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On désigne sous
le nom d'appareil urinaire ou voies urinaires l'ensemble
des organes destinés à la sécrétion et à l'excrétion de l'urine.
Longtemps on a pensé qu'ill n'existait que chez les Vertébrés;
mais Jacobson l'a découvert chez les Mollusques
où s'opère une sécrétion d'acide urique (Journal de Physique,
tome XLI). Il y a lieu de penser que cette sécrétion existe aussi chez
les Insectes. Quoi qu'il en soit, chez les vertébrés,
les organes qui le constituent vont en se compliquant de plus en plus,
jusqu'aux Mammifères. Etendues du rein au
méat urinaire, les voies urinaires sont constituées
par une série de conduits interrompus dans leur trajet par le réservoir
de l'urine. L'urine, traversant le filtre rénal ( les
reins),
pénètre dans le canal vecteur qui transporte ce liquide à la vessie,
canal nommé uretère. Depuis la vessie, un autre
canal, l'urètre, évacue l'urine vers l'extérieur.
1° les reins servent à filtrer
les déchets véhiculés dans l'appareil
circulatoire avant leur expulsion du corps. Ces déchet quitent les
reins par les pyramides de Malpighi, auxquelles s'abouchent huit
ou dix petits conduits appelés calices, qui se rejoignent pour former
les uretères.
2° les uretères consistent en deux canaux
membraneux, longs de 25 cm à 30 cm, s'étendant des reins à la vessie,
dans une direction presque verticale un peu oblique de dehors en dedans,
pour aller gagner la partie latérale du bas-fond de la vessie,
dans laquelle ils s'ouvrent. Evasés à leur partie supérieure en forme
d'entonnoir, ils constituent ce qu'on appelle le bassinet
du rein, et reçoivent l'urine qui leur est versée goutte à goutte par
les orifices des tubes urinifères, pour être transportée dans la vessie.
Les uretères paraissent composés d'une couche externe, celluleuse,
d'une couche musculaire, contractile, destinée
Ă faire cheminer l'urine, et d'une membrane muqueuse
à l'intérieur;
L'appareil
urinaire : le rein et ses conduits.
3° La vessie urinaire, grande cavité
musculo-membraneuse, est située dans l'excavation du bassin,
oĂą elle est maintenue par le
péritoine et
par l'ouraque; c'est le réservoir dans
lequel les uretères versent l'urine avant qu'elle soit rejetée au dehors
à travers l'urètre; dans l'état de moyenne plénitude, la vessie a la
forme d'un ovoïde dont la grosse extrémité ou bas-fond est en
bas, et la partie nommée fond ou sommet en haut. Les uretères, arrivés
Ă la vessie comme nous l'avons dit, traversent obliquement ses parois,
cheminent d'abord dans l'épaisseur de la couche musculaire, rampent ensuite
entre cette couche et la membrane muqueuse, de telle sorte que l'urine
arrive dans la vessie par un orifice très oblique. Cette disposition explique
pourquoi ce liquide ne peut pas refluer dans l'uretère. La vessie, dont
le fond est en partie recouvert par le péritoine, offre encore de remarquable
: le trigone vésical, situé entre les orifices des uretères, le sphincter
qui sous la forme d'un anneau musculaire embrasse le col de la vessie.
Il a été nié par plusieurs anatomistes. Réservoir momentané de l'urine,
la vessie est recouverte d'un vernis épithélial qui empêche l'absorption
de ce liquide toxique; elle se contracte de temps en temps pour expulser
son contenu au dehors.
4° Nous avons vu que c'est par l'urètre
que se fait cette évacuation de l'urine vers l'extérieur du corps.
Telles sont les voies urinaires dont on trouvera
la description Ă propos de chacun de leurs organes.
L'appareil
urinaire des Mammifères
Tous les Mammifères
possèdent deux reins ayant généralement la forme de haricots et situés
le long de la colonne vertébrale dans la région
lombaire; mais leur surface, au lieu d'ĂŞtre toujours lisse comme chez
l'Humain, est quelquefois mamelonnée. Chez les Pinnipèdes
et les Cétacés ils sont même composés d'un
certain nombre de lobes distincts, formant une sorte de grappe le long
de l'uretère.
Leur structure interne est la mĂŞme que
chez l'Humain : nombreux canalicules urinifères dont une extrémité se
termine par une glomérule de Malpighi avec capsule de Bowmann, tandis
que l'autre extrémité débouche dans un bassinet. Celui-ci se continue
par un uretère s'ouvrant un peu plus loin dans une vessie urinaire qui,
à son tour, déverse son contenu à l'extérieur, un peu en avant de l'anus,
par un urètre unique. Il existe toutefois une exception : les Monotrèmes,
qui par l'ensemble de leurs caractères se rapprochent beaucoup des
Oiseaux,
possèdent un cloaque dans lequel les uretères
et les conduits génitaux débouchent séparément.
Origine des organes
urinaires.
Les reins des Mammifères,
tout comme ceux des Reptiles et des Oiseaux,
sont des organes excréteurs qui se sont formés secondairement après
l'atrophie du pronéphros, puis du mésonéphros; ils représentent le
métanéphros. Les uretères sont également
des formations nouvelles provenant du dédoublement des canaux de Wolff,
et comme chez les Oiseaux et les Reptiles, ils ne servent absolument qu'Ă
l'évacuation de l'urine, sans aucun rapport avec
les organes génitaux chez l'adulte.
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Ensemble
des divers appareils excréteurs qui se succèdent dans le cours du développement.
(L. Testut, Anatomie humaine.). - A, pronéphros. - B, mésonéphros
ou corps de Wolff. - C, métanéphros ou
rein défini tif. - 1, canal de Wolf qui deviendra le canal déférent
et qui forme un diverticule, 11, qui sera l'uretère définitif. - 2, canal
de MĂĽller qui devient l'oviducte chez la femelle et s'atrophie chez le
mâle. - 3, entonnoir vibratile du pronéphros transitoire, avec son glomérule
4. - 5, glande génitale. - 6, canalicules du mésonéphros transitoire
avec leurs glomérules 7. - 8, artères du mésonéphros. - 9, aorte. -
10, rein définitif. - 11, uretère. - 12, vessie, reste de l'allantoïde. |
La figure représente l'ensemble des organes
excréteurs qui se succèdent au cours de la vie embryonnaire du Mammifère
: A représente les canalicules du pronéphros transitoire avec leurs entonnoirs
vibratiles (3) et leurs glomérules (4); - B est le mésonéphros qui est
venu ensuite avec ses glomérules (7), ses canaux de Wolff (1) et ses canaux
de Müller (2) ; - C, enfin, est le métanéphros ou rein définitif avec
ses deux uretères définitifs (11) engendrés secondairement par les canaux
de Wolff et qui vont s'ouvrir dans le reste de l'allantoĂŻde devant devenir
la vessie (12). Les canaux de Wolff servent de canaux déférents chez
les mâles et s'atrophient chez les femelles. Les canaux de Müller s'atrophient
chez les mâles et se spécialisent comme oviductes
chez les femelles. (A. Pizon). |
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