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Nouvelle Zélande
New Zealand

 

41 00 S, 174 00 E
La Nouvelle-Zélande, pays membre du Commonwealth, est un grand archipel du Pacifique Sud découvert en 1642 par Tasman, et situé au Sud-Est de l'Australie. Il est composé principalement de deux grandes îles-: l'île du Nord ou Ika-Namawi  (833 km de long) et l'île du Sud ou Tavaï-Pounamou, séparées par le détroit de Cook. Ces îles sont traversées, toutes deux du Nord-Est au Sud-Ouest, par de grandes chaînes de montagnes couvertes de forêts où se voient de nombreux volcans éteints et en activité (tremblements de terre fréquents). Elles ont ensemble à peu près l'étendue de la Grande-Bretagne. On y trouve de riches mines d'or, surtout dans l'île du Sud, dans le district d'Otago, et de la houille dans l'île du Nord.
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Carte de la Nouvelle-Zlande.
Carte de la Nouvelle-Zélande.
Source : The World Factbook.
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Géographie physique de la Nouvelle-Zélande

Les îles.
Île du Nord.
L'île du Nord, de forme tourmentée, est constituée par un plateau élevé que couronnent des volcans : le Tongariro (2248 m), le Rouapehou (2804 m), groupe de cônes dont le cratère principal enferme un lac. Les nappes lacustres sont d'ailleurs nombreuses. Au centre même de l'île, à 351 mètres d'altitude, le lac Taupo (775 km²) étale au pied des grands sommets la belle nappe bleue de ses eaux; son émissaire, le Waikato, est le principal cours d'eau néo-zélandais. La beauté des montagnes volcaniques, celle des geysers, a fait appeler l'île du Nord la « Terre des Merveilles ».

Île du Sud.
L'île du Sud possède une ossature constituée par une large chaîne orientée Sud-Ouest-Nord-Est les Alpes néo-zélandaises, où l'on trouve de hautes montagnes : l'Aspiring (3030 m), le mont Cook (3775 m), dont les immenses névés s'épanchent en magnifiques fleuves de glace : celui de Tasman est un vrai glacier alpestre de 19 kilomètres de long. La chaîne descend à l'Est, par de multiples chaînons, sur la côte orientale et la vaste plaine de Canterbury (220 km de  long sur 60 km de large),  puis elle se brise et remonte avec le Franklin à une altitude de 3050 mètres environ, pour atteindre en déclinant le cap Farewell.

Toute l'île du Sud a été modelée par les glaciers qui l'ont entièrement recouverte. A l'intérieur, ils ont marqué la trace de leur passage par d'innombrables lacs (Tekapo, Manipori, Wakatiko), allongés, encaissés, ramifiés comme des lacs alpestres; sur la côte occidentale, les sounds sont de véritables fjords (Milford Sound) dont l'entrée est barrée par des seuils, anciennes moraines frontales. La côte orientale est plate et s'étale en une large plaine d'ailleurs bien arrosée.-
 

Les îles de la Nouvelle-Zélande
Grandes îles Ile du Nord (Te Ika-a-Maui = le poisson de Maui).
Ile du sud (Te Wai Pounamu = les eaux de Jade).
Iles du Sud-Ouest Ile Stewart ( île Rariouka), The Snares, Iles Auckland, Iles Campbell.
Iles de l'Ouest Iles des Antipodes, Iles Bounty, Iles Chatam, Iles Kermadec.
N.B. - Niue, les îles Cook et Tokelau ont à des degrés divers des liens de dépendance avec la Nouvelle-Zélande.
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Climat.
La latitude de la Nouvelle-Zélande place la plus grande partie de l'archipel dans la zone tempérée chaude. Sa situation maritime fait prédominer les influences adoucissantes de la mer. De là un climat en général modéré, avec des écarts moyens, ainsi Auckland donne comme moyenne de juillet (mois le plus froid) + 10,8°C et comme moyenne de janvier (le plus chaud) + 19,3°C soit un écart de 8,5°C qui est assez caractéristique du climat maritime. A Wellington par 41,16°C (latitude de Madrid) par 40 mètres d'altitude on a la moyenne suivante : juillet + 80,3°C; janvier + 16,6 °C, écart 80 3. Dans l'île Sud les températures sont plus basses.

