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Le Cygne

Cygnus, Cygni, Cyg

Constellation du Cygne.



Découverte
Traversée par la Voie Lactée, la constellation du Cygne correspond à l'une des régions les plus riches du ciel, tant par le nombre d'objets que l'on peut y observer, que par leur diversité. On y rencontre en particulier de belles nébuleuses diffuses, qui ne se révéleront cependant que sur des photographies à longue pose.

Deneb, l'étoile la plus brillante de la constellation est une supergéante chaude qui a achevé la combustion de l'hydrogène de son coeur et s'achemine actuellement vers le stade de géante rouge. Située à 3000 années-lumière, elle nous apparaît de magnitude 1,25 et figure parmi les vingt étoiles les plus brillantes du ciel nocturne. Sa magnitude (-8,73) absolue est gigantesque. Elle correspond à la luminosité de 300 000 soleils.

Delta Cygni est une étoile de magnitude apparente 2,86, éloignée de 170 années-lumière. Sa magnitude absolue est de -0,74, soit la luminosité de 170 soleils.

[La Voie Lactée]
[Les étoiles]

Excursion
Albireo*** est une magnifique étoile double. La première composante est de magnitude apparente 3,05 et de couleur jaune. Sa magnitude absolue est de -2,31, traduisant une luminosité 700 fois supérieure à celle du Soleil. La seconde, écartée de 34", apparaît bleue. elle est de magnitude 5,20. Le système se situe à 400 années-lumière de nous.

Sadir, au centre de la croix, est également une supergéante, mais plus évoluée que Deneb. Elle est de magnitude apparente 2,23, mais brille comme 20 000 soleils (magnitude absolue -6,12) et est signalée dans les catalogues comme quadruple. La deuxième composante, une binaire serrée, est de magnitude 10,80 et se trouve écartée de 2'21". Distance de Sadir : 2000 années-lumière.

Gienah est une étoile triple située à 72 années-lumière. La composante la plus brillante est une sous-géante de type spectral K et de magnitude apparente 2,23 et de magnitude absolue 0,76 (42 soleils). Le deuxième élément, de magnitude 11,9 est écarté de 58".

[Les étoiles multiples]

Exploration
61 Cygni est une étoile triple située à 10,9 années-lumière. La première composante, orangée, est de magnitude 5,60. La deuxième, de même couleur et écartée de 27", est de magnitude 6,10. Les deux astres accomplissent une révolution autour de leur centre de gravité commun en 692 ans. La deuxième composante possède en outre un compagnon dont la révolution dure cinq ans. 61 Cygni est la première étoile dont on ait pu évaluer la parallaxe, et partant, en déduire la distance
Le dédoublement de la 61e du Cygne a été obtenu la première fois par Bradley, en 1755; réobservé ensuite par C. Mayer en 1778, et, depuis, étudié d'une façon assez continue, ce système est fort intéressant à plus d'un titre.

C'est sur ces étoiles qu'on a constaté, pour la première fois, un mouvement propre (5", 14) considérablement supérieur à la moyenne et qui n'a été surpassé depuis que par ceux de l'étoile 1830 Groombridge et de l'étoile de Kapteyn (zones de Cordoba).

C'est, d'ailleurs, la rapidité énorme de ce mouvement propre qui avait fait présumer à Bessel sa proximité de la Terre, et le lui avait fait choisir pour servir à prouver que certaines étoiles sont à des distances accessibles à nos moyens de mesure; il trouva, en 1838, pour leur distance commune au Soleil, 600 000 rayons de l'orbite terrestre.

Ces, étoiles sont donc emportées dans l'espace d'un mouvement commun, tout en restant à la même distance du Soleil; elles sont donc liées l'une à l'autre et doivent tourner toutes deux autour de leur centre de gravité commun.

C'est ainsi que Bessel avait interprété les observations dont il disposait; et il avait assigné à la période une durée de 400 ans.

