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 Histoire de l'Asie > La Chine

Les Han

Les Han sont le groupe ethnique majoritaire en Chine aujourd'hui (92% de la population du pays) et ont une longue histoire remontant aux dynasties anciennes. Ils ont  joué un rôle central dans le développement de la culture, de la langue et des traditions chinoises, et ont établi plusieurs des dynasties les plus influentes, notamment les dynasties Han, Tang et Song. 

On traitera ici de la dynastie Han proprement dite (Han occidentaux et Han orientauux) qui est l'une des périodes les plus importantes de l'histoire chinoise, et souvent considérée comme l'âge d'or de la Chine impériale, et des dynasties des Han du pays de Shu et des dynasties des Han du nord et du sud, deux entités politiques distinctes d'importance moindre qui ont émergé après la chute de la dynastie Han en Chine. Si l'on veut une comparaison avec la chronologie de l'histoire occidentale, on notera que cette dynastie a duré, à peu près, entre de l'époque des Guerres Puniques et les derniers temps du Haut-Empire romain.

La dynastie Han

La dynastie Han a été fondée en 206 avant JC. par Liu Bang, également connu sous le nom de l'empereur Gaozu. Il a renversé la dynastie précédente, la dynastie Qin, et a établi la nouvelle dynastie Han après une période de guerres civiles et de chaos. Cette dynastie a été divisée en deux périodes principales :
• Les Han occidentaux (206 av. JC. - 9 ap JC) correspondent aux règnes des empereurs de la lignée des Liu à Chang'an (l'actuelle Xi'an), la capitale occidentale.

• Les Han orientaux (25 - 220 ap. JC) correspondent au rétablissement de  dynastie Han après une brève interruption connue sous le nom d'interrègne de Wang Mang, sous une autre branche de la famille Liu, régnant depuis Luoyang, la capitale orientale.

Les Han ont introduit des réformes qui ont contribué à la stabilité politique et à la prospérité économique. Dès le règne de Gaozu, il aussiinauguré le système de fonctionnaires sélectionnés par des examens connu en Occident sous le nom de mandarinat, qui jeté les bases de la bureaucratie méritocratique caractérisant la Chine impériale.
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L'institution du  mandarinat

L'institution du mandarinat (un terme d'origine malaise, introduit tardivement par les Portugais) est un élément central de l'histoire administrative et politique de la Chine impériale. Ce système bureaucratique, qui recrute et promeut les fonctionnaires sur la base de leurs compétences et mérites, a façonné la gouvernance chinoise pendant plus de mille ans. 

Les origines du mandarinat remontent à la dynastie Han, quand l'empereur Wu (r. 141-87 av. JC.) a introduit le système de recommandation par le mérite, connu sous le nom de système de xiao lian ( = filialité et intégrité). Mais la véritable formalisation du système des examens impériaux (科举, kējǔ) a eu lieu sous la dynastie Sui  (581-618) et a été perfectionnée sous la dynastie Tang (618-907). Les examens ont été utilisés pour sélectionner les fonctionnaires civils sur la base de leur connaissance des classiques confucéens, de la poésie, et de la littérature.

Sous la dynastie Song (960-1279), le système des examens a été encore plus structuré et ouvert à une plus grande partie de la population, permettant à un nombre croissant de candidats issus de diverses origines sociales de participer. Les examens ont été organisés en trois niveaux : local, provincial, et national.

Le système a atteint son apogée sous les dynasties Ming  (1368-1644) et Qing (1644-1912), où il est devenu la principale voie de recrutement pour les fonctionnaires. Les examens se tenaient régulièrement, et les candidats devaient démontrer leur maîtrise des classiques confucéens, leur capacité à écrire des essais et des poèmes, et parfois des compétences pratiques en politique et en administration.

L'examen de district (县试, xiànshì), premier niveau, était tenu au niveau local. L'examen provincial (乡试, xiāngshì), deuxième niveau, se tenait dans les capitales provinciales tous les trois ans. L'examen métropolitain (会试, huìshì), troisième niveau, avait lieu dans la capitale de l'empire. En, l'eExamen de la cour (殿试, diànshì), étape finale, était supervisé par l'empereur lui-même.

Le système des examens impériaux a instauré une forme de méritocratie, permettant à des individus talentueux, quelle que soit leur origine sociale, de servir dans l'administration impériale. En recrutant des fonctionnaires compétents et loyaux, le mandarinat a contribué à la stabilité et à l'efficacité de l'administration impériale. Le mandarinat a aussi offert une voie de mobilité sociale pour les individus talentueux des classes inférieures, bien que le coût élevé de l'éducation restait un obstacle pour les plus pauvres.

À partir du XIXe siècle, le système des examens a commencé à montrer ses limites, notamment face aux défis posés par les contacts avec les puissances occidentales et les besoins de modernisation de la Chine. Les examens impériaux ont été abolis en 1905, sous la pression des réformateurs qui cherchaient à moderniser la Chine en adoptant des systèmes éducatifs et administratifs plus occidentalisés. 

La période des Han a vu des développements significatifs dans les domaines de la littérature, de l'art, de la philosophie (notamment le confucianisme), de la science et de la technologie (l'invention du papier, de la boussole et de la fabrication de la soie, l'utilisation du fer). Les Han ont établi des liens commerciaux et diplomatiques avec d'autres régions et civilisations, notamment avec les empires romain et parthe, le long de la Route de la soie.

