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Les Larinés
Mouettes et Goélands
Les Mouettes et les Goélands sont des oiseaux, qui formaient le genre Larus de Linné, constituent maintenant, sous le nom de Lariens ou Larinés (Larinae), la principale tribu de la famille des Laridés, qui comprend aussi les Stercoraires et les Sternes ou Hirondelles de mer. 
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Mouette rieuse.
Une Mouette rieuse (Larus ridibundus),
dans son plumage d'été (tête noire).

Chez les Larinés, toutefois, le bec ne présente pas tout à fait la même conformation que chez les Stercoraires ou chez les Sternes. La mandibule supérieure, vers le milieu de laquelle viennent s'ouvrir les narines, est solide sur toute son étendue et se termine par un crochet assez accusé, tandis que la mandibule inférieure présente un angle plus ou moins saillant au point de rencontre de ses branches. Les pattes, de hauteur moyenne et placées moins en arrière que chez la plupart des Canards, ont généralement quatre doigts, savoir trois doigts antérieurs réunis par des membranes et un pouce libre, inséré à une faible hauteur sur le tarse; mais parfois le doigt postérieur fait complètement défaut. Les ailes sont pointues et la queue, formée d'une douzaine de pennes, est presque toujours coupée carrément et rarement échancrée ou taillée en pointe. Enfin le plumage n'offre jamais, chez les oiseaux adultes, que des teintes unies et largement distribuées, du blanc pur sur les parties inférieures du corps, du gris cendré ou ardoisé, du brun foncé et du noir sur le manteau, souvent même la teinte blanche envahit le cou et la tête; mais, dans d'autres cas, celle-ci est coiffée d'une sorte de chaperon brun, gris ou noir. Enfin les grandes pennes alaires, qui sont d'un brun noirâtre ou d'un noir mat, sont marquées de taches blanches plus ou moins étendues et régulièrement distribuées.

Modes de vie.
Les Larinés sont répandus sur toute la surface du globe, mais ils sont particulièrement communs dans les régions septentrionales des deux hémisphères. Ils vivent pour la plupart sur les côtes ou dans leur voisinage immédiat, de telle sorte que leur présence annonce presque infailliblement aux marins le voisinage de la terre ferme. Parfois cependant, surtout pendant l'hiver et à la suite des tempêtes, ces palmipèdes remontent le cours des grands fleuves, tels que le Danube, le Rhin, le Rhône ou la Seine et se montrent assez loin dans l'intérieur des terres.

Quelques Mouettes nichent même dans ces conditions, mais presque toujours c'est au bord de la mer, sous l'abri d'un rocher ou sous une excavation du sol garnie de quelques herbes marines que s'effectue la ponte, comprenant trois ou quatre oeufs, dont le fond gris, brunâtre ou verdâtre est parsemé de nombreuses taches brunes ou grisâtres. Les petits naissent couverts d'un épais duvet et ont, pendant plusieurs semaines, besoin de la protection et des soins de leurs parents qui pourvoient à leur nourriture. Ils mettent deux ou trois ans à acquérir la livrée définitive, qui est la même pour les individus des deux sexes, la femelle ne se distinguant du mâle que par sa taille un peu plus faible.
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Goéland cendré.
Goéland cendré (Larus canus). Photo : Tim Bowman. 

Les Mouettes et les Goélands se nourrissent de Poissons, de Mollusques et de Crustacés qu'ils pêchent à marée basse ou qu'ils saisissent prestement à la surface des flots, et ils se jettent avec non moins d'avidité sur les corps en décomposition que la vague ramène sur le rivage, sur les débris de Poissons, sur les restes de Pinnipèdes ou de Cétacés qui sont abandonnés par les pêcheurs. Sur la grève, ces oiseaux tantôt marchent à petits pas pressés, tantôt se tiennent presque immobiles en troupes nombreuses, d'où un individu se détache de temps en temps pour prendre son vol ou se jeter à l'eau, Ils ne plongent pas volontiers, mais nagent avec autant de grâce que de légèreté. Leur vol n'est pas très rapide, mais assez soutenu et assez facile pour qu'ils puissent rester sur leurs ailes des heures entières, se jouant dans les airs à la manière de certains oiseaux de proie.

Les oeufs et les jeunes de diverses espèces de Mouettes et de Goélands sont entièrement recherchés par les peuples du Nord qui les font entrer dans leur alimentation.

