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Le Kharezm, Kharizm,
Khowareszm ou Choarism porte ce nom depuis l'Antiquité. Au IVe
siècle av. J. C., Hérodote cite les Choarismiens
dans la seizième satrapie de l'empire des Perses, avec les Sogdiens,
les Parthes et les Ariens. Ils figuraient
dans l'armée de Xerxès sous les
ordres de leur prince. Quand Alexandre
conquit la Sogdiane ,
Pharasmane, roi des Chovarismiens, vint à Zariaspa lui faire hommage.
On cite ce peuple, classé parmi les Scythes, avec les Sogdiens,
les Dahes, les Massagètes ; il semble que ce fussent déjà
des cavaliers nomades, dominant l'oasis riveraine de l'Oxus (Amondaria).
Hécatée avait parlé de leur cité de Chorasmia.
La région comprise entre l'Oxus on Djihon (Gihon), la mer Caspienne
et le Nord de la Perse eut d'ailleurs une histoire commune, disputée
entre Iraniens et Touraniens ,
agriculteurs sédentaires et pasteurs nomades. Les Parthes, les Perses ,
les occupants successifs de la Bactriane
se la disputèrent, perpétuellement menacés par les
peuples du Turkestan ,
Au VIe siècle,
le khaqân des Turks
était maître du Kharezm. Les Arabes le conquirent à
la fin du VIIe
siècle. Merv, Meched, Nichapour furent alors de brillants
centres de civilisation. Le Kharezm se constitua en unité politique
au XIe siècle,
lors de l'affaissement du califat. II avait été conquis dans
la première moitié du siècle par les Turks
Seldjoukides. A la fin, Anouchtekin, esclave
d'un échanson de la cour, lui succéda et reçut le
gouvernement du Kharezm. Son fils, Mohammed Kothbeddin, lui succéda;
il profita des troubles du règne de Barkijarok pour s'implanter
solidement avec le titre de chah; il s'attacha la population et tint une
cour brillante. Son fis Aziz se détacha tout à fait des Seldjoukides
et se rendit indépendant du sultan Sandjar, dont la ruine acheva
d'assurer son indépendance.
Les guerres civiles des Seldjoukides permirent
à Aziz et à son fils II-Arslan (mort en 1172)
de s'agrandir et de s'emparer de presque tout l'Iran. Les guerres civiles
des deux fils d'Il-Arslan, Alaeddin Takach et Mohammed Sultanchah enrayèrent
ces progrès. Au bout de vingt ans; le premier l'emporta et reprit
les conquêtes. Il vainquit les atabeks (administrateurs)
qui supplantaient les Seldjoukides, s'empara des provinces de Rei, Aderbaïdjan,
Hamadan, Ispahan
et mit fin à la domination des Seldjoukides en Perse. Le fils de
Takach, Mohammed Kothbeddin (1206-1220),
fut le dernier et le plus grand des princes kharezmiens, amis éclairés
des lettres et des arts. Son empire s'étendait du Syr-Daria au golfe
Persique ,
sur presque toute la Perse et la moitié de l'Afghanistan![](btimc.gif) .
Habile et brave, il pourchassa les Assassins
( Ismaéliens )
qui avaient poignardé son vizir, puis se tourna contre les Ghourides
qui appuyaient son neveu révolté. Il mit fin à cette
dynastie et se trouva maître du pays jusqu'à l'Indus et du
centre de l'ancien empire des Ghaznévides.
Il invite alors le calife de Bagdad
à lui octroyer les mêmes titres et droits qu'aux Bouydes et
aux Seldjoukides. Alnasir refusa de confier sa personne et sa capitale
au protecteur des chiites de Perse.
Mohammed réunit alors une assemblée
d'ulémas qui proclamèrent commandeur des croyants un descendant
d'Ali, l'imam Ala Almoulk de Tirmed et le fit reconnaître
dans ses Etats. Mohammed s'avança vers l'Ouest, vainquit l'atabek
de Fars et l'Euzbeg d'Azerbaïdjan, défenseurs d'Alnasir (1217).
Vainement ce dernier voulut le fléchir. Il ne fut sauvé que
par un hiver précoce qui fit périr dans les montagnes l'armée
kharezmienne harcelée par les Kurdes et les Turks. Mohammed rassembla
une autre armée dans la Transoxiane ;
mais, à ce moment, il entra en conflit avec un autre fondateur d'empire,
Gengis Khan ( L'Empire
gengiskhanide). Il eut l'imprudence de refuser satisfaction pour le
meurtre de quelques marchands tatars. Quand l'armée mongoleparut
sur l'Iaxarte (Sir-daria), le Kharezmien n'osa risquer son empire en une
bataille. Il mit de fortes garnisons dans ses places fortes, Tachkent,
Bokhara, Khodjend, Otras, Samarcande ,
etc., espérant user l'élan des nomades de l'Asie centrale.
