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en Bourgogne |
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La Bourgogne![]() ![]() ![]() ![]() Dans les dernières années du IVe
siècle naquit à Auxerre saint Germain,
qui eut parmi ses contemporains un grand renom d'éloquence; au sortir
des écoles des Gaules il était allé étudier le droit
à Rome. Il se distingua d'abord dans les charges
civiles, puis fut élu évêque d'Auxerre en 418. Il alla prêcher la doctrine
orthodoxe dans la Grande- Bretagne où s'était développée l'hérésie
pélagienne. A la fin du Ve siècle, la
Bourgogne Au VIIIe, siècle, l'école de l'abbaye de Saint-Germain d'Auxerre commença à avoir quelque réputation. Mais elle atteignit son apogée au IXe siècle, époque où les rois de France y envoyèrent leurs fils pour y être instruits. C'est Ià que vécut le moine Héric, à qui Charles le Chauve confia l'éducation de son fils Lothaire. Poète, historien et théologien, il écrivit en vers latins une vie de saint Germain, et composa en prose deux livres des miracles du même saint; on lui doit encore plusieurs homélies. Il travailla avec deux chanoines d'Auxerre, Alagus et Raimogala, à l'histoire des évêques d'Auxerre, Gesta pontifacum Autissiodorensium, jusqu'à l'évêque Wala, mort vers 880. Cette histoire fut continuée par divers auteurs auxerrois jusqu'en 1278. C'est encore au IXe siècle que se place la composition des Annales de l'abbaye de Flavigny, qui s'étendent jusqu'à l'année 853. L'un des disciples d'Héric d'Auxerre fut
Remi, théologien; il fut appelé à Reims
vers 885 ou 890 par l'archevêque Foulques pour rétablir les écoles de
Reims; il professa aussi à Paris. La fondation
de Cluny à la fin du Xe
siècle provoqua une renaissance littéraire en Bourgogne. Bernon, le fondateur
de Cluny, avait institué des écoles. C'est à l'abbé saint Odon qu'est
adressé le prologue d'un poème d'Anselme, moine de Saint-Germain d'Auxerre.
L'abbé saint Odilon a laissé des sermons et de nombreux écrits. C'est
lui qui provoqua le moine Raoul Glaber à écrire
son histoire qui s'étend de l'an 900 à l'an 1044. Saint Hugues, abbé
de Cluny, passa pour l'un des meilleurs orateurs de son temps. A la fin
du XIe siècle, Falcon, moine de Tournus,
composa sur l'ordre de son abbé Pierre, une chronique latine de l'abbaye
qui s'étend jusqu'en 1087. Un autre moine de Tournus, Garnier, écrivit
au commencement du XIIe siècle un ouvrage
sur la passion, la translation et les miracles de saint Valérien, Pierre
le Vénérable, abbé de Cluny, mort en 1156, augmenta considérablement
la bibliothèque de son monastère. Il fut le contemporain d'un homme,
à la fois orateur, écrivain et politique, dont il suffira de rappeler
le nom, saint Bernard. Un autre écrivain
de la même époque, Gilbert, dit l'Universel, et pour qui saint
Bernard avait une grande considération, naquit à Auxerre, et fut même
maître des écoles de l'église de cette ville. Geoffroy d'Auxerre, qui
avait étudié sous Abélard, fut moine à Clairvaux
durant treize ans sous saint Bernard, à qui il servit de secrétaire.
Garnier, abbé de Clairvaux, mort en 1199, composa des écrits théologiques.
Vers le même temps, Alain, qui fut évêque d'Auxerre de 1152 jusqu'en
1167, puis se retira à Clairvaux, écrivit une vie de saint Bernard. Les
monastères de Saint-Germain d'Auxerre, de Cluny et de Clairvaux n'étaient
pas les seuls en Bourgogne où l'on cultivât les lettres. Vers 1125 furent
composées les Annales de Saint-Bénigne
de Dijon, qui commencent à l'année 564 et
furent continuées jusqu'en 1285. A la fin du XIIe
siècle le moine Jean, de l'abbaye de Bèze, composa les Annales
de son monastère qui ne constituent un récit original qu'à partir de
1179; elles s'arrêtent à l'année 1474.
