 |
La
mécanique
classique, aussi appelée mécanique newtonienne, est l'une
des branches les plus fondamentales de la physique.
Elle repose essentiellement sur les travaux d'Isaac
Newton, publiés dans son oeuvre majeure Philosophiae Naturalis
Principia Mathematica en 1687. Elle décrit le mouvement des corps
à des vitesses petites devant celle de la lumière et à des échelles
bien supérieures à celles du monde quantique. La mécanique classique
a été le moteur de la révolution scientifique des XVIIe
et XVIIIe siècles, en posant les bases
d'une description mathématisée et prédictive du monde physique. Son
formalisme a inspiré les développements ultérieurs de la physique théorique,
notamment la mécanique statistique, la thermodynamique, et plus tard la
mécanique quantique. Bien que supplantée dans certaines situations par
la relativité d'Einstein ou la mécanique
quantique, elle reste incroyablement utile et précise dans la majorité
des applications pratiques. Sa rigueur et sa clarté conceptuelle continuent
de la rendre indispensable pour comprendre le comportement du monde macroscopique.
Concepts fondamentaux
La mécanique classique
repose sur plusieurs hypothèses fondamentales
qui définissent le cadre dans lequel elle opère.
Espace et temps
absolus.
La mécanique classique
est formulée dans l'espace et le temps
absolus.
• L'espace.
- Classiquement, l'espace est considéré comme euclidien ("plat"), tridimensionnel
et absolu. Cela signifie qu'il existe un cadre de référence fixe et immuable
dans lequel les événements se déroulent.
• Le temps.
- Le temps est également considéré comme absolu et universel. Il s'écoule
uniformément pour tous les observateurs, indépendamment de leur état
de mouvement.
Ce cadre est désormais
considéré comme une approximation d'une réalité
plus riche (relativiste), mais il reste suffisant pour décrire de nombreux
phénomènes.
Causalité et
déterminisme.
Dans la mécanique
classique, telle que formulée par Newton, le déterminisme et la causalité
sont des principes fondamentaux et étroitement liés qui décrivent le
comportement des systèmes physiques. Le déterminisme de la théorie
découle précisément de la nature causale et de la formulation mathématique
des lois fondamentales. Les lois décrivent comment les causes (forces)
produisent les effets (changements de l'état de mouvement) de manière
non ambiguë.
La
causalité.
La causalité
est le principe selon lequel chaque événement (un effet) est la conséquence
nécessaire d'un ou plusieurs événements antérieurs (une cause). Dans
le cadre de la mécanique classique, la causalité se manifeste par les
interactions entre les objets, décrites par les forces. Chaque modification
de l'état d'un objet (sa vitesse, sa direction) est directement attribuable
à l'action d'une force, elle-même souvent le
résultat d'une interaction avec un autre objet. Le principe de causalité
implique qu'un effet ne peut pas précéder sa cause et qu'il existe un
lien direct et nécessaire entre les deux.
Le
déterminisme.
La mécanique classique
est l'archétype d'une théorie déterministe. Le déterminisme,
dans ce contexte, signifie que l'état d'un système physique à un instant
donné détermine entièrement son état à tout instant futur.
Pendant longtemps,
les physiciens ont cru que cela signiait que si l'on connaît parfaitement
les positions et les vitesses de toutes les particules qui composent un
système à un moment précis, ainsi que les forces qui agissent sur elles
et entre elles (par exemple, la gravitation), alors les lois de Newton
sous la forme d'équations différentielles
permettent de calculer l'évolution future de ce système avec une précision
absolue.
C'est
l'idée du démon de Laplace, une intelligence hypothétique capable
de connaître la position et la vitesse de chaque particule dans l'univers
à un instant donné et de calculer ainsi l'intégralité de son futur
et de son passé. En théorie, la mécanique classique offre donc une prédictibilité
parfaite. D'une certaine manière, rien de véritablement nouveau ne peut
donc advenir, puisque le futur est déjà tout entier inscrit dans les
conditions initiales.
Il est apparu, cependant
(au moins depuis les travaux de Poincaré),
que la situation est plus complexe. Le déterminisme (loi d'airain de la
mécanique classique) n'implique pas la prédictibilité
• La
prédictibilité est la capacité, en pratique, de calculer et de connaître
l'état futur d'un système. Dans l'idéal théorique du déterminisme
classique, le déterminisme parfait implique une prédictibilité parfaite
: si nous avions une connaissance infiniment précise des conditions initiales
et une capacité de calcul illimitée, nous pourrions prédire l'avenir
du système avec une certitude absolue pour n'importe quelle durée. Cependant,
la prédictibilité effective des systèmes classiques dans le monde réel
peut être loin de cet idéal. Plusieurs facteurs limitent notre capacité
à prédire :
+ La connaissance
des conditions initiales n'est jamais parfaite. Toute mesure physique comporte
une marge d'erreur, aussi petite soit-elle. Nous ne pouvons jamais connaître
les positions et les vitesses initiales avec une précision infinie.
+ De nombreux systèmes
classiques sont extrêmement sensibles aux conditions initiales. C'est
le domaine de la théorie
du chaos. Pour ces systèmes, une différence
minuscule dans les conditions initiales, même au-delà de ce que nos instruments
les plus précis peuvent mesurer, peut s'amplifier de manière exponentielle
au fil du temps, conduisant à des états futurs radicalement différents.
Bien que ces systèmes soient strictement déterministes (l'évolution
future est déterminée par l'état initial), ils deviennent imprévisibles
en pratique sur le long terme à cause de cette sensibilité. L'effet papillon
est une illustration célèbre de ce phénomène : une perturbation minime
(un battement d'ailes) dans un lieu peut avoir des conséquences majeures
imprévisibles sur la météo à long terme dans un autre lieu.
