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Histoire de la France / Le droit > Droit français > Sous la monarchie absolue > Droit public |
Le Parlement de Paris et les parlements provinciaux |
On donnait le nom parlement (du mot barbare parliamentum = colloque, pourparler), sous l'Ancien régime à des cours souveraines instituées pour administrer la justice en dernier ressort au nom du roi. Il en existait plusieurs qui résidaient dans les principales villes du royaume. Les Parlements ont participé à l'exercice de la puissance législative-: ils jugèrent, en effet, quelquefois par voie de disposition générale et réglementaire, c'est-à-dire qu'ils rendirent des arrêts qui faisaient loi pour l'avenir dans tout le ressort tant que le Conseil du roi ne les avait pas cassés. Le Parlement de Paris, le plus ancien et le plus important de tous, n'était au début qu'une cour de justice ambulatoire, qui suivait partout les rois pour rendre la justice en leur nom; Philippe le Bel le rendit sédentaire à Paris par une ordonnance du 23 mars 1302. Il ne se réunissait d'abord que 2 fois l'an; mais à partir de 1380 il devint permanent. La cour des pairs y fut adjointe en 1420. Le parlement de Paris recevait, ainsi que tous les autres parlements, les appels des tribunaux inférieurs, et prononçait sans appel; en outre, il connaissait des affaires où les pairs, les évêques, les chapitres, les communautés, les bailliages et les sénéchaussées étaient en cause; il devait juger les officiers de la couronne et les maréchaux de France qui auraient prévariqué; enfin il enregistrait les lois, édits et ordonnances. Ce parlement, dont les attributions étaient d'abord toutes judiciaires, s'arrogea peu à peu des pouvoirs politiques. Souvent il refusa d'enregistrer des lois qui lui paraissaient injustes, ou bien il adressa aux rois, avant de remplir la formalité de l'eregistrement, de hardies remontrances, qui devinrent l'occasion de luttes assez vives; les rois mettaient un terme à la résistance en se transportant en personne dans le parlement et ordonnant de faire devant eux l'enregistrement : c'est ce qu'on appelait lit de justice. Le parlement de ParisLe parlement était une assemblée présentant un double caractère : c'était à la fois une cour souveraine, investie d'attributions judiciaires considérables, et une assemblée politique associée étroitement à l'exercice du pouvoir législatif.En 1789, le Parlement de Paris comprenait : 1° la Grand-Chambre;La Grand-Chambre se composait d'un premier président, de 9 présidents à mortier, de 25 conseillers lais ou laïques et de 12 conseillers clercs; le premier président et les quatre plus anciens présidents à mortier servaient toujours à la Grand-Chambre et les 5 autres à la Tournelle. De plus étaient attachés à la Grand-Chambre les princes du sang, les ducs et pairs du royaume, l'abbé de Cluny, l'archevêque de Paris et 6 conseillers d'honneur laïques. L'avocat général, le procureur général, 2 avocats généraux, 12 substituts, un greffe considérable, des huissiers, etc., complétaient le service de la Grand-Chambre. La Chambre de la marée, porte de commission parlementaire, surveillait « la marchandise de poisson de mer et d'eau douce ». Le Parlement de Paris avait dans son ressort (1789) les provinces de Champagne, Brie, Île-de-France, Perche, Beauce, Maine, Touraine, Sologne, Berry, Nivernais, Anjou, Poitou, Aunis, Rochellais, Angoumois, Marche, Bourbonnais, Mâconnais, Auvergne, Forez, Beaujolais et Lyonnais. Origine historique. Nom. Personnel. Enfin, au XIVesiècle, en 1344, la situation de président et de conseiller au parlement devint une véritable fonction conférée à vie; au XVIe siècle, elle sera, de plus, inamovible; le parlement ne comprend plus ni prélats, ni barons; mais sa composition définitive conservera toujours ceci de son ancienne origine, c'est que la moitié des sièges des conseillers est réservée aux laïques, ce sont les conseillers lais, et l'autre moitié à des ecclésiastiques, ce sont les conseillers clercs. Périodicité. Lieu de réunion. Composition définitive du parlement. Son personnel se composait d'un premier président, chef du parlement, de présidents à mortier, de conseillers clercs et, de conseillers laïques. En 1789, il y avait dans le parlement de Paris, 230 magistrats, y compris les membres du ministère