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La Perse ancienne |
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La
Perse ancienne
Les Perses, peuple de langue indo-européenne, n'apparaissent en tant que tels dans l'histoire que vers le VIe siècle avant notre ère, fondus qu'ils étaient auparavant dans l'empire assyrien, mais leur établissement sur le plateau iranien paraît remonter à une antiquité très reculée. On est toutefois indécis sur l'habitat primitif des Perses : Khanikoff le retrouvait dans les vallées de l'Hindou-Kouch; Ujfalvy et Houssaye retrouvaient dans les Farsis actuels les descendants directs des Perses gravé sur les murs de Persépolis. Les diverses invasions qui ont passé sur le plateau de l'Iran depuis l'Antiquité y ont laissé des peuples qui n'ont pas réussi à se fondre dans la population majoritaire : Turkmènes, Kurdes, Arabes nomades de la Susiane, Hindous des ports du golfe Persique et des frontières du Béloutchistan. Seuls les livres religieux retracent la marche errante des Aryas, ancêtres des Perses, depuis le plateau du Pamir, jusqu'au lac Hamoun, où ils s'étaient séparés en deux grandes tribus : les Perses, qui étaient allés s'établir sur les confins de l'Elam, dans un canton qu'ils appelèrent Parça, et les Mèdes, qui avaient émigré vers le Nord, autour du Zagros, chassant devant eux les premiers occupants. La Perse, morcelée en un grand nombre de petits États rivaux, paraît avoir obéi à une multitude de principautés jusqu'au moment où le roi assyrien Salmanassar Ier soumit, en 827 av. J.-C., un prince d'Atropatène appelé Artasari. Un siècle après, en 713, ce fut la Médie qui devint tributaire de Sargon, roi d'Assyrie. Après un demi-siècle d'anarchie, les princes mèdes élurent un juge appelé Déjocès. selon Hérodote, qui gouverna dans la ville d'Ecbatane (Hangmatana), aujourd'hui Hamadan, qu'il avait fondée. Pendant le règne de ce juge, les Mèdes durent subir une invasion de Cimmériens. Mais ceux-ci furent repoussés par les Assyriens, qui profitèrent de cette circonstance pour occuper tout le pays jusqu'à la mer Caspienne, mais qui furent arrêtés dans leur marche par le fils de Déjocès, Phraortès. Un descendant de ce juge, Cyaxare (Huvakhchatara), fut assez puissant pour entrer en lutte contre l'Assyrie; après avoir repoussé une invasion de Scythes, il s'empara de Ninive et la détruisit. Astyage, successeur de Cyaxare en 585, s'empara de Harran en Mésopotamie et régna avec plus d'éclat encore que son prédécesseur, mais finit par succomber sous les coups d'une nouvelle nation, les Perses. Le fondateur de l'empire perse, Cyrus, sortit d'Elam ou Susiane. L'Elam, vaincu enfin par Assurbanipal, perdit son indépendance jusqu'au jour où des princes perses, descendants d'un certain Achéménès, s'emparèrent du district d'Anchan et y établirent la dynastie des Achéménides, dont les premiers souverains, Cyrus Ier et Cambyse Ier, reconnurent pendant un siècle la suzeraineté des Mèdes. La Médie.
