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La
vitesse
est une grandeur physique vectorielle mettant en rapport un espace parcouru
par un mobile avec le le temps nécessaire à ce parcours. Dans le système
international (SI) des unités de mesures, elle s'évalue en m/s ou m.s-1
(mètres par seconde).
Expressions mathématiques.
Il convient de distinguer la vitesse moyenne
et la vitesse instantanée.
Vitesse
moyenne.
La notion de vitesse
moyenne (vmoy)répond à la question : "Si
l'objet avait maintenu un mouvement uniforme, quelle distance aurait-il
parcourue par unité de temps?". On aura alors : vmoy
= (rf−ri)/(tf−ti)
= Δr/Δt, où Δr est le déplacement (vecteur) et Δt est
la durée du mouvement.
Par
exemple, si un véhicule parcourt 150 km en 2 heures, le module de sa vitesse
moyenne est vmoy = 150 km/2 h = 75 km/h. La
vitesse moyenne ne donne aucune information sur les détails du mouvement.
Ainsi, une vitesse moyenne de 75 km/h ne dit pas si le véhicule roulé
à vitesse constante ou s'il s'est arrêté dans les embouteillages.
Vitesse
instantanée.
Pour décrire le
mouvement avec précision, il faut connaître la vitesse à chaque instant.
C'est la vitesse instantanée, qui est la limite de la vitesse moyenne
calculée sur un intervalle de temps infiniment court. Elle représente
la rapidité et la direction du mouvement à un instant précis. Mathématiquement
la vitesse instantanée correspond à la dérivée du vecteur position
r(t)
par rapport au temps :
v = lim Δr/Δt
= dx /dt
Δt→0
Sur un graphique
de la position en fonction du temps (r(t)), la vitesse instantanée
à un point est la pente de la tangente à la courbe en ce point.
Lle
compteur de vitesse d'une voiture, par exemple, indique la vitesse instantanée,
la vitesse à l'instant t.
La vitesse en coordonnées
cartésiennes.
Pour un mouvement
en 3D (espace euclidien 3),
le vecteur position s'écrit, dans un repère orthonormé (O, i,
j,
k)
: r(t) = x(t)i + y(t)j +z(t)k. Le vecteur vitesse
est alors : v(t) = dr/dt = (dx/dt)i + (dy/dt)j
+ (dz/dt)k = vxi +vyj
+ vzk. Sa norme (vitesse scalaire) est : v
=IIvII = √ (vx² + vy²+vz²).
La vitesse angulaire
(pour les mouvements circulaires).
Pour un objet en
rotation ou en mouvement circulaire, on dénit la vitesse angulaire, qui
est l'angle θ balayé par unité de temps et se mesure dans le système
international en radians par seconde (rad/s). La vitesse angulaire moyenne
est ωmoy =Δθ/Δt; la vitesse angulaire
instantanée est ω = dθ/dt. Pour un mouvement circulaire de rayon
R, la relation avec la vitesse est v = Rω.
Importance du
concept en mécanique.
En cinématique,
la vitesse est la grandeur de base pour décrire tout mouvement. En dynamique,
le taux de variation de la vitesse par rapport au temps (l'accélération)
est liée aux forces par la deuxième loi de Newton
(F = ma). par ailleurs, on peut définir l'énergie
cinétique (l'énergie due au mouvement) d'un corps directement en fonction
de la vitesse et de sa masse : Ec = 1/2mv².
La vitesse des
ondes.
Différentes notions
de vitesse sont associées aux ondes. Elles dépendent du type d'onde,
du milieu traversé, et des conditions physiques spécifiques.
• La
vitesse de phase est la vitesse à laquelle une crête ou un point
particulier d'une onde se déplace dans le temps. Elle est indépendante
de l'amplitude de l'onde et ne dépend que de la fréquence de l'onde et
des propriétés du milieu.
• La vitesse
de propagation est ordinairement utilisée comme synonyme de vitesse
de phase dans le cas des ondes simples. Cependant, elle peut également
désigner la vitesse à laquelle l'onde se propage dans un milieu, qui
dépend de la densité et de la rigidité élastique du milieu.
• La vitesse
de groupe est la vitesse à laquelle l'énergie ou l'information se
propage dans une onde. Elle est différente de la vitesse de phase, surtout
pour les ondes composées de plusieurs fréquences, comme dans le cas des
ondes cohérentes.
• Pour les ondes
électromagnétiques, la vitesse de propagation dans le vide est constante
et égale à la vitesse de la lumière (c = 299 792 458 m/s). Dans un milieu
matériel, cette vitesse est réduite en raison de l'interaction des photons
avec les particules du milieu.
La
vitesse de la lumière dans le vide, généralement notée c, est une
constante universelle fondamentale en physique. Cette vitesse joue un rôle
central dans la théorie de la relativité restreinte d'Einstein et constitue
une limite supérieure pour la propagation d'informations et d'énergie
dans l'univers.
+ La
découverte de la vitesse de la lumière a été progressive. Initialement,
Galilée tenta de mesurer la vitesse de la lumière, mais sans succès,
car elle est si élevée qu'il n'était pas possible de détecter un retard
dans sa propagation. C'est Christiaan Huygens qui, au XVIIe
siècle, proposa que la lumière se propageait sous forme d'ondes, une
idée qui fut confirmée par des expériences ultérieures. En 1676, Ole
Rømer mesura pour la première fois la vitesse de la lumière indirectement
en observant les éclipses de Jupiter. Il remarqua que le retard dans ces
éclipses variait selon la position de la Terre par rapport à Jupiter,
ce qui permit de conclure que la lumière avait besoin de temps pour parcourir
les distances interplanétaires. À la fin du XIXe
siècle, Albert Michelson et Edward Morley mirent en évidence que la lumière
se propageait à la même vitesse, indépendamment du mouvement de la source
ou du récepteur, ce qui mit en crise la notion de milieu éthéré, supposé
être la substance invisible remplissant l'espace. Dans la théorie de
la relativité restreinte d'Einstein, publiée en 1905, la vitesse de la
lumière est considérée comme une constante absolue, indépendante du
référentiel. Cette théorie introduit des concepts tels que la dilatation
du temps et la contraction des longueurs, qui modifient notre perception
de l'espace et du temps en fonction de la vitesse relative des objets.