Sous les Han, la Chine a considérablement étendu ses frontières, notamment sous le règne de l'empereur Wu (141-87 avant J.-C.), qui a conquis le Xinjiang, le sud de la Chine, et a établi des contacts avec l'Asie centrale, facilitant ainsi le commerce sur la route de la soie. A cette époque les frontières ne différaient pas sensiblement de celles qui délimitent aujourd'hui la Chine. Cela explique pourquoi les Chinois se réclament d'elles en s'appelant les fils des Han.

Malgré cet âge d'or, la dynastie Han a finalement décliné en raison de la corruption, des troubles sociaux, des luttes de pouvoir internes et des invasions étrangères. En 220, la dynastie Han orientale a pris fin avec l'abdication de l'empereur Xiandi, marquant la fin de plus de 400 ans de règne de la dynastie Han.

Han occidentaux (206 av. JC - 9 après JC).
La dynastie Han occidentale (ou Han antérieure) a été l'une des périodes les plus prospères et influentes de l'histoire chinoise. Elle a laissé un héritage durable, établissant des fondations administratives, économiques et culturelles qui ont influencé la Chine pendant des siècles. Les réformes et les politiques de ces empereurs ont aidé à stabiliser et à renforcer l'empire chinois, favorisant une période de prospérité et de développement culturel auquel l'historiographie a donné le nom de Pax Sinica.

A l'époque des Han occidentaux, le pouvoir est consolidé; les livres classiques sont reconstitués et les livres bouddhiques apportés de l'Inde officiellement traduits. On assiste, pour la première fois, à une grande floraison littéraire. Enfin, l'Empire sort de son isolement. Le septième souverain de cette dynastie, Wu  (Han Wudi, Wuti), sut, au cours d'un long règne, fortifier le gouvernement affaibli et doubler le territoire de l'Empire. Il éloigna de la cour les seigneurs féodaux, dont il fit contrôler les actes. Avec son règne, grâce aux grands voyages de Zhang Qian, commencent réellement les relations de la Chine avec les pays étrangers et le sud de l'Empire.

Voici une liste des souverains de la dynastie Han occidentale  (noms de naissance et années des règnes entre parenthèses) :

• Gaozu (Liu Bang,  202-195 av. JC. - Fondateur de la dynastie Han après avoir renversé la dynastie Qin. Après avoir triomphé définitivement de son rival Hiang-yu en 202, il attaque les Hiong-nou (Les Huns) en l'an 200, mais est cerné par eux et ne se sauve qu'en gagnant par des présents la femme du chef ennemi. Jusqu'à la fin de son règne il doit lutter contre des rébellions et c'est dans une expédition militaire qu'il reçoit une blessure mortelle. Entre-temps il aura cependant consolidé son pouvoir, centralisé l'administration et réduit l'influence des seigneurs féodaux. 

• Hui (Liu Ying), 195-188 av. JC). - Fils de Liu Bang, son règne a été dominé par sa mère, l'impératrice Lü Zhi, qui cherchait à mettre sa propre famille sur le trône au détriment de la famille Liu et  qui exerçait le pouvoir réel. Son règne fut marqué par la consolidation du pouvoir central.

• Qianshao (Liu Gong, 188-184 av. JC). - Petit-fils de Liu Bang, il fut mis sur le trône par l'impératrice Lü et fut plus tard assassiné sur ordre de celle-ci.

• Houshao (Liu Hong, 184-180 av. JC). - Mis sur le trône par l'impératrice Lü, il fut également contrôlé par elle. Son règne prit fin avec la chute du clan Lü. Cette chute eut lieu dès la mort Lü Zhi : les principaux ministres firent un complot et réussirent à massacrer tous les membres de la famille Lü; ils donnèrent le pouvoir à un frère cadet de Hui; ce fut Wen.

• Wen (Liu Heng, 180-157 av. JC). -  Wen se signale par une sage administration. Il est connu pour ses politiques de réduction des impôts et de promotion de l'agriculture, menant à une période de prospérité et de stabilité. Il  permet qu'on lui adresse les critiques qu'on peut avoir à formuler contre le gouvernement; il établit des colonies militaires pour la garde de la Grande muraille; il supprime les mutilations qui avaient été jusqu'alors des châtiments légaux. Sous son règne et par son ordre on cherche à reconstituer les livres classiques qu'avait tenté de faire disparaître Qin Shi Huang; le lettré confucianiste Fu-sheng remet au jour 29 chapitres du Shujing.

• Jing (Liu Qi, 157-141 av. JC). -  Fils du précédent, Jing doit lutter contre la rébellion de Sept rois, une tentative de révolte par des seigneurs féodaux, ses parents, dont le premier ministre Cháocí (Chao Cuo) avait voulu diminuer le pouvoir. Il triomphe d'eux et fortifie le pouvoir central. Vers l'an 153, on découvre, en démolissant une maison où Confucius passait pour avoir vécu, des textes de plusieurs classiques.

