|
. |
|
La
découverte des plantes
La botanique au XVIIe siècle |
Aperçu |
La
botanique
ne fut pas cultivée avec moins de zèle dans le cours du XVIIe
siècle qu'elle
ne l'avait été à la Renaissance (La
botanique à la Renaissance).
Le début du siècle reste encore marqué par l'influence
des travaux des frères Bauhin, et des autres
naturalistes de la fin du XVIe
siècle. Mais peu à peu,
on voit éclore, à côté d'avancées en
anatomie
et en physiologie végétale,
avec les contributions d'Aromatari,
Boyle,
Hooke, Spiegel, plusieurs
systèmes de classification comme
ceux de Parkinson, (1640),
Jung
et d'autres, mais dont les plus remarquables sont ceux de John
Ray (1680),
de Rivin (1690),
et de Pitton de Tournefort (1694).
Quoique Rivin soit le premier qui ait rejeté la division des végétaux en arbres et herbes, que Ray et Tournefort eurent le tort de conserver, son système est bien inférieur à ceux de ces derniers, car il est uniquement fondé sur la considération de la corolle. Ray, au contraire, envisage les divers organes du végétal, et sait en tirer des groupes ou des classes considérées comme parfaitement naturelles. C'est ainsi, par exemple, que la seule considération du mode de nervation des feuilles lui fait établir la distinction des Monocotylédones et des Dicotylédones : néanmoins, en fondant cette grande division, il néglige l'étude de l'embryon. Il partage ensuite les Dicotylédones en Monoclines et Diclines, en se fondant sur la contiguïté fruit avec la fleur ou sur leur séparation. Malgré son mérite, la classification de Ray fut complètement éclipsée par celle de Tournefort. La première distinction établie par ce dernier entre les végétaux repose sur la grandeur et la consistance de la tige; il sépare ainsi les herbes et les sous-arbrisseaux d'avec les arbres. Les plantes herbacées fournissent les 17 premières classes et les plantes ligneusesles 5 dernières. Il fonde, comme Rivin, ses classes sur la considération des enveloppes florales. Le succès de Tournefort tient surtout à ce qu'il sut le premier distinguer avec précision les genres, les espèces et les variétés qui s'y peuvent rapporter, et débrouiller ainsi le chaos créé par ses prédécesseurs. Le botaniste termina ainsi dignement le XVIIe siècle en préparant l'oeuvre de Linné, au siècle suivant. Mais déjà à la même époque, la botanique avait pris une face nouvelle en progressant sur d'autres fronts, grâce à la découverte du microscope, qui ouvrit à l'observation un champ immense de recherches et de découvertes. Les travaux de Grew (1682) et ceux de Malpighi (1676) jetèrent ainsi les bases de l'organographie végétale. Néhémiah Grew fut le premier à étudier, à l'aide du microscope, la structure des plantes. Ses ouvrages présentent un ensemble de recherches remarquables sur les organes végétaux, notamment l'ovule et la graine. Marcello Malpighi fit, de l'étude anatomique des organes végétaux et animaux, l'objet de toutes ses recherches. Il décrivit l'évolution de la feuille et de l'ovule naissant, la structure des tissus végétaux composés d'utricules, les fibres et les trachées. Après eux les découvertes ne furent pas aussi rapides qu'on le pourrait supposer. Méritent cependant une mention spéciale les travaux de R.-J. Camerarius sur le sexe des plantes, de Leeuwenhoek sur le tissu cellulaire, de Claude Perrault sur la circulation de la sève, de Dodart sur la physiologie de la tige, de Mariotte sur l'ascension de la sève. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Jalons |
De
Bauhin à Tournefort
Le système de G. Bauhin, publié en 1594, eut un immense succès dans les années qui suivirent; il ne satisfit cependant pas tous les botanistes, tellement était grande la nécessité d'avoir une méthode se rapprochant le plus près possible de ce qu'on appelait l'ordre naturel, c'est-à-dire reflétant des rapports entre les plantes conformes à la réalité. C'est à la découverte de cette classification, aussi débarrassée que possible de l'arbitraire des classificateurs, que les plus grands botanistes du XVIIe siècle, appliquèrent leurs efforts, négligeant pour la plupart ce qui devait assurer cette découverte, l'étude approfondie des organes végétaux. En Angleterre.
Parkinson.
Ray.
En Allemagne.
Jung.
