 |
La cathédrale
(du grec kathédra, chaire) est l'église
épiscopale d'un diocèse, c'est-à -dire l'église où un évêque a son
siège. Dans une église cathédrale, les membres du chapitre sont
chargés du service diocésain. Dans celles où le service paroissial est
exercé concurremment, l'un d'eux remplit, avec l'autorisation du gouvernement,
les fonctions de curé sous le titre d'archiprêtre. Dans le langage courant,
et non plus au sens de la liturgie et du droit canon, le mot basilique
désigne plus ordinairement une église de style
roman, tandis que, par cathédrale, on entend une église de style
gothique (exemples : la Cathédrale
d'Amiens ,
la Cathédrale Notre-Dame de Paris).
-
La
cathédrale Notre-Dame d'Amiens.
© Photo : Serge Jodra,
2009.
Le trône épiscopal (cathedra)
était placé, dans les églises primitives,
au fond de l'abside, dans l'axe de l'édifice,
et l'autel s'élevait en avant de la tribune,
de façon que l'évêque, placé ainsi derrière l'autel isolé, pût voir
l'officiant en face. C'est pour cela que, jusque vers le milieu du XIXe
siècle, dans certaines cathédrales, le maître-autel n'était qu'une
simple table sans gradins, sans tabernacle ni retable. La cathédrale du
monde chrétien ,
Saint-Pierre de Rome, conserve encore le siège du prince des apôtres
enfermé dans une chaire de bronze, au fond de l'abside.
Originairement, les cathédrales avaient
un caractère à la fois religieux et civil; on ne s'y réunissait pas
seulement pour assister aux offices divins, on y tenait aussi des assemblées
politiques, sous la présidence de l'évêque. Jusqu'à la fin du XIIe
siècle, les cathédrales n'avaient pas des dimensions extraordinaires;
beaucoup d'églises abbatiales étaient d'une
plus grande étendue, car, à cette époque, les grands établissements
religieux formaient une sorte de féodalité
monastique, qui primait les évêques en richesse et parfois en influence.
Mais, au XIIe siècle, il se produisit
une tendance de l'esprit public à réagir contre la prépondérance de
la double féodalité monastique et laïque. Ce fut alors que les populations
s'érigèrent en communes et alors aussi que les cathédrales furent reconstruites
sur de bien plus grandes proportions.
-
-
La
cathédrale Notre-Dame de Paris .
Les populations urbaines prêtèrent leur
concours avec un zèle extrême. La foi fournit aux évêques des ressources
énormes. Mais, dès 1250, l'empressement à fournir des trésors pour
la construction des cathédrales diminua sensiblement. A la fin du même
siècle, celles de ces vastes constructions qui étaient tardivement sorties
de terre n'arrivèrent pas à leur développement; elles s'arrêtèrent
tout à coup, ou, si elles furent achevées, ce ne fut que par les efforts
particuliers d'évêques ou de chapitres. Il n'est pas une seule cathédrale
ancienne qui ait été terminée sur le plan primitivement conçu; et cela
se comprend : la période pendant laquelle l'existence des grandes cathédrales
fut l'expression d'un désir national irrésistible est comprise entre
les années 1180 et 1240 (soixante ans). Si l'on peut s'étonner d'une
chose, c'est que, dans ce court espace de temps, on ait pu obtenir, sur
tout un grand territoire, des résultats aussi surprenants. Ce n'est, du
reste, que dans le domaine royal que se produisit ce mouvement, et l'on
peut dire que la cathédrale française est née avec le pouvoir monarchique.
Plus tard, vers la fin du XIIIe
siècle, la monarchie ayant réuni sous son autorité toutes les provinces
de la Gaule, la reconstruction des cathédrales s'étendit à ces provinces.
Les cathédrales de France
ont abrité sous leurs cloîtres
les plus célèbres écoles de l'Europe pendant le XIIe
et le XIIIe siècle; elles ont été l'occasion
du développement des arts. Les derniers siècles ont, malheureusement,
laissé périr en partie ces témoins de l'histoire, ces chefs-d'oeuvre
d'architecture; notre époque s'applique à conserver ce qu'il en reste.
(NLI).
-
La
cathédrale Alexandre-Nevski de Tallinn (Estonie). Elle a été terminée
de 1900.