Les écarts moyens sont au final très modérés puisque partout ils demeurent d'environ 8°C et normalement par l'effet de la latitude, la moyenne annuelle fléchit en allant vers le sud, de 15°C environ à Auckland, elle n'est plus que de 10°C à Dunedin. Cette différence s'accuse surtout par les hivers, les hivers de l'île du Nord tout assez proches des hivers méditerranéens, les hivers de l'île du Sud rappellent plutôt les températures de la Bretagne. En revanche partout les étés gardent une modération très accentuée, la moyenne d'Auckland est de peu supérieure à celle de Paris et à Dunedin avec 14°C, elle rappelle les étés frais de Grande-Bretagne.

La pluviosité est forte en général; mais tandis que l'île du Nord appartient à la zone des pluies saisonnières, l'île du Sud est sous le régime des pluies prolongées de la zone tempérée froide. Partout ces pluies sont abondantes à cause du caractère maritime et du relief, à Auckland la hauteur des précipitations est de 1,1 m, à Wellington elle est même de 1,28 m. Dans l'île Sud elles sont plus abondantes encore, ainsi à Hokitika, elles s'élèvent à près de 3 mètres; cependant à Dunedin, qui occupe le versant moins humide, le niveau ne dépasse pas 0,87 m. Dans l'ensemble, en effet, il y a une différence très grande entre le versant occidental qui, dans l'île du Sud, reçoit plus de 2 m et dans l'île du Nord, plus de 1,25 m et la côte orientale qui est plus sèche, surtout dans l'île du Sud où au nord de Dunedin, dans la plaine, se marque une zone qui reçoit moins de 75 centimètres.

La différence est aussi dans la répartition de ces pluies; pendant la saison chaude, d'octobre à mai, il pleut très peu dans l'île du Nord, et les grandes pluies se concentrent sur la saison de mai à septembre. Dans l'île du Sud les pluies sont plus régulièrement réparties et s'il y a un maximum, il y a des pluies toute l'année. Sur les Alpes néo-zélandaises, les pluies se transforment en neiges qui alimentent les glaciers, mais soufflent vers le versant oriental des vents chauds analogues au foehn, qui hâtent la fonte des glaciers.

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Nouvelle-Zlande : le mont Cook et le lacPukaki.
Le lac Pukaki, au pied du mont Cook (Aoraki). Source : The World Factbook.

Biogéographie de la Nouvelle-Zélande

Flore.
Le climat de la Nouvelle-Zélande est favorable à la végétation. De plus son isolement géographique a permis la présence d'espèces d'arbres qui sont restées relativement inchangées au cours des 190 millions d'années passées. Les forêts, formées en majeure partie de fougères arborescentes et d'un nombre considérable de conifères, rappellent la végétation de l'époque carbonifère (phormium tenax, eucalyptus, etc.).   La patate, le taro étaient cultivés de temps immémorial par les Maoris (premiers habitants de la Nouvelle-Zélande, arrivés dans l'archipel vers l'an 800 ap. J.-C). Les céréales, les légumes, les fruits d'Europe y ont été introduits et y réussissent très bien.

Faune.
Lors de la découverte de la Nouvelle-Zélande par les Européens, il n'y avait pas que peu de mammifères (des phoques, des chauves-souris) dans ces îles; on y trouvait l'Aptéryx, oiseau de la famille de l'Autruche. Anciennement, la Nouvelle-Zélande possédait aussi un autre oiseau, de la même famille, le Dinornis ou Moa, qui a disparu à cause de la chasse : dans un lointain passé, les habitants autochtones de Nouvelle-Zélande avaient allumé des incendies pour chasser le dinornis géant et avaient déjà tué la plupart des oiseaux au moment où le peuple maori a colonisé la Nouvelle-Zélande vers 1350 de notre ère. En 1800, le dinornis était éteint.