Il insista plus particulièrement sur la nécessité de distinguer les caractères constants des caractères variables. C'est ce qu'il a très bien exposé dans son Isagoge phytoscopia. L'auteur y divise chaque plante en deux parties essentielles : l'une inférieure, comprenant la racine (axe descendant), l'autre supérieure (axe ascendant), comprenant la tige avec ses branches et ses organes appendiculaires (feuille, fleur, fruit). Le plan de séparation, limes communis, de ces deux parties fondamentales, douées de mouvements contraires, se nomme le fond; c'est ce qu'on nommera plus tard le noeud vital. Les feuilles, où l'auteur, a soin de distinguer la surface supérieure de la surface inférieure, se trouvent pour la première fois divisées en simples et en composées. "Il ne faut pas, dit Jungius, comme le font les ignorants ou les observateurs inattentifs, confondre la feuille composées avec un ramuscule ou scion : car elle a, comme la feuille simple, une face supérieure et une face inférieure, et elle tombe de même en automne".Jung paraît avoir le premier employé le mot pétiole ou pédicule pour désigner " la partie étendue en longueur qui maintient la feuille et la fixe à la tige."Il fut aussi le premier à diviser les feuilles composées en digitées et en pennées, indiquant par ce nom que les folioles sont disposées sur deux points opposés du pétiole ou nervure principale, comme les barbes d'une plume (penna). On lui doit également le premier emploi des termes d'opposées, d'alternes ou de conjuguées pour qualifier les feuilles. Pour ce qui concerne la structure de la fleur, nous voyons le mot périanthe, perianthium, (qui signifie littéralement ce qui est autour de la fleur) également employé pour la première fois par Jung. Mais il ne l'applique qu'au calice, et il ne donne le nom de fleur (flos) qu'à la corolle, ce qui explique le choix du mot perianthium : "Le perianthium, dit-il, est ce qui enveloppe cette partie délicate, colorée, qu'on nomme la fleur."Jung distingua également la fleur simple de la fleur composée, qui forme le caractère de toute une famille, les composées. Il emploie le mot de capitule (capitulum) pour désigner la sommité fleurie de la tige, et le mot fleurons (flosculi) pour désigner les parties de la fleur composée. Il se sert également des mots de stamina et de stylus, pour désigner les étamines et le style couronné de stigmates; mais il ignorait le rôle que ces organes jouent dans la fécondation. Le sexe féminin était selon lui représenté par l'individu (tige) qui donne les grains, et le sexe masculin par la tige qui ne produit que des fleurs stériles. C'est assez dire qu'il n'admettait pas l'existence de fleurs réunissant les deux sexes (fleurs hermaphrodites). Jung distingua aussi le fruit de la graine, et dans celle-ci il signala l'existence de l'embryon, qu'il nomme le coeur de la semence (cor seminis). Enfin, il fut le premier à fixer l'attention sur la situation variable de l'embryon; c'est ainsi qu'il nomme l'embryon infère ou supère, suivant que cet important organe occupe la base ou le sommet de la graine. Rivin.
Knauth.
En Hollande.
Les
Commelin.
Le jardin botanique d'Amsterdam, où van der Steel avait introduit des plantes du Cap de Bonne Espérance dont il était gouverneur, fut confié à Frédéric Ruysch pour la démonstration des plantes indigènes, et à Jan Commelin (1629-1692) pour la culture des plantes exotiques. C'est ce dernier qui nous a fait connaître dans Horti medici Amsterdamensis plantae, etc (1697), les plantes des Indes orientales et occidentales cultivées dans le jardin médicinal d'Amsterdam. Ce beau volume contient 112 grandes planches sur cuivre très bien exécutées. Les descriptions sont en hollandais et en latin, avec des notes de Fredérik Ruysch et Fredérik Kiggelar. Caspar Commelin (1667-1731) publia en 1706 une suite à ce volume, et on lui doit aussi en partie la publication de l'Hortus Malabaricus, une flore de Malabar. En Italie.
Colonna.
En France.
