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Préhistoire et protohistoire de la SuissePaléolithique et Mésolithique.Les premiers habitants du territoire devenu la Suisse, qui vivaient au Paléolithique supérieur (env. 50 000 à 10 000 av. JC), étaient des chasseurs-cueilleurs. Les fouilles archéologiques révèlent l'utilisation d'outils en pierre et la chasse au renne et au mammouth. Des sites comme celui de Kesslerloch près de Thayngen montrent des habitations temporaires utilisées par ces populations. Après la dernière glaciation, au Mésolithique (env. 10 000 à 5500 av. JC), les forêts remplacent les steppes, et les groupes humains s'adaptent à ces nouveaux environnements tout en continuant leur économie basée sur la chasse et la cueillette. Néolithique.
Au Néolithique moyen et final (env. 3500 à 2200 av. JC), les techniques agricoles se développent et les échanges avec d'autres régions d'Europe augmentent. Les poteries décorées et les outils en pierre polie sont communs. Âge du bronze.
Pendant le Bronze moyen et final (env. 1500 à 800 av. JC), les cultures de la région continuent à se développer. La culture des Champs d'urnes, caractérisée par des sépultures en urnes funéraires, se répand. Les structures sociales deviennent plus complexes, et les échanges commerciaux s'étendent encore davantage. Âge du fer.
La culture de La Tène (env. 450 à 50 av. JC), du nom d'un site archéologique sur les rives du lac de Neuchâtel, représente l'apogée de la culture celtique en Suisse. Les Celtes, auteurs d'un artisanat métallique sophistiqué (bijoux, armes), dominent la région. Les oppida (forteresses) sont construits sur des hauteurs stratégiques, et les tribus celtes telles que les Helvètes sont bien établies. Tribu
des Helvètes.
L'Antiquité et le Moyen Âge La Suisse A partir du Vesiècle,
leur pays appartint tour Ă tour (pour la plus grande part) au royaume
de Bourgogne L'oppression de ses
agents fit soulever les trois cantons d'Uri Cependant, tout rentra
dans l'ordre en 1450; la paix fut conclue en 1453 avec la France ![]() 1. Soldat suisse de François Ier; 2. Suisse de la cour de Louis XIII; 3. Cent-Suisses (1786); 4, 5, 6. Grenadier, fusilier et officier du régiment des gardes suisses (1786). La Renaissance et les Temps modernes L'accession de 5
cantons nouveaux, Fribourg et Soleure (1481), Bâle et Schaffhouse (1501),
Appenzell La Suisse fut ensuite
tranquille jusqu'à la Révolution française. Alors surgit un parti qui
voulait l'égalité de droits pour tous, l'unité de la Suisse, l'abolition
de la distinction de cantons souverains et de sujets, et qui, pour en venir
là appela l'intervention française.
Bonaparte,
après le traité de Campo-Formio (1797), envoya Brune
en Suisse pour y opérer la révolution désirée : elle eut lieu en effet,
et le 12 avril 1798 fut proclamée la République helvétique une et indivisible,
qui fut confirmée par la victoire de Stanz (9 septembre). Lors de la deuxième
coalition contre la France Après la chute de Napoléon, 1814, l'ancienne Confédération fut rétablie sous la présidence de Zurich. Une nouvelle constitution, élaborée par la diète réunie à Zurich fut signée le 7 août 1815, sous le nom de Pacte fédéral : l'admission du Valais, de Neufchâtel et de Genève, demandée par le Congrès de Vienne, porta alors le nombre des cantons à 22. Le traité de Paris de la même année (1815) reconnut la neutralité perpétuelle de la Suisse, et lui garantit l'intégralité et l'inviolabilité de son territoire dans ses nouvelles limites. La révolution française de 1830 eut son contre-coup en Suisse : Bâle se morcela en Bâle-Ville et Bâle-Campagne, 1833; le parti démocratique opéra une révolution dans le Valais en 1840; des troubles éclatèrent dans le Tésin en 1841, et à Genève en 1846. La courte guerre du Sonderbund, heureusement terminée en 1847, amena la révision du pacte fédéral de 1815, et l'adoption de la constitution fédérale démocratique du 12 septembre 1848. Pays neutre, État
fédératif depuis 1848, doté du référendum depuis 1874, la Suisse voyait
ses institutions démocratiques suivre leur libre cours et leur régulier
fonctionnement. Le conflit avec la Prusse La Suisse fut ensuite
troublée à l'intérieur, en 1890, par une révolution au Tessin qui fut
assez grave pour motiver l'intervention de l'autorité fédérale dans
les affaires cantonales. Le gouvernement Ă©tait, depuis 1876, aux mains
du parti conservateur catholique et était présidé par l'avocat Respini.
