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Les
Ptérosauriens
sont un ordre de Reptiles, dont ont rencontre
les restes fossiles dan les terrains mésozoïques.
C'étaient des animaux de tailles très diverses, à
grosse tête montée sur un cou
long et épais, à fortes
mâchoires
allongées en bec et armées de dents. Ces formes possédaient
une membrane propre au vol. Ils formaient,
avec les Dinosauriens, l'autre composante
importante du groupe des Ornithodires. On les divisent en deux sous-ordres
principaux : les Ptérodactyloïdés et en Rhamphorhychoïdés
:
Les Ptérodactyloïdés,
qui sont du Jurassique supérieur (Malm),
ont le crâne avien, les narines grandes, des dents ne s'étendant
que dans la partie antérieure du bec, la queue courte, le cinquième
doigt
de la patte postérieure rudimentaire, la moitié proximale
du tarse distincte du
tibia.
Les Ptérodactyles en sont le genre type. On a, autrefois, émis
l'idée que la membrane du Ptérodactyle était un organe
de natation, non de vol; nous savons positivement
aujourd'hui que le Ptérodactyle volait et ne pouvait nullement nager.
Les Rhamphorhynchidés
se distinguent par le crâne relativement
court et trapu, les narines petites, des dents diminuant de force d'avant
en arrière, les antérieures étant longues et crochues,
la queue longue, le métacarpe
beaucoup plus court que la moité de l'ulna, la moitié proximale
du tarse parfois soudée au tibia, Cette
famille, qui s'étend depuis le Lias (Jurassique
inférieur),jusqu'au Jurassique supérieur,
comprend des animaux ayant depuis la taille du Corbeau
jusqu'à celle d'Oiseaux plus grands que
l'Aigle.
Un monde disparu.
Au Jurassique,
pendant les mers étaient sillonnées
par de gigantesques Reptiles, Plésiosaures
et Ichthyosaures, dont rien, dans la nature
actuelle, ne peut nous donner la moindre idée, pendant que sur la
terre ferme régnaient en maîtres les Dinosauriens,
les plus curieux peut-être de tous les animaux que nous aient légués
les anciens âges, les airs étaient peuplés d'êtres
non moins étranges, ni Oiseaux, ni Reptiles
en apparence, présentant ce curieux caractère d'être
à la fois des Oiseaux dépourvus de plumes
et armés de dents, et des Reptiles, peut-être à sang
chaud, ne pouvant ni nager ni marcher.
Ce n'était
pas seulement par la taille que la classe des Reptiles annonçait
sa prééminence dans les anciens temps; c'était encore
par des formes plus variées et plus singulières que celles
qu'elle revêt de nos jours. En voici qui volaient, non pas par le
moyen de leurs côtes comme les Dragons
des légendes, ni par une aile sans doigts
distincts comme celle des Oiseaux, ni par une
aile où le pouce seul aurait été libre, comme celle
des Chauves-Souris, mais par une aile soutenue
principalement sur un doigt très prolongé, tandis que les
autres avaient conservé leur brièveté ordinaire et
leurs ongles. En même temps, ces Reptiles volants ont un long cou,
un bec d'oiseau, tout ce qui devait leur donner un aspect hétéroclite.
Georges Cuvier
a désigné sous le nom de Ptérodactyles, dès
1809, ces étranges Reptiles. Le membre antérieur est transformé
en un organe de vol et pourvu d'une membrane
cutanée; un doigt court est au membre antérieur muni d'une
griffe qui permettait à l'animal de grimper; le crâne, semblable,
par son aspect, à celui d'un oiseau, est généralement
allongé; la queue est courte; le cou est fort, assez long; les vertèbres
et les os des membres sont
creux et pneumatiques; les vertèbres cervicales et dorsales sont
procéliennes, les caudales amphicéliennes; le pied porte
quatre doigts fonctionnels ; la longueur du métacarpe
fait plus de la moitié de celle de l'ulna; le bec est allongé,
garni dans sa partie antérieure de dents coniques; les narines sont
très grandes.
Certains Ptérosauriens
n'étaient guère plus gros qu'un Moineau,
mais d'autres étaient beaucoup plus grands : l'aile d'un Ptérodactyle
géant peut atteindre 0,60 m, et l'on a trouvé dans les terrains
crétacés
du Kansas des ossements que Marsh
a rapportés au genre Ptéranodon et qui indiquent des
animaux dont les ailes devaient avoir près de 6 mètres d'envergure.
