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Histoire de l'Europe > La France |
Formation territoriale. Anciennes provinces |
Formation territorialeLa constitution du territoire français, tel qu'il se présente aujourd'hui, relève, avant tout, de l'histoire. Cependant, la structure du pays, la géographie, comme elle favorisa la fusion des populations, favorisa également le travail de formation politique.Époque
romaine. - Époque franque.
Période
féodale.
Les Capétiens.
Progrès du domaine royal sous les Capétiens
Les Valois.
Progrès du domaine royal sous les Valois
Les Bourbons.
Progrès du domaine royal sous les Bourbons
XIXe
et XXe siècles.
Modifications territoriales de 1789 à 1815
De nouvelles modifications territoriales ont eu lieu sous le Second Empire avec l'acquisition de la Savoie et du comté de Nice (départements de la Savoie, de la Haute-Savoie et des Alpes-Maritimes), cédés par Victor-Emmanuel à Napoléon III, par le traité de Turin, 1860. Mais à la suite de la Guerre de 1870, la France perd l'Alsace et une partie de la Lorraine (département du Bas-Rhin tout entier, du Haut-Rhin, moins Belfort et une partie de l'arrondissement; du département de la Moselle, moins l'arrondissement de Briey et quelques communes de l'arrondissement de Metz; les arrondissements de Château-Salins et de Sarrebourg, enlevés à l'ancien département de la Meurthe; les cantons de Saale et de Schirmeck, enlevés au département des Vosges). Ces territoires furent cédés a l'Allemagne par le traité de Francfort, du 10 mai 1871, puis restitués à la France après la Première Guerre mondiale, par le traité de Versailles (28 juin 1919). L'extension territoriale de la France métropolitaine n'a plus changé depuis. Seules les divisions administratives du territoire ont continué d'évoluer. (A19). |
Divisions administrativesAvant 1790, la France était divisée en 34 provinces : Flandre, Artois, Picardie, Normandie, Ile-de-France, Champagne; Lorraine, Orléanais, Touraine, Berry, Bourbonnais, Marche, Auvergne, Nivernais, Limousin, Alsace (territoire de Belfort); Franche-Comté, Bourgogne, Lyonnais, Bretagne, Maine, Anjou, Poitou, Aunis et Saintonge, Angoumois, Guyenne, Gascogne, Béarn, Foix, Roussillon, Languedoc, Dauphiné, Provence, Corse; on y a ajouté les comtats, la Savoie et le comté de Nice.Les 36 provinces de l'ancienne France ne formaient que 33 gouvernements, la Guyenne et la Gascogne étant réunies en un seul. On comptait en outre, sept petits gouvernements : ville, prévôté et vicomté de Paris, Boulonnais, Le Havre, principauté de Sedan, Toulois, pays Messin et Verdunois, Saumurois. En 1790, le territoire fut divisé en départements, subdivisés en districts (arrondissements), cantons et communes. La France comprend sous la Troisième République 87 départements (y compris le territoire de Belfort), 362 arrondissements, 2865 cantons et 35,989 communes. Le système de divisions politiques auquel les départements ont succédé, celui des 35 intendances ou généralités, était presque aussi factice. Guidé par des préoccupations centralisatrices analogues à celles qui devaient inspirer plus tard les Constituants, l'Ancien régime avait partagé entre plusieurs intendants des contrées comme l'Île-de-France, la Normandie, la Lorraine, le Languedoc; groupé, par contre, sous un seul, la Picardie et le Boulonnais, la Flandre et l'Artois, etc.; enfin, réparti entre deux, trois et souvent quatre généralités limitrophes, des fragments de contrées telles que le Maine, l'Anjou, le Poitou, le Bourbonnais, le Nivernais, etc. Beaucoup moins artificielles avaient été antérieurement les quarante provinces, réduites, depuis Richelieu, et surtout depuis Louis XIV, au rôle de simples commandements militaires; et, avant elles, les trois cent cinquante ou trois cent soixante pays, c'est-à-dire les petites circonscriptions de l'époque celtique que l'organisation romaine avait conservées sous le nom de cités, et que les provinces avaient remplacées, ou plutôt groupées, dans le cadre provincial. Provinces et pays se présentent,
pour la plupart, avec des caractères de sol, de relief et de climat
qui les font aisément reconnaître. La Bretagne évoque
l'idée d'un pays maritime, aux rivages articulés, montagneux
en général, doué d'un climat doux, humide, brumeux,
et d'une végétation médiocre sur un sol imperméable
que ne recouvre qu'une très mince couche d'humus. La Champagne représente
une contrée toute différente, dépourvue de relief
et peu arrosée, extrêmement sèche en raison de la porosité
de son sol crayeux. L'une et l'autre sont d'ailleurs habitées, surtout,
la première, par des populations spéciales. Le pays de Hainaut
élève, au-dessus des basses plaines du Nord, des gradins
de plateaux accidentés qui annoncent la région ardennaise.