La civilisation se développa de bonne heure dans ce pays, placé dans la situation la plus favorable. D'abord soumis aux Assyriens à l'époque de Ninus et de Sémiramis, les Mèdes s'affranchirent en 759 av. J.-C.; leur gouverneur Arbacès prit alors le titre de roi, et ce royaume fut bientôt le plus puissant de ceux qui s'étaient formés aux dépens du premier empire d'Assyrie. La mort d'Arbacès amena une longue anarchie, à laquelle Déjocès mit un terme (vers 733). Après lui régnèrent Phraorte, qui subjugua les Perses (690), Cyaxare I (625-585), Astyage (585-550), Cyaxare II (550-526). Après ce dernier, le royaume des Mèdes fut englobé, en 526, dans la Perse sous Cyrus (voir plus bas)). L'usurpation de Smerdis le Mage, à la mort de Cambyse, fut un essai tenté par les Mèdes pour recouvrer la prééminence; mais le massacre des Mages et l'avènement de Darius I, fils d'Hystaspe, firent définitivement prévaloir les Perses sur les Mèdes. Toutefois le nom de Mèdes fut aussi fréquemment employé que celui de Perses (c'est ainsi qu'on nomme Guerres Médiques les guerres entre la Perse et les Grecs. La Médie suivit les destinées de la Perse. Après Alexandre le Grand, elle échut à Pithon, un de ses généraux, mais elle lui fut bientôt enlevée par Antigone; enfin elle appartint aux Séleucides. Par l'effet de la décadence de ces derniers, la Médie secoua le joug, et il y eut, à partir du IIIe s. av. J.-C., des rois de Médie, connus sous le nom des rois d'Atropatène. On cite parmi ces rois : Atropate, vers 330 av. J.-C.; Timarque, vers 162; Mithridate, 89; Artavasde, 36-31. La Médie Atropatène fut soumise par les Parthes en 31 av. J.-C. Le premier empire
Perse.
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La
domination parthe.
Les Parthes, c'est-à-dire, en langue scythique, les Fugitifs, étaient un peuple d'origine scythique, qui s'établit au Sud de la mer Caspienne et donna son nom à la Parthie (capitale : Hecatompylos, aujourd'hui Châhroud) proprement dite, ou Parthyène ou Parthia, contrée entourée de montagnes et bornée au Nord par l'Hyrcanie, à l'Est par l'Arie, au Sud par la Carmanie et à l'Ouest par la Médie. (Les rois des Parthes passèrent plus tard l'été à Ctésiphon et l'hiver à Ecbatane). Les Parthes étaient renommés comme cavaliers et comme archers. Ils savaient, par une fuite simulée, provoquer leurs ennemis à se débander pour les exterminer plus facilement. Ils adoptèrent, au contact des Perses, le culte de Mithra et devinrent, dans leurs rapports avec les Orientaux et les Grecs, des barbares corrompus. Ils furent successivement soumis aux empereurs des Perses, à celui d'Alexandre le Grand et au royaume de Syrie. Arsace, un de leurs chefs, les affranchit du joug des Séleucides en 256 av. J. C., et fut le fondateur de leur monarchie et de la dynastie des Arsacides. Tiridate. frère et successeur d'Arsace, sous le nom d'Arsace II, consolida le royaume des Parthes par la conquête de l'Hyrcanie, et une victoire dans laquelle il fit prisonnier Séleucus II, roi de Syrie, en 229, fut regardée par les Parthes comme la véritable époque de leur indépendance. Mithridate Ier (164-139), profita de la décadence du royaume de Syrie pour établir la grandeur de celui des Parthes, auquel il réunit la Médie, la Babylonie, l'Assyrie et la Mésopotamie. Il soumit l'Inde et lui donna pour roi un de ses frères. Il plaça un autre de ses frères sur le trône d'Arménie. Sous son fils Phraate Il les Scythes commencèrent à faire des incursions sur le territoire des Parthes. Mithridate II leur disputa avec succès la possession de la Bactriane. Après sa mort, le royaume des Parthes, affaibli par la décadence de l'autorité royale, subit la prépondérance de l'Arménie. Les Romains, maîtres du monde, attaquèrent les Parthes, qui défirent leur armée à Carrhes, en 53, et firent périr Crassus. Battus à leur tour par les Romains, les Parthes furent repoussés au delà de l'Euphrate par Cassius en 51, et par Cicéron en 50. Antoine échoua dans une expédition contre eux l'an 36. Le royaume d'Arménie devint le sujet d'une suite de guerres entre l'empire romain et les Parthes. Trajan s'en empara en 114, et leur enleva la Mésopotamie et la Babylonie en 116; mais les Parthes. reprirent ces contrées sous Hadrien. Le royaume des Parthes, épuisé par tant de guerres et surtout par ses discordes intestines, fut renversé par Artaxerxès (Ardschir Babegan), fondateur de la dynastie des Sassanides en Perse, qui, après deux batailles, détrôna, en 223, le dernier roi Artaban IV, tué dans une troisième bataille en 226. Le christianisme, fut prêché aux Parthes par l'apôtre saint Thomas, puis les Sassanides rétablirent le culte du feu (Mithriacisme). Le deuxième
empire perse.
