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L'histoire des États-Unis
L'Ă©poque coloniale
  Les premiers Ă©tablissements
  Les treize colonies
  Français et Anglais

La Révolution américaine
  La rupture avec l'Angleterre
  La guerre d'IndĂ©pendance
  La Constitution de 1787/ 89

Au temps des « Pères fondateurs »
  La prĂ©sidence de Washington
  Adams et Jefferson
  De Madison Ă  Monroe

La nouvelle démocratie américaine
  Les règles du jeu changent
  Le Nord et le Sud

La guerre de SĂ©cession
  Les premiers affrontements
  L'encerclement du Sud
  Les grandes batailles
  Grant et Sherman

L'Empire amĂ©ricain 
  Reconstruction et impĂ©rialisme
  D'une guerre mondiale Ă  l'autre
  Après 1945 

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L'époque précolombienne

PĂ©riodes et cultures principales
Période paléo-indienne.
 Les premiers habitants de l'AmĂ©rique du Nord seraient arrivĂ©s par la rĂ©gion du dĂ©troit de BĂ©ring il ya a 15 000 Ă  12 000 ans, Ă  une Ă©poque oĂą un pont terrestre qui reliait l'Asie Ă  l'Alaska. Ces groupes de chasseurs-cueilleurs suivaient probablement les grands troupeaux d'animaux tels que les mammouths.

Des outils de pierre caractéristiques ont été découverts sur de nombreux sites en Amérique du Nord, témoignant de la présence de ces premiers peuples, qui définissent la culture Clovis (du nom d'un site archéologique représentatif de cette période, au Nouvea-Mexique).

PĂ©riode archaĂŻque.
A partir de 7000 av. JC environ, les sociétés amérindiennes se diversifient et s'adaptent aux différents environnements. L'agriculture commence à se développer, notamment avec la culture du maïs, des haricots et des courges dans certaines régions. A cette époque, des techniques de chasse et de cueillette sont développées; des paniers, des filets et d'autres outils spécialisés sont fabriqués.

PĂ©riode sylvicole.
Les peuples amérindiens commencent à s'établir dans des villages permanents, notamment dans la région du Mississippi vers 1000 av. JC. De vastes réseaux commerciaux se mettent en place. On échange de biens comme le cuivre, les coquillages et le mica. La construction de grands monticules, tels que ceux des cultures Adena et Hopewell, utilisés à des fins cérémonielles et funéraires, date de cette période.

PĂ©riode du Mississippi.
La civilisation du Mississippi (vers 1000 ap. JC - 1600) correspond au développement de sociétés complexes avec de grandes villes telles que Cahokia, située près de l'actuelle Saint-Louis. Cahokia était un centre politique et religieux majeur avec des milliers d'habitants et des structures monumentales. On cultivait intensivement le maïs et autres plantes, permettant de nourrirde grandes populations. A cette époque apparaissent des sociétés hiérarchisées avec une élite dirigeante.

Tribus et régions.
Quelques exemples parmi beaucoup d'autres (leurs descendants sont souvent organisés en nations, au sein des Etats-Unis actuels) :

Les Anasazis (ancĂŞtres des Pueblos).
Les Anasazis vivaient dans le sud-ouest des États-Unis (Arizona, Nouveau-Mexique, Colorado et Utah). Ils sont connus pour leurs habitations en falaises et leurs kivas (structures cérémonielles souterraines). La culture anasazi a décliné vers 1300, probablement à cause des changements climatiques et des conflits.

Les Iroquois (Haudenosaunee).
Les Iroquois étaient une confédération de six nations située dans le nord-est des États-Unis. Leur société était matriarcale avec des pratiques agricoles développées. Ils ont créé une forme de constitution démocratique, la Grande loi de la paix.

Les Algonquiens.
Les Algonquiens constituent un groupe linguistique couvrant une vaste région de la côte est et des Grands Lacs. Ces populations étaient principalement des chasseurs-cueilleurs et des pêcheurs, avec certaines pratiques agricoles.

Les Sioux.
Les Sioux (Lakotas, Dakotas et Nakotas) Ă©taient des groupes nomades des Grandes Plaines. Ils sont connus pour leur mode de vie de chasseurs de bisons et leurs tipis.

Les tribus du Nord-Ouest Pacifique.
On compte parmi ces tribus vivant dans la région côtière du nord-ouest. les Tlingits, les Haidas et les Kwakiutls. Il s'agissait de cultures maritimes avec des pratiques de pêche et de chasse à la baleine. Ils étaient (et restent) célèbres pour leurs totems et potlatchs (fêtes cérémonielles de don et de redistribution).

L'Ă©poque coloniale

L'existence des États-Unis comme État indĂ©pendant ne date que de 1776 : mais l'histoire des EuropĂ©ens dans ce pays remonte plus haut. Rapidement après les premières explorations, Français et Espagnols revendiquèrent les territoires nouvellement dĂ©couverts. Ainsi, par exemple, de 1562 Ă  1565 les Français essayèrent-ils vainement de coloniser la Floride. Mais ce sont les Britanniques, puis les Hollandais, qui fondèrent les Ă©tablissements durables. En 1584 des Anglais s'Ă©tablirent en Virginie. Gosnold en 1602, Hudson en 1607, John Smith en 1614, firent d'importantes dĂ©couvertes dans le nord. 