L'arrivée des premiers quadrupèdes  a entraîné l'extinction généralisée de nombreuses démunies contre ces nouveaux prédateurs. Une introduction particulièrement néfaste a é été celle des lapins. Les premiers colons qui se sont installés en Nouvelle-Zélande ont apporté des lapins pour leur fourrure et leur viande, mais la forte capacité de reproduction de ceux-ci s'est rapidement avérée problématique et, dès les années 1880, les lapins avaient un effet négatif considérable sur l'agriculture. La solution a alors été d'introduire des hermines, des furets et des belettes, prédateurs naturels des lapins. Malheureusement, ces espèces se sont avérées dévastatrices pour les espèces d'oiseaux locales et n'ont eu qu'un impact minime sur la population croissante de lapins. Les chats ont été introduits de la même manière, mais ils ont également provoqué l'extinction de plusieurs espèces d'oiseaux et d'une chauve-souris indigène.

Géographie humaine de la Nouvelle-Zélande

Population.
La Nouvelle-Zélande comptait environ 5,3 millions d'habitants en 2024. Sa démographie et sa sociologie sont marquées par une forte diversité ethnique, une urbanisation poussée, une conscience croissante des enjeux indigènes et une évolution rapide des structures familiales et sociales.

Sur le plan démographique, la population néo-zélandaise est majoritairement urbaine : plus de 86 % vivent dans des centres urbains, avec une concentration importante dans les régions d'Auckland, Wellington et Christchurch. Auckland, en particulier, abrite plus d'un tiers de la population du pays. La croissance démographique est alimentée principalement par l'immigration, car le taux de natalité est relativement bas, bien que légèrement supérieur à celui de nombreux pays occidentaux. L'indice de fécondité se situe autour de 1,6 enfant par femme, ce qui est inférieur au seuil de remplacement, entraînant un vieillissement progressif de la population.

La société néo-zélandaise est profondément marquée par l'héritage colonial britannique, mais aussi par un mouvement de renaissance culturelle et politique maorie depuis les années 1970. Le traité de Waitangi, signé en 1840 entre la Couronne britannique et de nombreux chefs maoris, est devenu le fondement symbolique de la coexistence entre populations indigènes et colonisateurs. Depuis les années 1980, des institutions comme le Tribunal de Waitangi ont cherché à réparer les injustices historiques, et les revendications maories ont gagné en reconnaissance dans les domaines de l'éducation, de la langue, des terres et de la gouvernance. Le te reo māori est aujourd'hui une langue officielle et enseignée dans les écoles, et des efforts sont faits pour promouvoir une biculturalité réelle.

Les Néo-Zélandais voyagent beaucoup à l'intérieur et à l'extérieur du pays, en particulier vers l'Australie. L'immigration internationale joue un rôle important dans le renouvellement de la population active, notamment dans les secteurs de la santé, de la technologie, de l'agriculture et de la construction. La politique migratoire est relativement favorable, bien qu'elle ait connu des restrictions temporaires durant la pandémie de covid-19.

Les structures familiales évoluent : les couples non mariés, les familles monoparentales et les familles recomposées sont en forte augmentation. Le taux de mariage a baissé, tandis que l'âge moyen au premier mariage et à la maternité a augmenté. L'égalité des sexes, les droits LGBTQ+ et les droits des minorités sont largement reconnus et protégés légalement, même si des inégalités persistent, notamment en matière d'accès au logement, à l'éducation et à l'emploi pour les Maoris et les populations du Pacifique.

