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Hyracoïdés |
Les Damans
(Hyracoïdés) constituent un ordre de Mammifères
du groupe des Ongulés, qui apparaît
comme bien distinct et isolé dans la nature actuelle. Daman est
le nom que l'on donne, au Proche-Orient, à l'espèce de ce
genre que les anciens Hébreux
ont connue sous le nom de Saphan (ou Lapin des traducteurs de la
Bible)
et qui était considérée comme un animal impur, dont
la chair était, par conséquent, sévèrement
prohibée. L'espèce sud-africaine, que les colons hollandais
désignaient sous le nom de Klipdaz (par abréviation
de Klip Daassie, c.-à-d. Blaireau de rochers), a été
d'abord rangée parmi les Rongeurs, et
Kolbe
et Buffon
en ont parlé sous le nom de Marmotte du Cap. Pallas
classa cet animal dans son genre Cavia jusqu'au moment ou Hermann en fit
le type du genre Hyrax (1783), adopté depuis par tous les zoologistes,
bien que Storr eût précédemment proposé (1780)
pour le même genre le nom de Procavia. Enfin, Cuvier
(1798) démontra que ces animaux, par leur denture,
appartenaient, non aux Rongeurs, mais aux Ongulés, et les plaça
dans son ordre des Pachydermes, à
la suite des Rhinocéros dont leur squelette
reproduit, en miniature, les principaux caractères. Les Damans sont
aujourd'hui rangés dans le groupe des Altongulés (au même
titre, par exemple, que les Siréniens,
les Proboscidiens, les Rhinocérotidés
et les Equidés)
Les Damans sont des animaux de la taille du Lapin, ayant à peu près l'apparence extérieure d'une Marmotte qui serait dépourvue de queue, et leurs allures ressemblent à celles des Rongeurs, mais ils en diffèrent beaucoup par leur organisation interne. Lataste a montré que leur denture complète devait être formulée de la façon suivante : i.1/2, c.1/0 pr.4/4 m.3/3 X 2 = 36 dents Mais la canine supérieure, qui est
d'ailleurs très petite, est caduque et fait généralement
défaut chez l'adulte, bien qu'elle soit toujours présente
dans la denture de lait, de sorte que la denture définitive comprend
rarement plus de trente-quatre dents. Les incisives supérieures
sont à pulpe persistante, mais prismatiques (et non aplaties comme
celles des Rongeurs), pointues, et non usées
en forme de ciseau; celles de la mâchoire
inférieure n'ont pas la pulpe persistante. Le canal intestinal ressemble
à celui des Chevaux et des Rhinocéros;
l'estomac est divisé en deux lobes: le
premier ou lobe cardiaque, qui est le plus spacieux, est tapissé
d'un épithélium épais
et sa fonction est surtout mécanique; le second, ou lobe pylorique,
est plus étroit et plus allongé et la nature de sa muqueuse,
qui secrète abondamment du suc gastrique, indique que c'est là
seulement que se fait la véritable digestion.
Un grand caecum, en forme de sac, se trouve au
commencement du côlon, et deux grands caecums additionnels, coniques
et pointus, sont situés un peu plus loin. Les uretères s'ouvrent
au fond de la vessie comme chez les Rongeurs, mais les testicules
sont externes pendant toute l'année. La femelle a six mamelles
dont quatre inguinales et deux axillaires. Enfin, le placenta
est zonaire (ou en ceinture) comme chez l'Eléphant
et les Carnivores.