Les Hollandais, marchant sur leurs traces, colonisèrent en 1614 l'État de New York, auquel ils donnèrent le nom de Nouveaux Pays-Bas. Des Puritains, Ă©migrĂ©s de la Grande-Bretagne, vinrent en 1620 s''Ă©tablir dans le Massachusetts. Le New Hampshire fut colonisĂ© en 1621. En 1627 le Delaware reçut une colonie suĂ©doise; le Maryland fut colonisĂ© en 1632, le Connecticut en 1635, le Rhode Island en 1638 : tous ces pays durent leurs premiers habitants aux persĂ©cutions religieuses. Charles Il, roi d'Angleterre, donna en 1662 au comte Clarendon et Ă  sept autres seigneurs le pays qui forma depuis les deux Carolines, et en 1681 au quaker William Penn la contrĂ©e appelĂ©e de son nom Pennsylvanie. 

L'Angleterre n'Ă©tait pas la seule puissance europĂ©enne prĂ©sente en AmĂ©rique du Nord Ă  cette Ă©poque. L'Espagne et la France avaient leurs propres colonies sur le continent. Les colons de Caroline entrèrent ainsi plus d'une fois en conflit avec les Espagnols installĂ©s en Floride. Mais ce sont surtout les conflits permanents qui opposaient la France Ă  l'Angleterre qui allaient s'exprimer ici.  En 1717, la compagnie française d'Occident avait fondĂ© la Nouvelle-OrlĂ©ans; en 1735, elle avait Ă©levĂ© la ville de Vincennes, dans ce qui deviendra l'État de l'Indiana. Un territoire ainsi partagĂ© entre nations rivales ne pouvait tarder Ă  devenir le théâtre de guerres sanglantes : en 1754 la guerre Ă©clata entre les Français et les Anglais. Elle dura sept ans et vit la dĂ©faite des Français.

La Révolution américaine

Après la guerre que s'étaient livrés en Amérique du Nord Français et Anglais (et Anglo-américains), les treize colonies anglaises, délivrées d'un voisinage dangereux, se trouvaient en tête à tête avec leur métropole. Le désaccord éclata presque aussitôt. La faute en fut à la fois aux humains et aux circonstances. Les gouvernants d'Angleterre nourrissaient des projets attestant une médiocre intelligence des conditions nouvelles où la guerre soutenue en commun contre le Canada venait de placer les possessions américaines de la couronne. Le plan d'union de 1754, élaboré par Franklin, n'avait pu les rapprocher les unes des autres, mais la guerre, les efforts qu'elle avait coûtés, les périls partagés avaient opéré ce rapprochement. Elles avaient appris à se connaître, acquis la conscience de leurs forces. Montcalm, dit-on, avait prédit que, si la France perdait le Canada, dix ans plus tard, l'Amérique serait en révolte contre l'Angleterre; la prédiction allait se réaliser.

L'indépendance n'était pourtant pas le but premier de ce conflit, que les Américains qualifient de Révolution. Il s'agissait au départ, pour les riches propriétaires coloniaux d'échapper à la pression fiscale de l'Angleterre, l'indépendance, acquise au terme d'une guerre opiniâtre, ne fut pour eux que le moyen qui s'offrit, au terme diverses luttes juridiques, afin de préserver leur prospérité. Après cette guerre qui offrit des chances diverses, la victoire de Saratoga (1777) et la reddition du général Burgoyne donnèrent aux insurgés une supériorité décidée. En 1778, la France, poussée par son hostilité à l'Angleterre, fit un traité d'alliance avec les États-Unis, et les aida tant sur mer que sur terre, à combattre les Anglais : Lafayette, Rochambeau et une foule d'autres officiers français s'illustrèrent dans ces combats. Un traité fut également conclu par les insurgés avec l'Espagne en 1779. Enfin la capitulation de Cornwallis, en 1781, força l'Angleterre à reconnaître l'indépendance des États-Unis, et à accepter la paix, qui fut signée à Paris, le 3 septembre 1783. L'indépendance acquise, la révolution américaine n'en était pas pour autant terminée : une nouvelle entité politique restait à bâtir, et il fallait encore jeter les bases de ce que serait le nouvel État. La constitution des États-Unis, adoptée en 1789, sera le symbole de ce nouvel édifice.
 

Au temps des « Pères fondateurs »

La guerre d'indĂ©pendance terminĂ©e, le Congrès s'Ă©tait occupĂ© d'Ă©tablir une constitution qui fut acceptĂ©e par tous les États en 1787, et en 1789 Washington avait Ă©tĂ© appelĂ© Ă  la prĂ©sidence. Pendant la guerre qui Ă©clata peu après entre la France et l'Angleterre, le prĂ©sident s'empressa de dĂ©clarer la neutralitĂ© des États-Unis. Il maintint ainsi la paix avec l'Europeque la RĂ©volution française mettait en feu et resta neutre pendant la guerre de la France et de l'Angleterre (1793). Il fut  renommĂ© cette mĂŞme annĂ©e Ă  la mĂŞme unanimitĂ© pour quatre nouvelles annĂ©es, mais il perdit un peu de sa popularitĂ© en s'opposant aux doctrines dĂ©magogiques. Il renonça en 1797 Ă  un troisième mandat et mourut deux ans après.

