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L'histoire des États-Unis
L'époque coloniale
  Les premiers Ă©tablissements
  Les treize colonies
  Français et Anglais

La Révolution américaine
  La rupture avec l'Angleterre
  La guerre d'IndĂ©pendance
  La Constitution de 1787/ 89

Au temps des « Pères fondateurs »
  La prĂ©sidence de Washington
  Adams et Jefferson
  De Madison Ă  Monroe

La nouvelle démocratie américaine
  Les règles du jeu changent
  Le Nord et le Sud

La guerre de Sécession
  Les premiers affrontements
  L'encerclement du Sud
  Les grandes batailles
  Grant et Sherman

L'Empire amĂ©ricain 
  Reconstruction et impĂ©rialisme
  D'une guerre mondiale Ă  l'autre
  Après 1945 

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L'époque précolombienne

Périodes et cultures principales
Période paléo-indienne.
 Les premiers habitants de l'AmĂ©rique du Nord seraient arrivĂ©s par la rĂ©gion du dĂ©troit de BĂ©ring il ya a 15 000 Ă  12 000 ans, Ă  une Ă©poque oĂą un pont terrestre qui reliait l'Asie Ă  l'Alaska. Ces groupes de chasseurs-cueilleurs suivaient probablement les grands troupeaux d'animaux tels que les mammouths.

Des outils de pierre caractéristiques ont été découverts sur de nombreux sites en Amérique du Nord, témoignant de la présence de ces premiers peuples, qui définissent la culture Clovis (du nom d'un site archéologique représentatif de cette période, au Nouvea-Mexique).

Période archaïque.
A partir de 7000 av. JC environ, les sociétés amérindiennes se diversifient et s'adaptent aux différents environnements. L'agriculture commence à se développer, notamment avec la culture du maïs, des haricots et des courges dans certaines régions. A cette époque, des techniques de chasse et de cueillette sont développées; des paniers, des filets et d'autres outils spécialisés sont fabriqués.

Période sylvicole.
Les peuples amérindiens commencent à s'établir dans des villages permanents, notamment dans la région du Mississippi vers 1000 av. JC. De vastes réseaux commerciaux se mettent en place. On échange de biens comme le cuivre, les coquillages et le mica. La construction de grands monticules, tels que ceux des cultures Adena et Hopewell, utilisés à des fins cérémonielles et funéraires, date de cette période.

Période du Mississippi.
La civilisation du Mississippi (vers 1000 ap. JC - 1600) correspond au développement de sociétés complexes avec de grandes villes telles que Cahokia, située près de l'actuelle Saint-Louis. Cahokia était un centre politique et religieux majeur avec des milliers d'habitants et des structures monumentales. On cultivait intensivement le maïs et autres plantes, permettant de nourrirde grandes populations. A cette époque apparaissent des sociétés hiérarchisées avec une élite dirigeante.

Tribus et régions.
Quelques exemples parmi beaucoup d'autres (leurs descendants sont souvent organisés en nations, au sein des Etats-Unis actuels) :

Les Anasazis (ancĂŞtres des Pueblos).
Les Anasazis vivaient dans le sud-ouest des États-Unis (Arizona, Nouveau-Mexique, Colorado et Utah). Ils sont connus pour leurs habitations en falaises et leurs kivas (structures cérémonielles souterraines). La culture anasazi a décliné vers 1300, probablement à cause des changements climatiques et des conflits.

Les Iroquois (Haudenosaunee).
Les Iroquois étaient une confédération de six nations située dans le nord-est des États-Unis. Leur société était matriarcale avec des pratiques agricoles développées. Ils ont créé une forme de constitution démocratique, la Grande loi de la paix.

Les Algonquiens.
Les Algonquiens constituent un groupe linguistique couvrant une vaste région de la côte est et des Grands Lacs. Ces populations étaient principalement des chasseurs-cueilleurs et des pêcheurs, avec certaines pratiques agricoles.

Les Sioux.
Les Sioux (Lakotas, Dakotas et Nakotas) étaient des groupes nomades des Grandes Plaines. Ils sont connus pour leur mode de vie de chasseurs de bisons et leurs tipis.

Les tribus du Nord-Ouest Pacifique.
On compte parmi ces tribus vivant dans la région côtière du nord-ouest. les Tlingits, les Haidas et les Kwakiutls. Il s'agissait de cultures maritimes avec des pratiques de pêche et de chasse à la baleine. Ils étaient (et restent) célèbres pour leurs totems et potlatchs (fêtes cérémonielles de don et de redistribution).

L'époque coloniale

L'existence des États-Unis comme État indĂ©pendant ne date que de 1776 : mais l'histoire des EuropĂ©ens dans ce pays remonte plus haut. Rapidement après les premières explorations, Français et Espagnols revendiquèrent les territoires nouvellement dĂ©couverts. Ainsi, par exemple, de 1562 Ă  1565 les Français essayèrent-ils vainement de coloniser la Floride. Mais ce sont les Britanniques, puis les Hollandais, qui fondèrent les Ă©tablissements durables. En 1584 des Anglais s'Ă©tablirent en Virginie. Gosnold en 1602, Hudson en 1607, John Smith en 1614, firent d'importantes dĂ©couvertes dans le nord. 

Les Hollandais, marchant sur leurs traces, colonisèrent en 1614 l'État de New York, auquel ils donnèrent le nom de Nouveaux Pays-Bas. Des Puritains, Ă©migrĂ©s de la Grande-Bretagne, vinrent en 1620 s''Ă©tablir dans le Massachusetts. Le New Hampshire fut colonisĂ© en 1621. En 1627 le Delaware reçut une colonie suĂ©doise; le Maryland fut colonisĂ© en 1632, le Connecticut en 1635, le Rhode Island en 1638 : tous ces pays durent leurs premiers habitants aux persĂ©cutions religieuses. Charles Il, roi d'Angleterre, donna en 1662 au comte Clarendon et Ă  sept autres seigneurs le pays qui forma depuis les deux Carolines, et en 1681 au quaker William Penn la contrĂ©e appelĂ©e de son nom Pennsylvanie. 

L'Angleterre n'Ă©tait pas la seule puissance europĂ©enne prĂ©sente en AmĂ©rique du Nord Ă  cette Ă©poque. L'Espagne et la France avaient leurs propres colonies sur le continent. Les colons de Caroline entrèrent ainsi plus d'une fois en conflit avec les Espagnols installĂ©s en Floride. Mais ce sont surtout les conflits permanents qui opposaient la France Ă  l'Angleterre qui allaient s'exprimer ici.  En 1717, la compagnie française d'Occident avait fondĂ© la Nouvelle-OrlĂ©ans; en 1735, elle avait Ă©levĂ© la ville de Vincennes, dans ce qui deviendra l'État de l'Indiana. Un territoire ainsi partagĂ© entre nations rivales ne pouvait tarder Ă  devenir le théâtre de guerres sanglantes : en 1754 la guerre Ă©clata entre les Français et les Anglais. Elle dura sept ans et vit la dĂ©faite des Français.

La Révolution américaine

Après la guerre que s'étaient livrés en Amérique du Nord Français et Anglais (et Anglo-américains), les treize colonies anglaises, délivrées d'un voisinage dangereux, se trouvaient en tête à tête avec leur métropole. Le désaccord éclata presque aussitôt. La faute en fut à la fois aux humains et aux circonstances. Les gouvernants d'Angleterre nourrissaient des projets attestant une médiocre intelligence des conditions nouvelles où la guerre soutenue en commun contre le Canada venait de placer les possessions américaines de la couronne. Le plan d'union de 1754, élaboré par Franklin, n'avait pu les rapprocher les unes des autres, mais la guerre, les efforts qu'elle avait coûtés, les périls partagés avaient opéré ce rapprochement. Elles avaient appris à se connaître, acquis la conscience de leurs forces. Montcalm, dit-on, avait prédit que, si la France perdait le Canada, dix ans plus tard, l'Amérique serait en révolte contre l'Angleterre; la prédiction allait se réaliser.

