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Gengis Khan
est un conquérant mongol
(Les Hégémonies mongoles),
né en 1162, mort le 18 août 1227, que les historiens étrangers nomment
Djengis Khan, Genghis Khan, Genchizcan, Gentchiscan, Tching-ki-se Ko-ban,
etc., en réalité en mongol Tchinguiz Khan (le puissant khan),
titre qui lui fut donné en 1206. Son nom était Temoutchin ou Témoudjin
(meilleur fer); il lui fut choisi par son père Yissougaï en souvenir
d'une victoire qu'il avait remportée en 1155 sur deux chefs tatares dont
l'un se nommait Temoutchin Oga. Il naquit près du Deligoun Bouldac, montagne
près de l'Onan, d'Ouloun Eke, l'une des femmes de Yissougaï Bahadour.
Lorsque Yissougaï mourut, Temoutchin n'avait que treize ans, et, de chef
de quelques hordes éparses, il allait se rendre, lui et ses successeurs,
maître de ce vaste continent asiatique, s'étendant de la mer de Chine
jusqu'à la Caspienne et débordant même sur l'Europe. Abandonné par
quelques-unes des tribus soumises par son père, Gengis trouva un courageux
appui en sa mère, qui, après un combat heureux, réussit à rallier quelques-uns
de ceux qui voulaient délaisser le fils de Yissougaï. Une première victoire
avec treize mille hommes sur les Taïdjoutes, au nombre de trente mille,
sur les bords de la Baldjouna, affluent de l'Ingoda, fut souillée par
d'abominables cruautés; Temoutchin fit jeter ses prisonniers dans quatre-vingts
chaudières d'eau bouillante. D'autre part, le chef des Kéraïtes, le
nestorien (Nestorius)
Oung Khan, lui rendait visite en 1196; ils marchèrent ensemble l'année
suivante contre la tribu Bourkine, puis contre les Merkites que Oung Khan
acheva seul de battre en 1198. De nouveau les alliés (1199) se réunirent
contre les Naïmans, mais la défection d'Oung Khan obligea Temoutchin
à la retraite.
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Gengis
Khan.
Oung Khan, poursuivi à son tour par les
Naïmans, fit appel à Temoutchin, qui envoya des troupes à son aide et
reprit le butin déjà fait par l'ennemi. Une nouvelle défaite des Naïmans
par le frère cadet de Temoutchin et une victoire de celui-ci et de Oung
Khan sur les Taïdjoutes (1200) alarmèrent les tribus mongoles restées
indépendantes; elles formèrent sur les bords de la Toula une ligue contre
Temoutchin et élirent comme grand khan (Gour Khan) Techamouca, chef de
la tribu des Kiyates Bourkines (1201), mais Temoutchin, prévenu, mit leur
chef en fuite. Des projets de mariage manqués amenèrent entre Oung Khan
et Temoutchin une certaine inimitié; attaqué par les Kéraïtes (1203),
ce dernier fut battu, obligé de prendre la fuite et de se retirer près
de la Baldjouna; ayant réuni de nouvelles troupes, il envoya à Oung Khan
un message lui rappelant les services qu'il lui avait rendus et lui offrant
de mettre fin à leurs différends. D'autres conseils prévalurent. Temoutchin
ne tarda pas à prendre sa revanche, surprit et mit en fuite Oung Khan
entre la Toula et le Keroulen dans les Tchetchehr Oudour; le chef des Kéraïtes
fut assassiné chez les Naïmans et son royaume de la sorte conquis par
Temoutchin (1203). Les Naïmans et leur chef Tayang subirent le même sort
(1204). A la mort de Tayang, un Ouïgour
nommé Ta-tong-ko, amené à la cour de Gengis, apprit aux princes de sa
famille les caractères ouïgours que les Mongols employèrent jusqu'Ã
l'époque de Koubilaï.
Les Merkites furent soumis; maître enfin des hordes tartares qui l'environnaient,
Temoutchin envahit le Tangout ou Hia (1205) (L'histoire
du Tibet);
ce n'était qu'un essai préliminaire.
