|
. |
|
Republica del Paraguay |
![]() |
![]() |
![]() 23 00 S, 58 00 W |
Le Paraguay![]() - ![]() Carte du Paraguay. Source : The World Factbook. (Cliquer sur l'image pour afficher une carte détaillée). Le Paraguay une république
constitutionnelle de 406 750 km², divisée administrativement en 17 départements
(departamentos; singulier : departamento) and une ville capitale,
Asuncion Les 17 départements du Paraguay
Géographie physique du ParaguayDeux grandes régions.Le Paraguay comprend deux régions distinctes, la Région Orientale (à l'est du fleuve), entre le Parana et le rio Paraguay, et la Région Occidentale, aussi appelée le Chaco (à l'ouest du fleuve). Région
orientale.
Les paysages de la Région Orientale alternent entre forêts subtropicales, prairies, terres cultivées et zones marécageuses, comme celles de Ñeembucú au sud. Le climat y est subtropical humide, avec des précipitations abondantes toute l'année, et dépasse fréquemment 1500 mm annuellement, et des températures modérées qui varient de 15 à 35 °C selon la saison. Cette configuration rend cette partie du pays plus hospitalière à l'agriculture, à l'élevage et à l'installation humaine. Région
occidentale (Chaco).
Le Chaco connaît cependant des zones humides temporaires, avec des marécages appelés esteros, qui apparaissent lors des saisons de pluie. C'est également une zone importante pour la biodiversité, abritant des espèces adaptées à la sécheresse, comme le jaguar, le fourmilier géant, des cervidés, de nombreux oiseaux aquatiques, et une flore xérophile. Cette région est également d'une grande importance écologique et ethnographique, car elle abrite plusieurs communautés indigènes vivant en interaction avec cet environnement difficile. Hydrographie.
L'hydrographie du pays permet le développement de systèmes d'irrigation, de centrales hydroélectriques et d'activités économiques liées à l'eau. Les ressources hydriques sont abondantes, bien que mal réparties, avec des périodes d'inondations dans certaines régions, comme à Asunción et dans les basses terres du Ñeembucú, et des sécheresses fréquentes dans le Chaco. Climat.
La déforestation, notamment dans la Région Orientale, modifie fortement les équilibres hydrologiques et climatiques locaux. Dans le Chaco, l'expansion de l'élevage extensif transforme les paysages semi-naturels en pâturages, mettant sous pression les écosystèmes originels. Biogéographie du ParaguayLe Paraguay se situe à la convergence de plusieurs grands écosystèmes sud-américains, si bien que son territoire, relativement modeste en superficie, présente une diversité écologique remarquable.La Région Orientale, située à l'est du fleuve Paraguay, est la plus humide. Elle fait partie de l'écorégion appelée Selva Paranaense ou forêt atlantique intérieure du Haut Paraná, une des zones de plus grande biodiversité du continent sud-américain. Cette région présente des forêts subtropicales denses, riches en espèces endémiques, bien que fortement fragmentées aujourd'hui par l'agriculture et l'urbanisation. La végétation originelle était composée de forêts à canopée fermée, avec des espèces comme le cèdre (Cedrela fissilis), le lapacho (Handroanthus impetiginosus), le timbó (Enterolobium contortisiliquum) et de nombreuses fougères et lianes. Aujourd'hui, seule une fraction réduite de ces forêts primaires subsiste, surtout dans des zones protégées comme le parc national de Ybycuí ou le parc San Rafael. La Région Orientale est également parcourue par de nombreuses rivières et marécages, qui abritent une flore aquatique variée, notamment dans les esteros (zones humides saisonnières). Ces zones sont d'une importance capitale pour la biodiversité aquatique et aviaire. Elles servent de refuge à des centaines d'espèces d'oiseaux migrateurs et endémiques, comme l'ibis à face nue, la spatule rosée, ou encore le héron cocoi. La faune terrestre y est diversifiée, bien que menacée : on y trouve encore des cerfs des marais, des capybaras, des tatous, des singes hurleurs, et plusieurs espèces de félins comme le puma ou l'ocelot. À l'ouest du fleuve Paraguay, le Chaco paraguayen forme une vaste plaine faiblement inclinée, qui s'étend sur environ 60 % du territoire national. Cette région fait partie de l'écorégion du Gran Chaco, une des dernières grandes zones sauvages de l'Amérique du Sud, partagée avec la Bolivie et l'Argentine. Elle est subdivisée en trois zones écologiques : le Chaco sec au nord, le Chaco humide au sud, et une zone intermédiaire centrale. Le Chaco sec est dominé par une végétation xérophile adaptée aux conditions arides : forêts claires d'arbres épineux, buissons épais, cactus, et une strate herbacée clairsemée. Des espèces comme le quebracho, le palo santo et le chañar y sont communes. Ce milieu accueille une faune spécifique, résistante