|
. |
|
![]() | La racine est cette partie, généralement souterraine, des plantes Phanérogames, qui est destinée à absorber les liquides nutritifs du sol. Elle ne doit pas être confondue avec les tiges souterraines ou rhizomes, qui s'en distinguent par la présence d'écailles foliaires. D'autre part, la racine peut être aérienne ou subir d'autres adaptations sur lesquelles nous aurons à revenir tout à l'heure. Anatomie. Les racines ont d'ordinaire des dimensions proportionnées à celles des végétaux dont elles font partie : d'un certain nombre de troncs principaux partent de nombreuses branches d'autant plus ténues qu'elles sont plus périphériques. L'ensemble de ces branches grêles et touffues a reçu le nom de chevelu, et les racines sont dites fibreuses. Dans d'autres plantes, les racines se gorgent de matériaux de réserve et acquièrent des dimensions hors de proportion avec celles des parties aériennes : on dit alors qu'elles sont tuberculeuses. Tels sont les tubercules des Orchidées, par exemple. Dans ce cas, les matériaux accumulés dans la racine sont utilisés au printemps suivant pour subvenir au développement des parties aériennes nouvelles. Il ne faut d'ailleurs pas confondre ces tubercules radicaux, avec d'autres tubercules, ceux des Lilia cées par exemple, qui sont couverts d'écailles foliaires et qui sont des tiges modifiées. En effet, une racine, modifiée ou non, se caractérise toujours par l'absence complète d'organes foliaires.
Histologie. 1°un épiderme formé d'une couche unique de cellules, qui a reçu le nom de couche pilifère, parce que se sont ces cellules qui s'allongent en poils;Une grande partie des cellules épithéliales jeunes de la racine s'allongent en poils unicellulaires, cylindriques, pressés les uns contre les autres. Tout près de l'extrémité de la racine, ils ne sont pas encore développés; vers la base ils sont devenus brunâtres et ont perdu leur protoplasma. Le temps pendant lequel ils jouissent des propriétés de le vie est donc fort court. Leurs parois sont minces, claires, très souples; leur protoplasme est finement granuleux et incolore. On observe à leur surface, de distance en distance, des sortes de cils incolores, dont le rôle est inconnu. Les racines des Monocotylédones conservent indéfiniment la structure si remarquable que nous venons de décrire : elles n'ont jamais que des faisceaux primaires, les uns vasculaires, les autres libériens, distincts et alternes. Au contraire, chez les Dicotylédones, on voit bientôt apparaître des faisceaux secondaires : les cellules parenchymateuses situées en dedans des faisceaux libériens primaires se segmentent et produisent une zone génératrice étroite ou cambium. Celle-ci donne naissance aux faisceaux secondaires constitués, comme ceux de la tige, par du bois et des vaisseaux en dedans, du liber en dehors, ce dernier en contact avec le liber primaire, qui est peu à peu refoulé vers l'extérieur. Le cambium persiste entre le bois et le liber et continue à donner naissance à ces deux genres d'éléments, ce qui permet une augmentation progressive du diamètre de la racine. Dans les espaces qui séparent les faisceaux, une couche génératrice formée par la segmentation des cellules de la zone péricambiale donne naissance, tantôt seulement à des cellules parenchymateuses, qui forment entre les faisceaux secondaires de larges rayons médullaires, tantôt à de véritables faisceaux, qui contribuent à produire avec ceux dont nous venons de parler un cercle fibro-vasculaire continu. En même temps, la couche péricambiale donne naissance, en dehors des faisceaux, à un parenchyme cortical secondaire, qui refoule au dehors le parenchyme cortical primaire. L'extrémité des racines présente une structure tout à fait particulière. En dehors de la couche épidermique ou rencontre un revêtement cellulaire désigné sous le nom de coiffe on piléorhize, formé de deux zones, l'une interne, constituée par des cellules polygonales, l'autre