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Republica de Colombia |
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![]() 4 00 N, 72 00 W |
La Colombie![]() ![]() Les 32 départements de la Colombie
Géographie physique de la ColombieLes côtes.La Colombie possède un grand développement de côtes et l'avantage, unique dans l'Amérique du Sud, d'avoir jour à la fois sur les deux océans, l'océan Atlantique au Nord, l'océan Pacifique à l'Ouest. Ajoutons que ces côtes sont fort étendues et qu'il s'y rencontre d'excellents mouillages. Sous ce rapport, la Colombie a donc une situation des plus favorables. Le développement total de leur littoral est de plus de 3208 km (Mer des Caraïbes 1760 km, Océan Pacifique Nord 1448 km). Côte
de l'océan Atlantique.
![]() Carte de la Colombie. Source : The World Factbook. (Cliquer sur l'image pour afficher une carte détaillée). Côte
de l'océan Pacifique.
Orographie.
La région des Andes, vaste d'environ 400,000 km², forme une sorte de triangle ayant son sommet au Sud et s'élargissant dans la direction du Nord; on a aussi comparé cette forme à celle d'un éventail dont les diverses chaînes montagneuses des Andes seraient les branches qui viennent se réunir près du cerro de Pasto.La région des Andes. Il a été parlé à l'article Andes de la partie de ces montagnes située sur le territoire colombien; nous compléterons ici cette description. Les Andes de Colombie ont une structure sensiblement différente de celle des autres fractions de ce système de montagnes. Tandis qu'au Sud, il se réduit à une chaîne, au centre, dans la Bolivie, le Pérou et l'Equateur, il est formé de deux hautes chaînes entre lesquelles s'étend un plateau très élevé, plus ou moins large et raviné par les eaux. Au Nord, ces eaux, trouvant un débouché dans la Mer des Caraïbes, ont de plus en plus creusé, au point de découper le massif des Andes en plusieurs chaînes longitudinales, n'encadrant plus que de petits plateaux et séparées par les profondes vallées du Cauca et du Magdalena. Celles-ci sont encadrées par trois alignements principaux auxquels on donne le nom de Cordillère occidentale, Cordillère centrale, Cordillère orientale. Cette trifurcation se fait dans l'intérieur de la Colombie. Au Sud, sur la frontière de l'Equateur,
la configuration des Andes est encore la même
que dans le centre du continent; la Cordillère de l'Est et celle de l'Ouest
encadrent un plateau; en aucun autre point presque, elles ne sont aussi
rapprochées, à tel point qu'on a donné à l'ensemble de ces hautes terres,
plateau et montagnes, le nom de noeud de Pasto,
nom inexact, d'ailleurs, car les deux Cordillères restent toujours distinctes.
Le plateau a une altitude moyenne de 3000 m qui est, par exemple, celle
des villes d'Ipiales et de Tuquerres; un peu plus bas, Ã 2638 m, se trouve,
à l'origine d'une des vallées, celle de Pasto, qui a donné son nom Ã
l'ensemble du système. Elle est dominée par le cerro de Pasto, pic volcanique,
qui atteint 4624 m; Ã l'Est, se trouve un autre volcan,
le Bordoncillo (3800 m). La Cordillère occidentale commence avec le pic
de Chiles (4849 m), le volcan de Cumbal et le pic d'Azutral ou de Tuquerres;
elle renferme plusieurs sommets de 5000 m; ses pentes s'abaissent rapidement
vers l'océan Pacifique et aussi à mesure
qu'on avance vers le Nord; elle est, en effet, coupée par la Patia, tributaire
du Pacifique, qui recueille les eaux du plateau de Pasto; Ã ce point,
le cerro de Sotomayor n'a plus que 2000 m. Au delà de cette entaille,
la chaîne occidentale se relève un peu avec le Cacanegro (2780 m), elle
n'atteint guère 3000 m que dans le massif de San Juan et le cerro de Munchique
au point de partage des eaux entre le bassin de la Patia et celui du Cauca.