public. Le ressort du parlement de Paris comprenait le tiers de la France; outre la région parisienne il englobait le Nord, la Vendée, le Centre, la Champagne et s'étendait jusqu'à Lyon. La grand-chambre. Elle avait une compétence générale au civil et au criminel. Au civil, elle statuait sur les appels des bailliages ou sénéchaussées et des présidiaux. Elle était compétente, en outre, en premier et dernier ressort, pour certaines causes déterminées, notamment : les procès relatifs aux apanages de la couronne, à l'Hôtel-Dieu, à l'Université de Paris, à l'exercice du droit de régale, etc. En matière criminelle, elle jugeait les ducs et pairs, les membres du parlement et des autres cours souveraines : elle statuait sur les crimes de lèse-majesté. La grand-chambre comprenait en 1789, un président, neuf présidents à mortier (ainsi appelés à cause de la forme du bonnet qu'ils portaient.), vingt-cinq conseillers lais et douze conseillers clercs. La Chambre des enquêtes. Au début, son rôle se bornait à examiner les pièces de la procédure et à préparer le jugement : on ne pouvait pas plaider devant elle, et elle ne pouvait pas rendre elle-même l'arrêt; l'arrêt, dont elle avait déterminé les éléments, était prononcé par la grand-chambre, qui avait même un pouvoir de révision. Mais, sur ces deux points, une modification se produisit au XVIe siècle. On put plaider devant la chambre des enquêtes, et elle put rendre elle-même ses arrêts. Il y eut jusqu'à cinq chambres des enquêtes au XVIe siècle; en 1789, il n'y en avait plus que deux. La chambre des requêtes. Cette juridiction se rattachait à une ancienne juridiction connue sous le nom de « plaids de la porte », que le roi exerçait, entouré de ses familiers, tel Saint Louis dans le bois de Vincennes, au pied d'un chêne. Elle se rattache aussi ai la juridiction confiée aux maîtres des requêtes, sous le nom de « requêtes de l'hôtel du roi ».Plus tard, elle fut chargée de juger les procès des personnes auxquelles le roi avait concédé le privilège de committimus; la sentence qu'elle rendait était en premier ressort; l'appel pouvait en être formé devant le parlement lui-même. La tournelle. Elle avait cinq présidents, dix-sept conseillers laïques de la grand-chambre et deux conseillers de la chambre des enquêtes. Attributions du parlement. Attributions judiciaires. La compétence judiciaire du parlement était générale et illimitée. C'est ainsi qu'il pouvait connaître des questions politiques de la plus haute importance qu'il tranchait par des arrêts. Exemples : réclamation d'Anne d'Autriche, en 1643, et de Philippe d'Orléans en 1715, pour avoir la régence sans conditions, accueillies par le parlement de Paris; et plus tard, arrêts de condamnations prononcées en 1649 contre Mazarin, et en 1787 contre Calonne.Attributions politiques. Le parlement avait deux attributions essentielles dans l'ordre politique : le droit d'enregistrement et de remontrances, et le droit de rendre des arrêts de règlement. 1° Droit d'enregistrement et de remontrances. • Comment expliquer le droit d'enregistrement et de remontrances? - Les jurisconsultes de l'ancien droit français expliquaient le droit d'enregistrement et de remontrances, en disant que le parlement de Paris, issu de la curia regis, avait hérité du droit qu'avait cette assemblée, à l'époque féodale, de concourir à la confection des lois pour qu'elles fussent obligatoires dans tout le royaume; ils remontaient même aux placita Mérovingiens et Carolingiens (Le droit pendant la période franque). Le droit d'enregistrement se conçoit très bien. C'était un moyen commode de publier les lois et d'en assurer la conservation par la lecture qui en était faite au parlement et par la transcription opérée sur ses registres. Le droit de remontrances avait suivi tout naturellement, étant données les prétentions, constamment émises par le parlement, d'exercer une part dans la police et la réformation de l'Etat. Le roi avait d'ailleurs favorisé cette pratique en recommandant à plusieurs reprises aux officiers de justice de vérifier la légalité des ordres royaux avant de les exécuter. • A qui il appartenait. - Le même droit d'enregistrement et de remontrances appartenait, pour les matières qui les concernaient, aux autres cours souveraines, cour des aides, cour des comptes, grand-conseil. Il