Wu (Liu Che, 141-87 av. JC). - Connu pour ses campagnes militaires d'expansion, l'établissement de la route de la soie, et la promotion du confucianisme comme idéologie d'État, Wu, fils de Jing a eu un règne qui devait durer cinquante-quatre ans.  Il envoie l'ambassadeur Zhang Qian jusque dans la Bactriane pour s'allier avec cet État contre les Hiong-nou. De 111 à 108 av. JC., il détruit le royaume de Nányuè qui avait sa capitale à Canton et subsistait depuis un siècle il soumet les principautés indépendantes qui s'étaient établies dans les provinces du Ānhuī, du Yúnnán et du Xīchuān; il triomphe du roi de Cháoxiàn (Tch'ao-sien), en Corée; il tient en respect les Hiong-nou. Sous son règne, Sīmǎ Qián écrit ses mémoires historiques; Sīmǎ Xiàngjiù compose ses poésies; Kǒng Ānguó déchiffre l'ancien texte du Shujing; une grande impulsion est donnée aux études littéraires. Wu se montre très superstitieux; il accorde une grande faveur à des charlatans qui lui promettent l'immortalité. Les dernières années de son règne sont attristées par le complot de quelques favoris qui réussissent à lui faire décider la mort de l'héritier présomptif.

• Zhao (Liu Fuling, 87-74 av. JC). - Il n'a que dix ans lorsqu'il succède à son père. L'empire est en réalité gouverné par le général  Huo Guang. Ce règne est marqué par des tentatives de consolidation après les guerres de l'empereur Wu,  une certaine stabilité et la réduction des dépenses militaires. Zhao meurt sans enfants. 

• Xuan (Liu Bingyi, 74-49 av. JC). - Connu pour ses compétences administratives et sa capacité à gérer les crises internes, Xuan était le petit-fils de Wu. Son règne est souvent vu comme une période de rétablissement après les guerres et les troubles. En 59 av. JC, le général  Zhao Chongguo est nommé gouverneur du Turkestan oriental, et l'autorité de la Chine s'établit ainsi pour la première fois dans ces régions. En 51, le chef (Chanyu ) des Hiong-nou, Huhanye, vient en personne rendre hommage à l'empereur.

• Yuan (Liu Shi, 49-33 av. JC). - Son règne a vu une continuation des politiques de son père, l'empereur Xuan, mais avec une influence croissante des eunuques et des clans impériaux.

• Cheng (Liu Ao, 3-7 av. JC). - Son règne a été marqué par la montée de la corruption et l'influence des clans impériaux. Il a essayé de renforcer le pouvoir impérial, mais sans succès notable.

• Ai (Liu Xin, 7-1 av. JC). - Empereur jeune et controversé. Son règne a été caractérisé par des luttes de pouvoir et une détérioration de la stabilité de la cour. 

• Ping (Liu Jizi, 1 av. JC. - 5 ap. JC). - Cousin du précédent, il lui succède à l'âge de neuf ans. Un parent de la mère de Cheng, Wang-Mang, exerce la régence; il empoisonne le jeune roi et met sur le trône un enfant de deux ans, Ruzi Ying.

• Ruzi Ying (Liu Ying, 6-9 ap. JC). - Mis sur le trône par Wang Mang, il n'a jamais exercé de pouvoir. Wang Mang supprime bientôt ce dernier semblant de royauté légitime et se déclare lui-même empereur, prétendant fonder une nouvelle dynastie, celle des Xin. Ainsi prend fin la dynastie des Han occidentaux.

Interrègne (9-23 ap. JC). "Dynastie" Xin.
Wang Mang a entrepris plusieurs réformes politiques et économiques dans le but de restaurer l'ordre et de promouvoir la justice sociale. Ces réformes comprenaient la redistribution des terres, la nationalisation des industries clés, et la suppression du monopole du sel. Mais les réformes de Wang Mang ont rencontré une forte opposition de la part de l'aristocratie et des classes dirigeantes. Des troubles sociaux et des rébellions ont éclaté à travers l'empire, mettant en péril la stabilité de son règne. En 23 ap. JC., une rébellion menée par Liu Xuan (Guangwu) a renversé Wang Mang et restauré la dynastie des Han, marquant la fin de l'interrègne.

Han orientaux (25-220 ap. JC)
Liu Xiu, connu sous le nom d'empereur Guangwu, a restauré la dynastie Han en 25 de notre ère. La dynastie Han orientale a consolidé les acquis des Han occidentaux et a continué à développer la structure administrative et bureaucratique. Cette période a vu des avancées technologiques comme l'amélioration de la métallurgie et l'utilisation accrue de la boussole pour la navigation.

Le temps des Han orientaux est surtout marqué par la conquête des pays de l'ouest et les exploits du général Ban Chao, qui, maître du Sīyù (Si Yu), chercha à nouer des relations avec le Daqin (Da Qin, Ta Tsin) , c'est-à-dire avec l'Empire romain d'Orient. Rome importait déjà les soies de Chine par la Sérinde (Kashgarie) : en 166 après J.-C., sous l'empereur Huan (Hoan-ti), une mission venue de l'ouest, conduite sans doute par quelque trafiquant syrien, arriva en Chine par le Tonkin et fut conduite à la capitale. Mais la vraie « route de la soie » resta celle qui, des capitales chinoises d'une part, d'Antioche et d'Alexandrie d'autre part, aboutissait à la Tour de pierre, au voisinage du plateau de Pamir. Peut-être les intermédiaires parthes et bactriens s'employèrent-ils à contrarier l'établissement de communications dont la régularité eût été défavorable à leurs intérêts et qui, en fait, ne prirent jamais une réelle importance.

