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L'Hindouisme
Doctrines et sectes hindouistes
Aperçu Doctrines et sectes Le culte et les pèlerinages
La science des religions comprend sous la dĂ©nomination conventionnelle d'hindouisme une multitude presque innombrable de religions, de dogmes, de cultes, de sectes, d'Ă©coles divergentes, toujours rivales, souvent hostiles, et conscientes pourtant de leur unitĂ© fondamentale; leurs adeptes s'accordent Ă  se regarder entre eux comme les hĂ©ritiers plus ou moins fidèles, mais certainement authentiques de la tradition orthodoxe rĂ©vĂ©lĂ©e dans les VĂ©das, perpĂ©tuĂ©e par le brahmanisme, et comme les membres d'une seule famille privilĂ©giĂ©e par droit de naissance et fermĂ©e aux Ă©trangers sans espoir de rĂ©mission. 

En dĂ©pit des rĂ©volutions politiques, des dissensions intestines et des invasions victorieuses, l'hindouisme a prĂ©servĂ© en Inde une sorte de sentiment national en opposant les barrières inexpugnables du fanatisme Ă  la propagande armĂ©e de l'islam et en absorbant par un procĂ©dĂ© original de naturalisation religieuse les croyances, les rites, et jusqu'Ă  l'organisation sociale des populations aborigènes. 
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Kathmandu : Mahendreshwar.
Le Mahendreshwar, temple de Shiva, Ă  Katmandou (NĂ©pal).

Le nombre des divinitĂ©s admises dans le panthĂ©on de l'hindouisme dĂ©fie tout calcul : les dieux, les dĂ©mons, les esprits, les hĂ©ros, les personnages cĂ©lèbres, les animaux, les arbres, les plantes, les grimoires comptent en Inde des fidèles et des dĂ©vots enthousiastes. L'opinion populaire admet, en chiffres ronds, 330 millions de dieux et tout autant de dĂ©mons. La tradition brahmanique a tentĂ© d'introduire l'ordre et la classification dans ce chaos indigeste. 

Au sommet de la hiĂ©rarchie, immĂ©diatement au-dessous du Brahman ou de l'âme unique intelligible et accessible aux seuls voyants, trois hypostases : Brahma, Vishnou, Shiva, constituent la suprĂŞme trinitĂ© (TrimourtĂ®), chargĂ©s respectivement de crĂ©er, de maintenir, et de dĂ©truire, ou, pour traduire plus exactement les idĂ©es hindoues, d'Ă©mettre, de conserver et d'absorber les crĂ©atures. Mais cette trinitĂ© qui a suggĂ©rĂ© naturellement aux missionnaires des rapprochements, n'est qu'une application savante d'antiques conceptions ternaires et n'a qu'une existence thĂ©orique. 

Le brahmanisme.
Le brahmanisme est la forme religieuse dont dérive l'hindouisme. Le premier membre de la Trimourtî, Brahma, n'est guère plus qu'un nom; quant aux deux autres, loin de se partager en fait les fonctions souveraines, ils s'arrogent à l'envi le premier rang, jusqu'à se confondre même avec le Brahman suprême et relèguent chacun leur rival au rang de simple satellite. Tous deux ont un nombre égal de fidèles; si Vishnou l'emporte dans l'Hindoustan, Shiva prédomine dans le Dekkan. Shiva possède plus de temples, Vishnou compte plus de dévots. La figure aimable, souriante, héroïque et lascive du dieu aux dix avatars inspire à ses sectateurs plus d'amour, à son culte plus de tendresse.

Le shivaĂŻsme.
Shiva, préféré des brahmanes, ne réussit pas à exercer le même prestige : destructeur, irritable, farouche, ascète effrayant d'austérité, triomphateur brutal, impersonnel dans son symbole de prédilection, le lingam (phallus), c'est par l'épouvante qu'il inspire le respect : la littérature et l'art, qu'il patronnait jadis, se sont détachés de lui sans fixer les traits définitifs de son image idéale. La métaphysique du shivaïsme reflète la même rudesse; l'âme individuelle est une pièce de bétail (pashu),
entravĂ©e par les liens (pâsha) de la matière, et que son maĂ®tre (pati) rĂ©clame impĂ©rieusement, s'il le veut et quand il lui plaĂ®t; une autre Ă©cole, avec la mĂŞme Ă©nergie brutale, revendique pour l'âme le droit de s'affranchir et d'imposer son salut au dieu. Mais le vĂ©disme idĂ©aliste s'est insinuĂ© peu Ă  peu dans ces doctrines dualistes issues du Sankhya et triomphe aujourd'hui dans les sectes savantes et presque monastiques des Tridandins au triple bâton, des Smartas ou traditionalistes, des Dasanamis aux dix divisions. 
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Bakhtapur : Shiva.
Le Shiva d'Hanuman Ghat Ă  Bhaktapur (NĂ©pal). 

