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Étamine
(botanique), du grec stemon, dérivé
de istêmi, je crée, je produis. - Organe par lequel la fleur
de végétaux remplit des fonctions, telles que l'on peut le regarder comme
représentant le mâle dans les plantes (l'organe femelle étant le pistil
ou gynécée). En considérant le calice
comme le premier verticille des fleurs,
elles forment le troisième verticille. On donne le nom d'androcées
à la réunion des étamines.
L'étamine se compose de trois parties
principales : le filet, l'anthère et le pollen.
Le filet est, la partie inférieure qui se présente ordinairement sous
la forme d'un corps allongé, filamenteux, et portant à son extrémité
l'anthère, ou partie supérieure épaissie, creusée à l'intérieur.
Cette anthère contient une matière formée d'une multitude de petits
grains sous forme de poussière, et constituant le pollen ou matière fécondante.
Quelquefois, l'étamine ne présente pas
ces trois parties. Il y a des filets sans anthères ou avec des anthères
incomplètes pour remplir leurs fonctions; l'étamine est alors dite avortive.
D'autres fois c'est le filet qui manque; on dit, dans ce cas, que l'étamine
est sessile.
Les anciens auteurs avaient observé les
étamines sans se rendre compte exactement de leurs fonctions. Ils n'en
avaient pas moins entrevu la présence des sexes dans les plantes, et Théophraste
donne à ce sujet des détails très judicieux. C'est au savant Grew
que l'on doit les premières études de l'étamine et de ses rapports avec
le pistil. Linné
a considéré l'organe mâle comme étant tellement important, qu'il a
basé sur ses caractères son système de classification. A.-L. de Jussieu ,
pour sa méthode de classification, s'est servi de l'insertion des étamines
comme caractère de ses classes (Epigyne,
Hypogyne, Périgyne). C'est avec le caractère tiré du nombre des étamines,
que Linné a établi ses treize premières classes (Monadrie, Diandrie,
Triandrei, etc.).
Lorsque les étamines ont un nombre qui
ne dépasse pas douze, et qui est constant dans une espèce donnée, les
étamines sont dites définies. Quand elles sont en plus grand nombre,
comme dans les roses, le coquelicot, on les dit indéfinies.
Ou elles sont distinctes comme dans ces plantes, ou elles sont soudées,
soit par leurs filets, soit par leurs anthères
dans le premier cas, on les dit adelphes; dans le second, syngénèses,
comme dans les plantes de la famille des Composées.
Les étamines ont une grandeur égale ou
inégale. Il y a deux sortes de disproportions constantes : la
didynamie
et la tétradynamie; l'une a lieu quand les étamines sont au nombre de
4, dont 2 plus longues,comme dans les Labiées,
la digitale; l'autre, quand, au nombre de 6, 2 sont plus longues comme
dans les Brassicacées.
Quant à la disposition, les étamines
sont opposées lorsqu'elles sont situées vis-à -vis des divisions
du périanthe; elles sont, au contraire, alternes quand elles sont
placées entre ces divisions. Les liliacées, les primulacées, la vigne,
le gazon d'Olympe, offrent des exemples de la première disposition, et
les Borraginées, les Ombellifères, des
exemples de la seconde.
Les étamines, considérées quant à leur
longueur relative avec le périanthe, sont saillantes lorsqu'elles
dépassent celui-ci, comme dans la scabieuse, la menthe, le fuchsia, le
plantain, etc., et incluses lorsqu'elles sont, au contraire, renfermées
dans le périanthe, comme dans le lilas, le jasmin, le pois, la verveine.
De même qu'on a comparé les
enveloppes
florales à des feuilles modifiées, on a vu
dans les étamines une organisation semblable. Le filet représente le
pétiole, et l'anthère, le limbe.
Le développement a lieu, du reste, d'une façon analogue à celui de la
feuille. Dans le bouton, l'anthère est déjÃ
formée, alors que le filet l'est à peine. (DGS). |
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