Les radicaux lui reprochèrent d'avoir violé la constitution en retardant
la convocation des électeurs appelés à se prononcer, à la suite d'une
initiative populaire, sur une révision partielle de la constitution. Le
11 septembre, un mouvement insurrectionnel se produisit sur plusieurs points
et, à Bellinzona Une nouvelle révision de la Constitution fédérale eut également à cette époque. Le peuple suisse pratiquait, depuis 1848, le référendum qui lui permet d'émettre, à certaines conditions, un vote d'adoption ou de rejet des lois fédérales. Il avait reçu en même temps le droit de provoquer une résistance totale, si 50 000 citoyens en faisaient la demande. Le Conseil fédéral présenta aux Chambres, en 1890, un projet de révision de l'article 120 de la Constitution, en vue de permettre l'abrogation ou la modification d'articles déterminés, pourvu que la demande en fût faite aussi par 50 000 citoyens. D'après le système qui fut adopté, la demande d'initiative peut revêtir soit la forme d'une proposition conçue en termes généraux, soit celle d'un projet rédigé de toutes pièces. Le projet de loi sur cette révision a été adopté par le vote populaire du 5 juillet 1891. Par contre, un projet de révision de l'article 39 de la Constitution, tendant à introduire en faveur de la Confédération le monopole de l'émission des billets de banque, échoua en juin 1891, par défaut d'entente entre les Chambres. Le premier usage
qui fut fait du droit d'initiative eut pour objet de demander l'introduction
dans la Constitution d'un article 22 bis, tendant Ă interdire l'abattage
du bétail suivant le rite juif La politique de centralisation, ou politique "étatiste", se manifesta sur un autre terrain ; il s'agissait de la question, déjà ancienne, de la création d'une banque d'État. Le peuple repoussa le projet qui l'instituait par son vote du 28 février 1897. La peuple suisse se montra favorable, en 1898, à la politique centraliste en votant le projet sur l'unification du droit qui plaçait toute la législation civile et pénale dans la compétence de la Confédération. Mais, par contre, le 20 mai 1900, il repoussa le projet d'assurance obligatoire, non pour faire acte d'hostilité contre l'assurance elle-même, mais pour protester contre ce nouveau moyen de gouvernement et d'assujettissement. Le désaccord entre le peuple et ses députés apparaissait de plus en plus flagrant. Aussi une double initiative populaire demanda-t-elle l'élection proportionnelle du conseil national pour la représentation des diverses opinions et l'élection du Conseil fédéral par le peuple. Mais les deux mesures proposées furent repoussées par le vote populaire du 4 novembre 1900. La réforme se heurtait à de nombreux préjugés. Manoeuvres ferroviaires. - Depuis plusieurs décennies, l'équipement ferroviaire de la Suisse était devenu un enjeu pour la finance internationale, et se concrétisa par le percement de plusieurs tunnels, à commencer par celui du Gothard, en 1882. Le gouvernement suisse avait, lui, depuis longtemps dans son programme le rachat des chemins de fer. Le rejet par le peuple, en 1891, du projet de rachat du Central avait amené la démission du conseiller fédéral Welti. Zemp, qui lui succéda, se convertit plus tard à l'idée de nationalisation des chemins de fer. La loi de comptabilité, adoptée par le peuple le 4 octobre 1896, devait préparer le rachat. Le 20 février 1898, le peuple suisse se prononça pour le rachat; ce vote laissait d'ailleurs à résoudre toutes les questions d'application. Les Chambres suisses ratifièrent, en 1896, un traité avec l'Italie pour le percement du Simplon. Le réseau de l'Union-Suisse fut racheté à l'amiable au début de 1902; puis ce fut le tour du Jura-Simplon, et, avant la fin de 1903, la Confédération exploitait tout le réseau, sauf la ligne du Gothard, rachetable seulement en 1909. Le percement du tunnel du Simplon fut achevé le 24 février 1905, et la ligne inaugurée le 19 mai 1906. La Suisse décida également le percement du Loetschberg pour relier la voie du Simplon à Berne. Il fut achevé en 1912. La Banque centrale.- Depuis le vote populaire du 28 février 1897, rejetant l'institution d'une banque d'État, le projet fut repris sous des formes diverses par le conseiller fédéral Hauser chargé des finances, puis par - son successeur, Comtesse. Il fallut près de dix ans pour concilier les points de vue opposés : celui d'une banque d'État pure, dont le crédit se serait confondu avec celui de l'État lui-même, et celui d'une banque concessionnaire, opérant sous le contrôle de l'État, mais distincte de lui. C'est le premier point de vue qui avait été repoussé en 1897; c'est au second que se rattache la loi sur la Banque nationale votée en 1905. Les partisans intransigeants de la banque d'État tentèrent de demander le référendum, mais ne parvinrent pas à réunir le nombre de signatures voulues. La loi fut donc promulguée en 1906. La Banque nationale eut le droit d'émettre des billets de banque; elle installa son siège à Berne, et elle fut administrée avec le concours sous la surveillance de la Confédération.La Suisse contemporaine La Pendant la Première
