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Les Virus

On a d'abord dĂ©signĂ© sous le terme de virus tous les agents infectieux susceptibles de provoquer l'apparition d'un ensemble morbide quand ils sont introduits dans un organisme vivant. Le terme s'est ensuite appliquĂ© Ă  tout micro-organisme infectieux (y compris, par exemple, les bactĂ©ries).  Aujourd'hui on n'appelle virus que certaines entitĂ©s microscopiques, dont la place dans le monde vivant est très singulière, voire problĂ©matique. Bien plus petits et gĂ©nĂ©tiquement plus simples (un seul type d'acide nuclĂ©ique) que les bactĂ©ries, les virus n'ont pas de vie indĂ©pendante de celles des organismes qu'ils parasitent. Ils apparaissent ainsi comme des entitĂ©s parasitaires non-cellulaires qui ne peuvent ĂŞtre classĂ©es dans aucun règne. Ils peuvent infecter des organismes aussi divers que les archĂ©es, les bactĂ©ries procaryotes, les eucaryotes tels que  les champignons, les plantes et les animaux, et provoquer chez leurs hĂ´tes de très nombreuses maladies, certaines mortelles. Il existe mĂŞme des virus de virus, appelĂ©s virus satellites. En fait, les virus appartiennent Ă  un monde intermĂ©diaire entre celui des organismes vivants et celui des entitĂ©s non-vivantes. 

Les ĂŞtres vivants proprement dits grandissent, mĂ©tabolisent et se reproduisent. En revanche, les virus, qui ne sont pas cellulaires, n'ont pas de mĂ©tabolisme; ils ne peuvent pas non plus se dĂ©velopper et se reproduire par division cellulaire. Les virus peuvent seulement se copier ou se rĂ©pliquer. Pour cela, ils dĂ©pendent entièrement des ressources dĂ©rivĂ©es de leurs cellules hĂ´tes pour produire une descendance (des virus sont assemblĂ©s sous leur forme mature). 

Les virus diffèrent beaucoup les uns des autres : leur structure, leurs modes de rĂ©plication et les hĂ´tes qu'ils infectent sont très variables. Comment expliquer cette diversitĂ©? Alors que la plupart de la diversitĂ© biologique peut ĂŞtre comprise Ă  travers l'histoire de l'Ă©volution (comment les espèces se sont adaptĂ©es aux conditions environnementales changeantes et comment les diffĂ©rentes espèces sont liĂ©es les unes aux autres par une descendance commune),  les origines et l'Ă©volution des virus reste inconnue. Les virus n'ont pas laissĂ© de trace fossile, aussi personne ne sait exactement quand ni comment les virus ont Ă©voluĂ© et Ă  partir de quelle source ancestrale. Certains virologues soutiennent que les virus actuels sont une mosaĂŻque d'acides nuclĂ©iques extraits de diverses sources le long de leurs chemins Ă©volutifs respectifs.
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Formes et dimensions des virus.

Formes et dimensions comparĂ©es des virus. 
Crédit : F. A. Murphy / Ecole de médecine vétérinaire de l'université de Californie, Davis.
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Découverte et détection des virus.
Si la notion de la contagion des maladies a Ă©tĂ© entrevue de tout temps, la cause mĂŞme est restĂ©e longtemps ignorĂ©e. Dans le Dictionnaire de LittrĂ© et Charles Robin, au mot Virus, on trouve la dĂ©finition ou plutĂ´t la dĂ©claration suivante : 
« De mĂŞme qu'il n'y a pas de chaleur sĂ©parable des corps, mais des variations de tempĂ©rature, des Ă©tats chauds et froids de la matière relativement, de mĂŞme, il n'y a pas de virus en tant qu'espèce de corps ou principes pondĂ©rables ou isolables. Les virus, pas plus que les miasmes, ne sont non plus des Ă©lĂ©ments figurĂ©s, comme le supposent encore quelques mĂ©decins ou micrographes; ce sont des Ă©tats virulents (totius substantiae) des corps organisĂ©s » (Dict. LittrĂ© et Robin, Ă©dit. 1878). 
Grâce aux travaux de Pasteur, ce sont les opinions des « quelques mĂ©decins et micrographes » mĂ©prisĂ©s par Robin, qui ont triomphĂ© par la suite. 

Le pas décisif a été accompli avec le développement d'un filtre en porcelaine - le filtre Chamberland-Pasteur - qui pouvait éliminer toutes les bactéries visibles au microscope de tout échantillon liquide.

En 1886, Adolph Meyer a dĂ©montrĂ© qu'une maladie des plants de tabac (maladie de la mosaĂŻque du tabac) pouvait ĂŞtre transfĂ©rĂ©e d'une plante malade Ă  une plante saine via des extraits de plantes liquides. 

En 1892, Dmitri Ivanowski a montrĂ© que cette maladie pouvait ĂŞtre transmise de cette manière mĂŞme après que le filtre Chamberland-Pasteur ait retirĂ© toutes les bactĂ©ries viables de l'extrait. 

Il a fallu encore de nombreuses années avant qu'il ne soit prouvé que ces agents infectieux « filtrables » n'étaient pas simplement de très petites bactéries et constituaient un nouveau type de minuscules particules pathogènes. A partir de là, on a réservé le nom de virus aux agents infectieux non bactériens.

L'étape décisive, qui permettra à la virologie de prendre véritablement son essor, est franchie en 1949, quand John Enders, Thomas Weller et Frederick Robbins parviennent pour la première fois à cultiver in vitro un virus (celui de la polio). Les aspects physiques et chimiques des virus peuvent désormais être étudiés en détail grâce à la disponibilité des grandes quantités de virus ainsi produits.

En 1954, AndrĂ© Lwoff (auteur en 1964 d'une classification des virus) donne la dĂ©finition du  virion  ( = particule virale responsables de l'infection de cellule Ă  cellule)  qui est aujourd'hui encore en vigueur : le virion possède un seul acide nuclĂ©ique Ă  partir duquel il se reproduit; il ne peut ni croĂ®tre ni se diviser; il ne possède aucune information concernant les enzymes du mĂ©tabolisme producteur d'Ă©nergie; la multiplication des virions implique l'utilisation des ressources fournies par la cellule hĂ´te (par leurs ribosomes notamment). Le virion est donc un parasite absolu.

On a distingué plus tard les virus de deux autres agents infectieux répondant (entièrement pour le premier et partiellement pour le second) à cette définition : les viroïdes (ARN non-codant), qui peuvent encore être rangés parmi les virus, et les prions (protéines), qui sont les premiers agents pathogènes connus ne reposant pas sur des gènes formés d'un acide nucléique. La découverte des viroïdes date du début des années 1970 (Theodor Otto Diener). Les prions dont le rôle d'agent infectieux est parfois encore contesté aujourd'hui ont été découverts vers 1980 (Stanley Prusiner).

Un virus c'est tout petit.
Si les virus ont tant tardĂ© Ă  ĂŞtre identifiĂ©s, c'est en grande partie Ă  cause de leurs très petites dimensions. La plupart des virions ont  de  20 Ă  250 nanomètres (nm) de diamètre. Un nanomètre correspondant Ă  un millionième de milimètre. Certains virus d'amibes rĂ©cemment dĂ©couverts ont un diamètre pouvant atteindre les 1000 nm. 

À l'exception des grands virions, comme le virus de la variole et d'autres grands virus à ADN, les virus ne peuvent pas être vus au microscope optique. Ce n'est que lors du développement du microscope électronique à la fin des années 1930 que les scientifiques ont eu leur premier bon aperçu de la structure du virus de la mosaïque du tabac et d'autres virus.

La structure de surface des virions peut être observée à la fois par microscopie électronique à balayage et à transmission, tandis que les structures internes du virus ne peuvent être observées que sur les images d'un microscope électronique à transmission. L'utilisation de la microscopie électronique et d'autres technologies a permis la découverte de nombreux virus de tous les types d'organismes vivants.
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Exemples de virus.
Exemples de virus. - Ces microphotographies électroniques à transmission de divers virus montrent leurs structures. La capside du (a) virus de la polio est icosaédrique nue; (b) la capside du virus d'Epstein-Barr est enveloppée icosaédrique; (c) la capside du virus des oreillons est une hélice enveloppée; (d) la capside du virus de l'herpès est complexe.(Crédit a : modification du travail de Fred Murphy, Sylvia Whitfield; crédit b . modification du travail de Liza Gross; crédit c : modification du travail de FA Murphy, CDC; crédit d : modification des travaux de Linda Stannard, Département de microbiologie médicale, Université du Cap, Afrique du Sud, NASA; échelles : Matt Russell).

Évolution virale, morphologie et classification

Evolution des virus.
Bien que les biologistes possèdent une quantitĂ© importante de connaissances sur la façon dont les virus actuels subissent des mutations et s'adaptent, on en sait beaucoup moins, on l'a dit, sur l'origine des virus. Lorsqu'ils explorent l'histoire Ă©volutive de la plupart des organismes, les scientifiques peuvent examiner les archives fossiles et les preuves historiques similaires. Cependant, Ă  notre connaissance, les virus ne se fossilisent pas. Les virologues doivent donc extrapoler Ă  partir d'enquĂŞtes sur l'Ă©volution des virus d'aujourd'hui et en utilisant des informations biochimiques et gĂ©nĂ©tiques pour crĂ©er des histoires spĂ©culatives des  virus.

La plupart des chercheurs conviennent que les virus n'ont pas un seul ancĂŞtre commun, et qu'il n'y a pas une seule hypothèse raisonnable sur les origines des virus. Il existe actuellement plusieurs scĂ©narios Ă©volutifs qui peuvent expliquer l'origine des virus. 

• L'une de ces hypothèses, la « dĂ©volution » ou hypothèse rĂ©gressive, suggère que les virus ont Ă©voluĂ© Ă  partir de cellules indĂ©pendantes ou de parasites procaryotes intracellulaires. Cependant, de nombreuses composantes de la façon dont ce processus aurait pu se produire restent inconnues. 

• Une deuxième hypothèse, l' « Ă©vasion » ou l'hypothèse progressive, suggère que les virus proviennent de molĂ©cules d'ARN (acide dĂ©xoxyribonuclĂ©ique) et d'ADN (acine ribonuclĂ©ique) qui se sont Ă©chappĂ©es d'une cellule hĂ´te. 

• Une troisième hypothèse, l'hypothèse d'autoréplication, suggère que les virus peuvent provenir d'entités d'autoréplication similaires aux transposons ( = séquences d'ADN capables de se déplacer dans un génome de façon autonome) ou à d'autres éléments génétiques mobiles.

Dans tous les cas, les virus continuent probablement d'Ă©voluer avec les cellules qu'ils utilisent comme hĂ´tes.