Moins préoccupées de philosophie que de pratiques, les sectes du shivaïsme sont en général des confréries mendiantes qui ont pris pour idéal l'ascète divin et s'efforçent de le copier grossièrement : Lingayâts, Kapalikas, Trikas, Pashupatas, Aghoris qui vont nus, hirsutes, dédaigneux des ablutions, gourmands de charogne, et l'infinie variété des fakirs, yogis, gosaïns, hansas, etc.

Le rituel du culte répond à ces conceptions violentes : le dieu, présent sous la forme du lingam est sans cesse aspergé par ses fidèles d'eau du Gange ou de quelque autre eau consacrée, et reçoit en offrande les feuilles rafraîchissantes du bilva qui s'amoncellent dans le sanctuaire, afin d'apaiser l'ardeur inextinguible du symbole générateur, vivante image de Shiva qui détruit et crée.

Virashaivas ou Lingâyats.
les Lingâyats, fondĂ©s Ă  Haiderabad par Basaba vers le XIIe siècle dans le sud de l'Inde,  portent toujours suspendu par un collier le lingam, qui rejettent de parti pris les observances vulgaires, la caste, les VĂ©das, les rites brahmaniques. Ce sont des ascètes dirigĂ©s par des moines pèlerins, les Jangamas, rattachĂ©s Ă  d'importants monastères.  Les Lingâyats ne brĂ»lent pas leurs morts, mais les enterrent.

Kapalikas.
les Kapalikas , apparus Ă  partir du VIe siècle ap. J.-C., se parent de crânes humains en guise de guirlande. Ce sont des mystiques, dont certaines obĂ©diences ont subi l'influences du Vishnouisme de Kâbir (plus bas). 

Trikas.
Cette secte rigoureusement moniste, qui s'est développée au Cachemire, est née au VIlle siècle, et a atteint son apogée au Xe siècle sous l'impulsion des doctrines d' Abhinavagupta. La délivrance résulte de la prise de conscience de la relativité des choses.

Pashupatas
Cette secte dualiste semble avoir fleuri entre le IXe et le XIVe siècle. Elle se caractérisait par l'adoration parfois extatique et exubérante de Shiva-Pashupati (Shiva, maître du bétail).

Le vishnouisme.
En regard du shivaĂŻsme, le vishnouisme prĂ©sente un frappant contraste. La vieille divinitĂ© solaire des VĂ©das, rajeunie par la transfusion d'un sang nouveau, descendue sur la terre et faite homme par le système des avatars, identifiĂ©e avec les hĂ©ros populaires, avec Parasourâma, avec Râma, avec Krishna, avec le Bouddha mĂŞme, est peut-ĂŞtre aujourd'hui la plus privilĂ©giĂ©e des figures religieuses que l'imagination ait produites. EpurĂ© par ses docteurs jusqu'Ă  un monothĂ©isme sĂ©vère, parĂ© de lĂ©gendes brillantes ou gracieuses autant que l'Olympe hellĂ©nique, et de rĂ©cits Ă©difiants ou attendrissants autant que le christianisme, le vishnouisme est en Ă©tat de rĂ©sister victorieusement Ă  toutes les entreprises de conversion. Loin d'avoir Ă©puisĂ© sa vitalitĂ© en vingt ou vingt-cinq siècles, il pousse encore en tous sens des rejetons vigoureux; il a mĂŞme reconquis, au XIXe siècle, avec KĂ©chab Chander Sen et son Eglise de la Nouvelle Dispensation, le brahmanisme Ă©mancipĂ© par Ram Mohan Roy et l'a rĂ©intĂ©grĂ© sans effort au sein de l'hindouisme. 
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Vishnu.
Mohini.
Vishnou, le dieu protecteur.
(Pala, Est de l'Inde, XIe s.).
Mohini, forme féminine de Vishnou.
(Gadag, Karnataka).
Statues exposées au musée national de New Delhi.

La doctrine des avatars rĂ©pand dans toutes les sectes la mĂŞme intensitĂ© de vie et la mĂŞme ferveur de piĂ©tĂ© : le maĂ®tre, quel qu'il soit, qui prĂŞche en novateur l'amour de Vishnou, ne tarde pas Ă  passer dans le groupe de ses disciples et de ses fidèles pour une incarnation partielle du dieu, reçoit sa part d'honneurs et de prières, commande en maĂ®tre absolu : puis, dès que ce nouvel avatar a repris le chemin du ciel, la communautĂ© entre en travail de schismes; les disciples se disputent la direction de l'Eglise et la charitĂ© des dĂ©vots; la secte se dĂ©sagrège pour prĂŞter ses Ă©lĂ©ments Ă  d'autres formations. L'existence du vishnouisme rĂ©side tout entière dans ces mouvements de transformations. L'orthodoxie est une notion Ă©trangère aux religions hindoues; la suprĂ©matie du dieu une fois admise, la pensĂ©e, l'imagination, la raison ont le droit illimitĂ© de se donner libre carrière. 

