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Republika Severna Makedonija |
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![]() 41 50 N, 22 00 E |
La Macédoine
du Nord est un Etat enclavé du Sud-Est de l'Europe,
dans la Péninsule des Balkans![]() D'une superficie de 25,333 km² et peuplée de moins de 2 millions d'habitants (2025), la Macédoine est un pays de montagnes et de bassins. L'indépendance de l'ex-Yougoslavie a été suivie par une période de consolidation de l'État, de gestion des relations interethniques, et, jusqu'à l'accord de Prespa en 2018, de la résolution du différend de nom avec la Grèce, qui a eu des implications sur l'identité nationale et les relations internationales. L'intégration européenne reste un objectif majeur, influençant les réformes et le développement du pays.
Géographie physique de la Macédoine du NordRelief.Environ 80% de son territoire est couvert par des montagnes, qui font partie des extensions méridionales des Alpes dinariques à l'ouest et des montagnes du Rhodope à l'est. Ces massifs comprennent de nombreuses chaînes distinctes telles que le Šar (partagé avec le Kosovo et l'Albanie), l'Osogovo (partagé avec la Bulgarie), le Baba, le Jakupica, le Plačkovica, et d'autres, culminant au mont Golem Korab (2764 mètres), point culminant du pays situé à la frontière albanaise dans le massif du Korab. Entre ces massifs montagneux escarpés se trouvent des vallées profondes et des plaines fertiles qui constituent les principales zones d'habitation et d'activité agricole. Parmi les plus importantes, on trouve la plaine de Polog dans le nord-ouest, et surtout la vaste plaine de Pélagonie au sud, l'une des plus grandes du pays, et qui s'étend autour des villes de Bitola et Prilep. L'axe géographique central du pays est la vallée du fleuve Vardar, qui traverse le territoire du nord au sud, constituant un corridor naturel vital pour les transports et la concentration de population. Le Vardar prend sa source près de Gostivar et s'écoule sur environ 300 km à travers le pays avant de poursuivre sa course en Grèce pour se jeter dans la mer Égée. Hydrographie.
Climat.
Géologie.
Biogéographie de la Macédoine du NordLe pays se situe à un carrefour de plusieurs régions biogéographiques majeures, principalement l'Europe continentale, la Méditerranée et les montagnes alpines, ce qui se traduit par une grande diversité d'habitats et une biodiversité élevée, qui comprend un nombre significatif d'espèces endémiques.Les forêts couvrent une part importante du territoire et varient grandement avec l'altitude. Dans les zones les plus basses et méridionales, on trouve des vestiges de végétation méditerranéenne, notamment des maquis et des forêts de chênes sempervirents. À des altitudes intermédiaires, les forêts de feuillus dominent, composées principalement de différentes espèces de chênes (Quercus spp.) et de hêtres (Fagus sylvatica), formant des écosystèmes caractéristiques de l'Europe tempérée. Plus haut, au-dessus de la ceinture de hêtres, apparaissent les forêts de conifères (sapins, pins, épicéas) qui cèdent progressivement la place aux formations subalpines et alpines : landes d'arbustes bas, prairies de montagne et éboulis rocheux. Ces zones d'altitude, souvent isolées, constituent des refuges pour de nombreuses espèces spécialisées et contribuent fortement à l'endemisme. Les trois grands lacs naturels, Ohrid, Prespa et Dojran, sont d'une importance capitale. Le Lac d'Ohrid, en particulier, est l'un des lacs les plus anciens et les plus profonds d'Europe, et est reconnu comme un point chaud de biodiversité. Son ancienneté et son isolement relatif ont favorisé l'évolution d'une faune aquatique particulière, avec un taux d'endemisme exceptionnellement élevé parmi les poissons (comme la truite d'Ohrid, Salmo letnica, et les espèces du genre Pachychilon), les mollusques et divers invertébrés. Le Lac Prespa, bien que moins ancien, partage également des espèces endémiques et est important pour les oiseaux, notamment pour les populations de pélicans. Les rivières, comme le Vardar et ses affluents, ainsi que diverses zones humides, complètent ce réseau aquatique et abritent une faune et une flore spécifiques. La faune terrestre est très diverse, incluant de grands mammifères comme l'ours brun (Ursus arctos), le loup (Canis lupus), le lynx des Balkans (Lynx lynx balcanicus), une sous-espèce rare