Ă€ mesure que la technologie progresse, les scientifiques pourraient dĂ©velopper et affiner des hypothèses supplĂ©mentaires pour expliquer les origines des virus. Un domaine Ă©mergent, appelĂ© systĂ©matique molĂ©culaire des virus, s'est donnĂ© cet objectif en comparant le matĂ©riel gĂ©nĂ©tique sĂ©quencĂ©. Les chercheurs de cette branche espèrent  mieux comprendre l'origine des virus : une dĂ©couverte qui pourrait conduire Ă  des avancĂ©es dans les traitements des maladies dont ces redoutables entitĂ©s sont responsables.

Morphologie virale.
Les virus n'ont pas de structure cellulaire. Il leur manque donc la plupart des composants des cellules, tels que les organites, les ribosomes et la membrane plasmique. 

Un virion est d'abord constituĂ© d'un noyau d'acide nuclĂ©ique. Celui-ci, souvent Ă©troitement associĂ© Ă  des protĂ©ines internes, est entourĂ© d'un revĂŞtement protĂ©ique externe rigide, la capside. Ces Ă©lĂ©ments forment ce qu'on appelle la nuclĂ©ocapside. La capside peut ĂŞtre nue, mais parfois elle est entourĂ©e d'une enveloppe externe (le pĂ©plos) constituĂ©e de membranes protĂ©iques et phospholipidiques dĂ©rivĂ©es de la cellule hĂ´te. Les virus peuvent Ă©galement contenir des protĂ©ines supplĂ©mentaires, telles que des enzymes, Ă  l'intĂ©rieur de la capside ou attachĂ©es au gĂ©nome viral. 

La différence la plus évidente entre les membres de différentes familles virales est la grande diversité de leur morphologie. Une caractéristique intéressante de la complexité virale est que la complexité de l'hôte n'est pas nécessairement en corrélation avec la complexité du virion. Ainsi, certaines des structures de virions les plus complexes se trouvent-elles dans les bactériophages, les virus qui infectent les bactéries, c'est-àdire les organismes vivants les plus simples.
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Formes de virus.
Les virus peuvent affecter des formes complexes ou relativement simples. Cette figure montre trois virions de complexitĂ©s diverses : 
• le bactériophage T4, a une tête, de forme dérivée de l'icosaèdre, contenant de l'ADN associé à des protéines, une queue et des fibres de queue qui se fixent aux cellules hôtes; une protéine contenue dans la queue agit pour ouvrir un passage à travers la membrane de la cellule infectée afin de donner accès à l'ADN viral.

• l'adénovirus utilise des pointes de sa capside pour se lier aux cellules hôtes; ce virus, de forme icosaédriques (vingt faces triangulaires identiques) est composé d'une nucléocapside, où l'ADN associé à des protéines internes est entouré d'une capside comportant des unités de structures protéiques assemblées en 252 capsomères; Des spicules (ou fibres) constituées de glycoprotéines sont fichées aux sommets de l'isocaèdre.

• le VIH utilise des glycoprotĂ©ines intĂ©grĂ©es dans son enveloppe pour se lier aux cellules hĂ´tes. La nuclĂ©ocapside comprend un brin d'ARN et l'enzyme transcriptase inverse. Ce virus VIH renferme aussi des protĂ©ines appelĂ©es protĂ©ines matricielles, internes Ă  l'enveloppe : elles aident Ă  stabiliser la forme du virion. (crĂ©dit "bactĂ©riophage, adĂ©novirus" :  NCBI, NIH; crĂ©dit  "VIH rĂ©trovirus":  MAID, NIH)

Les capsides.
Comme nous l'avons vu, tous les virions ont un génome d'acide nucléique recouvert d'une capside protectrice. Les protéines de la capside sont codées dans le génome viral et servent à former des unités de structure appelées capsomères. Certaines capsides virales sont linéaires et contiennent, tout leur long, leur acide nucléique enroulé en hélice, d'autres sont des polyèdres, tandis que d'autres encore ont une structure plus complexe.

En gĂ©nĂ©ral, les capsides des virus peuvent donc ĂŞtre rangĂ©es dans trois classes : hĂ©licoĂŻdales, icosaĂ©driques et complexes. 

• Les capsides dites Ă  symĂ©trie hĂ©licoĂŻdale sont longues et cylindriques. De nombreux virus des vĂ©gĂ©taux sont hĂ©licoĂŻdaux, par exemple le virus de la mosaĂŻque du tabac. 

• Les virus icosaédriques (et icosadeltahédriques) ont des formes qui tendent à se rapprcher de la sphère, comme celles des poliovirus ou des herpèsvirus. Ces virus sont dits à symétrie cubique.

• Les virus complexes peuvent revêtir des formes variables. Les bactériophages T, par exemple, ont une tête semblable aux virus icosaédriques (elle abrite leur ADN), et une queue, qui a la forme des virus hélicoïdaux (elle leur sert à se fixer aux cellules hôtes et à fournir une voie d'accès au génome viral pour son injection dans la cellule hôte). Ces virus présentant une tête et une queue sont dits à symétrie binaire).

De nombreux virus utilisent un certain type de glycoprotĂ©ine (= protĂ©ine associĂ©e Ă  un glucide) pour se fixer Ă  leurs cellules hĂ´tes via des molĂ©cules prĂ©sentes sur la cellule appelĂ©es rĂ©cepteurs viraux. Pour ces virus, la fixation est nĂ©cessaire afin de permettre une pĂ©nĂ©tration ultĂ©rieure dans la membrane cellulaire; ce n'est qu'après la pĂ©nĂ©tration que le virus peut achever sa rĂ©plication Ă  l'intĂ©rieur de la cellule. 

Les récepteurs utilisés par les virus sont des molécules qui se trouvent normalement à la surface des cellules et qui ont leurs propres fonctions physiologiques. Il semble que les virus aient simplement évolué pour utiliser ces molécules pour leur propre réplication. Ainsi, le VIH utilise-t-il la molécule CD4 des lymphocytes T (globules blancs) comme l'un de ses récepteurs. CD4 est un type de molécule appelé molécule d'adhésion cellulaire, qui agit pour maintenir différents types de cellules immunitaires à proximité les unes des autres lors de la génération d'une réponse immunitaire des lymphocytes T.

Les enveloppes (péplos).
Certains virus ont une enveloppe qui entoure la capside. Seuls quelques virus Ă  symĂ©trie cubique ont une enveloppe, alors que cette dernière entoure tous les virus Ă  symĂ©trie hĂ©licoĂŻdale. La grippe, la varicelle, le VIH et les oreillons sont des exemples de maladies causĂ©es par des virus Ă  enveloppe. 

L'enveloppe se forme au moment de la traversée de la membrane cellulaire, lorsque le virus nouvellement assemblé quitte la cellule hôte. Cette enveloppe comprend des éléments d'origine virale et d'autres qui sont pris à la cellule. Elle est constituée, comme la capside, d'un assemblage d'unités de structures, appelées ici pléplomères. Les propriétés antigéniques de surface de l'enveloppe déterminent la reconnaissance des cellules sensibles à l'infection et jouent aussi un rôle dans la maturation et la libération du virus.
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Virus de la grippe.
Virus de la grippe. - Les virus de la grippe sont constitués d'acide nucléique (ARN monocaténaire) et de protéines de capside entourés d'une enveloppe bicouche phospholipidique qui contient des protéines encodées par le virus. Figurée en bleu sur le modèle 3D (source : CDC), l'hémagglutinine est une glycoprotéine aux propriétés antigéniques incorporée dans l'enveloppe virale, qui joue un rôle dans la fixation des virus sur les cellules hôtes. Figurée en rouge, la neuraminidase, est une autre protéine (une enzyme) essentielle dans l'assemblage des virions descendants et leur sortie de la cellule hôte.
NB: On distingue les diffĂ©rents virus de la grippe en fonction du type d'hĂ©magglutinine et de neuraminidase qu'ils contiennent. Les initiales des noms de ces molĂ©cules (H, N) associĂ©es au numĂ©ro qui dĂ©finit leur type servent ainsi Ă  composer le nom de la souche du virus concernĂ©e : H1N1 (hĂ©maglutinine de type 1 + neuraminidase de type 1) pour le virus responsable d'Ă©pidĂ©mies saisonnières de grippe et des pandĂ©mies de 1918 (grippe espagnole) et 2009; H5N6  (hĂ©maglutinine de type 5 + neuraminidase de type 6) pour le virus responsable d'une grippe aviaire qui s'est manifestĂ©e en Chine et dans la PĂ©ninsule indochinoise en 2014, etc.

La prĂ©sence de lipides dans l'enveloppe rend les virus enveloppĂ©s particulièrement sensibles aux solvants organiques (l'Ă©ther, par exemple). De façon gĂ©nĂ©rale, en raison de la fragilitĂ© de l'enveloppe, les virus enveloppĂ©s rĂ©sistent plus mal que les virus non-enveloppĂ©s aux changements de tempĂ©rature, de pH et Ă  certains dĂ©sinfectants. 

Parmi les  virus non-enveloppĂ©s ( = Ă  nuclĂ©ocapside nue), on peut citer ceux qui causent la polio (Poliovirus), les verrues plantaires (Papillomavirus) et l'hĂ©patite A (  Hepatovirus),  le virus de la mosaĂŻque du tabac (Tomabovirus), ou encore l'AdĂ©novirus (image ci-dessous). 
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Adénovirus.
L'Adénovirus (modèle 3D à gauche, et en amas sur la micrographie à droite) possède un un génome composé d'ADN bicaténaire et enfermé dans une capside icosaédrique de 90 à 100 nm de diamètre, hérissée de spicules. Ces spicules de glycoprotéines dépassant des capsomères servent à la fixation du virus sur les cellules hôtes. L'Adénovirus est transmis par voie orale et provoque diverses maladies chez les Vertébrés, notamment des infections oculaires et respiratoires humaines. (crédits : Richard Feldmann / National Cancer Institute, et G. William Gary, Jr., CDC).

Types d'acide nucléique.
Le noyau du virus contient le génome - le matériel génétique complet du virus. Contrairement à presque tous les organismes vivants qui utilisent exclusivement l'ADN comme matériel génétique, les virus peuvent utiliser aussi bien l'ADN que l'ARN. Les génomes viraux ont tendance à être petits (faible nombre de nucléides), ne contenant que les gènes qui codent les protéines que le virus ne peut pas obtenir de la cellule hôte. Ce matériel génétique peut être renfermé dans un simple brin d'acide nucléique ou dans un double brin. Il peut également être linéaire ou circulaire.

Alors que la plupart des virus contiennent un seul acide nucléique, d'autres ont des génomes divisés en plusieurs segments (fragments subgénomiques). Le génome porté par l'ARN du virus de la grippe (Myxovirus influenza), par exemple, est dans ce cas (normalement 9 segments). Cette segmentation contribue à sa variabilité et à son évolution continue, et explique pourquoi il est difficile de développer un vaccin contre la grippe.

• Les virus à ADN ne contiennent, comme matériel génétique, que de l'acide déxyribonucléique. Celui-ci est généralement bicaténaire (à double brin), similaire en cela à la double hélice décrite par Watson et Crick. Il est rarement circulaire (cas des Papovirus) et donc la plupart du temps linéaire. Une circularisation de la molécule initialement linéaire peut cependant avoir lieu après l'infection : ce changement de morphologie s'avérant nécessaire ici pour que l'ADN viral s'intègre dans le chromosome cellulaire.