+ Pour des systèmes
complexes impliquant un grand nombre de particules (comme un gaz, un fluide
ou même des systèmes célestes à N corps), les calculs nécessaires
pour prédire l'évolution peuvent devenir prohibitifs, même avec les
ordinateurs les plus puissants. Les modèles doivent souvent recourir Ã
des approximations.
Le mouvement.
Le mouvement
est défini comme le changement de position d'un objet ou d'un corps au
cours du temps, par rapport à un point de référence ou un système de
coordonnées choisi (un référentiel). La description complète de la
position et de la vitesse d'un système à un instant donné définit son
état
de mouvement.
Référentiel.
Un référentiel
est un système conceptuel utilisé pour décrire la position et le mouvement
des corps dans l'espace et le temps. Il s'agit fondamentalement d'un repère
spatial constitué d'un point d'origine fixe au sein du système, d'axes
de coordonnées (généralement trois axes orthogonaux comme x, y, z) qui
définissent des directions dans l'espace par rapport à cette origine,
et d'une horloge (ou axe de coordonées supplémentaire t) qui permet de
mesurer le passage du temps. L'ensemble de ces éléments fournit le cadre
nécessaire pour assigner des coordonnées spatiales (une position) et
un instant temporel à tout événement ou à tout point de l'espace. Le
choix du référentiel est arbitraire, mais il est indispensable pour appliquer
les lois de la physique, notamment les lois de Newton, qui s'expriment
en fonction des grandeurs (position, vitesse, accélération) mesurées
dans un référentiel donné.
Vitesse.
La vitesse est la
dérivée de la position par rapport au temps. Elle décrit la rapidité
et la direction du déplacement d'un objet. La vitesse est un vecteur,
noté v(t), et son module est appelé vitesse scalaire ou simplement
vitesse. La vitesse instantanée est donnée par : v(t)= dr/dt
(notation de Leibniz) ou v(t)=
(notation de Newton, dérivation par rapport au temps implicite)
Accélération.
L'accélération
est la dérivée de la vitesse par rapport au temps (autrement dit, la
dérivée seconde de la position par rapport au temps)). Elle décrit la
variation de la vitesse avec le temps, c'est-Ã -dire la modification de
la rapidité ou de la direction du mouvement. L'accélération est un vecteur,
noté a(t) ou γ(t), et son module est appelé accélération
scalaire. L'accélération instantanée est donnée par : a(t) =
dv/dt = d²r/dt². (notation de Leibniz) ou a(t) =
=
(notation de Newton).
Trajectoire.
L'ensemble continu
des positions successives de l'objet constitue sa trajectoire. Mathématiquement,
la trajectoire peut être représentée par une fonction vectorielle du
temps, notée r(t), qui donne la position (donnée par les coordonnées
spatiales x, y, z) du point à chaque instant t.
La
forme de la trajectoire peut différer en fonction selon les variations
éventuelles des vecteurs vitesse et accélération (ce qui dans la formulation
newtonienne de la mécanique classique signe la présence d'une cause agissante
sur le mobile, une force). Par exemple une trajectoire rectiligne uniforme
est une ligne droite lorsque l'objet se déplace à une vitesse constante
sans accélération. Dans le mouvement circulaire, la trajectoire est un
cercle. Dans le mouvement circulaire uniforme, les modules de la vitesse
et de l'accélération sont constants, mais pas les vecteurs eux-mêmes.
Dans le mouvement parabolique, la trajectoire est une parabole, par exemple
: une balle projetée obliquement dans le vide sous l'effet de la gravitation.
Dans le mouvement elliptique, la trajectoire est une ellipse, comme c'est
le cas pour les orbites des planètes autour du Soleil.
Quantité
de mouvement.
La quantité de
mouvement p est une grandeur vectorielle est définie comme le produit
de la masse m d'un objet par sa vitesse v : p = m.v.
La
masse (m) est une propriété intrinsèque d'un corps, dans le cas présent,
elle mesure sa résistance à l'accélération (masse inertielle).
Phénomènes périodiques.
Les phénomènes
périodiques, qui recouvrent une vaste gamme de phénomènes, bien au-delÃ
de la seule mécanique classique, concernent les systèmes dont l'évolution
est cyclique, autrement dit se répète régulièrement avec un intervalle
de temps constant.
Caractérisations
d'un phénomène périodique.
Pour caractériser
un phénomène périodique, plusieurs grandeurs sont utilisées en fonction
du contexte :
• Période
(T) : Temps nécessaire pour compléter un cycle complet, mesuré en secondes
(s).
• Fréquence
(f ) : Nombre de cycles complets par unité de temps, mesurée en hertz
(Hz, équivalent à s-1) : f
= 1/T.
• Phase
(ϕ). - Grandeur angulaire qui indique où se situe un point dans une oscillation
par rapport à un point de référence. Elle permet de comparer différents
phénomènes périodiques entre eux. Unité : le radian (rad) ou le degré
(°). Exemple : Deux oscillateurs sinusoïdaux peuvent être en phase (0
rad ou 0°) ou déphasés (par exemple, π/2 rad ou 90°).
