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Les
Bovidés
Les Bovinés Bovinae |
Les
Bovinés
sont une sous-famille de la famille des Bovidés
(Bovidae). Ce groupe renferme tous les Ruminants
pourvus de cornes persistantes dans les deux sexes,
ou tout au moins chez les mâles, ces cornes ou prolongements frontaux
consistant essentiellement en un axe osseux (continu avec le crâne),
plein ou celluleux, recouvert d'un étui corné dont la terme et les dimensions
varient beaucoup suivant les genres, les espèces et même les sexes. La
formule dentaire des Bovinés, comme celle des autres Bovidés, est la
suivante:
Incisives 0/3, Canines 0/1, Molaires, 6/6 X 2 = 32 dents. La canine est rapprochée des incisives et présente la même forme que celles-ci. Les Bovinae, se distinguent en général des autres Ruminants de la même famille par leur grande taille, leurs formes lourdes et robustes, et leurs cornes insérées au-dessus de la fosse temporale, de telle sorte que les cornillons ou axes osseux des cornes naissent de l'angle postéro-externe des os frontaux. Lorsque l'on regarde, de face, le crâne d'un Boeuf, on ne voit que les os frontaux, largement développés en forme de plaques et recouvrant tout le sommet antérieur de la tête; les pariétaux ne sont pas visibles de face. Ce caractère est considéré comme propre à une des trois tribus qui forment la sous-famille des Bovinés, celle des Boeufs au sens strict; les deux autres tribus, les Tragélaphinés et les Bosélaphinés rassemblent les Bovinés dont les caractères ostéologiques sont davantage ceux des Antilopes. Il existe en fait des liens très étroits entre ces groupes. Très marqué chez l'adulte, lorsque les cornes sont complètement développées, le caractère que l'on vient de dire l'est beaucoup moins chez le veau dont le crâne, dépourvu de cornes, est encore arrondi, peu développé dans sa partie frontale, de sorte que les pariétaux sont encore bien visibles, de face, sur le sommet de la tête. Le Veau est donc « Antilope » par son crâne. Classification des Bovinés
Les BisonsLes Bisons (Bison) sont le seul genre de la famille qui se trouve Ă la fois sur les deux continents.Le
Bison d'Amérique (Bison bison)
Bison
d'Europe.
... Villosi terga Bisontes,Sans nous occuper, pour le moment, de savoir ce qu'était cet « Urus », constatons seulement que les Anciens le distinguaient très bien du Bison. Jules César, peu soucieux, en véritable soldat, des distinctions des naturalistes, aurait été le premier à confondre les deux espèces. L'animal qu'il désigne sous le nom d'Urus est le Bison, à moins que sa description (assez vague, du reste) se soit formée de traits empruntés à l'histoire des deux espèces. Les naturalistes de la Renaissance et Linné à leur suite ont suivi ses errements en appliquant au Bison d'Europe le nom d'Urus (Bos urus L., qui ne diffère pas, en réalité, du Bos bonasus du même auteur). Quoi qu'il en soit, le Bison d'Europe paraît avoir habité autrefois une grande partie de ce continent, car la forêt Hercynienne, que César lui donne comme patrie, s'étendait de la Suisse à la Transylvanie, c.-à -d. des Alpes aux Carpates. A la veille de la
Première Guerre Mondiale,
l'espèce était singulièrement réduite, car on n'en connaissait plus
qu'un petit nombre de troupeaux qui vivaient isolés notamment dans la
forêt de Biélovicza, en Russie (gouvernement
de Grodno), où ils étaient protégés par une ordonnance très sévère
du tsar afin d'en empĂŞcher la destruction. D'autres petites troupes vivaient
encore dans l'Abazie, province de la région du Caucase,
et plus particulièrement dans le district de Zaadan. Les Bisons sauvages
ont disparu pendant le conflit mondial; l'espèce a cependant survécu
grâce aux individus conservées dans les parcs zoologiques, et a été
réintroduite avec succès en Pologne et dans
le Caucase. Il y aurait aujourd'hui un millier de Bisons d'Europe dans
ces contrées.