Vers la fin de la dynastie Han, les luttes de pouvoir internes, la corruption, et les révoltes paysannes comme celle des Turbans Jaunes ont affaibli le régime. En 220 après J.-C., la dynastie Han s'est effondrée, menant à la période des Trois Royaumes.

Les Turbans Jaunes étaient une secte religieuse et rebelle qui a émergé pendant la fin de la dynastie Han en Chine. La fin du IIe siècle de notre ère a été marquée par des troubles internes, la corruption gouvernementale, les famines, et les révoltes paysannes dans l'empire chinois. La dynastie Han, qui avait régné sur la Chine pendant plusieurs siècles, a commencé à décliner sous le règne de l'empereur Ling (168-189).  Zhang Jiao, un guérisseur itinérant, a fondé une secte religieuse basée sur le taoïsme et la promesse de guérison et de salut. Les adeptes de la secte portaient des turbans jaunes, d'où leur nom, et croyaient en la prophétie de l'arrivée d'un "Grand Professeur" qui purifierait le monde. Ces adeptes de la Voie de la Paix suprême se sont organisés en groupes armés et ont commencé à attaquer les autorités locales, incitant à la rébellion contre le gouvernement central des Han. Leur révolte a rapidement gagné en ampleur, attirant des milliers de partisans mécontents des politiques et des conditions sociales de l'époque. L'empereur Han Ling a envoyé des forces pour réprimer la rébellion des Turbans Jaunes, mais celles-ci étaient souvent inefficaces contre le nombre et la détermination des rebelles. Plusieurs commandants impériaux, dont Cao Cao, ont été chargés de lutter contre les Turbans Jaunes. Cao Cao, un général habile et futur seigneur de guerre, a remporté plusieurs victoires contre les Turbans Jaunes, contribuant à affaiblir leur mouvement. Après la mort de Zhang Jiao en 184, la rébellion a commencé à s'effondrer, bien que des poches de résistance aient persisté pendant plusieurs années. La révolte des Turbans Jaunes a affaibli davantage la dynastie Han, ouvrant la voie à la période des Trois Royaumes et à des décennies de guerres civiles en Chine. Elle a également révélé les tensions sociales, économiques et politiques sous-jacentes de l'époque et a mis en évidence les défis auxquels étaient confrontés les dirigeants centraux pour maintenir l'ordre et la stabilité dans l'empire.
Voici une liste des souverains de la dynastie Han orientale :
• Guangwu (Liu Xiu, 25-57 ap. JC). - Fondateur de la dynastie Han orientale, Liu Xiu a restauré le pouvoir impérial après la période de troubles suivant la chute de Wang Mang. Il a mis en oeuvre des réformes administratives et a consolidé le contrôle centralisé de l'État. Son général Ma Yuan est célèbre par ses succès contre les Tǔfān (Tibétains) en l'an 36 et par la conquête du Tonkin en l'an 41.

• Ming (Liu Zhuang, 57-75). - Fils du précédent. Sous son règne, l'empire Han a connu une période de stabilité et de prospérité. Il a poursuivi les réformes de son prédécesseur pour renforcer le gouvernement central. Son règne marque l'adoption définitive du bouddhisme comme religion d'Etat en Chine. L'empereur, à la suite d'un songe qu'il fit en l'année 61, envoie des gens chercher en Inde des livres et des docteurs de la loi; les émissaires reviennent en l'an 67, ramenant avec eux les çramanas Kacyamâtanga et Dharmaraksha.

• Zhang (Liu Da, 75-88). - Fils de Ming. Son règne a été marqué par une certaine instabilité politique due aux luttes de succession et aux intrigues de la cour. Malgré cela, il a poursuivi les politiques de centralisation et de promotion du confucianisme. En l'an 79, il réunit une commission de lettrés dans la salle du tigre blanc (白虎, bó hòu) pour discuter des questions littéraires; les résultats de leurs recherches ont été en partie consignés par Bān Gù  dans son Bó Hòutōng (白虎通) (texte confucéen, également intitulé Baihu Tong ou Discussions de la salle du tigre blanc). Bān Gù rédige aussi l'histoire des premiers Han qui avait été commencée par son père Ban Biao et qui fut terminée par sa soeur.

He (Liu Zhao, 88-105). -  Fils du précédent. Sous son règne, le général  Bān Chāo, frère cadet de Bān Gù, étend la domination impériale dans l'Ouest jusqu'aux confins de l'empire parthe (L'Iran antique); il envoie en mission un de ses officiers, Gān Yīng, qui atteint les rives d'une mer qu'on a cru longtemps être la Méditerranée, mais que Hirth (China and Roman Orient, pp. 165 et suiv.) a identifiée avec le golfe Persique. Ce règne a aussi été caractérisé par des rébellions paysannes et des troubles internes, mais He a réussi à maintenir la stabilité générale de l'empire. Il a également continué à promouvoir les politiques confucéennes.