Nous ne connaissons guère que de nom les sectes disparues des Pancharatras (dont les plus anciens textes remontent au VIIe s. ap. J.-C), et des Bhagavatas; nous savons toutefois qu'elles se fondaient sur l'existence d'un absolu (brahman), à la fois le soutien de la réalité et en dehors de cette réalité, et qui se manifeste sous les aspects de Vishnou, Vâsudeva ou Nârâyana. Le dogme essentiel est celui de la shakti, l'amour ou l'énergie de Vishnou, qui seule mène au salut, même sans le secours de la science ou de l'ascétisme

Les sectes modernes les plus nombreuses sont celles de Râmânuja, de Râmânanda, de Madhya, de Vallabha, de Svami Narayana, de Kabir, de Nanak.

La doctrine de Râmânuja.
Râmânuja, nĂ© dans la rĂ©gion de Madras, sur le bord de la Kaveri, mort vers 1137, enseigna par opposition au vĂ©disme moniste de Sankara la doctrine de « la distinction dans la non-dualitĂ© » (adualitĂ©). En fait il reconnaĂ®t trois substances : l'Etre suprĂŞme, sous le nom de Vishnou; les âmes individuelles, et la matière. L'âme qui passe par les cinq stages de l'adoration, en priant tour Ă  tour les reprĂ©sentations du dieu, ses incarnations partielles, ses incarnations totales, l'esprit subtil Ă©pandu dans l'univers, et enfin le dieu innĂ© dans la conscience s'unit en rĂ©compense Ă  Vishnou et goĂ»te dans le sein mĂŞme de la divinitĂ© une fĂ©licitĂ© consciente. 

Les Shrivaishnavas (ou Çrivaishnavas), autrement dit  les adeptes de Râmânuja, se sont partagĂ©s en deux communautĂ©s hostiles : l'Ecole ou Confession du Nord, restĂ©e fidèle aux VĂ©das, professe la thĂ©orie du singe : l'âme, pour arriver au salut, s'attache spontanĂ©ment Ă  Vishnou, comme le jeune singe s'attache Ă  sa mère pour Ă©chapper aux dangers. L'Ecole ou Confession du Sud renie le VĂ©da et lui substitue un ouvrage tamoul, le Nalayir, tardive contrefaçon des Upanishad; elle combat la thĂ©orie du singe par la thĂ©orie du chat : c'est Vishnou qui saisit les âmes pour les sauver, comme la chatte fait de ses petits. L'une et l'autre font usage de symboles distincts, et pourtant cĂ©lèbrent leur culte dans les mĂŞmes sanctuaires oĂą les rivalitĂ©s sectaires aboutissent Ă  de frĂ©quents procès.

La réforme de Râmanânda et de Kâbir.
Un sectateur de Râmânuja, Râmânanda, qui vivait à Varanasi, fonda au XVe siècle une secte schismatique (les Râmânandis), répandue surtout dans la vallée supérieure du Gange et qui exalte Rama comme la forme suprême de Vishnou, dont il est le septième avatar. C'est à la réforme de Râmânanda que l'Inde doit une de ses plus belles épopées et la plus populaire, le Râmâyana.

Râmânanda compta parmi ses douze disciples le tisserand Kâbir (1440-1518), le plus original et le plus puissant des réformateurs religieux de l'Inde. L'islam et l'hindouisme le réclament l'un et l'autre à titre égal, et reconnaissent chacun leurs traits essentiels dans la combinaison harmonieuse où Kâbir a su les fondre. Le dieu de Kâbir s'appelle Vishnou, mais un musulman peut l'adorer sans le distinguer d'Allah tant il est exclusif dans son unité rigoureuse; Mohammed ne réprouve pas avec plus de vigueur que Kâbir le culte des idoles. Est-ce au soufisme ou bien au védisme que Kâbir emprunte ses doctrines sur les rapports de Dieu et de l'humain considérés comme des parties d'une essence unique? Comme Mohammed est le prophète d'Allah, Kâbir est le prophète de Vishnou; il est le révélateur, l'interprète, le guide, le chef.

Les gourous divinisés avaient à noyer leur personnalité, bon gré, mal gré, dans la majesté impersonnelle de leur dieu; Kâbir décline adroitement cet excès d'honneur fatal aux oeuvres individuelles; il n'est pas un avatar de Vishnou, perdu dans la masse des incarnations, mais Vishnou, tel qu'il le proclame, est le dieu de Kâbir. Le maître et la parole du maître laissent plus de place dans l'enseignement de Kâbir que la voix et la volonté du Seigneur. Moins embarrassée de théosophie, de théologie, de théodicée, la réforme de Kâbir prend une allure plus franche, plus humaine, plus pratique. L'égalité de caste, posée comme une simple thèse de métaphysique par ses prédécesseurs, prend avec Kâbir la valeur d'un principe morale et tend à se réaliser. Les Kâbir-panthis (ou Kâbirpanthis) « qui suivent la voie de Kâbir » sont nombreux aujourd'hui encore dans le Nord de l'Inde. Le quartier général de la secte est le Kâbir-Chaura à Varanasi; elle possède aussi un important monastère à Puri, sur la côte d'Orissa.

