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Koursk

Koursk (КурÑк) est une ville située dans l'ouest de la Russie, à environ 530 kilomètres au sud de Moscou. Elle est la capitale administrative de l'oblast de Koursk, une région qui appartient à la partie européenne de la Russie. La ville est située sur la rivière Seïm, un affluent de la rivière Desna, elle-même un affluent du Dniepr.Le territoire environnant de Koursk est une plaine fertile appartenant à la zone de la terre noire (tchernoziom), une des terres agricoles les plus productives au monde. Cela contribue à l'importance de l'agriculture dans l'économie régionale. La région possède également des ressources minières importantes, notamment des minerais de fer, notamment dans la structure géologique appelée l'anomalie magnétique de Koursk, qui est l'un des plus grands gisements de fer au monde. En termes de climat, Koursk possède un climat continental modéré, avec des hivers froids et neigeux et des étés chauds. Cela reflète les tendances climatiques typiques de la Russie centrale.

Koursk est une ville moderne avec une population d'environ 430 000 habitants. Elle reste un centre agricole et industriel important, grâce à son sol fertile et à l'extraction minière. La ville a également un rôle éducatif important, abritant plusieurs universités et instituts. Sites et lieux importants de Koursk :

• Le monastère de la Trinité et de la Mère de Dieu. - L'un des centres historiques religieux les plus anciens de Koursk.

• Le mémorial de la bataille de Koursk. - Un complexe monumental commémorant l'une des batailles les plus importantes de la Seconde Guerre mondiale.

• La cathédrale de l'Assomption. - Une église orthodoxe remarquable connue pour son architecture imposante et son histoire religieuse.

• Le musée de Koursk. - Un musée consacré à l'histoire locale et à la bataille de Koursk.

• La rivière Seïm. - Une destination de détente au coeur de la nature, populaire pour les promenades et les activités récréatives.

Histoire de Koursk.
La région de Koursk a été habitée depuis la préhistoire, grâce à ses sols fertiles et à la disponibilité des ressources fluviales. Il est probable qu'elle ait accueilli des populations slaves dès le VIe siècle. Koursk est mentionnée pour la première fois dans des chroniques écrites en 1032, ce qui en fait une des villes les plus anciennes de la Russie. À l'époque, elle faisait partie de la Russie de Kiev (ou Rus' de Kiev), l'une des premières confédérations slaves orientales. Pendant le Moyen Âge, Koursk est devenue une place stratégique et un centre religieux, abritant des monastères importants. Cependant, la région fut souvent attaquée par les Tatars Mongols après l'invasion mongole au XIIIe siècle, ce qui provoqua la destruction et le déclin de la ville. Celle-ci fut reconstruite au XIVe siècle et passa sous le contrôle de la Grande-principauté de Lituanie avant d'être finalement incorporée au royaume de Moscou (la Russie moscovite) au XVIe siècle. Grâce à son emplacement stratégique près des frontières méridionales de la Moscovie, Koursk devint une ville-forteresse importante, destinée à protéger les terres russes contre les incursions des Tatars de Crimée et d'autres populations des steppes.

À partir du XVIIe siècle, Koursk se développa en tant que pôle commercial et agricole. Les terres noires très fertiles de la région ont permis à l'agriculture de prospérer. Céréales, lin et autres cultures y sont produits en grande quantité. Au XIXe siècle, avec le développement des chemins de fer, Koursk devint un noeud de transport important reliant Moscou aux régions méridionales de la Russie, favorisant encore son commerce et son industrie. Après la Révolution russe de 1917, Koursk subit des transformations avec l'industrialisation à grande échelle lancée par le gouvernement soviétique. La ville devint également un centre industriel.  Le moment le plus marquant de l'histoire de Koursk est survenu pendant la Seconde Guerre mondiale, avec la célèbre bataille de Koursk (juillet-août 1943). Cet affrontement fut l'une des batailles décisives de la guerre, marquant un tournant dans le conflit sur le front de l'Est. La bataille de Koursk impliqua des forces massives de l'Allemagne nazie et de l'Union soviétique, y compris l'utilisation d'un grand nombre de chars (notamment lors de la bataille de Prokhorovka, une des plus grandes confrontations de chars de l'histoire). Après la victoire soviétique, les forces allemandes furent repoussées définitivement. Après la guerre, la ville fut reconstruite et connut une nouvelle période d'industrialisation. 