(A19).
Au XIIIe siècle, les seules grandes divisions du royaume, au point de vue de l'administration locale, étaient encore les bailliages (territoires administrés par un bailli) et les sénéchaussées (administrées par un sénéchal). Mais on sait que, dans le cours du XIVe et du XVe siècle, la royauté enleva peu à peu aux baillis et aux sénéchaux la plupart de leurs pouvoirs, pour les spécialiser entre les mains d'autres officiers préposés à de nouvelles circonscriptions territoriales. C'est ainsi que l'attribution successive des pouvoirs financiers aux trésoriers de France, aux généraux des finances et aux receveurs généraux détermina, à côté des bailliages et des sénéchaussées, la création des généralités, de même que L'attribution des pouvoirs militaires aux lieutenants généraux ou gouverneurs détermina celle des gouvernements. Mais tandis que les gouvernements restèrent, pendant toute la durée de l'Ancien régime, des divisions purement militaires, les généralités, qui n'étaient d'abord que des circonscriptions financières, devinrent au XVIIe siècle, par l'installation régulière dans chacune d'elles d'un intendant investi des pouvoirs les plus étendus, les circonscriptions administratives les plus importantes du royaume. Le nom de généralité, appliqué à une division territoriale, ne se rencontre pas dans les textes privés avant la fin du XVe siècle (journal d'Olivier Masselin), ni dans les documents officiels avant les premières années du XVIe siècle. Mais l'institution même de grandes circonscriptions, spécialement affectées à l'administration financière des provinces, remonte à la fin du XIVe siècle. Lorsque les Etats généraux de 1355 obligèrent la royauté à confier la perception des aides à des délégués nu élus choisis par eux, ces élus furent répartis par diocèses et non par bailliages; les élections correspondirent donc aux circonscriptions ecclésiastiques et non aux circonscriptions civiles du royaume. La royauté, qui s'appropria peu après l'institution, garda les mêmes divisions territoriales, et lorsque, en 1390, afin de faciliter la surveillance que les trois généraux conseillers pour le fait et gouvernement des aides exerçaient sur les élus, on crut devoir attribuer à chacun d'eux l'inspection d'une partie du royaume, on répartit les élections en trois groupes administratifs dont chacun dépendait d'un général : les pays de langue d'oïl, les pays de langue d'oc et les pays d'Outre-Seine-et-Yonne. Ces trois vastes circonscriptions régionales, que l'on désignait par le terme vague de « charges », furent, en fait, les premières généralités; vers 1449, on en créa une quatrième, qui correspondit à la Normandie. C'est dans les mêmes limites territoriales que les quatre trésoriers de France exerçaient leurs charges domaniales et que les quatre receveurs généraux des finances, institués au XVe siècle, centralisaient les revenus du domaine et ceux de l'impôt. Le nombre des généralités fut augmenté progressivement dès la fin du XVe siècle, principalement pour correspondre à l'augmentation du nombre des receveurs généraux; car le nombre des trésoriers et celui des généraux des finances resta fixé à quatre, jusqu'au milieu du XVIe siècle. Il y avait 6 généralités en 1484, 10 en 1523: chacune d'elles, ayant ainsi une moins grande étendue, s'administrait plus facilement. L'édit de décembre 1542 en établit 16 : c'étaient celles d'Aix(-en-Provence), Agen (transportée plus tard à Bordeaux), Amiens, Bourges, Caen, Châlons, Dijon, Grenoble, Issoire (transportée plus tard à Riom), Lyon, Montpellier, Paris, Poitiers, Rouen, Toulouse et Tours. L'édit de janvier 1551 en porta le nombre à 17 par l'adjonction de Nantes, et créa dans chacune d'elles, auprès du receveur général, un trésorier général des finances, réunissant les pouvoirs précédemment partagés entre les 4 trésoriers de France et les 4 généraux des finances. Le bureau de la trésorerie générale, qui reçut le nom de bureau des finances lorsque l'édit de 1577, confirmant celui de 1551, eut porté le nombre des trésoriers à cinq et les eut organisés en