Depuis lors, la durée de la période a été progressivement augmentée, et par suite la courbure de l'orbite diminuée, par les astronomes qui se sont occupés de ce système, jusqu'à, ce que, en 1875, Flammarion, réunissant les observations connues depuis sa découverte, ait constaté qu'elles se placent sur une ligne absolument droite qui, d'ailleurs, ne contient pas l'étoile principale. Le mouvement relatif de l'une des étoiles, par rapport à l'autre, est une ligne droite : c'est là un fait assez curieux qui augmente encore l'intérêt de ce couple. (Ch. André, 1900).

Omicron Cygni 1 et 2 forment une paire optique (c'est-à-dire dont les étoiles sont seulement rapprochées par un effet de perspective) très spéciale, puisque ses deux composantes sont, chacune de son côté, des doubles à éclipses de la famille d'Algol (Persée). Le premier système, situé à 650 années-lumière, voit la magnitude de composante principale passer de 4.00 à 4,40 lors des éclipses qui ont lieu tous les 10 ans et 5 mois (la prochaine se produira en 2003). Le second couple, éloigné de 540 années-lumière, fait évoluer sa magnitude entre 4,20 et 4.40 en trois ans et un mois.
Khi Cygni est une variable rouge de type M 7 à longue période et de forte amplitude, L'étoile qui se situe à 270 années-lumière, voit sa magnitude évoluer entre 4,20 et 14,00 au cours d'une période de 407 jours. Elle possède en outre un compagnon de magnitude 7,40 à 2'38" d'écart. 
cCygne (4,0-6,5 à 13,5) - La variabilité de cette étoile a été découverte par G. Kirch, le 19 octobre 1686 (Miscellanei Berolinensi, vol. I, p. 309). Pigott, Olbers et Bode l'ont ensuite étudiée assidûment; pour le courant de ce siècle, les documents les plus importants sont dus à Argelander et à Chandler La époques des maxima successifs sont données par la formule représentative :
M = 1763. Juin, 3j,5 + 406j,02.n + 0,j,0075.n2 + 25,j,0.sin (5n +272°),
la période moyenne de variabilité est, d'après cela, de 406,02 j; comme pour o Baleine celle durée n'est pas constante, elle est soumise à une petite inégalité séculaire et aussi à une inégalité périodique d'environ soixante-douze jours : de même son éclat maximum n'est pas toujours le même en moyenne, elle est alors de 5e magnitude, mais les écarts à celle valeur peuvent dépasser une grandeur entière en plus on en moins, si bien que lors des plus faibles valeurs de son maximum, l'étoile ne devient pas toujours visible; à l'oeil; Ia durée moyenne de sa visibilité à l'oeil nu est de cinquante-deux jours, dont vingt pour la période d'accroissement et trente-deux pour celle de diminution de lumière. (Ch. André, 1899).
P Cygni est une variable éloignée de 5000 années-lumière, qui expulse à chacune des ces crises d'importantes quantités de matière (l'enveloppe ainsi éjectée présente un spectre caractéristique dû à son expansion). La magnitude évolue ordinairement entre 3,50 et 6. Mais l'astre a connu une grande éruption au début du XVIIesiècle, avant de se stabiliser ver 1680. 
Étoile nouvelle de Janson (3 gr. à 5 gr.). En l'an 1600, on a à signaler un phénomène analogue [à celui de l'étoile nouvelle de Kepler dans Ophiuchus], mais cependant d'allure finale différente: le géographe Wilhelm Janson constate alors dans le Cygne l'apparition d'une étoile nouvelle, dont il n'indique pas la grandeur; deux ans plus tard, Képler la vit pour la première fois et l'estime de 3° grandeur.

