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N

Nable. - Instrument utilisé en Syrie et en Perse dans l'Antiquité, du type harpe, mais dont la boîte de résonance se trouve placée obliquement dans la partie supérieure.

Nacaires, du persan naquara. Au Moyen âge, instruments de percussion en forme de petites timbales, empruntés à la musique orientale. Thoinot Arbeau (1588) appelle encore les timbales « le tambour des Perses ».

Nachthorn, en allemand, littéralement = cor de nuit. - Jeu d'orgue, en tuyaux bouchés, connu depuis le XVIIe s. et qui a conservé son nom  allemand dans la facture moderne. Sa sonorité se rapproche de celle du cor.

Nachtigall, mot allemand signifiant rossignol. - Jeu d'orgue, sorte de mixture, du même genre que l'avicinium, le jeu d'Oiseau, de Rossignol, dans les anciennes orgues.

Napolitaine. - Petite composition vocale profane, à 3 voix le plus souvent, dont un livre entier, de Giac. Celano, fut publié en 1582; un à 4 voix, de Sev. Cornet, en 1563, et des échantillons isolés dans les livres de Villotte ou de Azzaiolo (1557 et suiv.); de Bald. Donato (Canzon Villanesche alla Napolitana), 4 voix, en 1551; (Villanelle); de Ferretti (Canzone alla Napolitana), à 6 voix, à 5 voix, depuis 1565 environ et Giov. de Macque, à 6 voix (1581 et suiv.).

Nasard. - L'un des jeux de mutation simple de l'orgue, servant à renforcer la quinte du son fondamental dans le huit-pieds. Son modèle aigu s'appelle larigot.

Neume. -  Signe de notation, usité autrefois en plain-chant. A leur origine, les neumes sont simplement les accents qui en grammaire, marquent les inflexions de la voix dans le discours. Ils subissent ensuite les mêmes phases que l'écriture en général; leurs formes, d'abord cursives et déliées, deviennent plus larges, plus anguleuses, plus carrées. Chacun d'eux a un nom particulier; il indique que la voix doit monter, descendre ou se tenir à l'unisson, sans toutefois faire connaître la note d'unisson, ni le degré précis de descente ou d'ascension la mélodie est supposée connue par l'usage. C'est pour suppléer â l'insuffisance de cette notation, que Gui d'Arezzo, au XIe siècle, introduisit l'usage de la portée, sur laquelle il échelonna les neumes. - On appelle aussi neume une partie de phrase dans le plain-chant. - Enfin une neume est une courte mélodie qui suit. l'alleluia de la messe ou certaines antiennes.

Nocturne. - Ce nom s'applique d'abord, dans l'office religieux, aux trois parties des Matines, nommées aussi Ténèbres  pendant la semaine sainte, et pour lesquelles Palestrina, Ingegneri et Victoria ont composé leurs immortels répons. Au XVIIIe s., le notturno s'entendait, dans un sens analogue à la sérénade, d'un morceau instrumental exécuté en plein air, de nuit, dans un jardin ou sous les fenêtres d'une personne que l'on voulait fêter ou honorer. Ce titre a été donné à des compositions de Michel Haydn (1772) et de Mozart (1776) pour petit orchestre. Ces ouvrages, comprenant une série de petits morceaux séparés  les uns des autres, étaient destinés à des exécutions en plein air, de nuit. Il n'y a aucun rapport de forme entre le notturno pour petit orchestre, de l'époque classique, et les nocturnes modernes. Au XIXe s. le même titre fut donné à de petites pièces de musique de chant à deux voix, d'un caractère analogue à celui de la romance, tels les nocturnes de Mme Gail, tout au début du siècle, ceux de Blangini. Le charmant duetto pour 2 voix de femmes, dans Béatrice et Bénédict, de Berlioz (1856), rentre dans le style du nocturne. En même temps, le pianiste John Field (1782-1837) et Chopin (à partir de 1834) fixèrent la forme du nocturne pour piano, qui est un morceau de mouvement lent et d'expression pathétique ou sentimentale avec ornements mélodiques, sur le plan très simple du da capo, souvent avec une accélération de mouvement dans la partie centrale. Les deux nocturnes pour orchestre, de Debussy, Nuages et Fêtes, datent de 1900.