A l'abri de sa neutralitĂ© le pays continua de prospĂ©rer sous la prĂ©sidence de ses successeurs. Adams, puis Jefferson, qui avaient Ă©tĂ© les ministres de Washington, furent successivement prĂ©sidents. Le territoire s'agrandit par l'achat de vastes terres prises aux tribus indiennes, que l'on commença dès cette Ă©poque Ă  parquer dans des rĂ©serves, ainsi par l'acquisition, sous Jefferson, de la Louisiane (1803). Mais Madison, Ă©lu Ă  la prĂ©sidence en 1808 fut confrontĂ© rapidement Ă  de nouvelles difficultĂ©s, qui s'Ă©levèrent entre l'Angleterre et les États-Unis, surtout Ă  l'occasion de la question de la libertĂ© des mers, et la guerre fut dĂ©clarĂ©e en 1812 : elle dura jusqu'en 1815, et se termina encore Ă  l'avantage de la RĂ©publique. 

La paix revenue, semble se replier sur lui-mĂŞme, l'armĂ©e est rĂ©duite - elle est surtout requise pour mener des "opĂ©rations de police" contre les Indiens. Les États-Unis, sous les prĂ©sidences de Madison (1809) et Monroe (1817), s'engagent de fait dans la prise de possession leur propre territoire, symbolisĂ©e par la Frontière, un front de colonisation qui s'avance progressivement vers l'Ouest. En mĂŞme temps, s'installe un dĂ©bat autour de l'esclavage qui polarisera la vie politique pendant plusieurs dĂ©cennies. Au Nord, on le refuse, au Sud ont bâti sur lui toute l'Ă©conomie. Le compromis du Missouri, en 1920, qui Ă©tablit le partage entre les États esclavagistes et les États abolitionnistes ne rĂ©glera aucune tension. 

Après Washington, qui invitait les États-Unis à ne pas se mêler des affaires de l'Europe, Monroe avertit l'Europe de ne pas se mêler des affaires de l'Amérique. La "doctrine Monroe" (1823), comme on désignera cette option, parfaitement en phase avec les tendances traditionnellement isolationnistes de l'opinion publique, dominera dans une large mesure la politique extérieure des États-Unis jusqu'à la fin du XIXe siècle.

La nouvelle démocratie américaine

A partir des annĂ©es 1820 et pendant près de quatre dĂ©cennies, les États-Unis se sont principalement occupĂ©s de leur consolidation. Cela est passĂ© par des transformations dans les règles du jeu politique et plus spĂ©cialement Ă  une modification du mode d'Ă©lection prĂ©sidentielle, Ă©voluant ainsi vers le rĂ©gime prĂ©sidentiel actuel. La forte personnalitĂ© d'Andrew Jackson, prĂ©sident entre et 1829 et 1836, contribuera amplement Ă  cette Ă©volution des moeurs politique. Un autre point crucial aura Ă©tĂ© pendant cette pĂ©riode la croissance dĂ©mographique exceptionnelle du pays, devenu une terre d'immigrants (près de cinq millions d'EuropĂ©ens viennent s'installer aux États-Unis entre 1830 et 1860). 

Le territoire a été investi peu à peu sous la poussée de cette affluence de populations nouvelles. La Frontière a progressivement reculé, en même temps que se perpétrait le génocide des Indiens, qui ne sont plus seulement spoliés de leurs territoires, mais aussi exterminés physiquement. Les États-Unis s'agrandiront par ailleurs au détriment du Mexique, auxquels ils enlèvent le Texas, le Nouveau-Mexique, et la Californie (1845-1848), destination, au cours de la décennie suivante de la "ruée vers l'or". En même temps de nombreux problèmes doivent être surmontés. La crise économique a frappé le pays à la fin des années 1830, et si elle est surmonté, la question de l'esclavage, elle, devient de plus en plus aiguë, surtout après l'admission de la Californie comme État libre (sans esclaves).

Et, contrairement Ă  ce que l'on pourrait imaginer aujourd'hui, le dĂ©bat  revĂŞt alors moins un caractère moral qu'Ă©conomique. Les États du Nord ont bâti leur Ă©conomie sur l'industrie et sont riches; ceux du Sud, sur l'agriculture et sont nettement plus pauvres. Sans leurs esclaves, ils le seraient encore davantage. Ce constat, cynique, allait conduire Ă  un compromis, en 1850,  selon lequel les deux grands partis, whig et dĂ©mocrate, s'entendirent  pour faire passer leur rĂ©ticences sur la question de l'esclavage après ce qu'ils considĂ©raient comme l'intĂ©rĂŞt supĂ©rieur de l'Union.