Mais les ingénieurs de Gengis prirent les villes une à une,
Le chah, qui concentrait ses forces à l'Est de son empire, y fut
bientôt traqué; Balkh ,
Merv, Hérat ,
Nichapour furent emportées et saccagées. Suivi à la
piste, il s'enfuit dans le Mazendéran, puis dans un flot de la mer
Caspienne (Abeskoun) où il mourut, après avoir appris la
capture de sa famille, le massacre de ses fils dont deux seulement survécurent,
Djelaleddin Mankherni et Tatar Chah. Le premier était un héros
qui opposa aux Mongols une résistance désespérée.
La Perse avait été dévastée comme la Transoxiane
et la férocité des vainqueurs y ruina Ia brillante civilisation
du califat. Djelaleddin sortit des déserts du Mekran, rassembla
à Ispahan
ses partisans et s'établit dans les montagnes du Caucase
et de la Perse
septentrionale (Géorgie
et Azerbaïdjan) d'où il guerroya contre les hordes mongoles
et les princes seldjoukides. Son centre était la forteresse d'Ichlat.
Après une vie d'aventures glorieuses, il fut vaincu et assassiné
dans sa fuite par un Kurde (août 1231).
Les débris des troupes kharezmiennes passèrent en Syrie où
elles se rendirent redoutables aux Chrétiens .
Le Kharezm suivit, avec la Perse, la destinée
de l'empire des Mongols. Définitivement
conquises par Houlagou, ces régions
furent soumises jusqu'en 1346 à
ses descendants. Ces Mongols furent bientôt absorbés par l'élément
persan. Mais, en 1372, Hosein Sofi
entra en lutte avec Timour; ce fut une
terrible revanche des Turks. Timour, parti
de Bokhara, prit Ket, capitale de son adversaire, et imposa la paix à
son frère et successeur lousouf dans Ourgendj (1372).
Ce ne fut qu'à la cinquième campagne (1388)
que le Kharezm fut définitivement soumis; le vainqueur procéda
alors à la reconstruction des cités détruites. Sous
ses successeurs, le Kharezm eut un siècle de bien-être tranquille.
En 1484, la Perse l'annexa. Mais les
Khiviens étaient maintenant de fidèles sunnites
(musulmans
orthodoxes), réfractaires à la domination des chiites .
Ils appelèrent contre eux un Turk, Ilban, qui chassa les Persans;
ce fut le premier khan du peuple des Ouzbeks qui désormais seront
les maîtres du pays (1512).
Au XVIIe
siècle, les Kharezmiens entrent en relations avec les
Russes, les successeurs des Khazares et des Mongols, au Nord de la mer
Noire. Les relations s'établirent par l'intermédiaire des
Cosaques et de
leurs atamans, Netchaï et Chemaï. Plus tard, le khan de Khiva
Chanias pria Pierre le Grand de l'accepter pour
vassal. Un ukase du 30 juin (ancien style) 1700
fit droit à ce désir. L'investiture fut donnée à
Arab Mohammed, son successeur (1703).
Une ambassade khivienne se rendit à Pétersbourg (1714);
la prince Bekovitch Tcherkaski se rendit à Khiva, mais un revirement
avait eu lieu et son expédition échoua. Son escorte fut massacrée
et il fut écorché vif (1717).
Au milieu du XVIIIe
siècle, des Kirghiz de la Petite Horde se rendirent maîtres
de Khiva et le restèrent jusqu'en 1792,
où ils furent expulsés par un Ouzbek, Mehemed Emin Inag,
fondateur de la dynastie qui restera en place jusqu'à la révolution
soviétique.
Les successeurs de Mehemed Emin Inag, Isakar-Khan
(1800-04),
Mehemed Rehim (1804-26),
Allahkouli Khan (1826-41),
guerroyèrent contre les khans de Boukhara, les Turkomans Iamoudes
et les Karakalpaks. Le dernier remporta un grand succès contre les
Russes. En 1839, l'expédition
du général Pérovski, motivée par les querelles
des Kirghiz (sujets russes) et des Ouzbeks, ne put franchir le désert;
de ses 4413 hommes (accompagnés de 10 000 chameaux), le quart périrent,
et il ne ramena guère que le tiers de ses forces à Orenbourg.
