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L'Aréquier
(Areca L.) est un genre de Palmiers, qui a donné
son nom à la tribu des Arécinées, à Iaquelle
appartiennent également les genres Euterpe Gaertn.,
Oreodoxa Willd., Arenga Labill., Caryota
L., Ceroxylon H. B., Oenoanrpus Mart., etc.
Les Aréquiers sont de beaux Palmiers,
dont la tige élevée, rigide, parfois
chargée d'aiguillons, est terminée par un bouquet de grandes
feuilles pennées, ordinairement peu nombreuses. Les fleurs,
unisexuées, sont réunies sur le même spadice, lequel
est enfermé, ayant son développement, dans une spathe d'une
seule pièce, membraneuse ou coriace. Les fleurs femelles occupent
la partie inférieure, les mâles la partie supérieure
du spadice. Ces dernières se composent
d'un calice à trois sépales, courts et unis à la base,
d'une corolle à trois pétales
alternes avec les sépales et plus
longs qu'eux, d'un androcées formé
de trois à douze étamines, et d'un
gynécée rudimentaire. Les
fleurs femelles ont également un périanthe double et trimère,
mais l'androcée est rudimentaire et l'ovaire,
triloculaire, est surmonté d'un style très court, à
trois divisions stigmatifères. Cet ovaire devient, à la maturité,
une drupe fibreuse, accompagnée à
sa base du périanthe persistant,
et renfermant une seule graine dont l'embryon,
très petit, est situé à la base d'un albumen ruminé,
corné et très dur.
Les Aréquiers habitent les régions
les plus chaudes de l'Asie australe, les îles
de l'archipel Indonésien et les îles
orientales de l'Afrique. On en connaît
une douzaine d'espèces, dont la plupart ont des usages nombreux
dans les pays où elles croissent. Nous citerons notamment l'Areca
madagascariensis Mart. ou Arecque-Singe, appelé encore Arbre à
sel, parce que les Malgaches retirent du sel des cendres du fruit; l'A.
rubra Bory ou Palmiste rouge, également de Madagascar,
et on cultive à l'île Maurice
et à la Réunion ; l'A. crinita
Bory, de l'île de la Réunion, qui fournit une matière
laineuse assez fine, employée peur calfater les embarcations ou
rembourrer les coussins et faire des mèches, d'où son nom
vulgaire d'Arbre à bourre; l'A. alba Bory ou Palmiste banc, dont
la moelle est employée, à la réunion, comme aliment;
enfin l'A. catechu L., qui est l'espèce la plus importante du genre.
Probablement originaire des îles
de la Sonde, l'A. catechu L., ou Aréquier commun, a été
répandu par la culture dans les régions chaudes de l'Asie
méridionale et dans les îles de l'Indonésie. C'est
le Caunga de Rheede (Hort. malab., I, p. 9), le Pinanga Areca de Rumphius
(Herb. Amboin., lib. I, cap. V, tab. 4) et l'Arek des Talingas, nom qui
a servi à établir le mot générique d'Areca.
Son écorce sert à fabriquer des cordages
et des toiles grossières employées à divers usages,
notamment pour emballer les tabacs et autres marchandises. Les feuilles,
les pétioles, les spathes et la bois servent à une foule
d'usages domestiques.
Le fruit est une
drupe ovale, de la grosseur d'un veuf de pigeon, d'abord verte, puis rougeâtre
ou orangée, dont le péricarpe épais,
d'abord charnu, puis fibreux, constitue le Pinangue des Indiens. Ce péricarpe
est doué de propriétés astrinentes, dues à
la grande quantité de tannin qu'il renferme. II est doublé,
en dedans, d'un rudiment de noyau crustacé dans lequel est logée
une graine unique ou Amande, qu'on appelle vulgairement Noix d'Arec, Noisette
d'Inde, Aveline d'Inde ou Chofool. Cette amande fournit, par décoction,
une des sortes de cachou du commerce. Coupée en petits morceaux
et enveloppée d'une feuille de Chavica Betle Miq., surlaquelle on
a étendu préalablement une légère couche de
chaux éteinte, elle constitue le masticatoire si employé
en Inde sous le nom de Bétel.
Les Areca edulis L. et A. oleracea L. font
maintenant partie du genre Euterpe. (Ed. Lef.). |
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