Cette profonde vallée sépare la Cordillère centrale et la Cordillère orientale, qui se bifurquent au paramos de la Papas (= pommes de terre), ainsi nommé parce qu'on y trouva la pomme de terre à l'état sauvage. La Cordillère centrale ou Cordillère de la Nouvelle-Grenade, la plus haute des trois, se dirige du Sud-Sud-Ouest au Nord-Nord-Est. Elle renferme un grand nombre de pics qui dépassent 4 et même 5000 m. Nous citerons, près du noeud de la Papas, le paramo del Buey (4550 m), le volcan de Sotera (4580 m) à l'Ouest de l'axe de la chaîne, le paramo de Cocoruncos, dominé par le pic d'Aguablanca (4900 m), le volcan de Purace (4900 m). Le col de Guanacas, qui fait communiquer les vallées du Cauca et du Magdalena, a 3500 m. Au Nord, le volcan de Huila atteint 5700 m. Il est sans rival dans cette région; au Nord, le volcan de Barragan n'a que 4930 m. Puis vient le col de Quindiu, où passe la principale route entre les bassins du Cauca et du Magdalena (3480 m); il est dominé au Nord par le menado del Quindiu (5150 m), lui-même bien moins élevé que le volcan de Tolima (5584 m). Dans le voisinage, nous citerons encore le Ruiz (5300 m), la mesa de Herveo (5590 m) avec leurs vastes glaciers et leurs névés, les plus étendus de la Colombie dont ce massif glacé occupe le centre. Au Nord, la Cordillère centrale s'abaisse rapidement jusqu'à 3000 m environ. Son dernier massif important est celui de San Miguel où elle se divise en deux rameaux bientôt subdivisés par les rivières qui en descendent; ces montagnes couvrent presque tout l'Etat d'Antioquia et le Sud-Est de celui de Bolivar. Nous y signalerons l'Alto Pereira (3000 m) et le Pantanillo (2500 m). La Cordillère orientale, qui se détache de la Cordillère centrale au paramo de las Papas, s'étend entre le bassin du Magdalena à l'Ouest, ceux de l'Amazone et de l'Orénoque à l'Est. Elle se ramifie au Nord comme les autres et davantage, embrassant les plateaux et les vallées les plus tempérés de la Colombie, ceux qui en forment la région la plus peuplée et politiquement la plus importante. L'arête centrale de cette Cordillère et d'abord orientée au Sud-Est entre le Magdalena et le Yupura, puis elle tourne à l'Est. Dans la première partie se trouve le pic de Cutangua (4600 m). A partir des monts de la Fragua (3000 m), la Cordillère se dirige vers le Nord-Est. Son arête est peu marquée, haute à peine de 2000 m, ne dominant que de 300 la haute vallée du Magdalena. Mais celle-ci se creuse rapidement et la montagne se relève. A la frontière de Cundinamarca le grand massif de Suma Paz s'élève aussi haut que le mont Blanc (4810 m). C'est le plus important de toute la Cordillère orientale, au point qu'on a proposé d'en désigner l'ensemble par ce nom. Elle conserve ensuite une altitude de 3000 à 3500 m entaillée à l'Ouest par les rivières qui descendent vers l'Amazone et l'Orénoque, fleuves entre lesquels s'avancent au-dessus des llanos des chaînons parfois encore mal connus. A l'Ouest, le Magdalena s'est écarté;
entre le fond de sa vallée et la Cordillère s'étendent de hauts plateaux,
anciens fonds de lacs vidés par la rupture de leurs barrages montagneux.
Tels sont les plateaux de Fusagasuga et de Bogota Dominant la vallée du Suarez, nous trouvons une chaîne hérissée de pics de plus de 4300 m; à l'Est la Nevada de Chita ou Cocui en dépasse les 5000; encore plus à l'Est, la ligne de partage des eaux est moins en saillie; l'Almorzadero y a 4093 m, la Mesa Colorado 4120; après Pamplona, elle quitte le territoire colombien (paramo de Tama, 4000 m) et pénètre sur celui du Venezuela. Une autre chaîne, détachée de ce chaos de montagnes qui couvrent l'Etat de Santander, s'allonge au Nord entre la plaine du Magdalena et les petits bassins tributaires du lac de Maracaibo. A la sierra de Ocana elle n'a plus que 1360 m, plus au Nord on trouve des sommets de 2000 m; sur une longueur de 300 km elle forme la frontière entre la Colombie et le Venezuela, sous les noms de sierra Negra, de valle Dupar, de Perija. Elle disparaît dans la presqu'île de la Guajira. On ne saurait, en effet, rattacher à ces montagnes la Nevada de Santa-Marta qui forme au bord de la mer un massif tout à fait isolé et nettement distingué des massifs des Andes. C'est une île montagneuse grande comme le quart de la Suisse, avec des pics bien plus hauts que ceux des Alpes. Elle est complètement entourée de plaines : au Nord le rivage de la mer, à l'Est et au Sud-Est la vallée du Rancheria, au Sud celle du rio Cesar, puis la plaine basse du Magdalena. On y trouve Pic Cristobal Colon (5775 m) et le Pic Simon Bolivar, de même altitude et qui sont les points culminants de la Colombie. Nous n'aurions donné par cette description des grandes arêtes montagneuses qu'une idée imparfaite de l'orographie de la Colombie et des Andes septentrionales si nous n'insistions sur l'importance qu'y ont surtout à l'Est les hauts plateaux. Les plus remarquables sont ceux de Tuguerres, Pasto et Popayan au Sud; de Santa Rosa et d'Herveo à l'Ouest; de Funza ou Bogota, d'Ubaté, de Simijaca, de Chiquinquira, de Sogamoso, de Tunja, de Cocui, de Pamplona et de Jéridas à l'Est. Ces derniers sont souvent des bassins d'anciens lacs. Situés à une hauteur moyenne de 2500 m, ils représentent la partie tempérée de la Colombie. La
région des Llanos.