Une nouvelle tentative de Pérovsky en 1853-54
échoua également, bien qu'il eût pu pénétrer
jusqu'à l'oasis de Khiva. Rehimkouli Khan (1841-43),
Mehemed Emin Khan (1843-55),
Abdullah Khan (1835-56),
Kantlory Mourad Khan (1856), Seid Mehemed
Khan (1856-68),
régnèrent ensuite, sans que nul incident se détache
dans leurs guerres contre Boukhara, la Perse et les Turkomans. Rehim Khan,
fils de Seid Mehemed, accentua encore l'hostilité envers la Russie,
ne cessant d'exciter contre elle les Kirghiz, refusant de mettre un terme
aux razzias de ses nomades en territoire russe et de rendre les sujets
du tsar faits prisonniers.
Une expédition décisive fut
alors entreprise. Le général Kaufmann, gouverneur du Turkestan ,
la fit avec 12 000 hommes par trois routes à la fois, venant de
Tachkent, d'Orenbourg et des bords de la Caspienne. Les Khiviens furent
battus à Mandyk le 20 mai, le khan s'enfuit et sa capitale
fut occupée. ll dut se soumettre à la merci du tsar. Celui-ci
le rétablit, mais en lui adjoignant un conseil de trois Russes et
trois Khiviens et en soumettant à la ratification du général
Kaufmann les décisions importantes. L'esclavage fut aboli, 3000
Persans renvoyés dans leurs foyers. Les Turkmènes continuèrent
la résistance, refusant de payer la contribution de guerre de 300
000 roubles qui leur avait été imposée. Le général
Golovatchev les réduisit. La traité définitif de protectorat
a été signé le 12 août entra la Russie et le
khan de Khiva.
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Le
Kharezm et les khanats ouzbeks.
Les
khanats Ouzbeks
Le khanat de Khiva.
Héritier direct du Kharezm, le
khanat de Khiva a pu continuer d'exister sous la domination russe,
au prix de certaines concessions. Il dut céder en particulier toutes
ses possessions de la rive droite de l'Amou-Daria et du delta jusqu'au
Taldik; la frontière occidentale fut fixée au lit de l'Ouzboï.
Le khan s'engagea à payer en vingt annuités une indemnité
de guerre de 2 200 000 roubles. Les sujets russes peuvent par ailleurs
commercer dans le khanat sans être assujettis à d'autres taxes
que les indigènes.
A cette époque, la population se
divise en deux groupes nettement tranchés, les nomades et les sédentaires,
les Turks et les Iraniens. L'élément sédentaire comprend
les Tadjiks, d'origine iranienne, parlant un dialecte persan; on les désigne
sous le nom de Sartes ou Tat; ils forment la majorité de la classe
agricole et commerçante; depuis la fin du siècle XVIIIe
siècle, ils ont repris le dessus sur les conquérants
et ils occupent les places les plus importantes. Certains ont adopté
la langue turque ( Les langues altaïques ).
Les Perses, esclaves ou descendants d'esclaves enlevés dans des
razzias, étaient nombreux avant la conquête; les Russes en
ont libéré des milliers. Les Ouzbeks, d'origine turque, sont
mélangés aux iraniens; ils forment l'élément
dominant, la classe guerrière; le khan de Khiva est ouzbek. Arrivés
vers la fin du XVe
siècle; ils sont presque complètement sédentaires,
cultivant la terre; cependant en été ils vivent sous la tente
au milieu de leurs troupeaux. Des quatre tribus ouzbeks, celle de Koungrad,
à laquelle appartient la famille du khan, est demeurée à
peu près pastorale et nomade; celle des Ouïgours
a été à peu près exterminée.
Les Turkmènes forment la grande
majorité de la population nomade. Ils ne reconnaissaient que
nominalement la souveraineté du khan de Khiva avant la conquête
russe. On évalue leur nombre dans les limites actuelles du khanat
à 209 000. En été, ils errent dans les steppes de
l'Oust-oust; en hiver, ils se cantonnent dans des habitats déterminés
selon les tribus : les Iomoudes (Baïram-Ali) entre le Khazabad et
le Laoudan; les Alilis, de même; les Tchoudors entre Kounia-Ourgendj
et Khodjeili; les Emralis à lhali; les Atas sur la rive droite (russe)
de I'Amou-daria. Ce sont les cinq principaux clans; ajoutez quelques milliers
de Goklans, qui habitent auprès des Iomoudes; ceux-ci sont les plus
nombreux. Les Turkomans vivaient jadis non seulement des produits de leurs
troupeaux, mais aussi de brigandage. Les Russes ont mis un terme à
leurs rapines. Leurs femmes fabriquent des tapis renommés.