Noël. - Cantique en l'honneur de la fête de Noël. Les noëls ont été adaptés, à toutes les époques de l'ère chrétienne aux airs familiers àla foule. Cet usage a persévéré. Beaucoup de noëls sont restés populaires. Citons, par exemple, les noëls bourguignons, en langue bourguignone, par La Monnoye, chefs-d'oeuvre de naïveté malicieuse (1700).

Noire (notation musicale). - Note de musique qui vaut le quart d'une ronde ou la moitié d'une blanche : 2 croches, 4 doubles croches, 8 triples croches,1 6 quadruples croches, sont des équivalents d'une noire. On distinguait autrefois la noire à queue, la noire carrée, et la noire en losange : le plain-chant a conservé ces deux dernières espèces, mais en musique on ne se sert plus que de la première. 

Non troppo, locution italienne = pas trop, employé dans l'indication des mouvements ou des nuances : non troppo allegro = pas trop vite; non troppo forte = pas trop fort.

Notation. -  Figuration, au moyen de certains signes, des sons musicaux, de leur valeur, de leur durée, etc. Un long travail a été nécessaire pour atteindre le degré de précision du système de notation en usage aujourd'hui. Les anciens Grecs, et après eux les Latins, se servaient d'une notation aphabétique, c'est-à-dire dans laquelle les notes étaient représentées par des lettres, dont la grosseur ou la forme était modifiée d'une octave à l'autre. A la suite de l'invasion des Barbares, ce système fit place à celui de la notation neumatique, qui semble remonter au VIIIe siècle. C'est dans la notation primitive du plain-chant, dite « notation carrée », (de la forme des signes), qu'il faut chercher l'origine de la notation moderne. On pense qu'elle prit naissance vers le Xe siècle, et l'on sait qu'elle vécut concurremment avec la notation neumatique. C'est, dit-on, à Gui d'Arezzo qu'on doit l'usage de la portée, qui n'était que de quatre lignes dans le plain-chant, seule musique utilisée alors. Enfin, avec le XIIe siècle, commença l'apparition de la musique dite. proportionnelle qui attribuait aux notes, en même temps que l'intonation, une valeur rythmique précise. Au XIVe siècle, on voit surgir enfin les indications de mesure, et le système se complète, au XVIIe, avec la barre de mesure. La notation moderne était complète alors, mais certains systèmes autres continuèrent d'être employés jusqu'au commencement du XVIIIe siècle, entre autres ce qu'on appelait la «-tablature », qui s'appliquait surtout au luth et fit l'orgue.

Note. -  Signe ou figure graphique servant à la représentation visuelle des sons. La forme et le nom des figures de notes ont varié et varient suivant les systèmes de notation. Elles expriment à la fois l'intonation par leur position sur la portée et la durée, par leur forme, soit la situation du son dans l'échelle et sa valeur relativement à une unité fixée de temps. Considérées sous le rapport de l'intonation, elles reçoivent le nom du son qu'elles représentent, conformément au système de notation adopté, soit A, B, C, etc., dans la notation alphabétique, La, Si, Do, etc., dans la terminologie guidonienne. Elles portent quelquefois une autre dénomination que voici : Tonique, sus-tonique, médiante, sous-dominante, dominante, sus-dominante, sensible; celle qui recommence la gamme et qui vient après la note sensible s'appelle octave. (Mode). Considérées sous le rapport de la durée, elles reçoivent un nom approprié à leur rôle et à leur forme, Ronde, Blanche, Noire, etc. 

Nuance. - Degré de force ou de
douceur qu'il convient de donner aux sons. Les nuances plus usitées sont représentées par des signes conventionnels ou soufflets. Ainsi, le signe < correspond à crescendo; le signe > à decrescendo. L'ensemble des deux signes réunis < > indique qui il faut d'abord augmenter progressivement le son, et le diminuer progressivement ensuite. De nombreuses expressions, toujours en italien,
sont ajoutées aux nuances d'accent ou d'expression, comme aux nuances de mouvement.

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