• Pulsation
(ω). - La pulsation ( = vitesse angulaire dans le cas d'un
mouvement de rotation) est le taux de variation de la phase par rapport
au temps. Plus la pulsation est grande, plus l'oscillation ou la rotation
est rapide. Relation avec la période et la fréquence : ω=2πf
= 2Ï€/T (le facteur 2Ï€ vient du fait qu'un
cycle complet [une oscillation ou un tour] correspond à un angle de 2π
radians). Unité : le radian par seconde (rad/s). La pulsation
est très utilisée dans l'étude des systèmes oscillants (oscillateur
harmonique, ondes) car elle simplifie considérablement les équations
mathématiques qui décrivent ces phénomènes (équations différentielles,
expressions de l'énergie, etc.). Les formules deviennent souvent plus
élégantes en utilisant ω plutôt que f .
• Amplitude
(A). - Plus grande valeur atteinte par une grandeur au cours d'une période.
Elle représente la "portée" du phénomène. Exemple : pour un oscillateur,
l'amplitude est la distance maximale parcourue par rapport à la position
centrale. Unité : selon la grandeur mesurée (mètre [m] pour une oscillation
mécanique).
• Facteurs
de forme. - Paramètres qui décrivent la forme de la courbe du phénomène
périodique. Ils permettent de comparer une oscillation réelle à une
oscillation idéale (sinusoïdale). Le coefficient de forme indique
la régularité de la forme d'onde. Le coefficient de distorsion
mesure l'écart entre une onde réelle et une onde sinusoïdale.
Exemples
de phénomènes périodiques.
• Le
mouvement circulaire uniforme est un exemple typique de phénomène
périodique. C'est un type de mouvement où la trajectoire d'un point mobile
est un cercle. Bien que la vitesse scalaire (module du vecteur vitesse)
soit constante, le vecteur vitesse, qui est tangent à la trajectoire,
change continuellement de direction. De ce fait, il existe une accélération,
appelée accélération centripète ou normale, qui est dirigée vers le
centre du cercle et dont la grandeur est constante. Cette accélération
est responsable du changement de direction de la vitesse sans modifier
sa magnitude.
• Une oscillation
est un mouvement répétitif d'un système autour d'une position d'équilibre.
Ce mouvement peut être linéaire ou curviligne, et il est caractérisé
par des variations régulières de la position, de la vitesse et de l'accélération.
Un exemple d'oscillation est celui d'une masse attachée à un ressort
(pendule élastique) : lorsque la masse est déplacée de sa position d'équilibre
et relâchée, elle se met à osciller de gauche à droite autour de cette
position, atteignant successivement des positions extrêmes avant de revenir
vers le centre. Les oscillations seront dites harmoniques si elles suivent
un mouvement sinusoïdal. Ici encore, la durée pour compléter un cycle
complet est la période de l'oscillateur.
• Les ondes
mécaniques sont des perturbations qui se propagent à travers un milieu
matériel, comme un solide, un liquide ou un gaz, en transportant de l'énergie
sans déplacer de manière permanente la matière elle-même. Ces ondes
nécessitent une présence de matière pour se propager, car elles dépendent
des interactions entre les particules du milieu. Elles se manifestent sous
différentes formes, telles que les ondes acoustiques (son), les ondes
sismiques (séismes) ou encore les ondes dans un liquide (comme celles
provoquées par un objet tombant dans l'eau). Leur vitesse de propagation
dépend des propriétés du milieu, notamment sa rigidité et sa masse
volumique. Les ondes mécaniques peuvent être représentées comme des
variations périodiques de pression, de densité ou de déplacement dans
le milieu. On en distingue principalement deux types principaux : les ondes
transversales et les ondes longitudinales.
+ Ondes
transversales. - Les vibrations des particules du milieu sont perpendiculaires
à la direction de propagation de l'onde. Un exemple typique est une corde
vibrante où les particules oscillent de part et d'autre de la direction
de la propagation de l'onde.
+ Ondes longitudinales.
- Les vibrations des particules du milieu sont parallèles à la direction
de propagation de l'onde. C'est le cas des ondes sonores dans l'air, où
les particules s'étirent et se compriment successivement.
Moment
d'inertie.
Le moment d'inertie
I est une quantité qui caractérise la tendance d'un objet à résister
au changement de sa rotation. Il dépend de la distribution de la masse
de l'objet par rapport à l'axe autour duquel il tourne. Plus précisément,
c'est la somme des produits de chaque élément de masse par le carré
de sa distance à cet axe. Dans le cas d'un disque rigide de masse M et
de rayon R tournant autour de son centre, le moment d'inertie est :
I = ½.M.R². Dans le cas d'une boule rigide de masse M et de rayon R tournant
autour de son centre , le moment d'inertie est : I = 2/5.M.R².
Unité SI : kg.m².
Le
moment angulaire.
Le moment angulaire
L est une grandeur vectorielle qui représente l'état de rotation d'un
objet. Il est défini comme le produit croisé de la position relative
du point de référence et de la quantité de mouvement. L = rΛp,
où r est le vecteur position du point de référence par rapport
à l'axe de rotation, p est le vecteur quantité de mouvement
et Λ le symbole du produit vectoriel. Pour un objet rigide tournant autour
d'un axe fixe, le moment angulaire peut également s'écrire en termes
de moment d'inertie et de vitesse angulaire : L = I.ω,
où ω est le vecteur vitesse angulaire. Unité SI : kg.m² /s.
Les forces.
Une force (F)
est la grandeur qui sert à qantifier une interaction et qui, lorsqu'elle
s'applique à un objet, peut provoquer un changement de son état de mouvement
(accélération) ou une déformation. En ce sens, les forces sont les causes
qui produisent des effets. Par exemple, la force gravitationnelle exercée
par la Terre pourra être vue comme la cause de l'accélération d'une
pomme qui tombe. Les forces sont des quantités vectorielles et obéissent
au principe de superposition (les effets de plusieurs forces s'additionnent
vectoriellement). Les forces sont ordinairement décrites par des lois
spécifiques (ex: loi de gravitation universelle de Newton, loi de Hooke
pour les ressorts). Unité SI : le newton (N).
