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Florence |
Jalons chronologiques
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La Toscane |
Florence, Florentia Tuscorum dans l'Antiquité, Firenze en italien, est une ville d'Italie, chef-lieu de province, capitale de la Toscane. Dans une situation délicieuse, à 372 kilomètres au Nord-Ouest de Rome, et à 1400 kilomètres au Sud-Est de Paris, Florence possède des édifices superbes et qui en font une des plus belles villes du monde : palais Pitti, Vieux-Palais, nombreux palais appartenant à des particuliers; magnifique cathédrale dite Duomo; belles églises; beaux jardins et agréables promenades, notamment celle des Cascine; places vastes et richement décorées; plusieurs théâtres (la Pergola, Cocomero, etc.). Les statues, tableaux et autres objets d'art se trouvent en profusion à Florence. Florence a joué en Italie et dans l'Europe, du temps de la Renaissance, le rôle d'Athènes dans l'Antiquité classique (La vie intellectuelle à Florence). Elle fut, sinon la plus puissante, du moins la plus intéressante des cités italiennes, celle dont l'histoire est la plus importante pour qui veut connaître les arts, les lettres, l'organisation politique et économique de la péninsule entre le XIIIe et le XVIe siècle. Elle a été la ville des Médicis, de Dante, de Boccace, de Machiavel, de Guichardin, des Villani, de Marcille Ficin, d'Amérigo Vespucci, de Cimabué, de Brunelleschi, d'André del Sarto, et d'un grand nombre de peintres qui ont formé l'école dite Florentine; des musiciens Lulli et Cherubini, de plusieurs papes, entre autres Léon X. Topographie et aspect de la villeLa ville est bâtie sur les deux rives de l'Arno, à égale distance du massif du Prato Magno et des défilés de la Gonfolina, à 55 m d'altitude; en remontant le cours de l'Arno et le val de Chiana, la route mène vers Rome; en remontant l'Ombrone de Pistoia et le col de la Porretta, on arrive à Bologne et dans les plaines de la Lombardie ou de la Vénétie. Ainsi Florence est au croisement des deux grandes routes de Rome vers l'Allemagne et de Pise à Ancône, au vrai centre de l'Italie. C'est ce qui explique le grand développement de son commerce au Moyen âge et le rayonnement de sa langue dans toute l'Italie, d'autant qu'à Rome les papes conservaient soigneusement le latin. Le florentin est donc devenu, surtout après Dante, le dialecte littéraire de l'Italie ou pour mieux dire le véritable italien.De belles collines, aux lignes harmonieuses, aux pentes couvertes d'oliviers et d'arbres toujours verts, les hauteurs de Fiesole, de San Miniato, les jardins Boboli, le poggio di Monte Ughi forment autour de la ville un cadre d'une élégance riante et gaie. Des villas construites en marbre luisant ou en pierre grise et bleue s'étagent sur les pentes. Malheureusement le climat y n'y est pas toujours généreux. « Souvent les vents se succèdent par de brusques alternatives, et pendant l'été la chaleur est accablante : il caldo di Firenze est passé en proverbe dans toute l'Italie. Il faut dire que l'étroitesse des rues, et, pour une certaine part, la négligence des lois de l'hygiène rendent la mortalité annuelle supérieure à celle de la plupart des villes du continent. Au Moyen âge, ce fut également l'une des cités que la peste ravagea le plus. Lors du fléau que raconte Boccace (1348) en lui donnant pour contraste ses histoires joyeuses, près de 100,000 habitants succombèrent, les deux tiers de la population. » (El. Reclus).On comprend donc qu'elle ait été la capitale, de 1864 à 1870, d'un royaume nouveau-né; on comprend aussi que Rome lui ait été préférée plus tard. Mais elle reste toujours la véritable capitale des lettres et des arts, grâce à ses grands hommes, à ses souvenirs, à ses musées et à ses bibliothèques, à l'esprit subtil et aux goûts artistiques de sa population. La population de Florence en 2013 est évaluée à 371 517 habitants. - Florence, par William Wyld (XIXe siècle). Aspect de la villeFlorence « la Belle » a l'aspect sévère et sombre. Les rues y sont étroites et parfois tortueuses. Les maisons très élevées sont construites en gros blocs de pierre noirâtre; on y voit des étages qui surplombent