La stratification sociale montre une forte corrélation entre origine ethnique et inégalités économiques. Les Européens (Pākehā) dominent encore les sphères de pouvoir économique et politique, tandis que les Maoris et les personnes d'origine pacifique présentent des taux de pauvreté, de chômage et de maladies chroniques plus élevés. L'éducation joue un rôle central dans les stratégies de mobilité sociale, avec des investissements importants dans les écoles et les universités, mais des écarts de réussite scolaire persistent entre les groupes.

Enfin, la société néo-zélandaise est caractérisée par un attachement fort à la nature, aux valeurs communautaires et à la démocratie participative. Le pays est considéré comme un laboratoire social progressiste. Il a été le premier au monde à accorder le droit de vote aux femmes (1893) et a récemment légalisé l'euthanasie et le mariage homosexuel. La conscience environnementale et les droits des peuples indigènes sont désormais au coeur des débats publics, et redéfinissent peu à peu les fondements de l'identité nationale néo-zélandaise.

Quelques-unes des principales villes de la Nouvelle-Zélande

Auckland, la plus grande ville du pays, estt considérée comme la capitale économique et commerciale. Située sur un isthme entre deux ports naturels, elle se signale par ses plages, ses volcans éteints et sa diversité ethnique. Plus d'un tiers des Néo-Zélandais vivent à Auckland, qui est aussi un point d'entrée majeur pour les voyageurs internationaux. La ville abrite la Sky Tower, de nombreux musées, et offre un mélange de vie urbaine et de nature.

Wellington, la capitale politique du pays, se trouve à l'extrémité sud de l'île du Nord. C'est une ville dynamique nichée entre collines et mer, avec un port naturel spectaculaire. Malgré sa taille relativement modeste, elle possède une vie culturelle concentrée autour de Cuba Street, du musée national Te Papa Tongarewa, et du secteur cinématographique (Wellywood). Sa forte population de jeunes professionnels lui donne une atmosphère cosmopolite et intellectuelle.

Christchurch, située sur l'île du Sud, surnommée la "ville jardin" en raison de ses nombreux parcs, notamment le vaste Hagley Park, est la plus grande ville de l'île du Sud. Elle a été profondément marquée par les séismes de 2010 et 2011, mais s'est lancée dans une reconstruction ambitieuse, combinant innovation architecturale et respect de son patrimoine victorien. La ville est également une porte d'entrée vers les Alpes du Sud et les stations de ski environnantes.

Dunedin, au sud de Christchurch, a une forte influence écossaise. Elle abrite l'University of Otago, la plus ancienne du pays. On note son architecture édouardienne et victorienne et ses paysages côtiers spectaculaires. La ville se distingue par sa riche scène artistique, son climat agréable et sa proximité avec la péninsule d'Otago, un haut lieu de la faune marine.

Hamilton, dans l'intérieur des terres au sud d'Auckland, est un centre agricole et éducatif situé dans la région fertile de Waikato. Elle est moins touristique mais connaît une croissance rapide, en partie grâce à sa proximité avec Hobbiton et le tourisme lié à la trilogie du Seigneur des Anneaux. Elle est aussi connue pour ses jardins botaniques et pour son rôle dans la recherche agronomique.

Tauranga, sur la baie de l'Abondance, est une ville portuaire en plein essor avec un climat ensoleillé, des plages magnifiques comme Mount Maunganui, et une économie en croissance rapide, notamment dans les secteurs de la logistique, de la construction et de l'agroalimentaire. Elle attire une population croissante de retraités et d'entrepreneurs.

Napier, sur la côte est, est réputée pour son architecture Art déco unique, reconstruite après un tremblement de terre dévastateur en 1931. Elle est au cœur d'une région viticole importante (Hawke's Bay), et accueille des festivals et événements culturels tout au long de l'année. La ville voisine de Hastings complète ce noyau régional agricole et touristique.

Nelson, dans le nord de l'île du Sud, bénéficie d'un des meilleurs ensoleillements du pays. Elle attire les artistes et amateurs de plein air, et se situe à proximité de trois parcs nationaux, dont Abel Tasman. Son économie repose sur le tourisme, la viticulture, et la pêche.