Les ducs
de Bourgogne de la seconde dynastie se montrèrent protecteurs éclairés
des lettres. Philippe le Hardi
fut grand amateur de livres; il fonda cette bibliothèque
des ducs de Bourgogne que ses successeurs augmentèrent et qui a été
le noyau de la grande bibliothèque de Bruxelles « Nonobstant, dit David Aubert dans le prologue de la Chronique de Naples, que ce soit le prince sur tous autres garny de la plus riche et noble librairie du monde, si est-il moult enclin et désirant de chascun jour l'accroistre, comme il fait, pourquoy il a journellement et en diverses contrées grans clercs, orateurs, translatteurs et escripvains 'a ses propres gaiges, occupez à ce. »Charles le Téméraire augmenta encore la librairie de ses prédécesseurs. Les ducs ne se contentèrent pas de réunir des livres. Ils firent faire des résumés en prose des romans de chevalerie et des traductions des classiques grecs et latins. On lit dans un manuscrit de Bruxelles, provenant des ducs de Bourgogne, cette curieuse mention : « Ceste histoire a esté translatée de grec en latin et de latin en flamenc; depuis a esté transmuée en langaige franchois le desrain jour de mars l'an mil CCCCLVI. » C'est à la cour de Philippe le Bon que furent composées les Cent nouvelles nouvelles ![]() Les seules sciences que les ducs de Bourgogne « A maistre Guillaume Hobit, astronomyen, pour l'ouvraige d'une mappemonde selon Ptolémée, où il a varquié l'espace de trois ans et demi... » « A maistre Henry Arnault de Zubolis (Zwollis), maistre en médecine et astrologie, demeurant à Dijon, la somme de mille francs, monnoie royal, laquelle pour cause de certain notable et subtil ouvrage que icelui seigneur lui a fait faire du mouvement de sept planettes et de la VIIIe et IXe sfère ».Le poète Jean Regnier, bailli d'Auxerre, mort après 1463, a composé un grand nombre de poésies remarquables publiées en 1526 sous le titre de les Fortunes et Adversités de Jehan Regnier. A partir du XVIe
siècle les lettres furent surtout cultivées par les gens de robe. Le
plus célèbre des avocats littérateurs en Bourgogne au XVIe
siècle fut Etienne Tabourot dit des Accords (1549-1590), qui fut un homme
d'esprit et d'érudition mais ne laissa que des oeuvres légères. D'autres
avocats ont cultivé des genres plus sérieux. Pierre de Changy (1482-1543)
a laissé divers ouvrages sur l'éducation et l'instruction des femmes.
François Fustaillier, avocat à Mâcon, a
écrit une chronique latine de sa ville natale imprimée en 1559, puis
traduite en français et réimprimée en 1560. Citons encore le jurisconsulte
Jean Despringles (1550-1626), avocat au parlement, Ã qui l'on doit des
commentaires sur la coutume de Bourgogne et un
recueil d'arrêts du parlement. L'un des premiers orateurs politiques de
France L'une des familles parlementaires où le
culte des lettres fut le plus en honneur au XVIIe
siècle fut celle des Bouhier. Le premier du
nom fut Etienne Bouhier, conseiller au parlement de Bourgogne qui s'illustra
par son dévouement pendant la peste Le XVIIIe siècle fut surtout le siècle de l'érudition. Qu'il suffise de rappeler les noms célèbres du président de Brosses (1709-1777), de l'abbé Papillon (1666-1738), de Lacurne de Sainte-Palaye (1697-1781), de L'abbé Lebeuf (1687-1760), de l'abbé Courtépée (1721-1781), de l'abbé Gandelot (1714-1785), de Boullemier (1725-1803). En 1725 fut fondée par Pouffer, conseiller au parlement de Dijon, l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, définitivement constituée en 1740. Dissoute en 1793, elle fut reconstituée en 1798 sous le nom de Société libre d'agriculture, sciences et arts de Dijon; elle ne reprit son nom primitif qu'en 1802. En 1750, une société analogue s'était fondée à Auxerre sous la présidence de M. de Caylus; elle ne dura que vingt ans, car l'évêque M. de Cicé la fit supprimer par lettres de cachet, il craignait que le jansénisme, qu'il combattait, n'y trouvât un abri. Les sciences furent aussi cultivées avec succès en Bourgogne au XVIIIe siècle. Le chirurgien Jean-Plilibert Maret (1705-1780) exerça la médecine à Dijon. Son neveu Hugues Maret (1726-1785) acquit plus de célébrité; il se déclara partisan de l'inoculation qui précéda la vaccine et fut l'un des trois professeurs qui en 1773 ouvrirent des cours publics dans le Jardin botanique créé par Legouz de Gerland. On doit à un autre chirurgien, Jean-Jacques-Louis Hoin (1722-1772), des mémoires remarquables. Au milieu du XVIIIe siècle le père Nicolas Grozelier, oratorien, publia des observations physiques qui eurent un grand succès. Enfin citons le botaniste auxerrois Laurent-Germain Mérat (1712-1790). (M. Prou). |
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