L'indépendance n'était pourtant pas le but premier de ce conflit, que les Américains qualifient de Révolution. Il s'agissait au départ, pour les riches propriétaires coloniaux d'échapper à la pression fiscale de l'Angleterre, l'indépendance, acquise au terme d'une guerre opiniâtre, ne fut pour eux que le moyen qui s'offrit, au terme diverses luttes juridiques, afin de préserver leur prospérité. Après cette guerre qui offrit des chances diverses, la victoire de Saratoga (1777) et la reddition du général Burgoyne donnèrent aux insurgés une supériorité décidée. En 1778, la France, poussée par son hostilité à l'Angleterre, fit un traité d'alliance avec les États-Unis, et les aida tant sur mer que sur terre, à combattre les Anglais : Lafayette, Rochambeau et une foule d'autres officiers français s'illustrèrent dans ces combats. Un traité fut également conclu par les insurgés avec l'Espagne en 1779. Enfin la capitulation de Cornwallis, en 1781, força l'Angleterre à reconnaître l'indépendance des États-Unis, et à accepter la paix, qui fut signée à Paris, le 3 septembre 1783. L'indépendance acquise, la révolution américaine n'en était pas pour autant terminée : une nouvelle entité politique restait à bâtir, et il fallait encore jeter les bases de ce que serait le nouvel État. La constitution des États-Unis, adoptée en 1789, sera le symbole de ce nouvel édifice.
 

Au temps des « Pères fondateurs »

La guerre d'indĂ©pendance terminĂ©e, le Congrès s'Ă©tait occupĂ© d'Ă©tablir une constitution qui fut acceptĂ©e par tous les États en 1787, et en 1789 Washington avait Ă©tĂ© appelĂ© Ă  la prĂ©sidence. Pendant la guerre qui Ă©clata peu après entre la France et l'Angleterre, le prĂ©sident s'empressa de dĂ©clarer la neutralitĂ© des États-Unis. Il maintint ainsi la paix avec l'Europeque la RĂ©volution française mettait en feu et resta neutre pendant la guerre de la France et de l'Angleterre (1793). Il fut  renommĂ© cette mĂŞme annĂ©e Ă  la mĂŞme unanimitĂ© pour quatre nouvelles annĂ©es, mais il perdit un peu de sa popularitĂ© en s'opposant aux doctrines dĂ©magogiques. Il renonça en 1797 Ă  un troisième mandat et mourut deux ans après.

A l'abri de sa neutralitĂ© le pays continua de prospĂ©rer sous la prĂ©sidence de ses successeurs. Adams, puis Jefferson, qui avaient Ă©tĂ© les ministres de Washington, furent successivement prĂ©sidents. Le territoire s'agrandit par l'achat de vastes terres prises aux tribus indiennes, que l'on commença dès cette Ă©poque Ă  parquer dans des rĂ©serves, ainsi par l'acquisition, sous Jefferson, de la Louisiane (1803). Mais Madison, Ă©lu Ă  la prĂ©sidence en 1808 fut confrontĂ© rapidement Ă  de nouvelles difficultĂ©s, qui s'Ă©levèrent entre l'Angleterre et les États-Unis, surtout Ă  l'occasion de la question de la libertĂ© des mers, et la guerre fut dĂ©clarĂ©e en 1812 : elle dura jusqu'en 1815, et se termina encore Ă  l'avantage de la RĂ©publique. 

La paix revenue, semble se replier sur lui-mĂŞme, l'armĂ©e est rĂ©duite - elle est surtout requise pour mener des "opĂ©rations de police" contre les Indiens. Les États-Unis, sous les prĂ©sidences de Madison (1809) et Monroe (1817), s'engagent de fait dans la prise de possession leur propre territoire, symbolisĂ©e par la Frontière, un front de colonisation qui s'avance progressivement vers l'Ouest. En mĂŞme temps, s'installe un dĂ©bat autour de l'esclavage qui polarisera la vie politique pendant plusieurs dĂ©cennies. Au Nord, on le refuse, au Sud ont bâti sur lui toute l'Ă©conomie. Le compromis du Missouri, en 1920, qui Ă©tablit le partage entre les États esclavagistes et les États abolitionnistes ne rĂ©glera aucune tension. 

Après Washington, qui invitait les États-Unis à ne pas se mêler des affaires de l'Europe, Monroe avertit l'Europe de ne pas se mêler des affaires de l'Amérique. La "doctrine Monroe" (1823), comme on désignera cette option, parfaitement en phase avec les tendances traditionnellement isolationnistes de l'opinion publique, dominera dans une large mesure la politique extérieure des États-Unis jusqu'à la fin du XIXe siècle.

La nouvelle démocratie américaine

A partir des annĂ©es 1820 et pendant près de quatre dĂ©cennies, les États-Unis se sont principalement occupĂ©s de leur consolidation. Cela est passĂ© par des transformations dans les règles du jeu politique et plus spĂ©cialement Ă  une modification du mode d'Ă©lection prĂ©sidentielle, Ă©voluant ainsi vers le rĂ©gime prĂ©sidentiel actuel. La forte personnalitĂ© d'Andrew Jackson, prĂ©sident entre et 1829 et 1836, contribuera amplement Ă  cette Ă©volution des moeurs politique. Un autre point crucial aura Ă©tĂ© pendant cette pĂ©riode la croissance dĂ©mographique exceptionnelle du pays, devenu une terre d'immigrants (près de cinq millions d'EuropĂ©ens viennent s'installer aux États-Unis entre 1830 et 1860). 

Le territoire a été investi peu à peu sous la poussée de cette affluence de populations nouvelles. La Frontière a progressivement reculé, en même temps que se perpétrait le génocide des Indiens, qui ne sont plus seulement spoliés de leurs territoires, mais aussi exterminés physiquement. Les États-Unis s'agrandiront par ailleurs au détriment du Mexique, auxquels ils enlèvent le Texas, le Nouveau-Mexique, et la Californie (1845-1848), destination, au cours de la décennie suivante de la "ruée vers l'or". En même temps de nombreux problèmes doivent être surmontés. La crise économique a frappé le pays à la fin des années 1830, et si elle est surmonté, la question de l'esclavage, elle, devient de plus en plus aiguë, surtout après l'admission de la Californie comme État libre (sans esclaves).

Et, contrairement Ă  ce que l'on pourrait imaginer aujourd'hui, le dĂ©bat  revĂŞt alors moins un caractère moral qu'Ă©conomique. Les États du Nord ont bâti leur Ă©conomie sur l'industrie et sont riches; ceux du Sud, sur l'agriculture et sont nettement plus pauvres. Sans leurs esclaves, ils le seraient encore davantage. Ce constat, cynique, allait conduire Ă  un compromis, en 1850,  selon lequel les deux grands partis, whig et dĂ©mocrate, s'entendirent  pour faire passer leur rĂ©ticences sur la question de l'esclavage après ce qu'ils considĂ©raient comme l'intĂ©rĂŞt supĂ©rieur de l'Union.