Invercargill, à l'extrême sud, est l'une des villes les plus méridionales du monde. Elle est marquée par une forte culture écossaise, un accent distinct, et un climat rigoureux. Elle joue un rôle clé dans les industries agricoles et maritimes, et constitue une base pour accéder à l'île Stewart et aux régions subantarctiques.

Groupes ethnolinguistiques.
Selon les dernières données, environ 70 % de la population s'identifie comme étant d'origine européenne (Pākehā, principalement britanniques et irlandais), 17 % comme Maoris (peuple autochtone polynésien), 15 % comme Asiatiques (principalement Chinois, Indiens et Philippins), et environ 9 % comme originaires des îles du Pacifique (notamment Samoa, Tonga et Fidji). Il est courant que les individus s'identifient à plusieurs groupes simultanément, ce qui reflète un niveau élevé de métissage et une reconnaissance croissante des identités multiples. 

Les dynamiques entre les différents  groupes ethnolinguistiques sont façonnées par des enjeux de reconnaissance, de justice sociale et de pouvoir symbolique. Les langues autochtones et minoritaires, longtemps marginalisées, font l'objet de politiques de revitalisation, tandis que la cohabitation linguistique reste un facteur de redéfinition de l'identité nationale néo-zélandaise. L'idéologie de la biculturalité — centrée sur la relation entre Pākehā et Maoris — est progressivement élargie pour inclure les réalités multiculturelles, sans toutefois diluer les revendications historiques et politiques des Maoris, qui exigent la reconnaissance pleine de leur souveraineté culturelle et linguistique.

L'anglais, bien que dominant, évolue dans un paysage linguistique de plus en plus multilingue. Des enquêtes montrent que plus de 160 langues sont parlées sur le territoire, ce qui reflète une diversité ethnolinguistique rare pour un pays de cette taille. L'éducation nationale tend à intégrer cette pluralité à travers l'enseignement des langues étrangères, la reconnaissance des langues communautaires, et un accent croissant mis sur l'interculturalité.

La langue des signes néo-zélandaise (New Zealand Sign Language – NZSL) est la troisième langue officielle depuis 2006. Elle est utilisée par environ 20 000 personnes, dont environ 4000 sourds natifs. Elle a une grammaire propre et n'est pas une version signée de l'anglais, bien qu'elle en partage le contexte culturel. Son statut légal lui assure une reconnaissance dans les tribunaux, les écoles et les institutions publiques.

Maoris.
Les Maoris sont une population autochtone polynésienne arrivée il y a plus de 1000 ans. Leur langue, le te reo Māori, est l'un des trois idiomes officiels du pays aux côtés de l'anglais et de la langue des signes néo-zélandaise. Le te reo a connu un fort déclin au XXe siècle, mais bénéficie aujourd'hui d'un renouveau important grâce à des politiques de revitalisation linguistique, des écoles d'immersion (kura kaupapa Māori), des médias maoris et des programmes gouvernementaux. La langue reste un marqueur identitaire fort, même si une partie importante des Maoris ne la parle pas couramment. Le monde maori reste structuré autour des iwi (tribus), hapū (sous-tribus) et whānau (familles élargies), avec une organisation sociale, politique et linguistique propre.

Pākehā.
Les Pākehā, majoritairement d'origine britannique et irlandaise, représentent plus des trois-quarts de la population. Leur langue principale est l'anglais néo-zélandais, une variante distincte de l'anglais australien ou britannique, avec des influences lexicales maories et des traits phonétiques particuliers. Bien que dominant la sphère publique, l'anglais est de plus en plus influencé par les réalités biculturelles et multiculturelles du pays. Des termes maoris comme whānau (famille), mana (pouvoir), hui (rassemblement), haka ou kai (nourriture) sont désormais couramment utilisés dans les contextes formels et informels.

