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L'histoire du Royaume-Uni
L'Angleterre au Moyen âge
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Aperçu

L'Angleterre antique

L'Angleterre médiévale
Haut Moyen-âge : Anglo-saxons et Normands
XIIe - XVe siècles : les Plantagenêt

Le XVIe siècle : les Tudor, la Réforme

Le XVIIe siècle : les Stuart, premières colonies
Le XVIIIe siècle : la conquête de la mer
Le XIXe siècle : la Fédération britannique

Le Royaume-Uni depuis 1900


L'histoire de l'Ecosse
L'histoire de l'Irlande
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Les Bretons avaient profité de l'affaiblissement de l'empire romain pour reconquérir leur indépendance, sous Honorius, en 411. Mais, partagés en divers petits États, gouvernés par des princes particuliers, ils étaient incapables de résister aux attaques des Écossais et des Pictes. Les côtes de la Bretagne commençaient alors à être visitées par des pirates redoutables, les Jutes, les Angles et les Saxons.

Anglo-saxons, Danois et Normands.
Un certain Vortigern, l'un des princes bretons, appela à son secours, en 449, Hengist et Horsa, deux chefs de ces pirates. Ces auxiliaires se changèrent bientôt en ennemis; Vortigern fut plusieurs fois vaincu, et Hengist, mort en 480, conquit et fonda le royaume Kent. Les conquérants de ce royaume étaient Jutes; ceux qui fondèrent les royaume de Sussex, de Wessex et d'Essex étaient Saxons, et les Angles, desquels la partie de la Bretagne appelée Angleterre tire son nom, établirent les royaumes Est-Anglie (East Anglia), de Mercie, de Bernicie et de Deirie. La réunion fréquente de ces deux derniers royaumes sous un même chef fait qu'on ne compte généralement que 7 royaumes anglo-saxons, sous le nom d'Heptarchie.

L'autorité d'un des rois anglo-saxons, que les historiens désignent sous le titre de bretwalda, prévalait sur celle des autres. Ce titre est donné par Bède à 7 princes : 

1° Aella, fondateur du royaume de Sussex;

2° Ceawlin, mort en 593

3° Ethelbert, roi de Kent, converti par saint Augustin au christianisme avec la plupart de ses sujets dont il fut le législateur et mort en 616

4° Redwald, roi d'Est-Anglie;

5° Edwin, roi de Bernicie et de Deirie, réunies sous le nom de Northumbrie, qui se fit baptiser en 627 et fut tué en 633 en combattant les Merciens;

 6° saint Oswald, roi de Northumbrie, très zélé pour la propagation du christianisme, tué aussi en combattant les Merciens, en 643.

7° Oswio, roi de la Northumbrie, mort en 670

Les descendants de Cerdic, fondateur du royaume de Wessex, mort en 534, triomphèrent, après une lutte de trois siècles, de tous leurs adversaires, et acquirent, de 819 à 827, dans la personne d'Egbert la suprématie sur tous les États anglo-saxons. Egbert s'était formé dans l'art de la guerre à l'école de Charlemagne; auprès duquel il s'était réfugié pendant trois ans. Ses successeurs furent Ethelwulf, 837, Ethelbald, 857, Ethelbert, 860, Ethelred I, 866, Alfred le Grand, 871 ou 872, Edouard (Edward) Ier, 900, et Athelstan, 924. Ce dernier remporta, en 938, sur les Danois, les Norvégiens (La Scandinavie au Moyen Âge), les Irlandais, les Écossais et les Bretons, la célèbre victoire de Brunanburgh, et, réunissant sous son sceptre toutes les contrées conquises par les Anglo-Saxons, fut ainsi le fondateur du royaume d'Angleterre. Il eut pour successeur son frère Edmond Ier, qui consolida par ses succès sur les Danois le trône du nouveau royaume. A Edmond, assassiné en 946, succéda son frère Edred, qui acheva de soumettre la Northumbrie

Le royaume passa ensuite à Edwy, fils d'Edmond Ier, qui s'aliéna une partie de ses sujets par son gouvernement tyrannique, par la dissolution de ses moeurs et par son attachement à une concubine, nommée Ethelgive. Il avait été dépouillé du royaume de Mercie lorsqu'il mourut en 959. Il fut remplacé par son frère Edgard, qui profita d'un règne paisible pour aider saint Dunstan, archevêque de Canterbury, à réformer l'Église d'Angleterre. Ethelred Il, frère utérin et cadet de saint Édouard le Martyr, dut le trône sur lequel il monta, en 978, au meurtre de ce prince, ordonné par sa mère. Sous son règne, les Danois, qui, à l'exemple et au détriment des Anglo-Saxons, avaient commencé à envahir la Bretagne dès l'an 833, étendirent leurs dévastations sur tout le royaume. Après avoir acheté plusieurs fois la paix à prix d'argent, Ethelred fit massacrer, en 1002, tous les Danois établis dans ses États.
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Knut et Aelgyfu.
Le roi Knut et la reine Aelgyfu 
placent la croix d'or sur le grand autel 
de l'abbaye de Newminster, à Winchester.
(d'après un dessin du martyrologe de l'abbaye 
et datant de 1016-1020, British Museum).