Dans les virus Ă  ADN, l'ADN viral se sert des protĂ©ines de rĂ©plication de la cellule hĂ´te pour synthĂ©tiser de nouvelles copies du gĂ©nome viral et pour transcrire et traduire ce gĂ©nome en protĂ©ines. 

Parmi les maladies humaines causĂ©es par des virus Ă  ADN on peut mentionner : la varicelle et l'hĂ©patite B. Les virus Ă  ADN sexuellement transmissibles comprennent le virus de l'herpès et le  virus du papillome humain (HPV), qui a Ă©tĂ© associĂ© au cancer du col de l'utĂ©rus et aux verrues gĂ©nitales.

• Les virus Ă  ARN ne contiennent que de l'acide ribonuclĂ©ique comme matĂ©riel gĂ©nĂ©tique. Cet ARN est habituellement sous forme monocatĂ©naire (un simple brin), mais il existe des exceptions (cas des RĂ©ovirus). Il est aussi très gĂ©nĂ©ralement linĂ©aire et non-segmentĂ©, mais ici encore certains virus, comme on l'a vu, avec celui de la grippe, Ă©chappent Ă  cette règle. 

Pour rĂ©pliquer leurs gĂ©nomes dans la cellule hĂ´te, les virus Ă  ARN doivent coder leurs propres enzymes afin de rĂ©pliquer l'ARN  en ARN ou, dans le cas des rĂ©trovirus, en ADN. Ces enzymes d'ARN polymĂ©rase sont plus susceptibles de faire des erreurs de copie que ceux d'ADN polymĂ©rases, et donc souvent faire erreurs lors de la transcription. Pour cette raison, les mutations des virus Ă  ARN se produisent plus frĂ©quemment que dans le cas des virus Ă  ADN. Cela les amène Ă  changer et Ă  s'adapter plus rapidement Ă  leur hĂ´te. 

La grippe, le covid, l'hépatite C, la rougeole et la rage font partie des maladies humaines causées par les virus à ARN. Le VIH, qui est un virus transmis sexuellement, est un rétrovirus à ARN.

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Virus de la rage.
Virus de la rage (Lyssavirus). - C'est un virus enveloppé, à ARN monocaténaire et à capside hélicoïdale.

Comment sont classés les virus.
On connaît actuellement plus de 3000 espèces de virus, et de nouvelles sont identifiées en permanence. Comme la plupart des virus ont probablement évolué à partir de différents ancêtres, les méthodes utilisées ordinairement pour classer les cellules procaryotes et eucaryotes sont ici inopérantes. Si les virus représentent les reliques d'organismes différents, alors même l'analyse génomique ou celle des protéines est inutile. Les virus n'ont pas de séquence génomique commune qu'ils partageraient tous, et la séquence d'ARNr 16S si utile pour construire des phylogénies des procaryotes n'a aucune utilité pour une entité sans ribosomes.

Les biologistes ont cependant proposé plusieurs systèmes de classification. Les virus ont été initialement regroupés selon leur morphologie. Plus tard, les groupes de virus ont été classés selon le type d'acide nucléique qu'ils contenaient, ADN ou ARN, et selon que leur acide nucléique était simple ou double. La méthode de classification la plus couramment utilisée aujourd'hui est appelée le système de classification de Baltimore, du nom du biologiste David Baltimore, qui l'a développé au début des années 1970. Celui-ci est basée sur la façon dont l'ARN messager (ARNm) est généré dans chaque type particulier de virus.

Les anciens systèmes de classification.
Les virus ne contiennent que quelques éléments permettant de les classer : le génome viral, le type de capside et la structure de l'enveloppe des virus enveloppés. Tous ces éléments ont été utilisés dans le passé pour la classification virale.
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Classification
Critère
Classes et exemples
Selon le type de matĂ©riel gĂ©nĂ©tique Acide nuclĂ©ique • ARN  : le virus de la rage, les rĂ©trovirus, les coronavirus. 


•  ADN  : les virus de l'herpès, le virus de la variole.
Selon leur organisation ou leur structure centrale
Nombre de brins
• Monocaténaire ou à simple brin : virus de la rage, rétrovirus.


• Bicaténaire ou à double brin : virus de l'herpès, virus de la variole.
Forme
• Linéaire : virus de la rage, rétrovirus, virus de l'herpès, virus de la variole.


• Circulaire : papillomavirus, plusieurs bactériophages.
Segmentation
• Non-Segmentée (le génome consiste en un seul segment de matériel génétique) : les virus parainfulenza.


• Segmentée (génome divisé en de multiples segments) : les virus influenza '(les virus de la grippe).
Selon la forme de leurs capsides Virus dits à symétrie cubique (la structure dérive de l'icosaèdre, un des polyèdres réguliers de la géométrie classique) : la capside comporte vingt faces triangulaires. Capsides icosaédriques nues : les virus de l'hépatite A, les poliovirus.


• Capside icosaédriques enveloppées : le virus d'Epstein-Barr, le virus de l'herpès simplex, le virus de la rubéole, le virus de la fièvre jaune, le HIV-1.
Virus Ă  symĂ©trie hĂ©licoĂŻdale. •  HĂ©licoĂŻdales enveloppĂ©es : les virus de la grippe, le virus de la rage, le virus des oreillons et celui de la rougeole. 


• Hélicoïdales nues : virus de la mosaïque du tabac.
Virus à morphologie complexe (dans ces virus, des protéines supplémentaires nécessaires à la réplication peuvent être directement associées au génome ou contenues dans la capside virale) : les virus de herpès et de la variole, le virus de l'hépatite B, le bactériophage T4.

La classification de Baltimore.
Le principe sur lequel repose la classification de Baltimore consiste Ă  distribuer  les virus dans sept groupes, en fonction de la façon dont l'ARNm est produit au cours du cycle rĂ©plicatif du virus. Les caractĂ©ristiques de chaque groupe de cette classification sont rĂ©sumĂ©es dans le tableau ci-dessous, avec des exemples et  quelques indications supplĂ©mentaires pertinentes dans les autres classifications. On remarquera que des virus très proches peuvent causer des maladies très diffĂ©rentes et, Ă  l'inverse, que des virus très diffĂ©rents peuvent ĂŞtre Ă  l'origine de maladies aux manifestations très semblables.
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Catégorie
Groupe
Exemples
Virus Ă  ADN
I

Virus Ă  double brin (ds)

Les virus du groupe I possèdent comme génome un ADN bicaténaire ou à double brin. Leur ARNm est produit par transcription de la même manière qu'avec l'ADN cellulaire, en utilisant les enzymes de la cellule hôte.

 

Herpesviridés. - Particules à symétrie cubique, 20 facettes, contenant de l'ADN et entourées d'une enveloppe. Le virion nu a un diamètre de 100 à 125 nm; 162 capsomères.
Simplexvirus (Virus de l'herpès humain 1, 2)
Varicellovirus  (Virus de l'herpès 3 ou de la varicelle)
Lymphocryptovirus  (Virus de l'herpès 4 ou virus d'Epstein-Barr, responsable notamment de la mononuclĂ©ose infectieuse, de lymphomes de Burkitt et de cancers du nasopharynx)
Cytomegalovirus  (Virus de l'herpès 5, responsable de la maladie des inclusions cytomĂ©galiques)
Roseolovirus  (Virus de l'herpès 6, 7)
Rhadinovirus

Poxviridés. - Gros virus parallélépipédiques (200 x 300 x 100 nm), responsables de maladies telles que la variole, le myome des Lapins et la vaccine ou variole de la Vache.
Orthopoxvirus (Virus de la variole et de la variole du singe).
Capripoxvirus, Molluscivirus.

Adénoviridés - Virus à symétrie cubique (dodécaédriques), de 50 à 80 nm sans enveloppe péricapsidale; 252 capsomères. Responsables principalement de diarrhées, de conjonctivites et de pharyngo-conjonctivites.
Mastadenovirus

Asfarviridés
Asfivirus

Iridoviridés
Ranavirus

Papillomaviridés ou Papovaviridés - Virus de 45 à 55 nm; 72 capsomère. Responsables de verrues, et de divers cancers (polyome, papillome).
Papillomavirus, Polyomavirus (responcable de leucoencéphalites).

Polyomaviridés
Polyomavirus


Caudovirales

Myoviridés.
Bactériophage T4 (s'attaque Escherichia coli, une bactérie présente dans le tractus intestinal humain).

II

Virus Ă  simple brin (ss)
 

Les virus du groupe II ont comme génome un ADN monocaténaire ou à simple brin. Ils convertissent leurs génomes à simple brin en un intermédiaire d'ADN à double brin avant que la transcription en ARNm puisse se produire.

 

Parvoviridés - Virus responsables des parvoviroses canine et porcine, du typhus félin. Dimensons de l'ordre de 20 nm; plus de 75 espèces connues.
Dependovirus, Parvovirus, Erythrovirus.

Geminiviridés. - près de 400 espèces connues. Infectent les végétaux.
Mastrevirus, Begomovirus.

Anelloviridés - Virus icosaédriques non enveloppés infectant les Vertébrés.

Bacilladnaviridés. - Infectent notamment les Diatomées (microalgues unicellulaires).

Bidnaviridés.
Bidensovirus (infecte des Invertébrés).

Circoviridés. - Environ 70 espèces; infectent les Oiseaux et les mammifères.

Inoviridés et Microviridés. - Virus bactériophages.

Nanoviridés. - Infectent les légumes, les Bananiers.

Spiraviridae
Alphaspiravirus : Infecte les Archées du genre Aeropyrum,

Virus Ă  ARN
III

Virus Ă  double brin (ds)

Les virus du groupe III utilisent comme génome l'ARN à double brin. Les brins se séparent et l'un d'eux est utilisé comme matrice pour la génération de l'ARNm en utilisant l'ARN polymérase ARN dépendante codée par le virus.

Réoviridés. - Pas d'enveloppe, mais une capside à plusieurs couches. Les virus de cette famille, dont la taille varie entre 60 et 100 nm, peuvent infecter aussi bien des Protistes marins, des Champignons (Mycoreovirus), des Algues (Mimoreovirus), des Plantes (Phytoreovirus, Oryzavirus) que des Animaux (Insectes : Cypovirus, Dinovernavirus, Idnoreovirus; Vertébrés et Invertébrés aquatiques : Aquareovirus, Cardoreovirus) . Chez les Humains, ils sont responsables de gastro-entérites (Rotavirus), de rhinopharingites, de pneumopathies, parfois de méningites.
IV

Virus à simple brin à polarité positive (ss +).