En 1621, elle était invisible à l'oeil nu, et, en 1655, Cassini la retrouve de 3e grandeur; après quoi elle disparaît de nouveau, jusqu'à ce que, en novembre 1665, Hévélius constate sa réapparition comme étoile de grandeur 3,4 et que, dans le courant de l'année 1667, il l'ait retrouvée de 5e grandeur, éclat qu'elle a conservé depuis d'une façon constante. (Ch. André, 1899).

SS Cygni, au sud-est de Rhô Cygni, est une autre variable dont les erratiques sautes d'humeurs, espacées en moyenne d'un mois et demi à deux mois, font passer la magnitude de l'astre de 12 à 8 en l'espace de quelques heures seulement.
[Les étoiles variables]
M 29 est un amas ouvert immergé dans des nébulosités dans lequel on pourra dénombrer une centaine d'étoiles dispersées. Sa magnitude est de 6,50, sa distance de 4000 années-lumière.
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Amas ouvert M 36.
M 29.
M 37.
M 39.

M 39 *** est un amas ouvert relativement pauvre, mais brillant (magnitude 4,50). Sa distance est évaluée à un millier d'années-lumière.

[Les amas ouverts]
La Nébuleuse North America = NGC 7000 correspond à un vaste complexe nébulaire, situé à 1500 années-lumière, où se rencontrent aussi bien des nébuleuses par émission que des nébuleuses par réflexion ou des nuages sombres. L'objet, susceptible d'être deviné à l'oeil nu, mais difficile à observer vraiment autrement que par la photographie, a été découvert par William Herschel en 1786. Sa forme n'a été révélée que lors qu'on en a pris le premier cliché un siècle plus tard. 
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NGC 7000 : nébuleuse America
NGC 7000, la nébuleuse America, et (à droite) celle du Pélican. 
Ci-dessous : zoom sur NGC 7000.
Source : The STScI Digitized Sky Surveycompositage : Imago Mundi, © 2004.
NGC 7000 : nébuleuse America

La Nébuleuse du Pélican = IC 5067- 5070, qui englobe 56 Cygni, une étoile massive bleue qui fournit l'énergie nécessaire à son éclat, appartient au même ensemble de nébulosités que la Nébuleuse America, dont elle n'est séparée que par le ruban poussiéreux d'un nuage moléculaire. Il s'agit d'une région où se côtoient très jeunes étoiles et masses gazeuses en évolution rapide. Sur la photo l'hydrogène - très chaud - apparaît en rougeâtre, et le soufre en bleu-vert. On peut également remarquer des filaments de poussières sombres.
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IC 5067-70 = nébuleuse du Pélican
IC 5067 et IC 5070 (la nébuleuse du Pélican).-
IC 5067-70 = nébuleuse du Pélican
Partie centrale de la nébuleuse du Pélican
Crédit : John Bally (U. Colorado), KPNO 0.9-m Telescope, NOAO, AURA, NSF

IC 5146 = Nébuleuse du Cocon est une nébuleuse brillante associée à un amas ouvert dont les étoiles ont des âges de l'ordre de 240 millions d'années. Magnitude : 7 à 8. Distance : 3200 années-lumière.  Diamètre : environ 15 années-lumière.
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IC 5146 : nébuleuse du Cocon.
La nébuleuse brillante IC 5146. 
Ci-dessous : La nébuleuse du Cocon et son sillage de poussières.-
IC 5146 : nébuleuse du Cocon.

