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Dédale,
Daidalos
= l'Artiste. - Nom d'une série de familles d'artistes
légendaires supposés avoir vécu à Athènes
et en Crète .
Les premiers ils donnèrent de la vie et du mouvement aux statues,
qui, avant eux, lorsque l'art était encore dans l'enfance, n'offraient
que des masses inertes, et ressemblaient à des momies. Les ouvrages
qu'ils léguèrent à la postérité étaient
tous exécutés en bois, excepté le choeur dansant d'Ariane
à Cnossos ,
qui était en marbre blanc. La tradition à rassemblé
sur un seul Individu les travaux et les aventures de ces différents
personnages.
Ce Dédale était, suivant
les uns, fils de Métion, petit-fils d'Eupalamos et arrière-petit-fils
d'Erechthée; suivant d'autres, fils
de Palamaon ou d'Eupalamos, et petit-fils de Métion et d'Alcippé.
Il était né à Athènes, et fut contemporain
de Thésée. C'est lui qui détacha
les bras et les jambes du corps de la statue, et qui marqua les yeux. Quelque
grossiers que fussent ces premiers essais, ils suffirent pour faire attribuer
à Dédade l'invention d'automates, ou statues animées
qui voyaient et marchaient Platon s'est moqué
de cette fable.
La mythologie
grecque attribuait encore à Dédale l'invention
de la hache, de la scie, du niveau, des vergues, des pliants à l'usage
des femmes qui célébraient les Panathénées.
De ses trois fils Scyllis, Dipaenos et Icare,
le dernier se distingua en inventant les voiles. Enfin, son neveu Perdix,
appelé aussi Talos, Calos, et Circinus, mit le premier en usage
le tour et le compas.
Jaloux de la célébrité
de son neveu, Dédale le tua, et alla chercher un asile auprès
de Minos, roi de Crète, pour lequel il
construisit le fameux Labyrinthe .
Il servit aussi les amours de Pasiphaé,
et ce fut par son conseil qu'Ariane remit à Thésée
le fil indicateur, auquel le héros dut son salut. Minos, furieux
de cette trahison, fit enfermer Dédale et son fils Icare dans le
labyrinthe; mais tous deux s'échappèrent au moyen d'ailes
construites par l'artiste grec, qui perdit son fils dans sa périlleuse
excursion au-dessus des mers.
Arrivé à Cumes ,
où il consacra ses ailes dans un temple qu'il dédia à
Apollon,
il gagna ensuite Camicos ou Inycon en Sicile .
Cocalos, qui était roi de ce pays, n'écouta nul lement les
réclamations de Minos; il fit même étouffer ce prince
dans un bain, pour sauver le célèbre architecte auquel la
Sicile dut plus tard de superbes constructions. Suivant d'autres, Minos
fut tué par les filles de Cocalos, qui aimaient Dédale, Celui-ci
se rendit ensuite en Sardaigne, et y éleva de grands monuments par
l'ordre d'Iolaüs.
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Dédale
et Icare.
Bas-relief antique. Villa Albani. Rome.
Une autre tradition nous montre Dédale
construisant des navires à voile pour s'échapper de Crète.
Icare,
pilote inhabile, périt dans les flots, et son cadavre est jeté
sur une île de la mer Samienne, Doliché, où Héraclès
le trouve et l'ensevelit. Le père, reconnaissant, érigea
une statue au dieu, à Thèbes ,
ou, suivant Apollodore, à Pise .
Le même auteur ajoute que cette statue était d'une ressemblance
si frappante, qu'Héraclès la prenant, dans l'obscurité
de la nuit, pour un autre lui-même, la brisa d'un coup de pierre.
Suivant Hygin,
Dédale avait suivi Thésée
à Athènes. D'autres traditions
citées par Diodore, et qu'on ne saurait
classer chronologiquement dans la vie de l'artiste, le font figurer dans
les mythes égyptiens : c'est d'après des types égyptiaques
que Dédale construit le labyrinthe de Crète
et perfectionne l'art plastique, C'est lui-même qui élève
le magnifique portique du temple d'Héphaistos
à Memphis, et les Égyptiens,
reconnaissants, lui érigent un temple auprès de cette ville.
Eustathe fait
périr Dédale en Sicile ,
de la main des filles de Cocalos.
Les Anciens attribuaient à Dédale
: les statues d'Héraclès à Thèbes, à
Corinthe;
sur la frontière des Mégalopolitains, et des Messéniens
en Arcadie ;
la statue de Trophonius chez les Lébadéens;
de Britomartis, à Olus; d'Athéna,
à Cnossos ;
d'Aphrodite, à Délos ;
d'Artémis, à Monogissa en Carie .
Homère
parle déjà du célèbre choeur dansant d'Ariane,
exécuté en marbre blanc, et regardé comme l'oeuvre
de Dédale. (E. Jacobi, Th. Bernard). |
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