Les virus du groupe IV ont pour gĂ©nome un ARN monocatĂ©naire. Cet ARN  gĂ©nomique peut servir directement d'ARN messager : on parle alors de polaritĂ© positive pour le qualifier. Les intermĂ©diaires de l'ARN Ă  double brin, appelĂ©s intermĂ©diaires rĂ©plicatifs, sont fabriquĂ©s dans le processus de copie de l'ARN gĂ©nomique. De multiples brins d'ARN pleine longueur de polaritĂ© nĂ©gative (complĂ©mentaires de l'ARN gĂ©nomique de polaritĂ© positive) sont formĂ©s Ă  partir de ces intermĂ©diaires, qui peuvent ensuite servir de matrices pour la production d'ARN de polaritĂ© positive, y compris  l'ARN gĂ©nomique pleine longueur et les ARNm viraux plus courts.
 

Flaviviridés
Flavivirus (virus de la Dengue, virus de la fièvre jaune, virus de la fièvre de Zika, dont une épidémie s'est déclenchée fin 2015 en Amérique du Sud et dans les Antilles), Hepacivirus (virus des hépatites C et G), Pestivirus.

Picornaviridés - Virus à symétrie cubique, non enveloppés, d'une trentaine de mnanomètre des diamètre.
Hépatovirus (virus de l'hépatite A ou hépatite infectieuse A, transmise d'homme à homme de caractère souvent épidémique), Entérovirus (Poliovirus responsable de la poliomyélite paralytique, diamètre d'environ 32 nm; virus de Coxsakie, responsable de pharingites vésiculeuses, myocardites néonatales, méningites lymphocitaires, etc.; virus ECHO, résponsables de méningites lymphocytaires et de syndromes respiratoires et digestifs), Aphtovirus, Rhinovirus (responsables des rhumes - rhinites, pharyngites).

Coronaviridés
Coronavirus: certains de ces virus sont les causes de simples rhumes, d'autres sont responsables de syndromes respiratoires aigus sĂ©vères (SRAS)  : virus du SRAS ou SARS-CoV1; virus du Covid-19 (SRAS-2) ou SARS-CoV-2, Ă  l'origine d'une pandĂ©mie initiĂ©e en Chine fin 2019; virus du MERS ou MERS-CoV, identifiĂ© en 2012 au Moyen-Orient et toujours actif sporadiquement.

Flexiviridés
Potexvirus (virus X de la pomme de terre).

Potyviridés - Maladies des plantes / mosaïque.
Potyvirus, Bymovirus.

Virgaviridés ou Furoviridés - Maladies des plantes / mosaïque.
Furovirus, Hordeivirus, Tobamovirus : virus de la mosaĂŻque du tabac.

Caliciviridés. - Virus d'une trentaine de nanomètres, causent notamment l'exanthème aphteux du Chat et du Porc.
Sapovirus, Lagovirus, Norovirus.

Togaviridés (ex-Arbovirus) - Riche famille (250 espèces au moins) de petits virus (40 nm), responsables de maladies telles que la fièvre jaune, la dengue, diverses encéphalites (humaines, équines).
Rubivirus, responsable de la rubéole.
Alphavirus : virus souvent responsables d'atteintes articulaires-: virus du chikungunya, virus de la Ross River, virus mayaro (fièvre de Mayaro) , virus O'Nyong-Nyong, etc.).

Léviridés. - Très petits bactériophages non-enveloppés à symétrie isosaédrique régulière. Ils infectent des bactéries telles que : Caulobacter, Pseudomonas, Acinetobacter, Escherichia et diverses autres enterobactéries.
Levivirus (MS2).
Allolevivirus (QbĂŞta).

Astroviridés
Astrovirus

Lutéoviridés
Luteovirus

Sobemovirus

V

Virus à simple brin à polarité négative (ss-)

Les virus du groupe V contiennent des génomes d'ARN monocaténaire de polarité négative, ce qui signifie que leur séquence est complémentaire de l'ARNm. Comme pour les virus du groupe IV, les intermédiaires d'ARN bicaténaire sont utilisés pour dupliquer le génome et produire de l'ARNm. Dans ce cas, le génome à brin négatif peut être converti directement en ARNm. De plus, des brins d'ARN positifs pleine longueurpeuvent servir de matrices pour la production du génome de polarité négative.

 

Bunyaviridales

Bunyaviridés
Nairovirus : Virus de la fièvre hémorragique du Congo.

Orthobunyavirus : Virus de l'encéphalite de Californie

Tospovirus
Virus des Tomates.

Phlebovirus : Virus de la fièvre de la Vallée du Rift, Virus de la fièvre de Naples

Hantavirus : Virus des Andes, Virus des Bayous, Virus de New York, Virus d'Oran

Tenuivirus - Maladies du riz et du maĂŻs.

Arenaviridés
Virus de Guanarito, Virus de Lhassa


Mononegavirales

Rhabdoviridés. Virus de 70 à 200 nm; responsables de la rage, de maladies de la Truite.
Cytorhabdovirus, Nucléorhabdovirus, Vesiculovirus.
Lyssavirus (virus de la rage : forme en obus, dimensions de 75 Ă  175 nm).

Orthomyxoviridés. - Virus à symétrie hélicoïdale, dotés d'une eveloppe hérissée de spicules. Diamètre : environ 100 nm.
Myxovirus : Virus de la grippe : grippe aviaire (H5N1),  grippe espagnole (H1N1).

ParamyxoviridĂ©s.  - Virus de 100 Ă  300 nm. Responsables chez l'Humain de maladies telles que les oreillons ou la, rougeole, et chez d'autres animaux, de la peste aviaire et de la peste bovine.
Henipahvirus, Rubulavirus, Avulavirus, Respirovirus, Morbillivirus, MĂ©tapneumovirus, Pneumovirus.

Métamyxoviridés

Bornaviridés
Bornavirus

Filoviridés
Marburgvirus : Virus du Lac Victoria.
Ebolavirus (virus Ebola) : E. du Zaïre, E. du Soudan, E. de Côte d'Ivoire, etc.; grave épidémie en 2014 au Libéria, en Guinée et au Sierra Leone (30 000 personnes infectées, 11 000 morts).

RĂ©trovirus

(Virus Ă  transcription inverse)

VI

RĂ©trovirus proprement dits  (Virus Ă  ARN simple brin).

Les virus du groupe VI ont des génomes RNA à simple brin diploïdes (deux copies) qui doivent être convertis, en utilisant l'enzyme transcriptase inverse, en ADN bicaténaire; l'ADN bicaténaire est ensuite transporté vers le noyau de la cellule hôte et inséré dans le génome hôte. Ensuite, l'ARN messager peut être produit par transcription de l'ADN viral qui a été intégré dans le génome hôte.

RĂ©troviridĂ©s - OrthorĂ©trovirinĂ©s : Alpharetrovirus (virus de la leucose aviaire, virus du sarcome de Rous), Betaretrovirus (Ă  l'origine de tumeurs mammaires chez la Souris),    Deltaretrovirus (virus de la leucĂ©mie bovine; virus T-lymphotrope humain cancĂ©rigène), Epsilonretrovirus (causent des sarcomes), Gammaretrovirus (causent des leucĂ©mies murines et fĂ©lines), Lentivirus (HIV 1, 2 : virus du Sida des Humains; virus du sida des Chats et virus du sida des Singes). SpumaretrovirinĂ©s : Bovispumavirus(infecte les Bovins); Equispumavirus(infecte les EquidĂ©s); Felispumavirus(infecte les Chats); Simiispumavirus(infecte les ChimpanzĂ©s).

Metaviridés

Pseudoviridés

Belpaoviridés

VII

Pararétrovirus (Virus à ADN double brin).

Les virus du groupe VII ont des génomes d'ADN à double brin partiels et font des intermédiaires d'ARN monocaténaire qui agissent comme ARN messager, mais sont également reconvertis en génomes d'ADN bicaténaire par transcriptase inverse, nécessaire à la réplication du génome.

HepadnaviridĂ©s. - Tous les virus de cette famille infecte les cellules du foie de leurs hĂ´tes, causant ainsi des hĂ©patites. 
Orthohepadnavirus (virus de l'hépatite B ou hépatite sérique B humaine, transmise principalement par le sang et ses dérivés; virus de l'hépatite de la Marmotte, etc.).
Avihepadnavirus : infecte les Oiseaux.

Caulimoviridés
Badnavirus ': infecte le Cacao.
Tungrovirus' : infecte le Riz.
Caulimovirus : virus de la mosaĂŻque du Chou-fleur
Solendovirus, Cavemovirus, Petuvirus,    Soymovirus, Badnavirus, Rosadnavirus.

ss : single stranded = simple brin; ds = double stranded = double brin.

Infections virales et hĂ´tes

Les virus sont des parasites intracellulaires obligatoires. 

Un virus doit d'abord reconnaĂ®tre et s'attacher Ă  une cellule vivante spĂ©cifique avant d'y pĂ©nĂ©trer. Après pĂ©nĂ©tration, le virus envahisseur doit copier son gĂ©nome et fabriquer ses propres protĂ©ines. Enfin, les virions descendants doivent s'Ă©chapper de la cellule hĂ´te pour pouvoir infecter d'autres cellules. 

Bien que l'on connaisse des virus capables d'infecter en mĂŞme temps des organismes appartenant Ă  plusieurs phylums, voire Ă  plusieurs règnes, le plus souvent, les virus ne peuvent infecter que certaines espèces d'hĂ´tes et uniquement certaines cellules de cet hĂ´te. 

Le virus de l'hépatite B n'infecte que les Humains, tandis que celui de la poliomyélite peut infecter tous les Primates. Tel virus peut aussi infecter plusieurs espèces, en provoquant des maladies très différentes dans l'une au l'autre espèce ou bien peut provoquer chez l'une une maladie sérieuse, tout en ne causant chez une autre aucune maladie. De même, un virus donné, au sein d'une espèce particulière peut être à l'origine de la mort de certains individus, alors que d'autres individus infectés ne manifestent aucun symptôme.

Les cellules hĂ´tes spĂ©cifiques qu'un virus doit occuper et utiliser pour se rĂ©pliquer sont dites permissives. Dans la plupart des cas, la base molĂ©culaire de cette spĂ©cificitĂ© est dĂ»e Ă  une molĂ©cule particulière Ă  la surface de la cellule hĂ´te et connue sous le nom de rĂ©cepteur viral. Un rĂ©cepteur viral spĂ©cifique est nĂ©cessaire pour que le virus se fixe. Les diffĂ©rences de mĂ©tabolisme et de rĂ©ponses immunitaires des cellules hĂ´tes  sont aussi un facteur probable intervenant dans la dĂ©termination des cellules qu'un virus peut cibler pour sa rĂ©plication.
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Virus associé au sarcome de Kaposi. Fixation du KSHV (virus associĂ© au sarcome de Kaposi) sur une cellule humaine. - Le virus se lie au rĂ©cepteur xCT Ă  la surface des cellules humaines. Les rĂ©cepteurs xCT protègent les cellules contre le stress. Les cellules stressĂ©es expriment plus de rĂ©cepteurs xCT que les cellules non stressĂ©es. Le virion KSHV provoque un stress des cellules, augmentant ainsi l'expression du rĂ©cepteur auquel il se lie. (crĂ©dit : modification du travail par NIAID, NIH)

Étapes des infections virales.
Comme un virus doit utiliser les processus de sa cellule hĂ´te pour se rĂ©pliquer, le cycle de rĂ©plication virale peut induire des changements biochimiques et structurels spectaculaires dans la cellule hĂ´te. 