Guerre mondiale, la Suisse se trouve partagée entre partisans de l'Allemagne
et partisans des Alliés. Mais elle reste neutre et n'intervient dans le
conflit que par le biais de la Croix Rouge. En 1919, le Traité de Versailles
rĂ©affirme la neutralitĂ© suisse. En 1920, la ConfĂ©dĂ©ration adhère Ă
la Société des Nations (SDN) qui établit son siège à Genève. Une
union est conclue en matière monétaire et diplomatique avec le Liechtenstein Frappée durement par les effets de la crise des années 1930, la Suisse est conduite en 1936 à dévaluer sa monnaie. Lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale, le pays maintient sa neutralité, qu'elle a réaffirmée dès 1938. Une armée solidement organisée autant qu'un système bancaire dans la préservation duquel les nazis voient un intérêt, lui permettent même de faire hésiter l'Allemagne, après qu'elle eût manifesté quelques intentions d'invasion en mai 1940. La mise en place d'une économie de guerre (plan Wahlen) permettra au pays de manifester à la fin du conflit une bonne santé économique, au coeur d'une Europe presque partout ruinée. Renforcée dans ces convictions neutralistes, la Suisse refusera ensuite d'intégrer l'Organisation des Nations Unies (ONU), en 1945. Une prise de distance vis-à -vis des institutions internationales qui ne l'empêche cependant pas de devenir en 1959 un des membres fondateurs de l'Association européenne de de libre échange (AELE ou, en anglais, EFTA) qui se veut une sorte d'alternative à la CEE, puis en 1963 du Conseil de l'Europe. Un nouveau canton
en créé en 1972, pour Berne, tandis qu'un an auparavant, en 1971 le droit
de vote au niveau fédéral est accordé aux femmes (il leur avait
été concédé au niveau cantonal à partir de 1959, sauf dans le canton
d'Appenzell En 2007, Doris Leuthard devient présidente de la Confédération, représentant le Parti démocrate-chrétien (PDC). La crise financière mondiale de 2008 se fait sentir, mais la Suisse, grâce à sa solide politique économique et à son secteur financier robuste, parvient à maintenir une stabilité relative. Eveline Widmer-Schlumpf devient présidente de la Confédération, représentant le Parti bourgeois démocratique (PBD) en 2012. En 2014, le référendum sur l'immigration de masse (initiative populaire Contre l'immigration de masse) est accepté par une courte majorité des électeurs, provoquant des tensions avec l'Union Européenne en raison des accords sur la libre circulation des personnes. La crise des réfugiés en Europe atteint son apogée en 2015 et affecteégalement la Suisse. Le pays accueille un nombre important de demandeurs d'asile, ce qui provoque encore des débats politiques sur l'immigration et l'intégration. 2016 : Johann Schneider-Ammann, du Parti libéral-radical (PLR), est élu président de la Confédération en 2016. Doris Leuthard est réélue présidente de la Confédération l'année suivante. Son mandat est marqué par des initiatives en faveur de la transition énergétique et de la réduction des émissions de carbone. En 2019, les élections fédérales voient une montée en puissance des Verts et des Verts libéraux, signe de la préoccupation croissante de la population pour les questions environnementales et climatiques. La pandémie de covid-19 frappe la Suisse comme le reste du monde en 2020. Le gouvernement suisse met en place des mesures de confinement, de restrictions sanitaires et de soutien économique. Simonetta Sommaruga, membre du Parti socialiste suisse (PS), est présidente de la Confédération pendant cette période critique. En 2021, Guy Parmelin, de l'Union démocratique du centre (UDC), devient président de la Confédération. La gestion de la pandémie et la campagne de vaccination sont les principaux défis de son mandat. Ignazio Cassis, du Parti libéral-radical, devient président de la Confédération en 2022. La guerre que déclenche la Russie contre l'Ukraine éclate, affectant l'Europe, y compris la Suisse, en termes de sécurité, de politique étrangère et de prix de l'énergie. La neutralité suisse est réaffirmée, mais le pays participe aux sanctions économiques contre la Russie. En 2023, Alain Berset, du Parti socialiste, prend la présidence de la Confédération. Les débats politiques se concentrent sur la durabilité économique, les réformes du système de santé et les politiques environnementales. |
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