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Argentine
Republica Argentina

34 00 S, 64 00 W
L'Argentine occupe toute la partie Sud-Est de l'AmĂ©rique du Sud : la longueur, du Nord au Sud, est de 3500 km. Sa superficie est de 2 766 890 km². L'Argentine vient donc au second rang, après le BrĂ©sil, pour l'Ă©tendue parmi les Etats amĂ©ricains du Sud. Le BrĂ©sil seul la dĂ©passe. C'est une rĂ©publique, peuplĂ©e de 40,9 millions d'habitants (2009), et  divisĂ©e en 23 provinces, auxquelles s'ajoute une ville autonome (district fĂ©dĂ©ral), la capitale Buenos Aires. Autres grandes villes : La Plata, Rosario,Cordoba, Tucuman, Mendoza, Santa Fe.

Les 23 provinces de l'Argentine

Buenos Aires
Catamarca
Chaco
Chubut
Cordoba
Corrientes
Entre Rios
Formosa
Jujuy
La Pampa
La Rioja
Mendoza
Misiones
Neuquen
Rio Negro
Salta
San Juan
San Luis
Santa Cruz
Santa Fe
Santiago del Estero
Tucuman
Tierra del Fuego (e
Antartida e Islas del Atlantico Sur)
Bien que rattachée administrativement par l'Argentine à la Terre de Feu, les revendications territoriales en Antarctique ne sont pas reconnues par la communauté internationale.

Le pays est bornĂ© par l'OcĂ©an Atlantique jusqu'Ă  l'embouchure du Rio de La Plata; ce fleuve, puis l'Uruguay la sĂ©parent de l'Uruguay. C'est le thalweg, c. -Ă -d. le courant central qui indique la ligne de dĂ©marcation. Toutes les Ă®les situĂ©es Ă  l'Ouest appartiennent aux Argentins. A partir du confluent du Cuareim c'est le BrĂ©sil qui possède la rive gauche du fleuve. La frontière remonte ensuite le Peperi Guassu, traverse la sierra de San Antonio, descend la rivière du mĂŞme nom jusqu'Ă  son confluent avec le rio Iguazu (Iguaçu ou Iguassu), et atteint le Paraguay. Au Nord, l'Argentine est  sĂ©parĂ©e du Paraguay par le cours du fleuve Parana, puis elle remonte le Paraguay et le Pilcomayo Jusqu'au 22e degrĂ© latitude Sud. A ce point commence la frontière avec la Bolivie, qui, vers 64° de longitude Ouest, est tracĂ©e Ă  travers la Cordillère des Andes. Au Cerro Zapaleri (5652 m), la frontière atteint celle du Chili et suit ensuite, en direction du Sud, la ligne de partage des eaux entre le Pacifique et l'Atlantique. Comme la pente est beaucoup plus rapide du cĂ´tĂ© du Chili, c'est l'Argentine qui possède la plus grande partie des plateaux arides sur lesquels s'appuie la chaĂ®ne.

Au Sud, le Chili possède la rive septentrionale du détroit de Magellan. La limite de ce côté est ainsi fixée par le traité de Buenos Aires du 23 juillet 1881. Elle suit le 52e degré de latitude Sud jusqu'au point où il coupe le 70e méridien de Greenwich. De là elle court dans la direction du mont Aymond, da mont Dinero et de la pointe Dungeness, extrémité du cap de las Virgenes, jalonnée par les sommets les plus élevés. Elle se termine à l'entrée orientale du détroit de Magellan. Enfin, une ligne allant directement du promontoire Espiritu Santo, situé un peu au Sud de la pointe Catherine, au détroit du Beagle, partage la Terre de Feu en deux parties à peu près égales; l'Argentine possède la section orientale. Les îles au Sud du canal du Beagle, pour certaines disputées de longue date entre le Chili et l'Argentine, restent toutes au Chili. Les Argentins revendiquent comme une dépendance, les îles Falkland, territoire britannique, primitivement colonie française, devenu par suite possession britannique. On sait que les Falkland, avant d'appartenir à l'Angleterre, portaient le nom de Malouines, du nom des matelots malouins qui s'y étaient établis. L'opération militaire menée par l'Argentine au printemps 1982 (Guerre des Malouines) s'est soldée par un échec.
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Carte de l'Argentine.
Carte de l'Argentine. Source : The World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte détaillée).

