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![]() 40 00 N, 60 00 E |
Le Turkménistan
est un Etat d'Asie![]() ![]() ![]() ![]() Carte du Turkménistan. Source : The World Factbook.(Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée). Géographie physique du TurkménistanGrandes régions.Désert du Karakoum. Le principal trait géographique du Turkménistan est le désert du Karakoum, qui occupe environ 70 % du territoire national. Ce désert sableux s'étend du nord-ouest au sud-est et est constitué de dunes mobiles (barkhanes), de plateaux caillouteux et de zones de grès érodé. C'est une région extrêmement aride, recevant moins de 100 mm de précipitations annuelles, avec des températures estivales dépassant souvent 45 °C. Montagnes.
Plateau
d'Oust-Iourt.
CĂ´tes
de la caspienne.
Hydrographie.
Sols.
Climat.
Biogéographie de la TurkménistanLe pays abrite environ 2000 espèces de plantes vasculaires, dont près de 20 % sont considérées comme endémiques. Les zones les plus riches en endémisme sont les montagnes du Kopet-Dag et certaines parties du Karakoum moins explorées. La faune est également variée avec plus de 80 espèces de mammifères, 380 espèces d'oiseaux, 60 espèces de reptiles et environ 3 000 espèces d'insectes recensées. Des espèces menacées comme la gazelle de Goiter (Gazella subgutturosa), le léopard de Perse ou encore le vautour moine sont encore présentes, principalement dans des zones protégées.La grande majorité du pays, environ 70 %, est recouverte par le désert du Karakoum. Ce milieu est caractérisé par une très faible pluviométrie (moins de 150 mm/an) et de fortes amplitudes thermiques, aussi bien entre le jour et la nuit qu'entre l'été et l'hiver. La végétation y est clairsemée, principalement constituée d'espèces xérophiles comme les saxaouls (Haloxylon), le Calligonum, l'Artemisia, ou encore des tamaris. Ces plantes sont généralement dotées de racines profondes ou de mécanismes de réduction de la transpiration, leur permettant de survivre dans des sols sableux et salins. La faune du Karakoum est bien adaptée aux conditions extrêmes. On y trouve des reptiles tels que la vipère du désert, le varan du désert, ou divers geckos, ainsi que des mammifères comme le renard du désert, le hérisson du désert et parfois le chat de Pallas dans les zones plus rocheuses. Les insectes, notamment les coléoptères, y sont nombreux, et certains oiseaux résidents ou migrateurs comme l'alouette de Dupont et le traquet du désert trouvent refuge dans les rares zones végétalisées. Au sud, les monts Kopet-Dag qui longent la frontière iranienne représentent une enclave biogéographique distincte. Le climat y est semi-aride à subhumide selon l'altitude, avec des précipitations pouvant dépasser 300 mm annuels. Ce massif abrite des forêts ouvertes de genévriers, de pistachiers sauvages et d'espèces à feuilles persistantes. Il constitue une zone refuge pour de nombreuses espèces végétales endémiques du sud-ouest de l'Asie, et héberge également une faune variée, comprenant notamment le léopard d'Asie centrale (rare), le mouflon à manchettes, le lynx et plusieurs espèces d'aigles et de vautours. Le nord-est du pays, à la limite de la vallée de l'Amou-Daria, forme une transition écologique importante entre le désert du Karakoum et les zones alluviales fertiles. On y trouve des steppes salées et semi-désertiques où la végétation est dominée par les armoises (Artemisia herba-alba), les salicornes et les salsolacées. Ces milieux, bien que pauvres en végétation, sont vitaux pour certaines espèces d'oiseaux nicheurs ou migrateurs, comme les outardes, les vanneaux ou les oiseaux limicoles. Les zones humides les plus importantes sont associées à la mer Caspienne à l'ouest et aux deltas fluviaux. Le golfe de Kara-Bogaz-Gol, dépression salée en communication intermittente avec la mer Caspienne, présente une salinité extrême mais héberge néanmoins des communautés microbiennes spécialisées et constitue une halte pour certaines espèces d'oiseaux migrateurs. Le delta de l'Amou-Daria, aujourd'hui fortement réduit par la surexploitation des ressources en eau, abritait autrefois de vastes roselières, des forêts alluviales de peupliers et d'ormes, ainsi qu'une faune aquatique et ornithologique exceptionnelle. Les zones agricoles irriguées, principalement situées dans les oasis naturelles et artificielles le long du canal du Karakoum et de l'Amou-Daria, ont modifié de manière significative la biogéographie locale. Si elles permettent le développement de zones végétalisées, elles provoquent également une forte salinisation des sols, une perte de biodiversité native et une artificialisation du paysage. Toutefois, elles attirent aussi de nouvelles espèces adaptées aux milieux anthropisés comme les moineaux, les renards et certains amphibiens. Le Turkménistan compte plusieurs aires protégées, dont les réserves de Repetek (dans le désert du Karakoum), de Köpetdag, et de Badkhyz. Ces zones visent à protéger des écosystèmes désertiques, semi-désertiques et montagnards représentatifs. Cependant, les menaces sur la biodiversité restent nombreuses : surpâturage, surexploitation des nappes phréatiques, monocultures intensives de coton, fragmentation des habitats, et effets croissants du changement climatique. Géographie humaine de la TurkménistanPopulation.La population du