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Tableau

Tableau. - Ce mot s'emploie, dans les beaux-arts, soit d'une façon générale, en parlant de toute composition peinte à l'aide d'un procédé quelconque, soit, dans un sens plus particulier, pour désigner la peinture mobile exécutée sur une toile, ou sur une feuille de bois, de métal, de marbre, d'ardoise, etc., et entourée d'un cadre. C'est dans cette dernière acception qu'il est le plus usité. Les tableaux, au sens moderne du mot, furent connus de l'antiquité grecque et romaine : le nom de pinacothèque fut donné aux collections de tableaux de ce genre. A leur tour, les Romains eurent des galeries de tableaux, sur bois ou même sur toile. 

Au Moyen âge, l'usage de peindre en détrempe sur bois était très répandu : au XIVe et au XVe siècle, le menuisier préparait les panneaux et les encadrements; le stucateur modelait les ornements en plâtre ou en stuc qui devaient servir d'accompagnement à l'ouvrage. Quelquefois, les anneaux - notamment dans les retables ou tableaux d'autel - étaient surmontés d'une frise au sommet de laquelle on plaçait encore d'autres figures; ou bien l'on représentait des histoires sur les lambris du gradin (predella). Peu à peu, les procédés se modifièrent, en se perfectionnant : les dorures du fond des tableaux disparururent; en revanche, celle des vêtements et des bordures se multiplièrent.

Une disposition souvent employée, dans la peinture moderne, au Moyen âge et à la Renaissance, fut celle du triptyque, c.-à-d. d'un panneau principal, au centre, avec deux volets de même grandeur pouvant se rabattre sur ce même panneau; ou du diptyque, tableau formé de deux panneaux, ou du polyptyque : la composition célèbre des frères Van Eyck, pour l'église de Saint-Bavon, à Gand, se compose de douze panneaux disposés sur deux rangs. Enfin, l'on renonça à ces combinaisons, d'un caractère ingénieux et décoratif sans doute, mais d'un agencement, compliqué, et la mode adopta les tableaux isolés, de forme carrée, ronde, ovale ou rectangulaire. A partir du XVIe siècle, sauf dans la région du Nord, qui resta fidèle au bois, la toile fut généralement préférée pour former le champ des tableaux : on utilisa aussi le carton, le cuir, l'ardoise, voire le marbre, le jaspe, l'agate, le lapis-lazuli et autres pierres dures. Le bois et la toile sont restés, de nos jours, les matières les plus fréquemment employées par les artistes. (G. C.).

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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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