Chef désormais de presque toutes les
tribus tatares, Temoutchin, âgé de quarante-quatre ans, les convoqua
au printemps de 1206, près des sources de l'Onon, en kouriltaï
ou assemblée générale, et il prit le titre de Tchinguiz Khan, puissant
khan. II pénétra une seconde (1207) et une troisième (1209) fois dans
le Tangout. Entre temps, il soumit sans résistance les Kirghiz (1207),
les Kem-Kemdjoutes et les Oïrats. Enfin, les Ouïgours avaient reconnu
son joug en 1206, de préférence à celui des Kara Khitaï. Se trouvant
alors à la tête d'une forte armée, Gengis attaque le puissant empire
du nord de la Chine, dont il était vassal, celui des Kin ou Niu-tche,
fondé aux dépens des Liao, contre lequel d'ailleurs il avait des griefs.
Ta-ngan (Wei-chao-wang) régnait alors depuis peu (1209) sur le trône
des Kin, à la place de Tai-ho (Tchang-tsoung). Gengis, qui reçoit les
services de différents chefs ouïgours, envahit le Chan-si et le Tche-li
(1240); d'autre part, les Khitans et les princes de la famille des Liao,
du Liao-toung (Mandchourie) révoltés
font leur soumission à Gengis; l'empereur Kin, victime d'une révolution
dans sa capitale, est assassiné par ordre de son général en chef et
remplacé par son neveu sous le nom de Tcheng You (Suan Tsoung, 1213).
Cependant, une lutte éclate entre le Tangout
(L'histoire
du Tibet)
et la Chine
(1213); Gengis, qui avait, lors de sa dernière campagne, engagé dans
ses troupes beaucoup d'officiers chinois, envahit une seconde fois la Chine,
dévaste le Chan-si, le Tcheli et le Chantoung (1213). La paix est signée
après l'investissement de la capitale kin; on accorde à Gengis une fille
du défunt souverain, cinq cents jeunes garçons, autant de jeunes filles,
3 000 chevaux, de la soie et une forte somme d'argent (1214), mais l'empereur
chinois transfère sa capitale de Yen-king dans le Tche-li, à Pien-king
ou Pien-liang (Kaï-foung) dans le Ho-nan; à la suite de cette retraite,
les Mongols commencèrent une troisième campagne, s'emparèrent de Yen-king
(1215), dont le palais fut incendié et un grand nombre d'habitants et
de fonctionnaires furent massacrés, puis ils marchèrent contre Pien-king.
Gengis, rentré en Mongolie (1216), se retourne contre les Merkites, les
détruit, réprime une révolte dans le Liao-toung et envahit le Tangout
pour la quatrième fois. Le Kara Khitaï avait été conquis ou plutôt
usurpé (1211) par Goutchlouc Khan, fils du roi des Naïmans, allié du
sultan du Kharezm; Ã son tour, il est battu par les Mongols qui s'emparent
de son empire.
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Gengis
Khan,
vu
par un illustrateur du début du XXe
s.
C'est vers l'ouest que se dirige désormais
la marche de Gengis contre le grand empire de Kharezm et son puissant sultan
Mohammed et Djelal-eddin son fils, car son ambassade a été massacrée.
A la suite d'un kouriltaï (1218), Gengis se met en route (1219).
