.
-

La physique > Mécanique classique
Accélération
.
L'accĂ©lĂ©ration dĂ©crit comment la vitesse d'un objet change au cours du temps. Plus prĂ©cisĂ©ment, c'est le taux de variation du vecteur vitesse par unitĂ© de temps. Elle est donc une grandeur vectorielle, ce qui signifie qu'elle possĂšde Ă  la fois une intensitĂ© (ou module), une direction et un sens. Contrairement Ă  la vitesse, qui indique Ă  quel rythme un objet se dĂ©place et dans quelle direction, l'accĂ©lĂ©ration indique Ă  quel rythme cette vitesse elle-mĂȘme change. 
Une accélération positive signifie que la vitesse d'un objet augmente avec le temps, une accélération négative signifie que la vitesse diminue avec le temps, tandis qu'une accélération nulle signifie que la vitesse est constante.
Dans le SystĂšme international (SI), l'unitĂ© d'accĂ©lĂ©ration est le mĂštre par seconde carrĂ©e (m/sÂČ).  Une accĂ©lĂ©ration de 5 m/sÂČ, par exemple, signifie que la vitesse augmente de 5 m/s chaque seconde; une accĂ©lĂ©ration de -3 m/sÂČ (dĂ©cĂ©lĂ©ration) signifie que la vitesse diminue de 3 m/s chaque seconde.

Expressions mathématiques.
Accélération moyenne.
amoy = ∆v/∆t = (vf - vi)/((tf - ti), oĂč vi est la vitesse initiale, vf est la vitesse finale, et ∆t l'intervalle de temps entre les dates ti et tf.

Accélération instantanée.
On nomme accĂ©lĂ©ration instantanĂ©e a la limite de l'accĂ©lĂ©ration moyenne lorsque l'intervalle de temps tend vers zĂ©ro : a = dv/dt = dÂČr/dtÂČ. Autrement dit, elle est dĂ©finie la dĂ©rivĂ©e premiĂšre du vecteur vitesse v par rapport au temps t ou comme la dĂ©rivĂ©e seconde du vecteur position r par rapport au temps. 

Types d'accélération.
Accélération linéaire.
L'accélération linéaire se produit lorsque la vitesse scalaire (intensité de la vitesse) change, mais que la direction du mouvement reste inchangée (mouvement rectiligne)

Accélération centripÚte.
Dans un mouvement circulaire uniforme, la vitesse scalaire est constante, mais la direction change. Il y a donc accĂ©lĂ©ration. Cette accĂ©lĂ©ration est centripĂšte ( = toujours dirigĂ©e vers le centre de la trajectoire circulaire). Son module est ac​  = vÂČ/r, oĂč v est le module de la vitesse tangentielle et r le rayon du cercle

Accélération angulaire.
La notion d'accĂ©lĂ©ration agulaire intervient dans l'Ă©tude des mouvements de rotation. C'est le taux de variation de la vitesse angulaire (ω) :  α = dω​/dt. 

Accélération constante.
Dans de nombreux contextes (chute libre, mouvement rectiligne uniformément accéléré), l'accélération est constante. On utilise alors les équations horaires, trÚs utiles en cinématique

v = v0 ​+ at 
x = x0 ​+ v0​t+ 1/2​atÂČ 
v2 = v0ÂČ â€‹+ 2a(x − x0​)
Relation avec les forces (deuxiĂšme loi de Newton).
L'accĂ©lĂ©ration a est directement liĂ©e Ă  la force nette agissant sur un corps  : Fnet​ = ma, oĂč m est la masse (en kg) du corps, supposĂ©ee ici constante, et Fnet est la somme vectorielle de toutes les forces. Cette loi signifie que plus la force appliquĂ©e est grande, plus l'accĂ©lĂ©ration est grande, et plus la masse est grande, plus l'accĂ©lĂ©ration est faible pour une mĂȘme force. La masse ainsi dĂ©finie correspond Ă  l'inertie du corps.
Accélération relative et référentiels. - Dans un référentiel inertiel (non accéléré), les lois de Newton s'appliquent directement. Dans un référentiel non inertiel (accéléré), des forces fictives apparaissent (ex. : force centrifuge, force de Coriolis).
AccĂ©lĂ©ration en relativitĂ©. - En relativitĂ© restreinte, l'expression de l'accĂ©lĂ©ration devient plus complexe car la masse apparente augmente Ă  des vitesses proches de celle de la lumiĂšre.L'accĂ©lĂ©ration n'est plus constante mĂȘme sous une force constante. 
Astronomie et cosmologie.
Le concept d'accĂ©lĂ©ration en astronomie et en cosmologie apparaĂźt dans le mouvement des corps cĂ©lestes sous l'effet de la gravitation, dans la dynamique de l'univers Ă  grande Ă©chelle, et mĂȘme dans des phĂ©nomĂšnes extrĂȘmes comme les ondes gravitationnelles ou l'inflation cosmique. Contrairement Ă  la vitesse, l'accĂ©lĂ©ration implique un changement dans le mouvement, ce qui la relie directement aux forces (en mĂ©canique classique) ou Ă  la courbure de l'espace-temps (en relativitĂ© gĂ©nĂ©rale). 

Accélération en mécanique classique.
Dans le cadre newtonien, tout corps de masse m  subit une accĂ©lĂ©ration due Ă  la gravitĂ© d'un autre corps de masse M  : a = (−GM/rÂČ).u, oĂč G  est la constante gravitationnelle, r  la distance, et u le vecteur unitaire radial. 