La guerre de Sécession

Depuis le compromis de 1850 qui avait apaisĂ© pour un temps les luttes violentes Ă  propos de l'esclavage au sein du Congrès, dans la presse et dans toutes les manifestations de la vie politique et sociale entre les adversaires et les dĂ©fenseurs de l'esclavage, la lutte avait repris, plus ardente que jamais, aux Ă©lections de 1856, oĂą un prĂ©sident dĂ©mocrate, Buchanan, fut nommĂ©, et elle atteignit son maximum d'acuitĂ© en 1860, lorsque le parti rĂ©publicain du Nord triompha avec son candidat, Abraham Lincoln, pour la prĂ©sidence.  Le 10 novembre 1860, lorsque le rĂ©sultat de l'Ă©lection fut connu, la lĂ©gislature de la Caroline du Sud ordonna l'Ă©lection d'une Convention chargĂ©e de considĂ©rer la question de la sortie de l'Union. Elle fit le choix de la scission entre les États du Sud, partisans de l'esclavage, et les États du Nord, opposĂ©s Ă  cette institution. Dix États les deux Carolines, la Floride, la GĂ©orgie, l'Alabama, le Mississippi, la Louisiane, le Texas, l'Arkansas, le Tennessee, et une partie de la Virginie, dĂ©clarèrent successivement (20 dĂ©cembre 1860-12 juin 1861) se dĂ©tacher de l'union, se constituèrent en gouvernement sĂ©parĂ© : la  ConfĂ©dĂ©ration sudiste. Une constitution fut adoptĂ©e, et on nomma  Jefferson Davis comme prĂ©sident et Alexander Stephens comme vice-prĂ©sident. Les Sudistes adoptèrent une nouvelle capitale (Richmond), et opposèrent une armĂ©e Ă  celle de l'Union. 

A Washington, le Congrès, pendant les dernières semaines de la prĂ©sidence de Buchanan, tenta quelques mesures de conciliation qui ne purent aboutir.  Il quitta la Maison-Blanche le 4 mars 1861, lĂ©guant Ă  son successeur et Ă  son pays ce qui allait ĂŞtre une effroyable guerre civile. La guerre fut engagĂ©e Ă  partir du bombardement du fort Sumter, 12 avril. Au cours de ce mois, la Virginie et le Tennessee, en mai l'Arkansas et la Caroline du Nord, se joignirent aux autres États dĂ©jĂ  confĂ©dĂ©rĂ©s, ce qui en porta le nombre Ă  onze. Le Congrès confĂ©dĂ©rĂ© s'ajourna Ă  Montgomery, le 21 mai, et se rĂ©unit le 20 juin Ă  Richmond. La constitution dĂ©finitive Ă©tait Ă  ce moment ratifiĂ©e par tous les États. Ayant dĂ©sormais les mains libres, le gouvernement confĂ©dĂ©rĂ©, sous la direction omnipotente de Jefferson Davis, mena Ă  partir de lĂ  les opĂ©rations de guerre avec une extrĂŞme Ă©nergie et dĂ©livra des lettres de marque et de reprĂ©sailles. Il ne rĂ©ussit pas cependant Ă  faire reconnaĂ®tre en Europe la ConfĂ©dĂ©ration comme puissance indĂ©pendante, malgrĂ© les sympathies qu'ils trouva de la part de la France et de l'Angleterre. 

Pendant quatre ans, les ConfĂ©dĂ©rĂ©s, commandĂ©s par Beauregard, Jackson et Lee, livrèrent aux FĂ©dĂ©raux, commandĂ©s par Scott, Mac Clellan, Burnside, Sherman et Grant, une suite de  batailles meurtrières, oĂą les succès et les revers se balancèrent longtemps. La rĂ©sistance du Sud contre les masses sans cesse renouvelĂ©es du Nord commença Ă  cependant s'Ă©puiser après la bataille de Gettysburg et la prise de Vicksburg (1863). L'expĂ©dition de Sherman dans le Sud et les victoires rĂ©pĂ©tĂ©es de Grant autour de Richmond eurent enfin raison du courage dĂ©sespĂ©rĂ© des derniers rĂ©giments levĂ©s par Jefferson Davis et commandĂ©s par Lee. Dans les premiers mois de 1865 la prise de Richmond amena la reddition de Lee et la chute dĂ©finitive du gouvernement confĂ©dĂ©rĂ©. Les États qui avaient fait sĂ©cession en 1860 et 1861 furent tour Ă  tour rĂ©introduits dans l'Union entre 1865 et 1870.
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La Maison Blanche.
La Maison Blanche, Ă  Washington.

L'Empire américain

La fin de la Guerre de sécession, les États-Unis connaissent une période cataclysmique. L'assassinat du président Lincoln, qui plonge la classe politique dans le chaos apparaît presque comme une péripétie au regard de la situation apocalyptique dans laquelle est plongée la société civile pendant encore près d'une décennie. Certes, le XIIIe amendement de la constitution abolit l'esclavage dès 1865. Mais aucune place n'a été faite à cette nouvelle population libre, et même après que le droit de vote leur soit accordé par le XVe amendement, ils resteront des citoyens de seconde zone. De plus, l'attitude revancharde du Congrès, rend pratiquement impossible toute reconstruction dans le Sud, occupé militairement par les troupes de l'Union. Sur ce Sud dévasté vont rapidement faire main-basse des crapules venues du Nord (Carpetbaggers), suscitant à leur tour des réactions extrémistes, dont la formation de cliques racistes comme le Ku klux klan ne sont que la manifestation la plus spectaculaire. Une société ségrégationniste, dans laquelle racisme est érigé en valeur, se met durablement en place.

La situation chaotique est progressivement contenue Ă  partir du dĂ©but des annĂ©es 1870, et la prioritĂ© pour tout le pays consiste bientĂ´t Ă  se bâtir une nouvelle prospĂ©ritĂ©.  L'espace compris entre la cĂ´te atlantique et la cĂ´te pacifique aura Ă©tĂ© maillĂ© par de nouveaux États (seuls l'Arizona et le Nouveau-Mexique conserveront jusqu'en 1912 le statut de territoires). La Frontière disparaĂ®t ainsi en 1890, en mĂŞme temps que sont vaincues les dernières rĂ©sistances indiennes (Sitting Bull, GĂ©ronimo, Chief Joseph, etc.). Quatre lignes de chemin de fer transcontinentales drainent les populations vers la Californie, nouveau pĂ´le de dĂ©veloppement, tandis qu'on assiste Ă  une vague d'immigration sans prĂ©cĂ©dent. Quinze millions de nouveaux venus, d'ici la fin du siècle. L'exploitation sans frein de cette main-d'oeuvre en situation prĂ©caire, et dont les soulèvements sont matĂ©s dans le sang, va ĂŞtre la clĂ© de l'extraordinaire dĂ©veloppement Ă©conomique que connaissent alors les États industriels du Nord-Est. Elle constitue dans une très large mesure la source de la puissance Ă©conomique de la puissance mondiale que sont dĂ©jĂ  les États-Unis au tournant du XXe siècle.

L'isolationniste prĂ´nĂ© par la doctrine Monroe n'a sans doute jamais Ă©tĂ© absolu (Coup de force du commodore Perry au Japon en 1853). Et d'ailleurs il y a AmĂ©rique et AmĂ©rique, il y a États-Unis et continent amĂ©ricain, et les les États-Unis ne se sont jamais privĂ©s d'intervenir Ă  l'occasion dans les autres pays du continent (Guerre avec le Mexique, par exemple). Avec le temps,  La doctrine de Monroe «-transformĂ©e en remède prĂ©ventif contre une l'immixtion de l'Europe », selon l'expression de P. Fauchille, a engendrĂ© une politique d'hĂ©gĂ©monie et d'impĂ©rialisme. En 1895, le prĂ©sident Cleveland alla jusqu'Ă  affirmer la souverainetĂ© de fait des États-Unis sur tout le continent, et obtint  par ses menaces qu'un litige de frontières entre le Venezuela et l'Angleterre fĂ»t soumis Ă  un arbitrage. Mais l'exagĂ©ration mĂŞme de cette doctrine Ă©veilla les susceptibilitĂ©s des RĂ©publiques latines, jalouses de conserver leur indĂ©pendance et l'originalitĂ© de leur civilisation.