et des toits qui dépassent encore le dernier étage. On comprend en la visitant qu'avant d'avoir été la ville des arts, elle fut la cité municipale, agitée par les factions, ensanglantée par les longues guerres de rues.Florence a eu trois enceintes créées successivement. La première, comprenant l'ancienne ville romaine,était tout entière sur la rive droite de l'Arno. Les deux autres, qui datent du XIIIe et du XVIe siècle, englobèrent quelques-uns des quartiers de la rive gauche. Mais aujourd'hui encore les deux tiers environ de la ville sont sur la rive droite. Les nouveaux quartiers s'étendent de ce côté jusqu'aux promenades des Cascine, le bois de Boulogne de la ville. Ainsi Florence se développe vers l'Ouest surtout, comme la plupart des grandes villes de l'Europe et d'Amérique, et surtout sur la rive droite du fleuve, comme Paris. Vue de Florence, depuis le palazzo Vecchio, en direction de Santa Maria del Fiore. Huit ponts, dont quatre dans les nouveaux quartiers, relient les deux rives de l'Arno. Le plus connu est le ponte Vecchio ou court une galerie couverte qui fait communiquer le musée des Uffizi (musée des Offices) avec le palais Pitti. Sur les deux rives de l'Arno s'étendent de larges quais qui constituent la promenade du Lungorno. La rue principale de la ville, la via dei Calzajuoli, réunit les deux plus beaux monuments qui sont comme la tête et le coeur de Florence : le Palazzo Vecchio et le Duomo; la via del Corso, prolongée par la via Strozzi, forme avec la précédente la grande croisée centrale de l'ancienne ville. Les rues dei Tornabuoni, dei Cerretani et del Proconsolo, qui se coupent à angle droit, déterminent à peu près l'emplacement de l'enceinte romaine. Celle du XIIIe siècle, commencée en 1285, partait du ponte alle Grazie, en amont de l'Arno, pour aboutir au ponte alla Carraja en aval. La ville était donc encore très ramassée vers son centre; la colline du palais Pitti et des jardins Boboli était en dehors. La station du chemin de fer est située dans la nouvelle ville au Nord-Ouest. Deux forts déjà anciens et sans importance sont bâtis sur les hauteurs de chaque côté de l'Arno, l'un au Nord, le fort San Giovanni, l'autre au Sud, celui du Belvédère. Monuments de FlorenceLes monuments de Florence, palais et églises, sont nombreux et d'aspect grandiose. Ces édifices ne sont malheureusement pas assez dégagés des maisons ; on ne les embrasse dans toute leur majestueuse ampleur qu'en les contemplant des jardins Boboli ou des hauteurs de San Miniato dans le panorama complet de la noble cité. Les architectes ont voulu faire monter trop haut leurs tours et leurs coupoles comme pour transporter plus près du ciel la pensée des fidèles qui venaient y prier. On ne peut guère mesurer de la base avec l'oeil la hauteur du campanile (84 m); la coupole du Duomo n'apparaît de près que par parties; l'ensemble échappe : vue de l'intérieur, l'oeuvre de Brunellesco ne produit pas encore tout son effet, parce que la lumière est insuffisante.Les Palais. Palazzo Vecchio. La cour dans laquelle la porte principale donne entrée est ornée d'une fontaine de porphyre, avec une statue d'enfant en bronze par Verrochio. Au premier étage de l'édifice est une salle où siégeait autrefois le Grand Conseil de Florence; longue de 40 m, large de 22 m, elle est ornée de statues, et les murailles, ainsi que le plafond, ont été peintes à fresque par Vasari. Le Vieux Palais est surmonté d'une tour de 110 m de hauteur, qui porte le beffroi de la ville. La salle du Conseil, la chapelle des Prieurs, les appartements des Médicis, avec la fontaine de Bartolommeo Ammanati, en sont les parties les plus intéressantes. Le Palazzo Vecchio. Siège traditionnel du gouvernement de Florence, il se dresse sur la place de la Signoria, où l'on peut voir plusieurs statues. Piazza della Signoria. Loggia dei Lanzi. La Loggia della Signoria (Loggia dei Lanzi), sur une ancienne photographie (ca. 1900). Palais des Offices (Uffizi). Les autres palais et maisons remarquables de Florence