L'enseignement de Kâbir a Ă©tĂ© particulièrement fĂ©cond ; c'est son inspiration qu'on retrouve chez les Sikhs, les Dadou-panthis, les Satnamis, etc. Toutes ces sectes professent Ă©galement l'Ă©galitĂ© des castes, l'unitĂ© de Dieu, l'abomination des idoles, l'inutilitĂ© des pratiques ascĂ©tiques, et par-dessus tout la vĂ©nĂ©ration exclusive et docile jusqu'Ă  la servilitĂ© du gourou. Les Dadou-panthis ont pour maĂ®tre un nettoyeur de coton d'Ahmedabad (XVIe siècle) et sont encore nombreux dans le Rajasthan, oĂą leur centre est Naraina. Les Satnamis, fondĂ©s au XVIIIe siècle par Jagjivandus dans le pays d'Aoudh, se sont rĂ©pandus surtout dans les provinces centrales. 

Le sikkhisme.
Le sikhisme est une autre des ces sectes pouvant se réclamer de Kâbir. Sous l'impulsion de chefs énergiques, la communauté religieuse s'y est transformée en organisation militaire; la secte a créé une nation et les destinées des Sikhs (= les Disciples) appartiennent à l'histoire politique de l'Inde. Leur nom même est une éloquente profession de foi : les Sikhs sont les élèves soumis au gourou. Nânak (1469-1538), qui fonda la secte, ne se flattait pas d'apporter une révélation nouvelle; il aime au contraire à citer les, opinions de maîtres antérieurs et se réclame de Kâbir; épris comme lui d'un rêve de fusion entre l'islam et l'hindouisme, il étudie les livres des vishnouites et fait, dit-on, un pèlerinage à la Mecque.

L'unité et la personnalité de Dieu (sous le nom de Vishnou) combinée avec un fonds de panthéisme indestructible, l'abomination des idoles, le cercle sans fin des transmigrations, l'égalité des castes sont des dogmes déjà familiers à l'Inde avant Nânak; mais le Penjab où Nânak est né et où il prêche les entend autrement que le reste de l'Inde. Placée aux avant-postes du monde hindou, condamnée à subir toujours le premier choc des invasions, la forte culture du Penjab préfère aux subtilités théologiques les grands coups d'épée.
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Amritsar : Temple d'or.

Le Temple d'Or Ă  Amritsar, la ville sainte des Sikhs
par William Simpson (ca. 1864).

Le troisième successeur de Nânak, Ram Das, n'est dĂ©jĂ  plus seulement le docteur de la loi; il est le chef d'une puissante organisation : il Ă©difie non loin de Lahore, Ă  Amritsar, au centre d'un vaste Ă©tang sacrĂ©, un temple Ă  la coupole d'or qui servira de ralliement Ă  la confrĂ©rie. Son fils Arjoun compile l'Adi-Granth (Noble Livre), la bible des Sikhs, recueil de prières, d'hymnes, de chants, de sentences. Il institue, d'autre part, un impĂ´t fixe exigible de tous les fidèles. Les empereurs moghols s'inquiètent, et la persĂ©cution commence. Le neuvième gourou, Teg-Bahadour, emprisonnĂ© par ordre du fanatique Aureng-Zeyb, soumis aux plus cruelles tortures, se fait tuer par une main amie afin d'Ă©chapper au bourreau. 

Son fils, Govind Singh, appelĂ© Ă  lui succĂ©der, jure de le venger. Il prescrit la guerre Ă  l'islam comme un devoir religieux et impose Ă  ses fidèles des signes extĂ©rieurs qui les dĂ©noncent; un Sikh doit toujours porter une Ă©pĂ©e, laisser croĂ®tre sa chevelure, ajouter Ă  son nom le titre de singh (lion). Les rites mĂŞme sont transformĂ©s : l'eau du baptĂŞme est consacrĂ©e par l'Ă©pĂ©e; les armes du gourou sont l'objet d'un culte. Pour consacrer ces innovations, le Granth reçoit un chapitre supplĂ©mentaire. Enfin Ă  sa mort (1708) Govind, pressĂ© de dĂ©signer un successeur, institue le Granth comme gourou perpĂ©tuel et soustrait ainsi la communautĂ© aux menaces toujours imminentes d'une scission. 