NGC 6914 est un complexe nébulaire situé à environ 6000 années-lumière de nous. Il s'y  mêle des nuages opaques et sombres de poussières interstellaires, des nébuleuses par réflexion, autour d'étoiles bleues très chaudes (association stellaire Cygnus OB2)  et grandes régions émettrices rouges d'hydrogène ionisé (HII) par ces mêmes étoiles.
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NGC 6914.
NGC 6914 (AD : 20h24m 43,3s; Déc. : +42°28'57,5"). 
[Les nuages interstellaires]
Les Dentelles du Cygne = NGC 6960 ***, forment avec NGC 6979, et NGC 6992-5 = les Cirrus, une anneau nébuleux, la Boucle du Cygne, distant de 1400 années-lumière. Cette structure, accessible, semble-t-il, dans de bonnes conditions aux jumelles, mais révélant seulement ses caractéristiques sur des photographies à longue pose, correspond à la matière dispersée dans l'espace par une supernova. L'anneau, situé à 2500 années-lumière, occupe dans le ciel un diamètre de 2,5° et continue de s'étendre à la vitesse de 6" par siècle. Selon les hypothèses que l'on fait sur la progression passée de cette enveloppe gazeuse et le freinage par le milieu interstellaire qu'elle subit, la date du cataclysme qui l'a causée est placée il y a 100 000 ans (les premiers temps d'Homo sapiens sapiens), ou il y a seulement 30 000 ans.
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NGC 6960 : dentelles du Cygne
Dentelles du Cygne. Crédit : J. Hester (ASU), NASA.
[Les supernovae]
La Nébuleuse du Croissant = NGC 6888, résulte de l'expulsion de grandes quantités de matière par l'étoile bleue (WR 136) que l'on voit au centre de l'image, et qui est une étoile de Wolf-Rayet. L'objet est situé à 5000 années-lumière de nous. 
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NGC 6888 : nébuleuse du Croissant
Nébuleuse du Croissant (NGC 6888).

La Nébuleuse clignotante = NGC 6826*** est une nébuleuse planétaire de magnitude 8,50 dont l'enveloppe se dilate à la vitesse de 13 km/s. Un effet d'optique fait parfois croire au clignotement de son étoile centrale (de magnitude 10,20), d'où le nom. Sur le cliché du Télescope spatial Hubble sont parfaitement visibles les structures emboîtées des enveloppes liées aux effets de vents stellaires de vitesses différentes. On note également (comme c'est souvent le cas à la périphérie des nébuleuses planétaires) la présence de deux nodules polaires (en rouge), baptisés FLIERS.
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NGC 6826 : Nébuleuse clignotante
Nébuleuse clignotante (NGC 6826).
Crédit: B. Balick, J. Alexander (University of Washington), et al., NASA
[Les nébuleuses planétaires]

Curiosités
Tout près de Eta Cygni : la source de rayonnement X, Cygnus X-1. Cette émission, la plus puissante du ciel dans ce domaine de longueurs d'onde, est attribuée à l'existence d'un disque de gaz surchauffé en orbite autour d'un trou noir. Une hypothèse confortée par l'observation directe du compagnon (une étoile de type B0 et d'une trentaine de masses solaires) dont est originaire la matière transitant par le disque. Elle a permis de déduire pour l'objet compact une masse dépassant les 6 masses solaires, accréditant l'idée d'un trou noir, une étoile à neutrons ne pouvant pas atteindre une telle masse. [Les trous noirs]
Plusieurs novae ont été observées dans la constellation. Très proches de SS Cygni, par exemple, la nova de 1978 et la nova de 1876.


Une nova en 1992.

[Les novae]
On signalera enfin l'essaim assez discret (ZHR = 5) des alpha-cygnides dont le radiant se situe près de Deneb. Il est actif autour du 21 juillet. [Les systèmes de coordonnées]

Repérages
Le tableau ci-dessous donne les coordonnées (époque J2000,0) des objets du ciel profond mentionnés dans cette page : [Les systèmes de coordonnées]
Nom Ascension droite Déclinaison
M 39 21h32m11s 48°26'28"
M 29 20h23m55s 38°31'52"
NGC 7000 21h01m46s 44°11'59"
IC 5067 20h50m44s 44°21'24"
IC 5146 21h53m31s 47°15'59"
NGC 6960 20h52m02s 31°11'26"
NGC 6992-5 20h56m24s 31°43'00"
NGC 6826 19h44m49s 50°31'27"
NGC 6888 20h12m 30s 38°25' 00"
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