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Découverts
par Kaspar Friedrich Wolff, en 1800, chez l'embryon
de poulet, les corps de Wolff sont encore appelés reins primordiaux,
reins
d'Oken, mésonéphros.
Pendant que le rein
précurseur (pronéphros) s'atrophie, on voit se former en arrière de
lui une série de canalicules flexueux, à direction transversale, se jetant
par une extrémité dans le canal du pronéphros (canal de Wolff) et présentant
à l'autre extrémité un glomérule
vasculaire, analogue aux corpuscules
de Malpighi du rein de l'adulte. L'ensemble de ces canalicules (canalicules
wolfiens, canaux segmentaires, néphridies)
avec le canal de Wolff, constituent les corps de Wolff. Chaque canalicule
présente un segment externe droit, garni à son intérieur d'un épithélium
cubique, et un segment interne contourné, recouvert à sa face interne
d'un épithélium polyédrique. Le glomérule vasculaire est formé par
un peloton de vaisseaux sanguins auquel aboutit
une artère afférente venue directement de l'aorte,
et une veine efférente représentée par la veine
cardinale postérieure.
Le corps de Wolff
se développe aux dépens de la masse intermédiaire du mésoderme
(mésocoelome) qui, dans chaque segment situé en arrière du rein cervical
ou pronéphros, se transforme en un canalicule (néphrotome, néphridie)
dont l'extrémité externe ou superficielle se met en rapport avec le canal
de Wolff.
Chez les Vertébrés
inférieurs (Sélaciens, Amphibiens), les
canalicules sont pourvus d'une lumière d'emblée (néphrocoele) s'ouvrant
dans le coelome par un entonnoir cilié
(néphrostome, entonnoir segmentaire). Chez les Amniotes, les canalicules
sont représentés primitivement par des cordons pleins qui ne se creusent
d'une cavité centrale que plus tard et qui perdent de bonne heure leurs
connexions avec l'épithélium du coelome. Dès que les canalicules se
sont ouverts dans le canal de Wolff, ils se divisent en deux segments,
le segment droit et le segment contourné dont nous avons rappelé plus
haut l'existence. Puis, dans leur partie moyenne, on les voit pousser une
petite vésicule dont la paroi ne tarde pas à s'invaginer en dedans d'elle-même
pour emprisonner un glomérule vasculaire (corpuscule de Malpighi) qui
pousse contre elle.
A la suite de ces
transformations, le segment des canalicules compris entre le glomérule
et le coelome disparait chez les Amniotes, et, dès lors, le corps de Wolff
a acquis sa constitution définitive.
Ce corps forme Ă
l'origine, contre la paroi postérieure de l'abdomen,
de chaque côté de la colonne vertébrale et
du mésentère, une saillie longitudinale
striée en travers en forme de peigne, aspect extérieur dû à la constitution
segmentaire de l'organe. Cette saillie est connue sous le nom d'éminence
uro-génitale,
parce qu'elle contient à la fois l'origine des éléments sexuels et d'une
partie des organes urinaires.
Chez les Sélaciens
et les Amphibiens, les corps de Wolff (rein primitif) persistent toute
la vie comme reins définitifs. Chez les Amniotes, il disparaissent pour
faire place aux reins définitifs (métanéphros).
Cependant certaines de leurs parties persistent.
Leurs destinées
sont les suivantes : chez l'homme, le canal de Wolff devient le canal de
l'épididyme et le canal déférent; chez la
femme, le canal de l'époophore et le
canal de Gaertner.
Quant aux canalicules, ils se divisent en une région supérieure ou sexuelle
et en une région inférieure ou urinaire et donnent, les premiers : cônes
efférents de l'épididyme, réseau testiculaire, tubes droits du testicule
(homme), canaux efférents de l'époophore, réseau ovarien, tubes droits
de l'ovaire (femme), tandis que les canaux de
la portion urinaire persistent sous la forme du corps de Giraldès chez
l'homme et du parovaire chez le femme.
Chez les Plagiostomes
et les Amphibiens, les canalicules du corps de Wolff servent encore, comme
cela a lieu pour les néphridies des vers, de spermiductes (canaux de Leydig).
Comme d'autre part, le canal de Wolff débute par une invagination de l'épithélium
du coelome qui vient s'accoler intimement à l'ectoderme (surface cutanée)
pour aboutir au cloaque, on voit de suite combien le corps de Wolff ou
mésonéphros se rapproche des canaux segmentaires ou nephridies (canaux
excréteurs) des vers. Par une évagination du canal de Wolff, il donne
naissance au rein définitif. (Ch. Debierre). |
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