Le Specimen Historiae plantarum (1611) de Paul Reneaulme (1560-1624) renferme une bonne notion du genre ainsi qu'un essai de nomenclature binaire. Philippe Cornut (1606-1651), dans son ouvrage intitulé Canadensium plantarum aliarumque nondum editarum Historia (Paris, 1635, in-4), donne la description d'un certain nombre de plantes du Canada cultivées dans le jardin de Jean Robin et Vespasien Robin. C'est en effet à la création du jardin du Louvre, sous la direction des Robin, puis à l'installation à Blois, par Gaston d'Orléans, de jardins célèbres et d'importantes collections d'histoire naturelle, qu'est due l'impulsion donnée en France au développement de la botanique. Les jardins de Blois, qui occupèrent les botanistes Morison, A. Brunyer, Laugier, Marchand, et dont un certain nombre de plantes peintes sur vélin par Nicolas Robert, formèrent une inestimable iconographie aujourd'hui au Muséum, furent, à la mort de Gaston d'Orléans, réunis au Jardin du Roi, l'ancien jardin des Robin, à Paris. Mais déjà le Jardin des Plantes de Montpellier était célèbre par l'enseignement qu'y donnaient Rondelet, Richier de Belleval et Pierre Magnol. Magnol.
Barrelier.
Le système de Tournefort Joseph Pitton
de Tournefort (1656-1708),
entraîné par son goût pour les herborisations, visita
successivement les Alpes du Dauphiné, les Pyrénées,
l'Espagne et le Portugal,
puis sur la proposition du comte de Pontchartrain, fut envoyé en
Orient par Louis XIV et fit d'importantes collections
d'histoire naturelle dans les îles de lla
Mer Egée, l'Arménie, la Géorgie, la Palestine.
Élève de Magnol, à Montpellier, en 1679,
il fut, grâce à la protection de Fagon,
nommé démonstrateur au Jardin du Roi en 1683;
enfin à son retour d'Orient, en 1707,
il devint professeur au Collège de France. C'est en 1694
qu'il publia ses Éléments de botanique ou Méthode
pour connaître les Plantes (Paris, 3 vol. in-8), dont il donna
en 1700 une seconde édition
en latin, avec le titre : Institutions roi Herbariae (Paris, 5 vol.
in-4). Dans cet ouvrage, qui renferme la description de 10 146 espèces
rapportées à 698 genres, se trouve
le système de classification suivant,
qui eut un si grand retentissement et qui, jusqu'à Linné,
fut employé par presque tous les botanistes.
Cette classification, toute pratique et simple qu'elle soit, fut, du vivant même de l'auteur, violemment attaquée par divers botanistes, notamment par J. Ray et Magnol. Les reproches justifiés qu'on lui adressait étaient de suivre encore, la division irrationnelle des plantes en Arbres et en Herbes et d'accorder, comme Rivin, une valeur taxinomique exagérée à la corolle. Mais ce qui assure à nos yeux le mérite de Tournefort, c'est l'établissement des genres sous leur forme actuelle. Botanistes anatomistes et physiologistes L'invention du microscope poussa, au XVIIe siècle, les esprits vers l'étude des organes et des mouvements de la vie, tant animale que végétale, pendant que la fondation de nombreuses sociétés savantes (Académies), faisait de plus en plus généraliser la méthode expérimentale. Mais déjà avant l'entrée en scène du microscope, on rencontre les indices d'une importante éclosion d'idées et de faits nouveaux, aussi bien chez les naturalistes de la fin du XVIe siècle que chez ceux du début du XVIIe. Césalpin, Jung, J. Ray, Morison, etc., ont, les premiers, montré un intérêt pour la structure de la fleur, du fruit et de la graine. Quant aux idées émises par Valerius Cordus, et bientôt par P. Reneaulme, Digby, Mayor, R. Boyle, Ch. Merret, Nath. Henshaw, Adriaan Spiegel sur les fonctions des feuilles, leurs mouvements, la respiration et la nutrition des plantes, si, de fait, elles constituaient une bien faible somme de notions sur la physiologie végétale, elles ont préparé le terrain à Grew et à Malpighi. Les défricheurs. En
Italie
En
Angleterre.
Digby, Mayor et Robert Boyle signalèrent l'intervention de 'l'air nitro-aérien oxygène" dans les phénomènes de la germination, de la végétation et de la respiration des plantes. Christopher Merret publia dans le premier volume des Mémoires de la Royal Society, dont il fut l'un des premiers membres, diverses expériences sur l'absorption de l'humidité de l'air par les végétaux. A l'aide du microscope, Nathaniel Henshaw découvrit les vaisseaux respiratoires (trachées) dans le noyer. Robert Hooke examina la couche subéreuse de l'écorce, les sporules des mousses, et les vaisseaux laticifères qu'il croyait faussement, comme les veines des animaux, garnis de valvules à l'intérieur. Le roi Charles II ayant chargé la Royal Society de Londres de lui expliquer les mouvements de la sensitive, l'opinion fut partagée : les uns en trouvaient la cause dans un effluve subtil, les autres, et de ce nombre étaient Hooke et Verdue, dans la structure fibrillaire de la plante. Spiegel.