Quelques de concepts
associés à celui de force :
• Diagrammes
de forces. - Ces diagrammes représentent visuellement toutes les forces
agissant sur un objet ou une structure pour faciliter l'analyse.
•
Moments
et couples. - Les moments sont des rotations induites par des forces,
et les couples sont des paires de forces égales et opposées qui ne se
compensent pas linéairement mais créent une rotation.
• Points
d'appui et réactions. - En statique, lles points d'appui sont les
points où une structure est fixée ou soutenue, et les réactions sont
les forces et moments nécessaires pour maintenir l'équilibre.
• Impulsion.
- Une impulsion est la quantité de mouvement transférée à un objet
en raison d'une force appliquée sur celui-ci pendant une durée donnée.
L'impulsion coïncide avec la quantité de mouvement d'un objet lorsque
les forces en jeu dérivent d'une énergie potentielle. La principale différence
entre l'impulsion et la quantité de mouvement réside tient à ce que
l'impulsion est généralement utilisée pour décrire les effets d'une
force appliquée à un objet, tandis que la quantité de mouvement est
utilisée pour caractériser le mouvement propre d'un objet. L'impulsion
est souvent utilisée dans le contexte de l'analyse des collisions, où
elle peut être utilisée pour déterminer les changements de vitesse et
les forces impliquées lors de l'interaction entre deux objets.
Forces
et phénomènes périodiques.
•
La
résonance est un phénomène périodique où un système oscillatoire
est fortement excité par une force extérieure appliquée à une fréquence
qui correspond à sa fréquence naturelle. Cela conduit à des amplitudes
maximales de vibration. Exemples-:
+ Résonance
mécanique : une structure peut vibrer fortement si elle est excitée
à sa fréquence propre.
+ Résonance acoustique
: une salle peut amplifier certaines fréquences sonores, entraînant des
résonances acoustiques.
• Les oscillations
harmoniques sont des mouvements périodiques où un objet oscille autour
d'une position d'équilibre. En l'absence de dissipation d'énergie (cas
idéal théorique), le mouvement est décrit par une fonction sinusoïdale.
Exemples :
+ Pendule
pesant (pendule simple) : un pendule de longueur L (et dont toute la
masse est concentrée à cette distance de l'axe de rotation) a de petites
oscillations de période :

où g est l'accélération
de la pesanteur.
+ Pendule élastique
(ressort) : un objet de masse m attaché à un ressort de constante
de raideur k oscille avec une période :

L'énergie mécanique
et le travail.
L'énergie.
L'énergie
mécanique (grandeur scalaire) est la capacité d'effectuer un travail.
En mécanique classique, on distingue notamment :
• Énergie
cinétique (Ec). - C'est l'énergie associée
au mouvement d'un objet. Elle dépend de la masse m de l'objet et de sa
vitesse v. La formule pour l'énergie cinétique est : Ec
= ½.m.v2 .
• Énergie potentielle
(Ep). - C'est l'énergie associée à la position
d'un objet dans un champ de force. L'énergie potentielle peut être de
différents types selon le contexte. Exemples :
+ Énergie
potentielle gravitationnelle. - Dans un champ gravitationnel, elle
est donnée par : Ep
= mgh, où m est la masse de l'objet, g est
le module de l'accélération due à l'attraction gravitationnelle et h
est l'altitude de l'objet par rapport à une référence.
+ Énergie potentielle
élastique. - Dans le cas d'un ressort, elle est donnée par : Ep
= ½.k.x², où k est la constante
de raideur du ressort et x est l'allongement ou la compression du
ressort par rapport à sa position de repos.
Au final, l'énergie
mécanique totale Et d'un système est égale à la
somme de sonénergie cinétique et de son énergie potentielle : Et
= Ec + Ep. Dans le Système international,
l'énergie se mesure en joules (J).
•
Énergie
dans les systèmes périodiques. - Dans les systèmes périodiques,
l'énergie fluctue entre l'énergie cinétique et l'énergie potentielle.
Par exemple, dans un oscillateur harmonique (un pendule, un ressort) :
à l'extrémité de l'oscillation, l'énergie est entièrement potentielle;
au centre de l'oscillation, l'énergie est entièrement cinétique.
On peut associer directement
au concept d'énergie ceux de travail et de puissance, décrivent
comment l'énergie est transférée ou utilisée lors d'un mouvement :
Le
travail.
Le travail
(W) est la mesure de l'énergie transmise à un objet par une force lorsqu'il
subit un déplacement . Le travail dépend de la force appliquée, de la
distance parcourue , et de l'angle θ entre la force et le déplacement.
Le travail W effectué par une force F sur un objet qui se déplace
d'une distance d est ainsi donné par :
W = F.d.cos (θ)
où F est le module
de la force F, d est le module du déplacement d, et θ est
l'angle entre la direction de la force et la direction du déplacement.
Si F et d
sont colinéaires, alors cos (θ) = 1 et on a : W = F.d. Si F et
d
sont perpendiculaires, alors cos (θ) = 0 et le travail est nul : W = 0.
Le travail se mesure
en joules, comme l'énergie.
La
puissance.
La puissance (P)
est la mesure de le taux auquel le travail est effectué ou l'énergie
est transférée. Elle indique combien d'énergie est consommée ou produite
par unité de temps. Selon que l'on considère le travail (W) ou l'énergie
(E), on aura (pour des valeurs moyennes dans l'intervalle de temps t) :
P = W/t ou P = E/t
En termes de force
et de vitesse, la puissance peut également être exprimée comme :
P = Fâ‹…vâ‹…cosâ¡(θ),
où F est le module de la force F, v est le module de la vitesse v
du point d'application de la force, et θ l'angle entre la direction de
la force et la direction de la vitesse.