Turkménistan est estimée à environ 6 millions d'habitants, ce qui en fait l'un des pays les moins peuplés de la région, en rapport avec sa vaste superficie. La majorité de la population vit dans les vallées alluviales, les oasis et le long des axes d'irrigation, tandis que les zones désertiques centrales restent très peu peuplées. Des villes comme Achgabat (près des Kopet-Dag), Mary (dans l'oasis de Merv), et Türkmenabat (près de l'Amou-Daria) se sont développées dans ces zones plus favorables. L'urbanisation est relativement faible par rapport à d'autres pays de la région. La population vit majoritairement dans les zones rurales ou dans des villes moyennes. Achgabat, la capitale, est une exception : elle concentre une forte densité humaine, des infrastructures modernes et un encadrement politique et sécuritaire strict. La ville est perçue comme une vitrine du pouvoir, avec ses bâtiments en marbre blanc, ses monuments à la gloire des présidents successifs, et ses quartiers planifiés. Les autres villes, comme Mary, Türkmenabat ou Dashoguz, présentent un développement plus modéré, généralement articulé autour de l'agriculture, des infrastructures d'irrigation et de quelques pôles industriels. La population turkmène est majoritairement jeune, bien que le rythme de croissance démographique ait ralenti depuis les années 2000. La pyramide des âges reste dominée par les tranches inférieures, avec plus de 40 % de la population ayant moins de 25 ans, mais la baisse du taux de natalité et l'émigration prolongée tendent à vieillir lentement la population active. L'espérance de vie tourne autour de 68 ans pour les hommes et 73 ans pour les femmes, ce qui reste inférieur à la moyenne mondiale, en partie à cause d'un système de santé sous-financé, d'un accès inégal aux soins et d'une pollution environnementale localisée, notamment dans les zones industrielles. L'émigration est un phénomène social notable. Depuis la fin des années 1990, des centaines de milliers de Turkmènes ont quitté le pays, principalement pour la Russie, la Turquie ou le Kazakhstan, à la recherche de meilleures conditions de vie ou d'opportunités économiques. Ce phénomène a des répercussions sur la démographie active et sur la structure des familles, nombre d'entre elles reposant sur les envois de fonds des membres expatriés. Le modèle familial reste largement patriarcal et communautaire. Les structures familiales élargies sont encore courantes, notamment en milieu rural, où plusieurs générations vivent souvent sous le même toit. Le mariage est une étape sociale essentielle, parfois arrangé, avec une dot encore présente dans certaines régions. Les femmes turkmènes participent activement à l'économie domestique, à l'agriculture et aux fonctions publiques, mais leur rôle dans la sphère politique ou décisionnelle reste limité. L'éducation est officiellement obligatoire et gratuite. Les infrastructures éducatives varient ctoutefois fortement selon les régions. De nombreuses écoles rurales souffrent d'un manque d'enseignants qualifiés et de ressources. L'enseignement supérieur est contrôlé par l'État, et de nombreux étudiants qui souhaiteraient poursuivre leurs études à l'étranger rencontrent des obstacles administratifs. L'économie fortement centralisée a façonné une société dépendante de l'État, notamment via l'emploi public, les subventions à l'énergie, et la distribution de logements. Cette dépendance s'accompagne d'un contrôle étroit de l'expression publique, des médias et des déplacements. Les ONG internationales, les organisations indépendantes et les journalistes sont fortement restreints. L'accès à Internet est limité et censuré, ce qui isole une partie de la population des courants sociétaux mondiaux. Quelques-unes des grandes villes du Turkménistan
Groupes ethnolinguistiques. Le Turkménistan présente une composition ethnolinguistique relativement homogène en apparence, avec une forte domination du groupe turkmène, mais il abrite également plusieurs minorités historiques issues de son passé soviétique et de sa position stratégique entre le monde turcique, perse et russe. La langue officielle est le turkmène. L'alphabet latin a remplacé le cyrillique depuis les années 1990. L'État a mené une politique linguistique de « turkménisation » forte, visant à promouvoir l'identité nationale autour de la langue et de la culture turkmènes. L'approche étatique vis-à -vis des langues et des groupes ethniques repose ainsi sur un nationalisme culturel fort. Le discours officiel exalte l'unité ethnique et linguistique autour de la langue turkmène, réduisant la place publique des autres langues. L'usage de langues minoritaires est toléré dans la sphère privée mais rarement encouragé, et l'enseignement dans ces langues est quasi inexistant à l'échelle institutionnelle. Les médias publics diffusent exclusivement en turkmène, et les publications dans d'autres langues sont rares ou étroitement surveillées. Les minorités religieuses, souvent associées à des groupes ethnolinguistiques, comme les orthodoxes russes ou les catholiques arméniens, vivent dans un contexte de tolérance limitée. Si la liberté de culte existe officiellement, elle est fortement encadrée par l'État, et l'islam sunnite hanafite, pratiqué majoritairement par les Turkmènes, est mis en avant comme religion dominante. Turkmènes.