Aussi les Congrès panaméricains qui se réunirent à partir de 1889 déçurent-ils les espérances des États-Unis : ils n'aboutirent ni à la création d'une union douanière, ni à la construction d'un Transcontinental qui relierait New-York au Rio de la Plata. Le patriotisme mexicain s'insurgeait à la pensée d'une annexion possible. Les États de l'Amérique centrale créèrent, pour régler leurs différends, une Cour centrale d'arbitrage, et en 1925 les États-Unis allaient juger utile de donner une satisfaction à l'opinion publique en retirant la garnison qu'ils entretenaient dans le Nicaragua depuis 1912. Mais, d'autre part, un facteur nouveau s'était affirmé : la création d'une Ligue des nations américaines telle que l'avait conçue Bolivar; elle soutiendrait le prestige américain en face de l'ancien monde et resserrerait les liens de solidarité entre les républiques. C'est dans cet esprit que se réunit le Congrès de Panama en juin 1926.
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L'Oncle Sam (= les Etats-Unis) se prépare à intervenir
dans le conflit mettant aux prises l'Espagne et Cuba.
"Pour la cause de l'humanitĂ©, dit-il, il est de mon devoir de les sĂ©parer." 
Gravure humoristique parue dans le Puck, le 20 avril 1898.

Les États-Unis n'ont pas moins poursuivi depuis la fin du XIXe siècle une politique qui leur a conféré dans les Antilles et sur tout le pourtour du golfe du Mexique une situation prépondérante. Une insurrection des Cubains contre leurs maîtres espagnols leur fournit un prétexte d'intervention. Le président Cleveland, puis son successeur Mac Kinley, protestèrent au nom de l'humanité contre les excès des gouverneurs espagnols : l'explosion fortuite d'un cuirassé américain, le Maine, dans la rade de La Havane, déchaîna la guerre (avril-août 1898). Deux escadres espagnoles furent anéanties : l'une dans la baie de Manille, par l'amiral Dewey (2 mai); la seconde par l'amiral Sampson, lorsqu'elle essaya de s'échapper de la rade de Santiago-de-Cuba, où elle se trouvait embouteillée (3 juillet). Quelques jours après, la place de Santiago capitulait, après avoir vaillamment résisté aux efforts des volontaires et soldats américains (16 juillet). A bout de souffle, l'Espagne demanda la paix, par l'intermédiaire de la France. Le traité de Paris (10 décembre 1898) assura aux États-Unis Porto-Rico, Cuba, bientôt érigée en République vassale (1902), les Philippines et l'île de Guam, dans l'archipel des Mariannes.

Ensuite, les États-Unis ont mis fin Ă  l'anarchie des deux RĂ©publiques de l'Ă®le de HaĂŻti en leur imposant leur protectorat (1905 et 1915); ils ont achetĂ© les Antilles danoises (1916); leur puissance financière s'est appesantie sur le Mexique et sur les petits États de l'AmĂ©rique centrale. Enfin et surtout, ils ont provoquĂ© la crĂ©ation, aux dĂ©pens de la Colombie, d'une RĂ©publique de Panama, qu'ils contrĂ´lèrent, et finirent de creuser Ă  travers l'isthme le canal transocĂ©anique commencĂ© par les  Français, et dont ils possĂ©daient dĂ©sormais les rives et surveillaient les issues. Ce canal, inaugurĂ© en 1914, leur permit Ă  la fois d'amĂ©liorer les relations maritimes entre Atlantique et Pacifique, d'accentuer leur pression Ă©conomique sur l'AmĂ©rique latine et de rĂ©pandre les produits de leurs industries dans tous les pays riverains du Grand OcĂ©an.

Hors du continent, les États-Unis imposèrent à Bismarck un condominium sur les îles Samoa (1889), puis partagèrent l'archipel avec l'Allemagne (1895). En 1898, ils annexèrent les îles Hawaii en plus des Philippines. En 1900, ils aidèrent l'Europe à réprimer en Chine le mouvement des Boxers, s'opposèrent à un démembrement de l'Empire du Milieu et, pour sauvegarder leurs intérêts commerciaux, firent prévaloir le principe de la « porte ouverte ». Depuis lors, ils observèrent avec inquiétude la rapide croissance du Japon; Th. Roosevelt intervint pour arrêter ses progrès pendant la guerre de Mandchourie et ménager la paix de Portsmouth (1905). L'attitude hostile des Californiens vis-à-vis des Asiatique envenima les relations des deux puissances.
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Le président Theodore Roosevelt.

Enfin, les États-Unis se sont intĂ©ressĂ©s, non sans quelque rĂ©pugnance, Ă  la politique europĂ©enne. Ils ont pris part en 1906 Ă  la ConfĂ©rence d'AlgĂ©siras qui essaya de rĂ©gler le problème marocain. En 1917, au cours de la Grande Guerre, après de longues hĂ©sitations, les États-Unis, sous la prĂ©sidence de Thomas W. Wilson (1913-1921),  ont jetĂ© dans la balance tout le poids de leur force et prĂ©cipitĂ© la dĂ©faite des Empires centraux. L'entrĂ©e en guerre aux cĂ´tĂ©s des AlliĂ©s n'avait rien eu d'idĂ©ologique. Il s'Ă©tait d'abord agi pour le pays de faire respecter son droit au commerce. Mais la rĂ©volution soviĂ©tique qui avait Ă©clate quelques mois plus tard changea  la donne pour soixante-dix ans au moins.

D'une guerre mondiale Ă  l'autre

La pĂ©riode de l'entre-deux guerres  est une pĂ©riode de transformation profonde pour les Etats-Unis, allant de la prospĂ©ritĂ© des AnnĂ©es Folles Ă  la crise dĂ©vastatrice de la Grande DĂ©pression, suivie par l'intervention gouvernementale massive du New Deal et l'engagement dans la Seconde Guerre mondiale. Une migration massive de la population rurale vers les centres urbains se produit, a transformĂ© la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine. L'innovation technologique et l'industrialisation ont continuĂ© de façonner l'Ă©conomie et la sociĂ©tĂ©, avec des avancĂ©es significatives dans les domaines de l'automobile, de l'aviation et des communications.

Au lendemain de la guerre, Wilson, fut l'un des principaux artisans du traitĂ© de Versailles (1919).  Son successeur, Warren G. Harding (1921-1923) promit un retour Ă  la normale. Son administration sera marquĂ©e par des politiques pro-business et des scandales de corruption comme le scandale du Teapot Dome.