à la sécheresse : jaguar, tamanoir, fourmilier géant, cerf des pampas, pécari, et de nombreux reptiles. Les oiseaux du Chaco y sont très représentés, notamment les rapaces, les perroquets, les nandous (rheas) et les tinamous. Le Chaco humide présente des zones inondables de façon saisonnière, avec des savanes herbeuses, des marais et des bosquets d'arbres épars. Ces zones accueillent une biodiversité importante, notamment des amphibiens, des caïmans, des tortues aquatiques, des poissons d'eau douce et des oiseaux aquatiques en grand nombre. Les esteros et les lagunes temporaires sont essentiels pour la reproduction des espèces pendant la saison des pluies. La diversité écologique du Paraguay est renforcée par l'existence de zones de transition entre ces deux grandes régions. Ces écotones forment des paysages variés où coexistent différentes espèces végétales et animales. La région du Cerrado au nord-est, proche de la frontière brésilienne, présente une mosaïque de savanes arborées, de prairies et de bosquets, partiellement intégrée au système écologique de la savane brésilienne. La richesse de la biodiversité paraguayenne contraste avec les pressions humaines croissantes : la déforestation rapide, surtout dans la Région Orientale, liée à l'expansion du soja, de l'élevage et de l'exploitation forestière, a réduit de manière drastique les habitats naturels. Le Chaco, longtemps considéré comme une barrière naturelle, connaît lui aussi une accélération de la déforestation, rendue possible par l'ouverture de routes, la conversion de terres au pâturage et l'exploitation agricole mécanisée. Le Paraguay est l'un des pays au monde ayant le plus fort taux de perte forestière proportionnelle à sa superficie. Des efforts de conservation ont été mis en place, avec, par exemple, la création d'aires protégées, telles que les parcs nationaux de Defensores del Chaco, Teniente Enciso ou Cerro Cora, ainsi que la reconnaissance des terres indigènes comme zones écologiques sensibles. Toutefois, ces politiques restent insuffisamment financées et leur application est inégale. • Le parc national Defensores del Chaco, le plus étendu du Paraguay, s'étend sur les plaines arides du Gran Chaco occidental. Ce vaste territoire, caractérisé par des forêts sèches, des broussailles et des zones marécageuses, abrite une faune résiliente comme le jaguar, l'antilocapre, ou le tatou. Il joue un rôle pivot dans la conservation de cette région semi-désertique et conserve des vestiges historiques liés à la guerre du Chaco (1932-1935). Géographie humaine du ParaguayPopulation.Le Paraguay possède une population estimée à environ 7,5 millions d'habitants en 2025. La croissance démographique reste modérée, avec un taux de natalité relativement élevé (autour de 20 naissances pour 1000 habitants) par rapport à la moyenne régionale, tandis que le taux de mortalité demeure bas (autour de 5 pour 1000). La population est relativement jeune : l'âge médian se situe aux alentours de 28 ans. La population paraguayenne est majoritairement urbaine, avec environ 62 % des habitants qui vivent dans des zones urbaines, notamment dans la région de la capitale, Asunción, et ses environs (Área Metropolitana de Asunción), qui concentrent près de 30 % de la population nationale. Cependant, les zones rurales conservent encore un poids important, notamment dans le centre et l'est du pays, où l'agriculture familiale et l'économie informelle restent dominantes. Malgré une croissance économique stable ces dernières années, la répartition des richesses reste très inégale. Environ un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté, avec de fortes disparités entre zones urbaines et rurales. L'accès à l'éducation, bien qu'en amélioration, demeure limité dans les zones rurales et chez les populations autochtones. Le système de santé publique souffre d'un sous-financement chronique, obligeant une large part de la population à se tourner vers le secteur privé ou à ne pas se faire soigner. Les structures familiales au Paraguay sont souvent élargies, et les familles monoparentales, surtout dirigées par des femmes, sont fréquentes. Le rôle de la religion catholique reste influent dans la société, bien que les Églises évangéliques et pentecôtistes soient en croissance constante, surtout dans les milieux populaires. Ce contexte religieux renforce des normes sociales parfois conservatrices, notamment en ce qui concerne les rôles de genre et les droits reproductifs. Les dynamiques migratoires sont également notables : le Paraguay connaît une émigration significative vers l'Argentine, l'Espagne et les États-Unis, principalement pour des raisons économiques. À l'inverse, le pays attire peu d'immigration, bien que des mouvements migratoires régionaux (boliviens, brésiliens, argentins) vers