Les BoeufsLes véritables Boeufs , c'est-à -dire les Bovinés du genre Bos, ont le front plat et les cornes divergentes. Ils ne sont plus représentés à l'époque actuelle que par l'espèce Bos taurus dont il existe de sous-espèces, le Boeuf domestique proprement dit (Bos taurus taurus) et le Zébu (Bos taurus indicus). On ne connaît pas exactement l'origine, sa domestication remontant très certainement à l'époque préhistorique. Mais il existe encore, dans quelques parcs d'Angleterre, de petits troupeaux qui vivent à l'état sauvage et qui peuvent nous donner une idée de leurs ancêtres de l'époque quaternaire. Ces troupeaux, conservés dans des parcs, doivent être considérés comme les descendants d'une race redevenue sauvage, plutôt que comme une race restée sauvage depuis son origine.Quoi qu'il en soit, le Boeuf blanc sauvage (Bos taurus, Var. scoticus) des Anglais se trouve dans le parc de Chillingham (Northumberland), et dans quelques autres en Ecosse et dans le nord de l'Angleterre, à Cadzow, à Lyme et à Chartley. Les auteurs du Moyen âge, notamment le roi Knut le Grand (1017-1036), Fitz-Stephen (vers 1174), Boëthius (1526) et Leslie (1575) mentionnent les Boeufs sauvages (Tauri sylvestres), qui vivaient librement à cette époque dans les forêts d'Ecosse et dont le troupeau de Chillingham descend probablement en ligne directe; ce Boeuf est de taille moyenne, entièrement blanc, excepté les oreilles qui sont rousses ou noires à leur pointe; les cornes, médiocrement développées, sont lyrées, c.-à -d. recourbées d'abord en arrière et en dehors, puis un peu en avant et en bas, la pointe étant dirigée en dehors; elles sont blanches avec la pointe noire, le front est plat et la crête occipitale droite. Les moeurs sont celles des Boeufs sauvages, mais la petite taille de cette race, quand on la compare au Bos primigenius, ne permet pas d'admettre qu'elle en descende en ligne directe, et il est bien plus vraisemblable qu'il s'agit d'une race domestique redevenue sauvage, comme les troupeaux de boeufs qui vivent actuellement à cet état dans les pampas de l'Amérique du Sud. Un crâne de Boeuf
blanc d'Ecosse, conservé dans le musée du Collège royal des chirurgiens,
Ă Londres,
comme provenant du parc de Chartley, présente, en général, les caractères
du Bos primigenius, et ses cornes longues, basses et divergentes,
diffèrent beaucoup de la forme lyrée, propre actuellement aux boeufs
des parcs de Chillingham et de Cadzow. Un fait bien remarquable, c'est
que la plupart de ces boeufs, notamment ceux des parcs d'Angleterre, par
exemple à Gunton (Norfolk), ont actuellement les deux sexes privés de
cornes.
Vache domestique (Bos taurus taurus) et, ci-dessous, ZĂ©bu (Bos taurus indicus). ZĂ©bus.
L'Aurochs.
