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Les Turcomans ou Turkmènes, dont le territoire s'étend essentiellement de la Caspienne et de I'Amou-daria jusqu'au Paropamisus, représentent l'élément autrefois dominant de la population, de l'ancien Kharezm. Ils descendent des Turks d'avant l'invasion mongole. Il est donc plausible que leur nom de Turkmènes (mans ou mènes équivalant à l'allemand thum) a le sens qu'on lui attribue souvent de Turks de souche, de Turks vrais ou par excellence. Il est d'ailleurs possible que ce nom même leur ait été donné en raison de ce qu'ils ont continué à mener la vie nomade des ancêtres en fournissant sans cesse comme eux de nouveaux essaims d'envahisseurs. Les Turks qui ont envahi les États constitués de l'Asie centrale se sont en effet tous présentés d'abord dans l'État même où étaient les Turcomans jusqu'à nos jours. Les Seldjoukides étaient de leurs parents très proches; les Osmanlis aussi par conséquent, et ils se rattachent sans doute, comme les Seldjoukides, aux Oghouz (Ghouzz) que les conquérants arabes ont trouvés dans le Kharezm. Les Oghouz, probablement sous la poussée des Arabes, ont remonté vers le Nord de la Caspienne. ils se sont mêlés entre les rives de l'Oural inférieur et celles de la basse Volga, à d'autres Turks, les Petchénègues, mentionnés par les auteurs byzantins en 834. De ce mélange, accompli à la fin du XIe siècle, sont sortis les Koumanes (Polovtsy des archéologues russes). Mais Petchénègues et Oghouz ont pu se fondre aussi, au moins en grande partie, dans l'empire des Khazars, car il n'est plus question d'eux après le XIIIe siècle. | ||
Qui sont les Turkmènes? Les dialectes des Turkmènes se rapprocheraient surtout de celui des Osmanlis de l'Anatolie et de ceux des Azerbaïdjanis de l'Iran et du Caucase, apparentés aux Koumanes. De tels rapports s'expliquent fort bien s'ils sont des descendants du groupe des envahisseurs turks d'avant la conquête de Gengis Khan. Il ne s'ensuit pas qu'ils doivent différer physiquement des Turks qui ont coopéré à cette conquête et, en particulier, des Ouzbeks (Le Kharezm et les khanats Ouzbeks) qui se rattachent d'ailleurs, peut-être en partie, aux Oghouz émigrés vers le XIe siècle vers l'Oural et la Volga. Malgré leur genre de vie et leur habitat qui les isolent, leurs caractères physiques n'ont pas été à l'abri des altérations; mais il est facile de les distinguer des Mongols. Ils n'ont pas en effet le nez écrasé des Kalmouks, et ils diffèrent même de la plupart des Kirghiz par leurs yeux plus ouverts et pas toujours bridés, la longueur plus grande de la face malgré la saillie des pommettes, leur taille moins épaisse et plus haute. Ils ont de la barbe et de la moustache et leur chevelure noire est fournie. Les tribus. 1° en tribus Yomouds traditionnellement nomades de l'Oust-Ourt à la Perse, le long de la Caspienne;Il n'y a apparemment jamais eu de liens entre ces diverses tribus. Au cours de l'histoire, elles ont vécu indépendantes l'une de l'autre quand elles ne se sont pas ignorées. Plusieurs d'entre elles, les Sakar, les Emrali, les Goklan, les Salors, les Saryks, représentées par un nombre d'individus déjà si modeste qu'elles ont probablement disparu aujourd'hui, ou se sont fondues dans les reste de la population. Au début du XXe siècle, toujours, les Tekkés étaient les plus nombreux (plus de 300 000); venaient ensuite les Alili (250 000); les Yemouds, les Ersari. Quelques milliers de ceux qui nomadisaient dans l'Oust-Ourt s'étaient, dès cette époque, avec des tribus kirghizes auxquelles ils se mêlaient, portés, au nord du Caucase, sur la Kouma. Ils étaient là en contact avec des Nogaïs (descendants de la Horde d'Or) dont les caractères sont plus mongoliques que les leurs, leur origine plus récente remontant en effet à l'invasion de Gengis Khan. Au total, ils n'atteignaient pas un million et demi, malgré l'étendue des espaces occupés par eux. Les modes de vie. « Les ,jogei, sigitei, les pleurants, gémissants des inscriptions vieux-turc, dit-il (Noten zu den altturkischen Inschriften der Mongolei und Siberiens, 1899, p. 10), se trouvent encore aujourd'hui dans la steppe. Et pendant mon séjour chez les Yomouds de Gorgen, je les ai vus, alors que les nombreux parents et connaissances de mon hôte qui avait perdu un des siens approchaient de notre tente avec de sauvages clameurs et des hurlements. On plaçait devant la porte un morceau de feutre ou un tapis, les gémissants s'y asseyaient, et souvent pendant une heure poursuivaient leurs lamentations, expression de leurs condoléances. Jusqu'à nos jours a subsisté l'usage de se blesser et de se défigurer en signe de deuil. Et jusqu'à nos jours aussi, sur le tombeau des morts importants on a élevé des Joska's ou tumuli, bien que la coutume de dresser à leur sommet des statues de pierre, balbale des anciens Turks, soit depuis longtemps perdue.