Suénon (Sven I), roi de Danemark, vengea en 1013 le sang répandu de ses compatriotes par la conquête de l'Angleterre. Ethelred, qui s'était enfui, put cependant rentrer à Londres, où il mourut en 1016. Son fils, le courageux Edmond II, surnommé Côte-de-Fer, lutta vainement contre les Danois, et mourut assassiné en 1017. Canut (Knut II) le Grand, roi de Danemark et fils de Suénon (Sven I), fut élu roi par les Anglais. A sa mort, en 1035 ou 1036, Harold Ier, son fils naturel, s'empara du trône. Il eut pour successeur, en 1040, Hardi Canut (Knut II), fils légitime de Canut le Grand, qui mourut en 1042, et fut le dernier roi danois de l'Angleterre. 
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Avec saint Édouard III le Confesseur, qui régna de 1042 à 1066, finit la dynastie saxonne de Cerdic. Harold II, fils du puissant comte Godwin, se fit reconnaître roi par l'assemblée des thanes ( = chefs ou seigneurs), à la mort de saint Edouard le Confesseur, mari de sa soeur, au détriment de l'etheling Edgar, dernier descendant mâle de la dynastie de Cerdic. Mais Guillaume, duc de Normandie, prétendit que saint Edouard l'avait désigné pour son successeur, et par le succès de la bataille d'Hastings, où Harold fut tué, conquit, en 1066, la couronne d'Angleterre. Il dépouilla de leurs domaines et de leurs emplois les Anglo-Saxons vaincus au profit des Normands vainqueurs; et donna le système féodal pour base au puissant État qu'il fonda. La ligne dite Normande fondée par Guillaume le Conquérant donna deux autres souverains à l'Angleterre : Guillaume Il  et Henri Ier. On lui rattache par Étienne de Blois (1135), fils d'Adèle, soeur d'Henri, qui fut remplacé sur le trône, en 1154, par Henri Il' Plantagenêt, qui lui était le petit-fils de Henri Ier par sa mère Mathilde (épouse en seconde noces de Geoffroy, comte d'Anjou). 
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Edouard le Confesseur.
Edouard le Confesseur à cheval accompagné d'un serviteur; à droite Aelthryth, 
sa belle-mère (manuscrit du XIIIe siècle, British Museum).

Les Plantagenêt.
Pendant les 330 ans que la famille Plantagenêt conserva le trône, les princes suivants se succédèrent : Henri Il (1154), déjà nommé; Richard Ier Coeur de Lion (1189), dont le frère Jean sans Terre, devenu roi en 1199, perdit ses possessions continentales (Normandie, Bretagne et Anjou) et provoqua, par sa tyrannie, une révolte des barons anglais qui le forcèrent à leur accorder la Grande Charte (15 juin 1215). Son fils, Henri III, qui lui succéda en 1216, eut un règne long et orageux; sous la conduite de Simon de Montfort, comte de Leicester, les barons anglais se révoltèrent, battirent le souverain à Lewes et le firent prisonnier (1264); mais deux ans plus tard, Montfort fut vaincu à son tour et la puissance royale se releva. Edouard Ier, fils et successeur (1272) du précédent. conquit le pays de Galles qu'il annexa à l'Angleterre. A partir de ce moment, l'héritier de la couronne reçut le titre de prince de Galles
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Sceau d'Henri II Plantagenet.
Sceau de Henri II, roi d'Angleterre. - La légende au revers, "Henri, par la
grâce de Dieu, duc de Normandie et de Guyenne, comte d'Anjou", montre
l'étendue de cet empire Plantagenêt (aussi appelé empire angevin), qui 
s'accrochait aux flancs de la France capétienne.

La période de la guerre de Cent ans.
Edouard songeait à envahir l'Ecosse, lorsqu'il mourut, le 7 juillet 1307. Son fils, Edouard II, marcha contre le chef écossais Robert Bruce, qui détruisit une grande armée anglaise à Bannockburn (1314). Pendant une révolte, dirigée par la reine Isabelle et son amant Mortimer, le parlement déposa le roi, qui fut tué à peu de temps de là (septembre 1327). Le règne de son fils, Edouard III, est l'un des plus brillants de l'histoire d'Angleterre. Associé à Balliol, qui voulait s'emparer de la couronne d'Ecosse, il remporta sur les Ecossais la victoire d'Halidon Hill (19 juillet 1333); il envahit ensuite la France dont il se disait roi (1338), déclenchant ainsi ce qu'on allait appeler sur le constinent la guerre de Cent ans. La victoire navale de la Sluis (1340), la bataille de Crécy (1346) et celle de Poitiers (1356) amenèrent un traité favorable pour les Anglais (1360). 
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Bref d'Edouard II.
Le roi d'Angleterre Edouard II, par un bref de sceau privé, ordonne de réunir le conseil du roi à Clarendon. Le roi Louis X le Hutin étant mort sans postérité, le conseil devra décider s'il convient de réclamer la part du royaume de France qui revient à la reine Isabelle. (Londres, Public Record Office, Privy Seals file.).