Leur régime est patriarcal; l'autorité appartient aux "anciens"
(aksakal).
Les Karakalpaks (de langue kirghiz), au
nombre d'environ 5000, vivent aux environs de la mer d'Aral ,
vers Koungrad, Khodjeili, Kiptchak; beaucoup sont devenus à demi
sédentaires comme les Ouzbegk ; ils sont moins belliqueux que ceux-ci,
qui les opprimèrent souvent. Aux environs du lac Sari-Kamich vivent
quelques milliers de. Kirghiz proprement dits.
Le gouvernement est un despotisme héréditaire;
mais le khan, contrôlé par le résident russe, ne peut
plus en abuser cruellement comme autrefois. Il a dû se reconnaître
« l'humble serviteur de l'empereur de toutes les Russies »,
concéder aux Russes la libre navigation du fleuve, des terrains
pour leurs entrepôts, s'engager à leur payer 2 200 000 roubles,
pour lesquelles ils ont hypothèque sur son pays. En principe, il
est maître du sol. Il gouverne avec l'aide de conseillers ouzbeks,
les ataliks; d'un ministre sarte, le mehter; d'un chef spirituel,
le nakib, etc. Le revenu annuel est d'environ 400 000 roubles. Les
Turkmènes ne payent aucune taxe. Les impôts sont pour un tiers;
l'impôt foncier payé en nature, une capitation payée
par famille et des taxes sur le commerce. La monnaie locale a pour base
le tilla d'or ; il se divise en 14 abassi de 2 tianie (tenga), en argent;
le tenga (démonétisé en 1895)
se divise en 40 puls de cuivre. On emploie aussi les monnaies russes, persanes
et bokhariennes et les ducats hollandais.
.
Nous avons indiqué les principaux
produits agricoles. L'industrie est faible : poterie, tapis, cotonnades,
soieries. Le commerce a pour principaux objets les grains, les peaux de
mouton, la soie, le coton. Le khanat n'a pas de routes entretenues, mais
de simples pistes. Les principales localités sont la capitale Khiva
et Iani-Ourgendj (3000habitants) qui a éclipsé Kounia-Ourggendj,
capitale du Kharezm avant l'invasion des Ouzbeks; citons ensuite Khazasp,
Khanki, Gourlen, Koungrad, Khodjeili, Iliali, Chahabad, Khazabad, etc.
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Un
coin du marché de Boukhara, au début du XXe siècle.
Le khanat de Boukhara.
Le khanat de Boukhara était un
Etat asiatique du Turkestan ,
le seul qui ait conservé un semblant d'autonomie, après que
le khanat de Khiva soit devenu un protectorat russe. Le gouvernement y
était une monarchie despotique, mais l'émir ou Khan était
en fait un vassal de la Russie; il a dû abolir l'esclavage dans ses
Etats; sa petite armée est instruite à la russe. Ce khanat
était compris entre le Turkestan russe au Nord, le Turkestan chinois
à l'Est, le plateau de Pamir, l'Afghanistan![](btimc.gif)
et la territoire Transcaspien (russe) au Sud. II se déroulait sur
la rive droite de l'Amou-Daria presque depuis sa source jusqu'au 41°
latitude Nord environ. Sa superficie était à 240 000 km²,
avec le Karategin, annexé en 1877;
sa population était au début du XXe
siècle de 2 310000 personnes.
La
partie haute du pays, c. -à-d. le bassin supérieur de l'Amou-Daria,
est montagneuse et bien arrosée; à mesure qu'on descend vers
la mer d'Aral ,
l'eau manque; le Zarafchan n'atteint même pas l'Amou-Daria et s'arrête
au lac Dengiz. Le climat est sec, très rigoureux en hiver, très
chaud en été. Le long des cours d'eau le sol est très
fertile, donne toutes les céréales, des fruits
(vin, figues, grenades, melons, tabac), sans parler du chanvre, du coton
et de la soie; les moutons à fourrure brune et à laine frisée,
les chèvres à soie âne, les chevaux sont nombreux et
réputés; le chameau est la bête de somme la plus employée.