Les années folles.
Les annĂ©es 1920, souvent appelĂ©es les annĂ©es folles, ont Ă©tĂ© une pĂ©riode de croissance Ă©conomique rapide, de hausse des investissements en bourse, de prospĂ©ritĂ© industrielle et de changements sociaux. C'est aussi la pĂ©riode de la Prohibition (1920-1933)  : la production et la distribution d'alcool sont interdites aux États-Unis par le 18e amendement. Cette politique mène Ă  une pĂ©riode de contrebande et de criminalitĂ© organisĂ©e. La culture populaire, notamment le jazz, le cinĂ©ma et la littĂ©rature, connaissent un essor significatif. Les femmes obtiennent le droit de vote en 1920 avec le 19e amendement et commencent Ă  jouer des rĂ´les plus actifs dans la sociĂ©tĂ©.
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La Prohibition

La Prohibition s'étend de 1920 à 1933, mais ses racines plongent bien plus profondément, dans le mouvement de tempérance du XIXe siècle. Ce mouvement, initialement axé sur la modération de la consommation d'alcool, a progressivement évolué vers une demande d'interdiction totale. Plusieurs facteurs ont alimenté cette évolution. Des groupes religieux, notamment protestants, considéraient l'alcool comme un péché et une source de déchéance morale. Les femmes, confrontées aux violences domestiques et à la pauvreté souvent liées à l'alcoolisme de leurs maris, ont joué un rôle important dans le mouvement de tempérance. Des réformateurs sociaux voyaient dans l'alcool la cause de nombreux problèmes, comme la criminalité, la pauvreté et la maladie. Le mouvement de tempérance a gagné en puissance au fil des décennies, s'organisant en ligues et associations telles que la Women's Christian Temperance Union (WCTU) et l'Anti-Saloon League. Ces organisations ont mené une campagne efficace de lobbying politique et de sensibilisation publique, utilisant des arguments moraux, sociaux et économiques pour convaincre de la nécessité de la prohibition. La Première Guerre mondiale a également joué un rôle décisif. L'interdiction de l'alcool était présentée comme une mesure patriotique, permettant de conserver les céréales pour nourrir les soldats et de lutter contre l'influence supposée des brasseurs allemands.

L'aboutissement de ces efforts fut l'adoption du 18e amendement à la Constitution américaine en 1919, ratifié par les États et entrant en vigueur le 17 janvier 1920. Cet amendement interdisait la fabrication, la vente, le transport et l'importation de boissons alcoolisées "enivrantes" aux États-Unis. Pour mettre en oeuvre cet amendement, le Congrès adopta le Volstead Act, qui définissait les boissons "enivrantes" comme celles contenant plus de 0,5% d'alcool et précisait les modalités d'application de la Prohibition. Loin des espoirs des prohibitionnistes, la Prohibition ne marqua pas la fin de la consommation d'alcool. Au contraire, elle la poussa dans la clandestinité, créant un marché noir florissant et des conséquences inattendues et souvent désastreuses.

L'un des effets les plus immédiats et visibles fut l'essor du crime organisé. Des gangs criminels, comme celui d'Al Capone à Chicago, ont rapidement compris les profits énormes à tirer du trafic d'alcool. Ils ont mis en place des réseaux sophistiqués de contrebande, d'importation illégale (notamment depuis le Canada et les Caraïbes), de fabrication clandestine (dans des distilleries illégales appelées speakeasies) et de distribution d'alcool. La violence et la corruption ont explosé. Les rivalités entre gangs pour le contrôle du marché noir ont engendré de sanglantes guerres de territoire. La corruption s'est infiltrée à tous les niveaux de la société, des policiers aux politiciens, facilitant les activités criminelles et minant l'autorité de l'État. Les speakeasies, qui étaient aussi des bars clandestins souvent cachés derrière des façades respectables, ont proliféré dans les villes, offrant un lieu de consommation illégal mais aussi un espace de socialisation et de transgression des règles sociales. Paradoxalement, la Prohibition, censée moraliser la société, a contribué à une culture de la transgression et à une perte de respect pour la loi.

La Prohibition a également eu des conséquences économiques importantes. L'État a perdu les revenus fiscaux considérables liés à la vente d'alcool, revenus qui auraient pu être utilisés pour financer des services publics. Au lieu de cela, il a dû dépenser des sommes importantes pour tenter, souvent vainement, d'appliquer la Prohibition. L'industrie légale de la boisson, qui employait des milliers de personnes, a été ruinée, entraînant des pertes d'emplois et des faillites. Seul le marché noir a prospéré, enrichissant les criminels et privant l'État de ressources.

Sur le plan social, la Prohibition a eu des effets contrastés. Si la consommation d'alcool a peut-être diminué dans certaines couches de la population, notamment dans les zones rurales et parmi les classes moyennes, elle a continué, voire augmenté, dans les villes et parmi les classes supérieures. La Prohibition a également favorisé la consommation de boissons alcoolisées plus fortes et potentiellement plus dangereuses, comme le whisky et le gin, plus faciles à transporter et à dissimuler que la bière ou le vin. L'alcool de contrebande était souvent de mauvaise qualité et pouvait contenir des substances toxiques, causant des problèmes de santé graves, voire la mort, pour les consommateurs. Ironiquement, la Prohibition, censée améliorer la santé publique, a probablement eu des effets néfastes sur la santé de certains consommateurs.

Au fil des années 1920, l'opposition à la Prohibition s'est progressivement renforcée. De plus en plus de voix se sont élevées pour dénoncer les échecs et les conséquences négatives de cette politique. Les arguments contre la Prohibition se sont multipliés : l'inefficacité de l'application de la loi, l'essor du crime organisé et de la corruption, les pertes économiques pour l'État, les atteintes à la liberté individuelle, les risques sanitaires liés à l'alcool de contrebande. La Grande Dépression, qui débuta en 1929, renforça encore les arguments en faveur de la fin de la Prohibition. La légalisation et la taxation de l'alcool étaient vues comme un moyen potentiel de générer des revenus pour l'État et de créer des emplois.

L'élection de Franklin Delano Roosevelt à la présidence en 1932, sur une plateforme promettant la fin de la Prohibition, marqua un tournant décisif. Le Congrès adopta le 21e amendement, qui abrogeait le 18e amendement, et le soumit à la ratification des États. Le 5 décembre 1933, le 21e amendement fut ratifié par un nombre suffisant d'États, mettant officiellement fin à la Prohibition au niveau fédéral. Les États individuels conservaient toutefois le droit de maintenir la prohibition au niveau local, et certains le firent pendant encore plusieurs années.

La Prohibition a Ă©tĂ© un Ă©chec retentissant, un exemple de politique publique aux consĂ©quences imprĂ©vues et largement nĂ©gatives. Elle a dĂ©montrĂ© la difficultĂ©, voire l'impossibilitĂ©, d'imposer par la loi une morale unique Ă  une sociĂ©tĂ© diverse et complexe. Elle a mis en Ă©vidence les effets pervers de l'interdiction, qui crĂ©e un marchĂ© noir lucratif et favorise le crime organisĂ©. 

La Grande dépression.
Le krach boursier de 1929 marque ensuite le début de la Grande Dépression, une période de chômage massif, de faillites bancaires et de difficultés économiques généralisées. Des millions de personnes perdent leur emploi et leurs économies. Elu en 1932, Franklin D. Roosevelt promet de sortir le pays de la dépression. Il lance une série de programmes et de réformes économiques connus sous le nom de New Deal, visant à relever l'économie et à fournir un filet de sécurité sociale aux citoyens touchés par la dépression. Le gouvernement fédéral joue un rôle plus actif dans la régulation économique et sociale, notamment avec la création dess assurances chômage. Des agences comme la WPA (Works Progress Administration) et la TVA (Tennessee Valley Authority) sont créées.

La Seconde Guerre mondiale.
Restés neutres au début de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis sont entrés en guerre au côté des Alliés après l'attaque japonaise sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941. L'économie a été mobilisée pour soutenir l'effort de guerre, avec une production industrielle massive et la participation de millions de soldats américains aux combats en Europe et dans le Pacifique.

De 1945 Ă  2001

L'après-guerre.
Dans la seconde moitié des années 1940, les États-Unis ont joué un rôle clé dans la création de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et dans la mise en place du système économique international de Bretton Woods, qui a établi des institutions comme le FMI et la Banque mondiale.