corps, devint le centre où aboutissaient toutes les affaires financières de la généralité; et dès lors le territoire de chacune de ces circonscriptions se trouva déterminé par l'étendue de la juridiction attribuée à chaque bureau des finances. Porté à 19, en 1558, par l'adjonction de Limoges et d'Orléans, le, nombre des généralités s'éleva, en 1587, à 20 par la création de celle de Moulins; en 1594, à 21 par la création de celle de Soissons. Enfin, l'établissement de 6 autres bureaux des finances dans les anciennes provinces (Montauban, 1635; Alençon, 1636; La Rochelle, 1694; Auch, 1716; Trévoux, 1762; Pau et Bayonne, 1783), et de 8 bureaux dans les provinces nouvellement annexées au royaume (Trois-Evêchés, Alsace, RoussilIon, Flandre, Hainaut, Franche-Comté, Lorraine et Barrais, Corse), porta le nombre des généralités à 35, à la veille de la Révolution. Dans le cours du XVIIe siècle, les maîtres des requêtes et les intendants d'armée, qui n'étaient d'abord chargés que de commissions temporaires et transitoires, ayant été rendus permanents sous le nom d'intendants de police, de justice et de finances, et ayant reçu des résidences fixes, chacun d'eux fut préposé à une généralité et devint président du bureau des finances qui en était le centre; par exception, la généralité de Montpellier et celle de Toulouse furent réunies sous l'autorité du même intendant. Dès lors les généralités, ayant à leur tête les fonctionnaires provinciaux dont le pouvoir était le plus étendu, prirent une importance prépondérante parmi les autres circonscriptions administratives du royaume; cette transformation se traduisit dans le langage par la synonymie qui s'établit dès lors entre le terme d'intendance et celui de généralité, que l'on donnait indifféremment aux mêmes circonscriptions. La division de l'ancienne France en généralités
comprenait toute l'étendue du territoire, et enfermait dans un même
réseau administratif trois sortes de pays dont la condition était
différente au point de vue de l'impôt : 1° les pays d'Etats,
qui avaient conservé le droit de voter et de répartir eux-mêmes
l'impôt dans leurs assemblées provinciales; 2° les pays
d'élections, où l'impôt était réparti
par des magistrats spéciaux nommés par le roi (élus);
3° les pays d'imposition, où la répartition était
faite directement par l'intendant.
Les généralités de pays d'Etats étaient au nombre de six : c'étaient celles de Dijon (ou de Bourgogne), de Nantes (ou de Bretagne), de Grenoble, d'Aix, de Montpellier et de Toulouse; elles se subdivisaient, selon les pays, en diocèses, bailliages ou vigueries. Les généralités de pays d'élections étaient au nombre de vingt et une : c'étaient celles d'Alençon, d'Amiens, d'Auch, de Bordeaux, de Bourges, de Caen, de Châlons (ou de Champagne), de La Rochelle, de Limoges, de Lyon, de Montauban, de Moulins, d'Orléans, de Paris, de Pau et Bayonne, de Poitiers, de Riom, de Rouen, de Soissons, de Tours et de Trévoux (ou de la Dombes); elles étaient pour la plupart subdivisées en élections, quelques-unes en gouvernements ou en pays abonnés. Enfin il y avait huit généralités de pays d'imposition; c'étaient celles d'Alsace, de Corse, de Flandre, de Franche-Comté, de Hainaut, de Lorraine et Barrois, de Roussillon (ou de Perpignan), et des Trois-Evêchés (ou de Metz) ; elles étaient divisées en gouvernements, bailliages, prévôtés, vigueries ou subdélégations. La division territoriale en généralités avait eu, comme on l'a vu, une origine fiscale : calquée d'abord sur la division ecclésiastique en diocèses, elle s'en était rapidement écartée, à mesure que les besoins de l'organisation financière amenaient la création de nouvelles circonscriptions; elle eut toujours un caractère essentiellement administratif. Elle découpait le royaume en circonscriptions d'étendue très variable, arbitrairement tracées, qui ne correspondaient ni à la configuration du sol, ni au groupement provincial. Aussi différait-elle notablement de la division en gouvernements, qui seule représentait la formation historique de l'ancienne France. Les gouvernements.