La population du Khanat de Boukhara a des
origines bien diverses: les Ouzbeks, composante conquérante à
laquelle appartenait le Khan étaient environ 200 000. Si on y rattache
les nomades appartenant à d'autres populations turques, ils formaient
la moitié de la population totale; les Tadjiks, qui appartiennent
au groupe linguistique iranien, étaient cultivateurs et artisans;
on évaluait leur nombre à 600 000 au moins; restaient environ
50 000 Kirghiz, 30 000 Turkmènes, des Karalpaks, des Hindous, des
Afghans, des Arabes, des Juifs, des Tsiganes. Les progrès de la
Russie ont développé le commerce (près de 60 millions
par an avec la Russie à la fin du XIXe
siècle).
Le Khanat de Khokand
et le Ferghana.
Khokand ou Kokan est une ville du
bassin du Ferghana (Turkestan ),
sur le Karasou, affluent du Syr-Daria, à 400 m d'altiltude; Avec
54 043 habitants, elle était à la fin du XXe
siècle la cité la mieux aménagée
de l'Asie centrale : belles et larges rues, vastes places, le bazar
le plus riche du Turkestan, entrepôt commercial le plus important
du Touran .
Le château bâti pour Khoudaïar, le dernier khan de Khokand,
est beau et bien décoré de peintures
sur bois, bois sculptés, briques émaillées.
La ville produisait des soieries, des bijoux, des cuivres repoussés,
etc.
Khokand a été jusqu'en 1876
la capitale d'un khanat. Le Ferghana avait suivi les destinées
du Turkestan, soumis aux Mongols, incorporé en 1511,
à l'empire de Tamerlan
dont le descendant le plus célèbre, Baber, né à
Andidjan, régna sur la contrée et en fut dépossédé
au commencement du siècle suivant. Khokand recouvra son indépendance
après la chute des Cheibanides, la conserva au temps des Achtarchanides,
mais fut attaquée par la dynastie de Mangit. L'émir Naasoum
et son petit-fils Masrullah essayèrent de conquérir Khokand
où Mehemed AIi se défendit vigoureusement.
Au XVIIIe
siècle, la contrée s'est trouvée plus ou
moins tributaire des Chinois jusqu'à ce que, vers 1835,
Mad-Ali, devenu puissant, eût affaire à Nasr-Oullah, émir
de Bokhara, dont les intrigues provoquèrent une série de
révolutions intestines. A partir de 1841,
la guerre fut continuelle et ne finit que par l'intervention des Russes.
Khoudaïar, qui avait transféré sa résidence à
Samarcande, se vit enlever par les Russes
Turkestan ,
Tchemkend, Tachkent (1864). L'émir
de Boukhara vint à la rescousse et installa Khoudaiar dans l'Est
du Ferghana. Mais il fut battu par les Russes à Jiidchar (20 mai
1866) et contraint de leur céder
la vallée du Syr-Daria à partir de Mehrem et de leur payer
une indemnité de guerre. Vassal du tsar, il ne conserva que l'administration
intérieure du khanat.
En 1871,
Khoudaïar, khân de Khokând pour la troisième fois,
se montra trop ami des Russes, au juger des Kiptchaks et des Kirghiz, qui
à la suite de ses exactions invitèrent son fils Nasr-Eddin
à proclamer la guerre sainte et à détrôner son
père. La révolution éclata le 25 juillet 1875.
Khoudaïar se réfugia sur le territoire russe; son fils fut
proclamé khân et la guerre déclarée. Il attaqua
les Russes; ceux-ci le battirent à Telian, prirent Machram et Khokand;
il fut obligé de leur céder la rive droite du Syr-Daria jusqu'au
Naryn. La population continua de résister; Abdur-Rahman, qui avait
élevé Nasreddin, fit proclamer khan Poulat Beg; mais tous
deux furent pris à Andidjan (20 janvier 1876)
et Nasreddin restauré par les Russes. Mais il redevint le jouet
du parti national et le 3 mars le tsar en finit en décrétant
l'annexion du khanat de Khokand au gouvernement général du
Turkestan, dont il forma la province de Ferghana. Le général
Skobelev, à la suite d'une campagne contre les Kirghizes récalcitrants
de l'Alaï, élargit ensuite la frontière jusqu'aux les
Pamirs. Le Ferghanah à partir de cette date est divisé administrativement
en 6 districts : Kokân (y compris l'ancien district d'Isfaïram),
Marghelan, Andidjan, Och, Namangan et Tchoust. (A.-M. B.
/ E. Blochet). |
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