Ces changements, appelĂ©s effets cytopathiques, peuvent modifier les fonctions cellulaires ou mĂŞme dĂ©truire la cellule. Certaines cellules infectĂ©es, telles que celles infectĂ©es par le virus du rhume commun (Rhinovirus), meurent par lyse ( = Ă©clatement) ou apoptose ( = mort cellulaire programmĂ©e ou «-suicide cellulaire-»). Cette mort libère en une seule fois tous les virions engendrĂ©s. 

Les symptômes des maladies virales résultent à la fois de ces dommages cellulaires causés par le virus et de la réponse immunitaire au virus, c'est-à-dire de la réaction de l'organisme qui tente de contrôler et d'éliminer le virus.

De nombreux virus animaux, tels que le VIH (virus de l'immunodĂ©ficence humaine ou sida), quittent les cellules infectĂ©es du système immunitaire par un processus appelĂ© bourgeonnement, dans lequel les virions quittent la cellule individuellement. Pendant le processus de bourgeonnement, la cellule ne subit pas de lyse et n'est pas immĂ©diatement tuĂ©e. 

Les dommages que cause le virus aux cellules qu'il infecte peuvent empĂŞcher le fonctionnement normal de celle-ci, mĂŞme si elles restent en vie pendant un certain temps. 

Le cycle de rĂ©plication des virus, lors d'une infection virale, suit la plupart du temps  des Ă©tapes similaires : fixation, pĂ©nĂ©tration, rĂ©plication, assemblage et libĂ©ration. 
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Infection par le virus de la grippe.
Etapes de l'infection par le virus de la grippe (Myxovirus influenza). - Dans l'infection par le virus de la grippe, 1)  les glycoprotĂ©ines de l'enveloppe virale se fixent Ă  une cellule Ă©pithĂ©liale hĂ´te. 2) En consĂ©quence, le virus est englouti (endocytose). 3) Le contenu viral est libĂ©rĂ©. L'ARN viral pĂ©nètre dans le noyau oĂą il est rĂ©pliquĂ© par la polymĂ©rase de l'ARN viral. 4) L'ARNm viral est utilisĂ© pour fabriquer des protĂ©ines virales. 5) De nouvelles particules virales sont assemblĂ©es et libĂ©rĂ©es dans le liquide extracellulaire. La cellule, qui n'est pas tuĂ©e dans le processus, continue de produire de nouveaux virus.

Fixation.
Un virus se fixe à un site récepteur spécifique sur la membrane de la cellule hôte via des protéines de fixation dans la capside ou via des glycoprotéines intégrées dans l'enveloppe virale. La spécificité de cette interaction détermine l'hôte - et les cellules de l'hôte - qui peuvent être infectés par un virus particulier. Cela peut être illustré en pensant à plusieurs clés et plusieurs serrures, où chaque clé ne s'adaptera qu'à une seule serrure spécifique.

Pénétration.
La pénétration du génome viral dans la cellule hôte peut s'opérer de diverses manières.

• Certains virus peuvent pĂ©nĂ©trer dans une cellule hĂ´te sans leur capside : l'acide nuclĂ©ique des bactĂ©riophages pĂ©nètre ainsi dans la cellule hĂ´te en laissant la capside Ă  l'extĂ©rieur de la cellule. 

• Les virus vĂ©gĂ©taux et animaux peuvent entrer par endocytose (la membrane cellulaire entoure et engloutit le virus entier). 

• Certains virus enveloppĂ©s pĂ©nètrent dans la cellule en fusionnant directement enveloppe virale avec la membrane cellulaire. 

Une fois à l'intérieur de la cellule, la capside virale se dégrade, puis l'acide nucléique viral est libéré et devient disponible pour la réplication et la transcription.

RĂ©plication et assemblage.
Le mĂ©canisme de rĂ©plication dĂ©pend du gĂ©nome viral. 

• Les virus Ă  ADN utilisent gĂ©nĂ©ralement des protĂ©ines et des enzymes des cellules hĂ´tes pour rĂ©pliquer l'ADN viral et transcrire l'ARNm viral, qui est ensuite utilisĂ© pour piloter Ă  la synthèse des protĂ©ines virales. 

• Les virus à ARN utilisent généralement le noyau d'ARN comme modèle pour la synthèse d'ARN génomique viral et d'ARNm. L'ARNm viral dirige la synthèse par la cellule hôte des enzymes virales et les protéines de capside, ainsi que l'assemblagede nouveaux virions.

Ce schĂ©ma connaĂ®t des exceptions. Si une cellule hĂ´te ne fournit pas les enzymes nĂ©cessaires Ă  la rĂ©plication virale, les gènes viraux doivent fournir les informations nĂ©cessaires pour permettre la synthèse des protĂ©ines manquantes. 

Les rĂ©trovirus, tels que le VIH (groupe VI du système de classification de Baltimore), ont un gĂ©nome d'ARN qui doit ĂŞtre transcrit en ADN de manière inverse, avant d'ĂŞtre  incorporĂ© dans le gĂ©nome de la cellule hĂ´te. Pour convertir l'ARN en ADN, les rĂ©trovirus doivent contenir des gènes codants pour l'enzyme transcriptase inverse spĂ©cifique au virus qui transcrit une matrice d'ARN en ADN. La transcription inverse ne se produit jamais dans les cellules hĂ´tes non infectĂ©es - l'enzyme transcriptase inverse est uniquement dĂ©rivĂ©e de l'expression de gènes viraux dans les cellules hĂ´tes infectĂ©es. 

Le fait que le VIH produise certaines de ses propres enzymes absentes chez l'hôte a permis aux chercheurs de développer des médicaments qui inhibent ces enzymes sans affecter le métabolisme de l'hôte. Cette approche a conduit au développement d'une variété de médicaments utilisés pour traiter le VIH et a été efficace pour réduire le nombre de virions infectieux (copies d'ARN viral) dans le sang à des niveaux non détectables chez de nombreuses personnes infectées par le VIH.
Libération.
La dernière Ă©tape de la rĂ©plication virale est la libĂ©ration des nouveaux virions produits dans l'organisme hĂ´te; ils deviennent alors capables d'infecter les cellules adjacentes et de rĂ©pĂ©ter le cycle de rĂ©plication. 

Comme on l'a vu, certains virus sont libérés lorsque la cellule hôte meurt et d'autres virus peuvent quitter les cellules infectées en bourgeonnant à travers la membrane sans tuer directement la cellule.

Différents hôtes et leurs virus.
On vient de le voir, les virus infectent souvent des hĂ´tes spĂ©cifiques, ainsi que des cellules spĂ©cifiques au sein de l'hĂ´te. Cette caractĂ©ristique d'un virus le rend spĂ©cifique Ă  une ou quelques espèces vivantes. Mais, comme il existe tellement de types diffĂ©rents de virus, presque chaque organisme vivant possède son propre ensemble de virus susceptible d'infecter ses cellules. MĂŞme les procaryotes, les cellules les plus petites et les plus simples, peuvent ĂŞtre attaquĂ©s par des types spĂ©cifiques de virus. 

Voyons maintenant les caractéristiques de l'infection virale des cellules procaryotes (bactéries) et eucaryotes (plantes et animaux).

Bactériophages.
La plupart des bactĂ©riophages (aussi appelĂ©s phages) sont des virus Ă  ADN Ă  double brin, qui utilisent des enzymes de l'hĂ´te pour la rĂ©plication de l'ADN et la transcription de l'ARN. Les particules du bactĂ©riophage doivent se lier Ă  des rĂ©cepteurs spĂ©cifiques situĂ©s Ă  la surface de la cellule hĂ´te puis insĂ©rer activement leur gĂ©nome dans celle-ci. Les structures complexes de la queue que possèdent de nombreux bactĂ©riophages sont  impliquĂ©es, comme voie d'accès et aussi grâce Ă  leurs enzymes particulières, dans le passage du gĂ©nome viral Ă  travers la paroi cellulaire procaryote.
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Bactériophage T infectant une bactérie Escherichia coli.
Bactériophage T fixé sur une bactérie Escherichia coli.

A partir du moment où l'infection d'une cellule par un bactériophage entraîne la production de nouveaux virions, l'infection est dite productive. Deux situations peuvent alors s'observer.

• Le gĂ©nome viral utilise les ressources de la cellule hĂ´te pour se multiplier. Chaque nouvel acide nuclĂ©ique viral ainsi produit s'entoure d'une capsule protĂ©ique pour former un nouveau virion; la synthèse des protĂ©ines Ă©tant codĂ©e par l'ADN  viral, mais la matière première (acides aminĂ©s) et Ă©nergie (ATP) provenant de la cellule  hĂ´te. Les virions, une fois assemblĂ©s, sont libĂ©rĂ©s en faisant Ă©clater la cellule et peuvent aller infecter d'autres bactĂ©ries. On dit dans ce cas que le virus se rĂ©plique via un cycle lytique. Le bactĂ©riophage T4, qui infecte Escherichia coli, fournit un exemple de virus lytique ou virulent

• Parfois, cependant, un virus peut rester dans la cellule sans ĂŞtre libĂ©rĂ©. Ainsi, lorsqu'un bactĂ©riophage infecte une cellule bactĂ©rienne, il se rĂ©plique au moyen de ce qu'on appelle un cycle lysogène (ou lysogĂ©nique)--: dans ce cas, le gĂ©nome viral est  incorporĂ© dans le gĂ©nome de la cellule hĂ´te. L'ADN phagique ainsi incorporĂ© dans le gĂ©nome de la cellule hĂ´te est appelĂ© prophage. Un exemple de bactĂ©riophage lysogène ou tempĂ©rĂ© est donnĂ© par le virus  (lambda), qui infecte Ă©galement la bactĂ©rie E. coli. 
 

Cycles lytique et lysogénique.
Cycles lytique et lysogène. - Un bactériophage tempéré a des cycles lytiques et lysogéniques. Dans le cycle lytique, qui dure une trentaine de minutes, le phage se réplique et lyse la cellule hôte. Dans le cycle lysogène, l'ADN phagique est incorporé dans le génome hôte, où il est transmis aux générations suivantes. Les facteurs de stress environnementaux tels que la famine ou l'exposition à des produits chimiques toxiques peuvent provoquer l'extraction du prophage du chromosome de la bactérie hôte; c'est le cycle lytique.qui s'observe alors.