Aurochs. Le Boeuf sauvage habitait, à l'époque quaternaire, la plus grande partie de l'Europe où ses débris se trouvent dans les cavernes. Il vivait aussi à la même époque dans le Nord de l'Afrique, notamment en Algérie (Bos primigenius mauritanicus Thomas) et en Angleterre. Cet animal, qui a été contemporain des premiers hommes sur le continent européen, atteignait une taille gigantesque, presque double de celle de nos boeufs domestiques et du boeuf blanc des parcs d'Ecosse. Son crâne est remarquable par son front plat et carré, ses cornes divergentes à pointe dirigée en avant : on trouve de ces crânes qui ont plus de 90 cm de long et l'écartement des pointes des cornillons, ou axes osseux des cornes, dépasse 4 m. On considère généralement cet animal comme étant l'Urus des anciens, mais non de César, et nous avons dit précédemment, en parlant du Bison d'Europe, comment la confusion s'était faite, dans les écrits des auteurs, au sujet de l'histoire de ces deux espèces bien distinctes. Nous avons cité les vers de Sénèque, où il est question du Bison et de l'Urus. Pline, de son côté (lib. VIII, cap. XV), les distingue fort bien dans cette phrase : Jubatos bisontes excellentique vi et velocitate uros, quibus imperitum vulgus bubalorum nomen imponit.C'est en se fondant sur cette phrase que Gervais a soutenu (Histoire naturelle des mammifères, II, 1855, p. 476 et seq.) que l'Urus des Anciens. était le Buffle asiatique, espèce qui n'a été introduite en Italie que pendant le Moyen âge. Nous ne voyons aucune bonne raison pour adopter cette opinion. Il paraît d'ailleurs, au témoignage de Grégoire de Tours, qu'il existait encore des Boeufs sauvages dans les Vosges, du temps du roi Gontran (561), et qu'on leur appliquait aussi le nom de Bubalus. Le roi s'en réservait la chasse, et les délinquants, convaincus d'avoir tué un de ces animaux, étaient punis de mort. Quant au nom d'Urus, il serait d'origine gauloise, et Goldfuss assure que le Taureau domestique s'appelle encore Ur dans certains cantons de la Suisse. Gaur et Gayal
(Bison indien).
Le Boeuf Gayal est considéré comme une variété du Gaur. Il diffère du Gaur proprement dit par ses cornes coniques, très épaisses à la base, divergentes et. presque sans courbure, qui rappellent celles de l'Anoa. Les formes sont plus lourdes que celles du Gaur, le garrot est plus élevé, et il y a un petit fanon. Le front est plat ou légèrement convexe, élargi triangulairement par la base des cornes. La couleur est la même que celle du précédent, c. -à -d. noirâtre avec les jambes blanches. Le Gayal habite les collines boisées de l'Inde et de la Birmanie, à l'Est du Brahmapoutre, la lisière de la vallée de l'Assam, les forêts du Michmi, Tipperah, Tchittagong et de là au Sud à travers toute la Birmanie jusqu'aux forêts qui bordent la rivière Koladyne. Le Gayal est beaucoup plus sociable que le Gaur, et on l'élève à l'état domestique, ou semi-domestique, sur les frontières de l'Assam. Son lait et sa chair sont excellents. Outre les animaux nés et élevés en captivité, les habitants du pays tirent parti des troupeaux sauvages qu'ils attirent par ruse dans des pièges, en se servant pour cela d'un taureau apprivoisé, et qu'ils habituent peu à peu à se laisser approcher et toucher par l'Humain. Le Yak.
Le Banteng.
Cette espèce vit dans les contrées sud de l'Asie. Elle est assez commune sur les montagnes boisées de quelques-unes des îles d'Indonésie. Les Bantengs paissent ensemble par petits troupeaux, sous la conduite d'un taureau. Les vieux mâles, agressifs, sont bannis de la bande, et vivent solitaires; il en est de même des jeunes, qui n'ont pas encore toute leur force. Dans les endroits tranquilles, ces animaux paissent le jour, et ils paissent la nuit là où ils sont inquiétés. Ils se nourrissent de jeunes pousses et de feuilles de différents arbres. Leur voix est un faible grognement. Ils s'accouplent avec les autres espèces de boeufs. Aussi, à Java, a-t-on l'habitude de conduire dans les forêts des vaches de zébus apprivoisées, pour les y faire couvrir par les taureaux sauvages. Les BufflesLe langue ordinaire applique le nom de buffles à deux espèces appartenant à des genres distincts : Buffle d'Afrique (Syncerus caffer), seul représentant actuel de ce genre, mais dont il existe trois sous-espèces (Syncerus c. caffer, S. c. aequinoctialis et S.c. nanus); et le Buffle d'eau (Bubalus bubalis), appelé aussi Buffle d'Asie ou Buffle commun.Syncerus
caffer.