La classification des Larinés
On appelle communément Goélands les Larinés de taille moyenne ou de grande taille dont la tête est dépourvue de capuchon, à tous les âges et dans toutes les saisons, et Mouettes les Larinés de dimensions plus faibles dont les individus adultes, en livrée de noces, portent un capuchon de couleur plus ou moins vive, mais cette distinction ne repose sur aucun caractère scientifique, et l'on trouve toutes les transitions entre les deux catégories. Goélands et Mouettes se répartissent dans cinq genres : Larus, Pagophila, Rissa, Rhodostethia et Xema.
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Mouette rieuse.
Une Mouette rieuse, à Paris, dans son plumage d'hiver. © Photo : Serge Jodra, 2012.

Le genre Larus.
Le genre Larus ne comprend pas moins de quarante-trois espèces qui différent les unes des autres par la taille, par la présence ou l'absence de capuchon, par les teintes de ce capuchon ou par certaines particularités de moeurs. De ces quarante-trois espèces, quelques-unes seulement fréquentent les côtes européennes de la Manche, de l'Atlantique et de la Méditerranée

Ce sont le Goéland marin (Larus marinus L.) qui, à l'âge adulte, porte un manteau noir contrastant vigoureusement avec le blanc de neige de la tête et du reste du corps; le Goéland brun (L. fuscus L.) plus petit que le précédent, le Goéland argenté (L. argentatus Cm.), presque aussi gros que le Goéland marin, mais revêtu d'un manteau gris; le Goéland bourgmestre (Larus glaucus Fab.), le Goéland cendré (L. canus L.), le Goéland leucoptère (L. leucopterus Fab.) qui sont des formes réduites du Goéland argenté; le Goéland atricille (L. atricilla L.), au manteau d'un gris brun, au capuchon gris; le Goéland rieur ou Mouette rieuse (L. ridibundus L.), de la taille d'un Canard, au capuchon brun, au manteau gris, qui fréquente l'embouchure de la Seine; la Mouette mélanocéphale (L. melanocephalus Natt.) différant de l'espèce précédente par son capuchon noir, etc.


Les Pagophiles.
Les Pagophiles (Pagophila Kaup.), dont on ne connaît qu'une seule espèce, la Pagophile blanche (P. eburnea Phipps), ont le bec court et robuste, les ailes très aiguës, la queue longue et égale, les tarses courts, scutellés en avant et réticulés en arrière, les doigts antérieurs réunis par des membranes échancrées et le pouce rattaché au doigt interne par une membrane dentelée. La Pagophile blanche, qui porte en été une livrée d'un blanc d'ivoire, lavée de rose sur les parties inférieures du corps, habite la Nouvelle-Zemble, l'île Jan Mayen et d'autres terres arctiques, ainsi que la partie orientale de l'Amérique boréale. Ce n'est que d'une façon tout à fait accidentelle qu'elle se montre sur les côtes plus méridionales.

Le genre Rissa.
Les Mouettes du genre Rissa se divisent en deux espèces, les Mouettes tridactyles et les Mouettes des brunes. Les premières sont ainsi nommées parce qu'elles ont le plus souvent le pouce complètement atrophié. Elles se distinguent en outre par leur bec fortement arqué en dessus, leurs pattes courtes et leur queue légèrement fourchue. La Mouette tridactyle ordinaire (Rissa tridactyla L.) qui, au printemps, est d'un blanc de neige avec le manteau bleuâtre, habite les régions arctiques pendant la belle saison et descend en hiver jusqu'aux Canaries et aux Açores. Quant à la Mouette des brumes (Rissa brevirostris), elle ressemble beaucoup à la précédente; son bec est plus court, ses pattes sont rouges.
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Mouettes tridactyles.
Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla). Photo :  Julie St. Louis. 

Rhodostéthies.
Les Rhodostéthies, dont on ne connaît qu'une seule espèce (Rhodostethia rosea Macgill.), ont les parties inférieures du corps lavées de rose, le manteau d'un gris perle, le cou entouré en partie par un anneau noir incomplet. Jadis très communes aux Féroë et même sur les côtes d'Angleterre, ces jolies Mouettes ne se trouvent plus aujourd'hui qu'au Groenland et sur les côtes de la presqu'île Melville.

Le genre Xema.
Enfin le genre Xema ne comprend lui aussi qu'une espèce à queue fourchue, le Xema Sabini. On distingue dans cette espèce deux sous-espèces :  le Xema S. furcatum Néboux des côtes de Californie et des îles Galapagos, et le Xema S. Salinci J. S. de l'Alaska et du Groenland. (E. Oustalet).
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Mouette de Sabine.
Jeune Mouette de Sabine (Xema Sabini). Photo :  Lee Karney.
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Dictionnaire Les mots du vivant
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