Dans un milieu matériel,
la vitesse de la lumière diminue en raison de l'interaction des photons
avec les particules du milieu. La vitesse effective de la lumière dans
un matériau est donnée par v=c/n​, où n est l'indice de réfraction
du matériau. La vitesse de la lumière influence également de nombreux
phénomènes optiques, tels que la réflexion, la réfraction, la diffraction
et la dispersion. La vitesse de la lumière intervient dans la comréhension
des interactions entre la lumière et la matière. Elle est, de plus, intimement
liée à la structure de l'univers, impliquée dans la formation des structures
cosmologiques, et la propagation de l'influence des étoiles et galaxies
lointaines.
Pour certaines ondes,
comme celles dans les milieux dispersifs, la relation entre la vitesse
de phase et la vitesse de groupe peut être complexe, conduisant à des
phénomènes tels que la dispersion, où différentes composantes de fréquence
d'une onde se propagent à des vitesses différentes.
Astronomie et
cosmologie.
Le concept de vitesse
en astronomie et en cosmologie revêt des
significations et des interprétations différentes selon le contexte :
Vitesse
en astronomie classique.
En astronomie locale
(Système solaire, étoiles proches), la vitesse est définie comme en
mécanique newtonienne : v = dr/dt, où r est la position
d'un objet dans un repère inertiel (couramment centré sur la centre de
la Terre, sur le Soleil, sur le barycentre du Système solaire, sur le
centre de la Galaxie, etc.). On décompose alors la vitesse en deux composantes
: vr, la vitesse radiale, qui est la composante
de la vitesse le long de la ligne de visée (mesurée via l'effet Doppler),
et vt, la vitesse tangentielle, qui est la
composante perpendiculaire à la ligne de visée (mesurée via le mouvement
propre et la distance). La vitesse spatiale v est la somme vectorielle
deux : v = vr + vt.
Exemples
: la Terre orbite autour du Soleil à ~30 km/s; le Soleil se déplace dans
la Voie lactée à ~230 km/s par rapport au centre galactique. Les étoiles
ont des vitesses relatives typiques de quelques dizaines à centaines de
km/s par rapport au Soleil.
Vitesse
en relativité restreinte.
En relativité restreinte,
la vitesse de la lumière dans le vide c ≈ 3×105
km/s est une limite supérieure pour tout objet massif ou information.
Aucun objet ne peut dépasser c dans un espace-temps plat. Il s'ensuit
que les lois physiques s'expriment de façon différente pour des observateurs
placés dans des repères intertiels en mouvement relatif. Ansi, contrairement
à la mécanique classique, les vitesses ne s'additionnent pas linéairement
: v = (V1+V2) / (1 + v1v2/c²).
La vitesse radiale
est déduite de décalages spectraux en tenant compte des effets relativistes
: ​λobs / λémis​ ​=
√((1 + v/c) / (1 - v/c​)), pour mouvement radial).
Cas
particuliers et paradoxes apparents.
Dans les quasars
ou microquasars, des jets de plasma sont éjectés à des vitesses proches
de c . On observe parfois une vitesse superluminique apparente due à un
effet de projection (l'objet se déplace presque vers nous à v ≈ c).
Vitesse
en relativité générale et cosmologie.
Ici, le concept
de vitesse devient subtil, car l'espace-temps lui-même est dynamique.
On définit :
• La
vitesse propre qui est la vitesse d'un objet par rapport au fluide
cosmologique local (c'est-à -dire par rapport à l'expansion de l'Univers).
Elle est due au champ de gravitation local (amas, galaxies, etc.) et est
typiquement < 1000 km/s.
• La vitesse
de récession due à l'expansion cosmique. Dans l'univers en expansion
(métrique de Friedmann-Lemaître-Robertson-Walker), la distance entre
deux objets non liés gravitationnellement augmente avec le temps : D(t)
= a(t).χ, où a(t) est le facteur d'échelle et χ est
la distance comobile (fixe). La vitesse de récession est alors : vrec​
= dD/dt = (t).χ=
H(t).D(t), avec H(t) = å/a le paramètre de Hubble.
Loi
de Hubble : vrec​ ≈ H0​⋅D
(pour distances modérées).
À grande distance,
vrec​ > c est possible sans violer la relativité,
car ce n'est pas une vitesse locale dans un espace-temps plat, aucune information
ou matière ne se déplace localement plus vite que c, et c''est l'expansion
de l'espace qui sépare les objets. Par exemple, les galaxies au-delÃ
de l'horizon de Hubble (D > c/H0​ ≈ 14 milliards
d'années-lumière) s'éloignent plus vite que c.
Pendant l'inflation
(très tôt dans l'Univers), l'espace s'est étendu exponentiellement en
un temps très court. Les vitesses de récession associées étaient énormes,
bien au-delà de c, mais encore une fois, sans violation de la relativité.
Notons par ailleurs
que le décalage vers le rouge (redshift z ) des objets lointains n'est
pas dû à un mouvement Doppler classique, mais à l'expansion de l'espace
pendant que la lumière voyage : 1+z = a(tobs​)/a(témis​)​.
On peut interpréter ce redshift comme une vitesse de récession, mais
ce n'est qu'une analogie utile à faible z. |
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