certaines régions agricoles soient observés. Le phénomène de la brasiguayisation, désignant l'installation de colons brésiliens dans l'est du Paraguay, a des implications sociopolitiques importantes, en particulier dans les conflits liés à la terre. Enfin, la société paraguayenne se caractérise par une forte informalité économique (plus de 65 % de la population active y est impliquée), une centralisation des services et des infrastructures autour d'Asunción, et une faible participation citoyenne dans les processus démocratiques, bien que des mobilisations sociales (étudiantes, indigènes, paysannes) soient de plus en plus visibles ces dernières années. Quelques-unes des principales villes du Paraguay
Groupes ethnolinguistiques. Le Paraguay présente une composition ethnolinguistique unique en Amérique latine, dominée par une culture métisse fortement influencée par les peuples autochtones guaranis. L'identité paraguayenne s'est construite historiquement autour de la fusion entre les colons espagnols et les populations indigènes locales, donnant naissance à une majorité métisse, qui représente environ 90 % de la population actuelle. Cette fusion ne fut pas seulement biologique, mais aussi culturelle et linguistique, ce qui explique la centralité du guarani dans la société paraguayenne contemporaine. Le guarani, langue amérindienne, est parlé activement par plus de 85 % de la population. Il est co-officiel avec l'espagnol depuis la Constitution de 1992 et reste largement utilisé dans la vie quotidienne, y compris dans les milieux urbains, ruraux, médiatiques et même politiques. Ce bilinguisme est particulier au Paraguay : contrairement à d'autres pays d'Amérique du Sud, ici, la langue indigène n'est pas marginalisée, mais intégrée à la vie nationale, souvent sous forme de jopara, un mélange fluide de guarani et d'espagnol. Le guarani est la langue maternelle d'une large majorité de la population rurale, tandis que l'espagnol prédomine dans les communications officielles et dans l'enseignement secondaire et universitaire. En dehors de ce groupe métis majoritaire, le pays abrite environ 19 groupes ethnolinguistiques autochtones, qui représentent environ 2 % à 3 % de la population totale, mais dont l'importance culturelle et linguistique est bien plus significative. Ces groupes sont répartis en cinq familles linguistiques principales : Guaraní, Maskoy, Mataco-Mataguayo, Zamuco et Guaicurú. Parmi les groupes les plus connus figurent les Ache, les Ava Guarani, les Nivaclé, les Ayoreo, les Enxet, les Sanapaná, les Maká, et les Guaycurúes. Certains d'entre eux vivent dans des communautés très isolées, particulièrement dans la région du Chaco, tandis que d'autres sont présents en périphérie des zones urbaines. Chacun de ces groupes possède sa propre langue, bien que plusieurs soient aujourd'hui menacées d'extinction en raison de la pression du guarani dominant et de l'espagnol. L'Unesco a classé plusieurs langues indigènes du Paraguay comme étant en danger, telles que le guaná, le manjui ou l'ayoreo, certaines n'ayant plus que quelques dizaines de locuteurs. Les politiques linguistiques de l'État paraguayen tentent aujourd'hui de promouvoir l'éducation bilingue interculturelle dans les populations indigènes, mais les moyens restent limités. En plus des peuples autochtones, le Paraguay abrite des populations issues de l'immigration européenne, en particulier les mennonites, principalement d'origine allemande, installés dans la région du Chaco depuis les années 1920. Ces communautés ont conservé leur langue, le plattdeutsch (bas allemand), ainsi que l'allemand standard, et vivent dans des colonies semi-autonomes avec leurs propres systèmes éducatifs, religieux et économiques. Leur contribution au développement agricole du Chaco est considérable, mais ils restent relativement fermés sur le plan sociolinguistique. Parmi les autres groupes immigrés, on trouve des Brésiliens, appelés localement brasiguayos, qui se sont installés dans l'est du pays depuis les années 1970. Ils forment une minorité significative dans les départements de Canindeyú, Alto Paraná et Itapúa. Leur langue principale est le portugais, et leur présence a provoqué des tensions foncières et culturelles, notamment avec les communautés rurales paraguayennes. Ces populations disposent généralement de réseaux commerciaux et éducatifs propres, ce qui contribue à une certaine ségrégation linguistique dans les zones frontalières. On note aussi la présence plus réduite, mais notable, de communautés d'origine japonaise (notamment à Itapúa), coréenne, libanaise, et chinoise. Ces groupes ont partiellement conservé leurs langues d'origine, mais l'intégration linguistique au guarani et à l'espagnol est rapide dans les générations suivantes. Culture.