« Il y a, dit HumboldtHumboldt raconte aussi que les rivières ont une pente si faible qu'un vent même modéré, soufflant dans le sens opposé à leur courant, suffit pour faire rebrousser celui-ci et refouler l'eau des affluents vers l'amont. De là ces débordements qui couvrent d'une nappe d'eau la surface des savanes. Géologie.
Dans les Andes, on trouve beaucoup d'eaux thermales et des solfatares où volcans de boue. Les volcanitos de l'Etat de Bolivar sont les plus connus. Au centre d'une vaste plaine,
voisine du village de Turbaco, s'élèvent dix-huit à vingt petits cônes,
dont la hauteur n'est que de 7 à 8 m, ces cônes sont formés d'une grisâtre
et, Ã leur sommet, se trouve une ouverture remplie d'eau. En approchant
de ces petits cratères, on entend par intervalles
un bruit sourd qui précède de 15 à 18 secondes le dégagement d'une
grande quantité d'air que Humboldt Les solfatares des Andes inondent parfois leurs environs jusqu'à plusieurs kilomètres d'une boue liquide et sulfureuse. Les torrents qui naissent auprès roulent beaucoup d'acide sulfurique. Les eau du rio Vinagre, qui descend du Purace, renferme, par exemple, de fortes quantités d'acide sulfurique et d'acide chlorhydrique. Il y a beaucoup moins de volcans en Colombie que dans la république voisine de l'Equateur; sept sont en activité : le Chiles, le Cumbal, Tuquerres, le Purace, le Pasto, le Huila, le Tolima. Hydrographie.
Le
bassin de l'océan Pacifique.
Le
bassin de la mer des Caraïbes.
L'Atrato coule du Sud au Nord entre la
sierra de Baudo et la Cordillère occidentale. Il se jette dans le golfe
d'Uraba, après un cours de 700 km; il est très sinueux car son bassin,
bien que très étroit, ne mesure pas plus de 350 km du Nord au Sud, entre
le golfe d'Uraba où débouche l'Atrato et le seuil où il prend sa source.
Nous avons dit que ce seuil, qui le sépare du bassin de San Juan, n'a
que 110 m d'altitude; aussi, avant la construction du Canal de Panama La Magdalena, le grand fleuve
de la Colombie naît aux confins des Etats de Huila et du Cauca, coule
rapidement entre la Cordillère occidentale et la Cordillère orientale,
dans une haute vallée. Au pas de Girardot, il côtoie de sa rive droite
le bas du plateau de Bogota Le principal affluent du Magdalena, le Cauca, est presque aussi considérable que le fleuve lui-même et forme un bassin distinct. Il a 1350 km de long; mais il est enserré plus étroitement entre les Cordillères de l'Ouest et du centre, sa pente est plus rapide et son lit est à ce point obstrué par les rochers dans la partie supérieure et inférieure qu'il n'est navigable que dans la partie centrale, ce qui lui ôte de l'importance comme route d'accès. Il coule du Sud-Sud-Ouest. au Nord-Nord-Est depuis sa source au paramo de las Papas, passe près de Popayan, de Cali, de Cartago, baigne Nechi (160 m d'altitude) pour joint le Magdalena en aval de Magangue. Ses principaux affluents sont à droite, le Nechi grossi du Ponce; à gauche, le San Jorge. Après le Magdalenala mer des Caraïbes reçoit quelques petits fleuves côtiers, dont le Calacala qui apporte les eaux de la sierra de Santa Marta. La presqu'île de la Guajira est à peu près sans eau. Les tributaires du lac de Maracaïbo découlent de la sierra qui sert de frontière entre la Colombie et le Venezuela, et tout leur cours est venezuelien sauf pour le plus grand, le Zulia. Le Zulia, dont le cours supérieur seulement appartient à la Colombie, draine, avec son affluent de droite, le Catatumbo, la partie septentrionale de l'Etat de Santander. Il prend sa source au paramo de Cachiri, reçoit le Tachiri, qui passe près de San Jose de Cucuta. Il est navigable sur une longueur de 70 km en Colombie depuis le port des Cachas jusqu'à son confluent avec le Grita. Le
bassin de l'océan Atlantique.