La période d'après-guerre est aussi marquée par une forte croissance économique, une augmentation de la consommation et de la production industrielle, ainsi qu'une expansion de la classe moyenne.

Au temps de la Guerre froide. 
La rivalité entre les États-Unis et l'Union soviétique , dont la puissance s'est affirmée pendans le conflit modial, a donné naissance à la Guerre froide.

Containment et McCarthysme.
Les États-Unis ont alors adoptĂ©, Ă  l'extĂ©rieur, une politique destiner Ă  limiter l'expansion du communisme dans le monde (politique dite de containment). A l'intĂ©rieur,  la peur du communisme se signale par les sombres heures du maccarthysme, avec ses purges politiques et ses accusations de trahison (souvent imaginaires), notamment sous l'influence du sĂ©nateur Joseph McCarthy.
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Le maccarthysme

Le maccarthysme s'étend approximativement de la fin des années 1940 au milieu des années 1950. Il tire son nom de celui du sénateur républicain Joseph McCarthy, bien que le phénomène ait des racines plus profondes et ait impliqué de nombreux acteurs. Le contexte de la Guerre Froide est central pour comprendre l'ascension du maccarthysme. Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et l'Union Soviétique se sont retrouvés en compétition pour la domination mondiale, une compétition idéologique et géopolitique qui a alimenté une peur intense du communisme aux États-Unis. L'Union Soviétique était une puissance totalitaire expansionniste, et il y avait des membres du Parti communiste américain (PCA) aux États-Unis, bien que leur influence et leur nombre aient été grandement exagérés. Les succès communistes en Europe de l'Est, la révolution chinoise en 1949, et le choc de la détonation d'une bombe atomique soviétique la même année ont intensifié l'anxiété américaine et créé un climat de suspicion et de peur.

Avant même l'ascension de McCarthy, l'anticommunisme était une force politique significative aux États-Unis. Le "Second Red Scare" avait commencé après la Première Guerre mondiale, mais il a repris de la vigueur après la Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement Truman avait déjà mis en place des programmes de loyauté pour les employés fédéraux en 1947, et le Comité des activités non-américaines de la Chambre des représentants (HUAC) menait des enquêtes sur l'influence communiste à Hollywood. Cependant, c'est l'arrivée de Joseph McCarthy sur la scène nationale qui a propulsé cette peur à de nouveaux sommets et lui a donné son caractère distinctif.

En février 1950, McCarthy, alors sénateur junior du Wisconsin, a prononcé un discours à Wheeling, en Virginie-Occidentale, où il a affirmé avoir une liste de 205 communistes travaillant au Département d'État. Ce chiffre a varié dans ses discours ultérieurs, et il n'a jamais produit de preuves concrètes pour étayer ses accusations. Néanmoins, ses déclarations ont fait sensation et ont captivé l'attention des médias et du public. McCarthy a exploité avec brio l'anxiété et la paranoïa ambiantes, se présentant comme un croisé courageux luttant contre une conspiration communiste interne qui, selon lui, menaçait de détruire l'Amérique de l'intérieur.

La popularité de McCarthy a monté en flèche. Il a été nommé à la tête du Comité permanent d'enquête du Sénat, une position qu'il a utilisée pour mener des audiences publiques sensationnalistes. Ces audiences étaient souvent télévisées et ont attiré une large audience. McCarthy et son comité ont convoqué des centaines de personnes, principalement des fonctionnaires, des artistes, des écrivains, des intellectuels, et des universitaires, pour les interroger sur leurs liens passés ou présents avec le Parti communiste ou des organisations jugées subversives.

Les tactiques de McCarthy étaient brutales et volontiers contraires à l'éthique. Il utilisait des accusations vagues et non étayées, des insinuations, des demi-vérités, et des pressions psychologiques pour forcer les témoins à coopérer et à dénoncer d'autres personnes. Le principe de la présomption d'innocence était ignoré; être accusé par McCarthy équivalait souvent à être considéré coupable aux yeux du public. Le "maccarthysme" est devenu synonyme d'accusations non fondées, de dénigrement de caractère, d'intimidation politique, et de répression de la dissidence.

Le maccarthysme a eu un impact dévastateur sur la vie de nombreuses personnes. Des individus ont perdu leur emploi, ont été mis sur liste noire (blacklistés) dans leurs professions, ont été ostracisés socialement, et ont vu leur réputation ruinée, souvent sur la base de preuves minces ou inexistantes. Hollywood a été particulièrement touché, avec la création de la "liste noire d'Hollywood", qui a empêché de nombreux scénaristes, réalisateurs et acteurs de travailler. Les universités et les établissements d'enseignement ont également été ciblés, conduisant à des licenciements de professeurs et à une atmosphère de peur et d'autocensure.

Au-delà des victimes individuelles, le maccarthysme a eu un effet paralysant sur la liberté d'expression et le débat public aux États-Unis. La peur d'être étiqueté comme "communiste" ou "sympathisant communiste" a conduit à une conformité accrue et à la suppression des opinions dissidentes. Le débat politique s'est appauvri, et la créativité culturelle a été étouffée. L'atmosphère de suspicion et de peur a miné les principes fondamentaux de la démocratie américaine.

Cependant, à partir de 1954, le vent a commencé à tourner. Plusieurs facteurs ont contribué à la chute de McCarthy. La couverture médiatique critique, notamment l'émission See It Now d'Edward R. Murrow en mars 1954, a commencé à démystifier McCarthy et à exposer ses tactiques abusives. L'administration Eisenhower, initialement hésitante à s'opposer directement à McCarthy, a commencé à prendre ses distances.

Le tournant dĂ©cisif fut les Army-McCarthy Hearings en 1954. Ces audiences, tĂ©lĂ©visĂ©es Ă  l'Ă©chelle nationale, portaient sur les accusations de McCarthy selon lesquelles l'armĂ©e amĂ©ricaine abritait des communistes. Les audiences ont rĂ©vĂ©lĂ© au grand jour le comportement agressif et intimidant de McCarthy, ainsi que son manque de preuves concrètes. Le public a Ă©tĂ© tĂ©moin direct de ses tactiques et de son manque de respect pour les procĂ©dures rĂ©gulières. L'avocat de l'armĂ©e, Joseph Welch, a jouĂ© un rĂ´le dĂ©cisif en confrontant McCarthy avec une question rhĂ©torique restĂ©e cĂ©lèbre : 

"N'avez-vous enfin aucun sens de la décence, monsieur ?"

Après les Army-McCarthy Hearings, le soutien public à McCarthy a diminué rapidement. Le Sénat a voté une motion de censure contre lui en décembre 1954, condamnant sa conduite. Bien qu'il soit resté sénateur, McCarthy a perdu son influence politique et son prestige. Il est tombé dans l'alcoolisme et la dépression, et est mort en 1957 à l'âge de 48 ans.