Populations des îles du Pacifique.
Les populations des îles du Pacifique (principalement des Samoa, Tonga, Fidji, Niue et les Îles Cook) parlent plusieurs langues polynésiennes. Bien que ces langues soient encore pratiquées dans les communautés et les églises, leur transmission intergénérationnelle est en déclin, notamment chez les jeunes nés en Nouvelle-Zélande. Le maintien de ces langues est soutenu par des programmes communautaires, des médias et des écoles confessionnelles. Ces communautés vivent surtout dans les centres urbains, notamment à Auckland, qui est considérée comme la plus grande ville polynésienne au monde.

Populations  asiatiques.
Les populations asiatiques, en forte croissance depuis les années 1990. Les plus grands groupes sont les Chinois, les Indiens, les Philippins et les Coréens. Le mandarin, le cantonais, le hindi, l'ourdou, le tagalog, et le coréen sont parmi les langues asiatiques les plus parlées. Beaucoup de ces immigrés sont bilingues ou multilingues, utilisant leur langue d'origine dans le cadre familial tout en intégrant l'anglais dans la vie professionnelle et éducative. Certaines écoles offrent un enseignement bilingue ou des cours de langues communautaires.

Autres groupes.
Il existe aussi des communautés linguistiques minoritaires issues d'immigrations plus récentes ou de niches migratoires, telles que les francophones, les Allemands, les Sud-Africains (parlant afrikaans), les Latino-Américains et les Arabes. Ces groupes maintiennent généralement des réseaux linguistiques par le biais d'associations, d'écoles du week-end, d'églises ou de plateformes numériques.

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Nouvelle-Zlande : Auckland.
Auckland, la plus grande ville de Nouvelle-Zélande, dans l'île du Nord.
Près du tiers de la population du pays y habite.

Culture.
La culture de la Nouvelle-Zélande repose sur un équilibre dynamique entre tradition et modernité, entre biculturalisme institutionnel et multiculturalisme vécu, incarnant une société à la fois respectueuse de son passé et ouverte à l'innovation culturelle.

L'élément fondateur de la culture néo-zélandaise est la tradition māorie. Cette culture s'exprime dans la langue, les mythes, les chants (waiata), les danses (haka, poi), les cérémonies (pōwhiri, hongi) et une cosmologie profondément enracinée dans la terre (whenua), les ancêtres (tīpuna) et les liens communautaires (whānau, iwi, hapū). Le marae, espace communautaire sacré, demeure un centre culturel, social et politique où s'exercent l'art oratoire, la mémoire et l'hospitalité. Depuis les années 1980, un vaste mouvement de renaissance culturelle maorie s'est affirmé, soutenu par la reconnaissance du te reo comme langue officielle, le développement des kōhanga reo (crèches en immersion maorie), et des institutions comme le Tribunal de Waitangi, chargé de statuer sur les violations du traité fondateur de 1840.

La culture britannique a façonné de nombreuses structures de la société néo-zélandaise : le système juridique, l'architecture urbaine, les institutions politiques, l'éducation, ainsi qu'une partie importante des traditions sociales. Le cricket, le rugby, les clubs de jardinage ou les chorales sont issus de cet héritage. Toutefois, les Néo-Zélandais ont aussi construit une culture distincte, fortement attachée à la nature, à l'humour, à l'égalité sociale et à l'informalité des relations. Cette « kiwi culture » valorise le pragmatisme, la débrouillardise (DIYdo it yourself), et une certaine modestie dans les interactions sociales.

Les relations entre Māoris et Pākehā (Néo-Zélandais d'origine européenne) sont au coeur du paysage culturel. Le biculturalisme est un principe fondateur qui cherche à garantir l'égalité entre les deux peuples, notamment à travers une reconnaissance symbolique et institutionnelle du patrimoine maori. Cela se traduit par l'usage croissant du te reo dans les médias, les institutions, les écoles et les cérémonies publiques. Les lieux portent souvent des noms maoris et les protocoles coutumiers sont respectés lors des événements officiels. Toutefois, ce biculturalisme reste parfois contesté ou jugé insuffisant par certains Maoris, qui réclament une souveraineté culturelle plus forte, tandis que d'autres Néo-Zélandais défendent un modèle plus intégratif.