La puissance s'exprime
en watts (W), où 1 watt = 1 joule par seconde (1 W = 1 J/s).
Lois fondamentales.
Les
lois de Newton.
Les lois de Newton
constituent le coeur de la dynamique classique. Elles permettent de déduire
les trajectoires des corps à partir des forces
qui leur sont appliquées, ce qui est la tâche centrale de la mécanique
classique.
• Première
loi de Newton (principe d'inertie). - Tout corps persévère dans l'état
de repos ou de mouvement rectiligne uniforme dans lequel il se trouve,
à moins que quelque force n'agisse sur lui et ne le contraigne à changer
d'état. Cette loi introduit la notion de référentiels galiléens ou
inertiels (systèmes de coordonnées où cette loi est valide).
+ Un
référentiel galiléen est un système de coordonnées qui est soit
à repos, soit en mouvement rectiligne uniforme par rapport à un autre
référentiel galiléen. Autrement dit, il n'y a pas d'accélération relative
entre deux référentiels galiléens. Ce type de référentiel est caractérisé
par l'absence de forces fictives comme celles dues à des rotations ou
des accélérations. Il permet donc d'étudier le mouvement des objets
en adhérant strictement aux principes fondamentaux établis par Galilée
et Newton.
• Deuxième loi
de Newton (principe fondamental de la dynamique). - La variation
de la quantité de mouvement d'un corps est proportionnelle à la force
qui agit sur lui et se fait dans la direction de cette force : F
= dp/dt, ou plus couramment, si m est
contante : F = m.a.
Cela postule une relation directe entre cause (force) et effet (accélération).
• Troisième
loi de Newton (principe des actions réciproques ou principe
d'action-réaction). - Lorsque deux corps A et B interagissent, la force
que A exerce sur B FA→B est égale en intensité
et de direction opposée à la force que B exerce sur A -FB→A.
Autrement
dit : FA→B
=
-FB→A. Ces forces
agissent toujours sur des corps différents.
Principes
de conservation.
Outre les lois de
Newton, des principes de conservation sont fondamentaux en mécanique classique
:
• Conservation
de la quantité de mouvement. - Dans un système isolé (sur lequel
aucune force extérieure n'agit), la quantité de mouvement totale reste
constante.
• Conservation
de l'énergie. - Dans un système où seules des forces conservatives
agissent, l'énergie mécanique totale (somme de l'énergie cinétique
et de l'énergie potentielle) reste constante. Cela signifie que l'énergie
peut se transformer d'une forme en une autre (par exemple, de l'énergie
potentielle en énergie cinétique), mais la quantité totale d'énergie
est conservée.
• Conservation
du moment angulaire. - Dans un système où aucun couple extérieur
net n'agit, le moment angulaire total reste constant. Cela signifie que
si un objet commence à tourner, il continuera à tourner avec la même
vitesse angulaire tant qu'aucune force externe ne vient modifier son mouvement.
Ces lois de conservation
sont souvent dérivés des lois de Newton ou des symétries de l'espace-temps
classique. Elles sont directement reliées à ces symétries fondamentales
par le théorème de Noether : l'invariance par translation dans le temps
implique la conservation de l'énergie, l'invariance par translation dans
l'espace implique celle de la quantité de mouvement, et l'invariance par
rotation implique celle du moment angulaire.
Loi
de l'attraction universelle.
La loi de l'attraction
universelle de Newton énonce que tout corps attire un autre corps
avec une force proportionnelle au produit de leurs masses et inversement
proportionnelle au carré de la distance qui les sépare. Le module de
cette force toujours attactive est :

où G est la constante
de gravitation universelle, m1 et m2
sont les masses gravitationnelles des deux corps, et r la distance qui
sépare les deux corps..
• Masse
inerte et masse grave. - Les concepts de masse inertielle et de masse
gravitationnelle sont articulés autour d'une observation fondamentale
et d'un principe d'équivalence.
+ La
masse inertielle est une mesure de la résistance d'un corps à l'accélération
lorsqu'il est soumis à une force. Elle apparaît dans la deuxième loi
de Newton, F
= máµ¢a,
où mᵢ est la masse inertielle. Plus la masse inertielle est grande,
plus il faut appliquer une force importante pour produire une accélération
donnée. C'est la mesure de l'inertie intrinsèque de l'objet.
+ La masse gravitationnelle
a un double rôle dans la mécanique classique. a) Elle est la propriété
d'un corps qui lui permet d'être une source de champ gravitationnel, comme
décrit par la loi de l'attraction universelle de Newton. b) Elle est la
propriété d'un corps qui détermine la force qu'il subit dans un champ
gravitationnel. Le poids d'un objet près de la surface de la Terre, par
exemple, est P = mgg,
où mg est sa masse gravitationnelle et g l'accélération
due à la gravitation locale.
Expérimentalement,
tous les corps en chute libre dans un même champ gravitationnel (en l'absence
d'autres forces comme la résistance de l'air) tombent avec la même accélération,
indépendamment de leur composition ou de leur masse. Considérons un objet
en chute libre sous l'action de la seule force gravitationnelle. La force
qui agit sur lui, selon la loi de la gravitation, est proportionnelle Ã
sa masse gravitationnelle (F =
mgg). Cette force,
selon la deuxième loi de Newton, cause une accélération qui dépend
de sa masse inertielle (F = máµ¢.a).