La doctrine de Mâdhva.
Moins féconde que la réforme de Râmânuja, la doctrine de Madhva n'a eu qu'une influence locale; elle est classée pourtant dans les quatre grandes traditions orthodoxes. Mâdhva, appelé aussi Ananda Tirtha, né à Ulupi, au Nord de Mangalore, vers le début du XIIIe siècle, semble avoir emprunté au shivaïsme quelques-uns de ses dogmes pour régénérer le vishnouisme. Il rompt nettement avec la l'adualite védique de Sankara et sans s'arrêter au compromis de Râmânuja pose à l'origine deux substances : l'âme divine et l'âme humaine, éternellement irréductibles. Le monde extérieur, créé de toutes pièces par le seigneur Vishnou, a constitué dans le temps une troisième réalité également indestructible. Vishnou, même dans sa forme la plus haute, a une personnalité conditionnée; il possède toutes les qualités bonnes; il est principe, du bien, tandis que sa faculté d'illusion ou Mâya émet la poussière et les ténèbres. Udipi, d'où est originaire Mâdhva, est resté le centre religieux de la secte. Le gourou y réside, et les fidèles y viennent adorer la statue miraculeuse de Vishnou, ramenée du fond de l'Océan sur les indications de Mâdhva.

La secte des Nimavats.
La secte des Nimavats, d'abord répandue dans la vallée de la Yamuna et dans le Bengale, et aujourd'hui surtout confinée autour de Mathurâ, se vante d'un passé glorieux et reculé, mais le fanatisme d'Aureng-Zeyb a, dit-on, fait disparaître les écrits du fondateur et de ses disciples. Nimbarka ou Nimbaditya est peut-être sous un autre nom l'astronome Bhaskara qui vivait au XIIe siècle; il enseignait que l'âme, différente par nature de Dieu, peut pourtant se confondre avec lui et s'y absorber. Les amours de Krishna et de la bergère Radha symbolisaient, à son sens, les relations de l'âme et de Dieu. L'ardente idylle de Jayadeva, le Guita-Govinda, est la traduction poétique des doctrines de Nimbarka.

La secte des Vallabhas.
Le mysticisme Ă©rotique contenu dans la secte des Nimavats s'Ă©panouit dans la secte de Vallabha, la quatrième des grandes sectes traditionnelles. Vallabbha, nĂ© vers la fin du XVe siècle, rompt avec les habitudes ascĂ©tiques des rĂ©formateurs hindous. il reprend pour son compte la thèse de Sankara, professe « la pure adualitĂ© » et en tire une conclusion pratique inattendue : Si Dieu habite dans l'humain, c'est tourmenter Dieu que de se mortifier et de mener une vie austère; aimer Dieu, c'est s'abandonner aux voluptĂ©s sans frein. Le dieu est d'ailleurs en harmonie avec le dogme. 

Vallabha choisit pour l'adorer, entre les avatars de Vishnou, Krishna, le berger aux seize mille amantes, l'enfant tendre et lascif qui se joue dans les bosquets de Brindaban. Le culte traduit ce sensualisme en actes; la journĂ©e du dĂ©vot s'Ă©coule Ă  baigner, habiller, nourrir, parfumer, distraire, amuser, bercer et coucher son idole. Mais l'image bientĂ´t ne suffit pas aux ardeurs exaspĂ©rĂ©es de la dĂ©votion : les descendants de Vallabha, Ă©levĂ©s aux honneurs royaux par droit de naissance, partagent les menus profits du dieu : vĂŞtus de fines Ă©toffes, souvent mĂŞme travestis en femmes pour sĂ©duire la divinitĂ©, ils reçoivent la triple offrande du corps, de l'esprit, de l'argent. Les femmes encensent, bercent le maharaja, jalouses de lui donner jusqu'Ă  leur honneur. L'eau de son bain, les restes de ses repas, la poussière de sa route sont une ambroisie que les dĂ©vots se disputent Ă  prix d'or. 

Un procès célèbre plaidé à Mumbai (Bombay) en 1862 a mis en pleine lumière ces pratiques; mais les sectateurs de Vallabha n'en sont ni moins nombreux, ni moins dévots. Pourtant un schisme s'est déclaré vers le commencement du XIXe siècle : Svami Narayana a tenté d'épurer les dogmes et les pratiques, mais son oeuvre toute locale n'a pas dépassé les confins du Gujarat.

Les adorateurs de Krishna.
Le plus rĂ©cents rĂ©formateurs vishnouites historiques, Shaitanya (Çaitanya), nĂ© au Bengale en 1485 (mort en 1533), passe parmi ses adeptes pour un avatar total de Krishna. AssistĂ© de deux disciples illustres, Advaitananda et Nityananda, considĂ©rĂ©s comme des incarnations partielles du mĂŞme dieu, Shaitanya parcourut la vallĂ©e du Gange et l'Orissa, prĂŞchant aux foules l'amour enthousiaste de Vishnou-Krishna, plus jaloux de sĂ©duire l'imagination que de convaincre la raison, dĂ©daigneux des polĂ©miques scolastiques, usant volontiers de la thaumaturgie : l'hypnotisme, le magnĂ©tisme, la prestidigitation complĂ©taient l'oeuvre de son Ă©loquence exaltĂ©e. 