N. B. : Un processus analogue au cycle lysogène s'observe aussi avec le virus des plantes et des animaux. Ces virus peuvent parfois causer des infections oĂą ils ne produisent pas de virions pendant de longues pĂ©riodes. On parle alors de latence (V. plus pas)..C'est ce qui se produit, par exemple, avec le virus de l'herpès simplex, qui est la cause de l'herpès oral et gĂ©nital chez l'Humain. Pendant la pĂ©riode de latence, ce virus peut exister dans le tissu nerveux durant de longues durĂ©es sans produire de nouveaux virions, puis quitter pĂ©riodiquement la latence pour provoquer des lĂ©sions de la peau, qui correspondent Ă  la phase de rĂ©plication du virus. 

Les virus des plantes.
Les virus des plantes peuvent ĂŞtre transmis soit Ă  partir des cellules reproductrices mères, soit Ă  travers les tissus vĂ©gĂ©taux endommagĂ©s. Ils sont responsables de dommages Ă©conomiques importants sur les plantes cultivĂ©es pour l'alimentation comme sur celles utilisĂ©es pour l'ornementation. 

La plupart des virus vĂ©gĂ©taux, Ă  l'instar du virus de la mosaĂŻque du tabac, ont des gĂ©nomes d'ARN monocatĂ©naire et Ă  polaritĂ© positive (groupe IV de la classification de Baltimore). Cependant, il existe Ă©galement des virus vĂ©gĂ©taux dans la plupart des autres catĂ©gories de virus. 

Les virus des vĂ©gĂ©taux peuvent ĂŞtre transmis d'une plante Ă  l'autre par divers vecteurs : par contact avec la sève d'une plante infectĂ©e, par des organismes vivants tels que les insectes et les nĂ©matodes, et par le pollen. Contrairement aux bactĂ©riophages, les virus vĂ©gĂ©taux n'ont pas de mĂ©canismes actifs pour dĂ©livrer le gĂ©nome viral Ă  travers la paroi cellulaire protectrice. Aussi, pour qu'un virus vĂ©gĂ©tal pĂ©nètre dans une nouvelle plante hĂ´te, un certain type de dommage mĂ©canique doit se produire. Ces dommages sont souvent causĂ©s par les intempĂ©ries, les insectes, les animaux herbivores, le feu ou les activitĂ©s humaines comme l'agriculture ou l'amĂ©nagement paysager. 
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Virus de la mosaďque du tabac.
Virus de la mosaĂŻque du tabac (Tobamovirus)
Il s'agit d'un virus Ă  capside hĂ©licoĂŻdale très allongĂ©e (longueur 300 nm, 
diamètre 15 à 20 nm). Il renferme une molécule d'ARN composée de 6000 nucléotides environ.
Crédit : USDA ARS.

Le passage du virus d'une cellule Ă  l'autre au sein d'une plante peut ĂŞtre facilitĂ© par la modification virale des plasmodesmes (filaments cytoplasmiques qui passent d'une cellule vĂ©gĂ©tale Ă  la suivante). La progĂ©niture vĂ©gĂ©tale peut aussi hĂ©riter des maladies virales des plantes mères. 

Le transfert d'un virus d'une plante à une autre est appelé transmission horizontale, tandis que l'hérédité d'un virus d'un parent est appelée transmission verticale.

Les symptômes des maladies virales varient en fonction du virus et de son hôte. Un symptôme courant est l'hyperplasie, c'est-à-dire la prolifération anormale de cellules qui provoque l'apparition de tumeurs végétales appelées galles. D'autres virus provoquent une hypoplasie ou une diminution de la croissance cellulaire dans les feuilles des plantes, provoquant l'apparition de fines zones jaunes. D'autres virus encore affectent la plante en tuant directement les cellules végétales (nécrose cellulaire). Parmi les autres symptômes dus à l'infection de virus de végétaux, on peut signaler des feuilles malformées, des stries noires sur les tiges des plantes, des altération de la croissance des tiges, des feuilles ou des fruits, ou encore des taches annulaires, qui sont des zones de décoloration circulaires ou linéaires observables sur une feuille.
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Feuilles d'orchidées infectées par le virus de la mosaďque du tabac.
Feuilles d'orchidées infectées par le virus de la mosaïque du tabac.
(Image : USDA Forest Service / North Carolina State University).

Les virus des plantes peuvent gravement perturber la croissance et le développement des cultures, affectant considérablement notre approvisionnement alimentaire. Ils sont responsables parfois de la mauvaise qualité et de la faible quantité des récoltes à l'échelle mondiale et peuvent entraîner d'énormes pertes économiques. Parmi les virus qui infectent les plantes alimentaires, on peut mentionner : le virus de la flétrissure de la tomate, le virus de la mosaïque commune du haricot et le virus de la mosaïque du concombre. Dans les plantes d'ornement, deux des virus les plus courants sont celui qui occasionne la tache en anneau de la pivoine et le virus de la mosaïque du rosier. Les symptômes du virus de la mosaïque commune du haricot se traduisent par une baisse de la production de haricots, des rabougrissements et des plants improductifs. Dans le cas de la rose ornementale, la maladie de la mosaïque du rosier provoque des lignes jaunes ondulées et des taches colorées sur les feuilles de la plante.

Les virus des animaux.
Les virus des animaux, contrairement aux virus des plantes et des bactĂ©ries, n'ont pas Ă  pĂ©nĂ©trer une paroi cellulaire pour accĂ©der Ă  la cellule hĂ´te. Le virus peut mĂŞme inciter la cellule hĂ´te Ă  coopĂ©rer au processus d'infection. 

Les virus des animaux non-enveloppĂ©s ou nus peuvent pĂ©nĂ©trer dans les cellules de deux manières diffĂ©rentes : 

• A partir du moment où une protéine de la capside virale se lie à son récepteur sur la cellule hôte, le virus peut être introduit à l'intérieur de la cellule via une vésicule au cours du processus cellulaire normal d'endocytose dont le récepteur est le médiateur. On parle ici d'endocytose médiée par les récepteurs.

• Une autre manière de pĂ©nĂ©trer dans la cellule utilisĂ©e par les virus non-enveloppĂ©s consiste Ă  soumettre les protĂ©ines de la capside Ă  des changements de forme après leur fixation au rĂ©cepteur, crĂ©ant ainsi des canaux dans la membrane de la cellule hĂ´te. Le gĂ©nome viral est ensuite «-injectĂ©-» dans la cellule hĂ´te par ces canaux d'une manière analogue Ă  celle utilisĂ©e par de nombreux bactĂ©riophages. 

Les virus enveloppĂ©s ont Ă©galement deux façons d'entrer dans les cellules après s'ĂŞtre liĂ©s Ă  leurs rĂ©cepteurs : 
• L'endocytose médiée par les récepteurs, similaire à celle que l'on vient de voir pour certains virus non-enveloppés. Elle concerne de nombreux virus enveloppés, qui pénètrent ainsi dans les cellules.

• La fusion qui, elle, ne se produit qu'avec des virions enveloppĂ©s. Les virus concernĂ©s, par exemple le VIH, utilisent des protĂ©ines de fusion particulières de leur enveloppe pour provoquer la fusion de cette enveloppe avec la membrane plasmique de la cellule, libĂ©rant ainsi le gĂ©nome et la capside du virus dans le cytoplasme cellulaire. 

Après avoir fabriquĂ© leurs protĂ©ines et copiĂ© leurs gĂ©nomes, les virus des animaux achèvent l'assemblage de nouveaux virions et quittent la cellule. Comme nous l'avons dĂ©jĂ  mentionnĂ© Ă  propos du virus de la grippe, les virus animaux enveloppĂ©s peuvent s'extraire de la membrane cellulaire par bourgeonnement au fur et Ă  mesure qu'ils s'assemblent Ă  partir du matĂ©riau mis Ă  disposition par la membrane plasmique de la cellule. 

Il se peut aussi, comme on l'observe avec le rhinovirus, que les descendants viraux non-enveloppĂ©s  s'accumulent dans les cellules infectĂ©es jusqu'Ă  ce qu'il y ait un signal de lyse ou d'apoptose; dans ce cas, tous les virions sont libĂ©rĂ©s ensemble. 

Comme on va le voir, les virus des animaux sont associés à diverses maladies humaines. Certaines d'entre elles (le rhume, la grippe) suivent le schéma classique de la maladie aiguë : les symptômes s'aggravent pendant une courte période, suivie par l'élimination du virus du corps par le système immunitaire, puis par une récupération de l'infection. D'autres virus, à l'instar de celui qui cause l'hépatite C, provoquent des infections chroniques à long terme, tandis que d'autres encore, comme c'est le cas du virus de l'herpès simplex, ne provoquent que des symptômes intermittents. D'autres virus enfin, peuvent provoquer une maladie chez certains individus et ne donner lieu à aucun symptôme chez d'autres, alors même qu'on est bien en présence d'un infection productive. C'est le cas, dans une proportion encore mal déterminée, du coronavirus responsable du covid-19 ou encore, plus clairement, des herpèsvirus humains 6 et 7, responsables chez certains patients de la roséole, une maladie infantile mineure, et dont l'infection chez d'autres ne donne lieu à aucun symptôme. On dit alors que ces patients ont une infection asymptomatique

Dans les infections Ă  l'hĂ©patite C, le virus se dĂ©veloppe et se reproduit dans les cellules hĂ©patiques, causant des lĂ©sions hĂ©patiques mineures. Les dommages sont si faibles que les personnes infectĂ©es ignorent souvent qu'elles sont infectĂ©es et de nombreuses infections ne sont dĂ©tectĂ©es que par des analyses de sang de routine sur des patients prĂ©sentant des facteurs de risque (consommation de drogues par voie intraveineuse). 
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Infections virales.

Aperçu des infections virales chez ls Humains. - Les virus peuvent provoquer des dizaines
de maladies chez l'Humain, certaines bĂ©nignes, d'autres graves.  Ces infections peuvent n'affecter
qu'un organe en particulier et Ă©pargner les autres, mais il se peut aussi que plusieurs organes
soient la cible d'une même infection virale. (D'après : Mikael Häggstrüm)

Il convient ici de remarquer que de nombreux symptĂ´mes des maladies virales sont causĂ©s par les rĂ©ponses immunitaires de l'organisme. Il s'ensuit qu'un manque de symptĂ´mes signifie alors une faible rĂ©ponse immunitaire au virus. Cela permet au virus d'Ă©chapper Ă  l'Ă©limination par le système immunitaire et de persister chez les individus pendant des annĂ©es, tout en produisant des  virions descendants en faible quantitĂ©. On a alors affaire Ă  une maladie virale chronique. Une infection chronique du foie par le virus de l'hĂ©patite C augmente les chances de dĂ©velopper un cancer du foie, parfois jusqu'Ă  30 ans après l'infection initiale.

Les virus infectant les animaux sur le mĂŞme mode que le virus de l'hĂ©patite C sont appelĂ©s virus oncogènes, c'est-Ă -dire qu'ils ont la capacitĂ© de provoquer un cancer. Ces virus interfèrent avec la rĂ©gulation normale du cycle cellulaire hĂ´te soit en introduisant des gènes qui stimulent la croissance cellulaire non rĂ©gulĂ©e (oncogènes), soit en interfĂ©rant avec l'expression des gènes qui inhibent la croissance cellulaire. Les virus oncogènes peuvent ĂŞtre des virus Ă  ADN ou Ă  ARN. Parmi les cancers connus pour ĂŞtre associĂ©s Ă  des infections virales, on citera le cancer du col de l'utĂ©rus, causĂ© par le papillomavirus humain (HPV) , le cancer du foie causĂ© par le virus de l'hĂ©patite B, la leucĂ©mie Ă  cellules T, ainsi que plusieurs types de lymphomes. 