Les églises. Santa Maria del Fiore. La cathédrale Sainte-Marie des Fleurs et le campanile de Giotto. Campanile de Florence. Battistero di San Giovanni. Le Baptistère, à côté de la cathédrale de Florence. C'est l'un des plus anciens édifices de la ville. Il a été construit entre 1059 et 1128. Santa Croce. La basilique de la Sainte-Croix (Santa Croce), à Florence. C'est l'église franciscaine la plus grande du monde. San Marco. Santa Maria Novella. San Lorenzo. Annunziata. Les musées et les bibliothèques. Celui des Uffizi est célèbre dans le monde entier. Il fut d'abord le musée des Médicis; il est devenu peu à peu l'une des plus splendides collections des chefs-d'oeuvre de l'art. Le salon de la Tribune avec ses Corrège, ses Raphaël, ses Titien et ses antiques en est la perle la plus précieuse; les galeries se développent dans de nombreuses salles, à travers les longs corridors du ponte Vecchio jusqu'au palais Pitti, sur une longueur de plusieurs kilomètres. Les tableaux et les statues, les dessins, les bronzes, les camées y forment un rare assemblage d'inestimables richesses. Le palais Pitti, oeuvre de Brunellesco, construit pour un riche bourgeois et passé par héritage entre les mains des Médicis, ne contient que des oeuvres de choix. L'Académie des beaux-arts est intéressante à cause des Primitifs, dont le groupement bien entendu permet de reconstituer l'histoire de la peinture florentine du XIVe au XVIe siècle. Le Bargello, ancien palais du podestat, dont la physionomie et l'ordonnance extérieure ont été imitées plus tard au Palazzo Vecchio, renferme des collections d'armes, de meubles, de bronzes et de faïences analogues à celles du musée de Cluny, à Paris. Beaucoup d'autres palais sont à la fois musées et bibliothèques : comme le palais Corsini, le palais Strozzi et le palais des Médicis ou palais Riccardi. Ces deux derniers édifices sont d'énormes constructions massives, aux murs solides, aux fenêtres rares et fortement grillées; on y voit encore les écussons des vieilles familles, les anneaux pour attacher les chevaux des visiteurs; on y tenait garnison; on y pouvait soutenir un siège. Le palais Riccardi a été occupé de 1865 à 1871 par le ministère de l'intérieur. La bibliothèque Laurentienne occupe un édifice construit par Michel-Ange, sur l'ordre de Clément VII près de l'église Saint-Laurent. La constitution du premier noyau de cette collection est dû à Cosme de Médicis et surtout à son petit-fils Laurent le Magnifique. On y trouve beaucoup de manuscrits extrêmement rares. La bibliothèque Palatine, fondée par le grand-duc Ferdinand III, contient 60,000 volumes et 2000 manuscrits. La bibliothèque Riccardiana, fondée au XVIIe siècle par Riccardo Riccardi, compte 30,000 volumes et 4000 manuscrits. Elle se trouve dans l'ancien palais des Médicis devenu le palais Riccardi. La bibliothèque Marucelliana fondée par l'abbé Marucelli, est riche d'environ 60,000 volumes. La bibliothèque de l'Académie des beaux-arts en a à peu près 9000. Le musée d'histoire naturelle, avec d'intéressantes collections de fossiles et de minéraux, est installé près du palais Pitti. Le Ponte Vecchio. Il traverse l'Arno en son point le plus étroit, à Florence. La structure actuelle date de 1345. Ci-dessous, les boutiques (principalement des bijouteries), qui bordent de chaque côté le pont. Au fond, la cathédrale. Histoire de FlorenceFlorence n'était qu'un bourg dépendant de Fésules au temps des Étrusques. Elle ne devint vraiment une ville que lorsque Sylla y eut envoyé une colonie de vétérans, en 81 av. J.-C. Capitale de la province d'Étrurie au IVe siècle,Elle était au IVe siècle la capitale de la province d'Etrurie. Stilicon y remporta une grande victoire sur Radagaise en 406. Prise et reprise successivement par Totila, par Narsès, elle finit par être ruinée : Charlemagne la releva en 781. Tout en faisant partie du marquisat de Toscane, elle resta à peu près maîtresse d'elle-même, et, comme les villes du bassin du Pô, elle força même, entre 1000 et 1150, tous les petits seigneurs de son voisinage à se faire reconnaître pour citoyens florentins, et soumit leurs fiefs à sa juridiction. Sans grande influence cependant et presque sans participation aux affaires générales de l'Italie jusqu'au XIIIe siècle, la république de Florence, à partir de 1215, devint une des villes les plus