Non moins important que le rio Negro, est le Caqueta ou Japura, long de 2800 km dont 1960 sont navigables. Il descend du plateau central des Andes de Colombie, ce paramo de las Papas où naissent aussi le Magdalena et le Cauca. Le rio Putumayo ou Iça (au Brésil), navigable sur presque toute la longueur de ses 1800 km, a un bassin bien moins large que les autres grands affluents de l'Amazone. Il marque la frontière de la Colombie avec l'Equateur et le Pérou. Lacs.
Le climat.
Les terres chaudes embrassent le pays jusqu'à une altitude de 600 à 800 m; elles comprennent toutes les plaines côtières et les Llanos. La température dans les Llanos ne descend guère au-dessous de +25 °C et dépasse couramment + 35 °C. La moyenne est de +27 °C à +30 °C. La chaleur est moindre au voisinage des côtes; le long de l'Atlantique, la température moyenne atteint 27 °C. Les terres tempérées sont comprises entre
600 et 2000 ou même 3000 m; les plateaux des Andes
en forment la plus grande partie. Sur ces plateaux règne un éternel printemps;
la température moyenne varie suivant l'altitude; elle est de +20 °C Ã
2000 m de haut, de +11 °C° à 3000 m; à Bogota Les terres froides, qu'on peut faire commencer à 2000 m, ne méritent vraiment ce nom qu'au-dessus de 3000 m, lorsque la température moyenne s'abaisse au-dessous de +4 °C; bientôt commencent les plateaux nus appelés paramos. Après 3500 m, les arbres disparaissent; les arbustes et les plantes alpestres vont jusqu'à 4100 m; au-dessus, quelques graminées. La limite des neiges persistantes (nevados) est entre 4700 et 4900 m : 4690 au Puracé, 4800 au Huila, 4850 au Meso de Herveo, 4900 au Cocui. C'est à mi-hauteur des montagnes, de 2200 à 2500 m, que les phénomènes électriques (foudre) sont le plus intenses, les orages le plus violents. En résumé, sauf dans la zone tempérée, la Colombie souffre autant de l'égalité de ses saisons, de l'absence de variété, que des températures extrêmes. « Dans la zone froide, ce n'est pas l'intensité, mais la perpétuité du froid, la constante humidité d'un air brumeux, l'absence d'été qui ternit la vie humaine et paralyse la nature végétale. Dans la zone chaude, c'est la continuité plus encore que l'intensité de la chaleur jointe à une extrême humidité qui débilite l'homme et l'énerve, tandis que, par une ironie cruelle, la nature, exubérante de sève, multiplie la vie sous toutes les formes autour de lui. Seule, la zone tempérée jouit d'une température douce et bienfaisante, mais quelque peu monotone et atonique par son uniformité. » (De Rochas).Ainsi que nous avons eu occasion de le dire et qu'il ressort de cette description, la Colombie est une des contrées du globe les mieux arrosées. A ce point de vue du régime pluvial, il faut distinguer la région andine et la région des Llanos; les caractères généraux du climat tropical sont beaucoup plus marqués dans la seconde. On sait que la zone tropicale n'a que deux saisons, la saison pluvieuse et la saison sèche. Les plaines orientales abritées par les Andes ont des saisons parfaitement tranchées. Humboldt ![]() « Rien n'égale la pureté de l'air dans les Llanos depuis décembre jusqu'en février, la brise de l'Est et de l'Est-Nord-Est y souffle avec violence. Vers la fin de février, l'atmosphère devient moins nette, la brise moins forte, moins régulière; elle est le plus souvent interrompue par des calmes plats. Des nuages s'accumulent vers le à la fin de mars la région australe de l'atmosphère est éclairée par de petites explosions électriques; la brise passe de temps en temps à l'Ouest