appartint aussi aux parlements de province dès qu'ils furent institués; et chacun d'eux l'exerçait d'une façon indépendante, pour l'étendue de son ressort. Il en résultait qu'une ordonnance pouvait être obligatoire dans telle ville et ne pas l'être dans une autre ville comprise dans la circonscription d'un autre parlement. Cependant, en ce qui concerne les traités, l'enregistrement par le parlement de Paris fut reconnu suffisant pour toute la France. • Moyens de vaincre la résistance du parlement. - Pour vaincre la résistance du parlement, le roi lui adressait des lettres de jussion contenant l'ordre formel d'enregistrement. Si le parlement cédait, le conflit était évité. S'il persistait dans son refus en faisant au roi d'itératives remontrances, le roi pouvait lui envoyer de nouvelles lettres de jussion. L'ordonnance de Moulins de 1566 avait bien interdit les itératives remontrances; mais elle n'était guère observée. Plus tard, en 1641, Louis XIII supprima complètement le droit de remontrances, sauf pour les ordonnances relatives aux finances. L'édit de 1673 porte que les remontrances ne seront acceptées qu'après l'enregistrement. Supprimé en 1715, cet édit fut remis en vigueur en 1718. Enfin, en 1788, Louis XVI enlève le droit de remontrances au parlement pour le donner à une cour plénière.Une dernière ressource restait au roi lorsque le parlement prolongeait sa résistance. C'était de tenir un lit de justice (cette expression vient de ce que le roi se tenait sur un siège élevé, en forme de lit). Il se transportait au parlement en grand apparat, et faisait enregistrer l'ordonnance sous ses yeux. • Théorie du lit de justice. - La théorie du lit de justice était très simple. Le parlement, nous l'avons vu, n'avait qu'un pouvoir délégué par le roi; son pouvoir prenait fin, comme celui d'un mandataire, dès l'instant que le roi, son mandant, était présent et agissait en personne. « Adveniente principe cessat magistratus. » • Autres moyens. - Il pouvait arriver que la résistance du parlement continuât après la tenue du lit de justice; par exemple, le parlement pouvait refuser d'appliquer la nouvelle ordonnance. Alors, le roi pouvait recourir à des moyens de rigueur : arrestation des principaux membres du parlement, exil du parlement, etc. Pour éviter ces chances de conflit et de lutte, qui jetaient un trouble profond dans le royaume, le roi usait d'un moyen plus simple : au lieu de faire une ordonnance dont l'enregistrement au parlement était nécessaire, il procédait, par voie d'arrêt rendu en son conseil, qui avait la même force qu'une ordonnance, et échappait à la formalité de l'enregistrement. Seulement, le moyen ne pouvait être utilisé que pour les mesures purement administratives et politiques, et non pour les matières de droit privé pouvant être l'objet de procès devant le parlement.2° Des arrêts de règlement. Les arrêts de règlement sont de véritables dispositions législatives prises dans la forme des arrêts de justice. Ils étaient obligatoires dans toute l'étendue du ressort du parlement. • Objet. - Ils portaient principalement sur le droit civil et sur le droit criminel. Souvent aussi, en concurrence avec les intendants et les municipalités, le parlement réglementait en matière de police. • Caractères. - Les arrêts de règlement avaient un double caractère : ils étaient supplétoires et provisoires. + Supplétoires, c'est-à-dire qu'ils pouvaient seulement combler les lacunes de la législation en vigueur, et non modifier les règles établies par la coutume ou par les ordonnances.• Origine du droit du parlement. - L'exercice par le parlement de ce pouvoir législatif secondaire peut s'expliquer de différentes façons : 1° Par la confusion qui avait toujours existé dans le droit féodal, entre le pouvoir de rendre la justice et le pouvoir de faire des lois.