Côtes et îles de l'Argentine.
La RĂ©publique argentine est baignĂ©e par l'OcĂ©an Atlantique sur une longueur de près de 5000 kilomètres. Le golfe de la Plata, qui est la section la plus courte de cette cĂ´te, est aussi la plus importante. Au fond de cette baie magnifique se dresse l'Ă®le de Martin Gracia. L'eau du golfe est gĂ©nĂ©ralement douce Ă  la surface, lĂ©gèrement saumâtre quand prĂ©dominent les vents du large, salĂ©e dans les couches profondes. La cĂ´te d'abord basse et sablonneuse, coupĂ©e de ruisseaux assez profonds ou arroyos, est parsemĂ©e de petites Ă®les. La presqu'Ă®le du Monte de Santiago abrite une rade intĂ©rieure. La cĂ´te est ensuite Ă©le vĂ©e de 10 Ă  15 m au-dessus du niveau des hautes eaux, avec quelques ondulations pittoresques qui portent la capitale et ses faubourgs (Buenos Aires). Au delĂ  de la Punta de las Piedras se creuse un golfe mal abritĂ©, l'Ensenada de Samborombon, qui se termine par le cap de San Antonio. Cette Ă©norme borne, avec ses caps Nord et Sud, marque le commencement d'une section de 580 kilomètres, dirigĂ©e vers le Sud et terminĂ©e par le promontoire et le phare du cap Corrientes. De lĂ  Ă  Bahia Blanca, la cĂ´te est basse, çà et lĂ  quelques dunes, de mauvais ports aux embouchures des maigres ruisseaux qui viennent de l'intĂ©rieur. Plus au Sud, l'embouchure du rio Colorado, malgrĂ© la barre qui la borde, est facilement accessible; des Ă®les jalonnent ensuite le littoral, Creek, Deer et Hog; elles sont plates et entourĂ©es de bancs de sable. La bouche du rio Negro, très difficile Ă  atteindre, est assez profonde pour recevoir des navires de 4 m de tirant d'eau. 
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Ushuaia.
La région d'Ushuaia, au Sud de l'Argentine.

La cĂ´te qui s'Ă©tend au Sud est celle de Patagonie; elle a peu d'Ă®leset pas beaucoup de ports, malgrĂ© son dĂ©veloppement et les vastes baies qu'y a creusĂ©es l'Atlantique. Le golfe de San Matias, avec le port San Antonio au Nord, et la baie de San JosĂ©, dans laquelle on accède par la porte Quiroga, dessinent le contour septentrional de la presqu'Ă®le San JosĂ© ou de Valdes, la seule qui existe sur le littoral argentin; la baie neuve ou Golfe Nuevo, la limite au Sud. Cette presqu'Ă®le manque de bois et d'eau douce : elle est presque inhabitĂ©e. Tout autre est le caractère et l'aspect du rio Chubut, qui dĂ©bouche Ă  la Punta Castro. De lĂ , jusqu'au cap de Tres Puntas la cĂ´te est rocheuse, escarpĂ©e, variĂ©e dans ses aspects, formĂ©e de baies et d'anses nombreuses; citons la baie de la Croix (Cruz), le port Santa Helena, le golfe des Camarones et le cap de Dos Bahias; des flots et des rĂ©cifs marquent le commencement du golfe San Jorge, tout Ă  fait dĂ©pourvu de havres. Il se termine au cap de Tres Puntas. L'embouchure du rio Deseado, le port San Julian, celui de Santa Cruz, au Nord de Bahia Grande; enfin, le port de Los Gallegos, au Sud, peuvent ĂŞtre comparĂ©s Ă  des fjords Ă  moitiĂ© comblĂ©s. 

La côte orientale de la grande île de la Terre de Feu est beaucoup moins découpée que la côte occidentale; sauf l'entaille circulaire de la baie San Sebastian, les seuls accidents sont des promontoires peu saillants. L'île des Etats (Isla de los Estados) est la seule petite île de l'Archipel de la Terre de Feu qui appartienne à l'Argentine.

Relief du sol. 
La RĂ©publique argentine contient Ă  la fois les plaines les plus Ă©tendues et les sommets les plus Ă©levĂ©s de l'AmĂ©rique. Très montagneuse dans la partie occidentale, très plate dans la rĂ©gion orientale, elle prĂ©sente les paysages les plus monotones et les aspects les plus variĂ©s. Sauf quelques sierras de faible hauteur et de mĂ©diocre importance, les montagnes de l'Argentine se rattachent, pour la plupart, au système andin ou au massif central (provinces de San Luis et de Cordoba). Les Andes ont Ă©tĂ© l'objet d'une description spĂ©ciale sur une autre page; rappelons seulement que l'Aconcagua, la plus haute montagne d'AmĂ©rique (6960 m), est tout entier sur le territoire argentin et que le passage le plus frĂ©quentĂ© Ă   travers la chaĂ®ne tout entière est le col de la Cumbre : c'est prĂ©cisĂ©ment la grande route qui relie Valparaiso Ă  Mendoza. 