En égalant ces deux expressions pour la force, on obtient :
mg.g = máµ¢.a,
d'où : a = (mg
/ mᵢ).g. L'observation expérimentale
que l'accélération a est la même pour tous les corps dans un
champ gravitationnel donné g implique nécessairement que le rapport
mg / mᵢ doit être constant pour tous les corps.
En mécanique classique, on postule que ce rapport est non seulement constant
mais aussi égal à 1, en choisissant des unités appropriées. Ainsi,
la masse inertielle et la masse gravitationnelle sont considérées comme
identiques : máµ¢ = mg.
C'est une forme du principe d'équivalence (souvent appelée principe d'équivalence
faible).
Par conséquent,
en mécanique classique, ces deux propriétés distinctes en principe (résistance
à l'accélération vs. source et sensibilité à la gravité) sont traitées
comme numériquement égales et souvent désignées simplement par "la
masse" m. Cette égalité empiriquement vérifiée permet aux lois de Newton
(mouvement et gravitation) de décrire de manière cohérente les phénomènes
gravitationnels, où la force gravitationnelle (dépendante de la masse
gravitationnelle) est la cause de l'accélération (résistance dépendante
de la masse inertielle) et produit l'accélération universelle observée.
Les branches de la
mécanique classique
La mécanique classique
se divise en plusieurs branches, chacune correspondant à un aspect particulier
de l'étude du mouvement des systèmes physiques.
Cinématique.
La cinématique
est la branche de la mécanique qui étudie le mouvement des corps sans
se préoccuper des causes de ce mouvement, c'est-à -dire sans tenir compte
des forces qui le provoquent. Elle se concentre sur la description quantitative
du mouvement, en utilisant des concepts tels que la position, la vitesse,
l'accélération, le temps ou encore la trajectoire. La cinématique peut
être étudiée dans différents référentiels, comme les référentiels
galiléens pour les mouvements rectilignes ou les référentiels non galiléens
pour les mouvements curvilignes et les rotations. Elle peut être appliquée
à divers domaines, allant de la physique des particules aux mouvements
complexes des machines et des véhicules. Elle est couramment utilisée
comme première étape dans l'analyse des systèmes physiques avant d'introduire
les concepts de dynamique.
Dynamique.
L'introduction des
forces permet de passer à la dynamique, où les causes du mouvement sont
prises en compte. Elle repose essentiellement sur les lois de Newton et
permet de prévoir l'évolution d'un système à partir de ses conditions
initiales et des forces qui s'exercent sur lui. Parmi les forces classiques
figurent la gravitation (formalisée par la loi de l'attraction universelle),
les forces de frottement, les forces élastiques (comme celles d'un ressort),
ou les forces électromagnétiques dans certains contextes. La dynamique
trouve des applications dans de nombreux domaines, tels que l'ingénierie,
l'aéronautique, la construction de véhicules, et la compréhension des
phénomènes naturels comme les collisions, les chocs, et les mouvements
dans les champs gravitationnels.
Statique.
La statique est
consacrée à l'étude des systèmes en équilibre, c'est-à -dire lorsque
la somme des forces et des moments qui s'exercent sur un corps est nulle.
Elle se concentre sur les situations où les objets sont soit à l'état
de repos, soit en mouvement rectiligne uniforme, ce qui signifie qu'ils
ne subissent aucune accélération.
•
Première condition d'équilibre. -La somme des forces F agissant
sur un objet doit être nulle (∑F =
0).
Cela garantit que l'objet ne subit aucune accélération linéaire.
• Seconde
condition d'équilibre. - La somme des moments M (ou des couples)
agissant sur un objet doit également être nulle (∑M
= 0). Cela garantit que l'objet ne
subit aucune rotation ou torsion.
La statique est essentielle
notamment en ingénierie civile, en architecture et en mécanique. Elle
est utilisée pour analyser les structures telles que les ponts, les bâtiments,
et les poutres pour vérifier leur stabilité et leur sécurité; déterminer
les efforts internes dans les composants d'une structure, comme les tensions
et les contraintes; concevoir des systèmes de levage et de suspension,
comme des ponts suspendus ou des grues; optimiser la conception de machines
et d'appareils pour garantir leur stabilité et éviter les accidents.
Mécanique des
milieux continus.
La mécanique des
milieux continus traite du comportement des matériaux solides, liquides
et gazeux considérés comme des corps continus, c'est-à -dire des matériaux
dont la structure microscopique est négligée pour simplifier l'analyse.
Cette approche est particulièrement utile pour modéliser les phénomènes
macroscopiques tels que les déformations, les déplacements, et les transferts
de chaleur et de matière.
Plusieurs concepts
fondamentaux sont essentiels pour comprendre le comportement des matériaux
sous l'effet des forces. Citons, en particulier :
• Densité.
- Masse volumique qui représente la masse par unité de volume. Elle est
souvent exprimée en kilogrammes par mètre cube (kg/m³).
• Déformation.
- Modification de forme ou de taille d'un matériau sous l'effet d'une
force extérieure. Elle peut être mesurée par des changements dans les
longueurs, angles ou volumes initiaux.
• Contrainte.
- Mesure de la force appliquée sur une surface unitaire d'un matériau.
Elle peut être tensionnelle, compressive ou de cisaillement, et est exprimée
généralement en pascals (Pa).
• Solide.
- Matériau qui conserve sa forme et son volume sous l'effet de forces
externes, à condition que ces forces ne dépassent pas certaines limites.
Les solides peuvent subir des déformations temporaires ou permanentes.
• Fluide.
- Matériau qui ne résiste pas à un effort de cisaillement permanent.