et au Sud-Ouest. Vers la fin d'avril, le ciel se voile, la chaleur s'accroît progressivement; les pluies commencent, c'est la saison des orages; les rivières grossies ne tardent pas à déborder et à inonder les terres. »La région des Andes reçoit les eaux des nuages venus de la mer des Caraïbes, qui viennent s'engager dans ses vallées, amenés par les alizés. Le contraste entre les saisons est moins extrême que dans les Llanos; même dans la saison sèche, il pleut assez pour que la végétation persiste; même dans la saison humide, il peut y avoir plusieurs jours consécutifs sans pluie. On admet qu'il tombe 2,50 m d'eau sur le littoral atlantique, 1,107 m à Bogota ![]() « moite, lourde, immobile. Les couches d'air ne se renouvellent que lentement et maintiennent la contrée dans un bain constant de vapeur. » (Vivien de Saint-Martin).Il va sans dire que la description générale que nous donnons du climat de la Colombie n'exclut pas une grande variété dans les climats locaux; la topographie accidentée du pays suffirait à la faire présumer. Biogéographie de la ColombieLa flore.Les caractères généraux de la flore colombienne ont été décrits à l'article Amérique; il est cependant nécessaire de compléter ici cette description, précisément en raison des conditions spéciales du pays qui réunit tous les climats et, dans une certaine mesure, toutes les flores, depuis la végétation exubérante des forêts tropicales, jusqu'à celle des régions alpestre et glaciaire. Nous retrouvons donc, au point de vue de la géographie botanique, la division adoptée en terres chaudes, terres tempérées et terres froides échelonnées des rivages marins aux cimes des Andes. Depuis les bords de l'Océan jusqu'à un millier de mètres s'étend la zone des palmiers et des scitaminées; la végétation y est sans cesse en activité, le sol toujours vert; les espèces qui dominent sont les palmiers, les bananiers, les liliacées. Les plages sont couvertes de mangliers; les cactus abondent dans les terrains arides. Dans les forêts on trouve des arbres vénéneux, dont le mancenillier est le plus célèbre; mais aussi des plantes médicinales comme le Mikania guaco, antidote des morsures de serpent, le Copaifera, etc. Nous en reparlerons, ainsi que des bois précieux, des plantes alimentaires et des cultures, au paragraphe consacré à l'agriculture. Au-dessus de la zone des palmiers on trouve celle des fougères arborescentes qui commencent à 600 m d'altitudes mais ne s'élivent guère au-dessus de 1500 m, et des cinchonas, caractéristiques des terres tempérées de 1000 à 2800 m. On trouve encore un palmier, le palmier à cire (Ceroxylurn andicola) qui vit de 1700 à 2800 m. Outre les cinchonas, dont il sera reparlé plus loin, les terres tempérées nourrissent des liliacées, cypura, melastoma, les gigantesques passiflores, des fuchsia, des cucullaires, etc. Le sol est couvert, dans tous les endroits arrosés, d'un tapis de mousse; des bromeliacées, des mousses, des lichens, des algues pullulent sur les troncs des vieux arbres. Les orchidées sont très nombreuses dans les forêts, les arums et les oxalis dans les ravins. A partir de 1700 m on voit les Citronna, les Simplocos. Au-dessus de 2600 m commencent les terres froides; de 2600 à 3000 m. les chênes dominent; le principal est le Quercus granatensis de petite taille et couvert de mousses. Après 2700 m. il n'y a plus guère d'arbres
dépassant 20 m de haut. Montant encore, on trouve les Polymnia, les Datura
arborescents, les Wintera, les Escallonia. Sur les hauts plateaux, comme
celui de Bogota La faune.