En dehors de cette chaĂ®ne et de ses contreforts, le sol de l'Argentine est couvert au centre mĂŞme du continent par un vaste massif. dont la longueur dans le sens du mĂ©ridien est d'environ 500 kilomètres, c.-Ă -d Ă  peu près celle des PyrĂ©nĂ©es, la largeur de 200 Ă  250. Ces montagnes commencent par des ondulations presque insensibles du cĂ´tĂ© de l'Atlantique; la plaine qui se prolonge en pente imperceptible vers l'Orient est Ă  l'altitude moyenne de 400 m. La grande route de Santiago del Estero Ă  San Luis marque Ă  peu près la limite orientale de ce système. Une première sĂ©rie de chaĂ®nons, dont l'altitude croĂ®t Ă  mesure qu'ils se rapprochent du Nord, court parallèlement Ă  cette route; ce sont comme les contreforts avancĂ©s du système. InnommĂ©s dans la partie mĂ©ridionale, Ă  cause de leur faible relief, ces chaĂ®nons s'appellent, au Nord, la sierra Ischilin et la sierra Quilino; ils sont sĂ©parĂ©s par un sillon profond (188 m), par oĂą se glisse la voie ferrĂ©e de Cordoba Ă  Tucuman. Du cĂ´tĂ© de l'Ouest, ces chaĂ®nons forment un bourrelet qui domine un plateau assez bien arrosĂ© par des ruisseaux nombreux qui arrivent jusqu'Ă  la plaine, mais non jusqu'Ă  la mer. Ces ruisseaux coulent presque tous de la seconde chaĂ®ne, la mieux marquĂ©e de toutes et dont la partie centrale prend le nom de sierra de Cordoba. Elle a l'aspect de hautes plaines rocheuses de 1800 Ă  2884 m (Cerro Champaqui). 

Les sommets les plus Ă©levĂ©s sont les Cumbres de las Achalas et de San Javier. Au Nord, le plateau de la Punilla s'abaisse peu Ă  peu jusqu'Ă  la dĂ©pression profonde de las Salinas. Du cĂ´tĂ© occidental, la sierra de Cordoba a de brusques dĂ©clivitĂ©s, elle est crevassĂ©e de ravins abrupts et domine une longue courbe ou quebrada au delĂ  de laquelle se relève une autre crĂŞte qui porte les noms de sierra de San Luis; au Sud, cette montagne commence par deux piliers dominant la haute plaine de 800 m et s'Ă©levant Ă  1115 m d'altitude; c'est la Punta de San Luis et le Morro; cette chaĂ®ne est très dĂ©chiquetĂ©e, plusieurs de ses sommets prĂ©sentent une silhouette Ă©trange, d'Ă©normes blocs aux arĂŞtes vives dominent le plateau tourmentĂ© qui sert de piĂ© destal Ă  la chaĂ®ne. Le Pancanta dĂ©passe 2000 m. Au Nord-Est de la sierra de San Luis, s'alignent les cĂ´nes volcaniques de la sierra de Pocho; ce sont comme des dĂ´mes dont l'altitude est presque Ă©gale Ă  celle des montagnes d'Auvergne, mais qui sont moins imposants Ă  cause de la hauteur relative des terres environnantes. La Yerba Buena a 1645 m, le plateau qu'elle domine, près de 1200 m. 

Au Nord de la sierra de San Luis se trouve celle de Ulapes, beaucoup moins longue et de forme presque arrondie; elle s'abaisse au Nord assez rapidement et domine un seuil par lequel on accède au bassin des lagunes. Au delà s'élève la sierra des Llanos; formé de trois chaînons qui s'entrecroisent de manière à dessiner à peu près la forme de la lettre S, ce massif, riche en végétaux, contraste par la verdure de ses forêts, assez maigres d'ailleurs, avec les plaines arides qui l'entourent. Longue de 120 km, large de 12 à 20, elle domine d'environ 400 m le bassin argi leux des Salines.