Pendant le XIVe et le XVe siècle, il n'y eut rien de fixe ni de régulier dans la création, l'étendue ou le nombre de ces circonscriptions militaires, qui étaient établies selon les nécessités du moment et dont la durée était subordonnée à celle des pouvoirs personnels confiés au gouverneur. Cependant, dès le XVe siècle, il y avait un certain nombre de provinces, toutes situées en frontière, où les guerres anglaises et les révoltes féodales avaient rendu à peu près permanente, en fait, l'institution d'un gouvernement militaire : c'étaient la Guyenne, le Languedoc, la Provence, le Dauphiné, la Bourgogne, la Champagne et Brie, la Picardie, la Normandie. Dans le cours du XVIe siècle, les rois de France multiplièrent les créations de gouvernements, par favoritisme plutôt que par nécessité : le royaume entier se trouva partagé en gouvernements de provinces, au milieu desquels furent créés de nombreux gouvernements de villes, distincts et indépendants des premiers. Les uns et les autres furent établis peu à peu, par une série d'actes individuels ou de règlements locaux. L'édit général de 1545, auquel on rapporte à tort la création des gouvernements de provinces, n'avait au contraire pour objet que d'en réduire le nombre à 13, comprenant outre les 8 provinces déjà indiquées, l'Ile-de-France, la Bretagne récemment réunie, le Piémont, la Savoie et la Bresse conquises depuis 1635. Tel fut aussi l'objet de l'article 271 de l'ordonnance de Blois (1579), réduisant les gouvernements à 12, dont la liste, comparée à celle de 1545, contenait en plus le Lyonnais et l'Orléanais, en moins le Piémont, la Savoie et la Bresse, perdus en 1559 par le traité de Cateau-Cambrésis. Vainement limité par ces deux règlements restrictifs, le nombre des gouvernements alla croissant jusqu'à la fin de l'ancien régime, soit par le démembrement de quelques-uns des anciens, soit par la conquête de nouvelles provinces. C'est ainsi, d'une part, que les gouvernements de Maine et Perche, d'Anjou, de Touraine, de Nivernais, de Berry, de Poitou, furent détachés de l'Orléanais; ceux d'Auvergne, de Bourbonnais, de la Marche, détachés du Lyonnais; ceux de Limousin et de Béarn, détachés de la Guyenne; celui du comté de Foix, détaché du Languedoc; celui de Saintonge et Angoumois, formé en partie de la Guyenne, en partie de l'Orléanais; celui d'Aunis, séparé du précédent après la prise de La Rochelle. C'est ainsi, d'autre part, que les gouvernements d'Alsace, d'Artois, de Roussillon, de Flandre, de Franche-Comté, de Lorraine et de Corse furent successivement créés, à la suite de la réunion de ces provinces. Outre ces grands gouvernements dont le total s'élevait à 33, 7 autres, plus petits, ne comprenant pas une province entière, avaient été détachés des grands : c'étaient ceux de la ville, prévôté et vicomté de Paris, du Havre de Grâce, du Boulonnais, de la principauté de Sedan, de Metz et Verdun, de Toul, de Saumur. Le nombre des gouvernements de provinces, grands ou petits, atteignait par conséquent, en 1789, le chiffre de 40. Ils étaient subdivisés, au point de vue de l'administration militaire, en circonscriptions plus ou moins étendues appelées lieutenances de roi ). A l'intérieur de ces 40 gouvernements généraux, qui englobaient tout le territoire du royaume, trouvaient place une foule de gouvernements particuliers ou gouvernements de villes et places fortes. Déjà nombreux à la fin du XVIe siècle, ils furent multipliés par l'édit fiscal de 1696, qui en créa un dans chaque ville close, et s'élevaient, en 1789, à 400 environ. Ainsi il y en avait 34 dans le grand gouvernement de l'lle-de-France, 3 dans le petit gouvernement du Havre. Ils avaient chacun leur gouverneur , mais, à certains égards, dépendaient du gouverneur général de la province. Le royaume resta ainsi partagé en
gouvernements de provinces et de villes, jusqu'au décret du 22 décembre
1789 suivi de la loi du 26 février 1790, par laquelle l'Assemblée
constituante y substitua les nouvelles circonscriptions territoriales appelées
