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Mânes
(= Bienveillantes) - Les Romains désignaient sous ce nom
les âmes des hommes après leur séparation
d'avec les corps qu'elles animaient. Suivant Apulée,
les Mânes étaient dans le principe appelés Lémures,
et comprenaient deux catégories, les Lares
et les Larves. Les premiers étaient les
âmes des hommes qui avaient mené une vie vertueuse, et les
secondes celles des individus qui avaient vécu dans le vice ou dans
le crime. Mais, par la suite, dit-il, l'usage s'introduisit de désigner
les uns et les autres par le nom de Mânes. D'autre part, saint
Augustin prétend qu'à l'origine, les âmes des morts
étaient appelées Mânes lorsqu'un ne pouvait encore
se faire une opinion exacte de leurs mérites ou de leurs démérites,
et que, selon les cas, elles devenaient ensuite Lares ou bien Larves et
Lémures :
"Animas
hominum daemones esse, et ex hominibus fieri Lares si menti boni sint;
Lemures sive Larvas, si mali; Manes autem cum incertum est bonorum eos,
sive malorum esse meritorum. "
Quoi qu'il en soit, les Romains considéraient
les âmes des morts comme ayant quelque chose de divin, et les mettaient
au rang des dieux inférieurs : de là l'inscription Dis
Nanibus sacrum, ou, par abréviation, D. M. S., gravée
sur toutes les pierres tumulaires et sur les urnes cinéraires. Chaque
année, au mois de février, on célébrait pendant
douze jours des fêtes en leur honneur, et le grand pontife devait
veiller à ce qu'on observât les cérémonies consacrées.
A cette occasion, les Mânes étaient censés sortir des
enfers,
par une ouverture particulière pratiquée dans le sépulcre;
ouverture qui était habituellement fermée par une pierre
appelée lapis manalis, mais qu'on découvrait à cet
effet.
Objets d’un culte familial, les mânes,
aux temps les plus anciens, avaient été plutôt des
divinités domestiques, au même titre que les Lares et les
Pénates.
(A19). |
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