Entre le 37e et le 38e degré de latitude Sud et prés du cap Corrientes commence une ligne de hauteurs qui occupent toute la partie méridionale de la province de Buenos Aires. Ces collines seraient insignifiantes n'était l'horizontalité presque complète des pampas qui se déroulent au Nord et au Sud On évalue à 245 m l'altitude du sommet culminant de la sierra de Volcan (Cerro Paulino et mont Nogote). Après une large dépression s'étend à l'Ouest la sierra del Tandil (450 m) que de faibles ondulations relient à la sierra de Quillalanquen, au coeur de la province. Dans la direction du Sud, près de la frontière, on trouve d'abord la sierra de Curamalal , et plus à l'Est, celle de Pillahuinco qui forme le rebord d'un plateau couvert de lagunes; à l'angle méridional de cette province s'élève un massif plus remarquable, la sierra de la Ventana (1020 m), qui condense les nuages venus du large et dont la base donne naissance à des ruisseaux assez abondants; mais le massif lui-même, composé de quartz blanc et d'autres roches imperméables, est d'une aridité désolante. Enfin, sur les frontières du Brésil, entre le Paranà et l'Uruguay, sous le 28e degré, s'élève le massif pittoresque de la sierra de Misiones.

La Pampa.
Le reste du territoire est occupĂ© par l'infinie pampa : 

« Sur cette Ă©norme superficie si plane, si Ă©gale, Ă©crivait, au XIXe siècle, Martin de Moussy, les moindres plis de terrain prennent Ă  l'oeil des proportions extraordinaires; le mirage, si frĂ©quent en Ă©tĂ©, y fait ressembler les touffes d'herbe Ă  des palmiers et sème de lacs et d'Ă®les imaginaires cette mer de gazon. Des troupeaux nombreux, de boeufs et de chevaux, parcourent la pampa, le chevreuil, l'autruche y bondissent en libertĂ©; le jaguar ou tigre d'AmĂ©rique, le loup rouge (Iguara) s'y tapissent dans les roseaux qui bordent les lagunes pour surprendre leur proie; l'igname s'y glisse dans les hautes herbes et la biscacha, la marmotte de la Plata, y creuse ses terriers Ă  l'entrĂ©e desquels veille, en poussant des cris rauques, la petite chouette grise du dĂ©sert. » 
La pampa argentine est divisĂ©e par le massif central en deux parties d'Ă©tendue très inĂ©gale. A l'Est, elle est arrosĂ©e par des rivières dont la plupart se perdent dans le sable avant d'arriver, soit Ă  la mer, soit aux grands fleuves. C'est la pampa proprement dite avec ses flaques d'eau saumâtre ou douce; elle rappelle la steppe russe; les estancias et les villages s'y sont installĂ© de loin en loin; le chemin de fer de Buenos Aires Ă  Mendoza la coupe  en deux tronçons. Au Nord, c'est le grand Chaco et les Llanos de Manzo. Au Sud, c'est la Pampa des Andes et la Patagonie

A l'Ouest, entre le massif central et les Andes, la plaine a un autre caractère. On y trouve le bassin des salines ou des lagunes, divisé en plusieurs dépressions séparées par des collines de très faible hauteur. Au Nord est la saline de Catamarca ou des Andes, puis celle de la Rioja; enfin, celle du Bebedero au Sud. Sous une couche légère, composée d'argile, le terrain est imprégné de sels alcalins et son aspect est d'un jaune rougeâtre; la végétation est maigre, sauf dans quelques îlots disséminés au milieu d'immenses déserts ou travesias. dont le sol s'élève de quelques mètres au-dessus de la plaine. C'est l'humidité qui manque à la Pampa, mais lee sol se prête admirablement à l'élevage extensif.

DĂ©crivons sommairement et distinguons les trois grandes sections de la plaine argentine. Le grand Chaco entre les premiers contreforts des Andes et le Paraguay, d'une part, le Pilcomayo et le Salado de l'autre, est une plaine immense qui participe au caractère de la selva brĂ©silienne. Le sol en est constituĂ© par des roches de grès recouvertes d'argile plastique et ferrugineux presque impermĂ©able; aussi les lagunes et les marais salants sont très Ă©tendus; le trait caractĂ©ristique de la flore est l'uniformitĂ©, on y trouve d'immenses forĂŞts de palmiers, de vinal et de mistol. Le climat chaud est gĂ©nĂ©ralement humide. 

Le Chaco se divise en deux sections : le Chaco borĂ©al au Nord du rio Vermejo; le Chaco austral, qui n'a pas une colline. 

La plaine des pampas manque d'arbres. La Patagonie, qu'on peut faire commencer au sud du rio Negro, se partage également en deux sections : la Patagonie septentrionale qui participe au caractère géologique la Pampa; la Patagonie méridionale, qui est très creuse d'aspect et dont une partie a un sol volcanique. Le climat en est extrême.

