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Les Arvernes
(Arverni) était l'un des peuples
celtiques les plus anciennement connus de la Gaule.
Déjà, vers l'an 600, ils occupaient le centre montagneux
du pays, l'Auvergne d'aujourd'hui, et étaient
la nation gauloise la plus puissante après les Bituriges,
dont ils usupèrent par la suite la suprématie. Tite-Live
(V, 34) les nomme parmi les peuples qui accompagnèrent Bellovèse
dans son expédition en Italie
(580 av. J.-C. environ). Plus tard, ils sont signalés comme les
alliés d'Hasdrubal pendant la deuxième
Guerre punique (Tite-Live, XXVII, 37).
Dans le cours du IIe
siècle, les Arvernes avaient fini par étendre leur domination
sur la majeure partie du territoire gaulois, ainsi que sur une certaine
région de l'Aquitaine; ils avaient
enrôlé dans une ligue politique tous les pays qui, d'après
Strabon (IV, II, 3) étaient compris entre
les Pyrénées C'était une puissante confédération, dans laquelle les Arvernes exerçaient une sorte de suzeraineté sur les autres peuples, avec lesquels ils s'étaient liés in fide et que César appelle des clientes Arvernorum (La Guerre des Gaules, V, 39 ; VI, 12; VIl, 75). Cette suzeraineté, toutefois, ne comportait pas l'absorption des pouvoirs administratifs et ne détruisait en rien l'autonomie des clients au profit des « suzerains ». Cette vaste coalition pouvait embrasser tous les membres épars de la famille gauloise, à l'exception des peuples rivaux, au nombre desquels il faut ranger les Eduens. Les Arvernes possédaient
des gymnases publics et même des théâtres
et ils jouissaient d'une grande réputation de richesse. S'il faut
en croire Posidonius, leur roi Luernius jetait
l'or à poignée derrière son char et donnait des repas
qui duraient plusieurs jours, dans un enclos en plein air, de dix stades
(2,2 km) de long, où, quiconque voulait, venait s'asseoir et où
les lacs étaient remplis d'une boisson délicieuse. Il est
probable qu'il s'agit là du vinum Arvernum dont parle Pline
l'Ancien (Histoire Naturelle A la même époque,
le pays des Arvernes doit avoir été le centre d'un culte
national de la Gaule entière. Dans son Historia Francorum
(I, 30), Grégoire de Tours parle
de leur grand temple, appelé Vasso-Galatae, que Chrocus, le roi
des Alamans, détruisit vers l'an
258, sous le règne de Valérien
et de Gallien. Ce sanctuaire, dont les vastes
substructions furent découvertes sur le Puy-du-Dôme En 121 av. J.-C.,
les Arvernes, sous la conduite de leur roi Bituitus
ou Betultus, vinrent au secours des Allobroges,
leurs clients, en guerre avec les Romains,
et essuyèrent une défaite complète à la bataille
de l'lsara, gagnée par le consul Q. Fabius
Maximus. Malgré ce désastre, leur pays ne fut pas occupé
par les Romains; ils jouirent de leur indépendance jusqu'au temps
de Jules César.
Dans la lutte suprême contre Jules César, les Arvernes, sous leur roi Vercingétorix, après avoir ressaisi pour un an le commandement de la Gaule, opposèrent aux Romains la résistance la plus énergique. Pour défendre la cause de leur coalition, ils combattirent et succombèrent à la chute d'Alesia en 52 av. J.-C. Après la conquête, le territoire des Arvernes fut incorporé à la province romaine. Plus tard, ils furent l'un des 14 peuples ajoutés par Auguste aux Ibéro-Aquitains pour former l'Aquitaine. Ils gardèrent cependant quelques privilèges; leur chef-lieu, appelé Nemôssos par Strabon, reçut avec le nom d'Augustonemetum le titre de civitas libera. Du temps de César, le pays des Arvernes proprement dit comprenait l'Auvergne, c. -à-d. les départements du Puy-de-Dôme et du Cantal, ou le diocèse de Clermont et celui de Saint-Flour qui, au XIVe siècle, a été démembré du premier par le pape Jean XXII. Les Arvernes avaient pour voisins au Nord-Ouest les Bituriges Cubi, au Nord-Est les Aedui (Eduens), à l'Est les Segusiavi, les Allobroges et les Helvii, au Sud les Ruteni et à l'Ouest les Cadurci et les Lemovices. A une époque
antérieure, le territoire a dû être plus vaste; il a
renfermé dans ses frontières les pays des Vellavi, des Gabali
et des Cadurci qui ont fini par devenir des peuples distincts et indépendants,
et enfin, le pays des Helvii que Strabon (Géographie Leurs villes principales furent : Gergovia, près de Romagnat (département du Puy-de-Dôme), sur le plateau de Gergovie, à 6 km au Sud de Clermont-Ferrand; et Nemetum ou Nemossus, qui devint plus tard Augustonemetum et enfin Clermont(-Ferrand). (L. Will.). |
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