Ouzbeks.
Russes.
Kazakhs.
Tatars.
Persans
et les Baloutches.
Arméniens
et Ukrainiens.
Culture.
L'islam sunnite de rite hanafite est la religion dominante, pratiquée par la majorité des Turkmènes. Toutefois, la religiosité populaire reste fortement teintée de syncrétisme : elle intègre des éléments préislamiques, notamment des pratiques chamaniques, des cultes de saints locaux et des rites liés à la nature. Le rôle de l'islam dans la société est officiellement contrôlé par l'État, qui encadre étroitement les mosquées, les imams et toute expression religieuse, dans un souci de contrôle politique et de stabilité sociale. Les autres confessions, comme l'orthodoxie russe ou le protestantisme, sont présentes à travers de petites communautés, principalement en zones urbaines, mais leurs activités sont également surveillées. L'héritage nomade joue un rôle central dans la culture turkmène. Les traditions tribales restent vivantes, notamment dans les régions rurales, à travers les cérémonies, les costumes, les chansons et les récits épiques. Le cheval, en particulier le pur-sang akhal-téké, est un symbole national puissant, célébré comme un emblème de la grandeur historique du peuple turkmène. Ces chevaux sont souvent représentés dans l'art, la statuaire publique et les événements officiels. Les épopées orales, comme celle de Görogly, sont des éléments fondamentaux de la littérature traditionnelle. Transmises oralement par les bardes appelés baghshy, elles mêlent récits mythiques, poésie et musique instrumentale. La poésie populaire, les proverbes et les contes traditionnels sont également largement valorisés, particulièrement dans les programmes scolaires et les médias officiels. La musique turkmène, traditionnellement liée à la poésie et aux cérémonies, repose sur des instruments comme le dutar (luth à deux cordes), le gijak (violon à pique), et le tüÿdük (flûte). Les performances musicales sont ordinairement improvisées et combinées à des chants poétiques. Le chant des baghshy reste un art valorisé et souvent mis en scène lors des festivals nationaux. La danse folklorique turkmène est caractérisée par des mouvements circulaires, des gestes des bras amples, et des costumes richement ornés. Les arts décoratifs occupent une place centrale dans la culture visuelle du Turkménistan. Le tissage de tapis, en particulier les tapis de laine aux motifs tribaux, est l'un des symboles culturels les plus prestigieux du pays. Chaque région possède ses motifs distinctifs, et les tapis sont utilisés non seulement comme éléments de décoration, mais aussi comme marqueurs identitaires et dot matrimoniale. La broderie, la poterie, la joaillerie en argent et la sculpture sur bois sont également des expressions artisanales vivantes. La cuisine turkmène, influencée par les traditions pastorales, l'Asie centrale et la Perse, est fondée sur la viande (surtout le mouton), les céréales, les produits laitiers et les légumes. Les plats emblématiques incluent le plov (riz au mouton et carottes), les manty (raviolis cuits à la vapeur), le chorba (soupe de viande), et les samsas (chaussons farcis cuits au tandoor). Le thé vert est la boisson la plus courante, souvent servi lors de rencontres sociales. Les repas sont des moments importants de la vie communautaire, marqués par l'hospitalité et le respect des invités. L'architecture traditionnelle est fortement influencée par les structures nomades, notamment la yourte, qui continue d'être utilisée lors des fêtes et cérémonies. Dans les villes, l'héritage architectural soviétique se mêle à une monumentalité récente, caractérisée par la construction de bâtiments publics massifs en marbre blanc, des statues dorées à l'effigie des présidents et des mosquées gigantesques. Achgabat se signale par son urbanisme extravagant, davantage considéré comme une vitrine du pouvoir plutôt que comme reflet du quotidien des citoyens. Les fêtes nationales sont des occasions majeures de démonstration culturelle. La fête de l'indépendance, le jour du cheval akhal-téké, la fête du tapis, et Nevruz sont célébrés à grande échelle avec des défilés, des spectacles folkloriques et des manifestations officielles. Ces célébrations sont souvent mises en scène par l'État pour renforcer l'unité nationale et promouvoir une image idéalisée du patrimoine turkmène. L'influence soviétique
reste perceptible dans l'organisation du système éducatif, dans l'architecture
des villes secondaires, dans la littérature moderne, mais elle a été
progressivement effacée des symboles officiels au profit d'un nationalisme
culturel fort. L'accès à la culture mondiale reste, on l'a dit, très
limité.