Le multiculturalisme est également une composante essentielle de la culture contemporaine néo-zélandaise. Le pays accueille d'importantes populations originaires d'Asie, des îles du Pacifique, d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Amérique latine. Ces groupes enrichissent la culture nationale par leurs langues, leurs cuisines, leurs religions, leurs festivals et leurs pratiques artistiques. Auckland, la plus grande ville, est souvent citée comme l'une des métropoles les plus culturellement diverses au monde, avec plus de 40 % de sa population née à l'étranger. Les fêtes comme le Nouvel An lunaire, Diwali ou le Pasifika Festival témoignent de cette vitalité plurielle.

La littérature, tant en anglais qu'en maori, explore des thèmes liés à l'histoire coloniale, à l'exil, à la nature et aux identités croisées. Des écrivains comme Witi Ihimaera, Patricia Grace ou Keri Hulme ont offert des voix puissantes issues du monde maori, tandis que Janet Frame, Katherine Mansfield ou Eleanor Catton ont porté la littérature kiwi à l'international. Le cinéma, avec des figures comme Jane Campion ou Taika Waititi, propose un regard singulier sur la société néo-zélandaise, qui oscille entre introspection, satire et épique mythologique.

Le haka, chant et danse guerrière maorie rendu célèbre par les All Blacks, est aujourd'hui un symbole international de la culture néo-zélandaise, mais aussi un acte de fierté culturelle pour les peuples autochtones. D'autres formes d'art visuel, comme la sculpture sur bois (whakairo), le tissage (raranga) et le tatouage traditionnel (ta moko), connaissent une résurgence à la fois comme pratiques ancestrales et comme expressions contemporaines.

L'environnement naturel joue un rôle central dans la culture néo-zélandaise. La relation avec les paysages – montagnes, plages, forêts, volcans – est importante dans la culture traditionnelle des Maoris qui considèrent la nature comme vivante et habitée. Cette conscience écologique traverse aussi la culture populaire, les politiques publiques et les expressions artistiques. Des concepts comme le kaitiakitanga (tutelle écologique) influencent les démarches de protection de la biodiversité et de gestion des ressources naturelles.

Les pratiques religieuses sont diverses. Le christianisme reste majoritaire, notamment anglican, catholique et presbytérien, mais la sécularisation est marquée : environ 48 % de la population se déclare sans religion. L'hindouisme, le bouddhisme, l'islam et le sikhisme sont en progression. La religion maorie, fondée sur les atua (divinités), les esprits des ancêtres et les liens sacrés à la terre, reste présente, habituellement en syncrétisme avec le christianisme.
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Nouvelle-Zlande : Wellington depuis l'espace.
Wellington, la capitale de la Nouvelle-Zélande, vue depuis l'espace. Source : Nasa.

Economie.
L'économie de la Nouvelle-Zélande est une économie de marché avancée, ouverte et relativement petite en termes de volume global, mais très dynamique et largement intégrée au commerce international, en particulier avec l'Asie-Pacifique. Elle repose historiquement sur l'agriculture et l'exportation de matières premières, mais s'est diversifiée au fil des décennies pour inclure des secteurs tels que les services, le tourisme, la finance, la technologie et l'économie créative.

Le secteur agricole demeure un pilier central de l'économie néo-zélandaise. Le pays est l'un des principaux exportateurs mondiaux de produits laitiers, de viande ovine et bovine, de laine, de fruits (notamment le kiwi et la pomme), et de vin. L'entreprise coopérative Fonterra est l'un des plus grands producteurs laitiers du monde, avec une portée mondiale. Les produits agricoles néo-zélandais sont très dépendants des marchés d'exportation, en particulier la Chine, l'Australie, les États-Unis et les pays du Moyen-Orient. L'agriculture néo-zélandaise se distingue par son efficacité, sa spécialisation et son absence de subventions depuis les réformes libérales des années 1980.