Dans l'Ouest de l'Afrique
il paraît remplacé par une sous-espèce plus petite et dont les cornes
sont très différentes. C'est le Buffle brachycère ou Buffle équinoxial
(Syncerus caffer aequinoctialis) - les deux appellations renvoyant
à deux variétés assez proches : la première vivant dans les savanes
de l'Ouest de l'Afrique, la seconde plutĂ´t dans les savanes de l'Afrique
centrale. Ces Buffles ne dépassent pas la taille d'une vache ordinaire;
mais leurs formes sont plus arrondies. Les cornes sont de dimension moyenne,
droites, un peu arquées et dépourvues, à leur base, du renflement frontal
qui caractérise l'espèce précédente : elles forment une sorte de croissant
au-dessus du front. Le poil est ras, d'un brun rouge, plus foncé sur les
jambes et le museau; les oreilles sont grandes, portant plusieurs rangées
de poils disposés en franges.
Quant au Buffle nain ou Buffle de forêt (Syncerus caffer nanus), on le rencontre dans les forêts pluviales du Golfe de Guinée, de la Sierra Leone au Sud du Cameroun, ainsi qu'au Gabon et dans les deux Congos. Sa hauteur au garrot est d'environ 1,20 m et son poids inférieur à 300 kg. Il a le pelage roux, avec des taches plus sombres sur la tête et les épaules. A l'époque quaternaire, il existait, dans le Nord de l'Afrique, un Buffle peu différent du Buffle de Cafrerie : c'est le Bos (Bubalus) antiquus de Duvernoy, d'abord trouvé dans le pléistocène de Sétif (Algérie), et sur lequel Thomas a donné des détails d'après des débris provenant du Kordofan. Ce type s'est donc étendu autrefois jusque dans la vallée du Nil Blanc. Bubalus
bubalis.
Le Buffle sauvage ressemble beaucoup au buffle domestique, dont il se distingue surtout par sa grande taille et ses cornes beaucoup plus longues, annelées à la base, recourbées en arrière, et formant ensemble un large croissant qui peut atteindre 3 à 4 m d'une pointe à l'autre. Le mâle adulte a plus de 3 m de long. La queue est assez courte, se terminant au jarret, la tête longue et comprimée, la peau noire et presque nue : l'ensemble indique un animal d'une force redoutable. Il vit par bandes nombreuses dans les plaines basses et marécageuses, dont l'herbe épaisse est nécessaire à sa nourriture, et s'élève rarement dans les montagnes. Il se reproduit très bien avec la race domestique, et le fait est bien connu dans l'Inde, où cette union s'opère accidentellement, sans l'intervention de l'Humain. Sous le nom de Bos
palaeoindicus (Falconer), on a décrit une race fossile dont les débris
se trouvent dans le pléistocène de l'Inde
(vallée de Narbada), et qui, d'après Lydekker, ne constituerait qu'une
variété de l'Arni et vraisemblablement la souche primitive du Buffle
moderne. Une forme affine (Bubalus Pallasii Rütimeyer) a vécu en Pologne
(près de Gdansk), à l'époque quaternaire. Le Bubalus platyceros Lydekker
(B. sivalensis Rütimeyer), du pliocène des monts Siwaliks, est plus ancien;
aussi par ses caractères est-il intermédiaire entre le genre actuel et
le genre suivant : il se rapproche surtout d'Hemibos occipitalis.
Un Tamaraw (Buffle nain des Philippines) et, au dessous, un Anoa. Les Anoas.