La musique occupe une place essentielle dans la vie culturelle paraguayenne. Le style le plus emblématique est la guarania, genre musical doux et mélancolique créé dans les années 1920 par José Asunción Flores, habituellement chanté en guarani. La polka paraguaya, plus rapide et joyeuse, est également très populaire, avec des danses associées lors des fêtes communautaires. La harpe paraguayenne, instrument national, est reconnue pour ses sonorités cristallines et sa virtuosité technique. Elle accompagne aussi bien la musique folklorique que les compositions contemporaines. Dans les arts visuels, le Paraguay possède une tradition artisanale très riche, héritée des techniques guaranies et coloniales. Le ñandutí, dentelle brodée en forme de toile d'araignée, originaire d'Itauguá, est un des symboles les plus forts de l'art textile local. D'autres formes d'artisanat incluent la poterie, la vannerie, les sculptures en bois et les objets en cuir. Ces objets ne sont pas seulement esthétiques, mais ont souvent une fonction rituelle ou utilitaire, témoignant d'un rapport étroit entre art, nature et religion. Les fêtes et célébrations sont nombreuses et profondément enracinées dans la tradition religieuse catholique, mêlée à des éléments précoloniaux. La Semaine sainte (Semana Santa), Noël, la fête de la Vierge de Caacupé (patronne du pays) sont des moments clés de la vie religieuse et sociale, et rassemblent des milliers de pèlerins. On y retrouve chants, messes, processions, mais aussi gastronomie traditionnelle, comme la chipa, pain au fromage typique préparé en famille. La gastronomie paraguayenne reflète elle aussi la fusion culturelle. À base de maïs, manioc, fromage et viandes, elle se distingue par des plats tels que la sopa paraguaya (un gâteau salé à base de farine de maïs et fromage), le mbaipy, la chipa guasu ou encore le soyo, une soupe de viande hachée. Le tereré, infusion froide de yerba mate, est une boisson nationale et un symbole de convivialité sociale. Il se partage dans l'espace public, les familles, les lieux de travail, marquant des moments de pause, de discussion et d'échange. Le Paraguay est également riche en traditions orales, notamment dans les zones rurales. Les contes, mythes et légendes guaranis – tels que les figures de Karai, Ao Ao ou Jasy Jateré – sont encore racontés et repris dans la littérature contemporaine, les arts visuels ou les dessins animés locaux. Ils expriment des croyances sur la nature, les esprits, les règles de vie en communauté et la relation avec le surnaturel. Sur le plan institutionnel, la culture paraguayenne souffre d'un certain manque de financement et de visibilité, bien qu'elle connaisse une dynamique nouvelle grâce à l'essor des jeunes artistes, écrivains et cinéastes. Le cinéma paraguayen a gagné en reconnaissance ces dernières annéest. La scène littéraire, quant à elle, reste dominée par des figures comme Augusto Roa Bastos, prix Cervantes et auteur du roman emblématique Yo, el Supremo (Moi, le Suprême, 1974), qui mêle politique, histoire et langage. La structure sociale paraguayenne reste encore marquée par un fort attachement aux valeurs traditionnelles : respect des anciens, centralité de la famille élargie, rôles genrés relativement conservateurs. Toutefois, de nouveaux mouvements sociaux, féministes, écologistes et indigènes, remettent en question les hiérarchies établies et donnent lieu à une redéfinition progressive de la culture nationale, plus inclusive et ouverte à la diversité. Enfin, les modes de vie contemporains sont fortement influencés par les échanges avec les pays voisins, notamment l'Argentine et le Brésil, et par l'expansion des technologies numériques, qui diffusent de nouveaux modèles culturels dans les milieux urbains. Cela crée une tension constante entre modernité et tradition, entre mondialisation et enracinement local, qui façonne le paysage culturel du Paraguay aujourd'hui. Economie.