Le seul crâne du Pteranodon longiceps Marsh a 0,75 m de long. Ces
bêtes monstrueuses devaient d'ailleurs être bien communes aux
États-Unis
pendant l'époque crétacée, car il existe dans les
collections de l'université de Yale, à New-Haven, dans le
Connecticut, des ossements qui indiquent plusieurs centaines de Ptéranodons
gigantesques.
Caractères
généraux des Ptérosauriens.
Lorsque l'on étudie
le squelette des Ptérosauriens, il est
tentant (à défaut d'être probant lorsqu'il s'agit de
reconstituer la phylogénie de ces animaux) de le comparer à
chaque instant à celui de l'Oiseau. L'anatomie
de la tête se suit trait pour trait dans ses points essentiels, pour
les deux groupes, bien que l'on trouve chez les Ptérodactyles quelques
particularités qui n'existent plus aujourd'hui que chez un seul
Reptile,
l'Hattérie ponctuée de la Nouvelle-Zélande
(Rhynchocéphalidés). La boîte crânienne est arrondie,
ainsi que chez les Oiseaux, et à l'inverse de ce que l'on voit chez
les Reptiles, le condyle par lequel la
tête s'articule avec la colonne vertébrale
est situé à la base du crâne et non à sa partie
postérieure. Les orbites sont très grandes et la sclérotique
est supportée par un anneau de pièces osseuses, ainsi qu'on
le voit chez certains Oiseaux et chez quelques Reptiles. L'ouverture externe
des narines est située très près des yeux.
La ressemblance entre les Ptérosauriens et les Oiseaux est encore
affirmée par la présence de fossettes lacrymo-nasales. Le
prémaxillaire est très développé; les pièces
dentaires de la mandibule sont soudées
entre elles.
Chez les Ptérodactyles,
les mâchoires, qui sont courtes et robustes,
sont garnies de dents à leur extrémité antérieure,
tandis que la mâchoire se prolonge en une sorte de bec, probablement
revêtu de corne, et dépourvu de dents chez les Rhamphorhynques
et chez les Dimorphodons; chez ces derniers les dents
postérieures sont très courtes, tandis que les dents antérieures
sont fortes et pointues. Par leur disposition, leur mode d'implantation,
les dents rappellent bien mieux ce que l'on voit chez les singuliers Oiseaux
à dents des terrains crétacés
des États-Unis, tels que l'Hespérornis, qu'à ce qui
existe chez les Reptiles proprement dits.
Une découverte
des plus intéressantes faite dans les grès verts de Cambridge
en Angleterre ,
grès verts qui appartiennent à la partie supérieure
des terrains crétacés inférieurs, a été
celle du moulage naturel de la cavité crânienne d'un Ptérodactyle.
Cette pièce si intéressante a été étudiée
par Seeley, et lui a montré que le cerveau
ressemblait beaucoup à celui des Oiseaux, du Hibou en particulier;
les hémisphères cérébraux ont le même
développement; le cervelet et les nerfs optiques
sont ceux de l'Oiseau, plutôt que ceux du Reptile.
Comme chez les Oiseaux,
les vertèbres du cou sont les plus fortes
de toutes; ces vertèbres sont tantôt courtes et massives,
tantôt allongées; leur nombre est généralement
de 7 à 8. Les deux premières vertèbres sont soudées
ensemble, au moins chez les espèces du Crétacé.
Les vertèbres sont procéliennes, c'est-à-dire que
leur face articulaire antérieure est excavée pour recevoir
la convexité que forme la face postérieure; l'existence des
côtes cervicales est douteuse. Entre la région cervicale et
la région sacrée se trouvent de 14 à 16 vertèbres,
sur lesquelles une ou deux seulement sont lombaires, ou dépourvues
de côtes. Les côtes s'articulent avec
les vertèbres par deux têtes ou extrémités distinctes.
Tantôt les côtes ne s'attachent pas au sternum, ainsi qu'on
le voit chez les Ptérosauriens du Jurassique,
tantôt, comme chez les Ptérosauriens des terrains crétacés
de l'Amérique du Nord,
le sternum est massif et porte des traces d'articulations
costales. Le sternum est toujours complètement ossifié et
pourvu d'une crête médiane qui rappelle le bréchet
des Oiseaux et qui indique l'attache de muscles
puissants.
-
Ptérodactyle.