L'Anoa de Malaisie, ou Sapi-Outan, c.-à -d. Vache des bois des habitants de Sulawesi, longtemps classé parmi les Antilopes, paraît représenter, d'après les travaux de Rütimeyer, le type primitif de la sous-famille des boeufs (Bovinae). C'est un animal de la taille d'un âne, à formes assez ramassées, de couleur noirâtre, quelquefois brun clair ou cannelle, à cornes presque droites, cylindro-coniques, insérées au sommet de la crête frontale et dirigées en arrière, presque parallèles ou très peu divergentes dans toute leur longueur. Elles existent dans les deux sexes. Il y a quatre mamelles comme chez les Boeufs. L'Anoa de Malaisie
se trouve Ă Sulawesi et aux Philippines;
il habite les forêts. Son caractère est sauvage et il se défend avec
ses comes qui peuvent produire des blessures dangereuses. L'Anoa de Montagne
ou Anoa de Quarle est un peu plus petit que le précédent (70 cm au garrot.
son pelage est plus long et laineux. La mue
a lieu de février à avril.
Les TragélaphinésBien que la systématique zoologique actuelle range les Tragélaphinés parmi les Bovinés, les huit espèces de cette tribu ont, par leur apparence, plus de rapports avec les Antilopes qu'avec les Boeufs proprement dits. Leur rattachement à la sous-famille des Bovinés tient cependant à trois raisons principales : leurs doigts II et V forment des sabots latéraux qui n'existent pas (ou sont très atrophiés) chez les Antilopes proprement dites; comme les autres Bovinés, ils ont le mufle nu et les femelles ont deux paires de mamelles (4 trayons); enfin leurs cornes, bien que très différentes de celles des autres Bovinés, sont comme chez eux implantées très haut sur le crâne. On les répartit dans deux genres : Tragelaphus (Guibs, Nyalas et Koudous) et Taurotragus (Elands, à ne pas confontre avec les Elans qui sont des Cervidés).--
Les Guibs.
Guib
harnaché.
Sitatunga.
Les Nyalas.
Nyalas (Tragelaphus angasii). Les Koudous.
On connaît deux
espèces de ces Bovinés africains : le grand et le petit Koudou. Le premier
(Tragelaphus strepsiceros) atteint 1,64 m au garrot; il porte un grand
fanon barbu, qui manque chez le petit Koudou (Tragelaphus imberbis). Ce
dernier a sur sa robe des rayures plus nombreuses. Il habite l'intérieur
des pays de la Corne de l'Afrique, et descend jusqu'au Kilimandjaro, tandis
que le grand Koudou se trouve dans la région du Zambèze, jusqu'au sud
de l'Afrique et au Benguéla.
Jeune Koudou en captivité. Les Koudous font partie des rares espèces qui préfèrent les forêts aux plaines : leurs cornes robustes leurs servent à se frayer un chemin à travers les halliers. Ils vivent par familles de cinq ou six individus, principalement dans les prairies boisées, sur les bords des rivières, qu'ils traversent à la nage lorsqu'ils sont poursuivi. On ne les trouve jamais dans les plaines découvertes ni dans les montagnes; il sont extrêmement rapide à la course, et sautent avec tant d'agilité qu'on les a vu franchir un obstacle de trois mètres de hauteur. Les mâles montrent beaucoup de courage lorsqu'ils sont poussés à bout. Pris jeunes, ils s'apprivoisent aisément, et ne cherchent jamais à recouvrer leur liberté. Les Elands.
On distingue deux
espèces : L'Eland proprement dit ou Eland du Cap (Taurotragus oryx, Antilope
oreas Pallas), qui habite toute l'Afrique centrale et méridionale, et
l'Eland géant (Taurotragus derbianus), qui diffère du premier par
les rayures blanches qui ornent son pelage.