RĂ©gime des eaux. 
Au point de vue hydrographique, nous retrouvons les mĂŞmes contrastes qui nous ont frappĂ© en Ă©tudiant le relief. L'Argentine possède la partie la plus importante d'un rĂ©seau fluvial qui est un des plus beaux du monde : mais une grande partie de son territoire est sillonnĂ©e par des torrents qui se perdent dans le sable ou dans les lagunes et n'ont pas la force d'arriver Ă  la mer ou aux grands fleuves permanents. Le bassin de la Plata occupe presque le quart de l'AmĂ©rique du Sud, Ce fleuve est formĂ© par la rĂ©union du Parana, que grossit le Paraguay, et de l'Uruguay. Le Parana appartient Ă  l'Argentine sur sa rive gauche, depuis le confluent de I'Iguazu jusqu'Ă  celui du Paraguay. Il dĂ©crit de nombreux dĂ©tours, est encaissĂ© entre des rives dominantes, et forme peu d'Ă®les. Large de 3 kilomètres environ, il est parfois rĂ©trĂ©ci par des Ă©tranglements rocheux, forme la grande Ă®le d'Yacareti et d'Apipe. Il est sujet Ă  des crues pĂ©riodiques de dĂ©cembre en juillet. La zone argentine du territoire des Missions est presque dĂ©serte et couverte de grands bois, des chutes d'eau y interceptent la navigation Ă  l'Ă©poque de la sĂ©cheresse. Au confluent avec le Paraguay ou Corrientes se trouve l'Ă®le d'Itapiru. A partir de ce point le fleuve prend la direction du Sud, il a toujours 2,25 m au minimum. Ses crues sont rares, mais terribles et imposantes. La diffĂ©rence de niveau atteint 8 m et, comme les rives sont basses, le fleuve couvre des espaces immenses. Le Paraguay a pour affluents, sur le territoire argentin, le rio Pilcomayo qui rappelle le souvenir de l'infortunĂ© Crevaux, et le rio Vermejo. Le ParanĂ  reçoit le rio Salado, qui est navigable jusqu'aux montagnes de Salta. Ses crues sont assez fortes, mais la faible pente du sol est un obstacle Ă  leur Ă©coulement et une lisière de lagunes et de marĂ©cages s'Ă©tend sur presque toute la longueur du fleuve. La salure de ses eaux est presque insensible, sauf pendant la saison sèche. 

L'Uruguay, qui prend sa source au BrĂ©sil, dans la Serra do Mar, borne l'Argentine sur sa rive gauche. C'est un fleuve de pampas, sa navigation est fort pĂ©nible Ă  l'Ă©tiage dans toute la partie supĂ©rieure, elle est possible toute l'annĂ©e Ă  partir de Concordia. De nombreux guĂ©s, des rĂ©cifs, des Ă©cueils en compliquent les dangers; les Ă®les y sont plus rares que dans le ParanĂ  ; une vĂ©gĂ©tation touffue, inextricable en dĂ©fend les bords, les crues en sont très fortes et très rapides de septembre en dĂ©cembre. Le Parana est un fleuve Ă  delta. Celui-ci commence Ă  San Pedro oĂą le fleuve bifurque en deux bras : le ParanĂ  de las Palmas et le ParanĂ  Guazu ou grand fleuve : ces deux canaux se subdivisent en un rĂ©seau très compliquĂ© et changeant. 
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Les chutes de l'Iguazu (Iguassu), affluent du Parana, à la frontière de l'Argentine et du Brésil.
Images : The World Factbook.

Les autres fleuves de l'Argentine sont le rio Dulce qui se perd dans la lagune appelée Mar Chiquita (80 m d'altitude). Son régime est le même que celui du Salado auquel il est parallèle, mais il n'arrive pas jusqu'au Parana qu'il atteignait autrefois. De même les rivières qui descendent des sierra de Cordova et de San Luis : les rios Primera et Segundo; le rio Tercero est grossi du Sadillo qui se jetait autrefois dans le rio Cuarto. Il arrive jusqu'au grand fleuve par un lit tortueux et profond. Il est navigable jusqu'à Villa Nueva où bifurque le chemin de fer de Rosario à Cordoba et à San Luis. Le rio Quinto, qui réunit les eaux de la sierra de San Luis, se perd dans les lagunes du Zuncal, une ligne de lacs, de creux plus ou moins humides, des bañados qui s'étendent ou se rétrécissent suivant les saisons, se prolonge jusqu'au rio Salado, de la province de Buenos Aires, qui se jette au Nord du cap San Antonio dans l'estuaire de la Plata.