Dans les forêts vierges de la région des scitammées et des palmiers vivent des milliers de singes qui font retentir l'air de leurs cris : citons le Simia ursina, le Simia Beelzebuth, le Simia lagothrix, le Simia chiropotes, le Simia albifrons, le Simia variegata, le Simia sciurea, le Simia oedipus, le Simia lugens, le Simia melanocephala, le Cebus chiropus, le Cebus robustus, le Cebus cinerasceus, le Cenus sajous, le Callitrix incanescens, le Midas leoninus; les fourmiliers (Tamanoir, Myrmecophaga jubata et Tamandua, Myrmecophaga tetradactyla), une quantité de Rongeurs (Cauia capybara, Agouti, Sagoti, Paca, Sphiggureconi), le Paresseux, les grands félins, terreur des forêts tropicales, le Jaguar, le Tigre noir de l'Orénoque, le Cerf blanc, (Cervus mexicanus) qui leur sert de proie. La Chauve-souris vampire (Phyllostoma) s'attaque au bétail et même aux humains. Dans les rivières
pullulent les Caïmans et les Crocodiles,
sur le sable rampent les Salamandres, les Iguanes, les Geckos. Les Serpents
sont nombreux : roulé autour des branches des arbres, le Boa constrictor;
dans les buissons, les Serpents à venin, le Crotale ou Serpent à sonnettes,
le Corail, le Traga venado, l'Equis ou Tara, etc.
Redescendus dans les terres chaudes, nous les trouvons infestées de moustiques. L'aestre dépose ses larves sur le bétail, la lucilie sous la peau du crâne des humains; ceux-ci sont attaqués aussi par la chique ou nigua (Pulex penetrans). Les insectes de toute espèce y sont très communs, guêpes cartonnières, blattes et iules de dimensions énormes, une sauterelle de 15 centimètres de long (Acridium dux), des fourmis et termites; parmi les arachnides, les scorpions et les mygales sont les plus redoutés. En revanche, les papillons ont des couleurs incomparables, Papilio sapphirus, Papilio spinelus, Morpho cypris, Phasma géant, Callydriade; l'Erebus strix est le plus grand des papillons nocturnes. Dans les terres tempérées et dès la
région des fougères arborescentes, on est
délivré des grands fauves et des grands reptiles, mais les chiques sont
plus abondantes, les tapirs, les tatous, le chat sauvage (Felis pardalis)
caractérisent cette faune. Dans le haut de la zone des Quinquinas vivent
le grand cerf des Andes, le chat-tigre (Felis tigrina), l'ours
brun. Dans les terres froides il n'y a plus ni serpents
venimeux, ni chiques, mais beaucoup d'animaux
importés d'Europe, le petit lion sans crinière
ou puma, le petit ours à front blanc, des vivèrins. La vie animale cesse
vers la limite des neiges persistantes; au-dessus de 4000 m il n'y a plus
de poissons dans les lacs.
(GE).
Géographie humaine de la ColombiePopulation.La Colombie a une population d'environ 52 millions d'habitants. C'est le troisième pays le plus peuplé d'Amérique latine. La croissance démographique a ralenti ces dernières décennies en raison d'une baisse du taux de fécondité, bien que le pays compte encore une proportion relativement jeune de sa population. Comme dans de nombreux pays de la région, le vieillissement de la population devient toutefois progressivement une réalité, avec une augmentation de l'espérance de vie qui dépasse désormais les 75 ans en moyenne. Une dynamique qui a des implications importantes pour les systèmes de santé, de retraite et le marché du travail. Plus de 80 % de sa population vit dans les villes. Les principales concentrations se trouvent dans les grandes métropoles andines comme Bogotá, MedellÃn, Cali, ainsi que sur la côte Caraïbe avec Barranquilla et Carthagène. Ces centres urbains sont des pôles économiques et culturels majeurs, mais ils concentrent également les défis liés à une croissance rapide (infrastructures, logement et emploi). Les zones rurales, bien que moins peuplées, conservent une importance économique (agriculture) et culturelle significative, mais sont confrontées à des problèmes d'accès aux services et, historiquement, ont été les plus touchées par le conflit armé. La structure sociale est caractérisée par d'importantes disparités socio-économiques. Malgré les progrès économiques de ces dernières années, la distribution des richesses reste très inégale, ce qui se traduit par des différences notables en termes d'accès à l'éducation, à la santé, à l'emploi et aux opportunités. L'économie informelle joue un rôle majeur. Elle emploie une large part de la population, mais offre peu de sécurité sociale et d'avantages. La pauvreté, en particulier la pauvreté rurale et celle qui touche les populations afro-colombiennes et autochtones, reste un défi majeur. La famille joue un rôle essentiel de soutien et de réseau. Cependant, les structures familiales évoluent, avec une augmentation des foyers monoparentaux, notamment