La dĂ©votion, selon lui, doit passer par cinq stages : l'apaisement, l'esclavage, l'amitiĂ©, l'affection, la tendresse. La piĂ©tĂ© consiste Ă  rĂ©pĂ©ter sans se lasser le nom de Krishna, Ă  chanter les hymnes en son honneur, Ă  faire de la musique et Ă  danser en rond devant ses images. Le fidèle est assurĂ© d'obtenir par ces moyens l'union personnelle et consciente avec la divinitĂ©, le sĂ©jour dans le ciel des Ă©lus et la prĂ©sence incessante de Krishna. L'espĂ©rance est permise Ă  tous; toutes les castes ont un droit Ă©gal au salut. 

Les Gosvâmin ou adeptes de Shaitanya pratiquent les pèlerinages et fréquentent les temples communs à tous les vishnouites, et particulièrement aux dévots de Krishna : Mathûra, Brindaban, Puri, Jagannath, Dvaraka. Les communautés sont administrées par des gosains « pasteurs » qui prétendent se rattacher aux premiers disciples et sont vénérés presque à l'égal du dieu et du maître.

Le shaktisme et le culte des Mères.
La prédominance de l'élément féminin, en voie de se réaliser dans les actes du shivaïsme et du vishnouisme, s'accuse comme un dogme fondamental dans la troisième des grandes religions qui constituent l'hindouisme : le shaktisme. Les deux livres fondamentaux des Shaktas ou Shkatyas (adeptes du shaktisme) sont le Devi-Bhâgavata et le Candî-Mâhâtmya (peut-être au VIe siècle apr. J.-C.), mais leur doctrine puise dans d'anciennes conceptions mythologiques, vagues et flottantes déjà présentes dans les Védas. Leurs spéculations philosophiques sur le dédoublement original de l'Etre primordial et sur l'association d'un principe mâle (Purusha) et d'un principe femelle, illusoire (Mâyâ) ou réel (Prakriti), dans l'oeuvre de la création, aboutissent à l'exaltation de l' « éternel féminin », incarné par les Shaktis.

Les Shaktis ou puissances de la divinité, personnifiées et projetées en dehors de lui, l'éclipsent au regard du fidèle; ouvrières de l'oeuvre divine tandis que le dieu absolu sommeille dans son inertie, c'est elles qu'on implore, qu'on apaise, qu'on cherche à gagner. Les Shaktis bénéficient en outre de la faveur qui s'attache toujours de préférence dans les sentiments humains aux figures féminines.

Le vishnouisme, avec la masse de ses lĂ©gendes Ă©rotiques et attendries, semblait offrir Ă  ces doctrines un sol particulièrement favorable; c'est pourtant hors de lui qu'elles ont germĂ© et pris force. La rudesse farouche du shivaĂŻsme a cherchĂ© une compensation dans le culte adressĂ© Ă  l'Ă©pouse ou shakti de Shiva (le Mahadva ou Grand Dieu), la Mahadevi (ou DĂŞvĂ®) ou Grande DĂ©esse, aux  noms et aux formes innombrables : Kali, Devi, Dourga, Parvati, etc.
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Dourga.
Dourga combattant le démon sur une peinture murale de Pashupatinath (Népal).

La thĂ©orie classe ces manifestations dans un ordre savant, empruntĂ© sans doute au vishnouisme, et distingue les incarnations totales, partielles et mĂŞme mi-partielles de la dĂ©esse. Les six premières sont les Mahavidyas; puis viennent les Mères  (Mâtris), au nombre de huit ou de neuf, choisies entre les Ă©pouses des grandes divinitĂ©s, et multipliĂ©es ensuite par la fantaisie des simples et la complaisance des brahmanes. Il n'est guère de village qui n'honore d'un culte spĂ©cial sa dĂ©esse mère, souvent reprĂ©sentĂ©e par un grossier fĂ©tiche. Au-dessous viennent les Nayikas, les Yoginis, les Dakinis, troupes de dĂ©esses ou plutĂ´t de dĂ©mons femelles et de sorcières. 

Les sectateurs de la grande dĂ©esse se partagent en deux catĂ©gories : les Shaktas de la main droite (Dakshinacâris) et les Shâktas de la main gauche (Vâmâcâris). 