Il inclut les liquides et les gaz, qui se déplacent facilement sous l'effet
des forces et prennent la forme du récipient qui les contient.
• Viscosité.
- Mesure de la résistance d'un fluide à couler. C'est une propriété
intrinsèque qui dépend de la structure interne du fluide et de ses interactions
moléculaires. Elle est exprimée en pascal-seconde (Pa·s).
• Pression.
- Force exercée perpendiculairement sur une surface par unité d'aire.
Elle est souvent exprimée en pascals (Pa) ou en bar dans certains contextes
pratiques.
• Écoulement.
- Mouvement continu d'un fluide dans un espace ou un conduit. Il peut être
laminaire
(flux régulier et ordonné) ou turbulent (avec des courants désordonnés
et des tourbillons).
Domaines d'application
:
Mécanique
des solides.
La mécanique des
solides s'intéresse aux déformations et aux contraintes dans les matériaux
considérés comme rigides, c'est-à -dire dont les dimensions ne changent
pas (ou peu) sous l'effet des forces. Elle comprend l'étude des rotations,
des moments d'inertie, des torseurs, et des équilibres dans les solides.
Elle inclut la mécanique des structures, la fatigue des matériaux et
la plasticité.
Mécanique
des fluides.
La mécanique des
fluides traite du comportement des liquides et des gaz, en mouvement ou
au repos. Elle étudie la pression, la viscosité, l'écoulement, les forces
de traînée et les équations de conservation adaptées aux milieux
déformables. Pour les fluides, on utilise des équations comme celles
d'Euler ou de Navier-Stokes, dont la complexité peut devenir considérable.
Thermomécanique
et théorie cinétique des gaz.
Faisant le lien
entre la thermodynamique et la mécanique classiques, la thermomécanique
est l'étude des interactions entre les mouvements mécaniques et les transferts
de chaleur dans les matériaux. La physique (ou thermodynamique) statistique,
via la théorie cinétique des gaz, modélise les gaz comme un grand nombre
de particules classiques en mouvement.
Acoustique.
L'acoustique est
la science qui étudie les ondes sonores, leur production, leur propagation,
leur réception, et leurs interactions avec les matériaux et les environnements.
Elle couvre une large gamme de sujets, allant de la perception humaine
du son aux applications techniques et industrielles, en passant par l'amélioration
des conditions acoustiques dans divers environnements. L'acoustique examine
comment le son est généré par des sources, telles que les instruments
de musique, les voix humaines, ou les appareils électroacoustiques. Elle
étudie comment les ondes sonores se propagent dans différentes médias,
comme l'air, l'eau, ou le sol, et comment elles sont influencées par la
température, la pression atmosphérique, et la composition du milieu.
L'acoustique analyse la manière dont le son est réfléchi, réfracté,
ou diffusé par des surfaces et des obstacles. Elle étudie comment le
son est absorbé par des matériaux ou comment il traverse des barrières.
Elle s'intéresse aussi comment le cerveau humain perçoit et interprète
le son (psychophysiologie du son, psychoacoustique, perception subjective
de la qualité sonore).
Mécanique céleste.
La mécanique céleste
applique les lois de la mécanique classique à des systèmes astronomiques.
Elle étudie les mouvements des corps célestes, tels que les planètes,
les satellites naturels, les comètes, les astéroïdes,
ainsi que les étoiles et les galaxies.
Cette discipline combine des concepts de la mécanique classique et de
l'astronomie pour analyser les interactions
gravitationnelles entre les objets célestes. Elle permet de comprendre
les orbites elliptiques des planètes autour du Soleil, les marées
causées par l'attraction gravitationnelle combinée de la Lune
et du Soleil, ainsi que les phénomènes plus complexes comme les résonances
orbitales et les perturbations gravitationnelles. La mécanique céleste
joue également un rôle central dans la planification des missions spatiales,
en permettant de calculer les trajectoires des vaisseaux spatiaux pour
des rendez-vous avec des objets célestes.
Mécanique analytique
La mécanique analytique
est moins une branche particulière de la mécanique, que le cadre de reformulations
de la mécanique classique plus générales et plus abstraites que la formulation
newtonienne à laquelle on a recouru ci-dessus. Ces reformulations sont
basées sur des principes énergétiques et variationnels (comme le principe
de moindre action), plutôt que sur les vecteurs
de force directement, et elles impliquent notamment le concepts de coordonnées
généralisés qui corresondent aux paramètres qui suffisent à décrire
complètement l'état d'un système mécanique dans une espace plus abstrait
(espace des phases).
La
mécanique analytique trouve ses racines dans les travaux de Joseph-Louis
Lagrange (1736-1813), qui a publié son traité fondateur Mécanique
analytique en 1788. Lagrange a introduit des formalismes mathématiques
qui permettent de reformuler les lois de la dynamique sans recourir explicitement
aux forces. Plus tard, William Rowan Hamilton (1788-1856) a développé
une version alternative de la mécanique analytique appelée formalisme
hamiltonien, qui est particulièrement utile pour étudier les systèmes
à plusieurs degrés de liberté.
Elle se décline ainsi
en mécanique (formulation) lagrangienne et hamiltonienne, et permet de
traiter efficacement les systèmes avec contraintes ou degrés de liberté
multiples.
• La
formulation lagrangienne, basée sur le concept de Lagrangien (différence
entre énergie cinétique et potentielle) et le principe de moindre action,
utilise des coordonnées généralisées et est très puissante pour les
systèmes avec contraintes.
• La formulation
hamiltonienne, reformulation de la mécanique lagrangienne basée sur
l'hamiltonien (somme de l'énergie cinétique et potentielle) et l'espace
des phases (position et quantité de mouvement), est fondamentale pour
la mécanique statistique et la mécanique quantique.