On l'a vu, le virus de l'herpès simplex peut rester dans un état de latence dans le tissu nerveux pendant des mois, voire des années. Comme le virus «-se cache-» dans les tissus et produit peu ou pas de protéines virales, il n'y a rien contre quoi la réponse immunitaire puisse agir et l'immunité au virus diminue lentement. Dans certaines conditions (divers types de stress physique et psychologique, par exemple), le virus de l'herpès simplex latent peut être réactivé et subir un cycle de réplication lytique dans la peau, provoquant les lésions associées à la maladie (apparitions de boutons de fièvre et d'herpès génital). Une fois que les virions sont produits dans les cellules de la peau et que les protéines virales sont synthétisées, la réponse immunitaire est à nouveau stimulée et résout les lésions cutanées en quelques jours ou semaines en détruisant les virus qui sont dans la peau. Mais, les virus restant dans l'organisme à vie, ce même cycle réplicatif, pourra encore se produire par intermittence.

Les infections latentes sont Ă©galement courantes avec d'autres herpèsvirus, aisni en est-il du virus qui cause la varicelle-zona (herpès humain 3). Dans ce cas, après avoir  infectĂ© certains individus par la varicelle dans l'enfance, le virus  peut rester latent pendant de nombreuses annĂ©es et se rĂ©activer chez l'adulte pour provoquer une affection douloureuse connue sous le nom de zona

Prévention et traitement des infections virales

Les maladies causées par les virus peuvent être traitées par des médicaments antiviraux ou par des vaccins. Il existe cependant des virus, comme le VIH, qui sont capables d'éviter la réponse immunitaire, ce qui les rend rétifs aux vaccins, ou encore de muter au sein de l'organisme hôte, ce qui les rend en outre résistants aux médicaments antiviraux.

Les vaccins utilisés à titre préventif.
La principale et, de loin, meilleure mĂ©thode de lutte contre les maladies virales reste la vaccination, qui vise Ă  prĂ©venir les Ă©pidĂ©mies en renforçant l'immunitĂ© contre un virus ou une famille de virus. 

Les vaccins peuvent être préparés en utilisant des virus vivants, des virus inactivés ou des sous-unités moléculaires du virus. (Les vaccins viraux inactivés et les sous-unités de virus sont tous deux incapables de provoquer la maladie). La pandémie de covid-19 a été l'occasion de mise au point par plusieurs laboratoires d'un tout nouveau type de vaccins à destination des humains, les vaccins à ARN messager.

Les vaccins viraux vivants sont conçus en laboratoire pour provoquer peu de symptĂ´mes chez les receveurs, tout en leur confĂ©rant une immunitĂ© protectrice contre les infections futures. La lutte contre la poliomyĂ©lite a reprĂ©sentĂ© une Ă©tape importante dans l'utilisation des vaccins. Les campagnes massives de vaccination  dans les annĂ©es 1950 (vaccin inactivĂ©) et 1960 (vaccin vivant) ont considĂ©rablement rĂ©duit l'incidence de la maladie. Ce succès du vaccin contre la polio a ouvert la voie Ă  la dispensation systĂ©matique de vaccins infantiles contre la rougeole, les oreillons, la rubĂ©ole, la varicelle et d'autres maladies.
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Vaccination.
La vaccination a pour but de doper les défenses immunitaires de l'organisme
pour que celui-ci soit mieux armé pour combattre l'infection virale.

Les vaccins vivants sont gĂ©nĂ©ralement fabriquĂ©s en attĂ©nuant (affaiblissant) le virus «-de type sauvage-» (causant la maladie), en le cultivant en laboratoire dans des tissus ou Ă  des tempĂ©ratures qui diffèrent de ce Ă  quoi le virus est habituĂ© chez l'hĂ´te. Les adaptations Ă  ces nouvelles cellules ou tempĂ©ratures induisent des mutations dans les gĂ©nomes du virus, lui permettant de mieux se dĂ©velopper en laboratoire tout en inhibant sa capacitĂ© Ă  provoquer des maladies lorsqu'il est rĂ©introduit dans des conditions trouvĂ©es chez l'hĂ´te. 

Ces virus attĂ©nuĂ©s provoquent donc toujours une infection, mais ils ne se dĂ©veloppent pas très bien, permettant Ă  la rĂ©ponse immunitaire de se dĂ©velopper Ă  temps pour prĂ©venir une maladie grave. 

Le problème de l'utilisation de vaccins vivants (qui sont généralement plus efficaces que les vaccins inactivés) est le risque faible mais significatif que ces virus reviennent à leur forme pathogène par des mutations inverses. Ces mutations se produisent lorsque le vaccin subit des mutations chez l'hôte de telle sorte qu'il se réadapte à l'hôte, pouvant à nouveau provoquer une maladie, qui peut ensuite se propager à d'autres humains lors d'une épidémie. Ce type de scénario s'est produit, par exemple, en 2007 au Nigéria, où des mutations dans un vaccin contre la polio ont conduit à une épidémie de cette maladie dans le pays.

Les vaccins à ARN messager procèdent d'une logique différente des autres vaccins. Ordinairement, l'ARN messager (ARNm) est une molécule produite dans le noyau d'une cellule, et qui est porteuse des informations nécessaires à la production d'une protéine donnée (Les acides nucléiques). Cette molécule migre dans le cytoplasme où l'information qu'elle transporte est lue par un ribosome qui se charge de la production de la protéine en question. Dans le cas d'un vaccin à ARN messager, on produit in vitro une molécule d'ARNm porteuse des informations nécessaires à la production de ladite protéine (antigène viral) par laquelle le virus se fixe ordinairement à la cellule cible. Cet ARNm est injecté à l'organisme, où il va être décodé par les ribosomes des cellules de cet organisme qui vont donc produire la protéine normalement utilisée par le virus (traduction de l'ARNm). Cette protéine étant inconnue de l'organisme, ce dernier développe une réponse immunitaire contre elle. Si bien que l'orsque le virus viendra avec cette même protéine, les outils immunitaires capables de la détruire seront déjà disponibles et le virus ne pourra pas se fixer sur les cellules de l'organisme.

Certains vaccins sont en développement continu car il existe des virus, tels que la grippe et le VIH, qui ont un taux de mutation élevé par rapport à celui d'autres virus et cellules hôtes normales. Dans le cas de la grippe, des mutations qui modifient les molécules de surface du virus empêchent l'organisme de bénéficier de l'immunité protectrice qui a pu être obtenue lors d'une saison grippale précédente, ce qui oblige les individus à se faire vacciner chaque année.

D'autres virus, tels que ceux qui causent les maladies infantiles, la rougeole, les oreillons et la rubéole, mutent si rarement que le même vaccin est utilisé année après année.
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Modčle 3D du Sars-cov2, virus du covid-19.
Le SARS-CoV-2, virus du covid-19, une maladie particulièrement contagieuse, identifiée à Wuhan en Chine, en novembre 2019, et qui a pris une dimension pandémique en moins de 3 mois. Sa gravité parfois, et sa mortalité dans un petit mais non négligeable nombre de cas, ajoutées à l'absence de traitement et de vaccin expliquent qu'elle ait eu un impact majeur et sans précédent sur l'économie
et la vie sociale de toute la planète. modèle 3D : scientificanimations.com.

Les vaccins et les médicaments antiviraux utilisés pour le traitement.
Dans certains cas, les vaccins peuvent ĂŞtre utilisĂ©s pour traiter une infection virale active. Le concept sous-tendu est qu'en administrant le vaccin, l'immunitĂ© est renforcĂ©e sans ajouter plus de virus pathogènes. 

Dans le cas de la rage, une maladie neurologique mortelle transmise par la salive des animaux infectĂ©s par le virus de la rage, la progression de la maladie depuis le moment de la morsure de l'animal jusqu'Ă  son entrĂ©e dans le système nerveux central (temps d'incubation) peut durer de deux semaines Ă  six semaines. C'est assez de temps pour vacciner les individus supposĂ©s avoir Ă©tĂ© mordus par un animal enragĂ©, et permettre une rĂ©ponse immunitaire renforcĂ©e, suffisante pour empĂŞcher le virus de pĂ©nĂ©trer dans les tissus nerveux. Ainsi, les consĂ©quences neurologiques potentiellement mortelles de la maladie sont Ă©vitĂ©es. 

Cette approche a commencé à être mise en oeuvre pour le traitement de la fièvre ébola, provoquée par l'un des virus les plus foudroyants et meurtriers que l'on connaisse. Transmise par les chauves-souris et les grands singes, cette maladie peut provoquer la mort de 70 à 90% des Humains infectés en deux semaines. En utilisant de tout nouveaux vaccins qui renforcent la réponse immunitaire de cette manière, on espère que les personnes atteintes seront mieux à même de contrôler le virus, ce qui pourrait sauver d'une mort rapide et très douloureuse un plus grand pourcentage de personnes infectées.
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Virus ebola.
Le virus ebola. - Responsable d'Ă©pidĂ©mies de fièvres hĂ©morragiques en Afrique centrale et 
en Afrique de l'Ouest, c'est un virus linĂ©aire, Ă  ARN monocatĂ©naire, qui contient 19 000 nuclĂ©ides, codant 8 protĂ©ines. (CrĂ©dits : images en microscopie Ă  balayage, Ă  gauche : Cynthia Goldsmith / CDC; 
et, à droite, en microscopie à transmission : Thomas W. Geisbert / Ecole de médecine de l'université de Boston).

Les traitements.
Une autre façon de traiter les infections virales est l'utilisation de mĂ©dicaments antiviraux. Parce que les virus utilisent les ressources de la cellule hĂ´te pour la rĂ©plication et la production de nouvelles protĂ©ines virales, il est difficile de bloquer leurs activitĂ©s sans endommager l'hĂ´te. Cependant, il existe aujourd'hui certains mĂ©dicaments antiviraux efficaces, tels que ceux utilisĂ©s pour traiter le VIH et la grippe. Certains antiviraux sont spĂ©cifiques Ă  un virus particulier et d'autres ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour contrĂ´ler et rĂ©duire les symptĂ´mes d'une grande variĂ©tĂ© de maladies virales. 

Dans le cas de la plupart des virus, ces médicaments peuvent inhiber le virus en bloquant les actions d'une ou plusieurs de ses protéines. Il est important de noter que les protéines ciblées doivent être codées par des gènes viraux et que ces molécules doivent être absentes de la cellule hôte saine. De cette façon, la croissance virale est inhibée sans endommager l'hôte.

Des antiviraux particuliers ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s pour traiter l'herpès gĂ©nital (herpès simplex II) et les grippes A et B. 