Dans ce même livre, qui au demeurant est une véritable introduction à la botanique, Spiegel a donné, l'un des premiers, des indications pratiques à l'usage des herborisants. Pour faciliter la connaissance des plantes, il insiste avec raison sur la nécessité de choisir dans chaque genre une espèce type. Il fournit aussi des préceptes utiles sur la manière de dessécher les plantes et de préparer les herbiers. Il décrit aussi un procédé astucieux pour les personnes qui ne savent pas dessiner, qui est une sorte d'imprimerie d'après nature (on enduit la plante d'encre et on l'applique contre une feuille de papier...). Spiegel recommande aussi de faire des expériences répétées sur l'action des végétaux, employés, soit comme aliments, soit comme médicaments. Une intoxication est vite arrivée! L'ouvrage se termine par un catalogue des plantes (environ 1100) qui étaient cultivées en 1633 dans le jardin académique de Leyde. On y trouve notamment diverses espèces d'Amérique (Pérou, Virginie, Mexique), récemment introduites en Europe. Grew et Malpighi.
Grew.
"Il y a des graines où, fait observer Grew, elle est si petite, qu'il est très facile de l'apercevoir sans l'aide du microscope, et dans quelques-unes il faut, pour la découvrir, couper une partie de la graine même, qui autrement en empêcherait la vue".Le choix que l'auteur avait fait de la fève des marais était très judicieux. Non seulement toutes les parties intérieures qu'il voulait étudier, s'y trouvent grossies, mais il lui était facile de montrer que la peau ou pellicule (appelée plus tard épisperme) qui recouvre la graine se compose manifestement de deux membranes : l'une extérieure, dure, qui recevra de Gaertner le nom de testa; l'autre intérieure, plus mince, qu'on appelle aujourd'hui tegmen ou endoplèvre. Grew ne donna pas de nom particulier à ce qu'on appelle le hile ou ombilic. Mais il eut soin de faire remarquer que l'ouverture signalée, le micropyle, peut se trouver dans des points différents, plus ou moins éloignés du hile, mais toujours correspondant à la radicule. Il distingua nettement l'embryon proprement dit du corps de la graine, corps amylacé, huileux, qu'on a depuis convenu d'appeler l'amande. Il indiqua, outre la radicule, ce qu'il nomme la pluma (plumule), partie qui fait suite à la radicule et forme par son développement la tige de la plante. "Elle se divise, dit-il, au sommet en plusieurs branches, de sorte qu'elle ressemble à un petit bouquet de plumes, et c'est pour cela que je lui donne le nom de plume".On voit que Grew réunissait sous un même nom la tigelle et la gemmule, parties qui furent distinguées par la suite. Nehemiah Grew a fait aussi, le premier, connaître la véritable nature des fleurs composées, dont les centres jaunes ou coeurs-fleuris, comme on les appelait alors, étaient pris pour des étamines : "Les coeurs-fleuris, comme ceux des soucis, des fleurs de tanaisie, sont ordinairement, dit-il, appelés étamines, parce qu'on les voit composés de filets simples, quasi stamina; mais les observations que j'ai faites m'ont persuadé qu'ils ne sont pas bien nommés, car quelque différentes que soient les véritables étamines de diverses fleurs, les prétendues étamines des coeurs-fleuris (capitules) qui ne paraissent être que de simples filets, sont chacune composées de deux ou de plusieurs parties différentes et qui ont toutes des figures de petites fleurs : c'est pour cela que je les appelle fleurons".Malpighi Marcello Malpighi (1628 - 1694) avait pris l'anatomie microscopique pour l'objet de presque tous ses travaux de biologie. En 1675, il dédia à la Royal society de Londres un travail important sur l'anatomie microscopique des plantes : Anatome plantarum, ouvrage contenant 54 planches sur cuivre, et suivi en guise d'appendice (plutôt inattendu), de l'anatomie du poussin (De ovo incubato). L'auteur commence son exposition par le tissu cellulaire qui entre dans la constitution de tous les végétaux, et en forme quelque fois des parties entières. En l'examinant au microscope, il montre ce tissu composé de vésicules de forme variable, auxquels il donna le premier le nom d'utricules (utriculi). C'est pourquoi on appelle aussi