dirigés par des femmes, et des changements dans les rôles de genre. Le catholicisme est la religion majoritaire et reste une référence pour de nombreux Colombiens, mais la société se sécularise progressivement dans les centres urbains. L'éducation est perçue comme un vecteur essentiel de mobilité sociale, bien que des disparités importantes existent entre l'éducation publique et privée, et entre les zones urbaines et rurales. L'accès à une éducation de qualité reste un enjeu majeur pour réduire les inégalités. L'impact du long conflit armé interne qui a déchiré la Colombie pendant des décennies a des répercussions sociologiques profondes et durables. Il a entraîné des déplacements massifs de populations (des millions de déplacés internes), la destruction de tissus sociaux dans de nombreuses communautés rurales, une érosion de la confiance dans les institutions et un cycle de violence qui, malgré l'accord de paix avec les FARC, persiste sous d'autres formes dans certaines zones. Le processus de paix lui-même implique des efforts de réconciliation, de justice transitionnelle et de reconstruction sociale. L'économie illégale, notamment le trafic de drogues, continue d'influencer l'économie, la politique et les dynamiques sociales dans certaines régions, et alimente la corruption et la violence. Quelques-unes des grandes villes de la Colombie
Groupes ethnolinguistiques. La majorité de la population est métisse, et résulte du mélange entre Européens (principalement Espagnols) et populations autochtones. Il existe également une importante population blanche, concentrée dans certaines régions et classes sociales. Les Afro-Colombiens constituent une minorité significative, particulièrement présents sur les côtes Pacifique et Caraïbe, ainsi que dans les grandes villes. Les populations autochtones, bien que numériquement moins importantes à l'échelle nationale, représentent une mosaïque de plus de 100 groupes ethniques différents, avec leurs propres langues et cultures, souvent concentrés dans des territoires collectifs (resguardos) dans les zones rurales et la jungle. Bien que l'espagnol soit la langue officielle et soit parlée par l'immense majorité de la population, le pays reconnaît l'existence et l'importance des langues et dialectes des groupes ethniques. La diversité géographique de la Colombie a favorisé le maintien de cette pluralité culturelle et linguistique en permettant l'isolement relatif de nombreux groupes pendant des siècles. Populations
autochtones.
Afro-colombiens.
Mestizos.
Gitans.
Culture.
Les arts visuels et la littérature colombiens jouissent également d'une reconnaissance internationale. Le réalisme magique, popularisé par le prix Nobel Gabriel GarcÃa Márquez, est couramment perçu comme une métaphore de la réalité colombienne elle-même, où le merveilleux côtoie le quotidien. D'autres écrivains importants continuent d'enrichir le paysage littéraire. Dans les arts plastiques, Fernando Botero est l'une des figures les plus célèbres, reconnaissable à son style très particulier représentant des figures voluptueuses. La Colombie abrite par ailleurs une scène artistique contemporaine dynamique, ainsi qu'un artisanat riche, allant des mochilas colorées tissées par les populations indigènes Wayuu et Arhuaca, aux chapeaux vueltiaos de la côte caraïbe, symboles nationaux, sans oublier les émeraudes pour lesquelles le pays est réputé. La gastronomie colombienne reflète également la diversité régionale. Si l'arepa, galette de maïs sous diverses formes, est omniprésente, chaque région a ses spécialités. La bandeja paisa de la région d'Antioquia est un plat copieux typique de l'intérieur, tandis que la côte offre une abondance de fruits de mer frais et de poissons. Les soupes comme le sancocho ou l'ajiaco (spécialité de Bogotá) sont des piliers de la cuisine locale. La variété de fruits tropicaux est extraordinaire, et le café, produit emblématique du pays, ne se limite pas à une boisson mais représente toute une culture de convivialité. Les fêtes et carnavals sont des moments essentiels pour l'expression culturelle. Le Carnaval de Barranquilla, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco, est l'un des plus grands et des plus animés au monde. Il célèbre le métissage avec des défilés, de la musique et des danses. La Feria de Cali est célèbre pour sa salsa, tandis que le Festival de la Légende Vallenata à Valledupar est l'épicentre de ce genre musical. La Semaine Sainte dans des villes comme Popayán est marquée par des processions religieuses solennelles. Ajoutons que le football est une passion nationale qui unit le pays, et transcende souvent les différences régionales ou sociales. Economie.