Ces animaux vivent en troupeaux nombreux dans les plaines de l'Afrique australe, mais sont devenus très rares dans l'étendue de l'Afrique du Sud, par suite de la chasse acharnée que leur ont faite les premiers colons. Les vieux mâles sont souvent bannis du troupeau. Les bandes de huit à dix individus sont plus rares que celles de vingt à quarante; dans l'intérieur des terres, on doit même en trouver de beaucoup plus nombreuses. Ils ont de très grands rapports avec les autres Bovinés par les moeurs. Ils trottent en rangs serrés, sans avoir peur de l'Humain, et celui-ci doit se hâter de les éviter, s'il ne veut en être maltraité. Les femelles et les jeunes prennent rapidement la fuite à l'approche de l'Humain, et se réfugient dans la montagne. Les vieux mâles, trop gras pour pouvoir les y suivre, restent dans la plaine, mais un bon Cheval a assez de peine à les atteindre. Le rut ne paraît pas avoir lieu dans une saison déterminée, car on trouve des jeunes et des femelles pleines en tout temps. D'après les observations faites sur des animaux captifs, la durée de la gestation est de deux cent quatre-vingt-deux jours. Avant l'accouplement, les mâles se livrent des combats acharnés. BoselaphinésLes Bosélaphinés sont, commé les Tagélaphinés, des Antilopes : à voir leurs formes lourdes et pesantes, leur queue longue, leur gorge pendante, on dirait des Boeufs; mais la forme de leurs cornes, et même leurs allures, suggèrent une parenté avec les autres Antilopes Leurs cornes sont fortes, droites, transversalement rugueuses, et parcourues dans une partie de leur longueur par un bourrelet spiral. Ils manquent de larmiers, et les femelles ont quatre mamelles. Cette tribu est représentée actuellement par deux espèces : les Nilgaus et les Tétracères.Nilgaults.
Nilgauts (Boselaphus tragocamelus). On peut rapprocher du Nilgau, le genre fossile Leptobos (Rütimeyer), lui aussi très remarquable par ses caractères qui le rapprochent des Antilopes. Le crâne ressemble beaucoup à celui du Nilgau par la forme et la disposition des cornillons ou axes osseux des cornes. Le Leptobos Falconeri (Rütimeyer) est du pliocène des Siwaliks, et le Lept. fraseri, qui lui a succédé et que l'on trouve dans le pléistocène de la vallée de Narbada, se rapproche davantage des Buffles actuels : sur les crânes fossiles de ces deux espèces, les cornillons font souvent défaut, ce qui semble indiquer une espèce sans cornes, à moins que ce caractère ne tienne au sexe. Ce type a existé à la même époque, dans le Sud de l'Europe : le L. Strozzii (Rütimeyer), du pliocène d'Italie (Val d'Arno), appartient au même genre.Tétracères. L'Antilope Tétracère, Chousingha ou Tchickara, vit aussi en Asie. C'est un Boviné chez qui seuls les mâles on des cornes, et ces cornes sont au nombre de quatre. Il y a bien des Ruminants domestiques qui ont quatre et même huit cornes, mais ce ne sont que des exceptions, des anomalies. Aucun animal sauvage autre que le Tétracère ne présente cette particularité. Ces cornes sont droites, parallèles. séparées, sans rides, grêles, lisses, acuminées; les inférieures sont placées entre les orbites. Les Tétracères ont des larmiers amples et une queue courte. - Antilopes tétracères (Tetracerus quadricornis). Cet animal est encore commun dans la partie ouest du Bengale, dont il habite les collines et les cantons boisés. Le Tétracère est plutôt élégant. Il est long de 82 cm, haut de 55, au garrot, et dont la queue mesure 14 cm. Les cornes antérieures naissent au-dessus de l'angle antérieur de l'oeil, et sont un peu inclinées en arrière; les postérieures sont au-dessus de l'angle postérieur de l'oeil ; leur moitié inférieure est dirigée fortement en arrière, leur moitié supérieure en avant. Elles sont annelées à leur base; leur pointe est lisse et arrondie. Les oreilles sont grandes et arrondies, les fossettes lacrymales longues, le bout du museau large et nu; les jambes sont minces ; les poils longs et raides; le dos est d'un brun fauve; le ventre blanc. La femelle est de couleur plus claire que le mâle. (E. Trouessart / A.E. Brehm). |
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