• Shang (Liu Long, 106-106). - Sous son règne, l'empire a continué à prospérer sur le plan économique et culturel. Il a renforcé les défenses frontalières et a poursuivi les politiques de promotion du confucianisme.

• An (Liu Hu), 106-125). - Son règne a été marqué par des rébellions et des troubles internes, ainsi que par des conflits avec les peuples nomades du nord. Il a cherché à renforcer les défenses frontalières et à stabiliser l'empire.

• Shun (Liu Bao, 125-144). - Son règne fut court et marqué par des luttes de pouvoir et des intrigues de cour. Il n'a pas réussi à apaiser les tensions internes et a été renversé peu de temps après son accession au trône.

• Chong (Liu Bing, 144-145). - Son règne fut bref et tumultueux, marqué par des rébellions et des intrigues de cour. Il a été renversé après seulement quelques mois sur le trône.

• Zhi (Liu Zuan, 145-146). - Son règne a été caractérisé par une stabilité relative, mais l'empire a continué à faire face à des défis internes et externes, notamment des rébellions et des invasions nomades.

• Huan (Liu Zhi, 146-168. - Il monte sur le trône à l'âge de quinze ans. L'impératrice Leang, veuve du défunt empereur Zhi, continue à exercer la régence qu'elle avait assumée depuis la mort de son mari; elle meurt en 150. Un taoïste nommé Zhang Daoling prend une grande influence sur l'empereur et des persécutions sont dirigées contre les principaux lettrés. En 166, des envoyés du royaume de Daqin, se disant ambassadeurs de leur souverain, Āndūn (An-toun), arrivent à la capitale de la Chine; on a identifié cet An-toun avec Marc-Aurèle (Marcus Aurelius Antoninus); la guerre contre les Parthes (L'Iran antique) (162-165) devait en effet avoir rendu le nom de l'empereur romain célèbre dans l'Asie centrale; mais il est douteux que les marchands qui vinrent en Chine fussent des Romains et plus douteux encore qu'ils fussent officiellement envoyés par Marc-Aurèle; ils étaient, selon toute vraisemblance, de simples commerçants syriens qui se réclamaient de l'empereur romain pour se donner plus d'importance (Hirth, China and Roman Orient, pp. 175-176). Les bas-reliefs des tombes de la famille Ou, dans le Shandong, ont été sculptés sous le règne de Huan.

• Ling (Liu Hong, 168-189). - Son règne a été marqué par des rébellions, des intrigues de cour et des troubles internes. L'autorité impériale a été affaiblie et l'empire a commencé à décliner sous son règne. En 175, on grave sur pierre, par ordre impérial, le texte des ouvrages classiques.

• Shao (Liu Bian, 189). - Fils du précédent, monte à l'âge de quatorze ans sur le trône, mais il n'y reste que quelques mois. La toute-puissance des eunuques indigne les principaux officiers de la cour; le général Dong Zhuo, mandaté par l'impératrice douairière He, se met à la tête de la rébellion, dépose et tue Shao et donne le pouvoir à son frère cadet qui reçut le titre posthume de Hien-ti.

• Xian (Liu Xie, 189-220).  - Xian  est un empereur faible et incapable. Dans la lutte qu'il soutient contre la révolte des Turbans Jaunes, eux-mêmes désormais très affaiblis, il perd tout pouvoir et avec lui finit la dynastie des Han orientaux.

L'empire se fragmente. Trois royaumes distincts se constituent : celui de Wei, celui de Wu et celui de Shu. Nous ne parlerons dans cette page que de ce dernier qui se revendique alors comme le seul légitime, puisque son fondateur fut un certain Liu Bei, qui aurait été un  membre de l'ancienne famille impériale. La dynastie dont il fut le premier souverain s'appelle dynastie des Han de Shu.

La civilisation chinoise sous les Han.
La dynastie Han (206 avant J.-C. - 220 après JC) est considérée comme l'un des âges d'or de la civilisation chinoise. Durant cette période, la Chine a connu des avancées significatives dans de nombreux domaines. Les institutions politiques, les pratiques culturelles, et les avancées technologiques de la dynastie Han ont laissé une empreinte durable sur la civilisation chinoise et mondiale. Cette dynastie a joué un rôle crucial dans la consolidation de l'identité culturelle chinoise, unifiant les diverses traditions régionales et créant un sentiment de nation. L'influence cette dynastie est telle que l'ethnie majoritaire en Chine est appelée Han, et les caractères chinois sont souvent désignés comme caractères Han (Hanzi).

Politique et société.
La dynastie Han a poursuivi et renforcé le modèle centralisé mis en place par la dynastie Qin. L'empereur détenait le pouvoir suprême, soutenu par une bureaucratie complexe. L'administration impériale était divisée en divers ministères et départements spécialisés, gérés par des fonctionnaires souvent sélectionnés par le biais d'un système de recommandations et d'examens. Les écoles d'État et privées prospéraient, formant les futurs fonctionnaires et érudits.

La société Han était hiérarchisée, avec l'empereur et la noblesse au sommet, suivis des fonctionnaires, des paysans, des artisans et des marchands. Les paysans formaient la majorité de la population et étaient respectés comme producteurs de nourriture, tandis que les marchands étaient souvent vus avec méfiance malgré leur richesse.
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Les armées chinoises sous les Han

Les armées chinoises sous la dynastie des Han étaient parmi les plus avancées de leur époque en termes d'organisation, de stratégie et de technologie militaire. 