La guerre de SĂ©cession

Depuis le compromis de 1850 qui avait apaisĂ© pour un temps les luttes violentes Ă  propos de l'esclavage au sein du Congrès, dans la presse et dans toutes les manifestations de la vie politique et sociale entre les adversaires et les dĂ©fenseurs de l'esclavage, la lutte avait repris, plus ardente que jamais, aux Ă©lections de 1856, oĂą un prĂ©sident dĂ©mocrate, Buchanan, fut nommĂ©, et elle atteignit son maximum d'acuitĂ© en 1860, lorsque le parti rĂ©publicain du Nord triompha avec son candidat, Abraham Lincoln, pour la prĂ©sidence.  Le 10 novembre 1860, lorsque le rĂ©sultat de l'Ă©lection fut connu, la lĂ©gislature de la Caroline du Sud ordonna l'Ă©lection d'une Convention chargĂ©e de considĂ©rer la question de la sortie de l'Union. Elle fit le choix de la scission entre les États du Sud, partisans de l'esclavage, et les États du Nord, opposĂ©s Ă  cette institution. Dix États les deux Carolines, la Floride, la GĂ©orgie, l'Alabama, le Mississippi, la Louisiane, le Texas, l'Arkansas, le Tennessee, et une partie de la Virginie, dĂ©clarèrent successivement (20 dĂ©cembre 1860-12 juin 1861) se dĂ©tacher de l'union, se constituèrent en gouvernement sĂ©parĂ© : la  ConfĂ©dĂ©ration sudiste. Une constitution fut adoptĂ©e, et on nomma  Jefferson Davis comme prĂ©sident et Alexander Stephens comme vice-prĂ©sident. Les Sudistes adoptèrent une nouvelle capitale (Richmond), et opposèrent une armĂ©e Ă  celle de l'Union. 

A Washington, le Congrès, pendant les dernières semaines de la prĂ©sidence de Buchanan, tenta quelques mesures de conciliation qui ne purent aboutir.  Il quitta la Maison-Blanche le 4 mars 1861, lĂ©guant Ă  son successeur et Ă  son pays ce qui allait ĂŞtre une effroyable guerre civile. La guerre fut engagĂ©e Ă  partir du bombardement du fort Sumter, 12 avril. Au cours de ce mois, la Virginie et le Tennessee, en mai l'Arkansas et la Caroline du Nord, se joignirent aux autres États dĂ©jĂ  confĂ©dĂ©rĂ©s, ce qui en porta le nombre Ă  onze. Le Congrès confĂ©dĂ©rĂ© s'ajourna Ă  Montgomery, le 21 mai, et se rĂ©unit le 20 juin Ă  Richmond. La constitution dĂ©finitive Ă©tait Ă  ce moment ratifiĂ©e par tous les États. Ayant dĂ©sormais les mains libres, le gouvernement confĂ©dĂ©rĂ©, sous la direction omnipotente de Jefferson Davis, mena Ă  partir de lĂ  les opĂ©rations de guerre avec une extrĂŞme Ă©nergie et dĂ©livra des lettres de marque et de reprĂ©sailles. Il ne rĂ©ussit pas cependant Ă  faire reconnaĂ®tre en Europe la ConfĂ©dĂ©ration comme puissance indĂ©pendante, malgrĂ© les sympathies qu'ils trouva de la part de la France et de l'Angleterre. 

Pendant quatre ans, les ConfĂ©dĂ©rĂ©s, commandĂ©s par Beauregard, Jackson et Lee, livrèrent aux FĂ©dĂ©raux, commandĂ©s par Scott, Mac Clellan, Burnside, Sherman et Grant, une suite de  batailles meurtrières, oĂą les succès et les revers se balancèrent longtemps. La rĂ©sistance du Sud contre les masses sans cesse renouvelĂ©es du Nord commença Ă  cependant s'Ă©puiser après la bataille de Gettysburg et la prise de Vicksburg (1863). L'expĂ©dition de Sherman dans le Sud et les victoires rĂ©pĂ©tĂ©es de Grant autour de Richmond eurent enfin raison du courage dĂ©sespĂ©rĂ© des derniers rĂ©giments levĂ©s par Jefferson Davis et commandĂ©s par Lee. Dans les premiers mois de 1865 la prise de Richmond amena la reddition de Lee et la chute dĂ©finitive du gouvernement confĂ©dĂ©rĂ©. Les États qui avaient fait sĂ©cession en 1860 et 1861 furent tour Ă  tour rĂ©introduits dans l'Union entre 1865 et 1870.
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La Maison Blanche.
La Maison Blanche, Ă  Washington.

L'Empire américain

La fin de la Guerre de sécession, les États-Unis connaissent une période cataclysmique. L'assassinat du président Lincoln, qui plonge la classe politique dans le chaos apparaît presque comme une péripétie au regard de la situation apocalyptique dans laquelle est plongée la société civile pendant encore près d'une décennie. Certes, le XIIIe amendement de la constitution abolit l'esclavage dès 1865. Mais aucune place n'a été faite à cette nouvelle population libre, et même après que le droit de vote leur soit accordé par le XVe amendement, ils resteront des citoyens de seconde zone. De plus, l'attitude revancharde du Congrès, rend pratiquement impossible toute reconstruction dans le Sud, occupé militairement par les troupes de l'Union. Sur ce Sud dévasté vont rapidement faire main-basse des crapules venues du Nord (Carpetbaggers), suscitant à leur tour des réactions extrémistes, dont la formation de cliques racistes comme le Ku-klux-klan ne sont que la manifestation la plus spectaculaire. Une société ségrégationniste, dans laquelle racisme est érigé en valeur, se met durablement en place.