et très menacée, ainsi que des cervidés (cerf élaphe, chevreuil) et le sanglier (Sus scrofa). La position du pays sur des voies de migration majeures, notamment le long de la vallée du Vardar, en fait un site important pour l'avifaune, avec la présence de nombreuses espèces sédentaires et migratricesnotamment des rapaces remarquables. Les reptiles et amphibiens sont bien représentés. L'endemisme n'est pas limité aux milieux aquatiques; plusieurs espèces et sous-espèces de plantes et d'animaux terrestres sont propres aux montagnes des Balkans et, plus spécifiquement, à certaines régions de Macédoine du Nord. L'influence humaine a, bien sûr, modelé les paysages et les écosystèmes au cours des siècles, par l'agriculture, la sylviculture, l'urbanisation et l'industrialisation. Cependant, des efforts de conservation sont en place, notamment à travers un réseau de parcs nationaux (Mavrovo, Pelister, Galichica) et d'autres aires protégées, qui visent à préserver cette richesse biogéographique face aux pressions modernes. Géographie humaine de la Macédoine du NordSelon le dernier recensement de 2021, le premier réalisé depuis 2002, la population totale s'élève à environ 1 836 713 habitants. Ce chiffre révèle une diminution significative par rapport aux estimations précédentes et au recensement de 2002 (environ 2,02 millions), principalement attribuée à une émigration nette persistante et, dans une moindre mesure, à une faible natalité. La densité de population est modérée, concentrée principalement dans les zones urbaines, notamment la capitale Skopje, qui abrite une part substantielle de la population totale. La structure par âge tend vers un vieillissement progressif, un phénomène courant dans de nombreux pays européens, bien que la population soit globalement plus jeune que celle de l'Europe de l'Ouest.L'organisation spatiale des établissements humains est dominée par l'importance majeure des villes avec, en premier lieu, Skopje, la capitale, qui concentre une part disproportionnée de la population, des activités économiques, culturelles et politiques. L'urbanisation s'est accélérée au cours du XXe siècle, mais une part significative de la population vit encore dans des zones rurales, bien que celles-ci soient affectées par l'exode rural et le vieillissement. Les villages sont souvent situés dans les vallées fertiles ou le long des axes de transport principaux. Quelques-unes des principales villes de la Macédoine du Nord
La Macédoine du Nord a une composition ethnolinguistique très diversifiée. Le groupe majoritaire est constitué des Macédoniens, qui représentent environ 58,4% de la population selon le recensement de 2021. Ils sont majoritairement de religion chrétienne orthodoxe et parlent le macédonien, une langue slave du Sud. Les Macédoniens sont présents sur l'ensemble du territoire, bien qu'ils soient plus concentrés dans le centre, l'est et le sud du pays. La principale minorité est celle des Albanais, qui constitue un groupe significatif avec environ 24,3% de la population en 2021. Les Albanais sont majoritairement musulmans et parlent l'albanais, une langue indo-européenne distincte. Ils sont principalement concentrés dans l'ouest et le nord-ouest du pays, ainsi que dans certaines zones urbaines comme Skopje. Leur présence est politiquement et culturellement très importante, et la langue albanaise jouit d'un statut officiel dans les municipalités où la minorité albanaise dépasse 20% de la population, ainsi qu'au niveau national dans certaines communications officielles. Au-delà de ces deux groupes principaux, la Macédoine du Nord abrite plusieurs autres minorités notables. Les Turcs, généralement descendants de la période ottomane, représentent environ 3,8% de la population. Ils sont majoritairement musulmans, parlent le turc et sont présents en différentes régions. Les Roms (ou Tsiganes) constituent environ 2,5% de la population. Ils sont un groupe hétérogène, certains sont musulmans, d'autres chrétiens, et ils parlent majoritairement le romani, bien que beaucoup parlent aussi le macédonien ou l'albanais. Ils sont confrontés à des défis socio-économiques et sont dispersés à travers le pays, avec des concentrations dans certaines zones urbaines. Les Serbes représentent environ 1,3% de la population. Ils sont principalement chrétiens orthodoxes, parlent le serbe et sont concentrés dans le nord du pays, près