agitées par la rivalité des Guelfes et des Gibelins; tour à tour vainqueurs, ceux-ci, par le secours de l'empereur Frédéric II, 1248, et de son fils Manfred (bataille de Monte Aperto, 1260) ; ceux-là en s'appuyant au dedans sur les classes plébéiennes, 1250, au dehors sur Charles d'Anjou, 1266, mais pour se déchirer entre eux après la victoire. Pendant que l'aristocratie florentine se livrait ainsi à des luttes sans cesse renaissantes, le peuple, enrichi par l'industrie et le commerce et organisé en corporations (arts) en 1266, grandissait peu à peu, et arrivait au gouvernement : les arts majeurs ou le gros négoce en 1282, les arts mineurs ou le petit commerce et les artisans en 1343. Cette révolution démocratique, qui se dota d'une constitution dite Ordinamenti di giustizia, ne s'arrêta pas encore là après les luttes du peuple et de la noblesse, désormais proscrite à moins de se faire peuple, après celle des arts majeurs devenus une nouvelle aristocratie (il popolo grasso) et des arts mineurs, vinrent les soulèvements et les excès de la populace privée du droit de corporation et placée sous la dépendance des arts, 1378-1381. Une pareille anarchie amena plus d'une fois la domination d'un chef étranger : celle du roi de Naples Robert, appelé en 1313 contre l'empereur Henri VII, en 1326 contre les Gibelins de Lombardie; celle de l'ambitieux duc d'Athènes, Gautier de Brienne, déclaré seigneur de 1342 à 1313. On s'étonne de voir, au milieu de telles dissensions, le commerce et l'industrie de Florence prospérer, au point que toutes les républiques, sauf Venise, et tous les souverains, sauf le roi de France, étaient moins riches qu'elle. En 1381, après l'émeute des ciompi, la noblesse guelfe, dirigée par les Albizzi, reprit pour un demi-siècle la conduite des affaires; et c'est dans cette période que Florence, maîtresse de Pistoie dès 1329 et de Volterra dès 1361, s'assura la domination de la Toscane par l'acquisition d'Arezzo, 1384, de Pise, 1405-1406, de Cortone, 1411, du rivage de Livourne, 1421, simple village destiné à devenir un jour l'un des premiers ports de la Méditerranée. Vue de Florence : au-dessus des toits, une des tours et le dôme de la cathédrale. Photos : The World Factbook. En 1434, les efforts du parti populaire firent exiler les Albizzi et rappeler les Médicis leurs rivaux; les institutions républicaines du gonfalonier, des prieurs, des conseils, subsistèrent encore de nom; mais de fait, Florence devint une véritable monarchie entre les mains de cette opulente famille sortie des arts majeurs, mais placée depuis longtemps à la tête des arts mineurs. Tout-puissants dans l'État sans titre officiel, deux de ses membres, Cosme, surnommé le Père de la patrie, 1434-1464, et Laurent le Magnifique, 1469-1492, par la protection qu'ils accordèrent aux arts et aux lettres, contribuèrent à entourer son nom d'un nouvel éclat. Exilés, à l'arrivée des Français en Italie, par l'influence du parti républicain et du moine Savonarole, 1494, rétablis en septembre 1512 par la sainte Ligue de Jules II, chassés de nouveau en 1527 pendant la captivité de Clément VII, qui soutenait en eux ses parents, les Médicis furent encore ramenés par Charles-Quint, 1530-1531, et la république transformée pour eux en duché de Toscane, puis en grand-duché en 1576. Gouvernée par les Médicis jusqu'en 1737, Florence fut ensuite la résidence des grands-ducs de la maison d'Autriche-Lorraine, jusqu'en 1801; elle fut de 1802 à 1807 la capitale du royaume d'Étrurie et devint chef-lieu du département français de l'Arno de 1807 à 1814. Après la chute de l'Empire, les grands-ducs autrichiens y rentrèrent. Mais, en 1859, Florence fut annexée au royaume d'Italie, dont elle a été la capitale de 1865 à 1871. Au nom de Florence se rattachent encore le souvenir d'un concile général (18e concile oecuménique), , suite de celui de Ferrare, qui lui-même faisait suite à la partie du concile de Bâle, convoqué en 1439, par Eugène IV, pour la réunion des Églises d'Orient et d'Occident, et celui d'un pape, Léon X, de la famille des Médicis, qui a donné son nom à son siècle. (H. Vast. / B. / Dzb.).
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