Les soldats étaient généralement recrutés parmi les paysans et les roturiers, bien que certains nobles et membres de l'aristocratie puissent également servir. Ils étaient formés et entraînés régulièrement et devaient démontrer leur compétence lors d'exercices militaires et de manœuvres.

Les armées étaient généralement divisée en plusieurs corps, comprenant des unités d'infanterie, de cavalerie, d'archers et de génie militaire.

• L'infanterie constituait la force principale de l'armée Han. Les soldats étaient équipés d'armes telles que des épées, des lances, des haches et des boucliers. Certains soldats étaient spécialisés dans des techniques de combat rapproché, tandis que d'autres étaient formés pour utiliser des armes à distance comme l'arc et la fronde.

• La cavalerie offrait une mobilité supplémentaire sur le champ de bataille. Les cavaliers étaient équipés d'armes telles que des lances, des arcs et des épées.

• Les Han utilisaient diverses formes d'artillerie, comme des catapultes et des balistes, pour soutenir leurs troupes sur le champ de bataille. L'ingénierie militaire était chargée de la construction de fortifications, de ponts et d'autres infrastructures nécessaires aux opérations militaires.

Les Han avaient développé des systèmes efficaces d'approvisionnement et de logistique pour soutenir leurs armées lors de campagnes militaires prolongées. Ils utilisaient des routes commerciales bien établies et des entrepôts pour stocker des fournitures telles que de la nourriture, des armes et des munitions. Sur le champ de bataille, les Han usaient de stratégies et de tactiques sophistiquées . Ils étaient également habiles à exploiter la géographie et le terrain pour obtenir des avantages tactiques.

Économie et commerce.
L'agriculture était la base de l'économie Han. Le gouvernement encourageait la colonisation des terres vierges et l'amélioration des techniques agricoles.

La Route de la Soie, qui s'est développée sous la dynastie Han, a facilité le commerce avec l'Asie centrale, le Moyen-Orient et l'Europe. Les marchés intérieurs prospéraient également, avec un commerce actif de produits agricoles, artisanaux et industriels.

La dynastie Han a standardisé la monnaie, facilitant les transactions commerciales. Un système fiscal organisé collectait des impôts en nature (grains, textiles) et en monnaie, contribuant aux revenus de l'État.

Religion et philosophie.
L'époque des Han est une période de consolidation pour la philosophie chinoise. C'est aussi pour le taoïsme et le bouddhisme une période particulièrement favorable.  Le confucianisme, qui met l'accent sur la moralité, les relations humaines, le respect des ancêtres et l'harmonie sociale, est promu comme philosophie d'État sous l'empereur Wu (Han Wudi).

Le taoïsme, avec ses pratiques religieuses et sa littérature riche en idées sur la nature, l'immortalité et la simplicité, joue également un rôle important. Et surtout, c'est  pendant la dynastie Han que le bouddhisme commence à pénétrer en Chine. Il est introduit par des missionnaires et des marchands le long de la Route de la Soie, bien qu'il n'ait pas encore atteint son apogée.

Littérature et histoire.
Des oeuvres littéraires et historiques importantes ont été compilées sous les Han. L'historien Sima Qian écrit le Shiji (Mémoires historiques), une oeuvre monumentale couvrant l'histoire de la Chine depuis les temps mythologiques jusqu'à son époque. Ce texte est fondamental pour la tradition historiographique chinoise. De son côté, l'historien et érudit, Ban Gu compile le Hanshu (Histoire des Han), une histoire officielle de la dynastie Han. L'époque est également favorable à l'épanouissement de la poésie.

Arts et architecture.
Parmi les arts en faveur sous la dynastie Han, on note la sculpture, la peinture murale, et la poterie. Les tombes impériales et aristocratiques étaient souvent décorées de magnifiques fresques et objets funéraires, qui sont autant de reflets des croyances religieuses et des pratiques culturelles de l'époque. Les Han voient aussi e développement de la calligraphie en tant qu'art, avec des styles raffinés et codifiés. 

L'architecture Han est caractérisée par des palais, des temples, et des tombes imposantes. Les techniques de construction se sont améliorées, avec l'utilisation de la brique et du bois. Des structures comme le palais Weiyang à Chang'an (l'actuelle Xi'an) et les tours de guet le long de la Grande muraille illustrent les compétences architecturales de l'époque.

Les sciences.
Des progrès sont réalisés par les Han dans plusieurs disciplines scientifiques. L'astronome et ingénieur Zhang Heng compile un catalogue de plus de 2500 étoiles et améliore la carte céleste. Il propose également un modèle de sphère armillaire représentant l'équateur céleste. Il invente, en 132 de notre ère, le premier sismographe, capable de détecter et d'indiquer la direction des tremblements de terre. Cet appareil, appelé instrument de Houfeng Didong Y, utilise des pendules pour activer des mécanismes de déclenchement en cas de secousses sismiques. 