Boukhara, Samarcande
(1220) tombent entre ses mains et sont mis au pillage. Mohammed, obligé
de battre en retraite, meurt dans l'île d'Abeskoun, dans la Caspienne
(1220); le Kharezmest
conquis, ainsi que le Khoraçan
qui est dévasté par Touli, fils de Gengis; pendant que la Badakchan
se soumet, le sultan Djelal-eddin gagne une victoire à Perouan, mais la
division de ses chefs et la défection d'une partie de ses troupes l'obligent
à la retraite vers le Sind où Gengis l'atteint, le bat et le force Ã
fuir au Pendjab (1221). Hérat, Merv, Nichabour, Balkh
sont saccagés et le conquérant rentre en Mongolie. Les généraux de
Gengis continuent après la mort du sultan Mohammed leur campagne vers
l'ouest; ils envahissent l'Azerbaïdjan (1220), la Géorgie
et le Chirvan,
battent les Lezghiens, les Circassiens,
les Kiptchaks, puis les Russes, commandés par les princes de Kiev,
de Smolensk
et de Tchernigov
(31 mai 1223), pillent la vallée de la Dnieper, les bords de la mer d'Azov,
pénètrent dans la Chersonèse taurique,
écrasent les Bulgares (1223) et, chargés de butin, reprennent une fois
encore la route de Mongolie. Le fils aîné de Gengis, Djoutchi, venait
de mourir sans avoir fait la conquête des pays au Nord de la Caspienne
et de la mer Noire; Gengis envahit de nouveau le Tangout, la Corée
se soumet et l'un de ses généraux, Mou Houli, recommence la lutte dans
la Chine septentrionale, au moment même l'empire du Milieu est déchiré
par la lutte entre les Kin et les Soung. Une nouvelle invasion du Tangout
par Gengis amène la destruction et la conquête de ce royaume qui avait
duré près de deux cents ans (1227). Enfin Gengis mourut accidentellement
sur la montagne Lieoupan le 18 août 1227, lorsque, toujours infatigable,
il se préparait à consommer la ruine des Kin; son fils Touli fut chargé
de la régence jusqu'à l'arrivée d'Ogotaï, désigné par son père comme
deuxième grand khan. (Henri Cordier).
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En
librairie - Jean-Paul Roux, Gengis
Khan et l'empire mongol, Gallimard, 2002. - Michel Hoang, Gengis
Khan, Fayard, 1988. - Dominique Farale, De Gengis Khan à Qoubilaï
Khan, la grande chevauchée mongole, Economica, 2003.
Homéric,
Le loup mongol, Grasset et Fasquelle, 1998 (un Gengis Khan de roman,
prix Médicis). - Jean Faivre D'Arcier, Gengis Khan et le loup bleu,
L'Atalante, 2003. - Henry Bauchau, Théâtre complet (Prométhée enchaîné,
La reine en amont, Gengis Khan), Actes Sud, 2001. - Pentti Niskanen,
Barlas, cavalier de la garde de Gengis Khan, L'Asiathèque / L et M,
1999. - Tor Aage Bringsvaerd, Gengis Khan, Joseph K, 1995.
En
librairie - René
Grousset, Le
conquérant du monde : Vie de Gengis-Khan, rééd. Albin-Michel,
2008. - Le conquérant du monde: tel est le titre que, de son vivant, donnèrent
à Gengis-khan les scribes persans qui nous ont transmis son histoire.
Il s'agit en effet de la plus prodigieuse épopée de tous les temps: elle
a pour théâtre la moitié de l'Asie et met en scène le fondateur de
l'Empire mongol. Cette histoire, la voici reconstituée sous la forme du
récit le plus vivant, le plus passionnant qu'on puisse imaginer. Strictement
fidèle à une méthode scientifique, cette vie de Gengis-khan se lit comme
un roman: René Grousset y restitue non seulement les extraordinaires aventures
du conquérant mongol, mais aussi sa physionomie morale, le tour de sa
pensée, jusqu'aux dialogues scrupuleusement conservés par ses familiers.
Imaginez le cadre grandiose de la steppe mongole, de la forêt sibérienne,
du désert de Gobi,
des pics vertigineux de l'Altaï. Déployez dans cet incroyable décor
la chevauchée des guerriers de Gengis-khan, et vous aurez l'idée d'une
des plus fabuleuses épopées qui soient. (couv.).
Conn
Iggulden, La
chevauchée vers l'empire : L'épopée de Gengis Khan (Roman),
Presses de la Cité, 2010.
2258081432
La
conquête des terres chinoises à peine achevée, Gengis Khan se voit contraint
d'envoyer ses guerriers dans une autre direction. Mohammed, le shah du
Khwarezm, a en effet massacré les émissaires que le chef mongol lui avait
envoyés, et Gengis se doit de laver cet affront. Le grand khan et ses
armées, menées par ses frères et ses plus fidèles généraux, entament
la plus longue campagne qu'ils aient jamais entreprise, à la conquête
d'un immense territoire qui s'étend de la mer d'Aral aux rives de la mer
Caspienne. Mais si Gengis sait se montrer à la hauteur lorsqu'il s'agit
de conquérir, sera-t-il capable d'assurer sa succession afin que l'empire
lui survive? (couv.) |
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