Le premier acte d'Ardaschir fut de déclarer la guerre aux Romains et d'envahir la Mésopotamie. Son fils Sapor Ier, défait par Gordien, demanda la paix, mais, peu de temps après, il assiégea Edesse, s'empara de l'empereur Valérien et dévasta la Syrie. Sous Varahram Ier, la religion fut menacée par les doctrines hérétiques répandues par un certain Manès, fondateur de la secte manichéenne; le supplice de Manès arrêta le soulèvement des hérétiques. Varahram II reprit les hostilités contre les Romains, mais ses succès furent bientôt compensés par les revers qu'essuya son successeur Narsès, fils de Sapor Ier, qui laissa tous ses trésors entre les mains de Galère et fut contraint de céder cinq provinces (301). Sapor II arrêta
le mouvement de décadence qui menaçait l'empire perse en
luttant contre les Arabes du Bahreïn et contre les Romains, sur lesquels
il reprit la Mésopotamie. Mais bientôt le christianisme se
répandit dans l'empire, et ce ne fut qu'après une persécution
violente que Sapor réussit à l'arrêter. Les persécutions
se poursuivirent sous les règnes de Yezdedjerd
Ier et de Varahram V et furent la cause
d'une guerre avec l'empereur Théodose. La paix conclue stipula le
libre exercice du christianisme, ce qui n'empêcha pas Yezdedjerd
II de recommencer les persécutions. Mais un autre danger menaçait
les Sassanides : les Ephtalites ou Huns blancs
s'avançaient des hauts plateaux de l'Asie et envahissaient les frontières
perses. Yezdedjerd et Peroz, son fils, tentèrent de les repousser,
mais la lutte se termina à l'avantage des Huns. Kobad, fils de Peroz,
réussit à les repousser au delà des bornes de l'empire,
mais ses succès ne l'empêchèrent pas d'être détrôné
pour avoir tenté une réforme socialisto-communiste, de concert
avec un certain Mazdak de Persépolis.
De retour quatre ans après (501), avec l'aide des Ephtalites, il
s'occupa de réorganiser les finances et l'administration de l'empire.
Une guerre qu'il entreprit contre Anastase et son successeur, Justinien,
n'eut aucun résultat; mais son fils Chosroès
le Grand s'empara d'Antioche. Le règne
de ce prince fut un des plus glorieux de la période sassanide, malgré
une invasion byzantine qui l'obligea à
conclure, en 578, une paix désavantageuse.
Lorsque Yezdedjerd III monta sur le trône en 632, le général arabe Khalid venait d'arracher à l'empire les vallées du Tigre et de l'Euphrate avec Bassorah, Anbar et Hira. Le nouveau roi voulut relever le courage abattu des Perses : il réunit une armée considérable et l'envoya à Kâdisyya attendre l'armée arabe conduite par Saad ibn Waqqâs (635). Après un combat de trois jours, les Perses abandonnèrent le champ de bataille. Yezdedjerd, resté seul à Ctésiphon, se retira à l'arrivée des Arabes, emportant ses richesses et le feu sacré qu'il transporta à Merv. Les années 639 et 640 furent occupées par les Arabes à la conquête de la Perse entière. Ctésiphon fut rasée. Yezdedjerd périt assassiné en 651. Avec la dynastie sassanide disparurent la nationalité, l'indépendance et la religion même de la Perse. (A19). |
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