départements.-
La division de l'ancienne France en gouvernements
n'était pas aussi importante, au point de vue de l'administration
générale du royaume, que la division en généralités
: la première ne correspondait qu'à l'organisation de la
défense intérieure, à la répartition des troupes
et au petit nombre d'affaires militaires que la royauté avait laissées
aux gouverneurs et à leurs lieutenants généraux, tandis
que la seconde servait de cadres à tous les services de police intérieure,
de finances, de justice et même d'administration militaire, qui étaient
concentrés aux mains des intendants. Mais la division en gouvernements
était celle qui rappelait le mieux la formation historique du domaine
royal. A part quelques exceptions peu importantes, les limites des grands
gouvernements répondaient à celles des anciennes provinces,
c.-à-d. aux groupements ethniques qui s'étaient produits
à l'époque féodale, sous
l'influence combinée de la configuration du sol et des nécessités
sociales; les lieutenances qui en formaient les subdivisions, les gouvernements
de villes qui s'y trouvaient enchevêtrés n'étaient
pas des créations arbitraires, mais représentaient presque
toujours les divers éléments organiques qui avaient concouru
à la formation de chaque province, les pays et terroirs où
de longues traditions avaient créé une vie commune entre
les habitants. C'est pourquoi lorsqu'on veut reproduire, sous ses traits
les plus expressifs et les plus vivants, l'aspect géographique de
l'ancienne France, c'est la division en gouvernements que l'on choisit
de préférence à toute autre.
Les anciennes
provinces.
Nous donnons ci-dessous
la liste alphabétique des anciennes provinces et gouvernements,
avec les subdivisions principales que comprenait chaque province :
Répartition
des provinces.
1° Entre les deux versants oriental et occidental de la France, au-dessus de la vallée du Rhône, à l'Est du Bassin parisien qui, au Nord, réunit la Loire et la Seine dans des plaines jumelles, et du Bassin aquitain, au Sud-Ouest, le Massif central, dressé comme un énorme bastion, se divisait jadis en Auvergne dans ses montagnes, ses plaines et ses plateaux intérieurs; Bourbonnais, prolongé par le Nivernais, au delà de la Loire, et Marche sur ses gradins septentrionaux; enfin Limousin et Périgord sur ses pentes de l'Ouest. Sa déclivité du Sud-Ouest était occupée par le Haut-Quercy, le Rouergue et le Gévaudan; celle de l'est par le Velay et le Vivarais; 2° La partie méridionale du domaine rhodanien est dominée, vers l'Est, par les provinces alpestres : Provence et Comtat-Venaissain, comté de Nice, Dauphiné et Savoie, qui s'inclinent à la fois sur la plaine fluviale et la Méditerranée. La Corse, la dernière des acquisitions monarchiques, se peut rattacher à la Provence. 3° Au nord-ouest du groupe alpestre, l'ancien Lyonnais s'interpose, comme une sorte de pont, entre les Alpes et le Massif central, auquel il appartient par ses montagnes; mais, surtout, possédant le confluent du Rhône et de la Saône, il sert de porte aux provinces du Sud-Est vers la France orientale. Cette dernière comprenait, jadis, la Bourgogne, la Franche-Comté, la Lorraine, l'Alsace, la Champagne. De ces zones au relief varié, les deux premières enfermaient dans leurs montagnes là partie septentrionale du grand couloir fluvial, Saône et Rhône; la troisième était limitée par les hauteurs de l'Argonne et les Vosges; la quatrième, moins bien déterminée, s'étendait sur le versant extérieur des Vosges et une partie de la plaine du Rhin. La dernière, enfin, joignait, par des pays de plateaux et de plaines, la France orientale montagneuse aux basses terres de la plaine du Nord. 4° Dans la plaine du Nord-Ouest, des pays arrosés par l'Escaut, la Somme et la Seine, s'étaient formées quatre provinces, les plus riches peut-être de l'ancienne France, par l'activité agricole, aussi bien que par les travaux de l'industrie et du commerce : Flandre, Artois, Picardie, lle-de-France. Ce groupe était géographiquement complété, à l'Ouest, par la Normandie, contrée de relief varié, de ressources assez diverses, et vestibule du domaine séquanien sur la Manche. 