 â€˘  Dans le cas de l'herpès gĂ©nital, des mĂ©dicaments tels que l'acyclovir peuvent rĂ©duire le nombre et la durĂ©e des Ă©pisodes de maladie active, au cours desquels les patients dĂ©veloppent des lĂ©sions virales dans leurs cellules cutanĂ©es. Comme le virus reste latent dans les tissus nerveux du corps Ă  vie, ce mĂ©dicament n'est pas curatif mais peut rendre les symptĂ´mes de la maladie plus faciles Ă  gĂ©rer. 

• Pour la grippe, des mĂ©dicaments comme le Tamiflu (osĂ©ltamivir)  peuvent rĂ©duire la durĂ©e des symptĂ´mes de la grippe d'un ou deux jours, mais le mĂ©dicament ne prĂ©vient pas entièrement les symptĂ´mes. Le Tamiflu agit en inhibant une enzyme (neuraminidase virale) qui permet Ă  de nouveaux virions de quitter leurs cellules infectĂ©es. Ainsi, le Tamiflu inhibe-t-il la propagation du virus des cellules infectĂ©es aux cellules non infectĂ©es.

Action de l'oseltamivir.
Action de l'oséltamivir sur le virus de la grippe. - L'oseltamivir inhibe une enzyme virale appelée neuraminidase (NA) présente dans l'enveloppe du virus de la grippe. (b) La neuraminidase coupe le lien entre l'hémagglutinine virale (HA), également présente dans l'enveloppe virale, et les glycoprotéines à la surface de la cellule hôte. L'inhibition de la neuraminidase empêche le virus de se détacher de la cellule hôte, bloquant ainsi toute infection supplémentaire. (crédit : M. Eickmann).

D'autres médicaments antiviraux, tels que la ribavirine, ont été utilisés pour traiter diverses infections virales, bien que son mécanisme d'action contre certains virus reste incertain.

L'application la plus rĂ©ussie - et de loin - d'un traitement basĂ© sur des antiviraux concerne le rĂ©trovirus VIH,  Ă  l'origine d'une maladie qui, si elle n'est pas traitĂ©e, est gĂ©nĂ©ralement mortelle dans les 10 Ă  12 ans après l'infection. Les mĂ©dicaments anti-VIH peuvent contrĂ´ler la rĂ©plication virale au point que les individus recevant ces mĂ©dicaments survivent beaucoup plus longtemps que les non traitĂ©s.

Les médicaments anti-VIH inhibent la réplication virale à plusieurs étapes du cycle de réplication du VIH (schéma ci-dessous) : des médicaments inhibent la fusion de l'enveloppe virale du VIH avec la membrane plasmique de la cellule hôte (inhibiteurs de fusion), d'autres la conversion de son génome ARN en ADN double brin (inhibiteurs de la transcriptase inverse, comme l'AZT), d'autres encore l'intégration de la l'ADN viral dans le génome hôte (inhibiteurs d'intégrase) et d'autre enfin le traitement des protéines virales (inhibiteurs de protéase).

Malheureusement, lorsque l'un de ces médicaments est utilisé individuellement, le taux de mutation élevé du virus lui permet de développer facilement et rapidement une résistance au médicament, ce qui limite son efficacité. La percée dans le traitement du VIH a été le développement de la multithérapie antirétrovirale HAART, qui implique un mélange de différents médicaments, parfois appelés « cocktail ». En attaquant le virus à différents stades de son cycle réplicatif, il est beaucoup plus difficile pour le virus de développer une résistance à plusieurs médicaments en même temps. Cependant, même avec l'utilisation de la thérapie combinée HAART, on craint qu'avec le temps, le virus développe une résistance à cette thérapie. Ainsi, de nouveaux médicaments anti-VIH sont constamment développés dans l'espoir de continuer à contrer ce virus hautement mortel.
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VIH et CD4.
Le VIH et le récepteur CD4. - Le VIH, un virus icosaédrique enveloppé, se fixe au récepteur CD4 d'une cellule immunitaire et fusionne avec la membrane cellulaire. Le contenu viral est libéré dans la cellule, où les enzymes virales convertissent le génome d'ARN à simple brin en ADN et l'incorporent dans le génome hôte. A partir de là un nouvel ARN viral est formé, à partir duquel sont fabriquées de nouvelles protéines et un nouveau virion de VIH est assemblé.
1) Le VIH fusionne avec la surface de la cellule hĂ´te. 

2) L'ARN du VIH, la transcriptase inverse, l'intĂ©grase et d'autres protĂ©ines virales pĂ©nètrent dans la cellule hĂ´te. 

3) L'ADN viral est formĂ© par transcription inverse. 

4) L'ADN viral est transcrit à travers le noyau et s'intègre à l'ADN hôte.

5) Le nouvel ARN viral est utilisé comme ARN génomique et pour fabriquer des protéines virales.

6) De nouveaux ARN viraux et de nouvelles protĂ©ines se dĂ©placent vers la surface cellulaire et une nouvelle forme de VIH immature se forme. 

7) Le virus mûrit par la protéase, libérant les protéines individuelles du VIH. (crédit : NIAID. NIH).

Autres entitĂ©s non-cellulaires : viroĂŻdes et prions 

ViroĂŻdes.
Les viroĂŻdes, que l'on divise en deux familles (les PospiviroĂŻdĂ©s et les AvsunviroĂŻdĂ©s) sont des agents pathogènes des plantes (on ne connaĂ®t pas encore de maladie humaine ou animale causĂ©e par des viroĂŻdes). Il s'agit de petites particules d'ARN circulaires monocatĂ©naires qui sont beaucoup plus simples qu'un virus. Les viroĂŻdes n'ont pas de capside ou d'enveloppe extĂ©rieure, mais de mĂŞme que les virus, ils sont incapables de se reproduire autrement qu'Ă  l'intĂ©rieur d'une cellule hĂ´te. Contrairement aux virus, cependant, ils ne fabriquent aucune protĂ©ine et ils ne produisent qu'une seule molĂ©cule d'ARN spĂ©cifique. 

Les viroïdes sont responsables des mauvaises récoltes et de la perte importantes de revenus agricoles chaque année. Les pommes de terre, les concombres, les aubergines, les pêchers, les tomates, les chrysanthèmes, les avocatiers et les cocotiers figurent parmi les plantes qu'ils infectent.

Prions.
Les prions sont des particules infectieuses, plus petites que les virus, et qui ne contiennent pas d'acides nucléiques (ni ADN ni ARN).

L'idée de l'existence d'agents infectieux n'utilisant pas d'acides nucléiques a tardé à être admise. Il a fallu attendre la fin des années 1970 et les travaux de Stanley Prusiner sur la tremblante du Mouton, puis, au milieu des années 1980, sur la maladie de Creutzfeldt-Jakob et diverses encéphalopathies spongiformes humaines et animales, pour que de telles entités s'imposent progressivement comme l'objet d'études.

Parmi les maladies neurodégénératives fatales transmises par des prions, on peut mentionner le kuru (très proche de la maladie de Creutzfeldt-Jakob) chez l'Humain et l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB ou maladie de la vache folle) chez les Bovins, deux maladies dont on a montré qu'elles se sont propagées par la consommation de viande, de tissu nerveux ou d'organes internes par des représentants de la même espèce : consommation de chair humaine par les Humains et consommation de farines animales par les Bovins.

• Le kuru, rencontrĂ© dans les annĂ©es 1950 dans l'Est de la  Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e, s'est propagĂ© d'Humain Ă  Humain via le cannibalisme rituel.

• La maladie de la vache folle, initialement dĂ©tectĂ©e au Royaume-Uni, s'est propagĂ©e chez les Bovins du fait de la pratique qui consistait Ă  donner Ă  consommer au bĂ©tail des farines animales (aliments contenant notamment  des tissus nerveux de Bovins). Le nom d'encĂ©phalopathie spongiforme vient de ce que l'on observe dans le cerveau des victimes de cette maladie des lĂ©sions ou des «-trous-», faisant ressembler le tissu cĂ©rĂ©bral Ă  une Ă©ponge.

Les individus atteints de kuru et d'ESB présentent des symptômes de perte de contrôle moteur et de comportements inhabituels (par exemple des éclats de rire incoercibles dans le cas du kuru), suivis de la mort. L'abandon du cannibalisme rituel, d'une part, et le renoncement à l'usage des farines animales pour l'alimentation du bétail, d'autre part, ont permis d'endiguer grandement la propagation de ces deux maladies.

Les chercheurs ont d'abord cru que encéphalopathie spongiforme bovine ne touchait que les Bovins. Mais les lésions de leur tissu cérébral se sont avérées très similaires à celles causées par une encéphalopathie affectant les Humains, et connue sous le nom de variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ). Il a pu être montré que cette nouvelle maladie pouvait être acquise en mangeant de la viande provenant d'animaux infectés par l'ESB. Cela a conduit divers pays à interdire l'importation de boeuf britannique et causant des dommages économiques considérables à la filière dans ce pays.

L'ESB existe toujours dans certaines zones géographiques. Il s'agit désormais d'une maladie rare, mais toujours difficile à traiter. La maladie peut aussi se propager d'Humain à Humain par le sang, de sorte que de nombreux pays ont interdit le don de sang dans les régions associées à l'ESB.

La cause des encéphalopathies spongiformes, telles que le kuru et l'ESB, est une variante structurelle infectieuse d'une protéine cellulaire normale appelée PrP (protéine prion). C'est cette variante qui constitue la particule nommée prion.

La PrP existe sous deux formes, la PrPc, la forme normale de la protĂ©ine, et la PrPsc, la forme infectieuse. Une fois introduit dans le corps, le PrPsc contenu dans le prion se lie Ă  la PrPc et la convertit en PrPsc. Cela conduit Ă  une augmentation exponentielle de la protĂ©ine PrPsc, qui s'agrège. La PrPsc est pliĂ©e anormalement et la conformation (forme) qui en rĂ©sulte est directement responsable des lĂ©sions observĂ©es dans le cerveau des bovins infectĂ©s.  (D'après des publications de la collection Openstax de l'UniversitĂ© Rice).
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Mode d'action du Prion.
 (a) Mode d'action du prion. - La protĂ©ine prion normale endogène (PrPC) est convertie en la forme pathogène (PrPsc) lorsqu'elle rencontre cette forme variante de la protĂ©ine. Les PrP peuvent survenir spontanĂ©ment dans les tissus cĂ©rĂ©braux, en particulier si une forme mutante de la protĂ©ine est prĂ©sente, ou peuvent se produire via la propagation de prions mal repliĂ©s consommĂ©s dans les aliments dans les tissus cĂ©rĂ©braux. 

(b) Tissu cérébral infecté par des prions. - Visualisé ici par microscopie optique, ce tissu montre les vacuoles qui lui donnent une texture spongieuse, typique des encéphalopathies spongiformes transmissibles. (crédit b: modification des travaux deAl Jenny, USDA APHIS; échelle : Matt Russell)

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