• Remarque. - Il faut noter que le pouvoir réglementaire n'appartenait pas seulement au parlement de Paris; il était reconnu aux parlements de province, et, pour les matières qui les concernaient, aux autres cours souveraines dont nous parlerons plus loin. Histoire des interventions du parlement en matière politiqueLe rôle politique du parlement, déjà sensible sous Philippe le Bel, s'est fait surtout sentir du XVIe siècle jusqu'à la Révolution et principalement aux époques suivantes : pendant les troubles de la ligue, pendant la minorité de Louis XIV, à l'époque de la régence, sous le règne de Louis XV, et sous le règne de Louis XVI.Le XVe et le XVIe siècles. Pendant les Guerres de Religion. Le parlement de Paris se signale par deux arrêts célèbres : l'un du 28 juin 1593, déclare par avance nul et non avenu tout ce qui serait tenté pour donner la couronne de France à un prince étranger qui aurait épousé une princesse française et oppose aux états de 1593 la fameuse déclaration du maintien de la loi salique; l'autre, du 27 mars 1594, prononçait la dissolution des Etats Généraux de la ligue; annulait tous leurs actes antérieurs et ordonnait aux ligueurs de reconnaître Henri IV pour roi. Henri IV ne l'en réduisit pas moins à son rôle judiciaire. Sous Louis XIII. Réduit au silence par Brulart de Sillery et par Richelieu, il cassa solennellement le testament de Louis XIII, conféra la régence à Anne d'Autriche; puis, hostile à Mazarin, n'enregistra, en 1644, l'édit de l'emprunt forcé qu'en s'en exemptant d'abord, et opposa au lit de justice tenu, 15 janvier 1648, pour l'enregistrement d'édits bursaux le fameux arrêt d'union avec les autres compagnies, 13 mai - 15 juin 1648, qui constituait tout le corps judiciaire en guerre avec la cour. Sous Louis XIV. Enhardi par le rôle considérable qu'on venait de lui faire jouer, le parlement, uni aux autres cours souveraines, tente d'imposer ses volontés à la régente. Il obtient satisfaction par la déclaration royale du 31 juillet 1648. Il se jette alors dans la mêlée et prend parti pour la Fronde contre la royauté. Il joua ainsi le principal rôle dans la Vieille Fronde, appelée, par suite de son intervention active, Fronde parlementaire, lançant arrêt contre Mazarin, 8 janvier 1649, à grand-peine contenu par Molé, et ne consentant à la paix de Rueil, 1er avril, que pour protester bientôt contre l'arrestation des princes, 30 décembre 1650, et, après la fuite du ministre, 6 février 1651, et le lit de justice tenu pour la majorité du roi, 7 septembre, lancer un nouvel arrêt contre Mazarin rentré en France avec 7000 hommes. Dès lors, effacé par les grands et les princes, il est transféré à Pontoise par Louis XIV, 6 août 1652. Plus tard, irrité des troubles causés par le Parlement, ce prince lui imposa silence, 13 avril 1655, avec une hauteur qui a pu donner naissance à la fameuse tradition du jeune roi entrant un fouet à la main dans l'assemblée et y prononçant le mot célèbre : « L'État, c'est moi. » Bientôt, comme tous les autres parlements, celui de Paris perdit le titre de Cour souveraine, remplacé par celui de Cour supérieure; il dut plier devant l'inflexibilité du monarque faisant enregistrer en lit de justice, 1665, des édits bursaux équitables que blâmaient les conseillers, défendant, 1666, de délibérer sur les édits enregistrés, faisant lacérer les registres qui contenaient les arrêts de la Fronde, 1668, enfin, 24 février 1673, ordonnait que désormais l'enregistrement devrait avoir lieu immédiatement, et que les remontrances ne pourraient être présentées qu'une fois cette formalité accomplie. Dans ces conditions, le droit de remontrance devenait illusoire, et en fait le parlement cessa de l'exercer. Sous Louis XV. Le duc d'Orléans, comme précédemment Anne d'Autriche, demanda au parlement de casser ce testament et de lui attribuer les pouvoirs de régent, sans limite. Le parlement accéda à ses désirs; mais, pour prix de ses services, une déclaration du 15 septembre 1715 rendit au parlement tous ses droits antérieurs en matière d'enregistrement et de remontrances, et en régla l'usage, 26 août 1718. Toutefois, il l'exila à Pontoise, 21 juillet 1720, pour son opposition au système de Law, et l'obligea d'enregistrer la bulle Unigenitus, décembre 1720, par laquelle le pape condamnait comme entaché de jansénisme le livre du père Quesnel intitulé Reflexions morales sur le Nouveau testament. Plus tard, le Parlement défendit, 18 avril 1752, de refuser les sacrements à ceux qui n'avaient pas accepté la bulle Unigenitus; le roi interdit, 22 février 1753, les poursuites contre les contrevenants, donna des lettres de jussion, 5 mai, pour l'enregistrement de cette interdiction, et, sur le refus du Parlement, 7 mai, transféra d'abord la Grand-Chambre à Pontoise, 11 mai, et à Soissons, 8 novembre, puis créa et fit