-»La conquête russe seule, à laquelle ils ont opposé la résistance la plus efficace et la plus prolongée, a pu modifier l'état social des Turkmènes en les obligeant à changer de vie. Depuis cette conquête, en effet, ils ont dû renoncer peu à peu à demander une partie de leur subsistance au brigandage. De pasteurs insouciants, ils sont devenus, en partie, éleveurs soigneux. Beaucoup d'entre eux s'adonneront même à partir de là à la culture du sol. Beaucoup sans doute resteront encore nomades, aimant par-dessus tout la vie libre sous la tente. Mais de ceux-là même, la Russie des Tsars tira profit. Elle leur accorda parfois des subsides pour avoir la paix avec eux, mais elle utilisa en même temps leurs qualités militaires. Les Turkmènes furent, comme leurs ancêtres, des soldats excellents et même de bons chefs dans l'armée russe. Les Oghouz Les Oghouz sont tribu turque qui joua au Moyen âge un rôle important dans l'histoire de l'Asie centrale. C'était la plus puissante des tribus nomades qui habitaient les immenses steppes du Decht-i-Qiplchaq, situées au Nord-Est de la mer d'Aral, à l'extrême limite du Turkestan. Leur nom venait de ce qu'ils faisaient remonter leur origine à Oghouz, le fameux héros éponyme de toutes les tribus turques. Les auteurs byzantins, Constantin Porphyrogénète entre autres, le connurent sous le nom de Ougoï. Le nom couramment utilisé de Ghouzz est celui que leurs donnaient les auteurs Arabes. | ||
Il semble que ce peuple, refoulé par une invasion de Khitayens (Chinois, Les Khitans), ait franchi le Djihoûn pour s'établir dans le Khoraçân sous le règne du calife El-Mahdi (775-785). Là, ils auraient à cette époque embrassé le parti du célèbre imposteur El-Moqanna. Leur comportement turbulent obligea les autorités de la Transoxiane à les tenir relégués dans les parties les plus reculées de la province; on dut même élever à Kât, au Nord du Khârezm, une muraille destinée à arrêter leurs incursions. Vint le jour où les fils et petits-fils de l'émir Seldjouq, nés dans cette tribu et chefs reconnus des principaux clans oghouz, lancèrent leurs hordes à la conquête du vieux monde musulman (1038). Bagdad, la métropole, fut prise en 1055 par Toghrul-Beg, et celui-ci fonda sous la suzeraineté spirituelle des califes abbassides le glorieux empire seldjoukide, qui n'allait pas tarder à étendre ses limites du Bosphore à la kashgarie. Dans la suite, les actes arbitraires et les exactions des officiers des sultans seldjoukides poussèrent à la révolte les Oghouz du Kiptchak. Au lieu de payer le tribut ordinaire de 40000 moutons, ils se ruèrent en masse sur le Khoraçan (1154), prirent d'assaut Balkh, Boukhara, Nichapour, Merv, qui était l'une des capitales de l'empire, pillèrent et incendièrent ces villes et s'emparèrent de la personne du sultan lui-même, Sandjâr, qu'ils retinrent prisonnier dans le Decht pendant quatre ans (Malcolm, Hist. of Persia). Les Oghouz furent dès lors les maîtres absolus du Khoraçan jusqu'à la conquête de ce pays par les Châhs du Khârezm . Dans l'intervalle, on les voit se répandre, mais, d'une manière plus pacifique, dans le Kurdistan persan et jusqu'en Syrie et en Égypte. Maqrîzi, en effet, cite souvent le nom des Ghouzz à propos de l'établissement de la dynastie ayyoûbite dans ce dernier pays. Lorsque, vers 1161, le kurde Asad ed-Dîn Chirkoûh se rendit à l'appel de l'atabek de Syrie, Noûr ed-Dîn, ce fut à la tête d'une armée composée de Turks de la tribu des Oghouz. Ces mêmes Oghouz suivirent en Égypte Chirkoûh et son neveu Saladin, qui devait bientôt, en 1171, renverser le califat fâtimide et fonder une nouvelle dynastie. A partir de cette époque, les Oghouz du Kiptchak ne semblent plus faire parler d'eux ( sur l'origine des Oghouz : Klaproth, Tableaux historiques de l'Asie; Paris, 1826, pp. 121-122). Les branches dispersées Au moment de leur islamisation, les Oghouz se sont séparés à partir du Xe siècle en Petchenègues, Khazars, Kiptchak (ou Coumanes ou Polovtsy) et en Seldjoukides. Les Petchenègues. Les Kiptchaks. Les Ghaznévides. Les Seldjoukides. Les Osmanlis. |
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