La bataille de Koursk.
Après leur défaite lors de la bataille de Stalingrad (août 1942 - février 1943), les forces allemandes avaient subi un grave revers stratégique et avaient perdu de nombreuses troupes et équipements. Cependant, les Allemands cherchaient à reprendre l'initiative sur le front de l'Est pour stabiliser leur position face à la contre-offensive soviétique. L'Armée rouge, pour sa part, avait commencé à passer à l'offensive après Stalingrad, et ses forces étaient reconstituées et mieux organisées. Le haut commandement soviétique (Stavka) anticipait une nouvelle grande offensive allemande. La ville de Koursk formait une proéminence dans les lignes du front soviétique appelée le "saillant de Koursk", qui s'étendait sur environ 160 kilomètres de profondeur et 250 kilomètres de large. Cette position dominée par les Soviétiques présentait une opportunité pour les Allemands, qui espéraient encercler les forces soviétiques dans le saillant.  Adolf Hitler envisageait une attaque massive, nommée opération Zitadelle (Citadelle), pour détruire ce saillant et frapper un coup décisif à l'Armée rouge.

Les Allemands misaient sur leur nouvelle technologie de guerre, notamment les chars lourds Panther et Tigre, ainsi que sur les tactiques de Blitzkrieg (guerre éclair). Cette attaque devait être une offensive planifiée autour d'une manoeuvre en tenaille pour encercler les forces soviétiques dans le saillant. Les Soviétiques étaient au courant des intentions allemandes grâce à leur excellent réseau de renseignements. Plutôt que d'attaquer en premier, le commandement soviétique décida de défendre fermement le saillant, en profitant de lignes défensives préparées, avant de lancer une contre-offensive.

L'offensive allemande eut lieu du 5 au 12 juillet 1943. Le plan allemand consistait en deux attaques principales : une attaque venant du nord, menée par la 9e armée de Walter Model, et une attaque venant du sud, menée par le 4e groupe blindé de Hermann Hoth. L'objectif était de rejoindre les deux pointes de l'offensive dans la région autour de Koursk, coupant ainsi les forces soviétiques dans le saillant. Malgré des gains initiaux limités, les Allemands furent rapidement ralentis par l'efficacité des défenses soviétiques (champ de mines, tranchées, bunkers, artillerie, et défense antichar). Ils perdaient nombre de chars et peinaient à percer les lignes soviétiques. L'affrontement le plus célèbre de la bataille de Koursk se déroula le 12 juillet 1943  près de Prokhorovka, à environ 87 kilomètres au sud-est de Koursk, où eut lieu une gigantesque bataille de chars. 

Les troupes soviétiques, comprenant la 5e armée de chars de Katoukov et Rotmistrov, affrontèrent les chars allemands Tigre et Panther. Plusieurs centaines de chars s'affrontèrent dans une mêlée chaotique. Bien que les Soviétiques aient subi de lourdes pertes, ils réussirent à empêcher les Allemands de progresser davantage. Cet affrontement marqua l'échec définitif de l'offensive allemande. La contre-offensive soviétique se déoula du 12 juillet au  23 août 1943. Après avoir épuisé les forces allemandes, l'Armée rouge lança une contre-offensive massive, nommée les opérations Koutouzov (au nord du saillant) et Rumiantsev (au sud du saillant). Les Soviétiques reprirent rapidement l'initiative stratégique et libérèrent des territoires comme Orel et Belgorod. Finalement, les forces allemandes furent contraintes de battre en retraite, laissant l'Armée rouge poursuivre sa progression.

La bataille de Koursk fut un échec stratégique majeur pour les Allemands, car elle marqua la fin de leurs offensives sur le front de l'Est. Les pertes en hommes et en matériel (notamment en chars, avions et canons) furent extrêmement élevées, ce qui réduisit considérablement la capacité de guerre offensive de la Wehrmacht. Le moral des troupes allemandes et le prestige de l'armée allemande furent sévèrement affectés, tandis que la capacité industrielle soviétique surpassait désormais celle du Reich. Pour l'Union soviétique, Koursk fut une victoire décisive et renforça la confiance des Soviétiques. Après cette bataille, l'Armée rouge fut constamment à l'offensive jusqu'à la fin de la guerre en 1945. Ce succès permit à l'Union soviétique de reconquérir des territoires occupés par l'Allemagne nazie, accélérant la libération des zones occidentales de la Russie. La bataille de Koursk démontra l'efficacité croissante de l'Armée rouge, notamment dans l'utilisation combinée des blindés, de l'infanterie et de l'artillerie.

Bien qu'il soit impossible de les fixer avec une exactitude parfaite, voici quelques chiffres indicatifs :

• Forces soviétiques engagées : environ 1,9 million de soldats, 5000 avions, et plus de 5000 chars. 

• Forces allemandes : environ 900 000 soldats, 2700 chars, et 2000 avions.

Pertes humaines et matérielles :
• Les pertes allemandes : environ 200 000 soldats tués, blessés ou capturés, et plus de 700 chars détruits.

• Les pertes soviétiques : environ 860 000 soldats tués, blessés ou capturés, et plus de 6000 chars perdus.

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Dictionnaire Villes et monuments
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