Les Vâmâcâris (la secte de la main gauche) suivent des rites obscènes et sanguinaires à la gloire du symbole féminin (yoni); les cinq actes essentiels sont aussi appelés les « cinq M » : manger de la viande (mâmsa), manger du poisson (matsya), s'enivrer (madya), faire l'amour (maithuna), prendre des attitudes (mudrâ), choisis à dessein, semble-t-il, pour choquer les préjugés religieux les plus chers aux Hindous

L'étrange communion des fidèles se pratique encore dans d'autres mystères, tels que l' « adoration circulaire » : hommes et femmes groupés par couples se forment en cercle autour du symbole qui traduit, dans l'union des deux organes, lingam (masculin) et yoni (féminin), l'incessante génération des êtres, puis adressent leurs hommages au dieu et à la déesse, représentés dans leur nudité glorieuse par un adolescent et une jeune fille, puis se rapprochent et, semble-t-il, se possèdent dans l'exaltation du délire religieux.

Les sacrifices sanglants que l'Inde a connus dès l'aurore des temps vĂ©diques, mais que les prĂ©dications du bouddhisme et du jaĂŻnisme ont fait tomber en dĂ©suĂ©tude ont conservĂ© encore un dernier asile dans le culte de Kali, « l'habitante du Vindhya », et, jusqu'au XIXe siècle, la victime humaine, la plus prĂ©cieuse des victimes, n'a pas cessĂ© d'ĂŞtre immolĂ©e sur ses autels : la fĂ©rocitĂ© des Thugs prĂ©textait pour se justifier une dĂ©votion fanatique Ă  la dĂ©esse sanguinaire. 

Les Dakshinacaris (la secte de la main droite) se défendaient de pratiquer les mêmes abominations et prétendait interpréter à sa façon les prescriptions des Tantras : l'holocauste qu'elle offre est un simple bouc; la liqueur enivrante se réduit à quelques gouttes; elle se conforme à peu près pour le reste aux usages généraux de l'hindouisme. Mais la distinction apparente des deux mains, a souvent été une posture en présence du colonisateur britannique : elle ne servait souvent qu'à dissimuler la réalité et plus d'un Hindou qui se réclamait en public de la main droite était, en fait, affilié à la main gauche et en pratiquait les observances.

L'une et l'autre secte sont d'accord pour employer avec prédilection les formules obscures des Védas, souvent remaniées pour être moins intelligibles encore, mais efficaces par la puissance latente des mots et des sons; les syllabes mystérieuses qui résument et recueillent toute l'énergie des formules, armes toutes-puissantes, d'une portée illimitée, mais si délicates et si dangereuses à manier qu'elles courent risque de nuire autant que de servir; les diagrammes mystiques où s'entassent dans une savante confusion les cercles, les triangles, les losanges, et toutes les figures de la géométrie, charmes irrésistibles si on les trace dans un cimetière avec le sang d'une victime rituelle; les amulettes de bois, de pierre, de papier où sont inscrites les plus saintes prières, les invocations mentales qui vouent à un dieu particulier chaque région du corps; enfin les multiples combinaisons des doigts, expressions occultes du concevable et de l'inconcevable.

La multiplication des dieux.
Les trois grandes sectes de l'hindouisme ont absorbĂ© une quantitĂ© innombrable de religions autrefois indĂ©pendantes ; elles n'en ont acceptĂ© les dieux qu'Ă  la condition de leur assigner un rang secondaire. Il est impossible de passer en revue ce panthĂ©on grouillant oĂą se reflète avec une incontestable fidĂ©litĂ© l'imagination populaire, moins prĂ©occupĂ©e d'idĂ©al que hantĂ©e de terreurs dĂ©moniaques. 

Les démons.
Les génies qui servent Shiva sont divisés en deux groupes commandés chacun par l'un des fils du dieu : Skanda aux six têtes dirige les phalanges guerrières dans les combats divins; Ganesha (Ganesh) le dieu à tête d'éléphant a sous ses ordres tous les princes des obstacles; l'un dispose du succès, l'autre de la victoire. Les formes variées des Mères, adorées dans tous les hameaux de l'Inde, sont moins exaltées pour leurs bienfaits que redoutées pour leur malignité; ce sont elles qui dispensent et qui guérissent le choléra, la rage, la petite vérole, la stérilité.
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Ganesh.
Ganesh sur une peinture murale de Pashupatinath.

Le dĂ©mon n'est pas pour les Hindous l'adversaire ou l'antithèse du dieu; aucune ligne de dĂ©marcation ne sĂ©pare les deux catĂ©gories; le cercle toujours en mouvement de la transmigration promène les crĂ©atures de la terre aux mondes infernaux et aux mondes cĂ©lestes. Les luttes qui opposent si souvent aux DĂ©vas les Asouras, les Daityas, les Danavas n'ont pas pour principe l'antagonisme irrĂ©conciliable du bien et du mal, mais seulement une concurrence acharnĂ©e pour la suprĂ©matie; les armes dans les deux camps sont souvent les mĂŞmes et c'est Ă  coups de mortifications et de pĂ©nitences que la victoire se dispute. 