- Les Ptérodactyles avaient une taille qui variait de celle des
plus grands vautours à celle des pigeons. Ils avaient le corps moyen;
la queue courte, le bec long et pointu, muni de fortes dents, une membrane
alaire très vaste dépendant du petit doigt de la main, démesurément
allongé; leur peau était sans doute nue. Le Pterodactylus
longirostris, long de 30 cm, se trouve dans les schistes lithographiques
de Bavière. |
Les Ptérosauriens
étaient des animaux au vol puissant et rapide; aussi chez eux le
membre antérieur est complètement modifié et disposé
en vue de cette fonction. Nous venons d'indiquer la force du sternum; chez
les grands Ptérosauriens d'Amérique,
tels que le Ptéranodon, pour aider à la puissance du vol,
l'arc pectoral était fortifié par la soudure de plusieurs
vertèbres,
et par l'articulation robuste du scapulum avec la colonne
vertébrale; c'est virtuellement la répétition
pour l'arc scapulaire de ce qui existe
normalement pour l'arc pelvien; dans ce cas l'épaule est absolument
comparable au bassin. Le mode de renforcement
de l'arc scapulaire est tout à fait particulier à ces animaux
et n'a pas encore été signalé chez d'autres
vertébrés.
Chez les Ptérosauriens jurassiques l'arc scapulaire ressemble beaucoup
à celui des Oiseaux; la clavicule
fait défaut; le scapulum et le coracoïde ne sont pas soudés
ensemble, au moins chez les espèces américaines.
Chez les Oiseaux,
qui sont les animaux aériens par excellence, les ailes
sont formées de plumes raides qui
sont fixées par leur base à une sorte de moignon aplati et
presque immobile; les deux os de l'avant-bras
ne peuvent tourner l'un sur l'autre et le poignet ou carpe
ne se compose que de deux petits os placés sur un même rang;
la main n'est constituée que par un pouce rudimentaire, un petit
stylet représentant le doigt externe et
un doigt médian composé de deux phalanges.
L'organe du vol est tout autre chez les Mammifères
aériens, tels que les Chauves-Souris.
Chez ces dernières c'est un repli de la peau
qui sert à frapper l'air, et pour le soutenir les doigts prennent
une longueur extrême.
Chez les Ptérosauriens
la disposition de l'aile ne ressemble en rien à ce que nous voyons
chez les Oiseaux, mais rappelle jusqu'à un certain point ce qui
existe chez les Chauves-Souris; mais bien que tous les doigts prennent
part à la formation de l'aile, le petit doigts seul s'allonge démesurément
pour soutenir une large membrane qui va s'insérer tout le long du
bras, dans toute l'étendue du tronc et se continue jusqu'à
la queue.
Les Ptérodactyles
ont quatre doigts; le pouce porte deux phalanges,
le
doigt suivant est
composé de trois phalanges; on compte quatre phalanges au troisième
doigt, tandis que le doigt qui supporte l'aile a quatre phalanges très
allongées. Ce grand doigt correspond au petit doigt de la main
de l'humain, chez les Rhamphorynques qui ont cinq doigts aux membres antérieurs.
-
Rhamphorhynque.
- Les Rhamphorhynques, qui ressemblaient beaucoup aux Ptérodactyles,
possédaient de grandes ailes longues et étroites, en faux,
dont la membrane s'attachait du pied à l'extrémité
du petit doigt très allongé du membre supérieur. La
tête, allongée en bec, avait l'extrémité de
ses mâchoires édentées. |
Dans ces schistes
lithographiques de la Bavière
qui nous ont fourni tant d'animaux intéressants, tant de spécimens
remarquables par leur admirable état de conservation, il a été
trouvé, en 1873, un Rhamphorhynque sur lequel l'aile est intacte.
Cet échantillon, qui a été étudié par
Marsh ,
montre que l'aile était une membrane semblable à celle des
Chauves-Souris,
lisse et finement réticulée. La membrane s'attachait, en
dedans, dans toute l'étendue du bras; le
cinquième doigt, très allongé, soutenait une fort
longue membrane qui se prolongeait jusqu'à la base de la queue.
Celle-ci était très longue et les vertèbres
en étaient retenues par des tendons ossifiés;
elle se terminait par une membrane de forme ovalaire soutenue par des tiges
membraneuses s'appuyant sur les vertèbres; bien que flexibles, ces
tiges étaient cependant assez rigides pour ne pas être fléchies;
le singulier appareil que l'on voit à l'extrémité
de la queue du Rhamphorhynque remplissait évidemment le rôle
de gouvernail à l'animal et servait à prendre le vent.
Chez les Ptérodactyles
le gouvernail faisait défaut; la queue était très
courte et toutes les vertèbres étaient mobiles les unes sur
les autres.