L'agriculture et l'élevage représentent environ 20 % du produit intérieur brut (PIB) et emploient près de 25 % de la population active. Le soja est de loin la principale culture d'exportation, faisant du Paraguay le quatrième exportateur mondial de soja. Les autres produits agricoles importants comprennent le maïs, le blé, le coton, le manioc et la canne à sucre. L'élevage bovin, quant à lui, constitue une source majeure de revenus grâce à l'exportation de viande vers des marchés comme le Chili, la Russie, Israël et plus récemment l'Union européenne et la Chine. L'économie est soutenue par une énergie abondante et bon marché grâce aux barrages hydroélectriques, notamment ceux d'Itaipú (partagé avec le Brésil) et de Yacyretá (avec l'Argentine). Le Paraguay exporte une grande partie de cette énergie à ses voisins, ce qui représente une source de revenus significative et confère au pays un avantage comparatif dans les industries à forte consommation énergétique. Toutefois, la transformation industrielle de cette énergie reste encore limitée, et l'économie demeure largement dépendante de l'exportation de ressources primaires non transformées. Le secteur secondaire, bien que modeste, est en croissance, notamment dans l'agro-industrie, la transformation alimentaire, le textile et l'assemblage de pièces électroniques dans des zones franches appelées maquilas. Ces dernières attirent des investissements étrangers grâce à un cadre fiscal favorable et une main-d'oeuvre relativement bon marché. Malgré cela, l'industrialisation reste faible, représentant moins de 15 % du PIB, et le pays importe encore une grande partie des biens manufacturés qu'il consomme. Le secteur tertiaire eprésente près de 60 % du PIB. Il est composé principalement du commerce, des services financiers, de la logistique et de la télécommunication. Le commerce informel, notamment dans les zones frontalières avec le Brésil et l'Argentine, constitue une part significative de l'activité économique, souvent hors du champ fiscal. Le Paraguay possède des zones franches et des centres commerciaux qui attirent des acheteurs étrangers en quête de produits électroniques, textiles ou cosmétiques à bas prix. Un des traits marquants de l'économie paraguayenne est la forte informalité : plus de 65 % de la population active travaille dans des activités non déclarées, souvent à faibles revenus et sans protection sociale. Cette informalité est à la fois une réponse à la faiblesse de l'État en matière de régulation et un obstacle au développement de structures économiques plus durables. Elle limite la collecte fiscale, freine les politiques publiques et entretient les inégalités socioéconomiques. Le Paraguay affiche une dette publique relativement contenue (autour de 35 % du PIB), ce qui lui donne une certaine marge de manoeuvre budgétaire. Cependant, les investissements publics sont freinés par une administration peu efficace et des problèmes de corruption. Le système fiscal est parmi les plus faibles d'Amérique latine en termes de pression fiscale (moins de 14 % du PIB), avec une imposition modérée sur les entreprises et les hauts revenus, ce qui limite la capacité de l'État à financer les infrastructures et les services sociaux. Le commerce extérieur est orienté vers les pays voisins : le Brésil et l'Argentine sont les principaux partenaires, tant pour les importations que pour les exportations. Le Paraguay est membre du MERCOSUR, mais ses marges de négociation sont limitées du fait de son statut de petit acteur au sein du bloc. En outre, les exportations paraguayennes sont encore peu diversifiées, ce qui accroît la vulnérabilité de l'économie aux chocs extérieurs. Le système financier est relativement stable, avec une banque centrale qui maintient un régime de change flexible et une inflation généralement sous contrôle (autour de 4 à 5 %). Toutefois, l'inclusion financière reste faible, en particulier dans les zones rurales, et l'accès au crédit reste concentré entre les mains de grandes entreprises ou de l'agrobusiness, au détriment des petites et moyennes entreprises. Enfin, le pays est confronté à des défis structurels importants : forte inégalité dans la répartition des terres (2 % des propriétaires contrôlent plus de 85 % des terres agricoles), faible qualité des infrastructures routières et éducatives, corruption endémique, et faible productivité du travail. Malgré cela, le Paraguay dispose d'un potentiel considérable pour diversifier son économie, notamment à travers l'agriculture durable, le tourisme écologique, la digitalisation des services et l'exploitation plus rationnelle de son capital énergétique. |
. |
|
|
||||||||
|