A la mort du roi Edouard III (1377), il fut remplacé par son petit-fils, Richard II, fils du Prince Noir. Richard dut réprimer une révolte de paysans commandés par Wat-Tyler; il fut enfin renversé du trône par le fils de Jean de Gaunt, duc de Lancastre, qui se fit proclamer sous le nom de Henry IV (1389). Avec celui-ci la maison de Lancastre commença de régner sur l'Angleterre. Richard fut jeté en prison et tout porte à croire qu'il périt assassine; mais Henri ne put jouir paisiblement de la couronne; il fut forcé de combattre plusieurs révoltes et de déjouer plusieurs conspirations. Son successeur (1413) Henri V, renversa les Lollards (Wycliffe), recommença la guerre en France, réduisit Harfleur, remporta la victoire d'Azincourt (1415) et fut reconnu (1420) comme héritier de Charles VI, dont il avait épousé la fille, Catherine. Il mourut en 1422, laissant un fils de 9 mois, Henri VI, qui fut bientôt roi d'une grande partie de la France; mais ce pays marcha à la reconquête de son indépendance (Jeanne d'Arc). En 1451, les Anglais ne possédaient plus sur le continent que Calais et deux autres petites places. 
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Sceau d'Edouard III.
Le sceau d'Edouard III.

La guerre des Deux roses.
La guerre des Deux Roses (Rose blanche et Rose rouge, du nom de l'emblème de chacun des camps en présence), qui commença en 1452, détourna les esprits des conquêtes sur le continent. Il s'agissait de la dispute du trône entre les maisons d'York et de Lancastre. Richard, duc d'York, descendant du troisième fils d'Edouard III, se considérait comme le légitime héritier. Ses partisans (Yorkistes, Roses blanches) remportèrent les victoires de Saint-Albans (1455) et de Northampton (1460); mais le duc d'Yok fut battu et tué à Wakefield (1460); son fils, proclamé roi, sous le nom d'Edouard IV, par les Yorkistes (4 mars 1461) gagna sur le parti Lancastrien la sanglante victoire de Towton (26 mars 1461). Les Roses rouges furent longtemps à se relever de ce coup; mais Warwick ayant déserté la cause d'Edouard, marcha sur Londres à la tête d'une armée de Lancastriens et rendit le trône à Henry VI (1470). Edouard s'enfuit en Hollande, assembla une armée, revint, battit les Roses rouges à Barnet (14 avril 1411) et à Tewkesbury (4 mai).

La guerre fut presque aussitôt terminée par la mort de Henry VI. Edouard le suivit dans la tombe en 1483, laissant un fils âgé de moins de 13 ans, Edouard V. L'oncle de ce jeune prince, Richard, duc de Gloucester, reçut le titre de protecteur du royaume et se donna bientôt celui de roi (Richard III). Edouard V et son jeune frère, le duc d'York, enfermés dans la tour de Londres, y furent, dit-on, assassinés par l'ordre de leur oncle. Contre cet usurpateur se forma une coalition conduite par le comte de Richmond qui n'avait aucun titre à la succession des princes défunts, mais qui, après la défaite et la mort de Richard, à Bosworth (22 août 1485), fut élevé au trône, sous le nom de Henry VII. Ce monarque, le premier de la dynastie des Tudor, descendait de Jean de Gaunt, fondateur de la maison de Lancastre, et appartenait, par son père, à la famille galloise de Tudor. (Louis Bougier).
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Londres au XVe siècle.
Londres au XVe siècle. - On voit la Tour de Londres avec la Tour Blanche, la Traitor's Gate, la Tamise au premier plan, London bridge et la Cité; miniature d'un manuscrit des poésies de Charles l'Orléans, prisonnier à la Tour de Londres depuis la bataille d'Azincourt (1415) jusqu'à 1440, manuscrit enluminé pour le roi Henri VII Tudor entre 1485 et 1500. (British Museum).


Jean-Philippe Genet, Les îles Britanniques au Moyen-Âge, Hachette Education, 2005. - L'histoire des îles Britanniques présente une particularité qui la rend passionnante mais aussi difficile à maîtriser. En effet, d'une part elle est complètement ouverte sur les grands mouvements de l'histoire européenne qu'il est indispensable de connaître (peuplements celte, colonisation romaine, invasions germaniques et scandinaves, expansion du féodalisme); et de l'autre, c'est une histoire profondément originale, puisque c'est celle d'une véritable mosaïque de pays, de peuples et de civilisations qui survivent là alors qu'ils ont disparu presque partout en Europe. Les îles sont donc simultanément un conservatoire des ethnies, des sociétés et des structures de pouvoir antiques, et un terrain unique d'expériences et d'innovations générées par des brassages de populations impensables ailleurs. Ce livre suit ici l'histoire jusqu'à la fin du Moyen Âge et l'apparition d'États modernes. Public : Étudiants en 1er et 2e cycle d'histoire. (couv.).
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