Le maccarthysme, en tant que phĂ©nomène politique dominant, a pris fin avec la censure de McCarthy. Cependant, les enseignements tirĂ©s des excès de cette pĂ©riode ont perdurĂ©. Le maccarthysme a servi, du moins pendant quelques dĂ©cennuies, de mise en garde contre les dangers de l'hystĂ©rie de masse, de la chasse aux sorcières, et de la suppression des libertĂ©s civiles au nom de la sĂ©curitĂ© nationale. Il a mis en lumière l'importance de la protection des droits individuels, de la prĂ©somption d'innocence, et du respect des procĂ©dures rĂ©gulières, mĂŞme en temps de crise ou de peur. Les mesures de contrĂ´le social prises après les attentats du 11 septembre 2001, comme le Patriot Act, montrent que l'immunisation a vait etteint sa limite dans le temps. Le terme "maccarthysme" est cependant encore utilisĂ© aujourd'hui pour dĂ©crire des pratiques politiques consistant Ă  faire des accusations non fondĂ©es et Ă  intimider ses opposants, Ă  rĂ©duire la libertĂ©  d'expression, rappelant les leçons douloureuses de cette pĂ©riode sombre de l'histoire amĂ©ricaine. Le mot a fait très significativement son retour dans l'actualitĂ©, Ă  propos des politiques rĂ©actionnaires, obscurantistes, brutales et liberticides (programmes d'enseignement et de recherche, mĂ©dias, industries culturelles, armĂ©e, vocabulaire, ONG, LGBTQ+, Ă©trangers, Etat de droit, etc.) menĂ©es par l'administration Trump Ă  partir de 2025. La diffĂ©rence Ă©tant ici, toutefois, qu'il s'agit moins d'exploiter des peurs que de dĂ©ployer en force un agenda idĂ©ologique et l'instauration d'une gouvernance autoritaire d'extrĂŞme-droite.

Mouvement des droits civiques
Les années 1960 ont été marquées par le Mouvement des droits civiques, qui est celui de la luttedes Afro-Américains pour l'égalité des droits, la fin de la ségrégation raciale et la discrimination. Des figures emblématiques comme Martin Luther King Jr. dirigent des manifestations non violentes, des boycotts et des marches, culminant avec la promulgation du Civil Rights Act de 1964 et du Voting Rights Act de 1965. Mais cela sera loin de suffire à mettre fin à ce mal endémique, et structurant, de la société américaine, qu'est le racisme.

La guerre du Vietnam
La Guerre froide a été une période pendant laquelle Etats-Unis et URSS se sont affrontés indirectement via des conflits régionaux. Certains ont aussi vu l'implication directes des Etats-Unis, après la Guerre de Corée (1953-1953), les Etats-Unis s'impliquent aussi dans la guerre qui oppose ses alliés, au Sud et du Vietnam aux alliés de l'Union soviétique au Nord. Cela a conduit à partir des années 1960 à un conflit prolongé et controversé, provoquant des divisions profondes au sein de la société américaine et des mouvements de protestation massive en raison du coût humain et financier élevé. Les protestations contre la guerre ont été un aspect majeur de la culture des années 1960 et 1970.

Assassinats politiques.
Les annĂ©es 1960 ont Ă©tĂ© entachĂ©es par plusieurs assassinats politiques notables, dont celui du prĂ©sident John F. Kennedy en 1963, de Malcolm X (leader noir radical) en 1965, de Martin Luther King Jr. en 1968 et de Robert F. Kennedy (le frère de l'ancien prĂ©sident)  la mĂŞme annĂ©e. Ces Ă©vĂ©nements ont alimentĂ© le climat de dĂ©sillusion et de mĂ©fiance envers le gouvernement.

Changements sociaux et culturels.
Les années 1960 et les années 1970 ont également vu l'émergence de la contre-culture, avec des mouvements pour les droits des femmes, les droits des LGBT, et l'opposition à la guerre, symbolisés par des événements comme le festival de Woodstock. Le mouvement pour les droits des femmes a gagné en importance, avec des avancées législatives telles que le Title IX, qui a interdit la discrimination basée sur le sexe dans les programmes éducatifs.

Nixon et Reagan.
Le président Nixon (1969-1974) mettra fin à la Guerre du Vietnam, mais il est aussi impliqué dans le scandale du Watergate, qui a conduit à sa démission en 1974. Un scandale qui marque durablement une perte de confiance dans le gouvernement. L'époque est, par ailleurs, marquée par la stagflation (une combinaison de stagnation économique et d'inflation élevée). De plus, les chocs pétroliers de 1973 et 1979 exacerbent les problèmes économiques.

Ronald Reagan (1981-1989) a mis en oeuvre des politiques Ă©conomiques libĂ©rales (appelĂ©es les reaganomics)  visant Ă  rĂ©duire les impĂ´ts, diminuer la rĂ©glementation et encourager la croissance Ă©conomique. Reagan adopte une position ferme contre l'Union soviĂ©tique, augmentant les dĂ©penses militaires et soutenant les mouvements anticommunistes Ă  travers le monde. 

Après la Guerre froide.
La fin des années 1980 a été marquée par la chute du mur de Berlin en 1989 et l'effondrement de l'Union soviétique en 1991, mettant fin à la Guerre froide. Sous Bill Clinton (1993-2001), les États-Unis ont connu une période de prospérité économique, avec une forte croissance et une baisse du chômage. Les réformes fiscales et la réduction du déficit ont marqué cette période.La signature de l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) en 1994 a renforcé la mondialisation économique et les échanges commerciaux entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.

Le premier quart du XXIe siècle

Terrorisme et crise financière.
Les attentats du 11 septembre 2001.
Le 11 septembre 2001, l'organisation terroriste islamiste Al-Qaïda a mené des attaques coordonnées en utilisant des avions détournés pour frapper les tours jumelles du World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington, D.C., faisant près de 3 000 victimes. Ces attentats représenteront pour les Etats-Unis un tournant majeur et ouvrent pour le monde une ère qui n'est pas terminée.

En réponse aux attentats, les États-Unis ont envahi l'Afghanistan pour renverser le régime taliban et détruire les infrastructures d'Al-Qaïda. En 2003, les États-Unis, sous la présidence de George W. Bush (2001-2009), envahissent l'Irak en affirmant mensongèrement que le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Bien que ces armes n'aient jamais été trouvées, le renversement de Hussein a plongé le pays dans une longue période de conflit et d'instabilité. Ces troubles ont également favorisé d'unelle organisation terroriste, Daesh (l'Etat islamique).

La crise financière de 2008.
La crise financière mondiale de 2008, déclenchée par l'effondrement du marché immobilier et des banques aux Etats-Unis, a entraîné une grave récession. Des millions d'Américains ont perdu leur emploi et leur maison. Le gouvernement a adopté des mesures de sauvetage pour les banques et les entreprises en difficulté, et des réformes financières comme la loi Dodd-Frank ont été mises en place pour prévenir de futures crises.

Réformes sociales et tensions politiques.
La présidence de Barack Obama (2009-2017).
Elu en novembre 2008, le président Barack Obama met en oeuvre de nouvelles mesures de relance pour redresser l'économie post-crise et a promeut des politiques de protection sociale et environnementale. L'Affordable Care Act (Obamacare), adopté en 2010, élargira ainsi l'accès à l'assurance maladie pour des millions d'Américains.

Les années 2010 ont également vu l'émergence de mouvements comme Black Lives Matter, qui lutte contre la violence policière et les inégalités raciales. En 2015, la Cour suprême a légalisé le mariage homosexuel dans tout le pays, marquant une victoire majeure pour les droits LGBTQ+.

La présidence de Donald Trump (2017-2021).
Le démagogue et ochlocrate Donald Trump, qui succède à Obama, a adopté une politique nationaliste, affairiste, avec un accent sur la réduction de l'immigration, le retrait de certains accords internationaux et des guerres commerciales, notamment avec la Chine. Trump a également géré de façon calamiteuse la crise sanitaire du covid-19. Mis en accusation deux fois par la Chambre des représentants (en 2019 pour abus de pouvoir et obstruction au Congrès, et en 2021 pour incitation à l'insurrection après l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021 par ses partisans), il sera blanchi les deux fois par un Sénat acquis, il est vrai, dès le départ à sa cause.
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La tentative de coup d'Etat du 6 janvier 2021

L'assaut du Capitole des États-Unis le 6 janvier 2021 fut l'apogée de mois de rhétorique incendiaire et d'affirmations non fondées de fraude électorale généralisée à la suite de l'élection présidentielle de novembre 2020 qui a vu la défaite de Donald Trump. Alors que le Congrès se préparait à certifier les votes du Collège électoral, des milliers de partisans du président sortant Donald Trump se sont rassemblés à Washington, répondant à son appel à manifester contre le résultat de l'élection qu'il refusait de reconnaître.