Historiquement orientée vers l'agriculture, avec le café comme produit phare et symbole national, l'économie a connu une transformation significative au cours des dernières décennies. L'ouverture économique initiée dans les années 1990 a favorisé les investissements étrangers et l'expansion de secteurs comme les services et l'industrie, bien que le conflit interne ait longtemps freiné son plein potentiel. La fin du conflit avec les FARC et le processus de paix en cours ont ouvert de nouvelles perspectives pour le développement économique, notamment dans les régions rurales touchées par la violence. Le secteur des services constitue désormais la locomotive principale de l'économie colombienne, contribuant pour plus de 60% au Produit Intérieur Brut (PIB). Ce secteur englobe une large gamme d'activités (finance, télécommunications, commerce de détail, transport, services aux entreprises), et un secteur touristique en plein essor. Le développement du tourisme s'appuie sur la richesse culturelle, historique et naturelle du pays, et attire de plus en plus de visiteurs internationaux. L'industrie représente environ 15-20% du PIB. Elle est relativement diversifiée avec des sous-secteurs importants comme l'agroalimentaire, le textile, la chimie, la métallurgie et la fabrication de machines et équipements. Soutenu par des programmes d'infrastructures et le développement urbain, le secteur de la construction a également été un moteur de croissance. Bien que sa part dans le PIB ait diminué, l'agriculture conserve une importance socio-économique cruciale. Elle emploie une part significative de la population rurale. Réputé pour sa qualité, le café reste un produit d'exportation emblématique. Les fleurs (la Colombie est un des principaux exportateurs mondiaux), les bananes, l'huile de palme, le sucre, les fruits tropicaux et diverses cultures vivrières sont d'autres produits agricoles majeursl. Le secteur agricole est confronté à des défis liés à l'accès à la terre, aux infrastructures rurales et à la vulnérabilité aux changements climatiques. Le secteur extractif, dominé par le pétrole et le charbon, joue un rôle majeur dans les exportations et les recettes fiscales du gouvernement. Cependant, sa contribution au PIB et sa performance sont fortement dépendantes des fluctuations des prix internationaux des matières premières,ce qui rend l'économie vulnérable aux chocs externes. Le pays produit également de l'or, du nickel et d'autres minéraux. Une transition énergétique vers des sources renouvelables est en cours de discussion et de mise en oeuvre. La Colombie a généralement affiché une croissance positive au cours des dernières décennies. Après une forte reprise post-pandémie de covid-19, l'économie fait face à un ralentissement, impacté par le contexte mondial et la politique monétaire restrictive visant à contenir une inflation élevée, qui a représenté un défi majeur ces dernières années. Le chômage, bien qu'en baisse par rapport aux pics de la pandémie, reste un problème structurel, notamment en raison d'un taux d'informalité du travail très élevé, qui concerne environ la moitié de la population active et limite l'accès aux droits sociaux et à la productivité. La Colombie maintient une politique commerciale ouverte et est membre de plusieurs accords de libre-échange, notamment avec les États-Unis, l'Union Européenne, et des pays d'Amérique Latine (Alliance du Pacifique, Communauté Andine). Ses principaux partenaires commerciaux sont les États-Unis, la Chine et les pays voisins. Les exportations sont dominées par les matières premières (pétrole, charbon, café, fleurs) et les produits manufacturés (textiles, produits chimiques, agroalimentaire), tandis que les importations portent principalement sur les machines, les véhicules, les biens intermédiaires et certains produits alimentaires. L'économie colombienne est cependant confrontée à plusieurs défis structurels. Outre l'informalité et le chômage, l'inégalité de revenus et l'inégalité régionale sont parmi les plus élevées de la région. Le manque d'infrastructures adéquates (routes, ports, logistique) pénalise la compétitivité et l'intégration des régions périphériques. La dépendance aux prix des matières premières expose l'économie à une volatilité excessive. La corruption et certaines questions de sécurité persistantes dans des zones spécifiques peuvent également affecter l'investissement et le développement. Malgré ces défis, la Colombie possède d'importants atouts. La diversification de l'économie, en particulier vers les services, la technologie et les industries à valeur ajoutée, est une priorité. Le processus de paix offre le potentiel d'intégrer économiquement des territoires précédemment affectés par le conflit et de libérer des ressources. A cela s'ajoutent les faits que le pays bénéficie d'une position géographique stratégique, d'une population jeune et d'un potentiel significatif dans les énergies renouvelables et l'économie verte. Les réformes qui visent à améliorer l'éducation, la santé, l'accès au financement et l'environnement des affaires sont essentielles pour réaliser ce potentiel. |
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