En mathématiques, on relève deux titres d'ouvrages marquants : L'Art de Comptage (Suan Shu Shu) est une compilation de problèmes mathématiques pratiques, couvrant des sujets comme les fractions, les proportions, et les mesures de surfaces et de volumes; Le Livre des Neuf Chapitres sur l'Art Mathématique (Jiu Zhang Suan Shu ), complilé à cette époque, est un manuel mathématique classique couvrant la géométrie, l'algèbre et l'ingénierie.

Il existe aussi plusieurs textes médicaux datant de la dynastie Han. Le Shennong Ben Cao Jing est  texte pharmacologique, attribué à l'empereur mythique Shennong, compilé et enrichi sous la dynastie Han. Il classe de nombreuses herbes médicinales et leurs usages. Le Huangdi Neijing,  aussi connu sous le nom de Classique interne de l'Empereur Jaune, est un texte fondamental compilé pendant la dynastie Han. Il établit des principes de diagnostic et de traitement basés sur la théorie des cinq éléments et le yin-yang. L'époque des Han correspond par ailleurs au développement et à la codification des techniques d'acupuncture et de moxibustion et deviennent alors  une partie intégrante de la médecine traditionnelle chinoise.

Ingéniérie et technologie.
Les ingénieurs Han construisent des barrages et des canaux pour l'irrigation et le contrôle des inondations, améliorant ainsi la productivité agricole. Dans le même temps, les infrastructures de transport se développent, avec la construction de ponts, de routes et de relais pour faciliter les communications et le commerce. De nombreuses technologies apparaissent ou progressent significativement.

Les innovations technologiques sous les Han

Fonte du fer et de l'acier. - Les Han améliorent les techniques de fonte du fer et de l'acier, utilisant des hauts fourneaux et des soufflets à piston pour produire des outils agricoles, des armes et des objets de la vie quotidienne.

Charrue en fer. - L'introduction de la charrue en fer, souvent tirée par des boeufs, améliore l'efficacité agricole.

Système de culture en terrasses. - Le développement des terrasses pour l'agriculture permet une utilisation plus efficace des terres en pente et améliore la production de céréales.

Sériciculture. - La production de soie s'améliore considérablement. La soie devient un produit de luxe et devient l'emblème du commerce le long de la Route de la Soie.

Fabrication du Papier. - Vers 105 après J.-C., l'eunuque Cai Lun améliore le processus de fabrication du papier, en utilisant des matériaux comme l'écorce d'arbre, des chiffons, des filets de pêche et du chanvre. Cette invention révolutionne la communication et l'administration en Chine et, plus tard, dans le monde entier.

Boussole. - Les Han découvrent les propriétés magnétiques de la magnétite (pierre d'aimant) et développent la boussole. Initialement utilisée pour la divination et le feng shui, la boussole devient plus tard un outil indispensable pour la navigation.

 • Lun Yu (= étriers). - L'invention des étriers sous les Han révolutionne la cavalerie militaire, offrant une meilleure stabilité et contrôle aux cavaliers.

Han du pays de Shu

Le royaume de Shu, également connu sous le nom de Shu Han, était situé dans la région actuelle du Sichuan et comprenait des parties du Yunnan et du Guizhou. Il a été fondé par Liu Bei en 221, qui se disait  descendant de la dynastie Han et prit le titre d'empereur pour restaurer l'autorité des Han, d'où le nom de Shu Han.

Ce royaume n'a eu que deux souverains : Liu Bei et Liu Shan.

• Liu Bei (Liu Xuande, 221-223. - Bien qu'il ait gouverné pendant une courte période, Liu Bei a établi les bases du royaume et a consolidé son pouvoir dans la région du Sichuan. Il est dépeint comme un leader vertueux et compatissant dans les récits historiques et littéraires. Liu Bei a peu compter sur des généraux et conseillers compétants et loyaux. Ainsi, Zhuge Liang, l'un des plus célèbres stratèges de l'histoire chinoise, a-t-il été sonPremier ministre et s'est aussi illustré par ses brillantes stratégies militaires et son dévouement à la cause de Liu Bei. Liu Bei, Zhuge Liang, ainsi que Guan Yu, et Zhang Fei frères d'armes de Liu Bei, sont devenus des figures légendaires, particulièrement popularisés par le Roman des Trois Royaumes.

• Liu Shan (Liu Shan, 223-263) -  Fils du précédent, Liu Shan voit le début de son règne illustré par les conquêtes de Zhuge Liang dans le Yunnan. Mais ce général meurt en 234 dans la campagne qu'il dirigeait contre l'État  de Wei. Liu Shan n'avait pas le même calibre que son père et son règne a vu le déclin progressif du royaume. En 263 après J.-C., le royaume de Shu Han a été conquis par les forces du royaume de Wei, mettant fin à son existence indépendante. En 263, Liu Shan se soumet à Sima Zhao, général et premier ministre du royaume de Wei; Sima Zhao, figure clé de la période des Trois Royaumes va être l'un des principaux architectes de la fondation de la dynastie Jin, dont son fils, Sima Yan (Wu), sera premier. L'empire cesse alors d'être divisé et les trois royaumes de Han, de Wei et de Wu disparaissent de la scène de l'histoire. 

Les Han du sud et du Nord

On trouve, lors du démembrement de l'empire qui suivit la chute de la dynastie Tang, deux petites dynasties du nom de Han; elles n'eurent qu'une durée éphémère et leur autorité ne s'étendit que sur un territoire fort restreint.