Exemples : accĂ©lĂ©ration de la Terre due au Soleil : a ≈ 0,006 m/sÂČ; accĂ©lĂ©ration de la pesanteur Ă  la surface de la Terre : g ≈ 9,8 m/sÂČ; accĂ©lĂ©ration de la pesanteur Ă  la surface du Soleil : ≈ 274 m/sÂČ 
Dans une orbite kĂ©plerienne (ellipse, cercle, etc.), l'accĂ©lĂ©ration est centripĂšte : elle change continuellement la direction de la vitesse, mais pas nĂ©cessairement sa norme (dans le cas circulaire). 

Lorsque la direction du mouvement propre d'une étoile est dû à la courbure de la trajectoire sur la sphÚre céleste, on parle d'accélération perspective. Ce phénomÚne n'est détectée pour quelques étoiles proches (ex. : Sirius).

AccĂ©lĂ©ration en relativitĂ© restreinte 
On dĂ©finit l'accĂ©lĂ©ration propre, qui est l'accĂ©lĂ©ration mesurĂ©e par un accĂ©lĂ©romĂštre attachĂ© Ă  l'objet. Elle est invariante (scalaire dans le rĂ©fĂ©rentiel comobile). Contrairement Ă  la vitesse, l'accĂ©lĂ©ration n'est pas relative de la mĂȘme façon : un observateur peut savoir s'il accĂ©lĂšre (par des forces ressenties), mĂȘme en l'absence de repĂšre extĂ©rieur. 

Bien qu'un objet puisse ĂȘtre accĂ©lĂ©rĂ© indĂ©finiment (en thĂ©orie), sa vitesse asymptotique reste infĂ©rieure Ă  la vitesse de la lumiĂšre c . L'accĂ©lĂ©ration coordonnĂ©e (dans un repĂšre inertiel) diminue Ă  mesure que v tend vers c, mĂȘme si l'accĂ©lĂ©ration propre reste constante. 

Dans les jets relativistes (ex. : blazars), des structures semblent se dĂ©placer plus vite que la lumiĂšre. C'est une illusion gĂ©omĂ©trique, mais l'accĂ©lĂ©ration angulaire observĂ©e peut ĂȘtre trĂšs Ă©levĂ©e. 

Accélération en relativité générale.
En relativitĂ© gĂ©nĂ©rale, un observateur en chute libre (sous l'effet de la gravitation seule) ne ressent aucune accĂ©lĂ©ration : il est en mouvement inertiel dans un espace-temps courbĂ©. Ce qu'on appelle "accĂ©lĂ©ration gravitationnelle" en Newton est remplacĂ© par la gĂ©odĂ©sique dans l'espace-temps.  Ainsi, la gravitĂ© n'est pas une force, mais une manifestation de la courbure. L'accĂ©lĂ©ration propre est nulle en chute libre. PrĂšs des trous noirs, l'accĂ©lĂ©ration gravitationnelle (dans un repĂšre fixe Ă  l'infini) diverge Ă  l'horizon. Mais un observateur en chute libre ne ressent rien de particulier en traversant l'horizon (pas d'accĂ©lĂ©ration propre ici non plus). 

Si un objet rĂ©siste Ă  la chute libre (ex. : une fusĂ©e allumĂ©e, ou une personne debout sur Terre), il subit une accĂ©lĂ©ration propre non nulle, mesurable localement. 

Accélération de l'expansion de l'univers.
En cosmologie le concept devient le plus profond et rĂ©volutionnaire. L'univers homogĂšne et isotrope est dĂ©crit par la mĂ©trique FLRW (Friedman-LemaĂźtre- Robertson-Walker) : dsÂČ = −cÂČdtÂČ + aÂČ(t)[drÂČ/(1−krÂČ) ​+ rÂČdΩÂČ]. Le facteur d'Ă©chelle a(t) dĂ©crit l'expansion. Ses dĂ©rivĂ©es dĂ©finissent la vitesse d'expansion () et l'accĂ©lĂ©ration de l'expansion (). L'univers accĂ©lĂšre si  > 0

Cette accĂ©lĂ©ration cosmique a Ă©t dĂ©couverte en 1998. Les observations de supernovae de type Ia lointaines ont montrĂ© qu'elles Ă©taient plus faibles (donc plus Ă©loignĂ©es) que prĂ©vu dans un univers en dĂ©cĂ©lĂ©ration. Conclusion : l'expansion de l'univers s'accĂ©lĂšre (le paramĂštre classique de dĂ©cĂ©lĂ©ration q est de signe nĂ©gatif et vaut aujourd'hui : q0 ​≈ -0,55). D'autres indications de cette accĂ©lĂ©ration proviennent de l'Ă©tude du fond diffus cosmologique (CMB), des oscillations acoustiques baryoniques (BAO) et du lentillage gravitationnel Ă  grande Ă©chelle.

L'accĂ©lĂ©ration cosmique est attribuĂ©e Ă  une composante de l'univers, appelĂ©e l'Ă©nergie sombre, qui prĂ©sente une pression nĂ©gative. Parmi les candidates, la constante cosmologique Λ  (Ă©nergie du vide, w = −1 ) ou un champ scalaire dynamique (quintessence, etc.). Dans les Ă©quations de Friedmann : /a ​= (−4πG/3)​(ρ + 3p/cÂČ​) + ΛcÂČ/3​. L'accĂ©lĂ©ration ( > 0 ) se produit si : ρ + 3p/2 ​< 0, ce qui est impossible pour la matiĂšre ordinaire (p ≄ 0 ), mais possible pour l'Ă©nergie sombre (p ≈ − ρcÂČ). 

.


Les mots de la matiĂšre
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2025. - Reproduction interdite.