Daman. La conformation des membres est assez particulière et a valu à ces animaux, en commun avec certains Rongeurs, le nom de Subongulés. Il y a quatre doigts en avant (le pouce étant rudimentaire et dépourvu d'ongle), et trois en arrière, comme chez le Tapir et le Cabiai, mais les doigts sont, comme chez les grands Ongulés (Eléphant, Rhinocéros) enveloppés par la peau du pied jusqu'à l'ongle qui figure un petit sabot plat, sauf au doigt interne des pieds de derrière qui porte un ongle très singulier, recourbé obliquement, tranchant, et dont l'os de la phalange qui le porte est fourchu, avec ses deux pointes superposées. La plante des pieds antérieurs est munie d'une sorte de semelle, séparée en plusieurs coussinets par des rides profondes, qui s'étend jusqu'au bout des doigts et constitue un appareil adhésif, analogue à celui des Geckos et qui permet à ces animaux de grimper le long de surfaces verticales et presque lisses en s'aidant de l'ongle recourbé des pattes postérieures dont les doigts sont plus libres. Cet appareil adhésif a été décrit par Dobson (1876). La queue n'est représentée que par un moignon caché sous les poils. Le pelage est mou et fin, parsemé de soies plus longues. Les oreilles sont arrondies, médiocrement développées. Classification.
Le nombre des espèces de cet ordre
a été porté, notamment par Gray, à douze ou
quinze, réparties en trois genres. Les naturalistes contemporains
admettent les trois genres (regroupés dans la famille unique des
Procavidés), mais ne reconnaissent que quatre espèces différentes.
En revanche, ils ont multiplié les sous-espèces, comme cela
est résumé dans le tableau suivant :
Le genre Procavia ou Hyrax proprement dit renferme l'espèce P. capensis. Il habite les montagnes rocailleuses, arides et nues, où l'on voit ces animaux se chauffer au soleil, couchés sur un bloc de rochers. Effrayés, ils poussent un sifflement aigu qui rappelle le cri des petits singes, glissent rapidement sur la paroi du rocher et disparaissent dans un trou caché au milieu des pierres. Le Daman de Syrie (P. c. syriacus ou sinaiticus Hempr. et Ehremb.) est l'espèce connue des anciens et qui habite le Proche-Orient, notamment la Palestine, le mont Liban et le nord de l'Arabie, au mont Sinaï. Son pelage est brun fauve, long et soyeux, avec une tache dorsale allongée plus claire et pointillé de blanc sur la tête. Le P. c.. ruficeps du Dongola en est très proche. Le Daman du Cap (P. c. capensis), une des sous-espèces les plus anciennement et des mieux connues, habite l'Afrique australe et se distingue à son pelage brun foncé, finement ponctué de blanc, avec la tache dorsale noire. Une dernière sous-espèce (P. c. Weltwitschii Gray), à pelage rude, est d'Angola. Le genre Dendrohyrax comprend deux espèces (D. arboreus ou Daman des arbres et D. dorsalis ou Daman des rochers) qui, tout en ayant la même conformation, habitent les forêts et vivent sur les arbres où ils grimpent comme les autres Damans sur les rochers, se cachant dans une crevasse du tronc ou des grosses branches. Elles sont herbivores ou frugivores. On les prend facilement au piège ou à l'aide d'un chien dressé à cette chasse. En captivité, leur caractère est assez doux, mais ils ne montrent pas grande intelligence. Leur cerveau a peu de circonvolutions. Les Damans d'arbres diffèrent très peu des Hyrax (Procavia) par leurs caractères; cependant leurs molaires sont plutôt semblables à celles des Palaeotherium, tandis que celles des Damans de rochers ressemblent à celles des Rhinocéros. D'après Temminck, ils seraient nocturnes et non diurnes comme les autres Damans. Le D. arboreus (A. Smith), de l'Afrique australe, s'étend jusqu'à Tete (Mozambique); il est d'un roux fauve varié de blanc. Le D. dorsalis (Fraser) habite l'ouest de l'Afrique, Fernando Po et le Ghana; son pelage est noirâtre, dur, presque épineux, avec une tache dorsale blanche. On a aussi décrit les D. d. Emini (O. Thomas), de l'Afrique centrale, à pelage long et soyeux, d'un fauve très pâle, Daman des arbres (Dendrohyrax dorsalis emini). Le genre Heterohyrax, avec son espèce H. brucei, diffère peu du genre Hyrax. Le H. b. mossambicus (Peters) habite l'Afrique australe et le Mozambique. L'Angola possède un Daman à pelage soyeux et de couleur pâle, H. b. bocagei. Paléontologie.
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