|
. |
|
Les Radiolaires |
Les
Radiolaires
forment un ordre de Protozoaires marins
appartenant au groupe des Rhizopodes. Ce
sont des organismes microscopiques mesurant en général de
1 à 2 dixièmes de millimètre, généralement
à squelette siliceux qui n'a jamais la forme d'une coquille,
et qui consiste tout simplement en piquants rayonnants ou en sphères
treillissées. Le corps consiste en une capsule enveloppée
d'une membrane résistante et contenant une masse sarcodique, des
vésicules, des gouttelettes graisseuses.
Un petit nombre seulement de types de ces Radiolaires, que caractérise leur capsule centrale, sont dénués de parties dures. Toutes les autres espèces sécrètent des parties siliceuses, dont quelques-unes ont la forme d'aiguilles ou d'étoiles isolées, et dont la plupart se groupent suivant une disposition concentrique, rayonnée ou globulaire, en constituant un squelette composé. La variété de ces squelettes siliceux est réellement surprenante; l'élégance et la délicatesse de ces productions dépasse toute imagination.-
Le nombre des espèces connues est de plusieurs milliers. Les couches du Tertiaire en renferment un grand nombre; certaines marnes' crétacées de la Sicile et de la Grèce sont particulièrement riches en Radiolaires fossiles. Caractères.
Le sarcode environnant la capsule émet en tous sens des pseudopodes simples ou ramifiés, parfois anastomosés entre eux, et où les courants de granulations sont très visibles. Ce même parenchyme renferme quelquefois des amas de pigments, mais constamment des cellules jaunes nucléées, qui ne sont autre chose que des Algues unicellulaires (Zooxanthelles); c'est une vraie symbiose; enfin on rencontre, dans la zone périphérique principalement, des alvéoles transparentes (Thalassicolla pelagica). Le sarcode extracapsulaire communique avec le sarcode intracapsulaire par des ouvertures ou pores, soit nombreux et uniformément répartis (Peripylaria), soit au nombre de trois et alors assez grands (Tripylaria, encore appelés Phaeodariés); enfin chez les Monopylaria, les pores sont multiples, mais réunis en un petit espace (plaque poreuse).-
Le squelette siliceux des Radiolaires est formé d'aiguilles, pleines ou creuses, ou d'une substance organique, l'acanthine; les spicules siliceux forment parfois une sorte de réseau spongieux à la surface du corps; chez certaines espèces, des piquants creux, plus forts, sont disposés en rayonnant, et peuvent être associés au treillis siliceux superficiel. Mais outre la sphère treillisée superficielle, il peut y avoir plus profondément d'autres sphères concentriques, reliées avec la première et entre elles par des travées rayonnantes (Polycystines). Il arrive aussi que la sphère s'aplatisse en forme de disque (Staurodictya elegans), ou s'allonge en tube ou en casque (Dictyocejihalus), etc. Moeurs,
habitudes, régime.
Leurs pseudopodes servent plutôt à la capture des proies qu'à la locomotion. Ceux qui rampent au fond de la mer (Phaeodariés) ont les pseudopodes mieux développés que les pélagiques. Les Radiolaires appartiennent à
la foule considérable des organismes transparents et frêles
qui nagent et oscillent en liberté, se tenant à la surface,
par millions, aux heures propices, et dont l'apparition dépend beaucoup
des courants et des vents.
L'expédition océanographique du Challenger entre 1872 et 1876 avait été l'occasion d'une première étude sur les micro-organismes marins. Dans la conclusion de son rapport sur les Foraminifères, C. Wyville Thomson écrit : « Les Radiolaires se comportent quelque peu différemment des Foraminifères, au point de vue de leur distribution. Quand le filet est jeté en mer à une profondeur de 1000 brasses, on constate que le nombre des Radiolaires s'accroît et que les. individus des espèces qui vivent aussi à la surface sont plus grands. Beaucoup de types, d'autre part, n'habitent qu'à la profondeur que nous venons de citer, et manquent totalement à la surface. On peut admettre que les Radiolaires vivent dans toutes les profondeurs, même dans les plus considérables, qui peuvent atteindre parfois 5 milles anglais. On conçoit alors que les êtres qui vivent ainsi contribuent notablement à la formation des couches sur le fond des mers. Nous avons même trouvé un dépôt, que Murray a désigné sous le nom de « Vase des Radiolaires » parce qu'il était constitué presque entièrement par les restes de ces créatures .Reproduction. La reproduction des Radiolaires se fait de deux façons : par zoospores ou par simple division : 1° Dans le premier mode, le noyau se segmente un grand nombre de fois; les pseudopodes se contractent et rentrent dans la capsule, après quoi l'ensemble de la cellule se divise à son tour en un grand nombre de petites masses à deux cils vibratiles renfermant chacune un des noyaux précédemment formés. Ce sont autant de zoospores. La membrane capsulaire se détruit et les zoospores, mises en liberté, nagent d'abord pendant quelque temps puis deviennent autant de nouveaux individus. ClassificationLes Radiolaires peuvent être divisés en Radiolaria monozoa (Radiaires isolés) comprenant les groupes des Thalassicolles, des Polycystines et des Acanthomètres, et Polycyttaria (Radiolaires coloniaux) comprenant les groupes des Sphérozoaires et des Collosphérides. D'autres auteurs préfèrent les diviser en Péripylaires, y compris les formes coloniales, Monopylaires et Phaeodariés, en se fondant sur la disposition des pores de la capsule centrale. (Dr L. Hn.).-
PaléontologieLes squelettes de Radiolaires que l'on rencontre à l'état fossile sont ceux à piquants soudés (squelette treillisé), désignés par Ehrenberg sous le nom de Polycystines. On en connaît une très grande variété de formes, mais, dans les couches géologiques, ils jouent un rôle bien moins important que les Foraminifères. Il y en aurait dès le Carbonifère; mais c'est dans le Lias inférieur des Alpes autrichiennes que se trouvent les premières espèces d'une conservation parfaite et d'une détermination indiscutable. Certains calcaires siliceux à Aptychus, du Jurassique supérieur, seraient presque entièrement formés de Radiolaires. On en trouve aussi dans le Crétacé, mais surtout dans le Tertiaire où ils ont été étudiés par Ehrenberg et Störh. Le plus riche gisement est celui de la Barbade (Antilles); c'est un massif rocheux de 3500 m au-dessus de la mer, formé, aux deux tiers de carbonate de chaux, et dans lequel Ehrenberg a pu décrire 278 espèces de Polycystinées, datant du Miocène. Un autre gisement, très abondant, du Tertiaire supérieur, se trouve aux îles Nicobar; un troisième, étudié par Stöhr (148 espèces), est de Girgenti, en Sicile : c'est une roche siliceuse blanche, à aspect crayeux, qui constitue le tripoli. La plupart des genres fossiles sont encore vivants (Heliosphaera, Cenosphaera, Haliomma, Heliodiscus, Petalospyris, etc.). Les Cyrtidae sont surtout abondants à l'état fossile ; parmi les genres qui semblent éteints, on peut citer : Lithopera (Miocène), Lychnocanium (Miocène), Lithocampe, Distephanus, Spongospira (tous du Tertiaire de Sicile), Astromma, Ommatodiscus, etc. (E. Trouessart). |
. |
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|