Formulation lagrangienne.
La
formulation lagrangienne de la mécanique classique est une approche puissante,
qui constitue un pilier essentiel pour comprendre la dynamique des systèmes
physiques, des particules classiques aux champs quantiques. Elle repose
sur le concept de lagrangien (ou fonction lagrangienne), qui encode dynamiquement
le comportement du système.
Le lagrangien (L)
est défini comme la différence entre l'énergie cinétique T et l'énergie
potentielle V du système :
L(q, ,
t) = T(q, ,
t) − V(q, ,
t)
où q désigne les
coordonnées généralisées (position du système), et
leurs dérivées temporelles (vitesses généralisées).
Le coeur de la formulation
lagrangienne est le principe de moindre action :
• Le système
évolue entre deux instants t1 et t2
selon une trajectoire qui rend stationnaire ou minimale l'action S, définie
par l'intégrale du lagrangien dans le temps :
De ce principe découle
l'équation d'Euler-Lagrange, qui décrit pour chaque coordonnée généralisée
qᵢ du système les équations du mouvement :

Cette formulation
présente plusieurs avantages :
• Elle
est indépendante des coordonnées, s'adapte naturellement aux systèmes
contraints et permet l'utilisation de coordonnées généralisées adaptées
à la géométrie du problème.
• Elle est invariante
sous changement de référentiel inertiel, ce qui la rend particulièrement
adaptée à la formulation de la relativité et à la transition vers la
mécanique quantique (via la formulation de Feynman).
• Elle met en évidence
les symétries du système et leur lien avec les lois de conservation (théorème
de Noether).
Formulation hamiltonienne.
La formulation hamiltonienne
de la mécanique classique est une reformulation équivalente, mais plus
abstraite, de la mécanique newtonienne et lagrangienne. Elle révèle
la structure profonde de la dynamique, met en lumière les symétries,
les conservations, et ouvre la voie à des formulations modernes en géométrie,
théorie
du chaos, et physique quantique.
Elle repose non plus
sur les coordonnées et les vitesses, comme dans la formulation lagrangienne,
mais sur les coordonnées généralisées qi​ et
les moments conjugués pi​. L'étude du mouvement
est transformée en un système d'équations
différentielles du premier ordre, appelées équations de Hamilton.
Le
hamiltonien.
La fonction centrale
de cette formulation est le hamiltonien H ou H(qi,
pi, t), qui est défini comme la somme de de l'énergie
cinétique T et de l'énergie potentielle V du système étudié :
H(qi,
pi, t) = T(pi) + V (qi,
t)
Dans un système à n degrés de liberté,
qi désigne les coordonnées généralisées (par
exemple, angles, distance, etc.), et pi désigne les
moments (quantités de mouvement) associés définis par

où L est le lagrangien
du système.
Equations
canoniques de Hamilton.
Les équations de
Hamilton décrivent l'évolution temporelle des variables de phase (qi,
pi), qui se déploient dans un espace appelé espace
des phases. Elles se présentent ainsi :

La première équation
exprime que la vitesse généralisée i
est proportionnelle au gradent de H par rapport à pi.
La deuxième équation exprime le changement temporel du moment généralisé
pi est proportionne au gradient de H par rapport Ã
qi, mais avec un signe opposé.
Relation
avec la mécanique lagrangienne.
Le hamiltonien peut
être obtenu à partie du lagrangien par une transformation appelée la
transformation
de Legendre :

Avantages
conceptuels et géométriques.
• La formulation
hamiltonienne rend explicite la structure
symplectique de la mécanique classique, une géométrie particulière
conservée au cours du temps, ce qui donne lieu à des lois de conservation
et à une grande stabilité mathématique.
• Elle est le point
de départ naturel de la mécanique statistique, qui décrit des systèmes
à N corps en termes de distributions sur l'espace des phases.
• Elle est aussi
la base formelle de la mécanique quantique canonique, où les variables
q et p deviennent des opérateurs soumis aux relations de commutation de
Heisenberg.
Limites de la mécanique
classique
Malgré son succès,
la mécanique classique n'est pas une théorie universelle et échoue dans
certaines situations extrêmes :
•
Aux
très petites échelle. - Pour les particules
atomiques et subatomiques, les effets quantiques deviennent dominants.
La mécanique quantique est
nécessaire pour décrire correctement le comportement des électrons dans
un atome, par exemple. Le concept de trajectoire
précise perd son sens à cette échelle.
• Aux
très grandes vitesses. - Lorsque la vitesse des objets approche celle
de la lumière dans le vide (environ 300 000 km/s), les prédictions de
la mécanique classique divergent de l'observation. La relativité
restreinte d'Einstein prend le relais, introduisant la dilatation du temps,
la contraction des longueurs et la dépendance de la masse à la vitesse.
• Dans
les champs gravitationnels très intenses. - Près des objets très
massifs (comme les trous noirs) ou à l'échelle cosmologique, la gravitation
ne peut plus être décrite simplement par la loi de Newton. La relativité
générale d'Einstein est nécessaire, décrivant la gravité comme une
courbure de l'espace-temps.
La mécanique classique
est donc une approximation de la nature, seulement valide dans le "régime
classique". Elle est une limite des théories plus modernes. La mécanique
quantique se réduit à la mécanique classique pour les systèmes macroscopiques
(grand nombre quantique). C'est le principe de correspondance. La
relativité restreinte se réduit à la mécanique classique pour les vitesses
faibles par rapport à celle de la lumière. La relativité générale
se réduit à la mécanique classique dans les champs gravitationnels faibles. |
|