Pour achever cette Ă©numĂ©ration des principaux cours d'eau de l'Argentine il reste Ă  indiquer les fleuves qui tombent directement dans l'Atlantique et Ă  dĂ©crire sommairement le rĂ©seau fluvial de la plaine intĂ©rieure. Au premier de ces groupes se rattachent le rio Colorado et le rio Negro. Le rio Colorado est formĂ© de deux bras principaux qui viennent des Andes au Nord du col de Planchon. La haute vallĂ©e est très encaissĂ©e, c'est un immense couloir qui dĂ©bouche en plaine, près du village de Cordillera. Il coule ensuite au Sud-Est, sĂ©parant le territoire de Los Andes du territoire du rio Negro. Sa pente est plus rapide que celle des fleuves septentrionaux; il a deux sortes de crues, la première due Ă  la fonte des neiges, au commencement de l'Ă©tĂ© (fin dĂ©cembre), l'autre aux pluies de la fin de l'automne en juin. Il est grossi, Ă  gauche, d'un affluent important qui s'appelle aussi le rio Salado et qui se rattache, par ses bras supĂ©rieurs, le Chadi-Leobu et l'Atuel, au système de la plaine intĂ©rieure. 

Le rio Negro recueille toutes les eaux qui ruissellent sur le flanc oriental des Andes entre le Tronador et le volcan de Chillan. II est navigable sur la plus grande partie de son cours. Deux grands courants le constituent : celui du Nord est le rio Neuquen; celui du Sud, qui sort du lac Nahuel-Huapi, est le rio Limay; son régime est le même que celui du Colorado.

Du Nord au Sud, les bassins intĂ©rieurs de l'Argentine sont : 1° Entre la chaĂ®ne orientale des Andes, la sierra des Cerros Blancos, sous le 26° degrĂ© de latitude Sud, la Laguna Blanca, dont le trop-plein, aux Ă©poques de pluie, s'Ă©coule dans la Laguna Colorada. Ces deux nappes d'eau diminuent de surface; en mĂŞme temps s'augmente le degrĂ© de salure. 2° Entre les Andes et les sierras de Aconquija et de Ambato. les salines de Andalgala, dans la province de Catamarca (28°de  latitude); elle reçoit le rio Belen; le seuil d'Amilgancho, formĂ© de dunes sablonneuses, le sĂ©pare du bassin suivant. 3° Bassin de la Rioja entre les dernières croupes de la sierra Famatina et de la sierra de los Llanos; la lagune qui en occupe le fond est très allongĂ©e. 4° Au Sud du massif de San Luis, le bassin du Bebedero, qui communique d'une manière intermittente avec le prĂ©cĂ©dent par la fameuse Cañada de la Travesia, lit dessĂ©chĂ© d'un immense fleuve aux eaux salĂ©es.

Les bords du Bebedero donnent d'énormes quantités de sel à l'époque des sécheresses. Plus à l'Ouest se creusent les lagunes de Guananche où devraient arriver les eaux du rio Vermejo qui descend des profondes vallées entre les Andes et la sierra Famatina, le rio Blanco, qui reçoit les neiges du Copiapo et du Cerro del Cobre, enfin le rio San Juan, formé de deux bras. Celui du Nord, le rio Cortano, ouvre la passe del Viento; celui du Sud, le rio de los Patos, recueille les torrents du Portillo de Vallo Hermoso et ceux qui sillonnent le flanc septentrional du massif de l'Aconcagua. Les lagunes de Desagnadero dont un bras tourne brusquement au Nord pour se jeter dans le lac du Bebedero; le bras méridional se perd dans les bas-fonds sablonneux des dunes où arrivent affaiblis les deux principaux cours d'eau de la province de Mendoza, le Tunuyan et le rio Diamante, entre lesquels se trouve le désert aride de la Travesia Grande.

Climat
Le climat de la RĂ©publique argentine varie nĂ©cessairement suivant la situation et l'altitude des diverses rĂ©cit de cet immense territoire. On peut diviser l'Argentine en trois zones auxquelles correspondent des climats diffĂ©rents : la zone orientale, la zone intĂ©rieure et la zone des Andes. 