![]() Un marché couvert à Ashgabat, au Turkmenistan. Source : The CIA World Factbook. Economie.
Le gaz naturel constitue la majorité des exportations et des revenus en devises. L'État contrôle entièrement la production, la distribution et l'exportation de cette ressource. Historiquement, la Russie a été le principal client via Gazprom, mais depuis les années 2010, la Chine est devenue le principal acheteur grâce au gazoduc turkmène-chinois, qui assure un flux régulier via le Kazakhstan et l'Ouzbékistan. L'Iran reçoit également du gaz, mais en volumes bien moindres. Le gouvernement cherche à diversifier ses débouchés, notamment avec le projet de gazoduc TAPI (Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde), mais les enjeux géopolitiques et sécuritaires compliquent sa réalisation. Outre le gaz, le Turkménistan produit et exporte également du pétrole, du coton, des produits textiles, du soufre, de l'urée et d'autres produits chimiques. L'agriculture reste importante en termes d'emploi, bien que sa contribution au PIB soit limitée. Le coton est la principale culture, hérité du modèle soviétique, mais sa production souffre de problèmes d'irrigation, de salinisation des sols et d'une planification rigide. L'agriculture est largement étatisée, avec des quotas obligatoires et un système de distribution contrôlé par l'administration. L'industrie reste peu développée et centrée sur la transformation primaire des matières premières. Des projets de modernisation ont été lancés, notamment dans la pétrochimie, le textile ou la production d'engrais, mais leur rentabilité est souvent remise en question par le manque de transparence, de concurrence et d'expertise technique. Le pays tente également d'attirer des investissements étrangers, bien que les conditions réglementaires soient peu claires, et les garanties juridiques quasi inexistantes. Le système économique repose sur un modèle autoritaire et fermé, dans lequel les décisions économiques sont prises au sommet de l'État sans réelle consultation du secteur privé ou de la société civile. La monnaie nationale, le manat turkmène, est strictement contrôlée, avec un taux de change officiel surévalué, ce qui a conduit à un important marché noir et à des distorsions économiques. L'accès aux devises est très limité, freinant les importations, la consommation et les investissements privés. Les pénuries de produits de base, notamment alimentaires, sont récurrentes, malgré les subventions étatiques. Le secteur privé est très restreint et fortement surveillé. Les entreprises proches du pouvoir peuvent bénéficier de contrats publics et d'accès privilégié aux ressources, mais il n'existe pas de véritable marché libre ni d'indépendance institutionnelle. La corruption est endémique, affectant l'ensemble des niveaux de gouvernance. De nombreuses organisations internationales classent le Turkménistan parmi les économies les moins libres du monde. Le commerce extérieur est déséquilibré, avec des exportations dominées par l'énergie et des importations qui concernent principalement des biens de consommation, des matériaux de construction, des machines-outils et des denrées alimentaires. La Chine est devenue le premier partenaire commercial, suivie de la Turquie, de la Russie et de quelques pays d'Asie du Sud. L'Union européenne, bien que présente, reste marginale dans les échanges commerciaux. Les recettes issues de l'exportation de gaz permettent de financer d'ambitieux projets d'infrastructures, souvent symboliques ou orientés vers la valorisation de l'image du régime. La politique économique repose également sur un isolement relatif. Le pays adhère à certaines organisations régionales comme la Communauté des États indépendants (CEI) et participe au corridor de transport Lapis Lazuli, mais il limite ses engagements internationaux, notamment dans le domaine financier. Le Turkménistan n'est pas membre de l'OMC, et les statistiques économiques fiables sont rares, voire inexistantes, ce qui empêche une évaluation précise de ses performances. Le développement humain reste en retrait par rapport aux revenus tirés des hydrocarbures. L'éducation, la santé et les services sociaux sont sous-financés, tandis que les libertés économiques et individuelles sont fortement restreintes. Le chômage est élevé, mais les chiffres officiels le masquent. De nombreux jeunes cherchent à émigrer, notamment vers la Turquie ou la Russie, face à l'absence de débouchés locaux. |
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