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Végétaux > Dicotylédones > Salicinées |
Les
Peupliers
Le genre Populus |
Les Peupliers
(Populus T.) sont un genre de plantes Dicotylédones
qui, avec les Saules forment la famille des Salicées
ou Salicinées, composé de moins de 20 espèces originaires
de l'Europe des régions boréales
de l'Asie et des régions boréales
et tempérées de l'Amérique.
Ce sont des arbres ordinairement élevés, à branches
cylindriques ou anguleuses, à bourgeons
recouverts d'écailles imbriquées et contenant fréquemment
une résine odorante et balsamique. Les feuilles sont sinuées,
anguleuses ou dentées, alternées; pétiolées
avec des stipules membraneuses, caduques.
- Une rangée de Peupliers le long d'une rivière. Photo : F. Hurley (NLA). Les fleurs sont disposées en chatons allongés, racémiformes; sessiles ou pédonculés, se développant à la fin de l'hiver, avant les feuilles; les bractées ou écailles des chatons sont stipitées, dentées, laciniées, velues, ciliées ou glabres, souvent caduques. Les fleurs sont dioïques, pédiculées; le réceptacle élargi, plan ou en cupule, porte sur ses bords un périanthe court, membraneux ou charnu, et plus en dedans, dans la fleur mâle, des étamines en nombre très variable, depuis quatre jusqu'à une cinquantaine, libres, à filet grêle pourvu d'une anthère extrorse; biloculaire. La fleur femelle présente sur le bord du réceptacle un calice gamosépale, plus élevé, plus régulier; et en dedans un ovaire sessile ou pédicellé, uniloculaire, surmonté d'un style très court, à deux stigmates allongés, bipartis, à 2-4 placentas pariétaux ou subbasilaires, avec sur chaque placenta 2 ovules ou un nombre indéfini d'ovules ascendants, anatropes, à micropyle dirigé en bas et en dehors. Le fruit est une capsule à 2-4 valves, et les graines, exalbuminées, renferment un embryon charnu, à radicule infère, et sont accompagnées d'une aigrette ou plutôt d'un faisceau de poils soyeux, formant une sorte de coton, né du court pédicule de ces graines. Les Peupliers affectionnent les terrains humides et le bord des eaux. Le P. nigra L.., appelé vulgairement Peuplier noir, P. frane; P. suisse, Liard, Liardin, Riouté, est répandu dans presque toute l'Europe et dans l'Asie tempérée, et représenté en Amérique par sa variété betuloefolia. L'écorce de Peuplier noir, qui renferme de la salicine et une substance cristallisable et de saveur sucrée, la populine, est employée en Russie à la préparation du maroquin; ses bourgeons ovoïdes, enduits d'une matière résineuse, visqueuse et odorante, la blastocolle (Baillon), de saveur aromatique amère ont été préconises comme diurétiques, sudorifiques et expectorants, à la dose de 30 à 40 g par litre d'eau. Ils forment la base de l'Onguent Populeum ou Liparolé de Peuplier. Sa variété pyramidale, P. d'Italie, de Lombardie, de Constantinople, donne une teinture jaune employée pour les huiles, les vernis, les cuirs. Le P. canadensis Desf., voisin du précédent et encore appelé, selon les auteurs, P. Virginiana Dum., P. laevigata W., P. marylandica Bose et P. glandulosa Moench, et même Peuplier suisse, sert aux mêmes usages que le P. nigra. Les feuilles et l'écorce
du P. alba L., ou Peuplier blanc, P. de Hollande, Blanc de Hollande, espèce
surtout européenne-asiatique avec ses variétés, P.
argentea, P. grisea (Grisailles, Grisards), P. nivea (Caucase, Inde, Sibérie,
Suisse), et celles du P. tremula ou Tremble, sont recommandées,
en infusion et en décoction, comme toniques et fébrifuges.
Il en est de même, en Amérique
du Nord, de celles des P. tremuloides Michx et P. candicans Willd.