Les services représentent aujourd'hui environ 70 % du produit intérieur brut (PIB). Ce secteur comprend le commerce de détail, l'éducation, la santé, la finance, l'immobilier, les communications, ainsi que les technologies de l'information et de la communication (TIC). La Nouvelle-Zélande a développé un environnement favorable aux startups et à l'innovation, notamment dans les domaines des technologies agricoles (agritech), de la finance (fintech) et des industries créatives (jeux vidéo, cinéma, design). Le pays bénéficie d'un cadre réglementaire stable, d'une fiscalité modérée, d'une gouvernance transparente et d'une forte réputation en matière de lutte contre la corruption.

Le tourisme a longtemps été l'un des secteurs majeurs, représentant jusqu'à 20 % des revenus d'exportation avant la pandémie de covid-19. Les paysages spectaculaires, la culture maorie, les activités de plein air et l'image de pays sûr et accueillant ont fait de la Nouvelle-Zélande une destination prisée, notamment pour les visiteurs australiens, chinois, britanniques et américains. Le secteur a subi un coup d'arrêt en 2020 avec la fermeture prolongée des frontières, mais a commencé à se redresser progressivement à partir de 2022.

L'industrie manufacturière, bien que moins dominante, reste présente dans la transformation des produits agricoles, la fabrication de matériaux de construction, l'équipement mécanique, les technologies de pointe, ainsi que la production pharmaceutique et cosmétique à base de ressources naturelles locales. Le secteur de l'énergie est largement basé sur les ressources renouvelables, avec une production d'électricité issue à plus de 80 % de sources hydroélectriques, géothermiques et éoliennes, ce qui confère à la Nouvelle-Zélande un profil énergétique relativement propre à l'échelle mondiale.

L'économie néo-zélandaise est fortement orientée vers le commerce extérieur. Elle a conclu de nombreux accords de libre-échange, notamment avec la Chine, l'Australie (via le CER), les pays de l'ASEAN, et est membre du Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP). Elle entretient une relation économique particulièrement étroite avec l'Australie, avec laquelle elle partage un marché unique du travail et un cadre économique intégré.

La monnaie nationale est le dollar néo-zélandais (NZD), et la politique monétaire est conduite par la Reserve Bank of New Zealand, qui vise à maintenir la stabilité des prix tout en soutenant l'emploi. Ces dernières années, la banque centrale a dû composer avec l'inflation post-pandémie, une forte hausse des prix de l'immobilier et les défis de la transition écologique.

Le marché du travail est caractérisé par un taux d'emploi relativement élevé, un taux de chômage bas (autour de 4 à 5 %), et une législation favorable à la flexibilité. Cependant, des inégalités persistent, notamment en termes de revenus, d'accès au logement, et de discrimination envers les Maoris et les populations du Pacifique. Le coût de la vie est élevé, surtout à Auckland et Wellington, ce qui accentue les pressions sur les ménages à revenus modestes. L'immigration joue un rôle essentiel dans le maintien de la croissance économique, en particulier dans les secteurs de la santé, de l'éducation, de la construction et de l'agriculture.

L'économie est également exposée à divers risques structurels, tels que sa forte dépendance aux marchés d'exportation, sa vulnérabilité aux chocs climatiques (sécheresses, inondations), et aux crises géopolitiques ou sanitaires mondiales. La transition écologique, la diversification de la base productive, et la lutte contre les inégalités sociales figurent parmi les principaux défis économiques à moyen terme.

L'État néo-zélandais intervient de manière ciblée, avec des politiques sociales actives, un système de santé public, un enseignement largement financé, et des aides sociales aux familles et aux plus vulnérables. Toutefois, la rigueur budgétaire est généralement privilégiée, avec un endettement public maîtrisé et une volonté de maintenir la crédibilité économique du pays à l'international.

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