installer à Paris une Chambre royale, destinée à remplacer le Parlement. Rappelé l'année suivante, 17 août 1754, il recommença la guerre, forma l'Union des classes (association des Parlements), et, après un nouveau lit de justice tenu en faveur de la bulle, et où le roi promulguait des déclarations supprimant un grand nombre de charges des enquêtes, et restreignait le droit de réunion des Chambres, le Parlement interrompit le cours de la justice, en donnant sa démission en masse, 18 décembre 1756. Rétabli encore, 1er décembre 1757, protégé par Choiseul, il l'aida à supprimer les jésuites, 1761-1763; mais la confirmation de la sentence inique rendue par le tribunal d'Abbeville contre La Barre, l'odieux du procès de Lally, 1766, soulevèrent l'opinion contre le Parlement. Mais un autre conflit ne tarda pas à s'élever entre le parlement et le pouvoir royal, en 1770. Le roi fit enregistrer au parlement, dans un lit de justice, un édit célèbre par lequel il affirmait le principe de la monarchie absolue et de droit divin et combattait les prétentions rivales du parlement. Le parlement, pour protester contre cette menace, démissionna en masse. Cette fois, le roi, poussé par son chancelier Maupeou, était décidé à vaincre toute résistance. Maupeou punit le parlement d'une nouvelle union avec les autres compagnies et d'une dernière suspension du cours de la justice, en le supprimant avec tous les autres, en janvier et décembre 1771, et les remplaçant par les conseils et le nouveau Parlement Maupeou. Les membres du parlement furent exilés et leurs charges confisquées. Le parlement fut reconstitué sur de nouvelles bases; son ressort fut divisé en six cours souveraines ou conseils supérieurs; la vénalité des charges de judicature était supprimée ainsi que les épices. D'autres cours souveraines étaient également sacrifiées le grand conseil et la cour des aides.
Sous le règne de Louis XVl. A peine réorganisé, le parlement reprit sa lutte contre le pouvoir royal, notamment en se montrant hostile aux réformes, notamment à la suppression des corvées, 1776, ainsi qu'aux plans de Necker, 1779, et il recommença plusieurs fois à refuser l'enregistrement des édits; Une première fois, il fut exilé à Troyes. Puis, rappelé avec honneur, il déclama contre la cour par la bouche de Duval d'Eprémesnil et s'associa au duc d'Orléans pour demander les Etats généraux, 1788. Ce fut son arrêt de mort l'Assemblée constituante abolit d'abord la vénalité et l'hérédité des charges, et supprima le Parlement et les Cours provinciales, 7 septembre 1790. Les parlements de provinceRaison de leur création.Au début, il n'y eut qu'un seul parlement pour la France entière, le parlement de Paris. Mais au XVe siècle, des parlements furent établis en province ayant les mêmes attributions que le parlement de Paris et jouissant d'une indépendance complète dans toute l'étendue de leurs ressorts. Ces parlements ne furent, dans la plupart des provinces, qu'une transformation des juridictions supérieures qui existaient antérieurement à leur annexion dans les dites provinces. En tout cas la création de ces parlements était rendue nécessaire, le jour où le parlement apparut avant tout comme une suprême juridiction d'appel; le parlement de Paris ne pouvait plus suffire au jugement de toutes les affaires qui lui venaient de tous les points du royaume. Enumération. 1° Le Parlement de Toulouse, créé en 1302, par Philippe le Bel, avec juridiction sur Beaucaire, Montpellier, Toulouse, et dépendant du parlement de Paris. Il ne put être organisé alors; supprimé en fait, 1312, rétabli par Charles VI, 1419, transféré par Charles VII à Béziers, 1425, réuni, 1526, au parlement dit de Paris établi à Poitiers dès 1420, il en fut séparé en 1436, et ne fut définitivement institué à Toulouse qu'en 1443. Ressort : les sénéchaussées de Languedoc, Rouergue, Quercy (sauf de 1462 à 1474, réuni à celui de Bordeaux), Foix, l'Ile-Jourdain, Auch, Lectoure, Tarbes, Pamiers. Avant la création du parlement de Bordeaux il avait eu juridiction sur la Guyenne et la Gascogne.Il y avait de plus 3 conseils souverains ou supérieurs Ensisheim, 1657, puis Colmar, 1698; Perpignan, 1660; Bastia 1770, et un conseil provincial, Arras, 1530, 1641, 1677. (René Foignet / A. C. et M. P-T / A. C.). |
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