La journĂ©e a commencĂ© par un rassemblement majeur près de la Maison Blanche, l'Ă©vĂ©nement Save America (Sauver l'AmĂ©rique), oĂą Trump a prononcĂ© un discours devant une foule immense. Il a rĂ©pĂ©tĂ© ses affirmations de fraude, attaquĂ© les mĂ©dias et les lĂ©gislateurs rĂ©publicains qu'il percevait comme dĂ©loyaux, et a exhortĂ© ses partisans Ă  marcher vers le Capitole pour "se battre" et montrer leur force. 

"Nous allons marcher jusqu'au Capitole", a-t-il déclaré, "et nous allons acclamer nos courageux sénateurs et membres du Congrès, et probablement pas quelques-uns d'entre eux, car ils ne reprendront jamais notre pays avec faiblesse. Vous devez faire preuve de force et vous devez être forts."
Il a ajouté que son propre vice-président, Mike Pence, qui devait présider la certification au Congrès, "devra passer à travers pour nous".

Après le discours de Trump, des milliers de personnes ont commencé à marcher vers le Capitole, distant d'environ 2,5 kilomètres. La sécurité au Capitole était manifestement insuffisante pour faire face à une foule aussi importante et déterminée. Les barrières métalliques qui protégeaient l'extérieur du bâtiment ont été rapidement renversées. La police du Capitole, largement dépassée en nombre, a tenté de repousser les assaillants, utilisant du gaz poivré et matraques, mais la poussée de la foule était trop forte. Les manifestants sont parvenus à franchir les périmètres de sécurité successifs. Certains ont escaladé les murs du bâtiment, d'autres ont enfoncé les portes et brisé les fenêtres. Vers 14h13 heure locale, les premières personnes ont réussi à pénétrer à l'intérieur du Capitole.

Au moment de l'intrusion, le Sénat et la Chambre des représentants étaient en session conjointe dans leurs chambres respectives pour le processus de certification. La séance a été brusquement interrompue. Les législateurs, le personnel et les journalistes présents ont été invités à se mettre à l'abri ou évacués en urgence. Des scènes chaotiques se sont déroulées à l'intérieur. Les assaillants ont envahi les bureaux des législateurs, y compris celui de la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, laissant derrière eux vandalisme et désordre. Ils ont déambulé dans la Rotonde, le Statuary Hall et se sont dirigés vers les chambres du Sénat et de la Chambre. La violence a éclaté à plusieurs endroits. Une femme est mortellement blessée par balle par un policier du Capitole alors qu'elle tentait de franchir une porte barricadant l'accès au couloir menant à la chambre de la Chambre des représentants. D'autres affrontements violents ont eu lieu entre les émeutiers et les forces de l'ordre, au cours desquels de nombreux policiers ont été blessés, certains gravement. Des slogans menaçants ont été scandés, notamment "Pendez Mike Pence!", reflétant la colère des manifestants envers le vice-président qui avait refusé de céder aux pressions de Trump pour bloquer la certification.

Pendant que le Capitole Ă©tait sous attaque, le prĂ©sident Trump a mis du temps Ă  rĂ©agir publiquement pour condamner les violences ou appeler ses partisans Ă  se retirer. Il a tweetĂ© des messages qui semblaient attiser la colère ou Ă©taient ambigus, avant de finalement publier une vidĂ©o en fin d'après-midi, dans laquelle il demandait aux Ă©meutiers de rentrer chez eux, tout en rĂ©itĂ©rant ses  affirmations mensongères sur l'Ă©lection. Le dĂ©ploiement de renforts de police et de la Garde nationale a Ă©tĂ© marquĂ© par des retards et une confusion quant aux autoritĂ©s responsables de donner les ordres. Ce n'est que plusieurs heures après l'intrusion initiale que les forces de sĂ©curitĂ©, enfin renforcĂ©es, ont commencĂ© Ă  reprendre le contrĂ´le du bâtiment, dĂ©logeant les assaillants pièce par pièce, souvent en utilisant du gaz lacrymogène et d'autres moyens de dispersion.

En fin de soirĂ©e, le Capitole a Ă©tĂ© sĂ©curisĂ©. MalgrĂ© les violences et l'interruption, le Congrès a dĂ©cidĂ© de reprendre sa session conjointe dans la nuit pour terminer la certification des votes. Sous la prĂ©sidence de Mike Pence, le processus s'est poursuivi et, aux premières heures du 7 janvier 2021, le Congrès a officiellement certifiĂ© les votes du Collège Ă©lectoral, confirmant la victoire de Joe Biden et de sa vice-prĂ©sidente Kamala Harris. 

L'assaut aura entraĂ®nĂ© au final la mort de cinq personnes dans les heures suivant l'Ă©vĂ©nement, dont un policier du Capitole, Brian Sicknick, dĂ©cĂ©dĂ© d'un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral le lendemain (son dĂ©cès a d'abord Ă©tĂ© attribuĂ© aux blessures subies lors de l'Ă©meute, mais l'autopsie officielle n'a pas trouvĂ© de preuves de cela, bien que l'Ă©vĂ©nement ait Ă©tĂ© jugĂ© contribuant Ă  son dĂ©cès ultĂ©rieur) et quatre Ă©meutiers. Plusieurs autres policiers qui Ă©taient prĂ©sents ce jour-lĂ  sont dĂ©cĂ©dĂ©s par suicide dans les mois qui ont suivi. Des centaines d'Ă©meutiers ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s et poursuivis en justice pour diverses infractions, allant de l'intrusion Ă  la sĂ©dition. 

L'événement a profondément choqué les États-Unis et le monde, soulevant des questions sur la résilience des institutions démocratiques américaines et la polarisation politique du pays. Il a conduit à une deuxième procédure de destitution contre Donald Trump par la Chambre des représentants et à la création d'une commission d'enquête parlementaire pour examiner les causes et les responsabilités de l'attaque.

La présidence de Joe Biden (2021 - 2025).
Joe Biden, élu en novembre 2020, a commencé par mettre en place des plans de relance économique ambitieux, tels que l'American Rescue Plan Act, pour aider à la reprise post-pandémie. L'année suivant, Biden a supervisé le retrait des troupes américaines d'Afghanistan, mis en route pas sont prédecesseur, mettant fin à la plus longue guerre de l'histoire des États-Unis. Ce retrait a été critiqué pour son exécution chaotique. L'administration Biden a promu des investissements massifs dans les infrastructures et des politiques pour lutter contre le changement climatique.

Trump, qui n'a jamais reconnu sa défaite de 2020, continue d'agiter les passions les plus sombres. Les États-Unis restent profondément divisés politiquement, avec des tensions croissantes entre les partis démocrate et républicain sur des questions clés telles que l'immigration, le droit de vote et la réforme de la justice pénale. Les mouvements pour les droits civiques continuent de se faire entendre dans la lutte pour l'égalité et la justice sociale, face à des défis persistants.



Pierre Gervais, Les Etats-Unis de 1860 Ă  nos jours, Hachette Education, 2005.
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