et l'Eland gĂ©ant (Taurotragus derbianus), qui diffère du premier  par les rayures blanches qui ornent son pelage.
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Elands du Cap.
Eland de Derby.
Elands du Cap (Taurotragus oryx).
Elands géants (Taurotragus derbianus).

Ces animaux vivent en troupeaux nombreux dans les plaines de l'Afrique australe, mais sont devenus très rares dans l'étendue de l'Afrique du Sud, par suite de la chasse acharnée que leur ont faite les premiers colons. Les vieux mâles sont souvent bannis du troupeau. Les bandes de huit à dix individus sont plus rares que celles de vingt à quarante; dans l'intérieur des terres, on doit même en trouver de beaucoup plus nombreuses.

Ils ont de très grands rapports avec les autres Bovinés par les moeurs. Ils trottent en rangs serrés, sans avoir peur de l'Humain, et celui-ci doit se hâter de les éviter, s'il ne veut en être maltraité. Les femelles et les jeunes prennent rapidement la fuite à l'approche de l'Humain, et se réfugient dans la montagne. Les vieux mâles, trop gras pour pouvoir les y suivre, restent dans la plaine, mais un bon Cheval a assez de peine à les atteindre.

Le rut ne paraît pas avoir lieu dans une saison déterminée, car on trouve des jeunes et des femelles pleines en tout temps. D'après les observations faites sur des animaux captifs, la durée de la gestation est de deux cent quatre-vingt-deux jours. Avant l'accouplement, les mâles se livrent des combats acharnés.

Boselaphinés

Les Bosélaphinés sont, commé les Tagélaphinés, des Antilopes : à voir leurs formes lourdes et pesantes, leur queue longue, leur gorge pendante, on dirait des Boeufs; mais la forme de leurs cornes, et même leurs allures, suggèrent une parenté avec les autres Antilopes Leurs cornes sont fortes, droites, transversalement rugueuses, et parcourues dans une partie de leur longueur par un bourrelet spiral. Ils manquent de larmiers, et les femelles ont quatre mamelles. Cette tribu est représentée actuellement par deux espèces : les Nilgaus et les Tétracères.

Nilgaults.
Chez les Nilgaus ou Nilgauts (Boselaphus tragocamelus), qui vivent en Inde, le mâle seul est pourvu de cornes courtes, anguleuses, sans anneaux, attachées aux côtés de la crête frontale, un peu recourbées en avant, et ayant à la base un petit prolongement tuberculeux qui simule un commencement d'andouiller; le mufle est ample et les larmiers sont profonds.
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Nilgauts.
Nilgauts (Boselaphus tragocamelus).
On peut rapprocher du Nilgau, le genre fossile Leptobos (Rütimeyer), lui aussi très remarquable par ses caractères qui le rapprochent des Antilopes. Le crâne ressemble beaucoup à celui du Nilgau par la forme et la disposition des cornillons ou axes osseux des cornes. Le Leptobos Falconeri (Rütimeyer) est du pliocène des Siwaliks, et le Lept. fraseri, qui lui a succédé et que l'on trouve dans le pléistocène de la vallée de Narbada, se rapproche davantage des Buffles actuels : sur les crânes fossiles de ces deux espèces, les cornillons font souvent défaut, ce qui semble indiquer une espèce sans cornes, à moins que ce caractère ne tienne au sexe. Ce type a existé à la même époque, dans le Sud de l'Europe : le L. Strozzii (Rütimeyer), du pliocène d'Italie (Val d'Arno), appartient au même genre.
Tétracères.
L'Antilope TĂ©tracère, Chousingha ou Tchickara, vit aussi en Asie. C'est un BovinĂ© chez qui seuls les mâles on des cornes, et ces cornes sont au nombre de quatre.  Il y a bien des Ruminants domestiques qui ont quatre et mĂŞme huit cornes, mais ce ne sont que des exceptions, des anomalies. Aucun animal sauvage autre que le TĂ©tracère ne prĂ©sente cette particularitĂ©. Ces cornes sont droites, parallèles. sĂ©parĂ©es, sans rides, grĂŞles, lisses, acuminĂ©es; les infĂ©rieures sont placĂ©es entre les orbites. Les TĂ©tracères ont des larmiers amples et une queue courte.
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Antilope tétracčre (Tetracerus quadricornis).
Antilopes tétracères (Tetracerus quadricornis).

Cet animal est encore commun dans la partie ouest du Bengale, dont il habite les collines et les cantons boisĂ©s. Le TĂ©tracère est plutĂ´t Ă©lĂ©gant. Il est  long de 82 cm, haut de 55, au garrot, et dont la queue mesure 14 cm. Les cornes antĂ©rieures naissent au-dessus de l'angle antĂ©rieur de l'oeil, et sont un peu inclinĂ©es en arrière; les postĂ©rieures sont au-dessus de l'angle postĂ©rieur de l'oeil ; leur moitiĂ© infĂ©rieure est dirigĂ©e fortement en arrière, leur moitiĂ© supĂ©rieure en avant. Elles sont annelĂ©es Ă  leur base; leur pointe est lisse et arrondie. Les oreilles sont grandes et arrondies, les fossettes lacrymales longues, le bout du museau large et nu; les jambes sont minces ; les poils longs et raides; le dos est d'un brun fauve; le ventre blanc. La femelle est de couleur plus claire que le mâle. (E. Trouessart / A.E. Brehm).

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Dictionnaire Les mots du vivant
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