5° Sur la Loire moyenne, l'Orléanais se présentait d'abord, quand on venait du nord, comme un trait d'union entre l'lle-de-France, vallée moyenne de la Seine, et les pays, faiblement accidentés ou tout à fait dépourvus de relief, à travers lesquels la Loire coule avec mollesse en aval d'Orléans. Venaient ensuite les plaines qui constituent le domaine proprement dit du fleuve : Berry, Touraine, Anjou. A l'Ouest de l'Anjou, la province du Maine, à la fois bocage et plat, pays, établissait une transition naturelle entre les plaines modernes de la Loire et la granitique Bretagne. Rien de plus parfaitement original que cette dernière région qui, en raison de son caractère géographique nettement déterminé, fut la plus vivace individualite provinciale de la vieille France. Au sud, la basse Loire est dominée, comme au Nord, par un massif de roches anciennes, d'ailleurs fortement déprimé, dans sa partie orientale, par une large trouée qui le sépare des hautes terres du Massif central. Massif et trouée tenaient à l'ancien Poitou. Orléanais, Berry, Touraine, Anjou, Maine, Bretagne et Poitou, l'usage, ici d'accord avec la géographie, englobe ces contrées sous le nom de « Pays d'Ouest-». 6° Au delà du Poitou, le passage entre le val de Loire et la France du Sud-Ouest est continué par une zone intermédiaire qui annonce déjà, progressivement, la région de la Garonne, et répond aux deux provinces : Angoumois, Aunis-Saintonge, démembrement de l'antique Aquitaine. C'était la porte d'entrée de la Guyenne-Gascogne, qui comprenait la plus grande partie du bassin de Bordeaux, si bien déterminé par la nature. En bordure de ce bassin, comme un glacis, le long de la frontière franco-espagnole, s'étageait la province pyrénéenne du Béarn. Enfin, entre tous ces groupes provinciaux de la France océanique qui est, plus spécialement, la plaine française, et ceux du versant méditerranéen, s'étendait le Languedoc, région de passage, comme le Poitou, à la fois montagne, plateau et plaine côtière, et complété, vers l'Espagne, par les deux bastions pyrénéens du comté de Foix et du Roussillon. Les départements.
Au surplus, les cadres départementaux ont, depuis 1790, subi des modifications inspirées par des raisons où la géographie n'avait non plus rien à voir. Sans parler des départements établis par suite d'annexions nouvelles Savoie, Haute-Savoie, Alpes-Maritimes) ou par suite de des pertes territoriales de 1870 (Meurthe-et-Moselle) d'autres ont été constitués à l'intérieur du pays, aux dépens des circonscriptions voisines (Vaucluse, Rhône, Loire, Tarn-et-Garonne). D'autres ont changé de chefs-lieux. Douai, Charleville, Saintes, etc., ont ainsi perdu leur rang administratif. La plus curieuse de ces transformations est assurément celle qui, en 1860, enleva au département du Var le cours entier de ce fleuve, par suite du rattachement de l'arrondissement de Grasse au département nouveau des Alpes-Maritimes. Certains départements ont aussi changé de nom, telle la Mayenne-et-Loire devenue le Maine-et-Loire dès 1791, mais surtout au XXe siècle, pour des raisons d'image, essentiellement dans la perspective du développement du tourisme : les Côtes-du-Nord sont devenues les Côtes d'Armor (1990), la Seine-Inférieure, la Loire inférieure et la Charente inférieure sont devenues la Seine-Maritime (1955), la Loire-Atlantique (1957) et la Charente-Maritime (1941), les Basses-Pyrénées et les Basses-Alpes sont aujourd'hui les Pyrénées-Atlantiques (1969) et les Alpes-de-Haute-Provence (1970). (Ch. Mortet). A la suite des annexions qui ont eu lieu sous la Révolution et l'Empire, le territoire français comprit jusqu'à 130 départements, dont 42 formés dans les territoires annexés et qui cessèrent d'être français par les traités de 1814 et 1815. Régions
et départements aujourd'hui.
Les régions
françaises actuelles
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