Les Han du Sud.
La dynastie des Han du Sud a régné sur une partie du sud de la Chine pendant la période des Cinq dynasties et des Dix royaumes (907-960 ap. JC). Elle a été fondée par Liu Zhiyuan (Gaozu des Han du Sud), en 947, qui renversa la dynastie des Jin postérieurs et établit son propre règne dans la région du Henan. Sous Gaozu et son successeur Yu-ti, la dynastie des Han du Sud a réussi à consolider son autorité dans le sud de la Chine. Elle a mené des campagnes militaires pour étendre son territoire et a entrepris des réformes administratives pour renforcer le gouvernement central.

Les deux  souverains de la dynastie des Han du Sud :

• Gaozu des Han du Sud (漢高祖, Liu Zhiyuan, r. 947 à 948). - Fondateur de la dynastie, Gaozu a renversé la dynastie Tang postérieurs et établi son propre règne dans la région du Henan. Il a consolidé le pouvoir et établi les bases du royaume des Han du Sud. 

 • Yu-ti (Liu Chengyou, (劉承祐 r. 948 à 951). -  Fils de Gaozu. Son court règne a été marqué par des  luttes de pouvoir internes, des rébellions et des invasions étrangères. Il a été finalement renversé et tué par son général, Guo Wei, qui a fondé la dynastie des Zhou postérieurs, ce qui a conduit à sa chute et à l'avènement de la dynastie des Zhou postérieurs.

Les Han du nord.
Les Han du Nord ou Han Zhao étaient un Etat du Nord de la Chine qui a existé pendant la période des Seize Royaumes (304-439 après J.-C.). Cette période a suivi la chute de la dynastie Jin occidentale et a été marquée par la fragmentation de la Chine en nombreux états rivaux, souvent dirigés par des peuples non chinois (Xiongnu, Xianbei et Jie). Les Han du Nord étaient dirigés par les Xiongnu, qui étaient une confédération de tribus nomades et ont joué un rôle important dans l'histoire de la Chine, du fait de leur  interactions conflictuelles et commerciales avec les dynasties chinoises.

L'État de Han Zhao a été fondé en 304 ap. JC par Liu Yuan, un chef Xiongnu, qui se revendiquait descendant de la famille royale Han, ce qui était supposé lui conférer une certaine légitimité parmi les Chinois Han de son royaume. Sous Liu Yuan et ses successeurs, Les Han du nord ont étendu leur territoire, s'emparant de plusieurs régions du nord de la Chine. Leur capitale initiale était à Pingyang (dans l'actuelle province du Shanxi).

Souverains de Han Zhao :

• Liu Yuan ( = empereur Guangwen; règne : 304-310 ap. JC). - Fondateur du royaume des Han du Nord, Liu Yuan a été un chef Xiongnu qui s'est proclamé empereur. Il a consolidé le pouvoir dans le nord de la Chine et a établi les bases du royaume.

• Liu Cong  (r. 310-318) - Fils de Liu Yuan, Liu Cong a poursuivi l'expansion du royaume et a continué à consolider le pouvoir des Han du Nord.

• Liu Yao (r. 318-329). -  Successeur de Liu Cong, Liu Yao a été confronté à des défis internes et externes, notamment des invasions des royaumes voisins et des troubles au sein du royaume.

• Liu Xi (r. 329-331). - Fils de Liu Yao, Liu Xi a brièvement régné sur le royaume des Han du Nord avant d'être renversé par son cousin Liu Yao.

• Liu Yao, restauré (r. 331-333 ). - Après avoir repris le pouvoir, Liu Yao a continué à lutter contre les royaumes rivaux et à tenter de renforcer le royaume des Han du Nord.

• Liu Cong, restauré (r. 333-334). - Restauré brièvement, Liu Cong a de nouveau tenté de consolider le pouvoir, mais il a été finalement vaincu par un rival.

• Liu Can ( = empereur Huaiyuan; r. 334-348). -  Fils de Liu Cong, Liu Can a été proclamé empereur après la mort de son père. Son règne a été marqué par des luttes internes et des affrontements avec les royaumes voisins.

• Liu Yao, restauré (r. 348-349). Restauré une nouvelle fois, Liu Yao a tenté de rétablir la stabilité dans le royaume, mais il a été rapidement supplanté.

• Liu Xi, restauré (r. 349-353). - Après son retour au pouvoir, Liu Xi a continué à lutter contre les troubles internes et les invasions des royaumes voisins.

• Liu Yin (r. 353-355). - Fils de Liu Xi, Liu Yin a brièvement régné sur le royaume avant d'être renversé.

• Liu Cong, restauré (r. 355-363). - Liu Cong a tenté de rétablir, une fois de plus, la stabilité dans le royaume, mais il a été vaincu et tué lors d'une invasion des royaumes voisins.

Les luttes de pouvoir internes et les rébellions ont affaibli l'État de Han Zhao. La rivalité entre les différentes factions Xiongnu et les tensions ethniques ont exacerbé ces conflits. Les attaques d'État rivaux, à commencer par le royaume de Wei, dirigé par des groupes Xianbei, ont également contribué à l'instabilité et au déclin des Han Zhao.
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