de la frontière serbe. Les Bosniaques, principalement musulmans et parlant le bosniaque, constituent environ 0,8% de la population. Les Valaques (ou Aroumains), une petite minorité d'environ 0,4%, parlent l'aroumain (une langue romane proche du roumain) et sont majoritairement chrétiens orthodoxes, dispersés en petites communautés. Le reste de la population (environ 4,5% en 2021) se compose d'autres groupes plus petits ou de personnes ne déclarant pas leur appartenance ethnique. La coexistence de ces différents groupes ethnolinguistiques et religieux a historiquement présenté des défis et des tensions, qui ont culminé avec le conflit de 2001 entre les forces gouvernementales et une insurrection albanaise, finalement résolu par l'Accord d'Ohrid. Cet accord a réaffirmé l'intégrité territoriale du pays tout en renforçant les droits des minorités, en particulier en ce qui concerne l'usage des langues minoritaires, la représentation dans les institutions publiques et la décentralisation. Le folklore est particulièrement vivant. Il est caractérisé par des musiques traditionnelles entraînantes et des danses collectives spécifiques comme l'oro, qui varient selon les régions et les groupes ethniques. Les costumes traditionnels, élaborés et colorés, témoignent également de cette richesse et sont encore portés lors de fêtes et de célébrations. La cuisine reflète les influences balkaniques et méditerranéennes, avec des plats à base de légumes frais, de viande grillée, de produits laitiers, et des spécialités comme le tavče gravče (haricots au four), l'ajvar (condiment à base de poivrons rouges) ou les pâtisseries diverses. Le pays est également reconnu pour sa production de vin, héritage d'une longue tradition viticole. Les arts, la littérature et le théâtre macédoniens se sont développés en puisant dans l'histoire du pays, ses légendes et son identité nationale en construction, tout en s'ouvrant aux influences contemporaines. Sur le plan économique, la Macédoine du Nord est une économie en transition qui a évolué d'un système planifié à une économie de marché après son indépendance de la Yougoslavie en 1991. L'économie est aujourd'hui largement ouverte sur l'extérieur, avec l'Union Européenne comme principal partenaire commercial, notamment l'Allemagne, ainsi que les pays voisins comme la Bulgarie, la Serbie et la Grèce Elle a fait des progrès significatifs dans la mise en oeuvre de réformes structurelles, mais elle continue de faire face à des défis. L'agriculture reste un secteur important, employant une partie significative de la population active, notamment dans les zones rurales. Les principales cultures sont le tabac, les fruits (pommes, poires, cerises), les légumes (poivrons, tomates), la vigne (le pays est un producteur et exportateur croissant de vin), et les céréales. L'élevage (ovin et bovin), est également présent. Le secteur industriel, bien qu'ayant subi les aléas de la transition, comprend des industries comme la transformation des aliments, le textile et l'habillement (souvent en lohnarbeit pour l'exportation), la métallurgie, les produits chimiques et la fabrication de machines. Les mines, notamment pour le plomb, le zinc, le cuivre et le chrome, sont aussi actives. Le secteur des services est en croissance et représente désormais la part la plus importante du PIB, tiré par le commerce, les transports, les télécommunications et le tourisme. Le tourisme, en particulier autour du lac d'Ohrid, des montagnes et des sites historiques et archéologiques, possède un potentiel considérable et est considéré comme un moteur de développement futur. Parmi les défis majeurs figurent un taux de chômage structurellement élevé, en particulier chez les jeunes, la taille persistante de l'économie informelle, la nécessité d'améliorer les infrastructures de transport et d'énergie, l'attraction d'investissements directs étrangers durables dans des secteurs à haute valeur ajoutée, et le renforcement de l'État de droit et la lutte contre la corruption pour améliorer le climat des affaires. L'adhésion à l'OTAN en 2020 et le statut de candidat à l'Union Européenne sont perçus comme des facteurs clés pour la stabilité et l'intégration économique du pays dans les structures euro-atlantiques, potentiellement favorables à la croissance et à l'amélioration des conditions de vie. |
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