le tissu cellulaire tissu utriculaire. Il donne pour commencer l'exemple de l'épiderme de maïs. Malpighi examine ensuite le même tissu sur l'épiderme du poirier, de la chicorée, du chanvre, du saule, etc. et fait voir que les utricules que le tissu présente sont soudées entre elles par une substance intercellulaire, qui par la suite recevra le nom de cystoblastème. L'auteur est aussi le premier à signaler l'analogie de structure et de fonction de certains vaisseaux de plantes avec les vésicules pulmonaires des insectes, et il leur donna le nom de trachées; mais il les représenta assez mal. Le naturaliste admettait l'élasticité des lames spirales qui composent les trachées, et même la possibilité de se dilater et de se contracter alternativement pendant la respiration. Il en montra la présence dans l'écorce aussi bien que dans les fleurs. Quant aux différentes espèces de vaisseaux que le microscope a fait découvrir dans les plantes, il règne encore beaucoup d'obscurité dans les descriptions et les dessins de notre auteur. Les recherches de Malpighi sur la germination sont classiques. Les termes qu'il emploie, presque tous adoptés depuis, montrent l'analogie qui existe entre l'embryon qui se développe dans la graine, et l'embryon qui se développe dans la matrice. Les mots d'ombilic, de cordon ombilical, de secondine, de péricarpe, etc. sont de sa création. La fleur, par laquelle il entendait le calice et la corolle, ne fait que protéger, suivant lui, l'embryon naissant. L'étamine, qu'il représente comme étant composée du filet (petiolus) terminé par l'anthère, sorte de capsule (capsula), ne devait servir qu'à l'élaboration et à la dépuration des humeurs du végétal. Les dessins qu'il donne des grains de pollen contenus dans les loges (loculi) de l'anthère, ne sont pas d'une parfaite exactitude microscopique. Le style, à sommet plus ou moins élargi, n'était également pour lui qu'un organe accessoire de l'ovaire. Le sexe des plantes
et autres menus détails.
Jacob Bobart (1598 - 1680), directeur du jardin d'Oxford, d'accord avec Grew, avait fait diverses expériences sur une plante à sexes séparés, la Lychnis dioica, qui montraient que les ovules des fleurs de la tige fructifère avortent ou demeurent stériles, s'ils ne se trouvent pas en contact avec les anthères ou sachets polliniques des fleurs de la tige staminifère. Sherard, Blair, Ray eurent connaissance de ce fait important; et dès 1686, on voit Ray s'étendre sur la fonction fécondante des anthères. Rodolphe-Jacques Camerarius (1665-1721), de la même famille que Joachim Camerarius ((La botanique à la Renaissance), alla plus loin dans cette voie. Dans une lettre adressée en 1694 à Valentin, il fit voir que les graines sont impropres à la reproduction lorsqu'elles viennent de fleurs qui ont été dépouillées de leurs étamines. Il avait fait des expériences sur le chanvre, dont les graines ne germaient pas quand il n'y avait pas de tiges staminifères. Après Grew et Malpighi, Leeuwenhoek (1632 - 1723) examina soigneusement au microscope le tissu cellulaire et les différentes transformations de ce tissu. Il nia les différences sexuelles des plantes, aperçut les conduits intercellulaires, trouva des tracées dans le tronc même des arbres et signala le premier les vaisseaux ponctués, rayés, etc., que les phytotomistes (= anatomistes des plantes) du XIXe siècle feront particulièrement connaître. La physiologie
végétale.
Perrault.
Dodart.
Mariotte.
"car partout, dit-il, où il y a des tuyaux très étroits qui touchent l'eau, celle-ci y entre et même elle y monte contre sa pente naturelle".Mariotte observa aussi le premier que le suc coloré des plantes coule dans des vaisseaux différents de ceux qui contiennent de la sève ou suc incolore. Les poils dont certaines plantes sont couvertes, il les considérait comme destinés à sucer la rosée et la pluie, parce que les herbes aquatiques en sont dépourvues. Pour savoir comment se fait la maturation des fruits et des graines, Mariotte n'hésite pas à reconnaître "qu'il faut remarquer et considérer beaucoup de choses".On comprend que sa théorie laisse beaucoup à désirer. (F. Hoefer / P. Maury / DV). |
. |
|
|
||||||||
|