PaléontologieLes Peupliers font leur première apparition certaine dans la Crétacé supérieur, probablement au Cénomanien, d'Atané (Groenland); c'est alors le type des Peupliers coriaces (P. Bergreni Hr., P. hyperborea Hr., P.Stygia Hr.), type qui joue un rôle considérable dans l'Europe miocène, surtout à Oeningen (P. mutabilis Hr.),et qui aujourd'hui encore subsiste au Sud de la Méditerranée, en Syrie, Liban, en Irak. Les Peupliers à feuilles crénelées, qui sont aujourd'hui P. nigra, ciliata, candicans, etc., apparaissent d'ailleurs vers la même époque, dans le Crétacé américain du Dakota-group, probablement reliée à celui d'Atané. Cela prouve que le Peuplier, de même que le Châtaignier, le Hêtre, le Noisetier, le Charme, le Bouleau, etc., s'est d'abord montré dans les régions polaires, pour de là se répandre dans les régions méridionales. Cependant ces Peupliers à feuilles crénelées du Dakota-group devaient avoir les feuilles coriaces et persistantes; le P. primigenia Sap., du Paléocène (Paléogène) de Sézanne, semblable par ses feuilles aux P. candicans et laurifolia, atteste l'ancienneté du type en Europe (Saporta). Quant au P. Zaddachi Hr., c'est déjà un vrai Peuplier de la section à feuilles crénelées. Il existe au Svalbard et au Groenland, et se retrouve plus au Sud dans la flore miocène de Sakhaline et de l'Alaska ; dans la seconde de ces localités, il est accompagné des P. balsamoides, latior et glandulifera; des formes analogues se montrent à la même époque dans le Lignitic des territoires de l'Ouest américain. Le même Peuplier se retrouve dans la région de l'ambre, au Nord de la Baltique. Manosque, Arnissan, Ménat nous révèlent la présence de formes semblables, toujours sur l'horizon de l'Aquitanien. A Ménat, Saporta a trouvé le P. paleocanclicans qui tient à la fois du P. Candicans et du P. Zadacchi. Les Peupliers se multiplient de plus en plus à partir de l'Aquitanien (début du Miocène); le type Tremble fait son apparition dans les argiles miocènes de Marseille. A partir de Pliocène, le P. tremula, le P. alba et le P. canescens sont fixés et depuis lors n'ont cessé de s'étendre en Europe et en Asie. En somme, les Peupliers, en s'étendant au Sud dans l'Ancien et le Nouveau monde, ont fourni des séries parallèles, non identiques, mais très semblables dans des conditions analogues de localisation et d'ambiance, sans qu'il soit nécessaire d'avoir recours à une liaison des continents entre eux pour expliquer ces ressemblances. (Dr L. Hn). SylvicultureLe Peuplier Tremble est l'espèce forestière du genre. Arbre de 20 à 25 m de peu de durée relativement, ne dépassant guère une soixantaine d'années. L'écorce, du tronc, lisse et gris verdâtre, se crevasse longitudinalement et d'abord par places en losange. Il occupe les contrées tempérées froides de l'Europe et de l'Asie, s'élevant en montagne jusqu'à 1500 m. Il se plait en sol frais et fertile. Son nom vient de son feuillage toujours en mouvement, au moindre vent, ce qui est dû à l'aplatissement du pétiole des feuilles dans le plan vertical. Cet arbre a un couvert léger et il aime le plein soleil dès son jeune âge. Il drageonne facilement, trop facilement même lorsque le sol a été découvert autour de lui ou lorsqu'il a été exploité. Ses drageons percent le sol de toutes parts, mais d'ordinaire ils ne font pas de beaux arbres et même ils durent peu. Le bois du Tremble est blanc, léger. On l'emploie à la petite construction; on le débite en planches, en bois d'allumettes; il donne aussi de bonne pâte à papier.Plusieurs autres Peupliers sont intéressants pour boiser le bord des cours d'eau et les lieux humides et comme arbres d'ornement. Leur végétation est en général très active. Le Peuplier blanc ou Peuplier de Hollande est, à cet égard, l'un des plus remarquables. C'est un arbre magnifique à tronc droit; supportant une puissante et vaste cime couverte de feuilles vertes en dessus et d'un blanc de neige en dessous. Il se multiplie facilement de boutures de même que toutes les espèces suivantes. Le Peuplier noir ou franc a des feuilles ovales triangulaires, vertes, glabres et luisantes sur les deux faces. De grande taille comme le précédent, mais moins beau, il est souvent cultivé comme arbre d'émonde ou en têtard au bord des eaux. Le bois du tronc est ordinairement débité en planches dont on fait des planchers grossiers. Il a une variété : le Peuplier d'Italie, arbre élevé en colonne, à bois mou et léger. Cette variété est surtout ornementale. Les peupliers du Canada et de la Caroline sont répandus dans les vallées fraîches de l'Europe moyenne et méridionale. Ils croissent fort vite et utilisent des sols mouillés. Dès vingt-cinq ou trente ans, on peut les exploiter et les débiter en planches. (G. Boyer). |
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