La situation chaotique est progressivement contenue Ă  partir du dĂ©but des annĂ©es 1870, et la prioritĂ© pour tout le pays consiste bientĂ´t Ă  se bâtir une nouvelle prospĂ©ritĂ©.  L'espace compris entre la cĂ´te atlantique et la cĂ´te pacifique aura Ă©tĂ© maillĂ© par de nouveaux États (seuls l'Arizona et le Nouveau-Mexique conserveront jusqu'en 1912 le statut de territoires). La Frontière disparaĂ®t ainsi en 1890, en mĂŞme temps que sont vaincues les dernières rĂ©sistances indiennes (Sitting Bull, GĂ©ronimo, Chief Joseph, etc.). Quatre lignes de chemin de fer transcontinentales drainent les populations vers la Californie, nouveau pĂ´le de dĂ©veloppement, tandis qu'on assiste Ă  une vague d'immigration sans prĂ©cĂ©dent. Quinze millions de nouveaux venus, d'ici la fin du siècle. L'exploitation sans frein de cette main-d'oeuvre en situation prĂ©caire, et dont les soulèvements sont matĂ©s dans le sang, va ĂŞtre la clĂ© de l'extraordinaire dĂ©veloppement Ă©conomique que connaissent alors les États industriels du Nord-Est. Elle constitue dans une très large mesure la source de la puissance Ă©conomique de la puissance mondiale que sont dĂ©jĂ  les États-Unis au tournant du XXe siècle.

L'isolationniste prĂ´nĂ© par la doctrine Monroe n'a sans doute jamais Ă©tĂ© absolu (Coup de force du commodore Perry au Japon en 1853). Et d'ailleurs il y a AmĂ©rique et AmĂ©rique, il y a États-Unis et continent amĂ©ricain, et les les États-Unis ne se sont jamais privĂ©s d'intervenir Ă  l'occasion dans les autres pays du continent (Guerre avec le Mexique, par exemple). Avec le temps,  La doctrine de Monroe «-transformĂ©e en remède prĂ©ventif contre une l'immixtion de l'Europe », selon l'expression de P. Fauchille, a engendrĂ© une politique d'hĂ©gĂ©monie et d'impĂ©rialisme. En 1895, le prĂ©sident Cleveland alla jusqu'Ă  affirmer la souverainetĂ© de fait des États-Unis sur tout le continent, et obtint  par ses menaces qu'un litige de frontières entre le Venezuela et l'Angleterre fĂ»t soumis Ă  un arbitrage. Mais l'exagĂ©ration mĂŞme de cette doctrine Ă©veilla les susceptibilitĂ©s des RĂ©publiques latines, jalouses de conserver leur indĂ©pendance et l'originalitĂ© de leur civilisation.

Aussi les Congrès panaméricains qui se réunirent à partir de 1889 déçurent-ils les espérances des États-Unis : ils n'aboutirent ni à la création d'une union douanière, ni à la construction d'un Transcontinental qui relierait New-York au Rio de la Plata. Le patriotisme mexicain s'insurgeait à la pensée d'une annexion possible. Les États de l'Amérique centrale créèrent, pour régler leurs différends, une Cour centrale d'arbitrage, et en 1925 les États-Unis allaient juger utile de donner une satisfaction à l'opinion publique en retirant la garnison qu'ils entretenaient dans le Nicaragua depuis 1912. Mais, d'autre part, un facteur nouveau s'était affirmé : la création d'une Ligue des nations américaines telle que l'avait conçue Bolivar; elle soutiendrait le prestige américain en face de l'ancien monde et resserrerait les liens de solidarité entre les républiques. C'est dans cet esprit que se réunit le Congrès de Panama en juin 1926.
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L'Oncle Sam (= les Etats-Unis) se prépare à intervenir
dans le conflit mettant aux prises l'Espagne et Cuba.
"Pour la cause de l'humanitĂ©, dit-il, il est de mon devoir de les sĂ©parer." 
Gravure humoristique parue dans le Puck, le 20 avril 1898.