Source
: The World Factbook.
 |
Alain
Erlande-Brandenburg, Mathieu Lours, Cathédrales d'Europe,
Citadelles (Mazenod), 2011. - L'Empire romain, l'oeuvre
de Charlemagne, la floraison gothique, le temps des Réformes et celui
des révolutions ont laissé leurs traces dans ces grands vaisseaux de
pierre. À travers une sélection des édifices les plus marquants de chacune
de ces étapes de l'histoire pour chaque pays d'Europe, le livre propose
de montrer la richesse de l'architecture et du décor des cathédrales.
Une introduction générale retrace l'histoire des cathédrales, accompagnant
les mouvements de fond de l'histoire de l'Occident, se faisant la transcription
matérielle d'un héritage spirituel. On peut ainsi comprendre les spécificités
des cathédrales anglaises, longtemps marquées par le monachisme, la naissance
en France de l'élan gothique, la permanence en Italie des héritages antiques
ou les spécificités des traditions impériales en Allemagne. Pour chacune
des cathédrales, une notice permet de comprendre le sens des oeuvres présentées
grâce à une riche iconographie. Ces illustrations attirent le regard
vers les éléments les plus remarquables de chaque cathédrale, mais aussi
vers son identité intime à travers des détails souvent méconnus. Loin
de s'identifier à l'art gothique, on découvrira des cathédrales romanes,
classiques ou baroques, néo-gothiques ou romano-byzantines ou encore contemporaines.
Ainsi, de Chartres à Évry, de Cologne à Liverpool, l'essentiel de la
culture des cathédrales est proposé au lecteur pour mieux la voir et
mieux la comprendre.
Mathieu
Lours, Dictionnaire des cathédrales, Gisserot, 2008.
-Une cathédrale est un édifice investi d'une dignité particulière,
celle d'abriter une cathèdre, c'est-à -dire le siège d'un évêque. La
cathédrale est donc l'église-mère d'un diocèse. Le nombre des cathédrales
a été variable. Certaines églises, les " anciennes cathédrales ", ont
perdu leur titre dans les aléas de l'histoire. D'autres églises ne sont
cathédrales que depuis une date récente, en France métropolitaine mais
aussi Outre-Mer. Enfin, la présence en France d'églises protestantes
et orientales, orthodoxes ou catholiques, a conduit à l'existence de cathédrales
révélatrices de la diversité religieuse du Pays. Témoins de l'histoire
de France, les cathédrales sont aussi un spectaculaire raccourci de l'Histoire
de l'art : des vestiges de l'Antiquité tardive jusqu'aux expressions artistiques
les plus contemporaines, elles n'ont pas cessé d'être le lieu de croisement
entre l'esprit, l'art et la pierre.
Patrick
Demouy, Les cathédrales, PUF (QSJ?), 2007.-
Faire l'histoire des cathédrales depuis leur apparition au IV siècle
après J.-C. .jusqu'à nos jours, c'est bien sûr présenter leur architecture
- romane, gothique - et les évolutions de leurs façades comme de leur
espace intérieur, expliquer la Manière dont elles ont été construites.
Mais c'est aussi décrire la vie du groupe épiscopal, analyser l'évolution
historique de la place et du rôle de cet édifice dans la ville et auprès
des populations. comprendre les symboles attachés à cette église de
l'évêque. Cet ouvrage décrit l'espace de prière. le lieu de mémoire
longtemps lieu de pouvoir qu'est la cathédrale. Il montre comment ce monument
cumule à présent des fonctions culturelles, patrimoniales et artistiques.
Christian
Jacq, Le message des constructeurs des cathédrales : La symbolique
des édifices, Jai Lu, 2004.- " Temples antiques
et cathédrales médiévales ont quelque chose de très important à nous
révéler, bien au-delà des religions et des croyances. Ces édifices
portent dans leurs pierres vivantes des mystères qui nous concernent,
puisqu'ils touchent à l'essence même de la vie ". Lors de sa parution,
Le messager des constructeurs de cathédrales posait une question qui,
aujourd'hui encore, semble toujours aussi fondamentale : celle du sens
du message des cathédrales et des églises. Ce livre nous aide à comprendre
ces édifices et leurs sculptures, et déchiffre le rôle des communautés
de bâtisseurs et de sculpteurs qui ont consacré leur vie à graver dans
la pierre des signes qui perdurent et s'inscrivent au coeur même de notre
quotidien.
|
|
|