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Les Etrusques
croyaient qu'un démiurge avait créé le monde en 6000
ans : dans le 1er millénaire, il
avait fait le ciel et la terre;
dans le 2e, le firmament;
dans le 3e, la mer et les eaux qui sont
sur la terre; dans le 4e, le soleil
et la lune; dans le 5e,
les âmes des animaux
qui vivent dans l'air, sur la terre et dans l'eau; dans le 6e,
les humains. Le genre humain devait durer autant que la création,
et chaque empire un nombre déterminé d'âges (secula).
II y avait des divinités adorées
dans toutes les localités de l'Étrurie ;
c'étaient les grands dieux pélasgiques (entre parenthèses,
le nom des divinités romaines
qui en ont repris les principaux attributs), Tina ou Tinia (Jupiter),
Menerfa ou Mnerfa (Minerve), Cupra ou Thalna
(Junon ), Apluns ou Apulu (Apollon),
Hinthia (Proserpine), Turms (Mercure),
Turan (Vénus), etc. Tina, la cause des
causes, la nature qui a produit toutes choses, avait un conseil de 6 divinités
mâles et 6 divinités femelles : ces 12 dieux, dont les noms
propres, dit Varron, étaient inconnus,
et qu'on appelait consentes ou complices
(associés), étaient des êtres intermédiaires
employés par Tina à titre de ministres dans le gouvernement
du monde. Outre les divinités générales, il existait
des dieux indigènes, particuliers à telle ou telle ville,
par exemple, Vertumnus, Vulcanus ou
Sethlans, Janus, Vejovis ou Vedius, Summanus,
Mantus (Pluton), Thana ou Diana, Nethuns ou Neptune,
Vultumna, Nortia ou Nursia, Alesus, Ancoria, etc.
Chaque dieu, chaque ville, chaque maison
chaque individu, avait son démon ou génie.
Les génies des dieux se nommaient Pénates,
ceux des humains, Lares. Ces derniers émanaient
de Vesta, déesse du foyer. Les âmes
séparées des corps humains se nommaient Lémures;
si, à cause de leurs fautes pendant la vie terrestre, elles ne trouvaient
dans la mort aucun repos et reparaissaient comme fantômes, inoffensives
pour les bons, redoutables pour les méchants, on les appelait Larves.
Les Larves et les Lémures étaient confondus sons le nom de
Mânes.
La divination, exercée par les Augures
et les Aruspices, jouait un grand rôle
dans la religion étrusque : elle avait été enseignée
par Tagès, l'une des divinités inférieures les plus
célèbres. C'est à ce dieu et à son disciple
Bacchès qu'on devait les Livres Achérontiens
. Pour les prêtres qui interprétaient l'avenir d'après
l'observation de la foudre et des éclairs, leurs secrets étaient
consignés dans un livre qui avait pour auteur la nymphe
Begoë ou Bygoïs, espèce de sibylle
étrusque. (A19).
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En
bibliothèque - Creuzer, Religions
de l'antiquité, trad. par Guigniaut. |
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