-
On a fait cette
remarque que les os de la main
sont plus allongés chez les Ptérosauriens qui ont la queue
courte que chez ceux chez lesquels cet organe est très long. La
disposition des os du poignet ressemble beaucoup plus à ce que l'on
voit chez certains Oiseaux, chez l'Autruche par
exemple, que chez les Reptiles.
Le nombre des vertèbres
soudées pour former le bassin varie de
3 à 6; ce bassin est remarquablement peu développé;
l'os iliaque est prolongé en avant et
en arrière, comme celui des Oiseaux, mais les autres parties rappellent
plutôt ce que l'on voit chez les Reptiles. Chez certains Ptérodactyliens
le fémur a des affinités avec l'os
de la cuisse de certains Mammifères
carnivores, tandis que chez d'autres il rappelle le fémur des
Oiseaux. Il existe au pied, tantôt quatre, tantôt cinq doigts.
Les Ptérodactyles
avaient les mâchoires courtes et garnies
de dents dans toute leur longueur; chez d'autres,
les mâchoires, très prolongées, se terminaient vraisemblablement
par un bec corné; chez certains il n'existait
de dents que dans une partie de l'étendue des mâchoires; les
dents étaient parfois toutes semblables et d'égale force;
parfois, au contraire, les dents antérieures étaient beaucoup
plus longues et plus acérées que les dents postérieures;
les Ptéranodontidés sont caractérisé par l'absence
de dents. (A.E. Brehm / E. Sauvage).
La classification
des Ptérosauriens.
Les caractères
que nous venons d'indiquer sont tellement particuliers qu'il n'est pas
surprenant que les Ptérosauriens, qui ont aussi été
désignés sous le nom d'Ornithoscélidiens, aient
été considérés tantôt comme des Oiseaux,
tantôt comme des Reptiles, tantôt
comme des animaux intermédiaires entre ces deux dernières
classes. Cuvier ,
Oken ,
faisaient du Ptérodactyle un Reptile; Soemmering
voyait dans cet animal un Mammifère
volant; Hunter
et Blumenbach
le regardaient comme un Oiseau; pour Goldfuss et de Blainville ,
le Ptérodactyle doit prendre place dans une classe intermédiaire
entre celle des Oiseaux et des Reptiles.
Seeley avait cherché
à démontrer l'étroite parenté des Ptérosauriens
avec les Oiseaux, en se basant principalement sur la structure pneumatique
du squelette, du crâne et du cerveau.
Il n'a pas été suivi dans cette voie. Zittel, avec la plupart
des paléontologistes, a estimé que « malgré
la concordance avec les oiseaux que Seeley a fait ressortir, le caractère
reptilien domine décidément ». Aujourd'hui, on s'accorde
à placer les ancêtres des Oiseaux dans un autre ordre d'Ornithodires
(celui des Dinosauriens). Les Ptérosauriens
sont totalement distincts, et restent, eux, sans descendance. La classification
actuelle comporte les sous-ordres, familles
et genres suivants
:
Ptérodactyloïdés |
Ptérodactylidés |
Pterodactylus
(Ptérodactyles) |
Cténochasmatidés |
Ctenochasma,
Gnathosaurus, Huanhepterus |
Dsungariptéridés |
Dsungaripterus,
Noripterus, Phobetor, Puntanipterus |
Ornithocheiridés |
Ornithocheirus,
Araripesaurus, Brasileodactylus, Santanadactylus |
Tapéjaridés |
Tapejara,
Tupuxuara |
Criorhynchidés |
Criorhynchus,
Tropeognathus |
Ptéranodontidés |
Pteranodon,
Ornithostoma |
Azhdarchidés |
Azhdarcho,
Doratorhynchus, Quetzalcoatlus, Titanopteryx |
Autres
genres :
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Anhanguera,
Araripedactylus, Cearadactylus, Dermodactylus, Gallodactylus, Germanodactylus,
Mesadactylus, Nyctosaurus, Ornithodesmus, Pterodaustro |
Rhamphorhynchoïdés |
Rhamphorhynchidés |
Rhamphorhynchus
(Rhamphorhynches), Angustinaripterus, Campylognathoides,
Dorygnathus, Odontorhynchus, Parapsicephalus, Preondactylus, Rhamphocephalus,
Scaphognathus
Sordes |
Anurognathidés |
Anurognathus,
Batrachognathus |
Dimorphodontidés |
Dimorphodon,
Peteinosaurus |
Autres
genres :
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Comodactylus,
Eudimorphodon, Herbstosaurus, Nesodactylus, Rhamphinion |
Genres
divers : Austriadactylus, Feilongus, Nurhachius,
Raeticodactylus, Thalassodromeus |
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