Les États-Unis n'ont pas moins poursuivi depuis la fin du XIXe siècle une politique qui leur a conféré dans les Antilles et sur tout le pourtour du golfe du Mexique une situation prépondérante. Une insurrection des Cubains contre leurs maîtres espagnols leur fournit un prétexte d'intervention. Le président Cleveland, puis son successeur Mac Kinley, protestèrent au nom de l'humanité contre les excès des gouverneurs espagnols : l'explosion fortuite d'un cuirassé américain, le Maine, dans la rade de La Havane, déchaîna la guerre (avril-août 1898). Deux escadres espagnoles furent anéanties : l'une dans la baie de Manille, par l'amiral Dewey (2 mai); la seconde par l'amiral Sampson, lorsqu'elle essaya de s'échapper de la rade de Santiago-de-Cuba, où elle se trouvait embouteillée (3 juillet). Quelques jours après, la place de Santiago capitulait, après avoir vaillamment résisté aux efforts des volontaires et soldats américains (16 juillet). A bout de souffle, l'Espagne demanda la paix, par l'intermédiaire de la France. Le traité de Paris (10 décembre 1898) assura aux États-Unis Porto-Rico, Cuba, bientôt érigée en République vassale (1902), les Philippines et l'île de Guam, dans l'archipel des Mariannes.

Ensuite, les États-Unis ont mis fin Ă  l'anarchie des deux RĂ©publiques de l'Ă®le de HaĂŻti en leur imposant leur protectorat (1905 et 1915); ils ont achetĂ© les Antilles danoises (1916); leur puissance financière s'est appesantie sur le Mexique et sur les petits États de l'AmĂ©rique centrale. Enfin et surtout, ils ont provoquĂ© la crĂ©ation, aux dĂ©pens de la Colombie, d'une RĂ©publique de Panama, qu'ils contrĂ´lèrent, et finirent de creuser Ă  travers l'isthme le canal transocĂ©anique commencĂ© par les  Français, et dont ils possĂ©daient dĂ©sormais les rives et surveillaient les issues. Ce canal, inaugurĂ© en 1914, leur permit Ă  la fois d'amĂ©liorer les relations maritimes entre Atlantique et Pacifique, d'accentuer leur pression Ă©conomique sur l'AmĂ©rique latine et de rĂ©pandre les produits de leurs industries dans tous les pays riverains du Grand OcĂ©an.

Hors du continent, les États-Unis imposèrent à Bismarck un condominium sur les îles Samoa (1889), puis partagèrent l'archipel avec l'Allemagne (1895). En 1898, ils annexèrent les îles Hawaii en plus des Philippines. En 1900, ils aidèrent l'Europe à réprimer en Chine le mouvement des Boxers, s'opposèrent à un démembrement de l'Empire du Milieu et, pour sauvegarder leurs intérêts commerciaux, firent prévaloir le principe de la « porte ouverte ». Depuis lors, ils observèrent avec inquiétude la rapide croissance du Japon; Th. Roosevelt intervint pour arrêter ses progrès pendant la guerre de Mandchourie et ménager la paix de Portsmouth (1905). L'attitude hostile des Californiens vis-à-vis des Asiatique envenima les relations des deux puissances.
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Le président Theodore Roosevelt.

Enfin, les États-Unis se sont intĂ©ressĂ©s, non sans quelque rĂ©pugnance, Ă  la politique europĂ©enne. Ils ont pris part en 1906 Ă  la ConfĂ©rence d'AlgĂ©siras qui essaya de rĂ©gler le problème marocain. En 1917, au cours de la Grande Guerre, après de longues hĂ©sitations, les États-Unis, sous la prĂ©sidence de Thomas W. Wilson (1913-1921),  ont jetĂ© dans la balance tout le poids de leur force et prĂ©cipitĂ© la dĂ©faite des Empires centraux. L'entrĂ©e en guerre aux cĂ´tĂ©s des AlliĂ©s n'avait rien eu d'idĂ©ologique. Il s'Ă©tait d'abord agi pour le pays de faire respecter son droit au commerce. Mais la rĂ©volution soviĂ©tique qui avait Ă©clate quelques mois plus tard changea  la donne pour soixante-dix ans au moins.

D'une guerre mondiale Ă  l'autre

La pĂ©riode de l'entre-deux guerres  est une pĂ©riode de transformation profonde pour les Etats-Unis, allant de la prospĂ©ritĂ© des AnnĂ©es Folles Ă  la crise dĂ©vastatrice de la Grande dĂ©pression, suivie par l'intervention gouvernementale massive du New Deal et l'engagement dans la Seconde Guerre mondiale. Une migration massive de la population rurale vers les centres urbains se produit, a transformĂ© la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine. L'innovation technologique et l'industrialisation ont continuĂ© de façonner l'Ă©conomie et la sociĂ©tĂ©, avec des avancĂ©es significatives dans les domaines de l'automobile, de l'aviation et des communications.

Au lendemain de la guerre, Wilson, fut l'un des principaux artisans du traitĂ© de Versailles (1919).  Son successeur, Warren G. Harding (1921-1923) promit un retour Ă  la normale. Son administration sera marquĂ©e par des politiques pro-business et des scandales de corruption comme le scandale du Teapot Dome.

Les années folles.
Les annĂ©es 1920, souvent appelĂ©es les annĂ©es folles, ont Ă©tĂ© une pĂ©riode de croissance Ă©conomique rapide, de hausse des investissements en bourse, de prospĂ©ritĂ© industrielle et de changements sociaux. C'est aussi la pĂ©riode de la Prohibition (1920-1933)  : la production et la distribution d'alcool sont interdites aux États-Unis par le 18e amendement. Cette politique mène Ă  une pĂ©riode de contrebande et de criminalitĂ© organisĂ©e (Al Capone...). La culture populaire, notamment le jazz, le cinĂ©ma et la littĂ©rature, connaissent un essor significatif. Les femmes obtiennent le droit de vote en 1920 avec le 19e amendement et commencent Ă  jouer des rĂ´les plus actifs dans la sociĂ©tĂ©.