Le personnel démoniaque comme le personnel divin se recrute et se renouvelle sans cesse : les couches inférieures de l'hindouisme montrent l'evhémérisme en action; le personnage de marque, grand homme ou scélérat, l'individu mort dans des conditions anormales ou privé des cérémonies régulières a aussitôt une histoire posthume. Le premier incident survenu, heureux ou malheureux, sera la manifestation de sa puissance nouvelle et déterminera la nature du culte qui lui convient; il sera reconnu pour un Bhouta, un Préta, un Pitar, un Pisatcha, un Vétala et recevra les offrandes propitiatoires. Qu'une maladie inconnue vienne à éclater, le patient est un possédé à exorciser : le diseur de formules, convoqué, récite ses textes; parents et amis se mettent à chanter, à danser, à pousser des cris, questionnent le démon, lui présentent des friandises, et recueillent comme des oracles les paroles incohérentes échappées au patient. La préoccupation des démons a naturellement entraîné son cortège fatal de superstitions et de pratiques: mauvais oeil, sorcellerie, envoûtement, etc.

La promotion des dĂ©funts aux honneurs divins suit le mĂŞme dĂ©veloppement : un saint, un hĂ©ros, un roi, mĂŞme un bandit illustre sont assurĂ©s de trouver des adorateurs, convaincus de leur puissance posthume; une heureuse chance vient-elle attribuer un miracle Ă  leur intervention la tombe du dĂ©funt attire aussitĂ´t des pèlerins, un sanctuaire s'Ă©lève, une secte se l'onde et le mort divinisĂ© est en passe d'ĂŞtre reconnu identique Ă  Shiva ou Vishnou. Il est naturel de rattacher Ă  ce culte des morts toutes les autres formes de la religion hindoue. 

Les animaux.
L'Inde a senti avec plus d'intensité que tout le reste de l'humanité le lien intime qui réunit toutes les créatures et leur étroite solidarité. C'est encore l'âme vagabonde du mort que l'Hindou adore dans l'animal, dans l'arbre, dans la matière inerte. Entre tous les animaux, la vache et le serpent obtiennent, à des titres divers, le premier rang : la vache nourricière est sainte et sacrée; sa vue est une bénédiction, son contact purifie, ses excréments lavent toutes les souillures. Elle est inviolable: un poil de vache avalé par malheur ruine tout espoir de salut prochain.

Les Sikhs ont sur ce point dépassé même la commune piété des autres sectes, et n'ont pas craint de verser le sang humain pour sauver la vie à ces animaux divins. Le serpent doit son prestige à des vertus moins bienfaisantes; la peur l'a sacré dieu. Aussi son culte est partout en honneur; ses sanctuaires couvrent l'Inde et ses fêtes se renouvellent fréquemment. Le singe s'est élevé à la dignité de personnage épique, et l'Inde n'a pas de dieu plus populaire que Hanumam. Le poisson, la tortue, l'ours ont eu le privilège glorieux d'incarner un avatar de Vishnou.
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Kolkata : offrandes.
Offrandes et ex-voto au pied d'un arbre, Ă  Kolkata (Inde).

Les plantes.
Les arbres ne sont pas seulement une retraite favorite des esprits; ils sont l'objet d'un culte direct. L'asvattha ou figuier sacré, si étrangement multiplié par ses rameaux provignés, est souvent décoré du cordon brahmanique; son feuillage frissonnant parle une langue mystérieuse, et son ombre est fatale au mensonge. La toulasi (basilic) en dépit de ses proportions modestes incarne réellement les épouses de Vishnou; son mariage avec les statues du dieu se célèbre en grande pompe, et ses feuilles jonchent la couche nocturne de l'idole. Le bilva trifolié et rafraîchissant est associé au culte de Shiva. L'herbe kousa, indispensable à la liturgie, assure la pureté rituelle par son efficacité propre.
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Yamuna.
Martanda.
La déesse Yamuna, personnification de la rivière
du mĂŞme nom. (Madhya Pradesh, VIIIe s.)
Martanda, un aspect de Sûrya, dieu du
Soleil. (Gahadavala, Rajasthan, XIIe s).
Photos : © Serge Jodra, 2011.

Et tout le reste...
La pierre même est divinisée : le sâlagrama, coquillage qui se trouve dans le lit de quelques rivières, est naturellement consacré par la présence de Vishnou, et le banalinga par la présence réelle de Shiva. Le Soleil, la Lune, les planètes à qui l'astrologie attribue une si puissante influence sur la vie humaine ont des temples. Les grands fleuves comme le Gange, la Yamuna, la Godavari, la Narmada, grâce à la sainteté native de leurs ondes, assurent la béatitude suprême au pèlerin qui vient s'y baigner. (Sylvain Lévi).

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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