Climat de la La zone orientale.
La zone orientale comprend le littoral, la Patagonie, les provinces de Buenos Aires, Santa FĂ©, Entre Rios, Corrientes et une partie du Chaco. C'est un climat maritime. L'Ă©tĂ© y correspond Ă  l'hiver de l'hĂ©misphère Nord, Le printemps Ă  l'automne; mais la tempĂ©rature est tellement douce que l'on n'y distingue guère, en rĂ©alitĂ©, que deux saisons : la chaude, d'octobre Ă  fin avril; la fraĂ®che, de mai Ă  fin septembre. Le mois de juillet est le plus froid. Il rappelle le mois d'avril Ă  Paris : en moyenne, le thermomètre ne descend pas plus bas que - 4°C et ne dĂ©passe pas + 41°C. A Buenos Aires, la moyenne annuelle est de 17°2, celle de juillet 10,4°C, celle de janvier 24,3°C. Les brises de mer dans les contrĂ©es voisines du littoral donnent une certaine Ă©galitĂ© de tempĂ©rature nocturne et diurne; mais Ă  mesure qu'on s'Ă©loigne de l'Atlantique, l'Ă©cart augmente entre la chaleur des jours et la fraĂ®cheur des nuits, surtout au printemps. A la suite des vents violents venus de la Pampa, on observe des minima de -4°C pendant la nuit. La pression atmosphĂ©rique est très forte : elle varie entre 779 mm 747. Les oscillations les plus fortes ont Ă©tĂ© observĂ©es Ă  GualeguaychĂ», elles atteignent 29 mm. La pression est en raison inverse de la tempĂ©rature. Le mercure s'Ă©lève par les temps froids. Les vents d'Est et de Sud-Est dominent. Le dernier souffle presque sans interruption pendant toute la saison chaude; leur action est combattue en partie, pendant la nuit, par la brise de terre sur les bords de l'OcĂ©an; de lĂ  un phĂ©nomène connu sous le nom de Virazon, dont les effets sont parfois considĂ©rables la colonne d'air entre en mouvement de haut en bas et produit ainsi une dĂ©pression que viennent occuper en tournoyant les couches voisines. Les vents du Nord, assez rares, sont chauds et humides, ils provoquent des orages et sont suivis, au bout d'un jour, en gĂ©nĂ©ral, d'un appel d'air venu du Sud-Ouest, et qu'on appelle le Pampero, gĂ©nĂ©ralement accompagnĂ© de tempĂŞte et d'une pluie fine, quelquefois de trombes et de grĂŞle. Au point de vue hygromĂ©trique, cette rĂ©gion prĂ©sente d'assez grandes diffĂ©rences entre l'humiditĂ© du jour et celle de la nuit. La rosĂ©e est abondante, sauf de janvier Ă  mars, la neige est presque inconnue; mais les brouillards sont frĂ©quents et produisent parfois des mirages; les pluies sont distribuĂ©es inĂ©galement, elles sont rares et très abondantes, la hauteur moyenne des eaux de pluies est de 1200 mm. 

Climat de la zone centrale ou intĂ©rieure (Pampa). 
Cette région comprend principalement la Pampa et une partie de la province de Buenos Aires, une vaste plaine qui forme le coeur agricole du pays. Le climat y est de type tempéré humide. La zone centrale connaît des hivers modérés (températures moyennes autour de 10 °C) et des étés chauds (souvent autour de 30-35 °C). Il n'y a pas de températures extrêmes, bien que des vagues de chaleur puissent survenir en été. Les précipitations varient de modérées à abondantes (environ 800-1 200 mm par an), avec une répartition assez régulière tout au long de l'année. Elles tendent à diminuer d'est en ouest. L'est de la Pampa est plus humide, tandis que l'ouest devient plus sec à mesure que l'on s'approche des Andes. Il y a une nette alternance saisonnière entre les hivers plus frais et les étés chauds.

Climats de la zone des Andes.
Cette région s'étend sur une vaste étendue le long de la cordillère des Andes, du nord au sud du pays, ce qui entraîne plusieurs types de climats. Ceux-ci varient de l'aride (nord-ouest) au semi-aride (Mendoza) et au froid montagneux (Patagonie). Les températures et précipitations sont fortement influencées par l'altitude et la latitude.

• Zone andine du nord-ouest (provinces comme Salta, Jujuy, Catamarca). - 
Climat désertique de haute montagne (avec un gradient altitudinal). Les températures varient fortement avec l'altitude. Dans les vallées basses, il peut faire très chaud (30-35 °C en été), mais à des altitudes plus élevées, les températures chutent considérablement, avec des hivers très froids. Très faibles précipitations (moins de 200 mm par an dans certaines zones), concentrées principalement en été. Les Andes du nord-ouest sont très arides avec des régions désertiques, notamment dans les Quebradas et la Puna. L'été est la saison des pluies, mais les précipitations restent faibles. Les hivers sont secs et froids.

• Zone andine centrale (Mendoza, San Juan, La Rioja). - Climat semi-aride. Les étés sont chauds (avec des températures atteignant fréquemment 35 °C ou plus), tandis que les hivers sont frais à froids, notamment en haute altitude, avec des températures qui peuvent descendre sous 0 °C. Les précipitations sont faibles, en moyenne entre 200 et 400 mm par an, surtout concentrées en été sous forme d'orage. Cette région se distingue par son aridité et son paysage désertique, avec des plaines de vignobles irriguées, notamment autour de Mendoza. L'irrigation permet l'agriculture dans certaines zones, en particulier pour la production de vin.