La Grande dépression.
Le krach boursier de 1929 marque ensuite le début de la Grande dépression, une période de chômage massif, de faillites bancaires et de difficultés économiques généralisées. Des millions de personnes perdent leur emploi et leurs économies. Elu en 1932, Franklin D. Roosevelt promet de sortir le pays de la dépression. Il lance une série de programmes et de réformes économiques connus sous le nom de New Deal, visant à relever l'économie et à fournir un filet de sécurité sociale aux citoyens touchés par la dépression. Le gouvernement fédéral joue un rôle plus actif dans la régulation économique et sociale, notamment avec la création dess assurances chômage. Des agences comme la WPA (Works Progress Administration) et la TVA (Tennessee Valley Authority) sont créées.

La Seconde Guerre mondiale.
Restés neutres au début de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis sont entrés en guerre au côté des Alliés après l'attaque japonaise sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941. L'économie a été mobilisée pour soutenir l'effort de guerre, avec une production industrielle massive et la participation de millions de soldats américains aux combats en Europe et dans le Pacifique.

De 1945 Ă  2001

L'après-guerre.
Dans la seconde moitié des années 1940, les États-Unis ont joué un rôle clé dans la création de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et dans la mise en place du système économique international de Bretton Woods, qui a établi des institutions comme le FMI et la Banque mondiale.

La période d'après-guerre est aussi marquée par une forte croissance économique, une augmentation de la consommation et de la production industrielle, ainsi qu'une expansion de la classe moyenne.

Au temps de la Guerre froide. 
La rivalité entre les États-Unis et l'Union soviétique , dont la puissance s'est affirmée pendans le conflit modial, a donné naissance à la Guerre froide.

Containment et McCarthysme.
Les États-Unis ont alors adoptĂ©, Ă  l'extĂ©rieur, une politique destiner Ă  limiter l'expansion du communisme dans le monde (politique dite de containment). A l'intĂ©rieur,  la peur du communisme se signale par les sombres heures du MacCarthysme, avec ses purges politiques et ses accusations de trahison (souvent imaginaires), notamment sous l'influence du sĂ©nateur Joseph McCarthy.

Mouvement des droits civiques
Les années 1960 ont été marquées par le mouvement des droits civiques, qui est celui de la luttedes Afro-Américains pour l'égalité des droits, la fin de la ségrégation raciale et la discrimination. Des figures emblématiques comme Martin Luther King Jr. dirigent des manifestations non violentes, des boycotts et des marches, culminant avec la promulgation du Civil Rights Act de 1964 et du Voting Rights Act de 1965. Mais cela sera loin de suffire à mettre fin à ce mal endémique, et structurant, de la société américaine, qu'est le racisme.

La guerre du Vietnam
La Guerre froide a été une période pendant laquelle Etats-Unis et URSS se sont affrontés indirectement via des conflits régionaux. Certains ont aussi vu l'implication directes des Etats-Unis, après la Guerre de Corée (1953-1953), les Etats-Unis s'impliquent aussi dans la guerre qui oppose ses alliés, au Sud et du Vietnam aux alliés de l'Union soviétique au Nord. Cela a conduit à partir des années 1960 à un conflit prolongé et controversé, provoquant des divisions profondes au sein de la société américaine et des mouvements de protestation massive en raison du coût humain et financier élevé. Les protestations contre la guerre ont été un aspect majeur de la culture des années 1960 et 1970.

Assassinats politiques.
Les annĂ©es 1960 ont Ă©tĂ© entachĂ©es par plusieurs assassinats politiques notables, dont celui du prĂ©sident John F. Kennedy en 1963, de Malcolm X (leader Nor radical) en 1965, de Martin Luther King Jr. en 1968 et de Robert F. Kennedy (le frère de l'ancien prĂ©sident)  la mĂŞme annĂ©e. Ces Ă©vĂ©nements ont alimentĂ© le climat de dĂ©sillusion et de mĂ©fiance envers le gouvernement.

Changements sociaux et culturels.
Les années 1960 et les années 1970 ont également vu l'émergence de la contre-culture, avec des mouvements pour les droits des femmes, les droits des LGBT, et l'opposition à la guerre, symbolisés par des événements comme le festival de Woodstock. Le mouvement pour les droits des femmes a gagné en importance, avec des avancées législatives telles que le Title IX, qui a interdit la discrimination basée sur le sexe dans les programmes éducatifs.

Nixon et Reagan.
Le président Nixon (1969-1974) mettra fin à la Guerre du Vietnam, mais il est aussi impliqué dans le scandale du Watergate, qui a conduit à sa démission en 1974. Un scandale qui marque durablement une perte de confiance dans le gouvernement. L'époque est, par ailleurs, marquée par la stagflation (une combinaison de stagnation économique et d'inflation élevée). De plus, les chocs pétroliers de 1973 et 1979 exacerbent les problèmes économiques.

