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Emblème,
mot d'origine grecque par lequel les Anciens désignèrent d'abord tout
ornement en relief appliqué sur des vases, puis tout ouvrage d'incrustation
et de marqueterie, et même la broderie des vêtements. Au XVIe
siècle, Alciat, auteur d'un recueil d'emblèmes,
étendit la signification de ce mot aux images et aux chiffres secrets
dont on se sert pour écrire des lettres dont on veut cacher le contenu.
Pour les modernes, l'emblème est la représentation d'un objet connu,
dont la vue fait naître quelque autre idée : le coq est l'emblème de
la vigilance, la faux l'emblème de la mort. Ainsi entendu, l'emblème
diffère de la devise, qui fait comprendre par des mots et non par des
images, et du symbole, qui, au lieu d'être très intelligible, renferme
toujours quelque chose de mystérieux. Les Anciens ont connu l'emblème
avec le sens que nous lui donnons : par exemple, les 12 pierres précieuses
que le grand prêtre des Hébreux portait sur la poitrine étaient l'emblème
des 12 tribus d'Israël; bon nombre d'hiéroglyphes
égyptiens étaient des représentations emblématiques; les Chaldéens
mirent la représentation du ciel en emblèmes quand ils inventèrent les
douze signes du zodiaque. Dans l'iconographie
chrétienne, les instruments de supplice sont les emblèmes des martyrs,
et la palme celle du triomphe.
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En
bibliothèque - Camerarius,
Symbolorum et Emblematum centuriae quatuor collectae, Mayence, 1668,
in-8°; le P. Menestrier, l'Art des emblèmes, Paris, 1684, in-8e. |
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