externe, formée par de grandes cellules arrondies. L'accroissement longitudinal se fait par l'intermédiaire d'un groupe de cellules initiales situées près du sommet, qui donnent naissance, d'un côté, à l'écorce et au cylindre central ou plérome, de l'autre coté, à la coiffe qui est en voie de destruction et de rénovation incessants. Histogénie. Phylogénie et adaptations diverses. La racine, chez l'immense majorité des végétaux vasculaires, est un appareil de soutien destiné en même temps à puiser dans le sol les matériaux nécessaires à la vie de la plante. Chez un certain nombre, elle a subi des modifications importantes : racines-suçoirs des plantes parasites, racines aériennes de certaines plantes épiphytes, etc. Ces diverses adaptations seront étudiées avec les plantes qui les présentent. Physiologie. Nous ne pouvons quitter l'étude de la racine sans dire quelques mots des remarquables relations que contractent celles de certains végétaux avec les champignons. Ces relations sont de deux sortes : ou bien le végétal supérieur vit en symbiose avec le champignon, ou bien il s'en nourrit. Dans le premier cas, on a ce qu'on a appelé les mycorrhizes ectotrophes. Les racines sont entièrement recouvertes d'un manteau constitué par des hyphes de champignons, qui pénètrent même entre les cellules de l'épiderme. Le manteau adventice croît d'ailleurs en même temps que la racine. Ces mycorrhizes se rencontrent chez les Cupulifères d'une façon constante, elles sont très fréquentes chez les Salicinées et les Conifères, plus rares chez les Bouleaux, les Aulnes et les autres arbres. Tous les champignons de des forêts européennes sont susceptibles de prendre part à leur constitution. Les expériences de Frank ont montré que ce revêtement de mycélium est très utile à la nutrition des arbres qui le présentent; il sert d'intermédiaire entre la racine et les éléments nutritifs du sol. En effet, la Monotropa hypopytis, dépourvue de chlorophylle, commence par vivre en parasite sur les racines des pins. Plus tard, ses racines se recouvrent d'hyphes de champignons qui extraient pour elle les éléments azotés et carbonés de l'humus. Ce fait est général dans cette espèce. Chez les Ericacées et les Empétracées, les filaments de mycélium pénètrent dans les cellules épidermiques des racines et y constituent des nids ou des pelotons. Ils sent, au début, gorgés de protoplasme, mais celui-ci passe bientôt dans les tissus de la plante supérieure, qui s'en nourrit. Les racines de celle-ci sont d'ailleurs dépourvues de poils absorbants, et leurs cellules épidermiques sont très grandes. Nous retrouvons ces mycorrhizes endotrophes chez les Orchidées, surtout chez celles dépourvues de chlorophylle et chez un grand nombre de plantes herbacées appartenant aux familles les plus diverses. Ce sont des plantes dites saprophytes. L'adaptation à la consommation des champignons fait un pas de plus chez les Aulnes, les Eléagnées et divers autres arbres. Sur leurs racines on trouve des nodosités volumineuses ou mycodomaties provoquées par un champignon dont le mycélium pénètre dans l'intérieur des cellules et y constitue des pelotons serrés. Il y a là de véritables dispositions, dans le détail desquelles nous ne pouvons entrer ici, pour recueillir le mycélium, le faire grandir, et finalement absorber les provisions d'albumine qu'il a accumulées. D'autres mycodomaties sont constituées par les nodosités des Légumineuses. Elles ont une structure parenchymateuse, et leurs cellules renferment de nombreuses bactéries. Mais celles-ci ne sont pas logées pour servir de nourriture à la plante. Les bactéries du sol, saisies dans certaines espèces par un filament protoplasmique parti d'un poil radiculaire, sont logées dans un habitacle spécial ; en revanche, elles fixent l'azote de l'air et permettent à la plante de se l'assimiler : c'est donc là un cas de symbiose. (Dr L. Laloy). |
. |
|
| |||||||||||||||||||||||||||||||
|