• Zone andine de la Patagonie (provinces de Neuquén, Río Negro, Chubut). - Climat de montagne froid. Les hivers sont froids avec des chutes de neige fréquentes en altitude. Les étés sont frais, rarement au-dessus de 20 °C. Les précipitations sont beaucoup plus abondantes sur le versant ouest de la cordillère (côté chilien), mais elles diminuent fortement en allant vers l'est (vers la Patagonie argentine). Sur le versant argentin, les précipitations varient de 300 à 800 mm par an selon les régions. Les précipitations se concentrent principalement en automne et en hiver, et les hivers sont longs et rigoureux dans les zones les plus élevées.

Quelques-unes des principales villes de l'Argentine
• Buenos Aires (ville autonome). - Environ 3 millions d'habitants (et environ 15 millions dans la région métropolitaine du Grand Buenos Aires). Capitale de l'Argentine, Buenos Aires est le coeur politique, économique et culturel du pays. C'est une ville cosmopolite qui possède une architecture européenne, une vie culturelle dynamique, et une scène artistique riche (tango, théâtre, musique). La Plaza de Mayo, la Casa Rosada et le quartier de la Boca sont des symboles de la ville.

• Córdoba (province de Córdoba). - Environ 1,5 million d'habitants. Deuxième plus grande ville du pays, Córdoba est un important centre universitaire et industriel. Sa jeunesse étudiante et sa vie nocturne animée la rendent dynamique. C’est aussi une ville historique, avec des monuments coloniaux bien conservés et une influence jésuite marquée.

• Rosario (province de Santa Fe). - Environ 1,3 million d'habitants. Rosario est un centre industriel majeur, notamment dans les secteurs de l'agroalimentaire et de la construction. C'est aussi un port fluvial important sur le fleuve Paraná. La ville est connue pour son rôle dans l'histoire politique du pays et comme lieu de naissance de figures célèbres comme Ernesto "Che" Guevara et Lionel Messi.

• Mendoza (province de Mendoza). - Environ 1 million d'habitants (agglomération). Située au pied des Andes, Mendoza est le coeur de la région viticole de l'Argentine, où est produite la majorité du vin du pays, notamment le Malbec. C'est aussi une destination touristique importante, avec des attractions comme l'Aconcagua (la plus haute montagne d'Amérique) et des routes des vins réputées.

• La Plata (province de Buenos Aires). - Environ 800 000 habitants. Capitale de la province de Buenos Aires, La Plata est une ville universitaire et culturelle. Elle est citĂ©e pour  son 

urbanisme en damier très particulier et sa grande cathédrale néo-gothique. Elle abrite également l'une des plus anciennes universités du pays, l'Université nationale de La Plata.

• San Miguel de Tucumán (province de Tucumán). - Environ 800 000 habitants. San Miguel de Tucumán est le centre économique et historique du nord de l'Argentine. Elle est connue pour être le lieu où l'indépendance de l'Argentine a été déclarée en 1816. C’est aussi un pôle agricole et industriel, avec la production de sucre et de citron, parmi d'autres produits.

• Mar del Plata (province de Buenos Aires). - Environ 600 000 habitants. Située sur la côte atlantique, Mar del Plata est la principale station balnéaire du pays. Elle attire des millions de touristes chaque été. La ville est également un port de pêche important et possède une économie basée sur les services et la pêche.

• Salta (province de Salta). - Environ 620.000 habitants. Située dans le nord-ouest de l'Argentine, Salta est une ville au riche patrimoine colonial et à l'architecture bien préservée. La région se recommande pour ses paysages montagneux, ses vignobles (notamment de vin de haute altitude) et son héritage culturel andin.

• Santa Fe (province de Santa Fe). - Environ 500 000 habitants. Située sur le fleuve Paraná, Santa Fe est une ville portuaire et un important centre économique pour l'agriculture et l'élevage. Elle est également connue pour son rôle dans l'histoire argentine, notamment en tant que lieu où la Constitution argentine a été rédigée en 1853.

• San Juan (province de San Juan). - Environ 450 000 habitants. San Juan est une ville importante dans la production viticole. La région est également riche en ressources minières. San Juan a été en grande partie reconstruite après un tremblement de terre dévastateur en 1944, ce qui en fait une ville moderne par rapport à d'autres villes argentines.

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