Ronald Reagan (1981-1989) a mis en oeuvre des politiques Ă©conomiques libĂ©rales (appelĂ©es les reaganomics)  visant Ă  rĂ©duire les impĂ´ts, diminuer la rĂ©glementation et encourager la croissance Ă©conomique. Reagan adopte une position ferme contre l'Union soviĂ©tique, augmentant les dĂ©penses militaires et soutenant les mouvements anticommunistes Ă  travers le monde. 

Après la Guerre froide.
La fin des années 1980 a été marquée par la chute du mur de Berlin en 1989 et l'effondrement de l'Union soviétique en 1991, mettant fin à la Guerre froide.Sous Bill Clinton (1993-2001), les États-Unis ont connu une période de prospérité économique, avec une forte croissance et une baisse du chômage. Les réformes fiscales et la réduction du déficit ont marqué cette période.La signature de l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) en 1994 a renforcé la mondialisation économique et les échanges commerciaux entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.

Le premier quart du XXIe siècle

Terrorisme et crise financière.
Les attentats du 11 septembre 2001.
Le 11 septembre 2001, l'organisation terroriste islamiste Al-Qaïda a mené des attaques coordonnées en utilisant des avions détournés pour frapper les tours jumelles du World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington, D.C., faisant près de 3 000 victimes. Ces attentats représenteront pour les Etats-Unis un tournant majeur et ouvrent pour le monde une ère qui n'est pas terminée.

En réponse aux attentats, les États-Unis ont envahi l'Afghanistan pour renverser le régime taliban et détruire les infrastructures d'Al-Qaïda. En 2003, les États-Unis, sous la présidence de George W. Bush (2001-2009), envahissent l'Irak en affirmant mensongèrement que le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Bien que ces armes n'aient jamais été trouvées, le renversement de Hussein a plongé le pays dans une longue période de conflit et d'instabilité. Ces troubles ont également favorisé d'unelle organisation terroriste, Daesh (l'Etat islamique).

La crise financière de 2008.
La crise financière mondiale de 2008, déclenchée par l'effondrement du marché immobilier et des banques aux Etats-Unis, a entraîné une grave récession. Des millions d'Américains ont perdu leur emploi et leur maison. Le gouvernement a adopté des mesures de sauvetage pour les banques et les entreprises en difficulté, et des réformes financières comme la loi Dodd-Frank ont été mises en place pour prévenir de futures crises.

RĂ©formes sociales et tensions politiques.
La présidence de Barack Obama (2009-2017).
Elu en novembre 2008, le président Barack Obama met en oeuvre de nouvelles mesures de relance pour redresser l'économie post-crise et a promeut des politiques de protection sociale et environnementale. L'Affordable Care Act (Obamacare), adopté en 2010, élargira ainsi l'accès à l'assurance maladie pour des millions d'Américains.

Les années 2010 ont également vu l'émergence de mouvements comme Black Lives Matter, qui lutte contre la violence policière et les inégalités raciales. En 2015, la Cour suprême a légalisé le mariage homosexuel dans tout le pays, marquant une victoire majeure pour les droits LGBTQ+.

La présidence de Donald Trump (2017-2021).
Le démagogue et ochlocrate Donald Trump, qui succède à Obama, a adopté une politique nationaliste, avec un accent sur la réduction de l'immigration, le retrait de certains accords internationaux et des guerres commerciales, notamment avec la Chine. Trump a également géré de façon calamiteuse la crise sanitaire du covid-19. Mis en accusation deux fois par la Chambre des représentants (en 2019 pour abus de pouvoir et obstruction au Congrès, et en 2021 pour incitation à l'insurrection après l'assaut du Capitole par ses partisans), il sera blanchi les deux fois par un Sénat acquis, il est vrai, dès le départ à sa cause.

La présidence de Joe Biden (depuis 2021).
Joe Biden, élu en novembre 2020, a commencé par mettre en place des plans de relance économique ambitieux, tels que l'American Rescue Plan Act, pour aider à la reprise post-pandémie. L'année suivant, Biden a supervisé le retrait des troupes américaines d'Afghanistan, mis en route pas sont prédecesseur, mettant fin à la plus longue guerre de l'histoire des États-Unis. Ce retrait a été critiqué pour son exécution chaotique. L'administration Biden a promu des investissements massifs dans les infrastructures et des politiques pour lutter contre le changement climatique.

Trump, qui n'a jamais reconnu sa défaite de 2020, continue d'agiter les passions les plus sombres. Les États-Unis restent profondément divisés politiquement, avec des tensions croissantes entre les partis démocrate et républicain sur des questions clés telles que l'immigration, le droit de vote et la réforme de la justice pénale. Les mouvements pour les droits civiques continuent de se faire entendre dans la lutte pour l'égalité et la justice sociale, face à des défis persistants.



Pierre Gervais, Les Etats-Unis de 1860 Ă  nos jours, Hachette Education, 2005.
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